J’aime #122

Depuis que je suis abonnée à Netflix, l’un de mes péchés mignons c’est cette série documentaire intitulée « Chefs table ». Chaque épisode retrace, sans voix off, le parcours d’un chef réputé. Hormis quatre portraits dans la déclinaison française, les autres viennent d’un peu partout, de suède, d’Argentine, d’Italie ou encore des Etats-Unis. Et outre les plats qui systématiquement font dangereusement saliver, ce sont surtout les cheminements des hommes et des femmes filmés qui sont passionnants. Certains pourraient être des héros de scénarios, tant leur vocation est née suite à des bouleversements familiaux ou personnels. Et à chaque fois, surtout, bien que très différents les uns des autres, il semble clair que le succès ou tout au moins l’accomplissement est arrivé après qu’ils se soient débarrassés d’une envie de « faire comme », quand ils ont réalisé que la meilleure cuisine qu’ils pourraient faire était nécessairement celle qui leur ressemblait, qui prenait source dans leur substantifique moelle. Bien sûr, ce sont des documentaires, bien sûr il y a de la scénarisation justement. Mais pas tant que cela. Et ce qui vaut pour l’art culinaire vaut sans doute pour tout un chacun. Il n’y a qu’en suivant son désir profond, en travaillant, certes, mais avec élan et non effort, que l’on trace sa voie. Le plus dur étant sans doute de mettre le doigt sur ce désir, sur ce qui ferait s’exclamer ce groupe des années 80, « ça c’est vraiment toi ».

Bref, cette semaine, j’aime…

Chef’s table, donc, avec en tête de ceux que j’ai préférés, Dominique Crenn, Française expatriée à San Francisco, qui en plus d’être d’une stupéfiante beauté me donne envie de mettre des sous de côté tout de suite pour aller goûter à ses plats en forme de poèmes.

Au petit Riche. Pour rester dans la thématique, j’ai eu la chance d’être invitée dans ce restaurant, authentique brasserie parisienne lovée dans le 9è arrondissement de Paris. Un endroit comme il n’en existe plus tellement, qui n’a pas succombé au relooking béton ciré, suspensions et assiettes instagrammables. Ici tout est dans son jus et c’est tant mieux. Le restaurant ressemble un peu à un wagon de l’Orient express, avec une enfilade de boxes qui donnent une atmosphère ouatée et calme. Pas de musique à donf, on peut parler et manger en paix. Le service est impeccable et ce qu’il y a dans les assiettes, parfaitement exécuté. J’avais choisi une salade de lentilles assaisonnée à la perfection, un thon snacké mi-cuit et sa brunoise de fruits et légumes et enfin un gâteau au chocolat, en trop, je n’avais franchement plus assez faim pour le savourer. Tout cela accompagné de vins des pays de Loire, « Au petit riche » s’enorgueillissant de posséder l’une des cartes les plus fournies en la matière sur la place de Paris. A noter aussi qu’au premier étage, plusieurs salons peuvent être privatisés, à partir de six personnes. Je songe déjà à en réserver un pour un anniversaire. Voilà, pour ceux et celles qui chercheraient l’âme de Paris pour un prix très raisonnable compte-tenu de la qualité de la cuisine.

(photos un peu bof mais c’était le soir et sans flash, j’ai fait au mieux)

Les guirlandes lumineuses. J’ai commandé et attends avec impatience celle-ci, mais en gros, vous me collez n’importe quelle guirlande sous le nez et je suis en pamoison. (j’ai hésité une heure entre le Smile, le cactus et le ballon…)

Les médailles d’Adeline Affre. La parfaite idée cadeau, non ? (et je ne dis pas ça parce que mon anniversaire approche à grands pas, évidemment).

41 comments sur “J’aime #122”

  1. claire a dit…

    On s’est fait aussi cette série, à raison d’un épisode chaque soir, au diner et en famille… que des personnalités passionnantes. Nous allons aussi essayer d’aller chez Dominique Crenn puisque nous sommes sur place… Elle est belle et touchante comme une danseuse, un vrai diamant noir !
    Et nous avons eu la chance de rencontrer la famille au complet de Massimo Bottura (meilleur cuisinier mondial 2016) en ballade sur une pyramide maya,. Nous avons échangé avec lui et lui avons dit toute notre admiration… il est tout en gentillesse et charme italien

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  2. Gaelle a dit…

    Merci pour cette découverte gastronomique :-). J’hésite de plus en plus à m’abonner à Netflix, je ne vais pas tarder à succomber ^^. De beaux portraits en perspective !! J’aime beaucoup ces parcours inpirants où « il vaut mieux être soi-même car tous les autres sont déjà pris » !

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  3. Nathalie a dit…

    Dominique Crenn! J’adore! J’aime beaucoup aussi les portraits des français. Adeline Grattard, je ne sais pas si tu l’as déjà vue, cheffe du Yam T’cha à Paris où nous avons prévu d’aller lors de notre « montée » à Paris pour voir notre fille, et que j’adore aussi. Je suis une addict de la série (j’en avais parlé dans un comm à un de tes posts) et récemment ils ont sortis Abstract, the art of design. Voilà! Que de personnes inspirantes. Le seul que je n’ai pas pu regarder jusqu’au bout c’est Alexandre Couillon, pourtant sacré meilleur au monde en 2016.

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  4. Marje a dit…

    Je crains de faire rentrer le loup dans la bergerie en m’abonnant à Netflix ! J’avais aussi envie de voir la série Cooked … De quoi se lécher les babines … Je vais méditer cette phrase « travailler avec élan et non effort » ! 🙂

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  5. mammouth a dit…

    La présentation du plat est certainement poétique.

    La guirlande lumineuse, ça fait pas trop pub de rue, bar ou disco sur les murs d’un salon?

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  6. Blanche neige a dit…

    Je suis abonnée à Netflix mais n’ai pas encore eu le temps de voir ce qu’ils ont en catalogue. Il faut absolument que j’aille voir parce que ces docus me plairaient certainement.
    Les assiettes que tu as prises en photo font saliver. Ça me donne envie de lentilles, à 9h du mat ça craint.

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  7. Valérie a dit…

    Rien à voir avec les thèmes d’aujourd’hui, mais pour faire écho au billet « Présidentielles de comptoir » de la semaine dernière j’ai bien ri (jaune) en découvrant ce petit outil qui permet de calculer le prix de nos piges littéraires selon le « barème » employé pour Pénélope Fillon à la revue des Deux Mondes : https://rinsa.link/ideas/PCG/
    Pfff, grrr, et autres onomatopées…

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  8. Isabelle a dit…

    Oh oui quel bonheur Chef’s Table ! Massimo Bottura reste mon préféré et mon grand, ainsi qu’Adeline Grattard (plus facile étant à Paris) et j’ai vu que la nouvelle saison vient de sortir. En revanche j’ai plus de mal à trouverez films qui me tentent sur Netflix…

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    • Caroline a dit…

      oui j’avoue, niveau films c’est pas tip top, en gros ce qui vaut le coup ce sont les séries originales Netflix (les autres sont souvent en ligne bien après diffusion aux states) et les docus. Le catalogue pour enfants est pas mal non plus. Mais pour avoir réussi à gratter les codes Canal + de mon frère, le catalogue cinéma de Canal est bien plus riche, sans comparaison aucune avec Netflix.

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      • Isabelle a dit…

        Tout à fait (j’ai gratté les codes C+ de mes parents ! 😉 ) bien plus de choix de films chez eux.
        Et désolée pour les fautes de frappe : mon « graal » pas mon grand et « trouver » et pas trouverez… satané téléphone et correction automatique !
        Et sinon, merci pour ces « j’aime » et autres billets que je lis sans forcément commenter !

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  9. Brennignews a dit…

    Ahhhh Adeline Affre, je me suis offert une médaille neutre, pas facile à expliquer mais en gros c’est un cercle comme ceux que tu présentes et dessus un mini cercle siglé AA. Sobre, j’adore. Mais on me demande très souvent la signification de ce AA qui n’est autre que le logo de la marque… Il faut que je trouve un truc un peu mystérieux à raconter !

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  10. Edith (de Savoie !) a dit…

    Merci pour « le petit Riche  » qui est tout ce que j’aime en matière de restauration, même si quand nous allons (bientrop rarement, hélas) à Paris, nous adorons aller chez un des potes de l’école hôtelière de mon mari.

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  11. philomene a dit…

    J’adore l’ambiance de ce restaurant….
    En plus, je crois deviner à l’ombre d’une de tes photos avec qui tu as diné dans ce si joli lieu…

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  12. Jessica a dit…

    Merci pour ce j’aime, j’adore la « leçon » d’authenticité, à méditer, plus difficile qu’il n’y paraît d’être soi-même.
    Dans tous les cas c’est très encourageant.
    Bonne semaine à toutes et tous !

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  13. Julie a dit…

    Travailler avec élan et non effort.

    Merci Caroline, d’avoir su mettre enfin des mots sur ce qui ma manque au travail depuis quelques temps c’est exactement ça!! Quand on met beaucoup d’énergie au boulot mais que l’élan n’est pas naturel, il doit y avoir quelque chose qui coince par rapport au projet… Bon, en se plaçant évidemment dans le contexte très privilégié des personnes qui peuvent « choisir » leur voie, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde, on est d’accord. Mais ça donne vraiment à réfléchir, merci pour ces petits mots déclencheurs.

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    • Caroline a dit…

      je suis tout à fait d’accord, tout le monde n’a pas forcément la possibilité de choisir et de se concentrer sur son désir. C’est toute la limite de ce discours. En même temps, je pense que si l’on insistait dès l’enfance sur cela, sur la nécessité d’identifier ce qui nous correspond, ce qui nous meut, on pourrait sans doute avoir davantage le choix plus tard. Et je crois aussi que cela ne s’applique pas qu’aux boulots « nobles » ou « enrichissants ». Je vais prendre l’exemple du métier de caissière ou caissier, qui est souvent présenté comme un job repoussoir. Au supermarché où je vais, il y a une caissière qui prend manifestement du plaisir à son travail. Je ne dis pas qu’elle n’en a pas marre parfois, hein. Mais elle est souriante, elle a toujours un petit mot, elle essaie toujours de voir si elle peut pas te coller une réduc, etc. Instinctivement, je vais toujours dans sa file et je ne suis pas la seule. et un jour que je lui souhaitais bon courage pour la fin de journée, elle m’a répondu que ça allait, qu’elle aimait bien, en réalité, son travail. Probablement parce qu’elle a réussi à identifier ce qui lui plaisait dans cette activité pourtant répétitive et difficile: le contact avec les autres. Et les autres le lui rendent bien, il y a un vrai respect mutuel, un vrai lien, surtout avec les personnes âgées qui viennent et qui ont sûrement peu de gens avec qui échanger dans la journée. Bref, c’est sans doute un cas un peu à part, mais ça tend à prouver je pense que dans n’importe quelle activité ou presque, on peut déceler quelque chose qui nous donne « envie ». Et que lorsqu’on ne la trouve pas du tout cette envie, c’est peut-être un signe.

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      • Caroline a dit…

        je précise que je n’ai aucun mépris pour le métier de caissière, hein, je prends cette exemple parce que c’est souvent un métier présenté par les parents aux enfants comme étant le truc qu’on fait quand on a pas fait d’études, etc. Et qui est, objectivement, un métier hyper difficile psychologiquement et physiquement.

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        • julie a dit…

          Le cas de la caissière me paraît effectivement très atypique mais je vois ce que tu veux dire, plus que d’atteindre à tout prix des professions intellectuellement supérieures reconnues et prestigieuses, c’est l’adéquation personne/travail qui compte et il n’y a vraiment pas de sot métier. Et c’est effectivement dommage de se trouver enfermé très tôt dans des petites cases, peut être encore plus quand on est un élève qui ne rencontre pas de difficulté particulière à l’école, dans un système où ce sont encore souvent les matières « nobles » (maths, français, etc) qui déterminent l’orientation future, au détriment de l’instinct.

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          • DOMINIQUE a dit…

            Julie : par exemple en pratique, tu te trouves devant 12 armoires bourrées de documents juridiques que tu dois trier, classer, nomenclaturer, consigner, virer les doublons, sans ordinateur. C’est parfaitement emmerdant. Là, pour te donner du courage, tu dois prendre à cœur tout ce que tu peux : remplir une poubelle par jour avec les docs en double, repérer les items importants (va savoir, c’est un peu au pif), prendre ta plus belle écriture pour consigner tout ça, et… ne pas être allergique à la poussière. Finalement, cela t’a donné un goût pour la synthèse, t’a appris à lire en diagonale, à établir des hiérarchies, un tas de trucs qui te servent toute la vie. Tout métier est formateur. Aucun n’est humiliant ni secondaire.

          • DOMINIQUE a dit…

            … et accessoirement apprendre à plier un carton à archives sans même s’en apercevoir. Ceux qui savent comprennent.

    • Dorothée a dit…

      Et bien moi c’est toi que je remercie pour ta transcription d’une phrase qui ne m’avait pas fait tilt! Mais l’énergie déployée lorsque l’élan n’est plus là, ça, ça me parle!

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  14. Fmior03 a dit…

    Le Petit Riche, découvert au hasard de dîner conférence (10 – 12 personnes) d’une association juste curieuse du monde; dans les salons de l’étage, justement… un très bel endroit, effectivement 🙂

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  15. isa a dit…

    Cette évocation du Petit Riche m’a emmenée un….grand nombre d’années en arrière….j’avais 14 ans nous habitions Lille mais mon papa travaillait à Paris .Il nous a emmené manger Au Petit Riche c’est un souvenir inoubliable! Par contre en bonne ado rebelle j’ai refusé qu’on m’aide a mettre mon manteau en partant …ce qui a bien fait rire mes parents!!Le Petit Riche fait partie des anecdotes que mon père adore raconter…

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  16. Guillemette a dit…

    Rha oui, je survalide le Petit Riche ! Ça me redonne des idées pour nos dîners de fête et retrouvailles avec les divers cercles du passé : boulots, prépa, école, etc.
    Merci pour tes j’aime, Caro, merci ! Tu m’ouvres les chakras, je t’en remercie infiniment…

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  17. Reine a dit…

    Ah!! le Petit Riche !!! quand je travaillais dans les Relations Internationales , j’y amenais les correspondants étrangers pour déjeuner (pour dîner, on allait chez Bofinger , puis petite promenade à la Place des Vosges , succès assuré!!!) …..et mon fils y est allé sur mes conseils pour son premier rencard sérieux avec sa chérie….là aussi gros succès….tout y est classe et de qualité…

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  18. et de trois a dit…

    Le Petit Riche est un endroit magnifique. J’ai un souvenir très agréable d’un diner là bas il y a longtemps. Un ami nous avait emmené là bas en nous disant qu’on allait diner Au gros pauvre ! :-))

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  19. marieal a dit…

    en ce moment je mets tellement d’énergie pour bien faire mon boulot que j’ai l’impression de creuser un sillon, au lieu de voler au dessus des difficultés avec l’élan habituel…le pire c’est que ça n’a rien à voir avec mon boulot, j’ai juste envie d’être ailleurs, ne pas honorer tous les rdv pris pour les mois qui viennent, rater toutes les réunions programmées et que cesse cette attente insupportable par le grâce d’un seul coup de fil me disant que mon enfant m’attend quelque part….en attendant je redouble d’énergie et je m’épuise.

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  20. Berengere a dit…

    Hier terrassée par une sinusite j’ai pas pris le temps de lire le billet

    J’hésite aussi entre les guirlandes de la redoute.
    .. en.meme tps je me dis que avc toutes celles que j’ai à la maison si j’en entoure une autour de fil de fer en.lui donnant une forme, ça pourrait le faire ??

    Ces médailles sont magnifiques ! Ça tombe bien …dans 2 semaines c’est mon anniversaire !

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