Obscène

Parfois l'obscénité se cache derrière une pseudo grandeur d'âme. Pour moi c'est le cas de la dernière lubie en date de notre président de la République, qui à défaut de trouver des solutions aux petits soucis économiques de la France, se prend pour notre chef spirituel ce qui a le don de me rendre assez fumasse. Bref, je n'en dirai pas plus, parce que j'ai déjà exprimé sur Ladies Room tout le mal que je pense de cette grande idée consistant à traumatiser des générations d'enfants pour soit-disant conserver la mémoire des victimes de la Shoah. Si vous êtes intéressés, c'est ici

 

Sinon, il y a aussi ce texte, écrit il y a deux ans maintenant…

 

 

Avant de vous laisser lire, je précise pour qu'il n'y ait aucun malentendu que je suis contre l'oubli, pour que l'histoire soit enseignée aux enfants, pour qu'on se souvienne et qu'on se transmette la mémoire de cette abomination que fut la Shoah. Mais je suis contre la confusion des genres. Il ne faut pas confondre histoire et mémoire. La seconde découle de la première et n'a nul besoin d'artifices tels que ceux proposés par Nicolas Sarkozy… 

 

Devoir de mémoire… 

 

La nuit dernière, ma cocotte a fait un cauchemar. Pas juste un mauvais rêve, non, un de ces cauchemars qui vous laissent en sueur dans vos draps trempés, le coeur battant la chamade et l'angoisse plantée en plein ventre. Un de ceux sur lesquels la magie d'un verre d'eau n'opère pas, pas plus que les calins d'une maman ensommeillée. Un vilain songe vicieux qui revient dès que les paupières se referment.

 

Après nous être réveillés trois fois, nous l'avons calée entre nous deux – ouh, c'est mal – deux parents épuisés sachant que même les plus odieux rêves d'enfants ne résistent tout de même pas aux gardiens farouches et belliqueux que sont un papa et une maman en manque de sommeil.

 

Le lendemain, ma fille ayant réussi à retrouver son calme, a réussi à me raconter le fameux cauchemar. "Il y avait ce monsieur très méchant, tu sais maman, qui voulait m'emmener loin d'ici pour me prisonnier et me tuer, avec plein d'autres enfants. Tu sais, "Adof Hiter"".

 

Adof Hiter… J'ai tout de suite mieux compris sa terreur nocturne. Moi même je n'apprécierais pas trop que le bonhomme vienne me rendre visite en pleine nuit.

 

Une question tout de même: pourquoi Adof Hiter ? A ma connaissance la seconde guerre mondiale ne fait pas encore partie du programme de troisième année de maternelle. L'explication est en réalité très simple. Il y a deux jours, alors que j'étais à Berlin  (!), une cérémonie du souvenir a été organisée dans l'école maternelle, en hommage aux nombreux enfants disparus pendant la rafle du Vel d'Hiv. Après la pose d'une plaque commémorative, les enseignants ont tenté d'expliquer ce qui était arrivé à ces petits. Sans se douter qu'"Adof Hiter" occuperait beaucoup de place dans la tête de leurs jeunes élèves…

 

J'ai bien tenté d'expliquer à ma fille que le monstre était mort et qu'il ne risquait pas de revenir de sitôt. Se souvenir était bien sûr essentiel, mais il ne fallait plus avoir peur. Terminé ma biche, on n'y pense plus, rideau. Elle m'a regardée perplexe, puis m'a lancé:

 

"Alors pourquoi ma maitresse nous a dit que si on n'y pense plus ça risque de se reproduire ?"

 

A ce moment là j'ai compris qu'elle s'efforçait, depuis la pose de la plaque, de garder tous ces enfants morts à l'esprit, de peur que l'histoire ne se répète…

 

Ecrit le 6 juin 2006…

 

Edit: ClaireMM a écrit un billet sur le même sujet hier…

 

Edit2: J'ai choisi d'illustrer ces mots par l'affiche du film de Claude Lanzmann que tout citoyen devrait avoir vu une fois dans sa vie. Parce qu'il n'est de meilleur rempart contre l'oubli qu'une telle oeuvre. C'est un livre d'histoire, un témoignage, un présent pour l'humanité.

82 comments sur “Obscène”

  1. ClaireMM a dit…

    Merci de l’écrire si bien. Obscénité est LE mot.
    Ton anecdote sur le cauchemar de ta fille rejoint exactement ce que j’ai vécu avec les miennes de filles: l’évocation de la Shoah, même sans y mettre aucun pathos les avait tellement marquées qu’elles m’ont longuement questionnée sur Hitler par la suite.
    Cette partie de l’histoire est abominable, les faits se suffisent à eux-mêmes pour éveiller les consciences. Inutile, dangereux ET obscène comme tu le dis, d’y rajouter un lien personnel d’enfant mort à enfant vivant qui ne peut être que traumatisant.

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  2. lilyn a dit…

    Pas encore totalement concernée, mais cela ne m’empêche pas d’avoir la même opinion.
    Il est bon d’enseigner l’Histoire, moins de stigmatiser une période en particulier. Comme il est dit, les fats se suffisent à eux même pour, avec des explications appropriées, éveiller les consciences.
    Certes il ne faut pas oublier, ce qui s’est passé est atroce, mais il ne faut pas non plus stigmatiser.
    Je pense sincèrement que des événements de notre histoire contemporaine mériteraient d’être expliqué et l’Europe un peu plus enseignée.

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  3. amika a dit…

    Il est prêt à récupérer n’importe quoi pour alimenter sa démagogie. Pour qu’on croie qu’il est humain malgré ses mauvaises fréquentations? Il me dégoûte…Il salit tout…A lui des baffes, c’est tout ce qu’il mérite, à toi des
    bisous doux

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  4. prof a dit…

    Depuis son annonce, je me demande comment en parler sur mon blog. Parce que moi aussi ça me révolte.
    Je crois que j’ai enfin trouvé: je vais faire un lien vers ton article; je ne pourrais pas le dire mieux que toi; ni que ta fille.

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  5. Claire T. a dit…

    Quand notre modèle national de perfection a énoncé cette mesure, j’ai immédiatement pensé à ce texte sur ta fille, que j’avais lu il y a longtemps. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai trouvé cette idée stupide et dangereuse.

    J’irai lire ton texte sur ladiesroom dans la journée, mais là j’avoue que j’en ai un peu marre d’entendre parler de cette n-ième ineptie présidentielle en long en large et en travers. Les arguments me semblent tellement aller de soi !

    En tout cas, comme je ne commentais pas à lépoque, j’en profite pour te dire que le texte ci-dessus m’avait beaucoup touchée.

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  6. Bauréale a dit…

    Quand je vois la teneur de la leçon d’histoire de mon beau fils (9 ans) ce week-end (en gros Louis XVI était une pauvre tache et basta) … j’avoue que j’ai un peu peur de cette histoire de devoir de mémoire.

    Je ne nie pas le devoir de mémoire, mais il y a à mon avis des âges plus propices (vers 14 ou 15 ans) et des méthodes plus intelligentes (regarder Shoah ou Nuit et brouillard) pour faire que les jeunes générations n’oublient pas.

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  7. Marie D. a dit…

    Mais c’est dingue cette histoire! Il y a quand-même des choses que les tous-petits n’ont pas besoin de savoir, voire même ont besoin d’ignorer; comment cette institutrice peut-elle penser que des enfants de 5 ans vont comprendre que on doit se souvenir pour que ça ne se reproduise pas??
    Y a des choses, même d’une très grande importance, qui peuvent attendre le secondaire, je trouve! Alors si vos dirgieants s’y mettent on va pas s’en sortir…

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  8. oliviachanteuse a dit…

    A 5 ans on ne devrait pas penser à ça…Certes il y a le devoir de mémoire,mais certains adultes devraient essayer de mesurer l’impact psychologique sur de jeunes enfants!J’ai vu Shoah,Nuit et Brouillard,de Nüremeberg à Nüremberg , La liste de Schindler et je me suis arrêtée là…J’ai étudiée en Deug d’Allemand pendant trois ans,même moi adulte ça m’a marquée tout ça alors un enfant de 5 ans ou de 11 ans…
    Je suis d’accord avec toi Caro,je suis contre ce projet de notre cher Président.Il y a mille autre façons de faire son devoir de mémoire et il ferait mieux,lui,de penser au pouvoir d’achat et aux soucis économiques de notre cher pays…

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  9. mère grand a dit…

    Caroline, j
    Je suis entièrement d’accord avec vous. Mais quelle idée mauvaise et saugrenue est née dans l’esprit de notre président !!! Vous le savez, j’ai vécu cette époque, et depuis je reste traumatisée à vie par tout ce que j’ai appris au fil du temps. Alors je ne voudrais pas que mes arrière-petits enfants et tous les enfants du même age , portent le poids, en leur coeur d’un enfant mort . Déjà l’avenir les tourmente, beaucoup, alors … Mais pour en parler à ceux qui sont en age de comprendre : Mille Fois OUI., il faut leur dire tout, pour la mémoire, pour leurs bases de vie, pour l’Histoire, pour l’entente entre les peuples.
    Mais cela ne se fera pas, j ‘ en suis sûre. M.L.

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  10. Armalite a dit…

    On nous a passé Nuit et brouillard quand j’étais en 3ème. Bon OK j’avais douze ans et demi ce qui n’est pas beaucoup plus vieux que l’âge des élèves de CM2 mais ça m’a complètement traumatisée. J’ai failli sortir de la salle pour vomir; seule la perspective de me faire moquer sans fin par mes camarades de classe m’a retenue. J’ai fini le film les yeux fermés. Et on veut assener ça à des gamins de dix ans????

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  11. zaza a dit…

    une lubie obscène de Notre Président Bien Aimé !!!!!

    Et il a beau entendre des témoignages comme celui de Simone Veil, Môssieur continue son délire…

    Les programmes scolaires sont assez bien conçus pour enseigner l’Histoire et les parents assez responsables pour enseigner la Mémoire. c’est mon humble avis

    Mère grand, vos commentaires sont toujours aussi touchants et précis. Merci beaucoup de nous faire partager ces moments.

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  12. mariec62 a dit…

    D’une part il me semble que la culpabilisation n’est pas une méthode éducative. D’autre part, l’école remplit déjà son rôle dans ce domaine (y a-t-il un ado de 15 qui n’ait jamais entendu parler de la déportation ?).
    Je suis par ailleurs atterrée par l’aspect morbide de la mesure : si elle devait s’appliquer, ces enfants, bien trop jeunes pour avoir le recul nécessaire, n’auraient plus qu’une envie : oublier vite fait et ne plus jamais en entendre parler.
    Bel exemple de démagogie de la part de l’homme au grand coeur…

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  13. Chocoline a dit…

    Ton histoire avec ta fille prouve bien à quel point tout cela peut devenir très traumatisant pour un enfant. Chaque mot doit être pesé avant d’être dit, sinon on voit comment une simple phrase si on n’y pense plus ça risque de se reproduire peut devenir traumatique.
    Lundi et hier soir, il y avait un docu-fiction sur la résistance sur France 2 : très bien fait mais du haut de mes 29 ans, j’ai encore des images et des récits dans la tête qui me bouleversent. Alors pour des enfants de 10 ans…

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  14. Didou a dit…

    Je suis en gros d’accord avec ce qui s’est dit avant :
    Comme dit Lylin :Il est bon d’enseigner l’Histoire, moins de stigmatiser une période en particulier.
    Je trouve qu’il est extrèmement difficile d’enseigner l’Histoire d’une manière objective. Et pourtant c’est la seule manière qui devrait être privilégiée.
    On peut dire que Hitler était un grand vilain méchant pas beau, mais on peut dire aussi qu’il est né dans l’Allemagne (l’Autriche en fait, mais peu importe) diplomatiquement façonnée par Bismarck, avec toutes les tensions nationalistes et géopolitiques qui s’y rapportent.
    Bon, pour des gamins de 10 ans, c’est plus dur à comprendre, je l’admets…

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  15. Elea a dit…

    Le devoir de mémoire, je peux comprendre: cela s’ancre dans nos traditions, cela s’ancre même dans notre humanité. Mais imposez ça à un enfant comme un devoir, qui aura fatalement des répercussions sur son esprit (les enfants étant par nature terriblement malléables et influençables), c’est déplacé. Je ne trouve pas d’autre terme.
    Il faut que chacun puisse comprendre la Shoah, à sa façon, selon son ressenti, mais cela ne peut se faire convenablement que quand on a la maturité, le recul nécessaire: comment demander à un enfant, qui vit tout intensément, d’avoir le recul? Je ne sais plus quel auteur disait que la vie des petits est un ensemble de petites joies et de chagrins, minimes pour nous, immenses pour eux. Oublier à quel point ils peuvent être marqués par ce qu’ils voient ou entendent, c’est faire preuve d’une méconnaissance flagrante de l’esprit humain.

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  16. pomme a dit…

    Obscène, dégueulasse, moi les mots me manquent aussi… mais toute cette infâme histoire me donne surtout l’impression qu’on nous prend vraiment pour des cons, genre vous savez pas correctement élever vos mioches alors on va vous apprendre…

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  17. c@ro a dit…

    je suis tout aussi revoltée de cette idée et en plus ma fille devrais bientot etre en cm2 donc j’espere que cette stupide idée seras refusée par les enseignant et oubliée ,

    mais vraiment je trouve anormal qu’un enfant qui se construit encore , qui essaye de comprendre le monde des adultes mais reste encore dans celui de l’enfance , doive realiser tout ce que la shoah a d’horrible et d’abominable , en parler oui , je ne souhaite pas que cela s’oublie , mais pas comme ca .

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  18. Cathy d'Avignon a dit…

    J’ai poussé un cri (réellement) devant ma télé quand j’ai entendu cette ineptie. Je l’ai renouvelé quand j’ai lu la réaction de Simone Veil, femme que je respecte énormément, qui plus est était présente en live pendant le discours du Président on aurait du lui demander son avis en premier, avant toute déclaration. Je vais vous expliquer pourquoi :

    Je suis rentrée en septembre 68 en 6ème au lycée Lamartine à Paris. Pour les Parisiennes, ça parlera, pour les autres, c’est en plein quartier juif. 1968, c’est moins de 25 ans après la libération des camps. A notre échelle de 2007, c’est beaucoup, à l’époque ce n’était rien. J’étais catholique minoritaire dans ma classe. Toutes mes copines (lycée de jeunes filles) avaient eu un, voire plusieurs membres de leur famille exterminé dans un camp. Elles boycottaient les produits allemands (elles avaient massacré ma belle boîte de crayons de couleur qu’on m’avait acheté pour la rentrée), elles huaient les filles qui sortaient des cours d’allemands, et j’en passe…
    Les vacances de ces filles, c’était en Israël, leur objectif, après le bac, on ira faire nos études en Israël, …Les mercredis après-midi, endoctrinement et maniement d’armes au Bethar, et à une autre association dont j’ai oublié le nom, mais qui était d’après mes informations ultérieures, encore plus activiste, on dirait maintenant terroriste. Les anniversaires, ce n’était pas des fêtes avec des ballons, non, c’était le défilé de chars filmé lors des dernières vacances… en Israël. D’ailleurs, n’ayant pas du manifester l’enthousiasme ad-hoc, je n’ai plus été invitée aux anni en question. C’est là que j’ai compris les mots racisme, ostracisme, je les ai vécus dans mon cœur de petite fille.

    J’ai été un peu longue, mais j’ai planté le décor.

    J’ai découvert le mot lobbyisme aussi. Chaque évènement était l’occasion de reparler de la Shoah – d’ailleurs on utilisait pas ce mot à l’époque, on disait les camps, lextermination, la solution finale.
    Jusque … jusqu’au mois de décembre 68, je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais 11 ans tout frais, je suis de fin novembre. Dernier après-midi avant les vacances scolaires, c’était la tradition, on se retrouve au foyer pour la diffusion d’un film. Et quel film … (ayé je pleure) ………Nuits et Brouillards.
    Comme ça, à froid, sans ménagements. En nous expliquant les conditions de tournage, mais sans nous prévenir de l’Insoutenable. [arrêt d’1/4 d’heure, je n’en avais plus reparlé aussi précisément depuis des années, j’en peux plus…]

    A l’époque, Dieu merci, Soeursoeur2 était en 3ème dans le même lycée, on est allé la chercher pour me raccompagner à la maison. Il a fallu faire venir le médecin, je m’étouffais, je ne dormais plus, j’ai eu la colique, les vomissements, j’ai frisé l’hospitalisation, et même la fête de Noël ne m’a pas consolée.

    Je ne crois pas avoir vu mon père dans une telle fureur contre le lycée ensuite ; quand on râlait après les profs, il avait tendance à dire les profs ont raison, s’ils sont là c’est qu’ils sont digne d’y être, bla bla, pôv’ Papa, il serait à l’ouest maintenant …
    Quand il a été demander des explications, on lui a dit les MEMES MOTS !!! vous m’entendez ! DEVOIR DE MEMOIRE je hurle depuis des années quand j’entends cette formule – elle peut cacher tous les extrêmes … la preuve … 11 ans, j’avais 11 ans, ils ont profané mon innocence, je n’avais pas besoin de connaître tous ces détails atroces … j’ai rêvé longtemps de bulldozers … je ne m’étends pas plus, ça fait trop mal.
    Ne pas oublier, soit, mais en cas de retour du Grand Mal, que pourrait y faire un enfant de cet âge ? parce que c’est quand même le but, non ? on ne peut pas attendre un peu plus longtemps pour nous le montrer ?
    Je précise que mes parents (nés en 28) vivaient dans le nord (59) à l’époque de la guerre. Ils ont connu la famine, les rafles, mon père à Valenciennes a mangé du chien et du rat, il rigolait en disant que les chats ne se laissaient pas attraper. Ma mère a eu un cousin qui par la suite est devenu Compagnon de la Libération, qui a été pris par la Gestapo, torturé, n’a rien lâché et a pu se sauver avant les camps grâce à une attaque de son convoi par ses compagnons de lutte. Mon père a eu un cousin déporté qui n’est jamais revenu. Tout cela, je le sais depuis toujours, ça fait partie de mon histoire familiale, je n’ai pas eu besoin que l’école me le raconte. Par contre, j’ai appris la haine de l’Allemand (chez nous, on disait les Boches), et quand en 87 je suis partie, pour des raisons professionnelles en Allemagne, ma mère m’a dit :Qu’est-ce que tu vas faire chez EUX ?
    Je ne vous raconte pas quand j’ai décidé d’apprendre l’allemand 3 ans après en partant en immersion 5 semaines à Munich. Je ne vais pas vous assommer en vous racontant les complexes et la culpabilité des Allemands de ma génération – à chaque fois que j’en ai rencontré, ils cherchaient à savoir si je n’avais pas perdu un membre de ma famille durant cette guerre.

    Je vais finir par une touche positive. Je reçois pour des périodes scolaires, des jeunes étrangers qui viennent au lycée en France pour parfaire leur français. L’année dernière, c’était un Colombien, cette année, c’est une petite …. Allemande de 17 ans. Elle a pleuré quand elle a entendu tout ça … nous on y est pour rien … alors on a pleuré dans les bras l’une de l’autre. Elle aussi a vu Nuits et Brouillards, et à peu près au même âge que moi. Faut pas croire, mais ça ne rigole pas DU TOUT sur le sujet là-bas.
    Là, elle dort dans sa chambre, c’est pour ça que je m’autorise à laisser un comm parce qu’avec ce que je pleure, elle se poserait des questions. et je n’ai pas le droit de lui imposer cela.
    Alors, ne plus parler des Allemands, mais des nazis est un distinguo à faire d’urgence, sinon on va repartir dans cette haine issue d’un autre âge, et franchement, votre génération n’y est pour rien, ni en France, dans les familles des collabos, ni outre-Rhin.

    Désolée d’avoir été longue, mais je n’avais pas lu cet aspect des choses dans les différents posts.

    J’entends ma petite qui s’agite dans sa chambre, elle va bientôt se réveiller, je vais essuyer mon visage et lui préparer son jus d’oranges et ses crêpes.

    C’est ma façon de faire avancer les choses. Par l’amour et la tendresse.

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  19. Fée Chocolat... a dit…

    je ne vais pas faire de long discours,
    je suis étudiante en psycho (4eme année/5 quand même)
    et ben tu sais quoi?
    ton texte et le cauchemard de ta fille résume tout
    ce n’est pas à des enfants de porter la mémoire des erreurs passés de nos ancetre adultes, c’est à nous adulte de ne pas oublier, pour ne pas poser aux pouvoirs un tyran capable de cela…
    le seul et unique rôle des enfants, c’est de grandir, d’être insouciant, et de devenir, devenir tout court et devenir un jour des adultes qui grace à leur cours d’histoires, grace à nous adultes, sauront et n’oubliront pas non plus…
    N.S.: ne seriez vous pas un tantinet cinglé ou bien?

    merci à toi caro pour ce coup de gueule dans lequel tu ne gueule pas, mais qui passe peut etre encore plus!

    bisous de fée,
    et des bisous de fée sur le front de ta fille pour que plus jamais elle ne refasse de si méchants cauchemards (on sait jamais meme deux ans après…)

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  20. Joyeuse Pagaille a dit…

    Je ne saurais pas mieux dire…
    Vous vous rappelez vous toutes et tous, vos cours d’histoire de troisième concernant cette période, Moi oui!
    Et à quatorze ans, j’en ai été profondément bouleversée, au point d’en faire des cauchemars pendant quelques nuits.
    Sans qu’on ai eu besoin pour ça de me demander d’être la dépositaire de la mémoire d’une de ces personnes exterminée.
    Alors imposer ça à un minot de 10-11ans, ça me fait bouillir le sang.

    J’ajouterai en plus, que chaque enfant est différent. Que déjà, dans une classe de troisième, les professeurs d’Histoire prennent beaucoup de précautions pour évoquer la Shoah et toutes les atrocités commises durant cette fichue période. Alors avec des enfants plus jeunes…

    Cette nouvelle lubie présidentielle, je suis prête à la combattre. D’une manière ou d’une autre. Au point même d’envisager avec mon homme de descolariser bnos enfants durant l’année de CM2 si cette mesure était appliquée. Que ce soit de manière individuelle ou par classe.

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  21. Desperate Bureautière a dit…

    Je n’arrive même pas à comprendre comment une idée aussi obscène et révoltante a pu germer dans sa tête et celles de ses conseillers.
    A 10 ans, découvrir les horreurs à travers des livres aux narrateurs enfants de son âge ou voir des films qui expliquent sans tout dévoiler, c’est nécessaire car effectivement il ne faut pas oublier.
    Mais ça?!
    Non, certainement pas.

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  22. nonolerobot a dit…

    comme beaucoup de monde, je pense que c’est trop de souffrance à infliger à des enfants beaucoup trop jeunes pour supporter. il est déjà difficile pour eux de vivre en sachant que les camps de concentration ont existé alors leur confier la vie mais surtout la mort d’un enfant de leur âge, obscène me convient tout à fait comme mot. quand on voit déjà à quel point on peut se sentir remuer, et très longtemps, quand on est adulte.
    pour ta fille, ça remue un peu de savoir le contenu de cet ancien cauchemar, pleins de bonnes pensées si ça recommence.

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  23. loop a dit…

    J’ai longtemps été ta fille… Je faisais des cauchemars, des insomnies, alors que j’étais au collège, donc plus âgée. J’ai encore et toujours du mal à voir, à lire les récits de ces si sombres années.
    Même si on ne montre pas aux enfants d’images des camps, la réaction de ta fille à la pose le plaque montre bien que l’imagination se fait elle-même le film terrible de la déportation et des camps, même sans en avoir jamais VU un seul.
    C’est cette évocation là que je trouve absolument insoutenable pour des enfants de CM2, qui ont déjà du mal à aborder la mort de leurs grands parents…
    Hors de question d’oublier mais pas question de faire de nos enfants le réceptacle de la culpabilité collective.

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  24. princessevarda a dit…

    Je ne suis pas Simone Veil, mais je suis juive – bien que pas pratiquante du tout- , la moitié de ma famille est morte dans les camps et j’ai un garçon qui aura bientôt 8 ans.
    Je ne vais rien apporter de plus aux commentaires mais j’ai envie de vomir rien qu’à l’idée qu’on puisse imposer de genre de lourd fardeau à mon petit si fragile et si sensible, de façon si barbare et sans que j’ai le moindre mot à dire là dessus.
    Je n’ai pas voulu parler de ce sujet sur mon blog, j’avais peur d’être trop virulente, trop décousue.
    Merci pour ce billet (et celui sur Ladies Room), Caroline, tu sais être si juste…

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  25. Eré a dit…

    Comme le dit Paul Ricoeur (philosophe formidable), si en histoire il y a un devoir de mémoire il existe aussi un devoir d’oubli. Il entend par là ne pas ressasser continuellement des faits atroces pour n’être défini que dans le trauma et la position de victime (même génération après génération). Bien sûr il dit bien qu’il faut se souvenir (et c’est évident) mais il est nécessaire de savoir trouver le juste réceptacle de ces souffrances.

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  26. Cathy d'Avignon a dit…

    merci Claire T
    j’ai hésité à valider à la fin, je le trouvais long, mais il fallait au moins ça

    ceci dit, je préfère parler des chocolats de Joël Durand à Saint-Rémy qui sentent ce qu’on veut ….

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  27. Marie.anne a dit…

    Merci pour tes articles et tous ces commentaires.

    Quelle coïncidence !
    Quand j’ai entendu cette annonce scandaleuse, j’ai moi-même repensé à tous les cauchemars que j’avais faits en 4ème et en 3ème. Je me voyais torturée dans les camps de concentration… Devoir de mémoire ??? Pourtant mes ancêtres vivaient à des milliers de kilomètres à cette époque-là et souffraient eux aussi directement des actions du nazisme…

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  28. mère grand a dit…

    Cathy d’ Avignon,

    Ce que vous avez écrit m’a bouleversée, et je le comprends vraiment très bien, je ne peux dire mieux !
    J’ai reçu des étrudiants allemands, C’est fou ce qu’ils pouvaient être gentils et tristes de penser aux horreurs de leurs compatriotes. La jeunesse allemande a beaucoup souffert depuis ce temps…maintenant, cela va mieux… Un jeune allemand aurait bien voulu épouser ma fille aînée, mais la guerre était encore trop proche, il y avait encore de la gêne des deux côtés, et cela ne s’est pas fait…il faut dire qu’elle n’avait que 15 ans…votre témoignage va être très utile à ceux qui le liront…Moi aussi j’ai pleuré en voyant Nuit et brouillard et à tous les films de guerre que j’ai vus depuis, sans compter les très nombreux livres que j’ai lus après et tout le long de ma vie…J’en parle encore, ça agace….Mes gendres : Mamie, la guerre est finie… mais pas pour moi ! Alors pourquoi charger de jeunes enfants de ce poids si lourd? M.L.

    Répondre
  29. Raphaëlle a dit…

    d’abord, Caro, je voudrais te remercier d’avoir rappelé, dans ton texte sur Ladies Room, que le psychopathe qui nous sert de président avait, il y a peu, expliqué que, vraiment, la France avait été un pays super pendant la guerre. J’en remettrai une couche en rappelant que ses premières phrases, après son élection, ont été pour fustiger la repentance. Je pars vomir et je reviens.
    Je veux bien admettre qu’il soit fou. Mais je n’arrive pas à m’enlever de la tête qu’il y a une sous composante perverse dans cette proposition délirante : non contente de montrer qu’il ne connaît rien ni aux enfants, ni à l’histoire, ni à la psychologie la plus basique, elle démontre qu’il (feint de?) ne rien comprendre à son pays : il n’a pas entendu parler de la concurrence mémorielle qui a un peu agité la France ces derniers temps? et que c’est le genre de débats qui ouvre la porte à des trucs vraiment pas beaux?
    Par ailleurs, après le fiasco Guy Moquet, après avoir, quand même, réussi à souiller la mémoire de ce garçon en en faisant une polémique énorme, il cherche à faire la meme chose avec les enfants morts en déportation?
    Mais putain,qu’est ce que c’est que cette manière de vouloir glorifier la mort devant les enfants?

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  30. Claire T. a dit…

    A mes yeux l’essentiel est de savoir reconnaître les processus qui peuvent engendrer une haine telle que celle qui conduit aux atrocités dont il est question. Par exemple, ne pas oublier qu’en s’identifiant aux victimes on peut éprouver un violent désir de
    vengeance…
    Le devoir de mémoire doit d’abord servir à prendre conscience que de telles choses peuvent arriver, et donc à rester vigilant pour que ce ne soit plus le cas.
    Et la meilleure manière de ne pas répéter l’histoire, pour souligner encore le commentaire de Cathy d’Avignon, c’est peut-être effectivement d’inculquer quelques valeurs à son entourage (en les appliquant soi-même) : respect de l’autre, tolérance, paix,…

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  31. mère grand a dit…

    Cathy d’ Avignon,

    Ce que vous avez écrit m’a bouleversée, et je le comprends vraiment très bien, je ne peux dire mieux !
    J’ai reçu des étrudiants allemands, C’est fou ce qu’ils pouvaient être gentils et tristes de penser aux horreurs de leurs compatriotes. La jeunesse allemande a beaucoup souffert depuis ce temps…maintenant, cela va mieux… Un jeune allemand aurait bien voulu épouser ma fille aînée, mais la guerre était encore trop proche, il y avait encore de la gêne des deux côtés, et cela ne s’est pas fait…il faut dire qu’elle n’avait que 15 ans…votre témoignage va être très utile à ceux qui le liront…Moi aussi j’ai pleuré en voyant Nuit et brouillard et à tous les films de guerre que j’ai vus depuis, sans compter les très nombreux livres que j’ai lus après et tout le long de ma vie…J’en parle encore, ça agace….Mes gendres : Mamie, la guerre est finie… mais pas pour moi ! Alors pourquoi charger de jeunes enfants de ce poids si lourd? M.L.

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  32. sofiso a dit…

    Je ne suis pas Simone Veil non plus mais comme PrincesseVarda, je suis juive (enfin pas tout à fait puisque c’est la famille de mon père qui l’est et que cette religion se transmet par la mère mais quand meme un peu à moitié).
    J’ai la chance d’avoir encore mes grands parents (78 et 84 ans) et nous avons discuté de cette horrible et répugnante proposition présidentielle dimanche aprésm’ et ils étaient outrés (et meme sacrément énervé pour ce qui est de mon gd père ;-p) !
    Ma grand mère se demandait meme si il y avait un recours pour empêcher que l’on utilise le nom de ses cousins et cousines morts ds les camps ds cette scandaleuse farce.
    Elle me disait qu’elle était prête à faire ce qui était possible pour que leurs noms ne soient pas source de traumatisme pour des enfants !

    Je pense comme vous que c’est bien sûr très important de parler de tout ça et de ne surtt pas oublier mais ne pas oublier ça veut aussi dire penser aux autres (les tsiganes, les homos, les soviétiques etc) et pas seulement aux p’tits français déportés et tués !

    Espérons, qu’à force, NS comprenne qu’il est débile et se rétracte complétement mais j’en doute…

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  33. caro a dit…

    Raphaëlle, c’est ce qui me fait le plus peur à moi aussi, cette surenchère et cette concurrence mémorielle. Je ne veux d’ailleurs surtout pas que ces textes suscitent – comme c’est le cas dans un comm chez Ladiesroom – des propos antiémites du genre ils ont pas plus souffert qu’un tel ou un tel. On ne peut pas comparer la shoah avec une autre guerre ou un autre massacre. Il est question ici de génocide et oui, la shoah a une spécificité. Il n’empêche que ce n’est pas la bonne façon de procéder.

    Je ne peux par ailleurs m’empêcher de penser que cette proposition arrive à un moment où les sondages sont au plus bas, où la croissance française fait pâle figure, etc. Et j’ai l’impression affreuse que ces enfants morts servent de diversion pour le pouvoir en place. Et là, oui, je crois qu’on peut vraiment parler d’obsénité.

    Merci à tous et toutes pour vos témoignages bouleversants et toujours mesurés. Cathy d’Avignon, ton histoire est passionnante, je me permettrai juste de la replacer dans le contexte très particulier des années après-guerre. Je ne pense pas que TOUS les juifs soient élevés dans la haine des Allemands, ni que tous les Israeliens soient de dangereux colonialistes. Ceci dit, l’intolérance se niche dans tous les camps et c’est ce qui est le plus terrifiant.

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  34. Lledelwin a dit…

    Merci de rappeller ce texte, je me souvenais l’avoir lu mais je ne me souvenais pas où et lorsque j’ai vu le Nain Jaune s’agiter en martelant l’importance du devoir de mémoire, c’est à ton texte que j’ai immédiatement pensé.

    Puis je me suis rappellée mes 11 ans, en première secondaire (pour les français, je pense que cela correspond à la sixième, si ? Ou a la première année de collège ? Bref, j’avais 11 ans). Cette année-là, un vaste projet pédagogique avait secoué toute l’école, voire tout le monde de l’enseignement, il s’agissait de faire comprendre aux élèves, à tout les élèves, ce qu’avait été la seconde guerre, ses causes, ses développements et surtout la politique d’extermination des nazi. On a tout eut. Expo didactique dans le hall, lecture imposées de témoignages (au nom de tout les miens, les enfants d’Izieu, je suis une étoile…) film (Au revoir les enfants, la liste de Schindler, Nuit et Brouillard…) Ad nauseam.

    Je ne me souviens pas d’avoir fait de cauchemars… Mais ce que je vivais éveillée s’apparentait à un cauchemar. Je me souviens de mes larmes continues devant les images de bulldozeurs et ces petits pantins désarticulés formant des monceaux inhumains. Je me souviens avoir lu et encore relu, anesthésiée par l’ampleur et l’inhumanité des informations et finalement détaillant des photo tellement insoutenables qu’elles paralysaient l’émotion. C’était trop, trop énorme, trop monstrueux, trop différent de nos vécu pour être assimilable et l’horreur créait une sorte de barrière, barrière que l’immersion dans ces récits horribles tentait d’ébranler. Il y avait une sorte d’escalade dans l’horreur de notre part et de la part des professeurs : Churchill promettait de la sueur et des larmes, ma prof de français nous promettait juste des larmes et claironnait qu’il allait falloir apporter ses mouchoirs pour le film de l’après-midi !

    Finalement, tout cela était bien maladroit et après le choc est venu la réaction : le trop-plein. Le marre. Marre des récits sur la Shoah. Soupçon d’instrumentalisation de la Shoah par des lobby – et la réaction de quelques personnes de l’école n’avait pas été pour rien là-dedans ; je me souviens encore avec effarement de l’air infiniment satisfait du garçon juif de ma classe qui est venu paternellement poser sa main sur mon épaule tandis que je sanglotais pour me dire qu’il fallait que je sache que tout cela l’affectait encore plus que moi parce qu’il s’agissait de son peuple. Je regrette mon manque de réactivité – comment aurais-je pu – et je regrette de ne pas lui avoir demandé s’il était aussi tzigane communiste homosexuel et franc-maçon.

    Au final, l’effet de toutes ces manifestations fut l’inverse de ce qu’il devait être : au lieu d’avoir une vision claire des mécanismes ayant aboutis à l’extermination, nous avions accumulés des preuves visuelles de l’ignoble qui nous avaient tellement saturé qu’on n’en pouvait plus, qu’on ne voulait plus rien savoir et qu’il suffisait que quelqu’un commence à parler de la guerre pour qu’on soupire, écoeuré, pressé de changer de sujet et soupçonnant quelqu’instrumentalisation sous-jacente du souvenir au profit de la justification du sionisme, de l’entretient d’une paranoïa communautaire, ou quoi que ce soit d’autre… Et le souvenir des victimes – innocentes et pathétiques – s’est retrouvé refoulé derrière le souvenir de notre traumatisme. Au final, on ne les a pas exactement oubliées. Mais elles sont devenues les instruments d’une campagne de martelage de conscience intitulée devoir de mémoire, devoir dont finalement on ne comprenait plus vraiment l’utilité.

    Alors l’idée brillante de travailler le souvenir des déportations par le pathos et l’émotion de Sarkozy, elle me fait peur parce qu’on y retrouve tout les ingrédients de ce que j’ai vécu : le recours au pathos, au témoignage particulier, la mise en lumière d’un type de victime au dépend des autres et finalement quoi ? L’étouffement de la réflexion et de la compréhension sous l’émotion ? Le rejet, le trop-plein, la remise en question des motivations (je l’avoue, elles me paraissent quand même bien suspectes) de cette initiative ?

    Alors certes, connaitre les trajets individuels, mettre des noms sur des visages au crâne tondu, recourir aux détails permet de briser la distance intellectuelles qui se crée lorsqu’on parle de 6 millions de victimes, chiffre tellement énorme qu’il en devient abstrait et désincarné… Mais forcer ainsi les émotions ? Comme c’est malsain ! Et comme cette tentation de la surenchère est fréquente lorsqu’il est question d’extermination nazie enseignées aux enfants et adolescents.

    Bon, heureusement on se focalise sur la seconde guerre mondiale, on ne parle pas trop -et certainement pas dans les mêmes termes – des khmers rouges, des guerres sino-japonaises, des génocides africains, de la guerre d’Espagne et des répressions qui s’en sont suivie, des dictatures sud-américaines, de l’Afrique du sud, de toutes ces personnes qui ont été privées de leurs droit à l’humanité au cours de ce siècle, on n’en finirait pas de calmer les cauchemars des enfants et de nourrir l’écoeurement – et peut être le militantisme ? – des adolescents – oui parce que bon, les faire manifester contre l’extreme droite, c’est intéressant politiquement parlant, mais faudrait pas qu’ils montent des manifestations de soutient aux Tchetchenes ou aux dissidents chinois, on a des contrats à signer, merde quoi !

    J’ai été longue, hein ? J’espère que je n’ai pas été trop décousue…

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  35. Londoncam a dit…

    Au départ, si je veux être honnête, je n’ai écouté l’idée que d’une oreille et je n’ai pas sursauté. J’ai d’abord pensé que le devoir de mémoire était important, que j’avais adoré lire le Journal d’Anne Franck à 11 ans, qu’il me semblait important de se rappeler ces atrocités et de les expliquer aux enfants. J’avoue, je n’ai pas compris l’ampleur du projet et surtout les effets pervers que cela engendrait et la lourde responsabilité que cela pouvait être pour un enfant. J’ai surtout pensé, au début, que le petit Nicolas avait des choses plus importantes à faire que ça, et que c’était très démago.
    Et puis en y réfléchissant pour de bon, j’ai ouvert les yeux et réalisé effectivement l’absurdité voire même l’atrocité, la morbidité de ce qu’il proposait. Oui au devoir de mémoire, non à cette proposition !

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  36. Manou a dit…

    Merci pour cet article, Caro. Ce qui se passe est insensé, ignoble,
    Je ne développerai pas, tu l’as très bien fait. Simplement, si j’étais encore parent d’élèves, je refuserais catégoriquement que l’on s’empare ainsi de mon enfant. De quel droit ce monsieur a-til un pouvoir sur NOS enfants, sur l’école, sur l’enseignement, sur l’éducation, sur l’Histoire ?
    Si j’étais encore en exercice comme prof, je crois que je hurlerais contre cet abrutissement des masses. Les profs d’histoire font parfaitement leur boulot, les profs de lettres aussi par la lecture, l’étude de témoignages de cette époque, à tel point que, je me souviens, en classe de troisième où la seconde guerre mondiale est au programme, que ces adolescents finissent par trouver pesant et angoissant ce passé.
    Doit-on alors à 10 ans porter le fardeau de la mémoire, de la prise en charge d’un enfant martyr alors qu’ils ne peuvent pas agir sur cette douleur ? Devront-ils aussi supporter le poids du passé de toute leur famille ? Sachant l’investissement spontané et profond de cet âge-là, j’imagine les dégats provoqués. Alors même que l’on ne fait souvent rien à l’intérieur de leur classe, pour qu’ils s’ouvrent aux difficultés des uns ou des autres et acceptent leurs différences pour les dépasser …
    Bon, j’arrête là, je n’ai pas eu le temps de lire tous les commentaires, mais je suis certaine que, sur ce blog, ils vont tous dans le même sens.
    Pourquoi la France entière ne crie-t-elle pas son indignation et sa colère contre cet imposture ?

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  37. Sophie a dit…

    bonjour!
    je suis tt a fait d’accord avec ce que disent Caro et ClaireMM (j’avais lu son post hier mais n’avais pas eu let temps de repondre). Et ce nouveau coup d’eclat a la sarko reflete bien, je trouve, son mode de fonctionnement – un president a tendance despotique qui balance ses idees sans reflechir (il ne peut pas y avoir reflechit serieusement, ce n’est pas possible) et qui ordonne qu’elles soient appliquees. Sans consulter qui de droit et en decredibilisant le travail des prof et instit. Mais il doit etre content sarko, on parle de lui et on en oublie d’autres problemes qui fachent et qui etaient presents bien avant la bombe qu’il a lancee.
    (desolee, c’est plein de raccourci ce que je dis – pas le temps d’etoffer ni d’argumenter mes propos, mais l’idee est la!!!)
    Bises a toutes

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  38. venise a dit…

    que de beaux et émouvants témoignages… quant à ton post, il est juste.
    Ma fille est en troisième et donc en plein dans l’étude de cette période, ce qui est intelligemment fait par ses profs, une journée à Auschwitz a été proposée mais non imposée et seuls les élèves les plus motivés y ont participé.
    la seule réponse à tout ça est d’élever nos enfants avec la notion de tolérance imprimée en eux

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  39. lunelô a dit…

    psychogenéalogie, voila ce que m’a inspiré l’ annonce de l’idee somptueuse de l’actuel president de la republique française… pourquoi faire payer le poids d’un passé collectif a des enfants qui ont deja leur propre histoire familialle en heritage? je n’arrive pas a bien trouver mes mots mais Simone veil le dit tres bien, elle:

    C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l’ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école. simone veil en reaction à l’idee de sarkozy

    As t il seulement la naiveté de croire que là partout ce passé ne continue pas d’etre vivant?
    . Mon frere a 20 ans pt etre que cela ne veut rien dire pour lui, peut être qu’on apprend trop mal a l’heure actuelle l’Histoire humaine et ses tentatives d’eradication repetées de l’Autre. Moi, je pleure chaque fois que j’entends parler de ça, j’eclate en sanglots, dernierement j’etais a prague et dans le quartier juif en visitant une synagogue qui commemore la deportation de plus 80 000 personnes de prague ou des environs, j’ai pleuré encore devant le non sens. Ici ou ailleurs car si la shoah c’est un genocide sans precedent de par le nombre de victimes, certains (lobbyistes?) auraient ils la pretention de croire que c’est le nombre qui fait tout quand des vies sont fauchées, broyées? Y a t il une echelle de la barbarie et de l’horreur?
    je ne suis pas juive, mon arriere grand pere aurait été la resistance dans l’est ,mon arriere grand mere a perdu un d ses cousins qui a été déporté, mort en revenant des camps, je ne suis pas sure que ma reaction y soit pour grand chose. Cela me fait juste mal qu’on puisse avoir des idees pareilles qu’on instrumentalise de tels evenements.
    Plus qu’un devoir de memoire nous devrions avoir un devoir de present afin que l’histoire ne se repete pas, ce qu’elle fait trop souvent malheureusement, seuls les moyens de destruction se sophistiquent…
    Désoléee si je suis maladroite

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  40. Cathy d'Avignon a dit…

    oui bien sûr Caro, tous les juifs ne sont pas sionistes, mais à l’époque, et certainement dans le ressenti du souvenir que j’en ai, c’était l’impression que ça donnait – et encore un fois, je n’avais pas la conscience politique que j’ai maintenant. J’espère que mon comm n’a pas donné l’impression d’être anti-sémite, ce n’était pas l’impression que je voulais donner. Et en tout cas, tu as mille fois raison, l’eau a coulé sous les ponts et les esprits se sont calmés. Et heureusement

    En tout cas, voilà bien le risque de cette décision, les vieux fantômes ressortent – et ce ne sont pas les meilleurs …

    caro, si certains de mes propos te choquent, je ne verrai pas d’inconvénient à ce que tu les ôtes, tu es chez toi après tout 🙂

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  41. caro a dit…

    Cathy, il n’y a aucun problème, je voulais juste apporter ma pierre à l’édifice, dire que ce ressenti était certainement très juste mais qu’il était également forcément lié à une époque particulière où les fantômes du passé étaient encore très très présents. Mais Il n’est pas question de censurer tes propos qui à aucun moment ne sont antisémites.

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  42. Louise a dit…

    Bonjour,

    Comme toi je suis profondément touchée, c’est si délicat l’enfance. Je me souviens de ma première leçon d’histoire sur l’extermination des juifs dans les camps, j’ai dû sortir du cours quelques instants pour reprendre mon souffle. J’avais quinze ans… Il faut un devoir de mémoire mais qu’un enfant porte en lui la souffrance et la mort d’un autre enfant. NON ! JE NE SUIS PAS D’ACCORD DU TOUT. A bientôt. Bises. Louise.

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  43. Mamine a dit…

    J’avoue ne plus du tout supporter (j’avais déjà beaucoup de mal) les lubies et les foucades de celui qui préside aux destinées de la France.
    Dans ma grande naïveté et mon grand âge, je croyais encore qu’à ce poste de président, on prenait du recul et de la hauteur avec les sujets à traiter. Or, nous avons affaire à un électron atteint de mouvements browniens: c’est le dernier qui le reçoit qui déclenche la nouvelle salve d’incongruïtés… on a eu l’Arabie Saoudite et la référence à Dieu, on a eu l’affaire du Vatican et de son titre de chanoine, on a maintenant l’annonce faite au CRIF et l’effarement de Simone Weil.
    Un clou chasse l’autre, et à force de dire tout et son contraire, il aura cru faire plaisir à plein de gens pour faire remonter des sondages à la dérive.
    Mais pour militer dans un mouvement chrétien de défense des droits humains, je sais très bien qu’il ne faut jamais confondre raison et émotion.
    La raison, c’est ce que des enseignants compétents connaissant leurs élèves mettent en place pour faire connaître cette tranche immonde du 20è siècle… et qui continue à faire des petits; la raison, c’est apprendre à décortiquer les mécanismes qui entrainent de telles réactions d’intolérance.
    L’émotion, c’est le scoop garanti à l’ouverture du JT, c’est l’absence de toute analyse et la porte de nouveau ouverte à tous les excès.
    Finalement, moi aussi, je suis bien longue mais après tout, c’est entièrement de ta faute, Caro 🙂 puisque tu pratiques si bien d’une part l’art de décrire ce qui nous tracasse et d’autre part l’accueil de nos intenses cogitations….

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  44. Flora a dit…

    J’ai également été choquée par cette annonce…Parce que je me suis souvenue des larmes et des angoisses que cela avait suscitée chez moi au lycée quand on a abordé cette période…Je n’ai pas encore d’enfants mais je comprendrais que tous les parents substituent leur progéniture à cette épreuve…

    La plus grosse énormité, dans cette histoire, c’est que le Nabot veuille imposer des choses aux enfants, sans consulter les parents…Comment peut-il ne serait-ce qu’être effleuré par une idée pareille??!!…Et si j’allais, moi, raconter par le menu les horreurs de l’esclavage (je suis métisse antillaise/africaine) à son petit dernier, hein??!!

    Ou ce type est foncièrement méchant, ou il est totalement débile…et quoi que ce soit, ça n’est pas réjouissant…

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  45. Fée Chocolat... a dit…

    je laisse un 2ème commentaire, mais cette fois c’est pour toi caro, juste pour toi…
    est ce que tu te rends compte? tu vois ce qui se passe sur cette page?
    les femmes réfléchissent, pleurent, vivent ensemble
    tu fais de cette page une réunion, un monde vivant, un endroit particulier
    personne n’a eu peur de parler ou de pleurer ici

    est ce que tu te rends compte de la rareté de tels lieux?
    nous ne nous connaissons pas et pourtant nous nous connaissons
    sur cette page, passe les yeux d’ado, d’adulte, et de femmes qui pourrait être mes douces grand mère…

    est ce que tu te rends compte de ce que tu as réussi à faire?

    est ce que tu as conscience de ce qui se joue dans les mots de ces pages?

    tu rassembles….

    pas besoin d’un match de foot de coupe du monde, pas besoin d’election

    juste une révolte, une reflexion commune…

    tu rassembles pour réfléchir….

    est ce que tu te rends compte?

    à une époque où la pensée et l’information sont déjà toute cuite machée et pensée à notre place….

    ici on réfléchi…
    n’est ce pas fantastique?

    Répondre
  46. reine7 a dit…

    Cathy d’Avignon , l’histoire n’est pas finie,
    Ma fille était jusqu’à l’année dernière dans une grand lycée de l’est parisien, beaucoup de fils et filles de familles juives et beaucoup d’élèves de confession musulmane….le communautarisme à fond la caisse: il y avait les teufs ou anniversaires feuj et les teuf ou anniversaires arabes . Si tu étais invitée et allais aux unes , tu n’étais plus jamais invitée aux autres ….tu devais choisir ton camp dès la seconde !!! et la proviseure qui a un nom feuj , avait le mur de son bureau régulièrement couvert de graffiti antisémites …… tu vois l’ambiance…..

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  47. Blanche neige a dit…

    Tout à fait d’accord avec toi Caro.
    Enseigner l’histoire, oui, faire porter la mémoire d’un enfant mort lors de tragédies pareilles, que ce soit par 1 enfant ou toute la classe, c’est tout simplement gore et n’aura pour seul effet que de les traumatiser et les culpabiliser.
    Les eneignants ont jusqu’à présent toujours su enseigner cette partie de l’histoire (comme les autres d’ailleurs). Pourquoi aller encore plus loin.
    Notre cher président joue encore avec la culpabilité de ses concitoyens. Si vous ne gagnez pas assez c’est parce vous ne travaillez pas assez.
    Je suis abasourdie par le mépris avec lequel il traite le peuple qui l’a élu (et les autres).

    Une chose est sure, quand ma fille sera en CM2 et si cette loi est passée, je refuserai qu’elle fasse partie de cette mascarade.

    Nous sommes, parents les garants de l’équilibre psychologique de nos enfants. Notre devoir de parents est de les préserver et de boycotter ce programme.
    Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les associations de parents d’élèves ne se sont toujours pas manifestées.
    Après tout nous sommes les premiers concernés.

    Mobilisons nous pour empêcher cette horreur.
    Sortons dans la rue pour dire à notre chef d’état que nous ne voulons pas qu’il joue avec nos enfants.

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  48. une prof a dit…

    Eh bien !!!! je n’en reviens pas. je suis (j’ose à peine le dire) prof dans un pays arabe et je passe, à la hache, pourrais-je dire, Nuit et Brouillard à mes troisième, pour qui Hitler n’évoque pas grand chose, sauf, euh, madame, Hitler c’est le type qui n’aimait pas les juifs? Nous avons été, nous, abreuvé d’info sur la Shoah, mais en tout cas pas la génération suivante, car les petits français n’ont qu’une perception assez théorique de la chose. je suis ahurie des réactions relatives à Nuit et Brouillard. Ce film fait réagir mes élèves, mais pas aussi violemment. Avant de le leur passer, je leur demande de me dire ce qu’ils savent des camps, de la Shoah, et en général, rien. Donc je passe le film, hyper explicite. Du coup je me pose des questions : ai-je tort ou raison? d’un côté, leur flegme me donne à penser que les images n’ont pas la même signification pour la génération des ado actuels que pour nous. Ou est-ce parce que c’est un pays arabe? Ou alors est-ce que je traumatise mes élèves depuis trois ans?
    A part ça, la propostion de Sarkozy me semble totalement morbide pour des enfants de CM2, sur une année scolaire, en plus.

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  49. une prof a dit…

    Je parle de petits français et de pays arabe parce qu’il y a dans les classes un mélange d’enfants français, de toute confessions (toutes), du pays (pays arabe, donc confession musulmane ou juive) et étrangers tiers (toutes confessions aussi). Les problèmes religieux dans l’école sont inexistants. Anecdotiques, disons.

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  50. une prof a dit…

    Oui, remoi.
    A la fin de l’une de ces diffusions, un élève musulman, qui;dans un autre cours, avait salué l’évocation du 11 septembre par un Ouais!!! enthousiaste, est venu me voir, bouleversé, s’est renseigné sur la Shoah, et est revenu me voir, stupéfait, en me disant : Mais madame, alors vous aviez raison!!! je ne savais pas que les Juifs avaient autant souffert! J’en ai profité pour lui justifier la création de l’état d’Israël, pas forcément ultra finement, mais les infos radiodiffusées et télévisées locales ne font pas non plus dans le raffiné, donc il fallait faire efficace. Mon objectif en tant qu’enseignante, étant la compréhension des phénomènes, avec, idéalement, la tolérance et le respect de l’autre au bout du chemin….

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  51. Mamine a dit…

    Oups! J’ai fait la grôsse fôte si fréquente concernant Simone Veil et non Simone Weil, cette philosophe française morte à Londres en 1943, à 34 ans.
    Il faut toujours être attentif !!!
    Et je souscris totalement, j’applaudis des deux mains, à ce qu’écrit si bien la Fée Chocolat.
    Le problème, vois-tu, Caro, c’est qu’on ne sait plus trouver les mots pour te remercier 🙂
    Alors, on te fait des grosses bises, en espérant pouvoir, bientôt peut-être, te serrer dans nos bras…

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  52. valerie a dit…

    Pour ma part, même si je suis anti sarkozyste, je comprends son initiative.
    Cet homme ne fonctionne que par émotion et pathos.
    Il a, comme tout un chacun, été bouleversé par sa visite de Yad Vashem. On le retrouve aussi quand il oublie sa fonction pour parler de ce qu’il pense des pédophiles, émotions et pensées qu’on ressent tous mais qu’on n’exprime pas comme cela, publiquement encore moins quand on est chef d’état.
    Est il possible d’enseigner la Shoah à des jeunes enfants ? je dirais que oui.
    Est il possible d’individualiser la Shoah ? Je pense que non.

    En tant que fille de déporté, je sais comme il est dur de porter la souffrance de l’autre, qui n’en peut mais mais vous fait vivre et subir ses traumatismes.

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  53. Cathy d'Avignon a dit…

    @ une prof

    j’espère que tu n’auras pas disparu pour pouvoir lire ceci

    – comme tu l’as très bien dit, tu prépares tes élèves au film, moi je l’ai pris en pleine face, en sachant simplement que c’était des images vraies filmées par les américains lors de la libération des camps et par des nazis assez cyniques pour filmer
    – tes élèves sont des troisièmes, j’étais une petite sixième (comme on disait dans les lycées à l’époque)
    – et on voyait moins de violence à la télé, qui fait que l’image a peut-être perdu de sa force maintenant, qu’on la sache vraie ou non … enfin, peut-être
    – tu ne dis pas dans quel pays tu es, peut-être tes élèves ont vécu des attentats qui les rend plus durs à ce genre d’évènements

    je préfère penser que tu prépares sainement tes élèves, et que le cœur des enfants est aussi tendre maintenant que le mien à l’époque

    Répondre
  54. Cathy d'Avignon a dit…

    @ valerie
    quel intérêt d’enseigner la Shoah à de jeunes enfants ? on ne peut pas attendre qu’ils aient le recul nécessaire par la connaissance de l’histoire européenne et surtout leur propre expérience de la vie ? … et puis, ils n’arriveront pas vierge sur le sujet, la télé ou autres auront sûrement abordé le sujet, et alors, ce sont les parents qui expliqueront, avec tout le tact lié à la connaissance de la sensibilité de leur enfant.

    Protégeons nos enfants et faisons-en des êtres équilibrés et sensibles – ainsi nous éviterons bien des écueils pour eux et notre société future

    mais je suis peut être idéaliste, en tout cas, cela a été mon leitmotiv dans l’éducation de mon fils

    Répondre
  55. mère grand a dit…

    La Fée c hocolat,
    Vous avez dit exactement ce que j’aurais pu dire à Caroline, si j’avais été plus fine aujourd’hui. Merci pour nous toutes, nous faisons partie d’un Club, et nous sommes très soudées, enfin, c’est mon sentiment. Encore merci Caroline de nous laisser cette page pour nous exprimer.

    Répondre
  56. une prof a dit…

    Pas d’attentats dans ce pays, mais une info quotidienne sur les palestiniens, et quelques départs pour l’Irak ou l’Afghanistan, c’est-à-dire une mentalité de combat, chez certains. Fouillant dans ma mémoire, je les trouve, dans l’ensemble, indifférent (même les Français pas du tout musulmans). Je dois bien préciser au cours du film que les images sont vraies, et il y en a toujours un pour s’écrier : Vraies, vraies? et les autres lui expliquent que telle et telle image ne peuvent quasiment pas avoir été truquées. Je les crois résistants à l’image.
    (Pardon Caro, mais en fait j’ai parlé de ça car ce sujet me touche. c’est toujours un souci pour moi de l’aborder avec les enfants. Je n’ai pas montré ce film aux miens – trop jeunes, je pense. Toucher les enfants sans les choquer et les bouleverser, c’est in vrai souci, sachant qu’ils sont différents les uns des autres).

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  57. caro a dit…

    Une prof, jamais au grand jamais je ne me permettrais de te jeter la pierre d’avoir le courage de montrer ce film à des enfants souvent élevés dans la haine des juifs. Ne nous méprenons pas, je suis POUR l’enseignement de la shoah et la diffusion de ces films. Seulement, comme il l’a été dit, il faut que ce soit préparé et que les enfants soient en âge de le recevoir. Ce qui est je pense le cas en 3ème. Même si c’est traumatisant. Parce que oui ça l’est, mais ça a existé. Et parfois il faut aussi accepter d’être bousculé dans notre petit confort de privilégié n’ayant pas connu la guerre.

    Merci pour toutes ces choses adorables que vous me dites, sachez que vous lire me remplit de fierté, nous n’avons pas les mêmes vécus, nous n’avons pas forcément les mêmes ressentis ou les mêmes avis mais tout ça est exprimé dans le respect et sans le moindre jugement. Donc pour ceci, merci.

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  58. caro a dit…

    Cathy d’Avignon, je pense aussi qu’il faut protéger les enfants. Mais pas forcément leur épargner toute souffrance. Toutefois, je crois que si les programmes scolaires ont inscrit la shoah dans les cours de 3ème, ce n’est pas pour rien, c’est parce qu’avant, c’est contre productif. Ou alors il faut le faire autrement, par xemple à travers des livres, durs mais moins abrupts que des images…

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  59. Valérie a dit…

    J’ai vu l’interview télévisée d’un jeune responsable d’une association juive (je ne me souviens hélas plus de laquelle, ni du nom de ce jeune homme), dans laquelle il disait que la mémoire n’est pas l’identification: tout me semble résumé dans cette formule.
    Ainsi que dans ton texte, Caroline, et dans beaucoup de commentaires ici. La mémoire de cette horreur qu’est la Shoah est évidemment indispensable, mais elle est DEJA inscrite dans les programmes scolaires, et enseignée autrement que par ce procédé traumatisant et totalement anti-pédagogique.

    Par ailleurs, et c’est peut-être le plus grave, il me semble que cette lamentable lubie (contre-feu entre autres à la si maladroite phrase de Carla dans son interview à l’Express) compromet gravement le travail de mémoire -sérieux et juste celui-là- entrepris depuis des années par les associations.

    Bref, une marche de plus dans l’escalade vers le grand n’importe quoi! Pas étonnant quand on devine la pathologie de celui qui nous gouverne… Et comme parfois qui se ressemble s’assemble, réécoutez donc la plage 10 du premier album de notre désormais première dame…

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  60. Valérie a dit…

    P.S.: et puis, pendant que l’opinion publique s’agite autour de ces questions, il a le champ libre pour par exemple vouloir dépénaliser le droit des affaires. Si si, c’est vrai, ce n’est même pas une sinistre blague…

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  61. Claire T. a dit…

    Pour détendre l’atmosphère, je vous propose d’aller voir un dessin sur un blog que j’aime beaucoup. J’espère que je ne choquerai personne avec ce dessin peut-être pas tout à fait dans le ton (à la moindre remarque dans ce sens, n’hésite pas à supprimer mon com’, Caro)…. Simplement, le burlesque de cette scène m’a vraiment interpellée. Le décalage entre l’horreur du sujet de fond et le quotidien de la situation dans laquelle il est abordé, c’est d’abord… drôle. Et finalement je trouve que ce dessin en dit beaucoup sur la difficulté de se plonger personnellement dans l’histoire, de ne pas s’identifier directement à ces hommes, femmes et enfants, de se sentir humainement concerné tout en gardant suffisamment de recul.

    touslesjourslagrandechose…

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  62. Cathy d'Avignon a dit…

    oui caro, j’ai dû mal m’exprimer car lorsque j’ai parlé de jeunes enfants, je pensais aux primaires … en troisième, cela me semble tout à fait correct, à ce moment-là, ils ont appris pas mal de choses, et peuvent avoir le recul historique.

    @ Valérie : j’avais totalement oublié la dernière boulette de Carla, et je pense que tu as raison aussi

    je suis tout à fait d’accord avec la fée Chocolat – merci Caro, tu sais nous faire rire et nous faire réfléchir … tu devrais être remboursée par la Sécu – tu m’as épargné une grosse séance d’analyse

    bisous à vous toutes pour votre tolérance

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  63. une prof a dit…

    Je ne me suis pas senti critiquée par ton article, j’ai juste eu un choc en me disant : mon Dieu, j’ai peut-être choqué des élèves, comme Cathy d’Avignon, mais après j’ai réfléchi. je ne faisais pas le parrallèle entre les CM2 et mes troisième, mais entre Cathy (jeune fille) et mes troisièmes. Je trouve ça intéressant d’avoir l’avis de quelqu’un, une autre lectrice a aussi parlé de Nuit et brouillard en disant qu’elle avait été choquée. Moi, je choisis Nuit et Brouillard pour ça justement : il n’y a rien à dire, toutes les classes sont scotchées,ils en sortent ouverts au débat, même si trois minutes après ils sautent partout dans la cour. La réaction de Mohamed dont j’ai parlé m’avait beaucoup frappé, ce n’était pas un mauvais garçon, pas le moins du monde, et je crois qu’il a réfléchi, je ne sais pas si à 15 ans il le recul sur le propagande de son gouvernement mais c’est peut-être un petit pas vers un peu plus de tolérance… les profs s’abreuvent d’illusion.
    Caroline, j’étais hors de ton sujet, j’espère que tu ne m’en veux pas. Je ne voulais pas du tout critiquer Cathy ni personne, sauf les initiatives aberrantes d’un monsieur qui nous fatigue tous et toutes.
    Tes lectrices ont raison, l’espace que tu proposes est formidable !

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  64. Caroline a dit…

    Une prof, encore une fois, j’apprécie vraiment le ton de vos échanges, je trouve passionnant en effet le témoignage de Cathy et je trouve également passionnant qu’il soit confronté à ton expérience aujourd’hui, dans un contexte radicalement différent. Quant à Lledelwin, pareil, là encore un autre point de vue, également passionnant. Non, vraiment, y’a pas à dire, la hauteur des débats aujourd’hui me rend vraiment heureuse…

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  65. PMB a dit…

    D’un coup d’un seul, quand j’ai appris le projet mortifère de Tricky Nicky, avant même d’avoir lu quelque réaction que ce soit, j’ai pensé à mon frère, qui a traîné pendant soixante ans le poids d’un enfant mort peu avant sa naissance, dont il porte le prénom, enfant dont il ignorait qu’il était le trou noir de son malvivre, enfant qu’il lui a fallu dix ans de thérapie pour apprivoiser, pour retrouver sa trace, pour pouvoir aller sur la tombe du fantôme avec celle qui était sa petite soeur, qui a pu enfin en refaire un vivant.

    Un individu normal serait impressionné par la violence et le nombre des réactions qu’il a provoquées, et jusque dans son propre camp. Pas lui. Ce pervers narcissique (allez sur le blogue de Sege Heiftez sur libe.fr) doit jouir comme le jour où il a humilié devant les télés les policiers de Toulouse. Oui, jouir. Et soyez sûrs qu’il va refaire comme au CRIF pour son cantique du Latran : persister et signer avec plaisir. Voilà : Jouir.
    Bordel, pères qui me lisez, aimez vos enfants quand ils sont petits, ça nous évitera de nouveaux NS…
    ……

    Soulagé d’apprendre qu’un homme de la compétence et de la qualité de Boris Cyrulnik dénonce cette oeuvre de mort. Pourrait-il demander un entretien avec NS ? (Et en profiter pour soigner sa perversion…)
    Quand j’ai spontanément pensé au mal que pouvait faire Prédator Porte-mort sur les enfants, je ne dirai pas que je me sentais seul, mais enfin…
    Sur les « enfants de remplacement » dont parle Cyrulnik pour souligner le danger de cette aventure, j’ai reçu un jour un témoignage terrible. Un homme de 60 ans, né pour remplacer… la fille que sa mère avait perdu. Elle ne l’a jamais aimé, l’a rejeté, et il passé sa vie à se chercher de femme en femme une « mère de remplacement ». Il venait, avec le jeune fils qu’il avait eu huit ans avant de sa dernière femme, d’aller frapper chez sa vieille mère avec des fleurs. Elle lui avait claqué la porte au nez…
    (Et je suis troublé, en relisant le texte de Cyrulnik, de voir qu’il a été publié en Suisse. La pays où vit cet homme ! S’il me lit, j’aimerais savoir ce qu’il est devenu…)

    Attention, ce que je vais dire va peut-être me faire atteindre le point Goldwin d’un coup. Sarkozy n’est pas Hitler et ne le sera jamais. Mais si ce dictateur a pu arriver au pouvoir, l’exercer, conduire son peuple et l’Europe vers la ruine, c’est en bonne partie parce que ce peuple, par fascination, aveuglement ou complaisance, l’a laissé faire.
    Fascination, aveuglement ou complaisance : là nous y sommes. Qui, en France, va empêcher cet apprenti-sorcier pervers, cet ouvreur compulsif de boites de Pandore, de nuire davantage à l’unité républicaine ? Pas la gauche actuelle, hélas…

    Mignon la conseillère du présiprince, dit que finalement ce ne sera pas un enfant seul qui portera le poids d’un petit mort, mais toute une classe. Et toc ! Vous avez l’air malin, tous ceux qui font rien qu’à penser que notre prince-président ne tient pas compte de ce que lui dit son peuple en gémissant mille sanglots !
    …Bien joué Nico ! Tu balances un gros pavé, ça chouine, et hop, tu remplaces magnanimement le gros pavé par un petit, et chiche que même Simone, même Boris, vont se calmer ! (Bon, là, chui pô sûr…)
    Ben non, ça ne marchera pas. Il reste un max d’inacceptable : la dictature de l’émotionnel, la sélection opportuniste de quoi commémorer, la énième cueillette d’une pomme de discorde, le énième gadget bon pour diviser pour régner.

    Vois-tu, Nico, je suis allé à la maison d’enfants d’Izieu. J’en suis revenu avec trois souvenirs forts :
    – Il faisait un temps beau, et la plupart des photos d’enfant les montraient offerts souriant au soleil. Imaginer que des camions gris étaient montés par de petites routes vers cet eden caché pour les conduire vers la noire géhenne…
    – Ces enfants, avant même d’être des enfants juifs, étaient des enfants. Ils n’avaient rien mais rien de ce caricatures hideuses auxquelles, dans mon enfance, j’avais été exposé. Nous avions un jeune ouvrier agricole, simplet, qui venait d’un orphelinat. C’est là qu’il avait appris le mot « youpin », dont il ignorait le sens, qu’il en avait affublé mon jeune frère, que nous reprenions innocemment…
    – A côté de la maison se trouve un musée, qui a l’intelligence et l’honnêteté de mettre cette saloperie en perspective avec toutes les atteintes aux enfants de par le monde, dont celles perpétrées au nom de la France.
    Cette mise en perspective, elle n’était pas dans l’esprit de Prédator de Nagy-Bocsa quand il est venu faire sa retape au CRIF. On n’a pas eu besoin de lui pour connaître l’unicité de la Shoah. Plusieurs livres pour enfants abordent ce thème (Voyage pour Pitchipoï, de Jean-Claude Moscovici, je crois même qu’il existe à l’Ecole des Loisirs un livre pour enfants encore plus jeune, l’histoire d’un ours en peluche ayant appartenu à un enfant déporté – mais j’ai perdu le titre). La majorité des enseignants fait déjà bien ce travail de mémoire, et n’a pas besoin des leçons de morale et de politesse d’un type qui en a si peu.

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  66. Defy a dit…

    Dis Caro, tu veux bien relayer l’appel de mon blog et faire un ti billet sur le rassemblement pour la nuit blanche des enfants de DonQuichotte demain à République à 18h ?

    T’es très beaucoup lue et moi pas du tout alors, ca serais bien. J’aimerais voir du monde manifester sa solidarité et le droit à la dignité aux SDF et aux exclus de ce beau pays riche qu’est la France.

    Je me permets : defyblog.canalblog.com

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  67. ninizzz a dit…

    Kikou
    Un pti com pour une tite pub,lol
    Une tite pub pour te présenter mes créas de sarouel,elferies et lutinerie…
    ninizzz.vip-blog.com
    A tres bientot

    Répondre
  68. malou a dit…

    J’ai lu ton article sur ladies room et celui là ; il n’y a rien à rajouter … plus les jours avancent plus je me demande qui ont a à la tête de la France. C’est malheureux à dire mais cette nouvelle idée de l’omniprésident n’est que symptomatique de ce qu’il est . De quel droit peut il imposer ça ? C’est bien beau d’avoir des idées encore faudrait il qu’elles soient cohérentes et aient un sens. Je suis révoltée par une telle idée; comment peut on imposer à un enfant de CM2 de se souvenir d’un nom d’un enfant juif déporté, comme on apprendrait la table de multiplications ou les capitales européennes ? Il n’existe pas quelque chose de plus culpabilisateur que cette idée. Ils apprendraient un nom et après ? N’est il pas plus intéressant de savoir que ça existait et d’apprendre s’il en a envie, plus tard ?
    Durant toute mon adolescence j’ai beaucoup lu sur le génocide, j’ai visité pas mal de musées, d’expos … sur le sujet parce que j’en avais décidé ainsi et pas parce qu’on me l’avait imposé … Cela m’a déjà fait assez mal de voir Nuit et brouillard ou Shoah pour en rajouter une couche.
    C’est pas parce que je ne connais pas le nom de chacun des enfants déportés que je nie le génocide. Parce que cette obligation reviendrait à cette équation.

    Quand est ce qu’on va arrêter avec ce devoir de mémoire ? Même Simone Veil s’y est opposée. Se souvenir du génocide fait parti de l’ordre des choses, il n’y a pas besoin de s’y obliger.

    Je ne voudrais pas que mes propos soient mal pris mais à ce moment là, que faire des génocidiés rwandais ou cambodgiens ? Des résistants ? De ceux qui sont morts pour défendre leurs idées ou bien parce qu’il étaient la cible ?
    Se souvenir que s’est arrivé et passer le flambeau aux autres générations voilà le challenge de notre époque …

    Répondre
  69. Kyann a dit…

    Bonjour

    Je lis depuis longtemps votre blog.. et là.. comme d’autres, difficile de rester sans rien dire.

    Je suis bibliothécaire et je suis tombée sur un livre que je me suis empressée d’acheter dans le cadre de mon travail.. il ne fait que 10-12 pages environ.. en direction des très jeunes ou jeunes ados.

    Matin brun de Franck Pavloff aux éditions Chêne..
    gbraeme.free.fr/matinbrun…

    Dans un autre genre, ma fille avait vu, en 5ème, un film qui l’a beaucoup marqué : Je suis vivante et je vous aime
    http://www.allocine.fr/film/fich...

    Je me permets de vous indiquer ces deux documents car ils ont réellement marqué les esprits de ceux qui ont lu et/ou vus.

    Répondre
  70. PMB a dit…

    Le Canard a publié un très beau dessin de Cabu, exceptionnel car on ne rit pas : l’enfant de Mme Sarkozy III sur les épaules de son beau-père de rencontre. Et, sur les épaules-de-l’enfant-qui-se-voile-la-face, le fantôme halluciné d’un petit juif…

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  71. Londoncam a dit…

    Je passe ce matin et j’ai pris enfin le temps de lire vos commentaires, et je voulais vous dire merci. Merci, parce que ce que je lis ici, ce sont des histoires bouleversantes, des réflexions intelligentes, et pas un anti-sarkozysme (et pourtant, je ne l’aime pas ce petit bonhomme, mais ça aurait été dommage de tomber là-dedans sur un sujet pareil).

    Alors merci à toutes pour votre humanité, j’ai bien mieux compris tout ce que pouvait impliquer cette décision de N.S. et j’en suis révoltée.

    Des bises

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  72. Blanche neige a dit…

    Lu sur Rue 89 aujourd’hui:

    L’Obs et ses amis intellos de gauche lancent un appel contre la proposition de confier aux CM2 la mémoire d’autres enfants morts victimes de l’Holocauste.

    tempsreel.nouvelobs.com/a…

    J’ai fait mon devoir de mère, j’ai signé.

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  73. manou a dit…

    Kyann, s’i y a un livre à lire et à relire, à faire connaître c’est bien MATIN BRUN. Il côute 1 euro et on peut même le lire gratuitement sur le net, l’écouter même.
    Longtemps prof de lettres, je l’ai toujours offert à mes élèves de troisième et leur émotion est grande lorsqu’ils comprennent le sens du texte.
    merci d’en avoir parlé.

    Répondre

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