Littérature jeunesse: la chronique de Marje #17

DSC_3941Un immense merci une fois encore pour vos commentaires sous le billet précédent, c’était passionnant, fin, nuancé… Je le dis et le redis, cet espace est précieux et riche de vous. Et en parlant de vous, il y a parmi les belles âmes qui me lisent, Marje, qui nous offre sa 17ème chronique de livres pour enfants et adolescents. Je lui décerne la palme de la patience tant ça fait un moment que je suis censée vous la proposer, mais vous n’ignorez pas que la ponctualité et moi ça fait douze. Sans plus de préambule, donc, je laisse la parole à Marje, qui s’est je crois rendue disponible aujourd’hui pour vous répondre. Encore merci à elle… (la chronique est téléchargeable en format PDF ici: chron17) En lire plus »

L’âge de déraison

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Ce matin, sur le chemin de l’école, je regardais Rose et les trois copines que nous avions rattrapées. Les quatre donzelles caracolaient en tête, le menton fier et le verbe haut, la queue de cheval en étendard, se balançant au rythme de leur pas décidé. On n’entendait que leurs rires stridents et la somme de leurs énergies aurait pu je pense remplacer l’éclairage municipal en ce matin pourtant bien gris.

Peu de temps avant, nous devisions avec Rose sur ce qu’elle ferait plus tard. « Je ne sais pas maman, il y a tellement de choses que j’aime: dessiner, danser, sentir le parfum des choses… »

« Il y a tellement de choses que j’aime… » En lire plus »

« Des gens bien », avec l’irrésistible Miou-Miou

Paris Filage de la piece"Des Gens Bien" au theatre Hebertot.

Jeudi dernier, ma copine Zaz m’a emmenée au théâtre voir « Des gens bien ». C’était mon cadeau d’anniversaire (promis ceci est le dernier billet dans lequel j’auto-célèbre ma naissance, je pense que mon narcissisme a été nourri jusqu’à l’année prochaine) et le moins qu’on puisse dire c’est que ce fut un cadeau judicieusement choisi, tant le spectacle m’a plu. Il faut que je vous dise tout d’abord que j’ai un petit problème avec le théâtre. Souffrant d’empathie excessive, j’ai tendance à flipper tout au long de la pièce pour les acteurs. Comme si j’anticipais malgré moi leurs éventuels trous de mémoire. Du coup, je suis rarement complètement sereine et je termine la représentation complètement rincée. J’éprouve à peu près les mêmes symptômes devant un championnat de patinage artistique, une épreuve de gymnastique ou même la nouvelle star. Mais au théâtre, c’est amplifié parce qu’il n’y a même pas le filtre de l’écran et donc la possibilité d’éteindre si la personne se ridiculise. En lire plus »

J’aime #70

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Vendredi soir pour mon anniversaire le churros m’a emmenée dans un endroit totalement magique et complètement prohibitif. La vérité, c’est qu’il savait, certes, qu’il m’invitait dans un lieu d’exception, mais sans non plus mesurer à quel point c’était un lieu d’exception. Grand seigneur, il a retenu un cri de détresse quand le serveur lui a donné la carte avec les prix (on pourrait débattre de la dimension ultra machiste consistant à donner systématiquement la carte sans prix à la femme) (mais dans ce cas précis je ne leur en tiens pas rigueur) (PAS DU TOUT). Bref, vendredi, sur un malentendu ou presque, nous avons dîné au Grand Véfour, l’un des restaurants les plus mythiques de Paris. Nous avions la table Colette, l’une de mes écrivains préférés et tout ce que nous avons goûté semblait avoir été envoyé par chronopost directement depuis le paradis. Je n’ai pas pris de photos, le lieu ne se prête pas trop à la paparazzade du turbot sur son lit d’artichauts, mais voilà, je n’avais jamais encore eu la chance de manger dans un deux étoiles au Michelin, désormais c’est fait et je me demande si ça ne va pas être un peu compliqué de redescendre en gamme, du coup (honnêtement des saveurs aussi subtiles, des produits d’une noblesse incroyable, un service qui te donne l’impression d’être tout simplement unique… ADOPTEZ-MOI GUY MARTIN, quoi !) (par contre du coup, je pense qu’on va garder notre frigo qui fait du givre) (à cause de l’argent).

Allez, sinon, j’aime… En lire plus »

Happy

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Bon, difficile de ne pas mentionner le fait qu’aujourd’hui, pour la énième année consécutive je fête mes 29 ans. Je suis un peu vénère contre la lune et le soleil qui me volent la vedette mais j’ai malgré tout réussi à me distinguer dès potron minet moi aussi. Vers 7h32, mes filles et mon churros (le machin, lui, est parti à l’aube à Verdun pour la journée avec son cours d’histoire) sont arrivés dans ma chambre avec un petit plateau déjeuner, en chantant joyeux anniversaire. C’était parfait, culottes trainant par terre mises à part, on se serait crus dans le blog d’une de ces perfect mom américaines. En lire plus »

Deux jours à Nîmes avec VBreaks…

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Je ne sais pas si vous vous souvenez mais il y a quelques mois nous étions partis avec les enfants à Nîmes, dans le cadre d’une mission commanditée par Voyages-Sncf. Nom de l’opération: VBreaks. Le principe: demander à des blogueurs et blogueuses de partir dans l’une des villes desservies par la compagnie nationale des chemins de fer et en rapporter quelques bribes d’informations pouvant être utiles à d’éventuels aspirants touristes. Je ne connaissais absolument pas Nîmes, où je n’étais allée qu’une fois pour un colloque que j’avais couvert, dans une ancienne vie. C’est peu dire que j’ai craqué pour la région. J’ai bien sûr beaucoup apprécié la ville de Nîmes mais par dessus tout, je suis tombée raide dingue des paysages dans ses environs. Parfois vous êtes dans des canyons qui peuvent évoquer l’Ardèche ou la Corse, parfois le Gard, parfois des routes droites bordées de platanes. Et puis le Pont du Gard, et puis Uzes, et puis ce regret de n’avoir pas eu le temps d’aller jusqu’aux Saintes Maries de la mer, un lieu un peu mythique je crois. Je reviendrai.

Bref, tout ça pour vous dire que de ces 48h en immersion à Nîmes j’ai fait un petit guide, que vous pourrez trouver ici.

 

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Mes dix scènes de cinéma les plus hot

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La dernière fois je discutais avec B. des scènes de film les plus… Je ne trouve pas le mot en français en fait – je rêve en anglais, je vous ai déjà dit ? – dans la langue de Shakespeare, je dirais les scènes qui me turn me on. Mon quelqu’un dirait « qui vous ont le plus émue, au sens large (en gros, émue en bas aussi). Bref, comme je sens que vous aimez bien les listes vous aussi, je me suis dit qu’on pourrait comparer nos moments nutella au cinéma. Le classement n’en est pas vraiment un, toutes les scènes que je mentionne m’ont donc taquiné le citron ou filé des frissons. En lire plus »

J’aime #69

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Je n’ai pas pensé à la prendre en photo mais j’ai concocté il y a quelques jours une petite salade qui manifestement entre dans le top 5 de ce que je fais de meilleur selon des sources très objectives. Je me dis qu’en cas de panne d’inspiration, cela pourrait vous dépanner. Je la sers dans des petits ramequins, tout de suite ça vous pose une mise en bouche. Donc en gros, par personne: quatre ou cinq crevettes décortiquées et déjà cuites, quelques cubes d’avocat, quelques quartiers de pamplemousse dont vous aurez au préalable enlevé toute la peau (il doit y avoir un terme précis pour cela, mais vous aurez compris qu’il ne faut que la pulpe) et enfin, quelque chose qui croque, là j’ai pris des noix de cajou concassées, mais c’est top aussi avec des cacahuètes. Je mets donc tout ça dans un ramequin, je presse un petit quartier de citron vert dessus, pour que l’avocat ne noircisse pas et aussi pour le goût, je râpe du gingembre frais, je mets une lichette de sauce soja et un peu d’huile de tournesol. Et je garde au frais en filmant. Une tuerie. Je pense que ça marche avec du crabe également.

Voilà, à part ça, démarrons avec un J’aime, parce que rien ne vaut, donc, que le souvenir des belles choses. En lire plus »

Ruminer le bonheur

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Hier, à la faveur d’un cours annulé, j’ai profité de ma grande à l’heure du déjeuner. C’est finalement assez rare de nous retrouver à deux, que ce soit avec elle ou son frère et sa soeur. C’est un sujet de frustration lorsqu’on a plusieurs enfants, une cause récurrente aussi de culpabilité: « est-ce que je donne assez à l’un ou à l’autre, est-ce que j’ai su être là au moment ou il ou elle en avait besoin ? » La réponse est souvent non, hélas, prise que je suis dans mes propres affres, mes deadlines à respecter, l’intendance du quotidien qui bouffe tout. Et puis parfois, une parenthèse qui s’offre alors qu’on ne l’attendait pas et à un moment où on est à même de la saisir (parce que soyons honnête jusqu’au bout, souvent, quand ils me demandent de les externaliser pour cause de prof absent, je refuse, trop de boulot, flemme de préparer un vrai repas, égoïsme, etc). Et donc hier, j’ai cédé, il faut dire que la veille, son rendez-vous chez l’orthopédiste n’avait pas été des plus réjouissants, vous reprendrez bien pour 6 mois de corset, mademoiselle, bref, vous voyez le genre. En lire plus »

De la chaleur humaine

christine

photo : Yulya Shadrinsky

Avec tout ça je n’ai même pas eu le temps de vous raconter ce concert merveilleux de Christine and The Queen. Encore un immense merci à Elodie qui m’a revendu ses places et grâce à qui j’ai pu emmener la chérie écouter cette artiste dont on chante en boucle le premier album depuis des mois maintenant. Avec toute la modération dont je sais faire preuve, je pense que c’était l’un de mes dix concerts préférés de toute ma vie. Et si je n’ai pas non plus un passé de chauffeuse de salle, j’en ai quand même fait pas mal depuis que je roule ma bosse (29 ans). Je ne sais pas trop par quel bout vous en parler, parce que j’ai tout aimé. Sa façon de s’adresser au public, déjà, avec ce qu’il faut d’humour, de chaleur et de finesse. « Soyez qui vous voulez être ce soir, moi j’ai décidé que je serais un petit garçon de 8 ans », a-t-elle commencé, jouant d’emblée sur cette ambiguité de genre dont elle est friande dans ses chansons, sans non plus que ça ressemble à un quelconque fonds de commerce. « On s’en fout d’être beaux, ici, on est tous des freaks », elle a également dit. Retranscrit ici, ça perd de sa force, mais vraiment, sur le moment, j’ai senti une véritable sincérité dans ces mots, un détachement total de ce qu’il est de bon ton de définir comme étant « normal ». Et qu’est-ce que ça fait du bien. En lire plus »