Presque rien

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Charette, charette, charette. Cette semaine comme la précédente n'a été qu'une course contre le temps que je suis assez convaincue de perdre. Ce qui explique l'absence de billet mercredi et la teneur quasi inexistante de celui-ci.

Hier soir, j'étais à un truc de boulot à Puteaux, dans une tour. En attendant mon rendez-vous, je n'ai pas résisté à la tentation de prendre quelques clichés de la vue qui s'offrait à moi. Le ciel était incroyablement bleu et le soleil se reflétait dans les tours de la défense. Je me suis une fois de plus rappelé combien j'aime Paris. En dépit de tout, j'éprouve un attachement presque douloureux à cette ville devenue la mienne.

Et puis sur le chemin du retour, un homme manifestement sans abri s'est assis à côté de moi dans le tram, à la recherche, j'imagine, d'un peu de chaleur. Je me suis alors dit que cette vue n'était peut-être qu'un mirage. Et que ce ciel d'hiver si bleu quelques heures plus tôt n'augurait pour cet homme rien de bon, pas plus que pour les centaines de campeurs du bois de Vincennes. Mes pensées s'entremêlaient avec la radio que j'écoutais depuis mon téléphone. Un chercheur y expliquait que le soleil mourrait dans 5 milliards d'années, phénomène que l'espèce humaine n'aurait pas le loisir d'observer, puisque nous devrions avoir disparu bien avant. J'ai eu un vertige. Et puis l'homme est descendu du tram, partant affronter le froid glacial. Il devait se foutre comme d'une guigne de l'explosion du soleil ou de la disparition des dinosaures. Parfois, la vie n'a absolument aucun sens.

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70 comments sur “Presque rien”

  1. Marie de Levallois a dit…

    « Teneur quasi inexistante » ? Je ne trouve pas. Ce sont de très jolis mots pour exprimer un état contemplatif qui file un peu le vertige, un peu le blues aussi quand même… Comme dirait mon fils, super philosophe : « Mais le plus important, c’est que la vie continue ! »

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  2. marje a dit…

    Aujourd’hui c’est vendredi ! Joie et bonheur ! Enfin par -15° difficile de mettre les Loups dehors : du coup long we de huis clos en perspective. Désolé car pour toi vendredi ne veut rien dire si tu es charette. Merci pour ce post mi doux, mi amer comme la vie : tjrs sombre ! Prends soin de toi

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  3. Cambroussienne.wordpress.com a dit…

    Evidemment, il n’est pas envisageable, à l’échelle de tout un chacun, d’aider chaque personne démunie aujourd’hui. En revanche, peut-être que l’une d’entre elles apprécierait un bol de soupe chaude, histoire de réchauffer le corps (et le coeur ?) quelques minutes ?

    Il est étonnant ton premier cliché ; j’ai tout d’abord pensé à une maquette extrêmement précise d’un quartier de Paris ! On pourrait presque presque parler de boule à neige, ce qui, étant donné le climat, aurait été de circonstance.

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  4. sissie a dit…

    tiens un retour en douceur de « L’homme…. » dans les comms pour notre plus grand plaisir.

    Donc tu assumes grave dans pas mal de chôses Caro, (…. ) il est gentil « Monsieur ton mari à toi » tu vois !
    lol

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  5. venise a dit…

    A propos de la Défense, de superbes photos ici : http://www.flickr.com/photos/marietom/sets/72157612590475129/
    A part ça, comment être totalement heureux lorsqu’il y a tant de misère et de malheur autour de nous… Tu exprimes ça bien mieux que moi
    C’est sympa de retrouver un comm de l’Homme glissé comme ça , l’air de rien, parmi les nôtres 😉 il prêche des convaincues, tu assures dans plein de choses, même si on ne pense pas forcément aux mêmes que lui 😉 !
    bon vendredi. Il était temps que la semaine s’achève.

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  6. la chouette a dit…

    Tiens, le retour de l’Homme! 😉

    …la grande médiathèque où je bosse est en ce moment un refuge pour quelques sans-abris qui se passent le mot…ils peuvent être au chaud, au moins la journée, regarder un film ou lire une revue, ou dormir sur un fauteuil…hier un de nos usagers le plus fidèle et le plus chiant, m’a dit d’un air dégouté: « Vous avez ici un ramassis de rebuts de l’humanité ». Je n’ai rien trouvé à répondre sur le moment. Je lui ai tourné les dos et je suis partie,une pile de livres dans les bras et le cœur au bord des lèvres.
    Merci pour ce beau billet, même très court, pour ce ciel magnifique, pour Paris qui me manque, et merci de partager avec nombre d’entre nous un certain sentiment d’injustice…

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  7. DOMINIQUE a dit…

    Bonjour, L’Homme !
    Paris, que j’ai aimé beaucoup beaucoup pendant 18 ans, Caro est là pour me filer non pas de la nostalgie mais des souvenirs.
    Maintenant que je suis campagnarde, Paris m’étouffe complètement. Tant mieux, le principal est d’être bien là où on est.

    Hélas, que peut-on faire pour ceux qui souffrent ? On n’a pas individuellement les moyens, alors il ne nous reste que le bulletin de vote.
    Sous Louis XIV en deux ans deux millions de personnes sont mortes en France de faim. On a l’impression de revenir en arrière, par moments.

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  8. 'tine a dit…

    T’as raison l’Homme elle assure grave en photo et je rajouterai qu’elle assure grave en mots… même, ou encore plus quand elle nous promet « presque rien »…

    Caro tu assures grave aussi quand tu fais court (même si j’adore me délecter de long long long post… c’est ça quand on est gourmand on l’est de mots aussi ;-).

    Mais vraiment qu’est ce que tu sais être percutante et nous plonger dans un état second de réflexion et de pensées, pas toujours rondes, en quelques mots et ce au réveil…

    Merci ! Et je suis sûre que ce petit mot de l’Homme glissé si amoureusement au milieu de nous va te tenir au chaud et te bouleverser doucement tout au long de ta journée de charrette, te porter… J’adore quand le mien fait ça… un petit sms impromptu au milieu de nulle part quand il sait que j’ai une longue journée ou parfois sans raison juste comme ça…

    Beau vendredi à tous, ce qui n’empêche pas de penser fort à ceux pour qui le froid est une menace de mort…

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  9. claire a dit…

    « il me semble que la misère serait moins pénible au soleil… »
    à Paris des hommes, des femmes et des enfants « manifestement sans abris », ici les homeless, font-ils seulement partie des 99% ?

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  10. mysukalde a dit…

    Merci pour ces jolies photos, et ces quelques jolis mots malgré la charrette. J’aime aussi Paris. Mais quand j’y vais, Paris me fait mal aussi. Je trouve que les grandes villes révèlent la folie du monde d’aujourd’hui, où l’opulence la plus indécente côtoie la pauvreté extrême. Peut être que je fais l’autruche dans ma campagne…

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  11. catherine a dit…

    J’ai eu un peu le même vertige quand j’ai lu cette dépêche de l’afp : « La vague de froid fait peser des menaces sur le week-end sportif ». Je me suis dit qu’il y avait plein de gens dans ma ville qui allait trouver que c’était ça en effet la vraie menace de cette vague de froid (on va garder notre place en championnat ou quoi ? le reste n’est que littérature. ). Alors, bon, que l’espèce humaine puisse disparaître, il y a des matins où je trouve ça justifié.

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  12. zaza a dit…

    Tes mots sont toujours beaux et touchants. Tu sais nous emmener dans ta vie, dans tes pérégrinations parisiennes et faire nôtre ton ressenti, j’appelle ça le talent des mots !!!
    Quant à L’Homme : elle assure ton épouse et pas qu’un peu ! une super nana!!! et elle assure en photo, en écriture, en maman, en boulot et je l’ai déjà dit : une super nana !!!
    Gros bisous des mers du sud, on se caille grave (on est passé de 17 ° à -2° en une semaine…) enfin l’hiver est là !

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  13. Lor a dit…

    Depuis quelques jours mon coeur se serre aussi quand je pense à ceux qui sont dehors et (ne te moque pas) aux petits oiseaux qui meurent aussi de froid. C’est indécent de mettre les deux en parrallèle mais je n’y peux rien, je pense aux gens mais aussi aux petits oiseaux, car je les aime !
    J’ai eu la même pensée que toi hier dans le RER, au milieu de tous ces gens qui allaient bosser, un homme qui était assis et qui n’allait nulle part, il était juste là pour avoir chaud, je pense.
    Et moi, sans rouler sur l’or ni rien, j’ai quand même eu honte, de mon beau manteau, de l’ordinateur dans mon sac, des deux vêtements Bobo Choses achetés sur un site en ligne la veille pour mes petites.
    Il y a quelque chose d’un peu indécent et insensé à tout ça.

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  14. Marie Mail Tout a dit…

    T’étais pas dans la Tour Chantecoq des fois ??! C’est là que travaille mon tonton. Même qu’avec ma tatie, ils habitent dans l’un des immeubles en face du France, que t’as pris en photo !
    C’est fou ! Si tu y retournes un dimanche midi, on se croisera peut-être !
    Comment ça, tu bosses pas le dimanche ??!!

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  15. embrun a dit…

    J’aime les photos de ce Paris vu par tes yeux, même si je ne partage pas l’amour que tu as pour la capitale.
    Oui, elle assure, l’Homme, elle assure. J’aime que tu l’écrives, qu’on le lise aussi, comme un secret dévoilé, une connivence.

    J’aime aussi ce rappel de la détresse humaine qui se retrouve partout, mais qu’on ne semble voir qu’aux jours de grands froids (pour ceux qui regardent), jamais (pour ceux qui restent aveugles).

    Dimanche, sur le trottoir de l’autre côté de la rue, un homme s’affale. Couché sur le dos, je m’inquiète. Mon Homme s’approche (on ne sait jamais, ça peut être un malaise), parle avec lui, va à la boulangerie et revient avec un sandwich, continue à discuter.
    Bah voilà, c’était juste un petit rien. Je l’en aime que plus pour avoir eu ce geste-là. Ce geste juste d’humanité pour une personne qui se plaignait de manquer de cigarettes, de vin, de la faim, mais qui avait surtout besoin de rencontrer le regard de quelqu’un en ce dimanche glacé.

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  16. Suzie a dit…

    Pff…c’est beau et profond ce que tu dis, mais ça m’a filé le bourdon… Le non-sens de la vie et sa brièveté sont une de mes angoisses profondes récurrentes. Je vais prendre un café pour m’en remettre… A plus…

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  17. Fmior03 a dit…

    Des photos magnifiques, une réalité qui se rappelle brutalement à nous… Quel vertige…
    Je ne suis pas d’accord avec Cambrousienne, je crois à la goutte d’eau qui, ajoutée à sa voisine, finit par créer un fleuve. Mais le bulletin de vote n’est pas à négliger, bien sûr.
    Merci pour ces quelques mots dans ta course et bon courage…!

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  18. Lôla Peste a dit…

    Parfois c’est le presque rien qui dit presque tout.
    Je ne suis pas Parisienne, quand je « monte » à la Capitale, je me sens comme une brebis égarée. Je suis des Alpages. Mais je rends hommage à la beauté de cette ville ! Et de tes photos 🙂

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  19. Elosyia a dit…

    Ne pas fermer les yeux sur ce qui nous entoure. Ne pas se sentir blasée et continer à être touchée par autrui, c’est ce qui fait notre humanité. Ne surtout pas lâcher cela, c’est ce que je me dis très souvent et c’est à cela que je pense quand tu parles de ce monsieur SDF assis à côté de toi dans le tram.
    J’ai un ami qui habitait dans la grande tour de La Défense, malgré mon vertige, je ne résistais jamais à l’envie de regarder cette vue qui me fascinait autant qu’elle me filait les choquottes. J’aimais bien les émotions ambivalentes que ces sensations me procuraient.
    Bon week-end à toi Caro et à tous et à toutes !

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  20. Geneviève a dit…

    Hier la chouette, un reportage sur le journal régional suivait des sans-abri (à Rennes). L’un d’eux venait chaque jour à la bibliothèque pour avoir chaud bien sûr mais aussi pour lire, s’informer, voir du monde.
    Il disait qu’il était bien accueilli et c’était rassurant, encourageant.

    Contente de voir ton homme passer par ici !

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  21. zouzou a dit…

    Je peste devant le peu de places dans les centres d’accueil. Je peste contre le fait que les centres soient pour la plupart fermés aux beaux jours…
    Je peste contre notre société qui laisse sur le bord de la route certains de ses membres.
    Merci Caro pour tes photos !

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  22. reine a dit…

    La vie , la mort du soleil , etc… ….BHL sort du corps de Caroline!!! ….:))))
    Bon week-end à toutes !!!je pars dans le Sud…je gagne 3° , lalalalère

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  23. Pauline a dit…

    La quatrième photo, elle est vraiment très belle (celle avec les petits bouts de hauts d’immeubles et tout ce ciel vide au-dessus). Et probablement celle qui colle le mieux à la fin du billet. Le vertige par le haut.
    Je pense souvent que rien n’a de sens, souvent dans des moments tels que tu les décris. Bizarrement, c’est reposant cette idée parfois. D’autres fois, c’est vertigineux. J’essaie de l’écarter de moi, puisque je ne peux rien y faire et en même temps je trouve de la sérénité dans la lucidité. Parfois aussi je me dis que le fait de se dire que rien n’a de sens « en soit » n’empêche pas qu’il y ait des sens relatifs. Je me dis que c’est qu’une question d’échelle, plus tu rappetisses l’échelle, plus les choses ont un sens, ou du moins une réalité très probablement non dénuée de sens, comme tu le suggère.
    Parfois je me dis que probablement, ce qu’on appelle big bang et leurs inverses se succèderont indéfiniment, et les mondes qui vont avec recommenceront à exister et s’éteindront de même, indéfiniement. C’est effrayant et beau comme idée (quand j’étais en période d’examens universitaires, je me répétais ca avant les examens, « on est que poussière d’étoiles, on est que poussière d’étoile, et peut-être que dans cent millions d’années il n’y aura plus que des dinosaures, à nouveau » – sait-on jamais – « alors fuck, hein, c’est jamais qu’un partiel ») (variante de l’entretien d’embauche où pour déstresser tu te dis – dans ta tête ca vaut mieux – que le mec qui te recrute va lui aussi – surement – aux toilettes de temps en temps. Mais ça a un côté nettement moins métaphysique, je te l’accorde :-P).

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  24. la chouette a dit…

    @Geneviève:Merci Geneviève, pour ce témoignage qui va faire le tour de mes collègues, et dont je vais parler, jeudi à mon énième stage « accueil du public » où le « problème » des SDF est toujours évoqué…
    @reine : va très très au Sud si tu veux un peu de chaleur…0% sur la Côte d’Azur ce matin!

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  25. Banane a dit…

    La mort du soleil, la fin du monde… des fois ça prend à la gorge et ça aide à relativiser nos soucis quotidiens (on se dit qu’on est bien animal quand même, pour « savoir » ça et continuer quand même à faire des enfants, nous pourrir la vie pour des batailles de territoires, etc…)
    Ce froid, au contraire, ça me fait penser à l’ère glaciaire. La fin du monde, c’est pas si loin.

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  26. Pastelle a dit…

    Superbes couleurs dans tes photos.
    Des mots simples d’humaine.
    A Lyon sur les panneaux d’affichage de la ville il y a un numéro vert qu’on peut appeler quand on trouve une personne en difficulté dans le froid la nuit. Dans le reportage, quelqu’un vient les chercher. Je veux croire que c’est vrai. Mais je ne sors que très rarement la nuit.

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  27. Cathrine en Norvege a dit…

    Une des rares vues de Paris que je connais bien, j’ai des amis qui habitent une tour a Puteaux…
    En effet la vie n’a pas de sens. C’est a nous de la rendre bonne – pour nous meme et les autres – de lui donner un sens, de nous trouver une raison d’etre. Je crois que tu as reussi – pour moi, je ne sais pas trop ces jours-ci :-/

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  28. M. de Hamburg a dit…

    Ça c’est sûr la vie est pleine de contradictions, si aberrantes parfois…
    Si souvent je me surprends aussi à me soucier de mes petits intérêts perso, oubliant ma prise de conscience, cinq minutes plus tôt, de certains grands malheurs qui nous entourent.

    Et j’ai envie de dire, heureusement qu’on a cette faculté à oublier très vite le malheur des autres, ce sont là les contradictions de la vie, il ne faut pas en avoir honte, je crois que l’humain est ainsi fait.

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  29. Adeline (MBV) a dit…

    Tu vois, Caro, parfois, quelques mots suffisent. Ton billet est court mais il m’émeut tellement. Merci pour cette justesse dans l’analyse que tu as souvent.

    (Tu avais bien reçu les bijoux Constance L. que ma collègue t’avait envoyés hein ?).

    Bises.
    Adeline.

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  30. Véro qui n'est plus 75 a dit…

    Les 4ères lignes de ton post me font un bien fou ! Je viens de quitter Paris après y avoir vécu pendant 14 ans et fondé une famille(mon homme y est né … ). La transition est très difficile ! Paris nous manque à un point que l’on était loin de soupconner. Tout ce que l’on est allé chercher ailleurs parce que l’on ne le trouvait plus à Paris, a un gout amer. Je me refuse à regretter notre choix car regretter ses choix c’est se condamner à être malheureux. Mais j’espère qu’un jour moi aussi je pourrai parler de Paris sans pleurer de nostalgie.

    Bon week-end à la campagne !

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  31. DOMINIQUE a dit…

    @ Véro qui n’est plus 75 : merci pour ton com. C’est vraiment sincère, ce que je dis. J’avais très peur de ne pas aimer ma « nouvelle vie », et puis, peut-être l’âge, aussi, m’a fait aimer cette vie. Je ne sais pas, mais Paris ne me manque pas. Et les billets parisiens de Caro me font me souvenir sans regrets.

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  32. Véro la Bisontine a dit…

    En entendant de nouveau l’appel de l’Abbé Pierre, diffusé le 1er février 1954, l’autre jour à la radio, je me suis dit:
    – c’est bien beau de dire que les personnes sans abri, par ces temps qui courent, c’est pas normal, y a pas assez de place dans les centres, etc…
    – mais moi, est-ce que j’accepterais d’ouvrir ma porte à quelqu’un que je ne connais pas, juste pour une nuit ou 2, avec un bol de soupe et une douche à la clef?

    Parce qu’au delà de l’alerte formulée par l’Abbé Pierre en 1954, tout à fait d’actualité en 2012, il demandait aux uns et aux autres de faire preuve de solidarité, en ouvrant sa porte.

    Cela me taraude depuis 2 jours, cette affaire.

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  33. Mirabelle a dit…

    On est peu de choses et c’est vrai que parfois… à quoi tient la vie ? Pour quoi la vie ou cette vie là ?
    Je suis un poil déprimée je crois là :-/

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  34. Cécile a dit…

    Et bien moi, cette photo, elle me fait penser à la fenêtre avec incroyable vue qu’Amélie Nothomb évoque dans Stupeur et tremblement. Celle où elle se défenestre par l’esprit. En plus chaleureuse quand même, car quelles jolies couleurs…
    Sinon, rapport au froid et aux sans-abris, chaque soir en me glissant sous ma couette, je mesure ma chance d’avoir un toit au-dessus de ma tête…
    Et rapport au temps, tout pareil ! Il me file entre les doigts et je me retrouve à la fin de la journée à n’avoir barré que la moitié de ma to-do-list ! HELP !! Et pourtant, promis, je ne procrastine pas du tout. Bon bien sûr je commente ce billet, mais franchement, c’est pas procrastiner ça, c’est juste… d’utilité publique de passer par là !!
    Bon week-end à toutes et à tous !

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  35. Loop of Kurland a dit…

    Moi je sais ce que je fais, Véro. ça m’est arrivé, à moi, une dame qui m’a demandé de l’héberger. J’ai refusé. J’ai fait autre chose. Je ne saurai jamais si ça lui a convenu. J’ai été très directive, je ne lui ai pas laissé le choix. Je me demande encore maintenant si j’ai bien fait, si je ne l’ai pas juste désespérée un peu plus, s’il y avait autre chose à faire, si en fait je ne l’ai pas juste remise dans la situation qu’elle ne voulait surtout quitter. Je ne sais pas non plus si elle était sincère. A sa tête, elle n’appréciait pas forcément. Ce n’est pas que je m’attendais à ce qu’elle me baise l’anneau, mais tout le long, je me suis demandé si, en fait, la violence que je lui faisais de l’obliger, quelque part, à me suivre, puisqu’elle n’a pas osé refuser, n’était pas pire que ce qu’elle avait ou non prévu pour elle ce soir là.

    Ce que je me suis dit, c’est que si elle abordait des gens pour leur demander ça, ça devait être un cas de force majeure de trouver un toit pour la nuit, ou alors un cas de force majeure juste de trouver quelqu’un qui lui ferait confiance, et de passer un moment chez un vrai quelqu’un. ça a été non pour ce dernier point.

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  36. Madame V. a dit…

    Bonsoir Caro,
    Premier commentaire d’une lectrice pourtant assidue!
    C’est curieux, j’ai eu hier presque le même cheminement que toi au détour d’un trajet en RER pour aller à un rendez-vous pro…
    J’ai vu d’abord la ville toute parée de dorures de soleil, puis m’éloignant dans sa banlieue, les bidonvilles, les tentes,la misère, et les usines qui mangent des déchets pour en produire d’autres. Sans doute, ai-je pensé, un peu comme la vie et la ville peuvent nous manger parfois…
    C’est la 2e fois qu’un de tes posts fait aussi précisément échos à ce que je vis. L’autre fois, il était question d’une maison de famille dans une île chérie – la même…
    En tout cas, je crois que c’est bien de voir ces choses-là, même quand on est débordé, même quand on n’a pas assez de temps pour soi-même : c’est simplement rester humain. Pas si facile!

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  37. Zoé a dit…

    Tout le monde parle de son déclic qui le pousse à publier dans les commentaires pour la première fois. J’ai lu votre blog au tout début, avec l’article de la cabine, mais à l’époque j’étais trop jeune je pense et même si l’écriture me plaisait, je ne me sentais pas concernée. Je suis retombée dessus il y a 2 ans, et aujourd’hui c’est devenu une lecture quotidienne.
    De nombreuses fois j’aurai pu me manifester mais non, il aura fallut attendre :  » Un chercheur y expliquait que le soleil mourrait dans 5 milliards d’années, phénomène que l’espèce humaine n’aurait pas le loisir d’observer, puisque nous devrions avoir disparu bien avant. J’ai eu un vertige. »
    Parce que moi aussi, j’ai eu le vertige à ces mots en écoutant le téléphone sonne hier soir, et je me suis surtout dit que ces scientifiques, en étant pleinement conscients du fait qu’on est seulement une simple espèce de passage, ne devaient pas percevoir la vie et vivre de la même façon que nous. Je ne suis pas claire mais tant pis! Bonne soirée ! Zoé

    Répondre
  38. Léo et Bambou a dit…

    la vie n’a aucun sens, si ce n’est celui de se perpétrer, ce qui n’est pas une fin en soi du coup… Bref, j’ai philosophé 🙂
    et moi aussi tout à l’heure, quand j’ai failli perdre mon nez et mes orteils tellement il faisait froid, j’ai pensé à tous ces pauvres gens sans toit ni chaleur…

    Répondre
  39. mammouth a dit…

    Moi, honnêtement, non. D’une part, je ne vis pas seule. Mais si c’était le cas, je n’inviterais pas un sans-abri chez moi. Et je ne vois pas pourquoi je m’en sentirais coupable ou que je serais une moins bonne personne pour autant.

    Par contre, je donnerais de mes sous pour ouvrir plus de centres. Je cuisinerais la soupe au centre sans problème, avec plaisir même.

    On aide selon nos possibilités, nos moyens, nos limites, nos compétences, nos envies. Je ne peux pas prendre toute la misère du monde sur mes épaules.

    Répondre
  40. Caroline a dit…

    Zoé vous êtes très claire, au contraire et j’aime beaucoup votre commentaire parce que je me suis fait exactement la même réflexion. Heureuse que le déclic se soit fait, revenez désormais, ok ? 😉

    Madame V, c’est amusant, ce commentaire juste au dessus de celui de Zoé. Je me dis qu’hier, à peu près à la même heure, nous étions au moins trois à nous perdre dans nos pensées et celles-ci se rejoignaient. Et je crois que c’est peut-être la seule chose qui me fasse penser que la vie a peut-être un sens finalement…

    Bonne nuit et merci à tous et toutes pour vos commentaires aujourd’hui, ça me touche vraiment que vous ayez apprécié ce billet, il était un peu à part et vous l’avez il me semble compris. Merci.

    Répondre
  41. tandm a dit…

    Oh comme je te comprends Caroline !
    Paris, ce panorama si spécifique de la Défense, ces tours toujours plus nombreuses…
    Mais il y a aussi des touches d’espoir et je voulais t’en faire partager une. Je vis près de Cergy et l’autre jour en prenant le bus, je vois le chauffeur discuter avec une passagère qui n’avait visiblement pas pris de douche et n’avait manifestement nulle par où aller : elle venait de faire le trajet aller, 25 min de chaud dans le bus, et voulait manifestement faire le trajet retour. Le chauffeur est allé héler une voiture de police à proximité, et les policiers ont réussi, en 15 min de discussions patientes, à convaincre la dame d’aller pour la nuit dans un centre d’hébergement. Le bus est parti avec 15 min de retard, personne n’a protesté à cause de ça… J’ai trouvé ça bien.

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  42. La Mouty a dit…

    Un clin d’oeil aussi ,tu dois être nouvelle,mais un coucou fait toujours plaisir ,surtout aujourd’hui !
    Salut Caro,Domi,venise,Booh 81,alors personne vient prendre un café,le rade est chauffé.
    Et bien sur un bisou à ma Chouette.

    Répondre
  43. DOMINIQUE a dit…

    Salut les filles bavardes ! Je fais bref, car j’ai un gros problème d’ordinateur, qui s’est suicidé. Donc bisous aux visiteuses du dimanche, et à bientôt, si l’ordinateur portable sur lequel j’arrive à me connecter (que j’appelle Louis XIV vu son âge) tient quelques jours.

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