Journée mondiale de l’élimination de la violence faite aux femmes

filles

Demain, c’est la journée mondiale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Je vous avoue ne pas être particulièrement friande de ces « journées », le principe même me laisse dubitative, d’autant que l’une succède à l’autre, souvent dans une incohérence totale, ou comment le lundi penser aux enfants victimes de la guerre et le lendemain au prout, qui lui aussi a droit à sa commémoration (le 20 septembre). Mais demain, donc, la cause est tout sauf dérisoire, on connait toutes et tous une femme ayant subi un outrage, quel qu’il soit. Et si je ne veux pas donner l’impression de négliger les hommes battus, hélas ce sont les femmes qui en majorité crèvent sous les coups. Plutôt que de vous faire un discours convenu sur comment c’est mal de violer, harceler ou taper les filles, je préfère apporter ma petite pierre à l’édifice en relayant cette initiative de l’association Les Dé-chaînées, qui consiste à enquêter nationalement auprès du plus grand nombre sur la façon dont les victimes de crimes et délits sexuels sont reçues lors du dépôt de plainte.

Sur 154 000 victimes par an en effet, explique l’association, on estime qu’environ 10 % des victimes de viol portent plainte. Seule une petite partie de ces plaintes aboutissent à une condamnation. Les raisons à cela sont nombreuses : peur de porter plainte, sentiment de culpabilité, pressions extérieures, difficulté à prouver les faits… D’où cette enquête, qui vise à essayer de comprendre là où ça coince.

Je n’ai personnellement jamais été confrontée à une telle situation. En revanche, j’ai pu constater il y a quelques mois, lorsque ma grande s’est fait arracher son portable dans la rue par deux gaillards faisant le double de sa taille et le triple de son poids (LE COURAGE DES MECS), que les flics étaient moyennement motivés pour recevoir sa plainte (euphémisme, ils ont carrément refusé, nous invitant à faire ça par internet). J’ose espérer qu’en cas de viol c’eut été différent, mais hélas je crois que parfois on n’est pas loin de cette fin de non recevoir ou tout au moins d’une indifférence, voire d’insinuations sur comment la nana elle aurait peut-être bien cherché ce qui lui est arrivé. Ou pas remarquez, encore une fois je ne suis pas experte et loin de moi l’envie de jeter l’opprobre sur les forces de l’ordre sans preuve.

Mais en tous cas, si parmi vous il y a des femmes (ou des hommes d’ailleurs) à qui l’innommable et l’insupportable est arrivé, elles peuvent répondre à cette enquête, que l’accueil ait été à la hauteur ou non. Le questionnaire est totalement anonyme, je précise.

Voilà, à part ça et sans transition, j’ai terminé la saison 5 d’Engrenages et je suis à ça de la dépression à l’idée qu’il va falloir attendre deux ans avant de connaitre la suite. J’insiste un peu mais vraiment cette série incarne ce qui se fait de mieux dans la création française et parfois il faut oser les cocoricos sonores. Et aussi, j’ai pris une cuite à pas piquer des hannetons samedi soir et j’ai encore à l’heure où j’écris ces lignes un marteau piqueur à l’intérieur du crâne, ce qui me rend moyennement en verve. Demain ça ira mieux.

Edit: sur la photo, Rose porte des fausses docs qui viennent de La Redoute, je le précise parce que je sais que je vais avoir une question sur le sujet, en même temps c’est normal elles sont dingues (si).

99 comments sur “Journée mondiale de l’élimination de la violence faite aux femmes”

  1. Marje a dit…

    Belle initiative pour les femmes battues ! Je pense que l’on devrait instaurer une journée de la gueule de bois aussi. L’intégrale d’Engrenages est sur ma liste de Noël …Bonne journée

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  2. Coline a dit…

    Non, on ne peut pas dire que la police traite les plaintes pour viol de la même manière que celles pour vol de portable…
    Mais il me semble que la honte et la culpabilité pèsent lourd lorsqu’il faut franchir la porte d’un commissariat. Se sentir minable et indigne d’être réparée, ça fait partie de la condition de victime.
    Sans compter que lorsqu’il s’agit de faits dans le cadre d’un couple, il faut parfois plusieurs années avant que la victime ne prenne conscience que, non ce n’est pas normal, que non, ce n’est pas de l’amour, et que non, elles ne l’ont pas provoqué (discours de tous les maltraitants).
    J’enseigne à des détenus. Je peux te dire que les cas de violences faites aux femmes sont hélas très bien représentées en prison…Parfois c’est parce que la victime est morte, souvent c’est parce que quelqu’un d’autre a dénoncé les faits, notamment l’hôpital.

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  3. Valérie de haute Savoie a dit…

    En 1983 les policiers qui ont pris ma plainte ont été tous extrêmement délicats, emphatiques, prévenants. Alors oui certes j’étais accompagnée de deux inspecteurs lyonnais venus à la demande de mon beau frère (ses amis à qui il avait demandé de venir me convaincre de porter plainte tant j’étais anéantie et terrorisée par ces 9 heures de cauchemar) mais jamais je n’ai senti le moindre doute ni mépris de la part de tous ceux qui m’ont écouté.
    Je sais qu’une de mes amies s’est fait elle, traitée comme une moins que rien, lorsqu’elle est allée porter plainte dans un commissariat (d’une autre ville), elle a d’ailleurs eu beaucoup de mal à s’en remettre.

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  4. berengere a dit…

    c est bien de relayer ce genre d info. ..j ai vu un mouvement samedi sur annecy concernant cette journée justement
    ta facon plus legere de clore le billet est extra ! bon il n est jamais trop tard pour se lancer ds une serie alors on a attaqué engrenages ce week end ! on a fini ray donovan on est en okein walking dead et en attendant les series qui attaquent en janvier faut patienter…
    bon lundi

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  5. Reine a dit…

    Nous aussi, hier,soirée « engrenages » ( le titre est bien intelligent non?!!) … Le chéri , un fan de première heure, révisionne avec moi, et refuse de me donner des indices,le chien!!!
    Après, reportage EFFARANT, sur des filles françaises ados qui vont rejoindre les combattants du Daesch pour devenir des « épouses » de mecs qu’elles ne connaissent même pas…
    Fini , » étranges rivages » d’Arnaldur, waou. Ce soir rdv avec Lisa Gardner. Et découverte d’une super radio web ,radio vnl, excellente programmation…
    Bonne semaine

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  6. Isabelle95 a dit…

    Bonjour,
    Je suis comme toi Caroline fan d’Engrenages, bien que l’ayant découvert seulement …. cet été !! Donc avec 12 ans de retard mais j’assume…j’ai trouvé tous les coffrets des dvd des 4 saisons dans ma modeste médiathèque de banlieue !
    Comment fait-on pour voir la Saison 5 si on n’a pas Canal + ?
    Depuis que j’ai lu la semaine dernière sur ton blog que la saison 5 avait commencée, je suis très impatiente de retrouver les personnages !
    Merci !

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  7. Chris a dit…

    Non les forces de l’ordre ne traitent pas les plaintes pour viol de la même façon que celles pour vol de portable. Pour ce dernier, les faits sont tellement courants hélas, qu’une plainte par internet permet de désencombrer les bureaux, de permettre aux enquêteurs de se consacrer dans l’immédiat à des faits plus graves (même si se faire agresser par 2 grands gaillards pour un portable est en soi traumatisant).
    J’ai eu l’occasion de discuter des violences faites aux femmes avec des enquêteurs qui me disaient que le sentiment de culpabilité, de honte de la victime l’empêche bien souvent de porter plainte ou la rende hésitante à le faire. Je ne saurais pas dire si les flics sont mieux formés à l’écoute dans ces cas-là mais il me semble que c’est le cas.

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    • Caroline a dit…

      ce n’est pas le sujet mais ce jour là le commissariat était vide et les deux policiers présents taillaient la bavette. Je pense surtout que d’une certaine manière ça permet de faire baisser les stats de plaintes et de vols à l’arraché 🙂

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      • Chris a dit…

        Ah effectivement si le commissariat était vide… Dans mon commissariat de banlieue ce sont les inspecteurs (en civil) et non les policiers en tenue qui prennent les plaintes. Je suppose que c’est partout pareil. Quant aux fameuses (fumeuses ?!) stats on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres (je suis en pleine étude de stats pour mon boulot).

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  8. Shakti a dit…

    Et surtout, surtout, ILS N’ONT PAS LE DROIT DE REFUSER DE PRENDRE TA PLAINTE !!!!
    J’ai des envies de meurtre à chaque fois que je lis ça, parce qu’ils font de l’obstruction et surtout une faute professionnelle.
    Et pourtant, je suis la première à défendre leur job sur les autres points, mais ça, non, c’est insupportable. Et vécu !

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  9. la femme de George a dit…

    l’autre matin un monsieur m’a raconté une drole d’histoire la sienne….
    sa femme est très violente en coups en mots
    depuis longtemps un jour de désespoir (et parce qu’il était desesperé il a voulu déposer une main courante
    lui devant un policier : « m’enfin Monsieur vous êtes un homme quand même non ? »
    il est reparti. ..

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  10. Smouik a dit…

    comme toi, j’ai longtemps pensé que ces « journées » étaient un peu dérisoires. Mais au fond, elle permettent régulièrement de s’interroger sur des questions souvent fondamentales. C’est comme les anniversaires. Et je me dis que le quarantième anniversaire de la loi Veil sur l’avortement n’est pas de trop pour faire comprendre que rien n’est jamais acquis et surtout pour les droits des femmes malheureusement…

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  11. Betty a dit…

    Ma sœur a eu un accident de circulation la semaine dernière, le papi qui lui est rentré dedans n’a pas voulu établir de constat. Un passant avait pris sa plaque en photo, elle s’est donc rendue au commissariat d’Argenteuil (pour ne pas les nommer) avec une minerve, eh bien ils ont eux aussi refusé de prendre sa plainte.

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  12. lavieacinq a dit…

    Dans le dernier Causette, il y a un superbe article à ce sujet :
    http://www.causette.fr/articles/lire-article/article-988/la-a-clat-de-vivre.html
    ça porte plus précisément sur le viol et ça montre bien la difficulté pour une petite fille, jeune femme et femme à se libérer de l’horreur….Cet article explique aussi très bien l’engrenage infernal…..
    Perso, j’ai l’immense chance de n’avoir jamais été confronté à la violence masculine quelque soit, mais, je dois avouer qu’il m’arrive de trembler pour mes deux filles….

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  13. Nine a dit…

    Si j’ai un peu de mal avec le concept de journée internationale (genre on y pense un jour par an et le reste on oublie et parce qu’on peut quand même y trouver tout et n’importe quoi…quoique je suis prête pour le 21 décembre selon ce qui indiqué dans wikipedia…), deux remarques…
    Le documentaire ‘Femmes en très grand danger – dans les yeux d’Olivier’ m’avait paru très bien pour comprendre ces femmes battues qui restent malgré elles enfermées sous les coups.
    Ma seule expérience concrète du viol et des violences faites aux femmes, je l’ai eu en tant que juré d’assises. Un procès pour viol, c’est pour la victime l’ultime épreuve : devoir tout raconter devant des inconnus avec le doute que sa parole (souvent la seule preuve) ne soit pas reconnue…

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    • Pauline a dit…

      Il me semble qu’il faut voir ces journée non pas pour nous demander de penser avec bonne conscience une fois par an à une cause, et d’oublier le reste du temps une fois le devoir de penser accompli, mais comme l’occasion de rappeler « au moins » une fois par an qu’il existe certaines situations insoutenables, et l’occasion d’en parler, d’en expliquer les enjeux profonds, les chiffres, les solutions éventuelles, lever des fonds éventuellement…
      Si le principe, notamment dans sa formulation, peut faire sourire, il faut, me semble-t-il, choisir d’aller au delà et de les voir d’abord et principalement comme une mise en avant qui n’empêche nullement, pour soi et autour de soi, à notre humble échelle, de faire en sorte le reste de l’année que ces journées n’aient plus lieu d’être dans 20, cinquante ou cent ans (d’autant que les causes dérisoires qui succèdent à des causes plus grave n’ont pas nécessairement les mêmes personnes et institutions à leur initiative…).
      Posons-nous la question inversement : ces journées ont-elles intérêt à disparaitre, et si oui, par quoi les remplacer.

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      • Nine a dit…

        Ce qui me gène dans ces journées c’est ce qui est souligné par Caroline : d’une part des grandes causes sont associées dans le calendrier à des ’causes’ plus légères / moins militantes et que d’autre part, une journée chassant une autre, difficile de faire sienne chaque grande problématique nationale ou internationale.
        Mais je suis d’accord que c’est l’occasion de parler de sujets qui resteraient potentiellement non abordés ou pas suffisamment : l’occasion donc de mettre régulièrement des sujets en lumière pour que chacun ait conscience de ce qu’il se passe…

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  14. EllaO a dit…

    Il existe des enquêtes sur le sujet (entre l’enquête victimation) http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=sources/ope-enq-victimation.htm
    Certes, en tant qu’enquête du système statistique public, l’échantillon est moins grand, mais comme on dit dans le jargon « sans biais ».
    En effet que penser des réponses à une enquête web pour les populations précaires, étrangères ou autres…
    Dans l’enquête victimation, toutes les populations sont présentes, les questionnaires sont traduits, et la confidantialité garantie.

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  15. Elise a dit…

    Bonjour Caroline, très sensible à ce post, et pour montrer que les choses bougent, que mieux protéger c’est possible, voici le lien pour regarder le film « Ligne de protection » que nous (Conseil général de la Seine-Saint-Denis, via son observatoire des violences envers les femmes) venons de sortir. Je ne fais pas cela pour faire de la pub, mais vraiment pour faire passer le message : on peut agir, on peut protéger les femmes
    http://www.seine-saint-denis.fr/Ligne-de-protection.html

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  16. Tan a dit…

    Déjà perturbée depuis hier soir après avoir regardé Polisse (mille ans après tout le monde), aujourd’hui ça et mon état de fatigue généralisée qui n’arrange rien à ma sensibilité, ça me touche… Heureusement qu’il y a des chaussures à fleurs pour égayer tout ça.

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  17. le muchu a dit…

    Sympa le look « princesse des neiges rock’n’roll » de Rose, une future fashionista !! Pour ce qui est de ton article , je trouve qu’il n’y a pas assez de campagne sur les violences faites aux femmes aux hommes et aux enfants (oui les hommes aussi !) pas assez de réactions, de rapidité dans l’après plainte….

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  18. luna a dit…

    Je ne peux que commenter sur les choses « légères »….je me suis couchée à 4 h samedi …pour regarder engrenages saison 5 …finie hier soir. quelle série vraiment;… et top les chaussures de Rose 😉

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  19. mensana a dit…

    Je vais rester sur la note légère, mais j’ai offert les vraies docs à fleurs à ma fille…
    Et bien, en province, ça soulève de la polémique…
    Mais mon anglophile demoiselle de 14 ans assume crânement ses docs à fleurs, et médite l’acquisition d’un modèle encore plus original…

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    • Caroline a dit…

      Moi je trouve que ce qui est moche c’est d’essayer de déclencher une polémique après un article pareil… (pour le reste, je n’ai pas à me justifier, si tu n’es pas contente tu ne lis pas et tu ne cliques pas, merci, au revoir)

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      • Anaïs a dit…

        Moi je te lis parce que j’apprécie ta plume, après je ne suis pas tout le temps d’accord avec ce que tu dis (heureusement) mais j’avoue que ce lien adzanox me choque un peu… Tu aurais pu le mettre dans un autre article non?
        Et je ne pense pas que Didine ait écrit son commentaire dans le but de lancer une polémique mais plus pour te souligner son ressenti. Jusqu’à maintenant, je pensais qu’on pouvait l’exprimer dans les commentaires. Mais my bad, je dois me méprendre sur le principe. Bonne soirée.

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          • PIMS a dit…

            Je suis entièrement d’accord avec Didine et Anaïs. J’ai eu le même ressenti par rapport à ce lien affilié, qui m’a choqué dans cet article (ce n’aurait pas été le cas dans un autre, plus léger). Mais je crois que ce qui me choque encore plus, c’est ta réponse extrêmement méprisante. Est-il si difficile pour toi de prendre en compte l’avis de tes lectrices et de répondre sincèrement aux questions qui te sont posées?

          • Caroline a dit…

            aussi difficile manifestement que pour mes « lectrices » (inconnues au bataillon jusque là) de me dire les choses gentiment. Je ne te/vous dois rien.

    • Suzanne a dit…

      C’est sûr qu’il aurait mieux valu faire une minute de silence avant de poster une pub, c’est plus hypocrite mais tout le monde est content.

      Plus sérieusement, chacun souligne dans cet article le message qu’il veut voir.

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  20. Paulinette a dit…

    Bonjour Caro,

    C’est la première fois que je commente ici. Tes textes sont toujours très touchants et (il faut le dire) merveilleusement bien écrit.
    Cet article me touche tout particulièrement et j’ai pris soin de bien remplir ton questionnaire.
    Voilà, j’ai 23 ans et j’ai été victime il y’a 3 ans d’une tentative d’agression sexuelle. Outre le fait traumatisant de l’acte en lui même je crois que ce qui m’a le plus bouleversé c’est ce fameux dépôt de plainte. Entre les multiples auditions, les prises de photos (debout, de dos, de profil…..) la visite obligatoire chez un médecin ainsi qu’un psychologue, les questions méfiantes et accusatrices, la reconstitution … Il y’a un moment où je me suis demandée si j’étais réellement la victime.
    Le pire dans cette histoire c’est que aujourd’hui si c’était à refaire je le dis haut et fort, je ne serais jamais allée porter plainte.
    Nous sommes tellement de personnes dans cette situation, est-ce normal qu’aujourd’hui encore il y ait encore des gens qui renoncent à en parler ? Je suis effarée par cette non-remise en question des forces de l’ordre. Bien évidemment j’en fais une généralité mais j’ose espérer qu’il existe quand même des gendarmes/policiers plus attentifs et à l’écoute face à une victime.

    En tout cas, merci pour cet article. Ce que j’aime chez toi c’est que tu n’as aucun tabou, que chaque sujet mérite d’être évoqué.

     » Clap clap clap  » pour toi Caro et pour ce blog absolument GENIAL !!

    Pauline.

    PS: Trop craquantes les chaussures de Rose

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    • Caroline a dit…

      merci pour ce message Paulinette, il prouve qu’en effet il reste pas mal de chemin à parcourir pour que les victimes de viol soient reconnues comme telles par TOUS les fonctionnaires de police. Merci vraiment de ta confiance, j’espère que le temps fera son affaire.

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    • Misszaza a dit…

      Ton article me touche et plus encore le commentaire de Paulinette. Pour avoir un jour voulu porter plainte dans un contexte moins traumatisant (vol de portefeuille dans le métro ) et avoir essuyé un refus de mon commissariat de quartier , je comprends l’importance d’une telle sensibilisation.
      Sinon, les fleurs de Rose sur les feuilles d’automne vont égayer ma journée !

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  21. Chris a dit…

    @Paulinette : oups fausse manip. Je comprends ta douleur lors du dépôt de plainte à devoir revivre encore et encore un tel évènement. Les prises de photos, examens médicaux et auditions sont hélas nécessaires pour étayer le dossier et amener toutes les preuves qui serviront à la justice. Certains ne sont pas vraiment fins psychologues pour entendre une vicitime. Cependant Je peux t’assurer qu’il existe bien des policiers et gendarmes (je travaille avec ces derniers depuis 35 ans) qui sont plein d’empathie et de tact sur ces dossiers tellement sensibles.

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  22. Pauline a dit…

    Ton commentaire me touche pour deux raisons, Pauline
    Même prénom
    Même question « Le pire dans cette histoire c’est que aujourd’hui si c’était à refaire je le dis haut et fort, je ne serais jamais allée porter plainte. »
    Même problème d’hésiter à parler.

    Sauf que moi c’était dans le cadre du travail, et sans avoir été porter plainte.
    J’ai osé parlé, juste parler à mon supérieur d’un problème de violences verbales, verbales tout court (hurlements quand j’émettais une opinion juridique n’allant pas dans son sens, violences verbales à connotations sexuelles (blagues salaces, commentaires « appréciateurs » sur mon physique, sur le fait que je porte des jupes, j’en passe). Ca durait depuis des mois.

    Ce problème était rencontré avec un homme de 60 ans, extérieur (sur le papier) à ma société mais avec qui dans les faits je travaillais beaucoup.
    J’ai demandé à ce qu’on trouve une manière d’arranger la situation. J’étais bouleversée, mais pas vindicative, pas hargneuse… Je voulais juste que ça s’arrête.
    Mon supérieur a parlé à cette personne. Plutôt intelligemment, et il était sincèrement indigné.
    Sauf que.
    Que n’ai-je osé… Cette personne extérieure, qui a un certain poids, a considéré que le fait d’avoir osé en parler constituait une « rupture de confidentialité », de « confiance » (sic). Il demande à son assistante, devant moi, de s’arranger pour que je ne sois plus aux réunions. Ensuite, hurlements sur moi, claquages de poings sur la table et injures pendant la réunion de « médiation » supposée arranger les choses, je suis accusée d’être une « délatrice », avec un charmant parallèle sur l’Occupation, rien de moins… et « perte de confiance maintenue ». Evidemment.
    Un collègue (homme) qui a été témoin direct pendant des mois, m’a dit ensuite que cette personne « ne méritait pas ça » (SIC), que c’était « sa façon d’être », qu’il « était un peu cru, un peu trop bon vivant », mais que je n’aurais « pas dû en parler… », qu’il fallait que je me mette à sa place, il s’était « senti trahi », surtout que je n’avais rien dit jusqu’à présent. SIC SIC et SIC…
    D’autres, heureusement m’ont soutenues.
    On est au 21 eme siècle.
    Cette personne n’a rien eu, au pire mal à l’égo et ne peut plus aujourd’hui me parler, ni me donner de directive, c’est tout ce qu’a fait ma société (on ne pouvait se permettre de le perdre, hein).

    Il a une fille de mon âge, ravissante. Il en est fou, c’est son trésor. Le genre de fille à se ramasser des regards en coins, à se faire appeler familièrement Mistinguett, ma belle, ma grande, ma petite, Miss, à se faire complimenter sur son physique ou sa tenue, par des hommes du double de son âge, à avoir des sous-entendus égrillards. Je me demande ce qu’il dira …. le jour où.

    voilà… le silence… le harcèlement, c’est aussi cette violence là, celle qu’on se fait à soi même, quand on en vient à hésiter de parler. Quand on se demande où est la limite, si on n’exagère pas un peu quand s’offusque en silence de ne pas être appelée par son prénom mais « Mistinguette » ou « Beauté ». Quand ça commence par là.
    Parce que c’est très dur d’oser parler.

    Et pourtant il n’y a que ça qui peut faire avancer les choses.
    Et j’espère très fort que si c’était à refaire, j’oserai encore parler. Ca me fait peur d’avoir cette même question que toi.

    Mon commentaire n’est pas léger du tout. Mais j’aime bien que ce post se termine sur l’idée que Rose s’habille absolument comme elle en a envie. Moi je continue à porter des jupes, je n’allais pas laisser en plus son attitude influer sur ma tenue.
    J’espère que cette petite fille ne connaitra jamais ça, et que si ça lui arrive, elle saura mieux dire STOP, dès le début.
    Je me dis que parler, c’est essayer d’éviter que ça ne se renouvelle à travers les générations. C’est transmettre aux autres, qui ne vivent pas la situation, l’idée qu’il y a des choses anormales et qui ne sont pas tolérables.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Je comprends et approuve ton témoignage, Pauline, tu as eu raison de dénoncer le comportement de ce monsieur. Cela n’a pas sa place dans des relations professionnelles ni ailleurs et devrait être sanctionné.
      Mais. Car il y a un « mais ». Cela n’a rien à voir avec une femme qui se fait défoncer la gueule à en perdre des dents, des côtes cassées et des contusions sur le visage et le corps. A coups de pieds. Et une femme meurt EN FRANCE tous les trois jours sous les coups d’un homme.

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      • Othilie a dit…

        Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ça. La où commence le dénigrement, les coups suivent facilement. C’est la porte ouverte, la brèche dans laquelle s’engouffre le machisme.
        C’est aujourd’hui malheureusement éducatif. Il y a une réelle régression à tous niveaux dans le respect des garçons envers les filles. C’est un constat quotidien dans mon job d’enseignante.
        Il y a toujours de vieux restes bien vivants et bien frais de machisme et de paternalisme. Et ça c’est insupportable. Enseignons à nos filles la vigilance.

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      • Madame Pivoine - Natacha a dit…

        Pour une fois, je ne suis pas complètement d’accord avec ce que tu dis Dominique (mais je te claque la bise, quand même). La violence faite aux femmes commence par le rôle qu’il lui est donné dans la société (tu te mariera et fera des enfants), l’image qui lui est demandé d’avoir (belle, gentille, docile, une fille a le droit de pleurer, pas les garçons …), ensuite viennent les sifflements dans la rue. Puis penser qu’on peut mettre une main au cul d’une fille dans le métro et voir qu’il ne se passe rien. Et ainsi de suite…. tu vois ce que je veux dire. C’est un schéma global qui se termine en drame absolu 1 jour sur 2.
        Moi, je dis qu’il ne faut rien laisser passer. Comme Othilie, j’ai le sentiment qu’on régresse.

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      • Justine a dit…

        Je ne suis pas d’accord non plus. Pour moi, ce « Mais » n’a pas lieu d’être.
        Parce que bien souvent la gueule défoncée, les côtes cassées, …, le passage de vie à trépas… ça commence et/ou c’est induit par l’idée que la femme est inférieure ou bien qu’on peut se permettre de lui parler et de l’appeler de la façon que décrit Pauline.

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  23. maaarie a dit…

    Les femmes ont du mal à se positionner en tant que victimes. C’est la raison pour laquelle il y a de plus en plus d’assistante sociale ou des éducateurs-trices pour accueillir les femmes victimes de violence dans les commissariats. Et les aider dans leurs démarches.

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  24. Lor a dit…

    Tu vas m’envier, j’ai attaqué la saison 1 d’Engrenages HIER. Autant dire que j’en ai encore à voir.
    Merci de relayer de belles initiatives, peu à peu le monde évolue, non ?
    Oh et j’ai pensé à toi avec ma miss au CP aussi… Elle lit de plus en plus, quelle émotion !

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  25. Othilie a dit…

    Ma fille de 14 ans a été très bien accueillie et écoutée lors du dépôt de plainte il y a un mois suite à son agression à caractère sexuel par 7 garçons de son collège. Un homme à l’accueil du bureau de police nous a immédiatement dirigé vers une collègue femme pour recevoir la parole de ma fille.

    Ce qui l’a aidée c’est l’écoute m’a-elle dit, le fait qu’on entende qu’elle était « victime » et aussi plus étonnement à la fin du dépôt de plainte,
    le récapitulatif « froid » et quasi chirurgical, la lecture hyper précise et factuelle de tous les faits commis sur elle et des paroles qui lui ont été hurlées pendant l’agression. Comme une nécessaire mise à distance.

    Suite à cette affaire nous avons beaucoup parlé en famille. Ma gamine à la parole facile heureusement.

    Et j’aimerais partager l’excellente initiative du Projet crocodiles.
    Le Tumblr et la BD nous ont apporté une excellente aide au dialogue.
    http://projetcrocodiles.tumblr.com

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  26. cec jeune mariee a dit…

    Je suis aussi bien partagée par ce principe de la journée de….

    Mais, soyons positifs, et mettons à profit cette journée pour agir.

    Beaucoup parmi les lectrices de Caro sont des mamans, de garçons. Aucune de nous ne peut froidement se dire qu un jour, notre-nos fils seront peut être des violeurs… Je ne parle pas de l inconnu qui agresse une femme dans un parking, qui n est qu une partie infinitésimale du genre du violeur. Je parle de celui qui a tellement insisté que la femme n a plus osé dire non par exemple, par peur de ses réactions. De celui qui couche avec une femme qui a trop bu et ne peut plus faire respecter son refus. Peut-être plus facile de se dire que oui peut-être notre fils pourra un jour être celui-là….

    Alors agissons et protégeons les femmes, concrètement.

    Apprenons à nos fils ce qu est le consentement. Que non, c est non, et pas une invitation à insister plus. Et que c est valable dans n importe circonstance, même si la fille est habillée tres sexy, même si elle vient de lui faire une fellation, même s’il croit qu en fait elle ose pas dire oui et qu elle a envie. Que sils ne sont pas sûrs que la fille soit d accord, parce qu elle a trop bu par exemple, il vaut mieux attendre de pouvoir être sûr. Je crois qu il est du devoir de tous parents d avoir cette conversation avec tout garçon pre ou pubere, tant pis pour la gêne.

    Et pour protéger nos filles, j avoue, je refuse ce qui est généralement préconisé :
    – faire attention à sa tenue (des études montrent que peu de violeurs s en souviennent, et quand c est le cas leur perception est complètement décalée par rapport à la réalité)
    – ne pas sortir à certaines heures, certains endroits : je refuse de penser que l espace publique ne doit pas être un espace de liberté pour tous)
    – ne pas « allumer », ne pas flirter si on ne veut pas aller au bout, coucher quand on est amoureuse…. Je ne vois pas de quel droit on devrait dire à nos filles de quelle manière vivre leur sexualité, si ce n’est dans le respect de l autre.
    Je crois par contre dur comme fer qu’il faut leur apprendre à se défendre physiquement !
    J avais 6 ou 7 ans quand dans un club med en côte d’Ivoire je me suis retrouvée enfermée dans une chambre par un homme d environ 35 ans qui commençait à me toucher. J étais paralysee. Et puis j ai entendu la voix de ma maman dans ma tête : les coucougnettes ma chérie, fais lui bien mal ! J ai réussi a lui faire suffisamment mal pour qu’il ne me courte pas après, j ai bien sûr eu de la chance que Lea clés soient restées sur la porte.

    On peut agir, tous et toutes.

    Mon fils à deux ans, et ma fille 4; j espere avoir toujours le courage et les mots pour les aider tous les deux sur ce chemin difficile.

    Répondre
      • cec jeune mariee a dit…

        Merci a toi Caro d offrir un espace aussi chaleureux ou l on peut être femme, maman, pupute, frivole, sérieuse, de nous faire rire, réfléchir…. C est un des rares endroits où j ai envie de prendre la parole, sauf que souvent quelqu’un d autre que moi y a déjà écrit mieux que je ne pouvais le faire ce que je pense !
        Merci pour ton chez toi ou je me sens si bien.

        Répondre
          • anais a dit…

            Nan mais « elle nous doit rien ok ! ». Même pas le respect que l’on doit naturellement à n’importe qui, y compris sur internet, apparemment.

          • Justine a dit…

            Apparemment, vous ne lisez pas souvent les commentaires sous les articles de Caroline. Sinon, vous sauriez que chacun peut exprimer son opinion. Même quand elle ne va pas dans le sens de Caroline, le truc de dingue!

        • Les yeux dans les arbres a dit…

          J’avais lu parmi les réactions « Enseignons à nos filles la vigilance. » Et je me disais « Tu vas écrire que non : il faut plutôt apprendre aux filles à se défendre. Et aux garçons à respecter les filles, toutes les filles. » Et puis cec jeune mariée est arrivée… et a tout dit. Merci pour ce commentaire, si justement écrit en effet, si pertinent sur le fond aussi.

          Répondre
          • DOMINIQUE a dit…

            C’est la chose la plus positive à faire et à dire, merci pour ce commentaire, madame la jeune mariée.

          • Othilie a dit…

            En fait on s’est mal interprété 😉 quand je disais « enseignons à nos filles la vigilance » je voulais dire la vigilance face à leurs droits, que leurs droits acquis chèrement, durement, ne régressent pas. Voyez filles, ce qui se passe ailleurs, les droits des femmes régressent considérablement dans certaines parties du globe, soyez vigilantes ! C’est ça que je voulais dire.

    • Peggy a dit…

      ton commentaire est vraiment intéressant. Je suis maman de 2 garçons de 8 et 10 ans et effectivement, c’est à nous les parents de leur expliquer tout cela, c’est idiot, mais ce qui est essentiel n’est pas forcement inné. Je serais plus vigilante et « pro active » sur ce point. En revanche, je suis moins en phase sur la fin. Quand j’étais pre ado/ado (il y a plus de 20 ans) j’habitais en bas de pentes de la Croix Rousse à Lyon, un quartier populaire et très animé, avec des bandes, des groupes de potes, parfois des bagarres. Tous les jours j’avais des réflexions, des clins d’œil, des insultes, des sifflements et j’en passe. Je changeais de trottoirs si besoin avant de passer devant eux, pour ne pas « les provoquer ». J’avais juste la trouille je crois, surtout après m’être fait suivre dans le hall et tripoter par un connard. Et jamais au grand jamais je ne me serais baladée en pleine nuit en mini jupe seule dans certaines de ces rues sous prétexte de liberté de circuler et d’égalité de sexe. Parfois, la prudence et le bon sens sont de mise. Même si ce n’est pas juste.

      Répondre
    • Anne-Laure a dit…

      Je suis tout à fait d’accord avec toi.
      J’ai pour ma part été violée une fois et j’ai subi une année après une tentative de viol. J’avais 17 et 18 ans.
      Je n’ai pas porté plainte, je n’ai rien dis à personne et ai porté ce lourd secret pendant 20 ans.
      Je me suis sentie coupable, sale et je commence tout juste à m’en sortir. Mais désormais je refuse d’être une victime. Depuis un an, je fais du self défense. Cela m’a complétement libérée. Je me défoule comme jamais et j’ai beaucoup moins peur quand je suis seule. Maintenant, je pourrais me défendre.
      J’ai deux petites filles et ma plus grande fait depuis deux ans du Viet Vo Dao, un art martial vietnamien. Je lui apprends également que tout le monde doit respecter son corps et qu’elle ne sera jamais responsable si un homme lui fait un jour du mal.
      Pour moi, parler à mes filles et leur apprendre à se défendre est essentiel, pour que jamais, jamais, elle ne vive la même chose que moi.

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  27. Manlo a dit…

    Complètement d’accord avec toi! Éduquer et protéger!
    Pas toujours facile avec ma fille de 16 qui commence à sortir
    Pas toujours évident avec mon fils de 12 qui découvre les filles
    Pas toujours simple avec la petite dernière… Qui regarde d’en bas…qui imite les grands!
    Mais OUI je veux la liberté et le respect!
    Je pense que ce que nous transmettons à nos enfants est essentiel! Ne jamais oublier qu’ils seront des adultes un jour !
    J’ai eu une discussion il y a peu de temps lors d’une soirée « filles » avec un mari rentré un peu plus tôt.
    Nous parlions de nos peurs pour nos ados! Toutes, nous les femmes, avons parlé de cette peur de l’agression. De l’angoisse que nous connaissons le soir dans une rue sombre ( ou pas), de ses mains dans le métro, de ses mots sales giflés au creux de l’oreille lorsqu’on ne s’y attend pas… Cet homme était stupéfait! Jamais il n’avait imaginé que nous avions ces expériences en commun. Que toutes nous avions tremblé… et pourtant toutes nous avançons et refusons de nous faire dicter nos envies, nos tenues,nos horaires.
    À son tour il a pensé à sa fille…

    Répondre
  28. Pauline a dit…

    @Dominique

    Dominique, je ne suis pas sûre de bien comprendre l’intérêt et la pertinence de ce « mais » (et ce qui suit) dans ta réponse à mon commentaire.

    D’abord, je ne vois pas pourquoi on devrait se cantonner aux violences physiques quand on condamne « les violences faites aux femmes. » Me dénier la comparaison, c’est quelque part rabaisser le degré de gravité de ces violences verbales.

    D’ailleurs il me semble que Caroline parle aussi du harcèlement dans son billet, à raison.

    Je suis sûre que tu n’as pas eu l’intention de blesser mais vois-tu je trouve ton commentaire choquant

    Parce que je le ressens comme une minimisation, quand tu dis que « Cela n’a rien à voir ».

    si, désolée, je pense que cela a un peu « à voir ».

    parce que ce genre de comportement de harcèlement sexuel, de violences verbales, ne sont parfois que le « début du pire ».

    Surtout, ce que j’ai voulu dire, c’est que subir, tolérer des faits de harcèlement, c’est laisser perdurer cette idée qu’on peut faire ce qu’on veut avec un être humain (homme, femme) et le malmener à loisir, lui imposer SA loi.

    D’ailleurs, à la maison la violence verbale, le harcèlement psychologique, le harcèlement sexuel précède souvent les coups et le viol. C’est « juste » le « début du pire ».

    MAIS : que ce soit moins facile au bureau d’être dans les coups ou le viol ne veut pas dire que les violences de la sphère professionnelle sont moins « racontables », ayant moins « à voir avec » la violence physique.

    Dire ce que tu dis, c’est ne pas voir que la violence peut avoir de multiples formes et conséquences, c’est penser en quelque sorte ces violences comme autonomes, distinctes les unes des autres.

    Ces violences n’ont pas d’existences autonomes les unes des autres, elles procèdent bien des mêmes mécanismes.
    Ton commentaire peut être compris comme niant cette réalité, et j’espère sincèrement que ça n’est pas ce que tu voulais dire.

    Ensuite, je n’ai absolument pas été sur le terrain d’une comparaison. J’ai surtout voulu expliquer en quoi était parfois très dur d’oser parler, et en quoi en parler allait au delà de l’individu pour, pas à pas, faire avancer les choses…

    Et je pense que, qu’on soit battu-e, violé-e ou harcelé-e, dans la sphère privée ou pro, le mécanisme mental qui conduit à « la peur de parler » est bien, là encore, globalement le même.

    Donc c’est d’autant plus important d’oser parler, quel que soit le lieu et le degré de danger auquel on est exposé. L’une des difficultés est là.

    L’autre difficulté me semble-t-il, c’est bien de réussir à être vue et à se voir comme une victime, là encore quelque soit le degré de comportement. et de conséquences. Car sans victime, pas de coupable, pas d’anormalité, donc pas de réactions, pas d’évolutions…

    Dans mon histoire perso, j’ai autant, voire plus souffert des conséquences : être vue comme « la coupable d’avoir parlé ».

    Je trouve donc qu’il y a un certain « danger » à dire que ça n’est pas pareil, que « cela n’a rien à voir avec une femme qui se fait défoncer la gueule » et à prendre mon commentaire pour occasion à rappeler les statistiques des meurtres, alors que je n’ai pas chercher à minimiser ou à comparer et que je ne fais que dire, au travers de tout mon com, qu’il faut savoir parler, même si c’est dur, donc savoir reconnaître dès que ça devient inacceptable, même quand ça paraît anodin, savoir admettre qu’on est victime, bref réussir à dire NON, DÈS LE DÉBUT.

    Répondre
    • DOMINIQUE a dit…

      Il y a un autre « mais ». Tu t’es défendue, même si tu n’as pas été écoutée, même si on n’a pas tout fait pour l’écarter définitivement de ton chemin. Tu as su dire « non ». Je parlais des femmes qui n’ont pas eu ton courage, qui restent avec un homme violent par peur du lendemain, pour les enfants, à cause de menaces… ces hommes leur ont fait perdre leur dignité jusqu’à la mort. Dans le silence.
      Dans le milieu du travail il y a moyen généralement de réagir, protégée par la hiérarchie qui ne veut surtout pas d’ennuis avec le harcèlement. Pour la sphère privée c’est une autre paire de manches.
      Une de mes voisines, une jeune femme adorable, toujours souriante, toujours dynamique, est venue me voir un jour en me disant qu’elle partait avec sa fille de trois ans. Son mari la battait depuis des années et elle a décidé de le quitter le jour où il a voulu s’en prendre à sa fille. Je suis tombée du placard. Personne dans le quartier n’avait soupçonné un quelconque problème.

      Répondre
    • Caroline a dit…

      Manlo, le commentaire de Kiki s’explique parce que manifestement « on » voudrait que lorsque l’on m’invective, je me laisse piétiner, mais ce n’est pas demain la veille que je le ferai. Bref, j’estime que je n’ai pas à me justifier, ce lien n’est en aucun cas incompatible avec le billet, j’ai fait exprès de terminer sur une note un peu légère parce que c’est ce que je fais ici et que ça ne minimise en rien le propos, en témoignent les commentaires justes et poignants qui figurent sous ce billet. Alors si les trolls sont de sortie aujourd’hui, grand bien leur fasse.

      Répondre
      • anais a dit…

        Ça va la victimisation ?
        Si c’était vraiment pour renseigner tes lectrices, ton lien tu l’aurais mis sans affiliation. Mais bon à l’approche de Noël…on gratte comme on peut !

        Répondre
        • Caroline a dit…

          mais elle est où ta question en fait Anais ? Je la vois pas, donc je ne vois pas trop ce que j’aurais pu répondre, si ce n’est que j’estime ne pas avoir à me justifier de quoi que ce soit. Si tu crois que je ne vois pas votre petit manège, vous débarquez en essaim à chaque fois que vous sentez le goût du sang, au nom de valeurs super nobles, alors que la réalité j’imagine c’est que ça doit être une façon de s’occuper (je ne vois que ça, moi personnellement quand un truc m’agace sur un blog, je passe à autre chose, mais il faut dire que je n’ai pas non plus énormément de temps disponible pour troller). bref, continue à t’indigner, c’est vrai que c’est une cause qui en vaut la peine 🙂 (par contre je pense que c’est le dernier commentaire de ta part sur ce ton que je tolère, le prochain je le supprimerai, parce que contrairement à ce que tu peux imaginer, un blog n’est pas un espace où l’on peut s’essuyer les pieds crottés en toute liberté. Il se trouve que c’est moi qui en ai les clés et que je n’ai manqué de respect à personne (à moins que « bonne soirée » ce soit une insulte chez toi ?)

          Répondre
          • Caroline a dit…

            Ah et inutile de changer d’adresse IP pour tenter pour la 4ème fois de balancer ton dernier commentaire fleuve, ils seront tous supprimés (c’est un peu dommage de perdre ton temps précieux à faire du copier coller comme ça toute la journée). je te conseille d’aller te faire une expo ou un ciné à la place. Bonne journée 🙂

  29. Galia a dit…

    J’ai été touchée par ce sujet, beaucoup plus que je ne le pensais. Je suis dans une situation où je me pose la question « mais qu’est-ce que j’ai fait pour provoquer ça »? Et je suis assez intelligente pour savoir que dès qu’on se pose cette question, il y a un problème. Un des gardes de sécurité de mon lieu de travail se permet d’être un peu trop familier depuis plusieurs semaines. Vendredi, lors de mon passage juste à côté de lui, il m’a soufflé deux mots obscènes, juste assez haut pour que je les entende. Et maintenant? Je suis partagée entre la honte et la révolte. Je sais que ce genre de pervers s’attaque à des personnes qui ont l’air vulnérables ou trop gentilles. Plus j’y réfléchis, plus le sentiment de révolte l’emporte. En même temps, j’ai peur d’une escalade, d’attirer l’attention sur moi. Et tout ça alors que je travaille dans une organisation internationale et que je suis fonctionnaire. Je n’ai pas peur pour mon boulot, j’ai peur de passer pour une hystérique. Toujours cette question « mais pourquoi moi, qu’est-ce que j’ai fait »?

    Répondre
    • Caroline a dit…

      Tu n’as rien fait, lui en revanche si. Je comprends très bien que tu ne saches pas comment réagir, je ne saurais pas non plus mais à minima tu ne passes plus seule devant lui. Mais le mieux je pense serait de le prévenir qu’encore un mot obscène et ce sont les RH qui gèreront avec lui.

      Répondre
  30. Pauline a dit…

    Bonjour Galia,

    Evidemment, ton commentaire et ta situation me touchent.
    La faute. C’est l’une des questions « normales ». Malheureusement. Et c’est une autre (encore une) des difficultés. Penser que c’est peut-être de notre faute, alors que non, ça n’est pas de notre faute. Il n’y a aucune explication que tu ne pourras connaitre en réponse à ce « pourquoi », parce que ça ne concerne que cette personne.

    Ensuite, comme dit Caroline, déjà : éviter d’être seule avec lui, l’ignorer autant que possible. Si tu peux, en parler à un ou une collègue en qui tu as une énorme confiance, pour pouvoir 1 / être toujours accompagnée, 2 / au prochain écart, dire à ce garde devant témoin (le ou la collègue, donc) que la prochaine fois, tu en avertis la hiérarchie.

    Ensuite, heureusement, dans bien des cas, la personne qui se plaint est prise au sérieux, ou a minima « écoutée ». Dis toi aussi qu’un employeur n’a pas vraiment intérêt à faire passer quelqu’un qui se plaint pour une hystérique, ni à divulguer l’histoire, ni à laisser sans suite un signalement de ce genre de comportement. Je sais qu’il y a des exceptions, nombreuses hélas, mais toi, cela t’aidera à avoir des arguments pour passer à l’acte.

    Ensuite, ce qui compte, c’est TON ressenti. Personne ne peut juger à ta place si c’est grave ou non dès lors que ça rentre dans ce domaine.
    Quand tu en parleras, ton interlocuteur doit donc comprendre que quel que soit la manière dont il juge la gravité des propos dont tu te plains, TOI, tu commences à stresser, car tu ne sais pas jusqu’où ça peut aller, ni quelles formes ça peut prendre, ni à quels moments ça peut te tomber dessus. Si ça persiste, le principal, cad ta santé, en souffrira, et accessoirement ton travail en sera nécessairement impacté négativement si rien n’est fait.

    Et si tu décide d’en parler, il faudra peut-être faut-il t’interroger, dans ton entourage pro, sur la personne la plus apte à bien traiter ta situation. Ton ou ta supérieur ? Les RH ? Dis toi que dans ton cas, tu as peut-être cette chance : tu ne mets pas en cause une personne trop haut placée dans la hiérarchie, et visiblement tu n’as pas peur de perdre ton travail.

    Si tes supérieurs ne te semblent pas suffisamment réceptifs, les représentants du personnel sont normalement censés être à l’écoute (discrètement) de ce genre de situation. Tu peux aussi essayer d’en parler d’abord au médecin du travail, qui peut te conseiller sur la marche à suivre.

    Bon courage. Tu as déjà fait le plus dur je pense, être dans ce sentiment de révolte qui l’emporte sur le reste et qui l’emportera aussi sur le « pourquoi moi ».

    Répondre
  31. Alabama a dit…

    je ne peux répondre à l’enquête , car les faits sont bien antérieurs à 5 ans , alors, je témoigne ici que seuls les flics ont été à la hauteur ou au moins respectueux quand j’ai porté plainte, je suis peut être bien tombée , la situation était clairement « lisible » sur ma gueule pour que le doute ne soit pas permis, ça a du aider, mais à contrario , le personnel de la cellule spéciale de l’Hôtel Dieu avait été complètement à côté de la plaque (un comble) , sans parler du tribunal ensuite , où le procureur avait été abjecte envers moi (un comble bis)…

    Répondre
  32. Filledesbrumes a dit…

    À la lecture de ton billet hier, deux réactions me sont venues. Difficile de les exprimer ce matin alors que tous ces commentaires, vibrants et vécus, ont enrichi le propos.
    Mais quand même:
    – je me suis souvent interrogée sur le bien fondé de ces journées. Et la semaine dernière, mon fils, 7 ans, m’a dit « demain c’est la fête des enfants dans le monde alors on pourra faire ce qu’on veut ». L’occasion de lui expliquer que non, la fête des enfants n’a pas grand chose à voir avec la journée pour les droits de l’enfant, lui dire que dans le monde tous les enfants n’ont pas sa vie, que certain travaillent et en meurent, d’autres se marient à l’âge où elles devraient « jouer à », d’autres n ‘ont pas le droit/les moyens d’apprendre à lire. Il m’a dit « alors ce jour la ces enfants ont le droit de se reposer, comme nous? » J’ai expliqué encore, que non. Que ce jour là était pour eux comme les autres mais que si ce jour la était pour les privilégies entièrement tournés vers eux, alors peut être qu’avec le temps ils gazeraient une vie meilleure.
    Enfin il m’a dit « c’est comme le jour de la guerre alors » (l’armistice leur a été expliqué). Pas vraiment non plus… Les commémorations se font aux dates anniversaires mais pour pas de date anniversaire pour un quotidien a 1000 lieues de nos droits de l’homme.
    Je me dis donc que cette journée aura au moins eu la vertu de mettre ce sujet sur la table, dans l’intimité de ma cuisine, et que la graine germera peut être dans la tête de mon futur homme….

    Autre chose, qui n’a rien à voir….
    Rose sait elle faire ses lacets???? Sinon, combien de fois par jour dois tu les lui refaire / n’as tu pas été menacée d’expulsion par l’école?! ;-D J’aime beaucoup ses chaussures. Ma moyenne (5 ans) est aussi une Punky Brewster dans l’âme, mais elle doit se débrouiller avec les moyens du bord car sa maman est loin d’être une fashionista… (Bien que possédant une paire de docks montante daim lie de vin dont je suis amoureuse. Mon Noël d’il y a 3 ans!)

    Répondre
    • Caroline a dit…

      (je ne réponds que sur la dernière partie du message parce que je n’ai rien à ajouter sur la première, je suis d’accord avec toi, en effet c’est le principal mérite de ces journées, on peut parler du sujet). La magie de ces lacets c’est qu’ils sont en trompe l’oeil, en fait les chaussures s’ouvrent sur le côté par une fermeture éclair. Les lacets sont là pour la déco, un bon double noeud et on ne s’en occupe plus 🙂

      Répondre
  33. Madame Pivoine - Natacha a dit…

    Smouik a tout dit sur les « journées » et tu as bien raison Caro pour la plainte pour le portable. Il ne faut rien laisser passer. Y’en a marre des violences faites aux femmes. Depuis les sifflements dans la rue, les mains au cul dans les transports en commun. Ca commence comme ça. Et c’est le quasi quotidien de ma fille. Je me trouve bien désemparée.
    Tiens, il faudrait aussi une journée contre cela.
    Et sinon, elles vont jusqu’au combien les fausses doc’ ???? (Mouhahaha, un peu de légèreté, que diable!).

    Répondre
  34. anne de a dit…

    je na’i pas lu les comm’, désolée si le sujet a déjà été évoqué:
    Le projet « crocodiles » de Thomas Mathieu a été annulé à Toulouse et c’est bien nul! les raisons invoquées ne tiennent pas.
    voilà un lien qui en parle et qui contient une bd en pdf très bien faite sur comment on peut réagir en tant que témoin au harcelement de rue.
    http://www.voixdumidi.fr/violences-le-projet-crocodiles-recale-pour-une-exposition-au-capitole-77079.html

    Répondre
  35. Othilie a dit…

    Super Anne de remettre le lien. La partie « comment réagir en tant que témoin » est géniale. Ça peut servir à chacun d’entre nous un jour.
    Le projet crocodiles est également une excellente base pour aborder le sujet du harcèlement ou de la violence sexuelle avec les enfants.

    Répondre

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