Articles par : Caroline

Hippocrate, série magistrale

Vous connaissez mon amour des séries médicales – oui je suis toujours assidument Greys anatomy – et des séries Canal + qui ont réveillé la fiction française. Je me suis donc jetée comme une affamée sur Hippocrate, conçue et réalisée par Thomas Lilti. Et je me suis pris une claque magistrale. C’est écrit, réalisé et joué au cordeau. L’histoire est ingénieuse: dans un hôpital de banlieue parisienne, trois internes bientôt rejoints par un FFI (faisant fonction d’interne) albanais, sont contraints de prendre en charge un service entier d’hôpital en raison de la mise en quarantaine des soignants titulaires, suite au décès suspect d’un malade potentiellement contagieux. L’occasion pour Lilti (et sans doute ses scénaristes mais je n’ai pas trouvé leur nom) de dénoncer sans jamais être lourd l’insuffisance des moyens accordés à l’hôpital public. Peu expérimentés – Alyson par exemple effectue son premier stage d’internat – les jeunes médecins en devenir se trouvent face à des prises de décision qui les dépassent. Tout en goûtant aussi à l’autonomie que la situation particulière leur confère. Il y a d’avantage de l’Urgences que du Greys anatomy dans cette série, dans son côté très âpre et réaliste. On y retrouve aussi l’esprit du film éponyme de Lilti et de Médecin de campagne, son second long métrage, lui aussi très convaincant. Chaque personnage est attachant parce que non binaire, les patients que l’on rencontre épisode après épisode sont brossés pour que l’on souhaite vraiment suivre leur parcours. Surtout, le réalisateur prend le temps. Celui qu’il faut pour décider d’arrêter un massage cardiaque sur une jeune femme dont le coeur ne répond plus, pour poser une perfusion, redresser une personne âgée ou calmer une crise d’épilepsie. « Hâtez-vous lentement », prêche aux internes Jacky Berroyer – formidable -, vieux généraliste à la retraite venu les épauler. Conseil appliqué à la lettre par Thomas Lilti. En lire plus »

Bridget es-tu là ?

Vendredi dernier fut une drôle de journée. Au sens propre du terme. C’est amusant comme parfois la vie se charge de te rappeler qui tu es vraiment. Depuis des mois, je me suis en effet glissée de mon plein gré dans la peau de cette femme très consciencieuse et sérieuse se démenant pour (se) prouver qu’elle est capable de mener à bien un travail scénaristique d’une ampleur pour elle inédite. Avec tout ce que ça implique pour quelqu’un comme moi, qui 1) manquera toujours de confiance en soi et 2) a une tendance naturelle au dilettantisme. Attention, je ne me suis pas « forcée » à travailler comme un chien et cette fougue m’a apporté pas mal de satisfaction, parce qu’elle m’a prouvé que lorsque je m’y mets à 200%, en effet, ça paye. Pas à tous les coups, au bout de dizaines de versions et sans aucune garantie du résultat final, mais ça, j’ai fini par comprendre que c’était l’essence même du boulot de scénariste. En lire plus »

Le Discours et autres emmerdements domestiques

Je crois que nous venons d’entrer dans une phase assez pénible que nous connaissons tous un jour ou l’autre. Je parle de cette série noire électro-ménagère. Lorsque les appareils de la maison te lâchent les uns après les autres, avec une sorte d’accélération comparable à celle des meurtres d’un serial killer, quand ce dernier ne peut plus résister à ses pulsions.

Sauf que forcément, ça serait plus drôle si ça avait commencé par le sèche-cheveux. Mais non, celle qui nous a claqué dans les doigts en premier, il y a deux jours de cela, c’est la chaudière. Très très sympa. Plus de chauffage et plus d’eau chaude. Pile poil au moment où les températures deviennent enfin hivernales. On vit donc à cinq dans la douche du bas, la seule dotée d’un sèche serviettes électrique. Et on regarde le thermomètre perdre deux degrés par jour, avec une sensation d’impuissance assez désagréable. La bonne nouvelle, c’est que c’est réparable. La mauvaise, c’est qu’il faut faire venir la pièce détachée et qu’elle arrivera… mercredi. Cinq jours encore à se les geler, à jouer les bonzes quand il s’agit de passer sous la douche glacée (« j’ai réussi à séparer mon corps de mon esprit », m’a déclaré le churros après s’être lavé hier) (j’y aurais cru s’il n’avait pas eu le teint bleuté des gens en hypothermie). Cinq jours à s’habiller comme des oignons, à puer le rat mouillé (dans une vieille maison, qui dit pas de chauffage, dit humidité) et à s’inventer qu’allumer des bougies peut éventuellement nous faire gagner deux degrés.  En lire plus »

Hier encore, j’avais vingt ans…

Il y a quelques jours, j’avais rendez-vous avec deux productrices dans une rue d’un des arrondissements les plus chics de Paris, entre l’Arc de Triomphe et le Cercle des Armées de Saint-Augustin. De ces endroits que je ne fréquente absolument jamais mais qui pourtant furent, à une époque, le théâtre de ma vie quotidienne. Le hasard a voulu en effet que le bureau de ces productrices se situe exactement en face de la chambre de bonne dans laquelle j’ai vécu deux ans, peut-être un peu moins, alors que je commençais ma première expérience professionnelle à Paris. Je sortais tout juste d’un épisode que je ne qualifiais pas encore de dépression (le gros mot par excellence à cette époque) mais qui m’avait laissée exsangue (enfin, j’aurais bien aimé, mais non, j’avais surtout repris tous les kilos perdus l’année précédente). Convaincue surtout d’avoir été terrassée par une mononucléose (généralement c’est ce qu’on dit aux jeunes femmes qui ont un gros coup de mou à la vingtaine) et qu’avec le temps, les angoisses s’en iraient. Elles se sont d’ailleurs un peu tues, pour rejaillir deux décennies plus tard, nourries et vivifiées par les tonnes de déni que je leur avais donné à manger.  En lire plus »

Banana bread moelleux de ouf

Arrêtez tout ! J’ai dégotté une recette de Banana bread (en français, gâteau à la banane, mais vous avouerez que la version anglaise laisse une plus grande part à la projection dans un diner américain le long de la route 66) qui déchire sa race à un point… Je vous ai déjà parlé du Banana cake de Rita le chat, jusque là inégalé. Mais là je crois que je tiens quelque chose d’encore plus moelleux et savoureux, (apparté: Camille pardon pour ce crime de lèse majesté, mais essaie le, il est vraiment ouf.) (après c’est surtout une question de texture. Grâce à la présence d’un ingrédient secret, celui-ci reste très moelleux et humide longtemps) (enfin je m’engage pas trop sur le « longtemps » compte-tenu de son espérance de vie chez nous).

Dans ce gâteau, il y a donc un ingrédient secret, le buttermilk ou, in French, lait ribot (là aussi y’a quand même pas photo dans le glamour). Buttermilk que vous pouvez fabriquer vous même et ça c’est la très bonne nouvelle, ça vous évitera d’acheter une bouteille que vous ne finirez jamais et dont vous ne saurez jamais non plus si elle est périmée, vu que le lait ribot, c’est de toutes façons déjà caillé. En lire plus »

Le grand bain: plongez !

Ces derniers jours ont été assez compliqués émotionnellement. Il a fallu faire un choix professionnel difficile, dont je vous parlerai peut-être un jour. Pour quelqu’un comme moi, incapable de refuser un soin à 200 balles chez le coiffeur, je vous prie de croire que ça n’a pas été aisé. Mais j’y suis arrivée, sans trop de casse à l’arrivée j’espère, avec néanmoins au fond de moi un petit fond de culpabilité et de tristesse qu’impliquent les renoncements. Bref, semaine un peu compliquée. Mais tadaaaam, un petit billet néanmoins ce matin. En lire plus »

Trois jours à Lisbonne

Alors d’abord, un immense merci pour tous vos commentaires. Beaucoup ont pensé que ce billet précédent était un adieu, ça n’était pas le cas (je l’avais d’ailleurs précisé !) mais on ne va pas se voiler la face, c’est néanmoins peut-être un premier pas vers une transformation de cet espace. Sachant que, gros scoop, je n’ai pas encore trouvé la formule idéale vers laquelle je pourrais aller. J’aime énormément la newsletter de Géraldine et je me dis que ça pourrait être une solution, mais je sais aussi que beaucoup d’entre vous apprécient de se retrouver ici pour échanger. Et j’aime aussi ce retour que vous me faites l’honneur de me faire, sous mes billets. Bref, pas encore d’illumination, mais j’avais envie de partager avec vous ces quelques photos et souvenirs de ce week-end passé à Lisbonne avec mes chères amies. Trois petits jours qui m’ont donné l’impression d’être partie loin et longtemps. Trois petits jours pour mettre à distance la tension de cette cession d’écriture et des dernières corrections avant le tournage. Trois petits jours pour me remettre de ces dernières semaines un peu lourdes en émotions, avec l’hospitalisation de mon père (il se remet, rien de – trop – grave). Trois petits jours pour me rappeler combien ces amitiés sont précieuses (et accessoirement à quel point j’aime la sangria, surtout Blanca). En lire plus »

Transitions

Je discutais récemment avec Géraldine Dormoy lors d’un déjeuner ô combien agréable, de mon rapport actuel au blog, de mon assiduité très relative. Je lui racontais que depuis quelque temps, il m’arrivait quelque chose d’assez inédit dans cette histoire qui dure depuis bientôt 13 ans: la peur de ne plus être très intéressante. Oui, on pourra m’objecter qu’il était temps de réaliser que mes petits problèmes existentiels n’avaient jamais eu une portée universelle. Mais ça que voulez-vous, quand on est dotée d’un narcissisme à tout épreuve, ça prend quelques années.

Plus sérieusement, je n’arrive pas tellement à mettre les mots sur ce que je veux exprimer, mais je me sens un peu comme ces enfants qui n’ont jamais eu de problèmes de timidité et qui soudain, vers l’âge de 10 ans, font la connaissance d’un truc absolument abominable: la gêne. Comme s’ils prenaient conscience d’eux-mêmes et que ça les bridait. En lire plus »

Dix choses sans lesquelles la vie serait quand même moins marrante.

Il y a quelque temps j’avais dressé en storie sur Instagram la liste des choses que si elles n’existaient pas, la vie serait quand même moins marrante. Je ne me souviens plus exactement de ma liste, mais il y a des jours comme ça où pour tout un tas de raisons c’est assez revigorant pour moi de me rappeler que ces choses sont là, à portée de main. Je vous donne mon top dix, n’hésitez pas à me donner le vôtre, ça nourrit cette besace de doudous virtuels. En lire plus »

Deux ou trois choses en passant…

Un petit passage express avant de me plonger dans la lecture quasi finale de quatre épisodes de la série sur laquelle je travaille, pour y traquer les fautes, les incohérences et tout ce qui par la suite pourrait nous revenir dans la figure tel un boomerang, en mode « mais ils les ont trouvés où les scénaristes ? ». Travail un peu ingrat, mais passage obligé avant les séances de lectures comédiens, sans doute ce que j’attends avec le plus d’impatience, cet instant magique ou douloureux, c’est selon, où nos mots sont joués. Le moment de vérité pour certaines lignes de dialogues qui soudain perdront de leur verve ou au contraire prendront leur envol.

Bref, juste pour vous dire, en vrac et pas dans l’ordre, que : En lire plus »