C’était hier, c’était il y a cent ans

IMG_3842
Cette semaine, je suis allée en coup de vent à Grenoble, pour un reportage. Je vous reparlerai du sujet une fois que mon papier aura été publié, mais c'était le genre d'expérience qui marque longtemps. J'ai rencontré à cette occasion des femmes dont on ne parle pas souvent et qui en chient des ronds de chapeau. Des travailleuses de l'ombre, des "aides à domicile", à qui on vient de supprimer le peu d'acquis sociaux qu'elles avaient décrochés ces dernières années.

Bref, je vous en reparlerai, mais voilà, parfois ça ne fait pas de mal de se confronter à une réalité qu'on regarde de loin en croyant que ça suffit pour en être conscient. Sans être blindée ni faire partie d'une élite germano-pratine, j'ai évidemment la chance de gagner plus que les 850 à 1000 euros par mois des aides à domicile rencontrées et d'avoir un métier qui peut parfois être fastidieux mais pour lequel je suis considérée, ce qui n'est pas souvent de cas de ces femmes. Leur ténacité et leur dignité m'ont mis une bonne vieille claque, quoi. 

Aller à Grenoble, c'était aussi faire un bon de presque vingt ans en arrière. C'est fou comme la nostalgie est un de mes moteurs, ou peut-être un de mes freins, si j'y pense (on ne dit pas qu'il ne faut jamais regarder en arrière ?).

En montant dans le tram qui traverse le centre ville, j'ai repensé fort à cet ami que j'avais, devenu parrain du machin des années plus tard et que je ne vois plus aujourd'hui, parce que les non-dits, parce que les trop-dits, parce que la vie, parfois, c'est con. Je me suis souvenue de ces premiers jours dans mon minuscule appartement sur le grand boulevard Joseph Vallier, studio déniché avec ma copine Béa montée avec moi pour l'occase, qui ne connaissait alors pas plus que moi la ville de Grenoble. Convaincues que l'appart était en plein centre, nous étions revenues ravies à Lyon annoncer à mes parents que y'avait plus qu'à déménager.

La tête de mon père et ma mère quand ils découvrirent l'appart en question, dans un immeuble ni fait ni à faire, à deux pas, non du centre mais de l'autoroute et ne pouvant pas être plus loin du campus.

Ma tête à moi le premier soir où j'y ai dormi, réalisant un peu tard qu'en effet je dormais dans un coupe gorge.

L'année suivante, je prenais une colocation cette fois-ci dans le it quartier, à quelques mètres de la rue aux herbes qui croyez-moi à l'époque portait très bien son nom. On était fières je ne vous dis pas, un espèce de duplex avec mezzanine qui nous semblait être alors le summum du cool, malgré les courants d'air, la moquette pourrie et les tapisseries des années 60.

La tête de mes parents, bis, quand ils découvrirent qu'on avait en réalité loué une ancienne boutique avec baie vitrée en rez-de-chaussée, qui donnait sur une ruelle pas éclairée.

La tête de ma coloc et moi quand au bout de trois semaines deux sacs à pinards se sont battus et ont fini, à trois heures du matin, par traverser la baie vitrée si cool. 

J'ai pensé à ça et à tout le reste, à ce baiser un soir échangé avec mon ami B., le même qui lors de l'épisode des sacs à vin avait débarqué en pleine nuit me sauver, à G. qui plusieurs fois fit le trajet en stop depuis Lyon et dont je ne désespérais pas que ce fusse par amour, à Maud, Jeff, Julien et Chloé, qui sont aujourd'hui encore de ceux qui restent quand il n'y a plus personne.

Et puis ces cours d'histoire des idées politiques, les seuls que je n'ai pas séchés je crois, et puis ce campus au milieu des montagnes, cette grande bibliothèque dans laquelle j'essayais désespérément d'enregistrer les rudiments du droit constitutionnel.

Trois années qui à l'époque me semblaient toute une vie, trois années qui me paraissent aujourd'hui avoir à peine existé. C'était hier mais c'était il y a cent ans.

Edit: la photo n'a pas été prise à Grenoble mais à côté de chez moi, cherchez pas, c'est le fil rouge de la semaine, illustrer les billets par des photos qui n'ont rien à voir.

61 comments sur “C’était hier, c’était il y a cent ans”

  1. Lôla Peste a dit…

    Je t’aurai volontiers offert un thé si j’avais su que tu venais par chez moi ! C’est rigolo de te lire ce matin (d’un autre côté les autres matins de lecture ne sont pas tristes nous sommes d’accord)… 🙂
    Pour le reste j’adhère évidemment à ton propos. Le travail est loin d’être rémunéré à sa juste valeur, dans ce pays qui est le nôtre.

    Répondre
  2. proff a dit…

    La nostalgie des années étudiantes, tout ceux qui ont fait des études la connaissent, non?
    Ce sont de belles années, pleines d’insouciance et d’amours et de fêtes.
    Et même si aujourd’hui ma vie est belle et que j’aime la femme que je suis devenue, je ne peux pas m’empêcher de penser souvent à cette jeune fille si gauche que j’étais alors. Et de me demander ce que je serais devenue si j’avais pris telle autre direction.

    Répondre
  3. Cetroinzust a dit…

    Pour les auxiliaires de vie et leur metier loin d’etre rose, il y a ce blog, que j’aime beaucoup : http://vieuxetmerveilles.blogspot.com.au/
    Pour la nostalgie, je m’y retrouve beaucoup, ces endroits qu’on traverse des annees apres en se souvenant de tel microscopique evenement incontournable, de toutes ces petites choses qui font la vie douce, parfois douloureuse mais malgre tout si belle. Et c’est drole, ces derniers jours, je suis un peu pleine de nostalgie de certains avants. Sans doute parce que je souffle tout juste aujourd’hui ma trentieme bougie et que je ne peux pas m’empecher de me retourner sur un chemin plutot tres joli. Et qui, j’espere, restera aussi doux.
    Bonne journee !

    Répondre
  4. jaydeedwa a dit…

    Je n’éprouve pas trop de nostalgie, à part peut-être celle de ma petite enfance, quand je n’avais rien d’autre à faire de mon temps libre que rêver et dessiner.
    Beau billet !

    Répondre
  5. Caroline - une autre a dit…

     » bon de presque vingt ans en arrière » un bond, non ?…lapsus révélateur mais de quoi ?…
    Bonne journée madame Caroline

    Répondre
  6. marje a dit…

    Le hasard fait que je vis maintenant dans la ville où j’ai fait mes études donc pas de saut en arrière pour moi mais j’ai des regrets sur ces quelques années de métamorphose : j’aurais dû, j’aurais voulu … Je crois que je vais être ensevelie sous la morve et les médics : est ce que je peux aller bosser, avoir une vie quoi : merci les enfants. J’ai trouvé le fil rouge de tes photos de la semaine : le Rose !!!! (les fleurs, l’écharpe, les fleurs) j’en manque tellement de rose …

    Répondre
  7. Valérie de haute Savoie a dit…

    Je n’ai pas fait d’études je suis donc exempte de souvenirs nostalgiques, mais mon fils fait actuellement les siennes à Grenoble. Il me disait ce week end combien il aimait vivre dans cette ville et je me réjouissais intérieurement de ces souvenirs qui feraient plus tard partie de la découverte de sa liberté. C’est peut être juste cela que je regrette dans le fait de ne pas avoir fait d’études, ces souvenirs là.

    Répondre
  8. Charlie a dit…

    Alors ça c’est marrant, parce que j’ai justement croisé quelqu’un (mardi? ou hier? je me rappelle plus) qui te ressemblait… Mais je me suis dit que j’avais la berlue et que de toute façon, qu’est-ce que tu viendrais faire dans la cuvette grenobloise ^^

    Répondre
  9. Tournikette a dit…

    Comme Venise, je n’ai aucune nostalgie de ma jeunesse et je ne chanterai jamais à mes fils la fameuse « on n’a pas tous les jours 20 ans »… Ton texte accentue cette sensation du « que ça aurait pu être super chouette finalement » mais c’est la vie et je n’en apprécie que plus le présent…

    Répondre
  10. Anne de Dakar a dit…

    « Rue » aux herbes ou « Place » aux herbes ? Marrant, c’est là que j’ai vécu mes quelques années grenobloises (83-92), dans la petite rue du Palais. Les petite-cousines auraient-elles pu se croiser sans le savoir ?! Pour moi aussi, déjà 20 ans !

    Répondre
  11. Corinne (Couleur Café) a dit…

    C’est toujours, plaisant, marrant mais surtout attendrissant de faire de temps en temps un bond en arrière et se remémorer de ce que nous étions, du chemin parcouru et de se dire qu’on peut être fiers et heureux de notre vie. C’est gnagnan dit comme çà, mais on a toujours quelque chose du passé que nous chérissons le long de notre vie.

    Répondre
  12. Zenaide a dit…

    Pour moi, c’est un peu l’inverse, je travaille dans le même quartier que celui où j’étudiais (entre temps je suis un peu partie quand même). Je n’ai pas de nostalgie (aussi parce que ces années-là n’étaient pas si géniales que cela), mais un sentiment très fort de familiarité, d’appartenance. J’ai l’impression d’être dans un territoire qui m’appartient (alors qu’il s’agit d’un endroit hyperfréquenté). Je me pose souvent la question de savoir si j’aurais été capable de partir vraiment loin, et de façon quasi-définitive. Je ne pense pas puisque je ne l’ai pas fait…et contrairement à toi, les regrets remplacent souvent la nostalgie…

    Répondre
  13. Olympe a dit…

    Moi aussi j’ai habité à côté de la place aux herbes ( qui portait effectivement bien son nom) . La 1ère semaine je rentre vers 19h et devantl ma porte , justr devant,il y avait un type mort qui venait de se faire descendre. C’était l’époque des règlement ts de comptes entre bandes. Après ça je n’ai jamais aimé
    Grenoble.

    Répondre
  14. Cathrine en Norvege a dit…

    Ah la nostalgie…
    A Toulouse, ou j’ai fait mes etudes, mieux vaut ne pas trop revenir, ca a trop change. Pas mal de changements en bien au fait, velovilles, centre presque impermeable aux voitures…mais aussi beaucoup de petits magasins cheris disparus – et la masse d’etudiants et autres jeunes dans les rues n’a rien a voir avec ma jeunesse. Leur aggressivite non plus. Ou c’est moi que suis devenue vieille :-)?

    Sinon les apparts d’etudiant, quelle galere: le premier a l’autre bout de la ville (st.michel/st.agne), puis coloc au milieu du quartier Bayard, proche du centre, oui, oui, mais bon. Je n’ai pas pu faire visiter par mes parents, meme si j’ai trouve ce quartier de putes tres securisant (Personne veut du bruit, il y a toujours quelqu’un de reveille, et le suppose mafioso de la boulangerie est de nos amis et nous protegerait…). Ensuite j’ai enchaine avec une grande coloc rue Gabriel Peri, tres bien sur tous points a part que les voisins nous haissait, avant de finir sue les allees Jean-Jaures avec cheri – dans un appart tres peu cher mais quand-meme hyper bizarrement rassemble et qui gelait grave l’hiver.

    Enfin, merci des souvenirs!

    Et finalemetn bonnaniv’ l’australienne:-)

    Répondre
  15. Marie Mail Tout a dit…

    Pour moi aussi, Grenoble ce sont des années nostalgie …
    Seulement 2 ans, en prépa en plus mais c’était la 1ère fois que je quittais le nid. Pour l’internat, certes, mais j’ai quand même de très bons souvenirs …
    Ahhhh le tram … la place Victor Hugo, la FNAC, la place du Trib’ …

    Répondre
  16. Louise a dit…

    J’adore quand tu évoques tes souvenirs, c’est plein de tendresse. Et j’adore aussi le titre du billet.
    Je suis une grande nostalgique de lieux, de gens, et j’aime partager un peu de tout cela avec ma fille grâce à qui je me tourne sans regrets vers l’avenir.
    Joyeux et heureux 30 ans Cetroinzust !

    Répondre
  17. madamezazaofmars a dit…

    J’ ai été obligé de revenir vivre aujourd’hui dans le village ou je suis allée à l’ école, ou j’ ai grandi, ou j’ ai eu mon premier baiser et d’autres premières fois, et au lieu de nostalgie, j’ ai juste du dégoût.

    Mais j’ ai beaucoup aimé ton histoire

    Répondre
  18. Nath (encore une) a dit…

    j’ai aussi fait mes études à Grenoble et j’ai eu la chance de pouvoir y revenir, par ces coincidences merveilleuses qui nous offrent sur un plateau ce qu’on n’osait pas espérer
    donc les montagnes j’habite dedans maintenant

    j’aurais juré que les cerisiers qui neigent c’était avenue Alsace-Lorraine, mais bon 😉

    Répondre
  19. pourmieuxattendre a dit…

    Bon ben c’est incroyable mais je viens (enfin, tu viens en fait) de nous trouver un nouveau point commun (après avoir eu des jumeaux préma je veux dire) : avoir fait des études à Grenoble ! C’est fou ça quand même (surtout quand on sait que je suis bordelaise à la base, c’était pas une évidence de me retrouver à Grenoble un jour…) !!
    Bon, maintenant, il ne me reste plus qu’à faire des rêves avec François Hollande….

    Répondre
  20. L'excessive a dit…

    Moi la nostalgie étudiante, je l’ai en retournant à Nancy…
    Mais le souvenir de Grenoble, que je ne connais pas aussi bien que toi, est fort en moi aussi : c’est la ville d’origine de ce garçon dont je prétendais à l’époque ne pas être amoureuse mais avec qui je suis partie quelques fois dans le coin… Notamment un week end volé à tout et à tous, on s’était retrouvé par hasard un vendredi soir Gare de Lyon à Paris, on était sensé passer juste une demi heure ensemble avant que je rejoigne une amie pour un ciné mais une chose en entraînant une autre, on est monté dans un train direction Grenoble et on s’est retrouvé dans l’appart de ses parents qui n’étaient pas là… Au 10e étage d’un immeuble, une belle terrasse coincée entre les montagnes… pour l’originaire de la plaine d’Alsace que je suis, ce paysage est fascinant et sublime. Cette région est définitivement attachée à ce garçon et ça n’est pas rien…

    Répondre
  21. clémence a dit…

    oh j’aime la senteur de cet article, proche et loin, et qui sonne à mes oreilles alors que je m’apprête à finir mes études et que j’ai l’impression que l’après sera tout autre…

    Répondre
  22. Nathalie a dit…

    Un prochain article te fera peut-être découvrir les avs ? qui gagnent entre 500 et 800 euros par mois pour s’occuper des enfants handicapés à l’école, et dont la durée de contrat ne peut excéder 6 ans …
    Autrement dit il faut que l’école accueille les enfants en situation de handicap mais aucun personnel formé pour s’en occuper, des contrats précaires et mal payés … comme les aides à domicile pour maintenir les personnes âgées à domicile, pas de formation, contrats précaires et mal payés aussi, évidemment il faut se déplacer (au prix de l’essence en ce moment et la majorité des gens en France ne vivent pas en ville …) et se nourrir … aucun frais n’est pris en charge …

    Finalement pour être cohérente avec ce que je pense et ce que je ressens dans cette société c’est Poutou pour qui je vais voter au premier tour et blanc au second.

    Répondre
  23. berengere a dit…

    un joli billet plein d’emotions !!!
    mes etudes j’aurais pu les faire à grenoble commes mes soeurs mais je suis allee à Lyon ! c’est vrai que si l’on se rememore les souvenirs des 1ers apparts, ah lala que d’aventures !
    sinon j’ai hâte de lire ton billet sur ce fameux reportage qui t a amene à Grenoble ! mon papa etait president dptal de l’admr à grenoble (st martin le vinoux en fait)alors la question des aides à dom c’est dire si on connait !

    bonne journee

    Répondre
  24. Val Làô a dit…

    Jolies jolies émotions ce matin. A moi aussi ma vie étudiante me semble loin, presque étrangère (à Toulouse, comme Catherine en Norvège), plus de 20 ans déjà. Un sentiment bizarre pour moi, la certitude de m’être complètement trompée de voie, pas à ma place dans cette université où j’ai passé 5 ans, et pourtant de belles rencontres.
    J’adore comme tu racontes tes souvenirs, j’adore, vraiment.

    Répondre
  25. Edith a dit…

    J’aime bien Grenoble aussi… Mais ce que je retiens, c’est l’hommage aux personnes qui, trop mal payées, hélas, sont pourtant l’indispensable soutien de nos vieux parents. Car, quand arrive la dernière étape de l’EHPAD (Etablissement Hospitalier pour personnes âgées dépendantes), je peux vous dire que c’est l’horreur… Bon, je ne voulais pas plomber l’ambiance…

    Répondre
  26. Pauline a dit…

    Jolie douce nostalgie, oui … Ma théorie sur le regard en arrière ou pas, c’est que globalement c’est mieux de regarder le devant de la route la plupart du temps, mais que le rétroviseur est quand même nécessaire (bon, après, c’est une fille qui n’a pas son permis qui le dit !)

    Répondre
  27. Faten a dit…

    Ça m’a fait beaucoup BEAUCOUP de bien de lire les commentaires qui suivent ton billet (que j’ai apprécier cela étant dit), je pensais être l’une des rares personnes à ne pas du tout regretter mes 20 ans ou encore mes années étudiantes.
    J’étais fille d’ouvrier, je me ramenais du fin fond de ma banlieue en 1h30 RER (pas de quoi prendre un studio ou une colloc à Paris), je n’avais presque pas d’amis, je n’allais ni au ski ni en vacances d’été avec mes « potes de fac », j’étais caissière ou autre boulot à la con, j’étais en décalage totale avec les autres étudiantes du quartier latin, bref une vie d’étudiante : une vie de galère!
    Je fais un peu ma causette là! Aujourd’hui, j’ai 30 ans et la vie est belle!
    Pas de nostalgie…pour le moment.

    Répondre
  28. Litchi a dit…

    Hmm… et puis le patio en milieu de journée, les happy hours place aux herbes, les partiels d’éco politique dans l’amphi B, le tram jusqu’à grand place, la fontaine de gambetta, les cours d’anglais… And so on, and so on! ha! merci pour ce petit moment de nostalgie inattendue! En effet, c’était il y a mille ans, à des millions de kilomètres, et pourtant il reste des souvenirs tellement présents, et des amitiés malgré tout. Hm, vraiment, merci!

    Répondre
  29. la Mouty a dit…

    Nostalgie pour moi,et toujours ce manque,ça fait 20 ans que mon Papa est parti,il aurait eu 100 ans cette année.
    Comme quoi les nombres peuvent avoir d’autres souvenirs !

    Répondre
  30. Mathilde a dit…

    Je te suis depuis des années et je n’ai jamais commenté. Mais là… moi aussi, je suis passée par les bancs de science po à Grenoble il y une petite dizaine d’années… et moi aussi je vis à Paris maintenant… et j’éprouve une nostalgie vraiment très particulière pour ces années là.. Pareil, pour les amis perdus de vue, et pareil aussi, pour les amis qui sont restés « les essentiels »… Et pareil aussi pour le cours d’histoires des idées politiques!! Bref, ton post d’aujourd’hui résonne en moi très fort! Je suis toute émue! 🙂

    Répondre
  31. Margot a dit…

    Alors là ! Je te lis tous les jours, mais je n’ai jamais osé commenté ! Mais par hasard, tu n’étais pas à l’IEP ? Parce que tout ce que tu décris me rappelle à peu près tout ce que j’ai vécu, ces 3 années dans une ville inconnue, les amis qui restent, le cours d’HIP (mais je n’ai jamais fréquanté la bibliothèque). Et aussi la place ND, où étaitn mon chouette petit appartement chaud. Merci pour ces souvenurs au coin d’un blog !

    Répondre
  32. Mathilde a dit…

    Moi aussi j’ai habité place Notre Dame! (après être passée par des plans bien galères aussi les deux premières années! 🙂

    Répondre
  33. mammouth a dit…

    Non, non, non, je ne suis pas d’accord du tout avec cette vision du passé. Le passé est primordial parce qu’on a besoin des souvenirs qui nous ont construits. Le futur aussi est important parce que sans projet la vie me semble fade. Il y a une différence entre vivre dans le passé ou le futur et regarder en arrière ou vers l’avant. Bien sûr si on vit trop dans le passé ou si on se projette surtout dans le futur parce qu’on n’apprécie pas le présent, on ne pourra pas modifier le cours de notre vie. On a également tendance à oublier de s’arrêter pour sentir ce qui se passe à l’instant. Le présent est précieux parce qu’il disparaît immédiatement, alors si on le loupe, ben voilà, quoi. Je crois fermement qu’il faut apprendre à vivre le moment présent en pleine conscience le plus souvent possible; c’est un défi en soi. Mais le passé et le futur ne sont ni mieux ni pire que le présent. L’idée, c’est d’atteindre un équilibre dans la conjugaison de tout ces temps.

    Bon après ce petit moment philosophique à deux balles, j’ajouterai que comme toujours tes écrits dans ton passé sont un délice à lire.

    Répondre
  34. et de trois a dit…

    Jamais osé écrire ici, seulement lectrice et assidue ce qu’il y a de sûr…!
    Mais là entendre parler de Grenoble me donne la chair de poule: C’était il y a plus de 20 ans, un 1er amour qui durait depuis 3 ans et quand le jour de mon passage d’équivalence pour le rejoindre arrive, juste avant de passer devant le jury il m’apprend qu’il me trompe avec cette fille que je n’aimais déjà pas des masses… D’un coup, plus de jambes, plus d’envie de me confronter à ce jury qui m’aurait accordé l’équivalence pour poursuivre mes études dans la même école et la même ville que lui, comme un coup de poignard, une énorme envie de hurler et ce jour là Grenoble est devenu une ville laide.
    Mais rassurez vous, depuis j’ai trouvé mon Homme et 3 petits chéris ont suivis je suis heureuse mais je ne peux plus passer dans cette ville sans un énorme pincement au coeur et Grenoble n’a toujours pas retrouvé sa beauté.
    Ah nostalgie quand tu nous tiens …!!

    Répondre
  35. Camille Legoline a dit…

    Ce billet me fait sourire vu que je le lis depuis le fameux campus de Grenoble. Campus où j’ai débarqué y a 15 ans, toutes mes copines partaient à la fac de Lyon vu qu’on habitait à juste 25 km de la Grande ville! et moi je débarquais au milieu des montagnes toute seule.
    J’ai aussi un appart boulevard Joseph Vallier ! (tu as vu maintenant y a le tram 😉 ) et quelques chambres et apparts en ville, j’ai moi aussi fais des rencontres extras (j’ai d’ailleurs eu un amoureux dont la première lettre commençait par G 😉 )

    15 ans plus tard j’ai un peu stagné (enfin je suis quand même partie 1 an à Nice 🙂 ) je suis toujours sur le campus mais plus en tant qu’étudiante… (même si parfois j’aime l’idée qu’on puisse me prendre pour une étudiante comme si je faisais encore partie de cette vie là 🙂

    Et double sourire en lisant ton billet car mon métier m’a amené à cotoyer des aides à domicile (mais plus haut dans la montagne) belles rencontres…

    Je ne commente pas souvent, mais merci pour tous ces billets … pour ta façon d’écrire les choses que l’on ressent ou que l’on vit… on a l’impression parfois que tu écris à notre place, c’est bluffant (même si dieu merci personne n’a finit dans la fenetre du salon de mon RDC 🙂 )

    Répondre
  36. Elosyia a dit…

    Perso, je pense que la nostalgie peut-être un moteur. Quand elle est douce et pas trop rude, je pense qu’elle peut nous montrer combien la vie et nous-mêmes évoluons. Elle peut aussi être un frein, quand elle nous ramène un peu trop rapidement sur terre et qu’elle est baignée de frustration ou de colère.
    Pour ton reportage, j’ai hâte de le voir publié. Cela m’intéresse beaucoup.
    Bonne soirée !

    Répondre
  37. ZWP a dit…

    je ne connais pas la teneur de ton article mais je suis vraiment contente que tu aies pu écrire sur ce sujet; les aides à domicile sont les personnes qui font toutes la différences et permettent à des gens de limiter leur séjours (ou la durée dudit séjour) à l’hôpital et quand on est vieux ou malade chronique, c’est énorme… hâte de te lire. Tu nous diras quel magazine ??

    Répondre
  38. DOMINIQUE a dit…

    Le droit constitutionnel ? Pfouh, avec le droit administratif, c’est, comment dire, passionnant à un certain niveau, à mourir d’ennui quand on l’apprend.
    Quant à la nostalgie, cela m’est totalement étranger. J’aime à me souvenir d’épisodes heureux, puis voilà. Comme dirait l’autre « je ne regrette rien ». Et surtout pas mes 20ans.

    Répondre
  39. Marion a dit…

    As-tu lu « Le quai de Ouistreham » de Florence Aubenas ?
    Je te le conseille, pour aller dans le sens de ce que tu dis au début du billet.

    Répondre
  40. sylvie a dit…

    je viens de lire que tu es lyonnaise et que tu as aussi habité boulevard Joseph Vallier à Grenoble comme moi, c’est rigolo! Par contre, je n’ai pas gardé de bons souvenirs de Grenoble, faut dire que c’est une période de ma vie où je galérais pas mal, c’est peut être pour ça! Autrement, pas eu le temps de mettre un p’tit commentaire sur ton billet concernant le bouchon de Rose, j’ai adoré ! En plus c’est tellement vrai, c’est galère quand ton p’tit gone (je le fais exprès pour te rappeler tes origines) a des mèches dans les oreilles …

    Répondre
  41. Babeth a dit…

    Oooooh, un billet qui parle des aides à domicile 🙂 (désolée, je m’exstasie facilement mais c’est tellement rare)!
    Bon, on attend le reportage avec impatience alors!

    Répondre
  42. isa a dit…

    j’espère que ces femmes vont pouvoir se faire entendre, on en a parlé à la radio locale et les journaux, mal payées, avec des horaires décousus et des déplacements souvent mal rémunérés….
    car on a de plus en plus besoin d’elles..

    Répondre
  43. nine a dit…

    on a du se croiser sur le campus (j’etais a stendhal) ou au club des etudiants !
    je suis restee a grenoble 17 ans en tout (maintenant, c’est lyon) et c’est ma ville de coeur, j’y retourne avec grand plaisir le w-e prochain d’ailleurs

    psssst.. c’est la place aux herbes

    Répondre
  44. Cecile a dit…

    Les larmes me viennent presque aux yeux quand je lis ton post. Je suis actuellement étudiante à Grenoble, j’y ai passé deux années d’insouciance, deux années de bonheur et de cuites. Je ne sais pas où je serai l’an prochain, je ne sais pas où la vie me mènera, mais je veux garder pour toujours le bonheur des années passées dans cette ville entourée de montagnes enneigées, je ne veux jamais oublier ce sentiment que la vie est devant soi.

    Répondre

Laisser une réponse à Val Làô

  • (ne sera pas publié)

Vous pouvez si vous le souhaitez utiliser les balises HTML suivantes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>