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Une soirée parfaite chez Lengué

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Il y a des soirées parfaites. Où à peine rassemblées, les quatre convives entament une conversation comme si elles avaient toujours fait ça. Alors même qu'elles ne s'étaient finalement jamais trouvées ensemble. Où il n'est pas besoin de boissons alcoolisées – ou si peu – pour que les rires fusent et qu'une complicité s'installe, naturellement.

Une soirée où certaines confidences finissent par être extirpées, pas si difficilement que les réticences de l'une des compères le laissaient imaginer. Le métier, sans doute ?

Une soirée où non seulement la compagnie est idéale mais où le lieu, choisi par l'une des participantes, épouse très exactement les attentes de chacune.

Cet endroit, Caroline Mignot, du blog Table à découvert, mine indispensable pour qui veut dénicher le bon resto parisien qui va bien, en parle bien mieux que je ne saurais le faire. Comme nous nous en faisions la réflexion ce soir là, il faut du vocabulaire, pour décrire les saveurs. Et des saveurs, il y en eut à foison, chez Lengué, dans cette petite rue de la Parcheminerie, à deux pas du métro Cluny.

Un bar à tapas japonais comme il en existe parait-il des tas au Japon. A mille lieues des restos brochettes/sashimis/sushis tenus la plupart du temps à Paris par des Chinois et non des Japonais, ce qui ne les empêche pas d'être bons parfois mais qui ne s'embarrassent pas toujours de respecter la culture culinaire du pays du Soleil levant.

L'endroit ressemble plus à une cave à vins bien franchouillarde, avec ses murs en pierres apparentes et ses tabourets et tables hautes. Une cave zen, en revanche, parce que le Japon est tout de même bien présent, dans cette déco sobre. A peine arrivées, la maitresse des lieux – beauté incroyable, visage en porcelaine et traits semblant avoir été dessinés au fusain et à laquelle la photo ci après ne rend pas hommage – nous apporte les traditionnelles serviettes chaudes. Sauf qu'en lieu et place de celles en éponge parfois un peu douteuses, vous avez là de délicates étoffes brodées. Et le tout est à l'avenant. Chaque plat est d'une subtilité étonnante. Le riz au champignons pourrait presque être un risotto italien, mais le bouillon dans lequel il a cuit rappelle les soupes miso chères aux Japonais. Le mash de pommes de terre ne serait qu'une bête purée sans les fines lamelles de gingembre qui le relèvent. Les épinards sont quant à eux agrémentés de sésame, une idée géniale que je copierai. Je n'ai pas goûté les palourdes au saké, n'étant pas à proprement parler une fille de la mer, mais S. s'est pâmée. Les sushis au saumon, minuscules et fondants, m'ont donné l'impression que c'étaient les premiers que je goûtais. 

Quant aux desserts, seulement deux choix à la carte, que nous avons partagés: un assortiment de glaces au thé vert et fleurs de cerisiers, enrobés dans une pâte de riz sucrée (tuerie régressive kawai à souhait, qui j'en suis sûre est la douceur préférée d'Hello Kitty) et des mini-pancakes fourrés à la fraise et crème chantilly légère et nuageuse.

C'était, disais-je, une soirée parfaite. A la fin de laquelle nous avons en plus réalisé que le chef, celui-là même qui nous avait régalées, était aussi yummy que ses crevettes grillées (oui, lui, sur la photo, là). Soupir.

Bref, ce sera ma deuxième idée cadeau (ouais je sais je crains, non seulement je suis totalement à la bourre pour ce billet censé vous sauver la mise à la noël mais en plus je conseille un resto parisien, difficile à mettre sous le sapin): invitez celui ou celle que vous aimez dans ce petit resto pas comme les autres.

Bonne journée.

Lengué : 31 rue de la Parcheminerie, 75005 Paris (01.46.33.75.10).  

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Photo ratée d'une beauté parfaite

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Riz aux champignons à tomber

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Mash de pommes de terre au gingembre et soja

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Serviettes chaudes et assiettes trop belles

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sous-verres qu'on en rêve

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Bière parfaite

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épinards au sésame

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tofu grillé dans son bouillon (délicieusement étrange)

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crevettes à croquer (comme le cuisinier)

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Palourdes pas lourdes (mouais, ok)

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sushis mimi-minis

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Dessert d'Hello Kitty

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pancales très yummy yummy

Un grand merci à S, S, and G pour cette soirée… parfaite.

Seul le silence

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Ce sont les vacances et qui dit vacances dit aussi enfants à Lyon pour la semaine. C'est étrange ce silence dans l'appartement, un silence qui n'est étrangement pas le même que celui que je connais le reste du temps. Pourtant, entre 9h et 17h, vacances ou non, je vis un peu comme un moine, pour mon plus grand plaisir je l'avoue, appréciant de sortir pour une interview, un déjeuner ou un rendez-vous, mais me délectant aussi des jours où rien d'autre n'est prévu que de travailler sur mon canapé. Mais ce n'est alors pas ce silence là. Comme si l'arrivée programmée des enfants en fin d'après-midi faisait en soi un peu de bruit, par anticipation. Alors que depuis lundi, une fois le churros parti, je sais que ce calme va régner sans partage jusqu'au soir. C'est à la fois extrêmement reposant et en même temps un peu triste, j'imagine que ça ne passera jamais, cette ambivalence, ce souhait, parfois, de se retrouver seul(s)e intimement lié à ce manque d'eux.

Sinon, en vrac, je voulais vous dire que sur "La taille mannequin c'est démodé", il y a mon billet mensuel. Que vous pouvez aussi lire ce papier que j'ai écrit sur l'infidélité dans Psychologies magazine. Je ne signale pas toujours mes articles mais sachez qu'ils sont systématiquement en ligne un mois après environ après parution (ou peut-être un peu avant). Je prends toujours du plaisir à écrire pour ce journal mais ce papier, tout particulièrement, m'a énormément apporté, les psys que j'ai interrogés étaient passionnant et déculpabilisants. C'est dans ces moments là, quand j'ai la chance d'avoir des interlocuteurs qui m'éclairent, font bouger les lignes de ma propre pensée, de mon système de valeurs, que je réalise à quel point j'aime mon métier.

Pour un autre magazine, je vais par ailleurs écrire sur l'homoparentalité. Si parmi vous il y a des couples élevant un ou des enfants dans ce contexte homoparental et qui seraient d'accord pour témoigner de la façon dont cela se passe au sein de la famille plus élargie, des difficultés ou non rencontrées, je suis preneuse. Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet et je ne vais pas réinventer la lune mais j'aimerais justement traiter cet aspect, les relations avec les grands-parents, les cousins, oncles et tantes éventuels, etc.

Voilà, à part ça hier j'ai mangé dans un restaurant japonais un peu chic mais aux saveurs particulières. Ça s'appelle "Yen", c'est juste à côté du Flore, c'est assez cher mais les desserts valent à eux seuls le détour. J'avais toutefois préféré Lengué, dont je vous avais déjà parlé.

(Yen, 22 Rue Saint-Benoît, 75006 Paris)

Cette fois-ci je crois que c'est à peu près tout, billet un peu fourre tout, écrit à une heure assez avancée de la nuit, ceci expliquant probablement cela…

Bonne journée et bonnes vacances à ceux qui en prennent.

Saint Valentin en eau de boudin

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Mardi soir, exceptionnellement, mon amoureux avait décidé de fêter la Saint-Valentin. Pour lui qui excelle en de nombreuses tâches traditionnellement considérées comme féminines (lessives, ménage, etc) mais qui est consternant d'hésitation quand il s'agit d'organiser quoi que ce soit, avoir réservé une baby-sitter ET un restaurant tenait de l'exploit. En soi, donc, c'était un petit événement.

Il m'avait donné rendez-vous au Trocadéro à 19h30, je me suis dit qu'on allait au théâtre de Chaillot.

Sur le trajet, je regardais défiler les toits de Paris par la fenêtre du métro aérien, Marvin Gaye dans les écouteurs. Quand la tour Eiffel s'est mise à pailleter, mon coeur a battu plus vite. Y'a-t-il plus merveilleux que de rejoindre son amoureux, en empruntant la ligne 6 à l'heure où Paris s'illumine ?

Et puis je l'ai attendu sur le parvis, entourée de tous ces couples qui s'embrassaient en regardant la seine. Il est arrivé et m'a emmenée…

… à l'aquarium de Paris. (musique du conte de fée qui se casse la gueule)

Pour une visite nocturne spécial Saint-Valentin, avec coupette de champagne et repas au restaurant japonais qui se trouve à l'intérieur.

Je me dois de préciser que je prends des crises d'angoisse à la vue de plus de trois poissons et que la nourriture japonaise, sauf si c'est celle de Lengué, est probablement celle que je goûte le moins. Evidemment, au bout de quinze ans, c'est le type même de choses qu'il est difficile de garder pour soi (les premières années, tu mens effrontément et le pire c'est que tu ne te forces pas, d'ailleurs tu ne sais pas comment ça se fait mais tu aimes les sushis, d'un coup, d'un seul). Hélas, la magie n'opère pas indéfiniment et petit à petit tu retrouves tes esprits et ton aversion pour les sushis. Surtout, comme tu n'es pas exactement le genre à ne pas rabacher les mêmes choses ni à prendre sur toi, ça te semble assez improbable qu'il puisse ignorer que tout ce qui comporte de la feuille d'algue suffit à te donner la nausée.

Donc j'ai fait remarquer que tout de même c'était un peu bizarre, non, de m'emmener dans un endroit plein de crustacés manger du poisson cru ? La bonne nouvelle c'est qu'il ne l'avait pas fait exprès. La mauvaise, c'est qu'il semblait sincèrement découvrir que les aquariums ça n'était pas vraiment ma tasse de thé. Quant au japonais, il est tombé de sa chaise: "mais tu adores les makis !".

A ce moment là je me suis vraiment demandé si je n'étais pas en train de vivre un remake de ce film avec Eddie Mitchel, vous savez, celui dans lequel il joue un pilote qui mène une double vie depuis des années, deux femmes, deux maisons et des enfants des deux côtés.

J'ai préféré en rire, d'autant qu'il y avait tout de même matière, entre la photo kitsch comprise dans le forfait de la soirée avec les requins en toile de fond et l'homme grenouille et son magnum de champagne qui faisait mine de me la casser sur la tête. Tout ça devant un churros hilare me mitraillant. Et le fait est que ce fut une merveilleuse soirée, on a erré de bassin en bassin et mangé des makis qui n'étaient pas si mauvais, tout ça au champagne. Comme une fête foraine, mais en sous-sol, avec une bande sonore digne des films de woody allen.

Bien évidemment, il est désormais acquis que les prochains week-ends, ainsi que les vacances à venir seront organisés exclusivement par mes soins, au risque de me retrouver pour mon anniversaire coincée dans un grand-huit (attraction qui arrive juste avant les aquariums dans la liste des choses que je déteste).

J'ai par ailleurs fait une croix définitive quant à l'éventualité que mon homme, pourtant merveilleux par ailleurs, s'attache à noter quelque part dans un coin de son cerveau tous ces innombrables détails que je m'efforce moi d'engranger (en fait je ne m'efforce même pas, le pire). Non parce que moi par exemple, je connais la liste exacte des aliments qu'il n'aime pas, des endroits qu'il déteste, des parfums qu'il adore, des tenues qui le font grimper au rideaux lorsque je les porte, de ses films préférés, des musiques qui le font pleurer. Je sais qu'il déteste le chocolat kinder mais qu'il adore les mikado, qu'il n'aime pas le chocolat blanc, qu'il abhore les quenelles mais se damne pour des huitres et que d'une manière générale tout ce qui est trop sucré ne l'intéresse pas. Le pire, c'est que je suis certaine qu'il m'aime. Mais décidément, c'est peut-être vrai qu'on n'est pas pareils.

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