Charlotte Delbo: rendons à Violaine Gelly et Paul Gradvohl ce qui leur appartient

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C’est une histoire qui fleure la malhonnêteté intellectuelle. L’histoire d’un livre qui hier a reçu le prix Femina Essai. Une histoire qui m’affecte parce qu’elle touche et blesse une amie chère.

Reprenons par le commencement. Il y a quelques années, Violaine Gelly et Paul Gradvohl publiaient chez Fayard la première biographie jamais écrite sur Charlotte Delbo. Dix ans de travail, d’enquête journalistique, d’analyse historique de documents, d’interviews des descendants de cette résistante. Le résultat, j’en avais parlé ici, m’avait passionnée. Je dois l’avouer à l’époque je ne connaissais rien de cette femme. J’ai vu par la suite Violaine s’investir comme une lionne pour que son héroïne fasse partie des femmes pressenties pour entrer au Panthéon. Je l’ai écoutée parler de « Charlotte » comme d’une amie ou d’une parente. C’était bien plus qu’un livre, c’était presque une mission dont elle et Paul se sentaient investis: faire porter plus loin encore la parole si forte et belle de Charlotte Delbo.

Et puis il y a quelques semaines, un nouvel ouvrage consacré à Charlotte Delbo est paru chez Grasset, signé par Ghislaine Dunant. En voyant les pubs, j’ai eu un pincement au coeur: « tiens, c’est étrange, qu’a-t-elle pu écrire de nouveau sur elle ? » me suis-je dit. Pour ensuite admettre qu’après tout, il n’est pas rare que des auteurs s’attaquent au même sujet, sous un angle différent. Mais il semble que l’auteure se soit inspirée des écrits de Violaine et Paul. Pas de plagiat, rien qui puisse être porté je pense – enfin je ne suis pas spécialiste – devant un tribunal. Mais comme le coucou fait son nid dans celui d’un autre, ce livre a de grandes probabilités d’être né grâce aux recherches de deux autres auteurs. Mais croyez vous qu’une seule mention, même en caractère 8 en page 189, soit faite au livre de Violaine Gelly et Paul Gradvohl ? Et bien non. Rien.

De quoi forcément agacer. A minima.

Si j’écris ce billet, ça n’est pas pour régler des comptes au nom de mon amie, elle ne m’a évidemment rien demandé. Non, c’est juste parce que ce genre de pratique me rend dingue. En tant que blogueuse, je ne compte pas les fois où j’ai retrouvé mes expressions piquées par d’autres (certaines sont des professionnelles de la pompe, croyez moi). C’est le jeu, ça m’énerve cinq minutes et puis je me dis que c’est ainsi. Mais si j’avais passé dix ans de ma vie à me consacrer à un sujet comme celui-ci et que je me voyais dépossédée de tout ce travail, je deviendrais hargneuse. Mon amie Violaine n’est pas hargneuse, mais j’ai décidé de l’être un peu à sa place. Un conseil : si vous avez envie d’en savoir plus sur Charlotte Delbo, il existe une biographie écrite comme un roman et incroyablement documentée. C’est celle-ci.

116 comments sur “Charlotte Delbo: rendons à Violaine Gelly et Paul Gradvohl ce qui leur appartient”

  1. Agathe a dit…

    Bravo pour le coup de gueule amplement mérité. Effectivement si l’on se met à la place de ton amie, on imagine la colère dans laquelle elle doit être, et l’impression de se faire voler son travail de 10 années..
    La moindre des choses serait qu’une communiqué du Femina mette les choses au clair. Je n’attend pas que le prix soit retiré au roman qu’il a distingué, simplement que le Femina s’explique sur son choix.

    Bonne journée Caro 🙂

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  2. sylvie a dit…

    Et bien je sais quel livre je n’achèterai pas cette année….

    je ne suis pas certaine que cela ne soit pas une forme de plagiat (mes vieux cours de droit sont peut être obsoletes…) surtout si l’ouvrage n’a pas été cite dans les references, cela vaudrait peut être le coup de se renseigner auprès d’un avocet… en tout cas je comprends que ton amie soit ulcérée, tant de travail nié cela fait mal au Coeur.

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  3. luladivine a dit…

    Tu as raison, ça fait bouillir! Je vais de ce pas acheter le livre de Violaine Gelly et Paul Gradvohl! C’est toujours ça de gagné sur l’adversité…

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  4. Flo a dit…

    Le plagiat est entré dans les mœurs… Ce matin encore je rendais à mes étudiants des copies notées « 0 » pour cause de plagiat éhonté sur le net, et certains sont venus me voir en me disant qu’ils ne voyaient pas où est le problème !

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  5. Camille a dit…

    Comme je te comprends, j’ai deja été victime de plagiat à plusieurs reprises, le droit à la propriété intellectuelle est trop souvent bafoué – surtout sur internet – en tous cas si on peut se manifester auprès de Femina ou de l’éditeur d’une quelconque façon n’hésite pas à nous le faire savoir, je me ferais un plaisir de défendre le travail de ton amie.

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  6. Gaëlle a dit…

    Merci Caroline pour cette découverte, je n’avais jamais entendu le nom de Charlotte Delbo.
    Quant au plagiat… J’ose espérer que ce roman a été primé pour son style ou autre coup de patte apporté par l’auteure. Mais de là à ne mettre aucune référence au précédent ouvrage, c’est de la malhonnêteté intellectuelle, c’est pour moi le minimum syndical ! Bon courage à ton amie, ça ne dois pas être facile à vivre !

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  7. SarahC a dit…

    Ah ben je te remercie, je crève d’envie d’en savoir plus sur cette femme – suite à un poème que j’ai lu d’elle et qui m’a marquée – et j’étais sur le point d’acheter celui qui a eu le prix femina. Tu pourras dire à ton amie que je rectifie le tir tout de suite.

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  8. DOMINIQUE a dit…

    C’est un sujet extrêmement délicat. Il est quand même curieux que deux auteurs, à quelques années près, écrivent sur une personne relativement inconnue. Après, faut voir l’angle, le plan, la construction de l’ouvrage, etc. C’est-à-dire une comparaison fine des deux livres.
    Par exemple, on ne compte plus les ouvrages sur Napoléon. Ce qui est normal. Mais sur Charlotte Delbo ?
    Pour tout dire, cette histoire met mal à l’aise, car l’auteur aurait pu, en toute légitimité et transparence, contacter les auteurs du précédent livre, expliquer sa démarche intellectuelle, ce qui à ce moment là n’aurait rien que de très normal (et peut-être leur piquer quelques idées de recherches complémentaires, ou d’angles plus pointus). Car je suppose que les auteurs, impliqués comme ils l’ont été, n’auraient pas été avares de conseils.
    En échange, ne serait-ce que par honnêteté, les mentionner dans son ouvrage (on voit les références documentaires de certains auteurs prendre plusieurs pages).
    Quant aux poursuites judiciaires, à moins d’un plagiat flagrant, c’est toujours casse-gueule. L’histoire de Camille Laurens et Marie Darrieussecq en est un bel exemple.

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  9. Anouk a dit…

    Rien de plus rageant que de se sentir pillé, en plus d’être nié, on se sent impuissant.
    En tout cas, ton billet a été retweeté plein de fois (et par Tatiana de Rosnay, pas des moindres), je trouve ça génial.
    Espérons que ça va porter ses petits fruits tout jolis.
    Bon courage à ton amie.

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  10. Maglérie a dit…

    Oui, c’est super nul de plagier ou d’utiliser sans créditer. Mince, quoi.
    Les gens qui te plagient toi, c’est aussi super nul. J’ai aucun doute là-dessus.
    Mais – attention, je suis un peu un Bambi de l’année parfois, naïf et tout… – c’est un de tes talents de produire des expressions qui sont à la fois drôles, fraîches et qui décrivent exactement quelque chose que nous sommes nombreux.ses à partager. Et parfois je crois que ces expressions, on se les approprie sans s’en rendre compte, parce que c’est comme si elles avaient toujours existé. Enfin, en tout cas, moi je suis à peu près sûre d’avoir repris des mots à toi sans m’en rendre compte. Mais bon, j’écris pas, et on m’écoute pas tout le temps quand je parle – trop. 🙂

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    • Caroline a dit…

      tu as totalement raison, parfois on s’approprie des expressions sans même s’en rendre compte, moi la première. C’est bien pour cela d’ailleurs que je ne dis jamais rien. Après, parfois, c’est tellement flagrant chez certaines que ça agace, parce que c’est récurrent. Mais encore une fois, sachons garder raison, ce ne sont que des mots 🙂

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  11. Ariane a dit…

    À la suite de ton article, j’avais dévoré la biographie de Charlotte Delbo puis lu ses ouvrages que mon libraire avait, dans un premier temps, commandés par erreur à la place de la bio.
    J’avais eu ensuite la bonne surprise de voir les deux dans sa vitrine car il les avait découverts grâce à moi (enfin à toi, enfin à ton amie).
    Je me permets de recommander l’épisode de « une vie, une œuvre » qui lui a été consacré il y a quelques temps déjà https://www.franceculture.fr/emissions/la-nuit-revee-de/une-vie-une-oeuvre-charlotte-delbo.

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  12. Tan a dit…

    Ça paraît ahurissant que personne ne soit intervenu avant même la parution du livre. Effectivement, pour un sujet très connu, ça peut sembler plus compliqué, mais là ça fait inévitablement penser à de la malhonnêteté. Je souhaite à ton amie que les choses soient rétablies.

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      • Rodrigo a dit…

        Geneviève et Tan je vous invite à lire mes posts (#44 et #45), il n’y a tout simplement pas l’ombre du début d’un « pillage », ou autre « plagiat ». Il y avait une bio, écrite en 2013, Madame Dunant ne s’en sert pas, c’est évident en ayant lu les deux, et pour le reste elle cite toutes ses sources!

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        • Caroline a dit…

          Rodriguo, sauf votre respect, vous vous répétez un peu. La réponse de Violaine Gelly sur Instagram ne va pas dans le sens de vos affirmations. Pourriez vous simplement accepter le fait qu’il y a un désaccord entre deux « camps » et que c’est ainsi ? Ou alors pourriez-vous nous dire au nom de qui vous vous exprimez ? Comme vous l’avez noté, je ne me cache pas de mes liens amicaux, je n’avance pas masquée. J’ai l’impression que ça n’est pas tout à fait votre cas, vous insistez beaucoup pour quelqu’un qui serait un simple lecteur…

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          • Rodrigo a dit…

            Chère Caroline, j’assume totalement le fait de me répéter! Je souhaite en effet marteler l’idée que ce procès n’a pas lieu d’être, car c’est assez évident en ayant lu les deux ouvrages (et je souhaitais que nos amis Tan et Geneviève puissent profiter d’un point de vue contradictoire).

            Sur votre première question, vous comprenez aisément qu’il faut que les choses soient claires : soit l’ouvrage de Madame Dunant s’est inspiré de la bio de 2013, et dans ce cas il faut le dénoncer, soit ce n’est pas le cas, et il faut le dire tout aussi clairement. Nous ne pouvons donc rester sur un « désaccord », c’est blanc ou noir. Et sur l’échange que j’ai pu avoir avec Madame Gelly sur Instagram – inachevé pour l’instant, j’attends la réponse à mes posts de ce matin – il y a un élément très intéressant: Madame Gelly dit « j’espérais trouver des informations supplémentaires dans le livre de Madame Dunant ». Et bien là est à mon sens la source de la frustration de Madame Gelly: il n’y a sans doute pas d’éléments factuels en plus, il y a au contraire des passages de la vie de Delbo qui sont décrits de manière beacoup plus succinte. Ce n’est pas le but de l’essai de Madame Dunant que d’arriver à une exhaustivité d’éléments biographiques! D’ailleurs, dans ses interviews, elle réfute le terme de « biographe »!

            Sur votre dernier point, je m’exprime en mon nom seul, je n’avance pas masqué (homme, 30 ans, analyste financier, si vous voulez plus d’informations sur ma personne je suis ravi de les donner!). je n’ai rien à voir avec le monde de la littérature ou de l’édition, mais, vous l’avez compris, son essai m’a bouleversé (j’en avais achevé la lecture bien avant l’attribution du prix). Et lorsqu’on a aimé un texte et qu’il est critiqué, le premier réflexe est d’aller vérifier si les critiques sont fondées. Et savez vous ce que j’ai fait hier soir? Je l’ai parcouru en diagonale, pour essayer d’identifier des passages qui manqueraient de sources. Je n’en ai pas trouvé. Car lorqu’il y a un doute sur un passage de la vie de Delbo, Madame Dunant le reconnait, tout simplement: elle manque d’informations. La rencontre de Delbo avec son mari? 9 lignes (des pages entières dans la bio de 2013).

            Je ne peux pas vous imposer de lire le livre pour vous faire votre propre opinion (ça fait beaucoup 600 pages à lire pour faire avancer un débat avec quelqu’un que vous ne connaissez pas!), mais si un jour vous avez un long voyage en train et du temps devant vous, faîtes le, et écrivez moi un petit mot, je ne doute pas de votre conclusion.

  13. Gerome a dit…

    J’ai entendu dans un entretien de Mme Dunant à France Culture, des interprètations qui m’avaient étonnée, notamment à propos de son éloignement à l’égard des militants du PCF. Outre son amitié avec Henri Lefebvre dont elle a été la collaboratrice, Charlotte Delbo et Madeleine Guilbert, miltante fidèle et pionniére de la sociologie du travail des femmes, étaient des amies très proches.

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    • Caroline a dit…

      je crois qu’en effet en plus il y a certaines interprétations dans cet ouvrage que les grands connaisseurs de charlotte delbo ne cautionnent pas. Mais pour le coup je ne suis pas moi même assez calée sur le sujet pour en juger…

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  14. Nora a dit…

    Je vais commander l’ouvrage de ton amie , le lire et puis bien sur l’avoir à la librairie . Je pense que l’on va en entendre parler de toutes façons .en tous les cas à mon petit niveau je ferais en sorte de communiquer sur le sujet !
    Je me fais piquer régulièrement mes résumés de livres, mais c’est anecdotique ( ce n’est pas un travail de fond ) et du coup ça me flatte !

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  15. Une passante a dit…

    Bon, il se trouve que je suis (par le plus grand des hasards et je n’aurais pas cru parler de cela ici un jour ! :)) proche de ces questions. J’ignore tout de la relation de GD à ce premier ouvrage et m’étonne moi aussi qu’il ne soit pas cité. Il n’en a en tout cas pas besoin tant il est connu et tant il fait référence dans l’univers des recherches sur Delbo… Autrement dit je pense que personne ne peut feindre de l’ignorer et il ne sera pas oublié de si tôt.
    En revanche je sais la rigueur intellectuelle de l’auteur et le temps consacré à ses recherches. De ce point de vue je trouve fort, dans tous les cas, dur, de parler de « plagiat », surtout à propos d’une biographie… Les deux auteurs ont sans aucun doute toutes les deux travaillé à partir des mêmes archives de Delbo, qui ne sont pas très vastes… De plus, dans le large domaine des études littéraires et théâtrales, il n’est pas d’usage, lorsque l’ouvrage ne se présente pas officiellement comme universitaire, de proposer une bibliographie (d’ailleurs il n’y en a pas dans celui-ci, elle n’a donc pas volontairement omis le texte) ni d’ailleurs d’informer les auteurs des ouvrages précédemment rédigés, surtout si ce que l’on se propose d’écrire se pose « contre » ce qui a été écrit auparavant, ce qui me semble être le cas à la lecture des commentaires précédents.
    Après bien évidemment je peux comprendre que l’on se sente volé de quelque chose, mais les études biographiques sont justement des histoires de point de vue, c’est plutôt bien pour Delbo au final, qui est celle qui doit être à l’honneur dans tout cela 🙂
    Voilà, je ne défends aucun parti pris, hein ! Je ne saurais m’avancer davantage car je ne suis pas spécialiste de ces deux ouvrages, mais je voulais simplement apporter quelques précisions, ce sont des questions si difficiles…
    Belle journée !

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    • Caroline a dit…

      vous noterez que je ne parle pas de plagiat 🙂 Simplement, certaines informations du livre de VG et PG n’existent nulle part ailleurs. La moindre des choses eut été quand même de préciser d’où elle les tenait. Le livre de VG et PG a une biblio de plusieurs pages…

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      • Une passante a dit…

        Pardon en effet j’avais mal lu, je vous prie de m’excuser !
        En revanche les archives Delbo sont entrées à la BnF il y a deux ou trois ans il me semble, quasi tout ce qui existait a alors été rendu accessible aux chercheurs, ceci explique sans doute cela aussi…
        Mais je lirai avec attention les deux ouvrages, c’est dans tous les cas un bonheur de voir que cette grande figure de femme est remise dans la lumière 🙂
        Bonne soirée !

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        • DOMINIQUE a dit…

          Une Passante : il y a des bibliographies, ou des remerciements, dans plein de romans non universitaires. J’ai en tête Carole Martinez ou Amin Maalouf, mais il y a en beaucoup d’autres qui mentionnent les ouvrages consultés, notamment pour des romans relatant des faits historiques.
          Ce qui permet, d’ailleurs, d’approfondir le sujet si on le désire.

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          • Une passante a dit…

            Bonsoir Dominique,
            Oui bien entendu, pardon si je m’exprime mal : je veux simplement dire qu’elle n’est pas tenue de le faire (bien que cela aurait été pus correct, nous sommes absolument d’accord) ! Et comme je le disais ensuite, les archives Delbo ont depuis été déposées à la BnF et ce qui rend beaucoup d’informations jusqu’alors confidentielles publiques…
            Mais encore une fois je ne voulais pas défendre à tout prix le nouveau livre, que je n’ai pas encore lu d’ailleurs, mais seulement préciser les circonstances autour de ces archives et de ce type d’ouvrage ! 🙂

          • DOMINIQUE a dit…

            Une Passante : en fait, vous avez voulu dire que seuls les ouvrages universitaires sont tenus de mentionner une bibliographie. J’aurais pu m’en douter !

  16. ana100 a dit…

    Alors je plaide coupable, j’utilise parfois dans la conversation des expressions tirées de ce blog. A ma décharge, je cite toujours ma source en commençant ma phrase par  » comme dirait ma copine Caroline » (alors que bien entendu on ne se connait point. Mais parfois j’ai l’impression que c’est tout comme).

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    • Caroline a dit…

      je ne parlais pas du tout des conversations orales hein ! je parlais de certaines blogueuses ayant pignon sur rue et ne se gênant pas pour « s’inspirer » de ce que font les autres 🙂 (et je le répète, ça n’est pas bien grave)

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  17. Visiteuse a dit…

    Je ne savais pas qu’un chercheur, auteur était propriétaire de son sujet.
    Vite ! un autodafé en Place de Grève …
    Cela leur apprendra à ces profiteurs/pilleurs de se prendre pour des « passeurs » de connaissances sans y être autorisés par la Haute Autorité éminemment Compétente.
    Sinon, pour mettre au chômage les écrivains, les historiens, les exégètes, les universitaires et les critiques littéraires, allons simplement puiser à la source : Charlotte DELBOT par Charlotte DELBOT.

    Libéralement Vôtre.

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  18. Mel (une autre) a dit…

    S’il s’avère qu’il y a plagiat, ce qui j’espère n’est pas le cas, ce serait effectivement consternant (mais pas une première, hélas). Je trouve dommage que les bibliographies ne soient pas toujours d’usage dans ce cas, pour moi cela va de soi de citer ses sources pour un travail de cet ordre. En ce qui me concerne, et même si je ne l’ai pas encore lu (shame on me je sais), j’avais acheté la bio de Violaine Gelly et Paul Gradvohl sur tes conseils, tu me donnes envie de m’y plonger séance tenante !

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  19. isacoolpix a dit…

    ah les cons! (désolée, commentaire stérile, mais à la hauteur de l’attitude des pâles imitateurs et « détourneurs » d’idées, de looks, de lieux de vacances… bref, respect aux vrais auteurs, et longue vie à leur bel ouvrage….y a bien longtemps que les prix ne récompensent plus seulement le talent d’ailleurs…. et merci à toi Caro de t’indigner!

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  20. Féline a dit…

    bonsoir, je trouve ce post un peu too much dans la façon d’attaquer cet auteur et de faire la morale aux blogueuses qui s’inspireraient un peu trop de ce qu’il se passe ici ou ailleurs… ce n’est que mon avis bien sûr

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    • Caroline a dit…

      Alors 1) je n’attaque pas l’auteur, je ne parle pas de plagiat, je ne l’attaque pas ad nominem et 2) je pense avoir quand même le droit d’émettre un avis quant à la façon dont certain(es) parfois s’approprient certaines choses. Ce n’est que mon avis bien sûr 🙂

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  21. Lilylit a dit…

    Je me souviens qu’avant même que le livre paraisse chez Fayard, quand j’étais en stage là-bas, l’éditrice qui portait le projet était complètement passionnée par ce sujet, d’ailleurs elle m’avait appris qui était Charlotte Delbo. Au-delà de ce cas précis, je suis intriguée par la multiplication des « doublons », plusieurs livres sur le même sujet parus presque en même temps. Par exemple les deux sur l’affaire Pauline Dubuisson (« Je vous écris dans le noir »/ »La petite femelle »), les deux sur le clan hippie de Charles Manson (« The Girls »/ »California Girls »)… J’ai toujours un peu de mal à croire aux coïncidences.

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  22. Sandrine - 40andsowhat a dit…

    Toujours très délicat ces histoires de plagiat… mais comme je te comprends et comme cela m’aurait énervé. Pour avoir écrit une biographie (chez Lattès), il est vrai que je me suis inspirée et que j’ai lu évidemment tout ce qui touchait à la personne sur laquelle j’écrivais, mais non seulement j’ai rédigé quelque chose de totalement différent dans le style et l’esprit, et j’ai cité toutes mes sources. Cela me semble normal.

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  23. Steph2Lyon a dit…

    Commandé !
    J’avais loupé le précédent article sur le sujet mais celui-ci m’a donné très envie de lire cette biographie (la « première »).
    C’est fait et j’ai hâte de me plonger dedans.

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  24. Anne–So Catherine a dit…

    Il y a un truc que je ne saisis pas bien: il semblerait que les archives de Delbo soient entrées à la BNF il y a environ 3 ans ce qui donne toute latitude aux chercheurs pour les consulter et écrire sur le sujet, ce qui ne saurait être considéré comme une forme de «pillage» ( ce terme a été employé dans certains articles ). Si on part du postulat qu’un sujet ou un objet d’étude n’appartient pas à ses chercheurs, pourquoi un essai sorti « avant » celui qui a reçu un prix devrait-il être considéré comme forcément « la » référence qu’il serait obligatoire de mentionner?
    J’avoue ne pas bien saisir pourquoi une telle polémique, il y a peut être un truc qui m’ échappe ? Ou bien?

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  25. Miss Blabla a dit…

    J’avoue que j’ai repris le principe de tes minutes par minutes quelques fois sur mon blog mais il est vrai que j’ai dû dire que ça venait de toi uniquement la première fois et pas les suivantes… C’est comme les images, j’évite de prendre celles des autres ou alors je cite… enfin, j’essaye de le faire systématiquement…
    Si j’ai pu faire quelque chose de mal, je m’en excuse auprès de mes victimes…
    Parfois, on agit mal sans le vouloir mais c’est vrai que c’est plus facile de le faire dans un blog que pour un livre où l’inadvertance est moins aisée à justifier et moins crédible !

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  26. Rodrigo a dit…

    Chère Caroline, je vous avoue être profondément choqué par votre article, et je peux vous l’exprimer d’autant plus librement que j’ai lu l’oeuvre de Violaine Gelly et de Paul Gradvohl, dès sa sortie il y a trois ans, et l’ai trouvée fort intéressante et bien écrite. Il ne s’agit donc en aucun cas d’opposer une oeuvre contre une autre, mais, ayant également lu l’essai de Madame Dunant, je me dois d’être parfaitement clair: il ne doit y avoir aucun soupçon de plagiat, et toute personne ayant lu les deux oeuvres ne peut qu’être d’accord.

    Il ne s’agit en réalité pas du même type d’essai: celui de 2013 est une biographie, extremement détaillée, fort bien documentée, ou les faits sont décrits dans les moindres détails, avec de très fréquentes références aux textes de Delbo. Celui de 2016 est en réalité un autre objet littéraire: l’auteur clame son admiration pour l’entreprise littéraire de Delbo,et décrit la manière dont cette dernière fait surgir « le miracle de la littérature » pour revenir à la vie, dans la vie: c’est la « vie retrouvée ». Il s’agit bien plus de l’hommage d’une écrivain, à une autre, même si bien entendu le fil rouge est la vie de Charlotte. Pour nourrir le récit de cette vie, Ghislaine Dunant a voyagé, rencontré les survivants de cette époque, et bien evidemment consulté les archives de Delbo, accessibles au grand public depuis 2013. A chaque information donnée, elle en précise la source, dans le texte.

    Donc non, il n’y a eu aucun pillage (il existe d’ailleurs des passages de la vie de Delbo, où Ghislaine Dunant reconnaît manquer d’informations, là où la biographie de 2013 donne moult détails).
    J’ai été bouleversé par l’essai de Ghislaine Dunant, mais je recommende vivement la lecture des deux, qui selon moi se complètent.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Je ferai le parallèle, avec les deux livres écrits sur Pauline Dubuisson. Je suis en train de finir « la petite femelle » de Jaenada, qui décortique les procès-verbaux, les archives, etc… pour reconstruire la vraie personnalité de Pauline. Un autre livre, « Pauline Dubuisson » de Jean-Luc Seigle, paru la même année, utilise un tout autre angle : celui de la confession qu’aurait pu écrire Pauline. On a là un peu (je n’ai pas lu l’ouvrage de Seigle, juste des extraits) le schéma que vous décrivez : des angles totalement différents pour éclairer une personnalité.
      Ce qui est toujours troublant, c’est la simultanéité des parutions. Quant aux références bibliographiques, je pense qu’en effet G. Dunant aurait pu faire un petit effort pour citer ses sources, ne serait-ce que pour guider le lecteur qui voudrait approfondir le sujet.

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      • Rodrigo a dit…

        Votre comparaison avec Pauline Dubuisson est pertinente en effet. Quant à la simultanéité des parutions, plus de 3 années se sont tout de même écoulées, ce n’est pas rien! Mais effectivement, ce sont les seules en plus de 30 ans, donc cela retient l’attention.

        Je me dois d’insister sur les sources: il n’y a certes pas de bibliographie formelle, mais toutes les sources sont mentionnées dans le corps du texte, de manière systématique. J’enjoins donc chacun à la plus grande retenue dans l’emploi des mots (« plagiat », « pillage »), car nul ne peut refermer ce livre sans reconnaître le considérable travail de recherche effectué par l’auteur, et l’honneteté totale dont elle fait preuve lorsqu’elle n’a pu faire vérifier un fait.
        Et par ailleurs, je ne peux que conseiller cet objet littéraire qui rend la passion de Charlotte Delbo pour la vie communicative.

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  27. Rodrigo a dit…

    Le plus choquant dans tous ces commentaires est bien entendu la tribune de Violaine Gelly elle même. Elle devrait, me semble t-il, se réjouir de ce que l’objet de son admiration soit ainsi mis en avant avec l’attribution de ce prix.

    A l’inverse, tout ceci apparaît comme une banale histoire de jalousie: tout se passe comme si son ouvrage de 2013 faisait désormais office de référence absolue, et que toute oeuvre oubliée à sa suite était nécessairement un plagiat.
    Il paraît évident que Violaine Gelly n’a pas lu l’oeuvre de Ghislaine Dunant. Sans quoi, elle n’aurait pas pu se rendre coupable d’une grossière erreur d’interprétation, et ce dès les premières lignes de sa tribune. Madame Gelly écrit :

     » Trente-et-un ans après sa mort, Charlotte Delbo est toujours vivante: mardi, le prix Femina a récompensé l’essai que lui consacre Ghislaine Dunant, «Charlotte Delbo, une vie retrouvée», paru chez Grasset. Retrouvée? Quand l’avait-on perdue? Depuis sa mort en 1985, ses éditeurs Minuit et Berg international continuent d’éditer et de vendre l’œuvre de cette écrivaine, résistante, déportée, saluée comme l’égale au féminin d’un Primo Levi. »

    Il ne faut pas être allé très loin dans le livre de Ghislaine Dunant pour comprendre que le titre fait bien sûr référence à la renaissance par la lecture, que ceci est le thème central du livre, et qu’il sera dévelopé tout au long des 600 pages – c’est en quoi cette oeuvre se distingue d’une biographie classique.
    A aucun moment ne prétend elle être celle qui a « retrouvé » Charlotte Delbo.

    Cette erreur décrédibilise totalement le propos de Madame Gelly, ce qui est fâcheux, car, je le repète, son propre ouvrage est largement digne d’intérêt.

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    • Dom a dit…

       » Et que toute œuvre oubliée à sa suite était nécessairement un plagiat ».. Joli…
      Bon, le positif dans cette polémique pour ceux qui comme moi ne connaissaient ni la vie ni l’œuvre de Charlotte Delbo, c’est d’avoir très envie de la lire.

      Répondre
  28. Lily a dit…

    Chaque plagiat du travail des autres est tout simplement à pleurer.
    Tant que ces pratiques dureront, l’honnêteté intellectuelles des auteur(e)s fricotant avec la bassesse, les lecteurs auront
    de plus en plus de mal à s’intéresser à la littérature contemporaine; c’est donc un choc pour les victimes, un manque à gagner pour les éditeurs, un doute à jamais fiché dans l’esprit des amoureux des livres.

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    • Rodrigo a dit…

      Je suis bien d’accord avec vous, mais de grâce, ne portez pas de jugement hâtif. Il n’y a aucun plagiat dans ce cas précis, simplement un sujet commun, ce qui est tout de même autorisé!

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      • DOMINIQUE a dit…

        Le plagiat n’a rien à voir : il faudrait au moins une similitude. Elle y est par le sujet lui-même, Charlotte Delbo, mais pas, d’après ce que dit Rodrigo et je le crois, par le traitement du sujet.
        Si tous les auteurs de biographies de Napoléon devaient parler de plagiat…
        Si je fais la biographie du canard (il a 7 ans et a affronté 7 noëls avec stoïcisme) de mon jardin, c’est sûr que personne ne viendrait me plagier. Par contre, il est normal et salutaire que plusieurs auteurs s’intéressent à des personnalités fascinantes, comme celle de C. Delbo, avec une vision différente, des consultations d’archives toujours à interpréter…
        Quoique. Finalement, Gédéon le canard a pas mal de choses intéressantes à dire. Mais un peu répétitives.

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  29. sabinel a dit…

    bonsoir
    celà commence à faire boule de neige voyez le huffington post sinon j’adore vos articles de petites bulles de champagne dans mon quotidien

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  30. Anne–So Catherine a dit…

    Totalement en phase avec le propos de Rodrigo. De plus Si on commence à partir du principe que personne n’aurait le droit de produire essais ou travaux de recherche après la parution d’un ouvrage traitant du sujet, il n’y aurait alors plus de profession de chercheur, d’historien, de biographe etc
    On croit percevoir l’amertume de l’auteur du 1er essai qui voit ensuite l’ouvrage d’une « collègue » primé à la place (?) du sien .Qu’il est triste de se battre pour une question de légitimité qui n’a pas lieu d’être … On peut penser que Caroline a elle aussi manqué de recul dans l’écriture de ce billet, en ce sens que son propos plutôt ambigu , semble essentiellement dicté par l’affect…..
    En tout cas, j’avais lu le 1er livre de V Gelly et P. Gradvohl avec un grand intérêt, je lirai le second .

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  31. catherine a dit…

    La palme d’or dans cette polémique revient à l’un des membres du jury du prix Femina, Mme Mona OZOUF !! sur le site
    https://www.actualitte.com/article/culture-arts-lettres/le-prix-femina-soutient-sa-laureate-critiquee-pour-une-biographie-sans-sources/67750.
    « aucun livre n’est obligé de donner ses références, juge Mona Ozouf « ! C’est une belle morale intellectuelle pour un membre de jury littéraire! Une négation de la notion de propriété intellectuelle.
    Mme Ozouf et ces vieux éléphants devraient laisser un peu de place à la jeunesse.
    Espérons que les menaces ridicules n’entameront pas la liberté d’expression de Violaine Gelly.
    Merci pour votre article et vos propos qui offrent un regard juste sur cette malhonnêteté déplorable.

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    • Madame H a dit…

      Sur le fond, Mona Ouzouf a évidemment raison, lorsqu’elle indique qu’aucun livre en dehors du strict cadre universitaire, n’est tenu de citer une bibliographie … Sur la forme, il y a l’élégance de faire une mention, ne serait-ce que qu’une petite note de bas de page, aux travaux de ceux qui vous ont précédés, même si les éléments biographiques sont désormais archivés dans le domaine public. Certes, un sujet n’appartient à personne, mais lorsqu’il est partagé par d’autres, autant le dire … C’est d’ailleurs ce que fait Philippe Jaenada dans la petite femelle : il cite les précédents biographes de Pauline Dubuisson, pour critiquer leur travail la plupart du temps, mais il les cite …
      Dans « l’affaire » Delbo, il n’y a donc pas plagiat en effet, d’autant moins si l’angle d’attaque du sujet est très différent, mais il y a inélégance à tout le moins …

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      • DOMINIQUE a dit…

        Si l’on ne s’intéresse, dans cette histoire, qu’à la bibliographie, par exemple Jaenada (j’ai son livre à 10 cm de moi, je l’ai presque fini) : il y a une bibliographie de deux pages à la fin, dont le livre de JL Seigle sur le même sujet, paru la même année que le sien.
        Une bibliographie sert aussi, comme je l’ai dit plus haut, à guider le lecteur intéressé vers d’autres ouvrages.
        Après, comme tu le dis, Madame H, c’est une question d’élégance !

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        • Caroline a dit…

          Je tiens à rappeler que je ne parle pas de plagiat, je parle d’inélégance et de malhonnêteté intellectuelle. Chacun a le droit d’avoir sa propre opinion sur le sujet, je conserve la mienne. La tribune de Violaine Gelly dans l’Obs me semble personnellement extrêmement digne et juste et en rien l’expression d’une soit-disant jalousie. Vous parlez des notes de bas de page, c’est une chose. Mais ignorer à ce point un ouvrage de référence sur un sujet pareil, c’est, je trouve, hallucinant. Alors bien sûr, elle n’y était pas obligée et bien évidemment, il n’y aura pas de suite. Mais on est dans un pays où la liberté d’expression a un sens et j’en use. Je n’attaque pas GD ad nominem, je ne l’accuse de rien, j’exprime simplement mon ressenti sur une histoire qui en effet m’affecte, je ne cache rien des liens d’amitié entre Violaine Gelly et moi.

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          • Rodrigo a dit…

            Chère Caroline, je vous cite :
            « il semble que l’auteure se soit inspirée des écrits de Violaine et Paul »,
            « le coucou fait son nid dans celui d’un autre »,
            « si j’avais passé dix ans de ma vie à me consacrer à un sujet comme celui-ci et que je me voyais dépossédée de tout ce travail, je deviendrais hargneuse. »

            Vos mots sont extrêmenent violents, et, pardonnez moi de le dire, dénués de fondement. Le travail de Ghislaine Dunant n’est pas celui d’une biographe, elle n’a cessé de le rappeler lors de ses contacts avec la presse, et lorsqu’elle parle de faits, elle cite les sources en notes de bas de page. A aucun moment n’a t’elle prétendu écrire la première biographie sur Charlotte Delbo, il s’agit, je le rappelle, d’un essai sur le rôle de l’écriture dans le rapport à la vie, au temps, passé et présent.
            Je ne peux que vous inviter à lire cet ouvrage pour vous en convaincre – et constater que Ghislaine Dunant n’a aucune prétention d’exhaustivité factuelle, lorsqu’elle manque d’informations, elle est même d’une désarmante sincérité! J’ai par ailleurs échangé avec Violaine Gelly directement pour lui faire part de mon incompréhension, ce qui n’enlève rien à la qualité de son livre à elle.
            Je ne respecte rien tant que la valeur du travail, du dur labeur, et nul ne conteste le travail considérable, d’une décennie, entrepris par Violaine Gelly et Paul Gradvohl. Mais de grâce, respectons également celui des autres.

          • Rodrigo a dit…

            Quant à la tribune de Madame Gelly, je la trouve assez peu digne au contraire, puisqu’elle démarre en écorchant le titre de l’ouvrage de Madame Dunant, et en basant une partie de son argumentaire sur cette grossière erreur!
            Elle mentionne, dès la première phrase « Charlotte Delbo, UNE Vie Retrouvée », et sous entend que Ghislaine Dunant aurait la prétention de ramener Delbo vers la postérité en « retrouvant » la vie de cette femme.
            Il est important d’être précis et sérieux, car une simple recherche Google permet de voir que l’ouvrage s’appelle en réalité « Charlotte Delbo LA Vie Retrouvée », car il s’agit, comme Ghislaine Dunant n’a de cesse de le rappeler, de traiter du rôle de l’écriture dans le retour à la vie.

            Vous comprenez mieux, je l’espère l’objet de mon indignation – mais, j’insiste sur ce point, je ne cherche pas à polémiquer avec Violaine Gelly, dont l’ouvrage est important dans la « réhabilitation » de Charlotte Delbo comme écrivain de premier plan.

      • catherine a dit…

        « Mme Ozouf a « évidemment » raison »! J’aime beaucoup la nature nuancée de ces propos! Dans ce cas, si nul n’est tenu d’offrir une bibliographie, pourquoi alors s’embêter à mettre des notes en bas de page ??!! qui relèvent tout autant, voire plus, d’un travail de type universitaire. Ces propos sont comiques! Tout auteur sérieux et honnête cite ses sources, tout simplement.

        Répondre
        • Madame H a dit…

          @catherine Ravie de que vous trouviez mes propos comiques, mais sans doute ne savez vous pas lire jusqu’au bout les commentaires des autres et partez vous comme un pet sur une toile cirée (sauf votre respect) puisque je dis exactement la même chose que vous …
          Un peu de calme ne nuirait pas à la portée de vos propos …

          Répondre
  32. Visiteuse a dit…

    Exprimer de saines, justes et désintéressées indignations à bon compte c’est bien.
    Mais s’excuser de ses erreurs et préjugés est noble aussi.
    Ce qui est dommage dans cet épisode de vanité c’est que Charlotte DELBO (sans T) soit utilisée comme un faire valoir alors que le but est de la sortir des oubliettes de l’Histoire.
    Je trouve aussi très inquiétant d’inciter une mise à l’index d’un livre, d’un auteur ou tout sujet apportant la connaissance, à défaut de vérité et que la plupart ici pense que c’est normal.
    C’est ça les « Mutins de Panurge ».
    Pour finir, si C. DELBO a survécu et a pu renaître par la lecture et l’écriture à une époque la plus mortifère de notre histoire, il semble évident aujourd’hui que l’obscurantisme sous toutes ses formes trépigne toujours à nos portes…

    Merci à @Rodrigo pour ce concentré d’intelligence.

    Répondre
    • Anneso a dit…

      Vous n’avez pas tort mais je trouve que,si les auteurs du dernier ouvrage se sont vraiment beaucoup servis des recherches/sources des auteurs de l’ancien,un petit mot aurait été réglo et respectueux.
      Ce n’est pas parce qu’on parle d’un sujet grave qu’on doit en évacuer un autre qui,certes, l’est beaucoup moins,mais qui existe.
      Sinon,on ne peut plus parler de rien,protester de rien qui ne soit aussi grave qu’un génocide ou autres massacres?

      Répondre
      • Rodrigo a dit…

        Anneso vous avez bien sûr raison, mais c’est tout le problème de cette critique, et la raison pour laquelle je m’insurge: RIEN du livre de 2013 n’a été repris, car l’auteure a préféré mener son travail de recherche elle même – et elle cite toutes ses sources! Que faut-il de plus?

        Répondre
    • Caroline a dit…

      visiteuse, heureusement que vous êtes là pour veiller au grain. Montrez moi une phrase qui incite à mettre à l’index ce livre. J’incite ceux qui ne l’ont pas fait à lire celui de Violaine Gelly, c’est encore mon droit, je crois. Je ne saurais par ailleurs que vous inviter à créer votre blog, vous semblez avoir tellement à dire et à écrire, c’est dommage je trouve que votre concentré d’intelligence à vous se perde dans les méandres d’un site fréquenté par des moutons de panurge et écrit par une crétine bourrée de préjugés. Surtout, bon vent, vraiment.

      Répondre
      • Rodrigo a dit…

        Caroline, reconnaissez tout de même que votre condamnation est sans équivoque (votre première phrase parle de « malhonnêteté intellectuelle »), tout cela pour un livre que vous n’avez pas lu, ce que vous ne cherchez pas à cacher du reste.
        Soyons clairs, je suis comme vous, si le travail d’un ami cher était pillé, je monterais également au créneau, en des termes sans doute encore plus excessifs. Il se trouve simplement que nous ne sommes pas dans ce cas de figure, pas un instant, et qu’il faut donc respecter le travail des gens lorsque c’est fait de manière honnête.
        J’ai exprimé mon indignation à Violaine Gelly directement, notamment quant au fait d’avoir écorché le titre de l’ouvrage dans son paragraphe d’introduction, pour ensuite en donner une interprétation erronée (cf mon post de 11h11).

        Répondre
        • Caroline a dit…

          Je ne comprends pas bien, vous attendez quoi de moi exactement ? que je retire mon post ? Je suis désolée, je ne sais pas au nom de qui vous intervenez exactement mais je reste sur mes positions, il y a dans cette histoire un déni de ce qui a déjà été fait qui m’ulcère. Vous avez votre avis, j’ai le mien. J’ai écrit précisément que cela « fleure la malhonnêteté intellectuelle » et j’ai pris soin de ne pas tomber dans l’attaque ad nominem et de ne pas parler de plagiat. Bref, nos avis divergent, c’est ainsi.

          Répondre
          • Rodrigo a dit…

            Qui suis-je? Un lecteur sans prétention, qui a découvert l’existence de Charlotte Delbo grâce à la biographie de votre amie, et qui a depuis dévoré l’ouvrage de Madame Dunant, donc assez bien placé pour pouvoir parler d’éventuelles convergences – et surtout assez objectif car c’est bien la première oeuvre qui m’a amené vers Delbo.

            Qu’est ce que j’attends? Que vous fassiez preuve d’un peu d’objectivité, ou tout du moins de retenue avant d’avoir lu le livre et de pouvoir juger par vous même. Car si, écrire, dans votre troisième paragraphe, que Madame Dunant a « dépossédé » Madame Gelly de son travail, c’est bien de l’attaque ad nominem. Or il se trouve qu’il n’y a aucun pillage, encore une fois, le livre de Madame Dunant reconnaît manquer d’informations à certains moment de la vie de Delbo, là ou la bio de Madame Gelly en contient.

            Je crois en fait que vous vous trompez de cible, car je peux parfaitement comprendre la frustration de Madame Gelly lorsque certains journalistes, lors de la parution de l’ouvrage de Madame Dunant, ont présenté ce livre comme celui qui faisait « découvrir » Charlotte Delbo, omettant de préciser ce qui avait été écrit avant (certains, comme l’article de Libé, parlent en revanche de la bio de 2013 et détaillent les différences). Et là, je me mets à la place de votre amie, qui a du bouillir en ayant l’impression que 10 années de travail avaient été balayées d’un revers de main. Mais enfin, l’auteure n’y est pour rien! Et jamais (du moins dans les interviews que j’ai pu entendre/lire n’a t-elle prétendu être la première à s’y intéresser).

            J’aurais parfaitement compris que les amis de Madame Gelly se mobilisent au moment de la sortie du livre de Madame Dunant pour rappeler l’existence de la bio de 2013, ainsi que d’autres écrits sur la personne de Charlotte Delbo, c’est du reste ce à quoi je m’attendais en voyant le titre de votre article. Mais suggérer que Ghislaine Dunant ait « dépossédé » l’ouvrage de 2013, sans la moindre preuve si ce n’est de dire que l’une est antérieure à l’autre, m’a beaucoup choqué.

          • Caroline a dit…

            j’ai dit qu’elle se « voyait dépossédée » la forme passive est importante, je crois. Maintenant, je souhaiterais franchement cesser le débat, j’ai dit ce que j’avais à dire, vous avez dit ce que vous aviez à dire, je reste sur ma position: le livre de GD aurait du mentionner celui de Violaine Gelly et Paul Gradvohl, c’eut été plus honnête.

  33. DOMINIQUE a dit…

    Résumons : nous avons donc à portée de main deux biographies de Charlotte Delbo, personnage extrêmement touchant et méconnu. Les deux ont un angle différent, les deux sont intéressantes, donc… lisons-les !
    Et longue vie à la mémoire de Charlotte Delbo.

    Répondre
  34. Anneso a dit…

    Bienbienbien.
    Comme j’adore ce genre de livres (Biographies historiques,même si,en général,je m’intéresse plus à l’Histoire avant la Révolution mais bon,pas toujours quand même!)et que cette anecdote gngngngnménervegngngngn ,je vais le télécharger (il est à 13,99 euros en format numérique Kobo),NA!
    (Faut pas me chercher,moi!)

    Répondre
    • Rodrigo a dit…

      Chère Catherine, vous avez parfaitement raison de parler d’obstination: tout ce que je vois depuis 48h me pousse en effet à défendre la probité de Madame Dunant, car le seul argument mis en avant a été : il existait une biographie avant, cette dernière doit donc faire référence, et a forcément été utilisée!! Vous conviendrez que c’est un peu mince..
      Quant à mon objectivité, elle me paraît totale, vous n’aurez pas manqué de le noter, je ne cesse de rappeler que la bio de 2013 m’a fait découvrir Charlotte Delbo.
      Donc je le répète, n’opposons pas ce deux oeuvres, continons à rappeler l’existence de la bio de 2013 (et sa qualité!), mais le procès en malhonnêteté intellectuelle n’a strictement aucun fondement, et doit immédiatement cesser!

      Répondre
  35. Roze a dit…

    Charlotte Delbo n’appartient à personne!
    C’est une déportée politique faisant partie du convoi des 31000 ( ce qui est le numéro du tatouage de ce convoi)
    C’est un convoi de déportées politiques, résistantes contre l’ occupant qui a été envoyé à Auschwitz Birkenau, il y avait dans ce convoi: Marie-Claude Vaillant Couturier, Danielle Casanova et beaucoup d’autres femmes ( elles étaient 230). Charlotte Delbo fait partie de ce convoi, sa particularité était d’être une artiste et d’avoir donné, à travers son art de l’espoir à ses camarades de déportation. D’autres se sont investies pour protéger physiquement leurs camarades.
    La vie Charlotte Delbo est traitée différemment selon les auteurs des livres.
    LAISSEZ DE CÔTÉ VOS ÉGAUX, j’ai lu les deux livres et ils ont une approche différente, désolée pour celles et ceux qui se croient propriétaire de Charlotte Delbo.
    Cette polémique est indigne.

    Répondre

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