Le fils, de Michel Rostain

Rostain

Bon autant vous dire qu'après celui-ci, je fais une pause au niveau des bouquins qui racontent le deuil d'un enfant. Ce n'est pas que je n'aime pas, ne nous méprenons pas, mais on ne sort pas indemne de ces récits.

Je ne l'aurais pas acheté, je crois.

Il s'est trouvé que par un hasard comme la vie aime à en offrir parfois, j'ai croisé l'auteur brièvement il y a quelques jours. J'avais rendez-vous avec son éditeur et il en sortait.

On ne s'excite pas, cette entrevue ne signifie rien pour l'instant, une porte qui s'entrouvre à peine, on va dire que j'y ai mis le bout de ma chaussure pour qu'elle ne se referme pas mais on est loin du compte.

Mais le sujet n'est pas là.

J'ai croisé Michel Rostain, donc, et il y a fort à parier que si vous le lui disiez – qu'on s'est vus – il ne saurait pas de quoi ou qui vous lui parlez. Moi oui, évidemment, c'est à cela d'ailleurs qu'on voit que lui a plus que le pied dans le chambranle de la porte. Je l'ai remarqué, lui, sûrement pas. Je ne l'ai pas vraiment reconnu et pour cause, ce n'est pas une célébrité, je crois que c'est son premier livre. Mais il est de ces hommes dont l'extrème douceur laisse comme une empreinte dans la pièce qu'ils quittent. Il a un physique d'alpiniste, j'ai pensé. Ensuite, j'ai vu la pile de bouquins sur le bureau de l'éditeur, dont un était retourné, et il y avait sa photo. A ce moment là, précisément, on peut dire que je l'ai reconnu.

C'est donc lui qui a écrit "Le fils". Dont j'avais lu une critique élogieuse je ne sais plus où.

A la fin de mon très bref entretien, l'éditeur m'en a tendu un exemplaire: "vous vous êtes croisés à l'instant (j'ai pas dit que je savais, je ne voulais pas couper son effet) lisez-le, c'est de l'autofiction, un genre qui apparemment vous parle" (oui bon ben je lui avais comme qui dirait vendu ma soupe).

Je l'ai glissé dans mon sac et lundi, en revenant de Lyon, me faisant la réflexion que mon Mulberry-darling était bien lourd, je me suis rappelé qu'il était lesté du Fils.

Alors je me suis plongée dedans et le temps d'un Perrache – Gare de Lyon, j'avais la confirmation que cet homme était en effet une belle personne ET un écrivain.

Le temps aussi de verser toutes les larmes de mon corps (elles ne sont pas chères en ce moment, je confesse avoir pleuré comme une collégienne devant un téléfilm avec Lorie – oui – il y a trois jours ET en écoutant à la radio dans la voiture de mon père la descente de Jean-Baptiste Grange).

Michel Rostain avait un fils, donc, mort il y a six ans d'une méningite foudroyante à l'âge de 21 ans. Il raconte cette histoire, mais en se mettant à la place de Lion, le fils. Lion, donc, parle de la façon dont son père découvre que désormais, il pleurera tous les jours ou presque, plusieurs fois. Lion se moque de son père et l'admoneste gentiment quand ce dernier fouille dans la mémoire de son téléphone pour y lire les SMS qu'il envoyait à son amoureuse. Comme si ces quelques mots pouvaient l'aider à supporter l'insupportable. Lion décrit son enterrement épique, organisé par ses parents metteurs en scène tous deux. Lion fait le récit rocambolesque de la dispersion de ses cendres en Islande, dans le cratère de ce volcan au nom imprononçable qui, cinq ans après, paralysera le traffic aérien du monde entier, pour la plus grande joie de ses parents, convaincus que c'est un peu de lui qui jaillit dans le ciel.

Il y a des passages abominables, des descriptions à la limite de l'insoutenable du corps de Lion criblé de taches noires (la méningite fait exploser les vaisseaux sanguins). Et il y a des moments de grace, ou l'on rit avec Lion des délires de son père, de son extravagance dans le deuil. Je vous invite à le lire parce qu'au même titre que l'ouvrage d'Anne-Marie Revol, l'auteur fait passer un message essentiel: on peut vivre avec ça. Même si "ça" est affreux.

Aimez la vie, la vie est monstrueuse, dit Anne-Marie Revol. "Vive la vie", hurle Michel Rostain en sortant de la morgue.

Bonne journée.

85 comments sur “Le fils, de Michel Rostain”

  1. Cathy du Gard a dit…

    Sur le même sujet, je lis en ce moment « A ce soir » de Laure Adler – je l’avais dans ma bibliothèque depuis longtemps, je n’osais pas y toucher.
    J’avais bien tort ; c’est lumineux, sans pathos et enfin je trouve des mots à mettre sur mes souffrances.
    Par contre sa description de l’inhumanité du système hospitalier d’alors fait froid dans le dos.

    Hors sujet, je vous demande des ondes pour ce matin, je vais aux Prudhommes sans l’aide de l’avocate que j’avais choisie il y a près 2 ans ; elle vient de me claquer dans les pattes après 3 demandes de report successives qui font s’éterniser les choses.
    Énorme Big Up à NEP pour ses conseils hier soir alors que j’étais en pleine panique. Maintenant j’ai la trouille, mal au ventre et les conséquences qui s’ensuivent, mais j’irai jusqu’au bout.

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  2. Claire von M a dit…

    Je m’excuse par avance de la stupidité de mon comm alors que ton post traite d’un livre que tu donnes si bien envie de lire tellement il a l’air magnifique d’émotion et de dignité. Et que ce père tel que tu le décris dans son humanité, on aurait immédiatement envie de le rencontrer.
    Oui je m’excuse par avance de la stupidité de mon comm mais…
    Comment tu fais pour continuer à lire un livre te transforme en fontaine alors que tu es entourée de monde dans le TGV? Moi j’ose pas….

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  3. Zaz 06 a dit…

    Je note le titre et l’auteur… mais je ne le lirai pas tout de suite.
    Un peu trop déprimée en ce moment.
    Mais il me reste encore tout plein d’ondes pour ceux qui en ont besoin: courage et espoir, Cathy du Gard!

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  4. Vilaine a dit…

    J’avais entendu parler de son livre dans une émission, ça m’en avait donné des frissons !…

    Mais c’est pas le moment pour moi de le lire, je me boosterais plutôt avec l’intégrale de Oui-Oui ces temps-ci.

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  5. Cetroinzust a dit…

    Quel regard ! Betement peut-etre, la photo m’a donne envie de lire son livre, avant meme d’avoir lu quoi ce soit a son sujet. Et le recit que tu fais ne peut que plus encore me donner envie de me plonger dedans.
    Un titre de plus, donc, a deposer sur la liste de ceux a commander un jour… Merci.
    @ Cathy du Gard : bon courage ! Je pense bien a toi.

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  6. 'tine a dit…

    Je suis aussi plus en ce moment dans l’option Oui oui mais j’hésite avec les bisounours… mais je note je note pour plus tard…

    Cathy ++++++++++++++++++++++++++ allez stop la boule au ventre haut les cœurs tu te rends compte que tu n’as pas d’avocate mais tu as des centaines de copines du comptoir « Chez Caro » là juste à côté de toi… chutttttttttt on est un peu bruyantes et dissipées mais on va pas te laisser… Allez bises gardoises de tout en haut de la montagne 😉

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  7. Tournikette a dit…

    Cathy ! Ondulationssssssssssssssssssss décuplées et tu vas les recevoir de plein fouet car je suis quasiment à côté de ce prud’homme !!! bises nîmoises !!!!

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  8. Estel a dit…

    Comment tu fais pour nous donner envie d’acheter des livres qui traitent d’un sujet qui est plutôt tabou chez moi ? Ce qui me sauve, c’est que je vais attendre cet été pour aller dans une librairie.
    @Cathy du Gard : pleins de bises d’une nimoise (qui a quitté cette ville il y a maintenant 14 ans mais qui y revient voir sa maman, au moins une fois dans l’année).

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  9. mllelili a dit…

    Je l’ai aussi vu à la « Grande librairie » et j’ai été séduite, par sa façon d’être, de répondre, de raconter du coup lundi j’ai acheté le livre que je n’aurais jamais acheté non plus et j’attends ce we pour m’y plonger. Tu renforces mon envie.

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  10. malden92 a dit…

    Je l’ai vu aussi à la Grande Librairie…..et j’ai eu les mêmes sensations que vous; ce Monsieur dégage une douceur et une gentillesse extrêmes, et malgré la douleur qui transparaît dans ses paroles, ses yeux parlent d’amour et de force morale. Caroline, vous donnez envie de lire ce livre, comme lui aussi m’a donné envie , mais je crois qu’il vaut mieux être « up » quand on l’attaque; Rostain l’a très bien dit, on n’oublie pas « ça », on vit avec.

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  11. La Cuiller en Bois a dit…

    Souvent depuis que j’ai des enfants (32 ans !) je me demande comment je pourrais survivre si l’un d’eux venait à disparaitre …
    J’ai l’impression que tout exploserait à l’intérieur de moi … et je me dis que la nature humaine est faite de tant de choses inconnues pour nous et que le corps, l’esprit a des capacités insoupçonnées qui nous permettent de tenir debout au sens propre comme au sens figuré.
    Mais je ne voudrais pour rien au monde avoir à vérifier la réalité de cette théorie.
    J’ai une admiration et une tendresse sans fin pour ces parents qui sont frappés par cette horreur contre nature : perdre son enfant.

    On vit avec ça, c’est certain.
    Mais la vie, même au milieu des plus grandes joies, ne peut plus être la même.

    La photo de Michel Rostain dégage quelque chose d’apaisant, malgré (ou grâce à ?) la légère brume que je décèle dans son regard …

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  12. Fractale a dit…

    Je me demandais si tu allais en parler, j’ai entendu aussi de très belles critiques. Je crois que je vais l’ouvrir et le lire, mais c’est une plongée dans ce qui nous fait sans doute le plus peur : perdre nos enfants.

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  13. Anna Chiara a dit…

    Ah ! Ce livre aussi me fait « des clins d’oeil » depuis quelques temps… J’ai l’impression que lire ce genre de bouquin me tient à distance de ces épreuves terrifiantes, comme si ça me protégeait…
    Dans le genre truc pas drôle mais très fort et très juste « L’homme qui m’aimait tout bas », de Fottorino. Je recommande vivement !
    Des tas d’ondes aussi pour les Prud’hommes, j’en suis arrivée là aussi avec un employeur, c’est très éprouvant sur le moment mais aussi très apaisant de voir que la justice existe (quand même).
    Allez de l’amour, de l’amitié, de la solidarité (et du printemps aussi)et un roman de Caroline bientôt !!!

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  14. L'Affreuse a dit…

    Encore un livre que je ne pourrais jamais lire…
    Juste parce que j’ai déjà du mal à vivre avec l’idée que je pourrais perdre mon enfant…
    Ces témoignages me confirment que malheureusement, oui, ça existe…et face à cette réalité, je préfère la politique de l’autruche…

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  15. Louise a dit…

    C’est certainement à lire… Et gloire quand même aux médecins qui parviennent à sauver un enfant dans cette extrême urgence qu’est le purpura fulminans. Juste une remarque, et il ne s »agit pas d’une remarque acerbe, mais d’une constatation : un auteur de talent égal, avec un physique équivalent (cinquante-soixante ans non « corrigés ») serait-elle, de nos jours, aussi « intéressante » aux yeux d’un lectorat masculin lambda ?

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  16. Niña a dit…

    Des ondes pour Cathy du Gard !
    Et sympa de se faire offrir des bouquins comme ça… Je vais peut-être faire le tour des éditeurs moi ! Comment ça, faut d’abord avoir quelque chose à raconter ?

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  17. Caroline a dit…

    Louise, je souscris totalement à ta remarque. Je suis plus qu’agacée quand je regarde les pages « bouquins » des magazines par les photos de top models des auteures. Faut-il désormais être jeune et belle pour avoir la chance d’être publiée ?

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  18. Litchi a dit…

    je crois pas que je vais le lire, parce que déjà, rien que ton billet me met les larmes aux yeux, donc c’est mal barré! Mais c’est bien noté, merci du conseil! 😉

    plein d’ondes pour Cathy du Gar!!

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  19. Tan a dit…

    Rien que ton billet m’a donné les larmes aux yeux. Et je n’ai pas d’enfant (on essaie mais…). Je ne sais pas si je serais capable de lire un tel récit, j’aurais peut-être bien tendance à faire l’autruche moi aussi. D’un autre côté j’aimerais le lire, pour l’homme, et pour voir comment on fait pour s’en sortir. Bref j’en sais rien !

    Plein d’ondes à Cathy du Gard bien sûr !

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  20. catou a dit…

    J’avais lu il y a quelques mois un livre de Patrick Chesnais, ayant aussi perdu son fils « Mais il est où Ferdinand ». Très très beau livre, quel bel amour d’un père à son fils, je vous le conseille aussi…

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  21. frederique-etc a dit…

    Il faudra trouver le bon moment pour lire un livre pareil. Personnellement, genre quand je serai sur une ile déserte où je pourrais chialer sans me préoccuper du regard que vont poser les autres sur ma troche toute rougie …
    Déjà, en 2010 j’ai lu (et beaucoup aimé) « D’autres vies que la mienne ». On va dire un livre triste par an, donc en 2011, je me promets de lire « Le fils ».

    Plein de bonnes ondes pour Cathy du Gard …

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  22. YellowL a dit…

    Comme d’autres lectrices, je ne lis pas ce type de livre, çà m’effraie car je sais que je ne pourrai pas m’empecher de me projeter. On ne peut pas en ressortir indemne de ce genre de lecture et je sais qu’actuellement, je n’ai pas assez de force mentale et de courage pour le lire.

    Et pour Cathy, j’ondoie, j’ondoie moi aussi ! Les prud’hommes sont une épreuve éprouvante et souvent culpabilisante, il faut de la force pour ne pas se laisser faire ! Courage à toi !

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  23. Adeline a dit…

    Ton article du jour suffit à me mettre les larmes aux yeux. Si le livre est si poignant que tu le dis, ça risque d’être une lecture « violente ». J’hésitais à le lire pour ça, pour ne pas trop me bousculer, et puis tu m’as décidée à me jeter dedans !

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  24. Caroline a dit…

    adeline, c’est « violent » mais également très doux et très drôle par moments. Je suis sûre que ça te plaira.

    Ah et claire von M, très bonne question, j’ai fini par mettre mes lunettes de soleil. j’avais l’air con avec le temps qu’il faisait dehors mais au moins je pouvais chouiner tranquille.

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  25. Bulle d'O a dit…

    J’étais surprise que tu n’aies pas encore parlé de ce beau livre.. J’ai découvert son auteur dans « je ne sais plus quelle émission littéraire » et suis immédiatement tombée sous le charme de sa douceur, de sa force, de son envie de vivre malgré tout qu’il transmet..

    Voilà qui est fait donc 🙂

    PS : c’est pas ce bouquin qui va calmer mes délires au sujet d’un éventuel accident, maladie.. que sais-je, de mes enfants à moi !

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  26. Lea a dit…

    Je l’ai croise si souvent, cet homme, quand il etait directeur du theatre de Cornouailles. C’est vrai, ce que tu dis: on sent sa presence dans une piece, dans une salle de theatre. J’ignorais le drame qu’il vivait.
    Merci pour ton article. Je lirai son livre, meme si le sujet me terrorise.
    (Pas d’accents, desolee, clavier qwerty).

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  27. caro(roca) a dit…

    sur mon post hier je faisais reference a un passage a la fnac et a la lecture de qlq lignes de « nos etoiles ont filé » dont tu avais superbement parlé, putard j’ai telmt chialé que la vendeuse a du me consoler, je ne l’ai donc pas acheté, pas la force en ce moment, je pleure sur High School Musical et sur karaté kid pour te dire. je vois que je ne suis pas seule…

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  28. Pmgirl a dit…

    Je crois que j’ai envie de pleurer juste à lire ton billet… Je crois que je ne suis pas prête pour des lectures « si fortes »… Même si l’envie de tenter de comprendre cette souffrance est importante…

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  29. Zenaide a dit…

    Bonjour,

    Tout d’abord, plein d’ondes à Cathy, il n’y a pas de raisons que les conseillers prud’hommes te mangent tout cru.

    Sur le livre de Rostaing, j’en avais entendu parler en bien. Je ne sais pas si je le lirais, plus parce que la liste de livres que j’ai à lire est déjà très longue. J’avais lu, il y a maintenant fort longtemps, exactement sur le même thème, « Martin, cet été » de Bernard Chambaz. Si tu aimes l’auto-fiction, Caro, il me semble que tu devrais aller voir vers les livres de Doubrovsky, que l’on qualifie parfois d’inventeur du genre (et un peu plus littéraire qu’Angot, me semble-t-il) notamment « Le livre brisé », qui m’avait coupé le souffle quand je l’ai lu.

    D’une façon plus générale, il se trouve que j’ai eu dans mon entourage des personnes qui ont perdu un petit garçon d’une méningite foudroyante (la même que celle du fils de Rostain), dans des conditions atroces. Et je ne peux m’empêcher que ceux qui n’arrivent qu’à survivre après cela ont droit aussi à notre compassion. Tout le monde n’a pas les ressources psychologiques pour transcender son malheur.

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  30. Cathy du Gard toute pleine de zondes a dit…

    Merci, merci, merci à toutes …
    sans ma présence à l’audience, l’affaire aurait été radiée – report à début mai parce que j’ai récusé mon avocate – je vais me débrouiller toute seule (que mal accompagnée …).
    Je vous ai toutes senties me porter, je tremblais comme une feuille, mais par de larmes (waouh ya du mieux ….)
    Et j’ai pensé à un truc, si on se faisait un truc aux beaux jours, les Gardoises ? on prendrait aussi des départements limitrophes … j’ai un jardin on pourrait s’organiser ?
    Avec Caro et NEP en invitées d’honneur, of course …

    Histoire de faire des photos marrantes pour nos enfants plus tard … 🙂

    Encore merci de faire partie de mon univers

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  31. Pascaline a dit…

    Je ne pourrais pas le lire, je me suis rendue compte que je ne suis pas assez forte pour ces lectures et cela m’énerve parfois. J’ai lu il y a peu un livre sur le même sujet paru en poche « Il est où Ferdinand » de Patrick Chesnais. J’étais une vraie fontaine. Je rejoins le précédent commentaire, c’est certainement trés bien, merci pour votre sensibilité Caro.

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  32. Lor a dit…

    Je dirais qu’à te lire, j’ai un peu l’impression que tu décris mon sentiment à la lecture de Sukkwan Island, de David Vann. On en ressort pas indemne non plus. J’ai arrêté de le lire pendant trois jours suite à un passage un peu comme celui que tu décris à la fin. Puis j’ai repris. La suite était plus légère.
    Ensuite j’ai lu la bio de l’auteur et j’ai compris son inspiration. A faire plutôt après la lecture du bouquin. Mais je ne sais pas si je te le conseille… En tout cas je ne regrette pas cette lecture, ce livre m’a marquée.

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  33. Milanette a dit…

    Le sujet est trop difficile pour moi en ce moment, je viens d’apprendre que je suis enceinte et ne veux pas penser aux mauvaises choses. Je garde l’idée pour plus tard. Pour l’instant je ne veux penesr qu’à des choses postives, l’année dernière a été tellement dure que je veux en profiter cette année.
    Plein d’ondes pour Cathy du Gard si ce n’est pas trop tard.

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  34. lilou a dit…

    Mon cousin est mort il y a 6 mois , il avait 23 ans . Un accident de voiture idiot , une vache sur la route qu’il a voulu éviter . Rien que de l’écrire j’ai les larmes aux yeux . Sa maman ( on est comme 2 sœurs ) est depuis en détresse . Elle voit un psy , il y a des hauts et des bas (beaucoup de bas ) Personne ne sait plus quoi faire . Elle est toujours en maladie , je lui ai suggéré de reprendre à mi-temps thérapeutique mais elle ne penses pas pouvoir encore . Chaque fois que tu parles de ce genre de livre , je me dis que peut être ça l’aiderait mais je n’ose pas lui en parler . J’ai peur de lui faire encore plus mal . Quand penses -tu ? Cette lecture lui permettrait – elle d’avancer ?

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  35. lilou a dit…

    pour une fois que je laisse un post ,il a disparu !
    En fait je disais que mon cousin de 23 ans est mort dans un accident de voiture , idiot comme tous les accidents , il a voulu éviter une vache sur la route . Rien que de l’ écrire j’ai la boule au ventre , les larmes aux yeux . Mais moi c’est rien . Sa maman est en détresse . C’est arrivé il y a 6 mois , il y a des hauts et des bas (beaucoup de bas ) .Elle voit un psy ( qui lui a dit que malheureusement il ne pouvait pas lui enlever son chagrin ) ça l’ a un peu aidé . Maintenant on ne sait plus quoi faire , Elle est toujours en maladie je lui ai suggéré de reprendre à mi temps thérapeutique , mais elle ne sent pas . Je me demande si lui donner ce genre de livre pourrait l’aider ? J’ai peur de lui faire encore plus de mal !

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  36. Cathy du Gard a dit…

    @ lilou
    Il n’y a pas de mots dans ces cas-là, que de la tendresse, de la présence. Le travail de psy est long, et en aucun cas le chagrin disparaît. Je me réfère toujours à la chanson de Brel :

    http://www.dailymotion.com/video/x33iey_jacques-brel-on-noublie-rien_music

    Des bras ouverts, une main sur l’épaule, la main tendue, des doigts serrés sur un poignet, un regard tendre, une écoute intelligente.
    Ce n’est rien, mais ça fait tout.

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  37. la.maman.oiseau a dit…

    J’ai connu Michel Rostain quand il était directeur du théâtre de Quimper. J’ai connu (un peu) Lion. Et j’ai surtout bien connu Martine-Joséphine, la maman de Lion. J’ai lu le livre il y a quelques jours. J’ai pleuré toutes les 10 minutes et je n’ai cessé d’aller regardé ma fille dormir pour conjurer le sort. C’est un très beau livre, en effet. Et je peux aussi t’affirmer que Michel est une belle personne. Et qu’il l’était déjà bien avant cette terrible épreuve. Bonne journée à toi aussi !

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  38. DOMINIQUE a dit…

    Cathy du Gard, les Bouches du Rhône ne sont pas contre ta suggestion !

    D’accord, pleurer sur un livre dans un train n’est pas terrible, même avec des lunettes de soleil. Rigoler comme une tordue n’est pas mieux non plus. Cela m’est arrivé dans le RER. C’était, si je me souviens bien, « voyage avec ma tante » de Greene.

    Inutile de dire que je ne lirai pas le livre suggéré, bien que la photo de l’auteur dégage une douceur irrésistible.
    Je viens de faire la requête de « majeur à protéger » pour ma mère, qui a la maladie d’Alzheimer, et la lecture du certificat d’expertise reçu ce jour m’a collé le moral à zéro. Curieux, comme un constat écrit, bien que l’on connaisse parfaitement la situation, formalise cruellement les choses.

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  39. Rondelette a dit…

    Je passe aussi…

    Par contre, Lor, je ne sais pas où tu as vu plus de « légéreté » par la suite dans Sukkwan Island – ce bouquin est HORRIBLE !! Enfin, je comprends ce que tu veux dire par rapport à certaines descriptions (atroces), m’enfin, OUÏE !! Je suppose qu’on peut dire que c’est bien étudié sur le plan psycho, mais bon… faut avoir le coeur bien accroché, et surtout pas avoir de tendances à la déprime…

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  40. Miss Olfie a dit…

    Je sais on ne s’emballe pas mais le fait que tu aies eu un rendez-vous avec un éditeur, ça me semble déjà une bonne chose.
    Pour le livre de M.Rostain, je ne lis pas ce style de récit mais entre ta critique du livre d’Anne-Marie Revol et celle-ci, ça me donne très envie de découvrir ces deux histoires tragiques mais porteuses d’espoir.
    On verra pour la suite.
    Bonne fin d’après midi !

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  41. Cathy du Gard a dit…

    non, elle a encore voulu faire reporter pour la 3ème fois en 18 mois, pour une affaire simplette aux Prudhommes.
    C’est moi qui la vire, mais c’est pour la frime puisqu’elle a déjà été payée par l’aide juridictionnelle …

    J’ouvre officiellement l’invit » aux Bouches du Rhône …(j’ai pas dit les bouchées, hein !)

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  42. Françoise a dit…

    il faut peut être l’avoir vécu pour apporter, vous me le pardonnerez, cette précision… non, on ne vit pas avec « ça »..on survit…8 mois aujourd’hui, que je « traverse » seulement la vie..
    Celles qui l’ont vécu comme moi confirmeront peut être..mais entendre n’importe quoi (et on en entend, des c….ies) plutôt que les sempiternels « tu es forte ».. non, on n’est pas forte non plus..on fait semblant (enfin..c’est mon cas)..Et puis, on évite d’en parler, parce que notre douleur fait peur.
    Alors d’un autre côté, c’est vrai qu’on a envie d’écrire (compensation au silence?), pour rendre hommage peut être à l’enfant qui n’est plus là, pour le faire exister encore un peu..et durablement à la fois puisque ces écrits ne disparaissent jamais.
    Ceci étant posé, merci Caro, pour ce blog, l’honnêteté des pensées qui se dégagent de ces articles que je lis tous les jours, sans commenter, d’autres le font mieux que moi!

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  43. petite maman a dit…

    terrible….je serais incpable de lire ça, sachant que c ma plus grande angoisse celle de perdre un enfant. oui la vie est monstruseuse parfois, j’ai supporter des choses de la vie, mais celle-là me semble insurmontable !
    pourtant, ton billet me donnerait bien envie de lire, c’est tellement bien écrit, mais je ne le ferais pas, il ne vaut mieux pas !
    en tout cas, belle « rencontre », et j’espère que ton entrevueaura été fructueuse !

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  44. Cathy du Gard a dit…

    tu as raison, on survit, on se cache, on a presque honte de ses larmes … mais ici chez Caro, on se sent assez en confiance pour en parler.
    Je survis depuis 28 ans, et je me suis lâchée ici comme jamais, même sur le divan.
    Ceci dit, une fois la douleur un peu moins vive, les choses ne sont plus les mêmes, les couleurs changent, les saveurs aussi.
    Passée la culpabilité d’avoir survécu (et ça revient par vagues) alors le goût des choses revient ; ça va te paraître monstrueux à lire, mais ça reviendra.
    Et oui, je suis d’accord, on n’est pas forte, on fait semblant et la vie te pousse, un jour après l’autre, et des mois, puis des années … Un beau matin tu te lèves en souriant et sans culpabiliser de ce sourire … Vis pour toi, profite, et ne culpabilise pas. Bises tendres.

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  45. Caroline a dit…

    françoise, je plussoie ce que te dis Fab pour les commentaires. Pour le reste, je ne suis pas bien placée pour te parler, je crois en effet qu’il faut avoir vécu cela pour comprendre ceux qui l’éprouvent à leur tour. Ma seule conviction est que c’est important de parvenir à entendre cette souffrance, même si on ne la comprend pas. Et que t’écouter, lire ces livres, permet peut-être d’entretenir le souvenir de ces êtres perdus. Après, je n’ai aucune leçon à donner, aucun conseil. Je ne peux que te dire que tu es la bienvenue ici.

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  46. katcze a dit…

    Rien que de m’imaginer que si LUI décide de me quitter comme il semble l’annoncer, je risque de ne voir mes enfants que la moitié du temps, c’est déjà une torture, alors je n’ose pas imaginer la disparition d’un des piou-piou… Impossible de lire ce bouquin pour le moment. Et dire que comme toi Caro, j’ai savouré les moments où ils partaient en vacances chez leurs grand-parents. J’ai le cœur moins léger maintenant. Ils sont si petits. Ou presque.

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  47. Peg a dit…

    Je te lis depuis longtemps sans jamais laisser de commentaire. Mais la méningite foudroyante, je l’ai vécue. 3 mois de coma, 4 de réa et pas mal de séquelles. Si ce livre pouvait être source d’informations à l’égard de tous les parents. Oui, en France on peut mourir en 24h d’un truc terrible et sans manger d’hamburger 😉 Je ne souhaite pas terroriser ton lectorat mais juste informer… Oui, ça existe, oui c’est possible et non ça n’arrive pas qu’aux autres.

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  48. Xiou -Isabelle a dit…

    Encore un chouette conseil…
    Comme d’autres, ce livre s’ajoutera à la longue des listes de mes envies lecture. Peut-être un jour sur une île déserte 🙂
    Je crois que même si j’avais plus de temps, j’hésiterai car le sujet est compliqué et mes émotions à fleur de peau.
    En tout cas, ça me fait toujours pensé à une de nos amies qui a perdu sa fille et que ceux qui restent méritent aussi toutes nos attentions.

    Sinon c’est vrai que ce que tu écris depuis début février me semble plus serein.
    Merci également pour ton post sur Angèle et Tony, j’avais repéré le film et ton post m’a poussé à y aller. Très beau moment…

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  49. coco a dit…

    pas certaine que je sois armée en ce moment pour ce type de livre j’avais aimé celui de Anne-Marie Revol que j’ai lu il y a presque 6 mois … mais j’y pense encore souvent … alors je garde au chaud les éloges de celui présenté ici pour plus tard en découvrir les mots..

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  50. Lor a dit…

    Je suis d’accord, c’est assez horrible ce bouquin.
    Légèreté, disons plutôt « détachement » du personnage principal… Affreux, d’ailleurs.
    Non, franchement je ne le conseille pas à n’importe qui…

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  51. Kali a dit…

    juste pour info, après la grande librairie, il est ce soir chez françois bunel dans le 5-7 boulevard sur france inter
    merci pour ce post sur un sujet difficile caro

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  52. Cazeneuve a dit…

    J ai lu le livre de Mer Rostaing il y a un 2ans apres le deces de mon adorable fils de 52 ans l amour de ma vie
    J ai reconnu Francis dans ce merveilleux livre
    J ai un peu souris par moment il faut un sacrés courage pour organiser obsèques et tout ce que va avec mon fils me disais toujours que j étais forte donc je l ai été et de ce ce ciel couvert de Décembre mon fils m aidait.Difficile à expliquer
    Depuis cancer du sein traitement termine depuis Avril guérie il fallait que je fasse ce parcourt initiatique pour me rapprocher de mon mari et de mon fils .Comprenne qui pourra mais je vais bien

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