La semaine dernière, juste avant de sombrer dans la gastro, j’ai été invitée à découvrir un lieu que je ne connaissais absolument pas, dans un coin de Paris – ou plutôt de Neuilly d’ailleurs – que je n’avais jamais visité: l’Île de la Jatte. Un endroit qui m’a fait penser à Deauville, avec des maisons cossues à colombages et des rues propres comme des sous neufs. Avant d’être ce restaurant italien à se damner, le café de la Jatte fut un manège à chevaux, puis un garde meuble pour les décors de l’Opéra. Un bâtiment comme je les aime, haut de plafond et surplombé de verrières. Un endroit où l’on s’imagine s’attabler à dix ou quinze autour d’une pasta à l’encre de sèche.
Parfois, souvent, à Paris, un cadre comme celui-ci vaut plus que ce que vous trouvez dans l’assiette. Ici, c’est loin, très loin d’être le cas. Avec mes joyeuses comparses, Audrey, Delphine, Marie et Violette, on s’est pâmées du début jusqu’à la fin. Sans surprise, j’ai descendu plus vite que tout le monde mon Spritz, aussi délicieux que tous ceux sirotés à Venise l’année dernière. Je ne sais pas ce qu’ils mettent exactement dans ce cocktail, mais comme dirait le machin quand il mange mes cookies, « il y a forcément de la drogue quelque part ».
Le chef, italien jusqu’au bout des ongles nous a fait goûter à peu près toute la carte et il a fallu qu’on le menace de rendre l’âme pour qu’il s’arrête avant le douzième plat (ou comment faire un remake de la grande bouffe). Je vais vous épargner la description en détail de chacun des mets dégustés mais un mot tout de même sur la truffe blanche, fil rouge du repas, que nous avons tout d’abord testée sur une pizza (ils sont fous ces Italiens), puis sur des oeufs brouillés (best scrambled eggs EVER) et enfin sur un carpaccio de veau fin comme un hostie (une ?). La première fois que j’avais eu la chance de manger de la truffe, c’était, hasard ou coïncidence, un an jour pour jour auparavant à Turin, râpée sur des pâtes maisons au beurre. Orgasme culinaire. J’ai retrouvé ici les mêmes saveurs et parfums et je déclare officiellement ma flamme à ce caillou aussi cher qu’un diamant. (il eut été plus simple et moins ruineux j’en conviens de raffoler des salsifis).
Les pâtes à l’encre de sèche étaient à pleurer, le risotto parfait et les desserts, mama mia, à faire des bonds de cabri en chantant hosanna au plus haut des cieux. Mention spéciale au tiramisu aux figues et à cette panna cota caramel beurre salé, mes deux préférés, même si la tartelette au mascarpone n’avait pas à rougir non plus. Les poires ? Sais pas, j’ai pas goûté, comme je l’ai dit dans un éclat de rire distingué, au point ou j’en suis, les fruits, là, ça m’intéresse pas (j’étais hilarante après le Spritz).
Violette a pour sa part décrété à la fin qu’elle ne se laverait plus jamais les dents pour garder en bouche toutes ces saveurs (faut toujours qu’elle soit plus drôle que moi, elle m’agace, parfois).
Voilà, c’était un moment drôle et joyeux, avec de belles filles pleines de bagues – surtout Deedee à qui j’ai bien tenté de piquer celle en chat, mais elle a les doigts plus fins que moi, la hyène).
Un immense merci au Café de La Jatte, que je vous recommande donc les yeux fermés, entre amis ou en amoureux, sachant que l’été le jardin doit être merveilleux. Question prix, difficile de vous dire, je pense qu’on nous a sorti le grand jeu mais en gros, les pâtes vont de 16 à 28 euros, les plats, viandes et poissons tournent autour de 30 euros et les desserts entre 8 et 12 euros. Pas donné mais en revanche réellement délicieux, pas comme certains endroits scandaleusement chers, dégueulasses et moyennement aimables dans notre bien aimée capitale. Dans le genre carton rouge, j’en décerne d’ailleurs un au restaurant « Les Pyrénéens », vers Bastille, où la bouffe est correcte sans plus, les vins très bof et l’addition une PLAISANTERIE. Bon week-end, je reviendrai demain vous livrer la deuxième partie des chroniques de Marje, pour les grands et les grandes.
Merci de donner des idées …. mais pour ce week-end après ce billet, ça va être blindé!!! Alors que la Bretagne vient à Paris!
Tu vois, je me disais justement qu’à ton J’aime d’hier il ne manquait que de la bouffe pour atteindre le combo parfait. Ben voilà. De la bouffe qui a l’air de pas mal déchirer pour nous accompagner gentiment jusqu’au week-end!!
Sinon rien à voir, mais ça me fait toujours rigoler cet endroit parce nous qui avons l’humour frais et printanier disons systématiquement l’île de la Chatte. Ouai, on est pas mal cons. Mais on rigole bien.
Cela donne vraiment envie, le lieu est très agréable, c’est vrai.
En passant, unE Hostie (ostie, c’est un peu une ville en Italie, je crois, cela explique la confusion 😉 et raPée, mais quand c’est très bon on a toujours envie d’en rajouter, non ?
Je n’ai jamais bu de spritz … Je vais peut-être faire des infidélités à mon Marsala pour l’apéritif ce soir ? A demain pour la suite de la chronique …
Mon appétit ne s’est pas encore réveillé..mais tes photos donnent vraiment envie..le cadre semble magnifique et les mets…miam miam…. le must pour vous, étant de pouvoir gouter un peu à tout..car moi devant une telle carte..je mettrai trois heures à me décider..je déteste CHOISIR..alors… une multitude de plats à gouter ..le top !!! tes photos sont très belles… 🙂
Ingrid : souvent ce genre de restaurants propose un « menu dégustation », un peu cher sans doute par rapport à la carte, mais on goûte de tout en petites quantités.
C’est l’aventure enchantée gastronomique.
Est-il normal qu’après la lecture de ce billet j’ai l’étrange impression que mon estomac est un gouffre sans fond, sans fin ? Bref là si je m’écoutais je lècherais chaque photo qui l’illustre.
Une hostie ! sans rancune
C’est normal d’avoir envie de pâtes à l’encre de seiche à 9h du matin?
En tous cas je note l’adresse!
Belle journée à tous 🙂
Pour ma part, c’est le risotto qui me fait saliver. or à cette heure ci et après un bon petit dèj’, c’est pas normal…
Et puis big up à la phrase du Machin quand il mange les cookies de maman : « Il y a forcément de la drogue quelque part»!!!
Pour la 1ère fois de ma vie, j’échangerai avec bonheur mon sacro saint petit dej contre un risotto, surtout que je n’ai jamais gouté la truffe blanche !! J’en bave sur mon bureau…
Les pâtes à l’encre de seiche, c’est un truc que je veux gouter à tout prix et j’ai jamais osé. Si je retrouve du boulot et que je sors de cette espèce de dèche un peu relou, je tenterai ton resto !
Tu peux aussi te faire de délicieuses pâtes à l’encre maison. ..un sachet de tagliatelles fraîches. ..qq crevettes ou encornets et des capsules d encre que tu trouves au rayon poisson des supermarchés. ..
Tu peux acheter des pâtes à l’encre de seiche chez « Du bruit dans la cuisine » par exemple… C’est délicieux même si ce ne sont pas des pâtes fraîches…
Toutes les photos me font saliver, je veux vivre et manger en Italie !
Je lis souvent ce genre d’avis sur Le Café de la Jatte mais j’y ai brunché l’année dernière et j’en garde un souvenir plus que mitigé. Le service avait été assez désagréable et la qualité des plats n’égalait pas leur prix.
Il faudrait peut-être que j’y retourne pour un vrai repas pour avoir la chance de me régaler comme toi ? 🙂
J’aime moyen le Café de la Jatte mais une adresse que j’ai découvert cet été : les Bobines ! C’est un resto-ciné qui vient d’ouvrir près de République. Tu manges des tapas gastro trop bons et après, zou, tu vas t’affaler dans un canapé au sous-sol avec ton verre de vin pour aller voir (gratos-compris dans le dîner) un film que tu as raté ou un classique que tu veux revoir ou un film pour enfants. J’adore mais j’adore !
Faire chauffer nos narines à bloc de si bon matin, bravo Caroline! J’ai goûté à mon premier Spritz récemment, c’est très dangereux! Ca se boit comme du petit lait… Dans une autre mesure, un cadre moins grandiose bien-sûr, mais des prix plus abordables pour des mets italiens dé-li-cieux je conseille à celles et ceux à qui tu as donner une irrésistible envie de manger italien, un petit traiteur-restau Italo-sarde dans le 11ème arrondissement : Buona Idea. Je n’ai aucune bille dans ce restau, juste le couple qui a ouvert il y a moins d’un an est hyper sympathique et accueillant… J’espère que je peux laisser un lien vers ce post où j’en parle, sinon je comprendrai qu’il soit effacé! http://wp.me/p3UqyZ-2R
J’adore cet endroit, ça fait longtemps que je n’y suis pas allée et là tu me donnes envie !
Hola, doucement, tu me donnes des envies de cocktail dès 10h30 du matin 😉
Ton billet se deguste du debut à la fin ! Bon sang j ai faim là. ..heureusement finalement qu en clinique on mange tôt ! Oui d ailleurs ds cette super clinique genevoise les repas sont à se damner une fois qu on a passé l épreuve des repas lisses et froids (because mon ope)
Tiens demain quand je rentrerai il faudra que je reboive un Spritz. ..il doit bien rester quelques gouttes d Aperol au fond des bouteilles ramenees de l ile d elbe (après enquête on en trouve sur annecy…ouf !) ! Un spritz c est vrai ca fait rire ! Et tiens la recette est ultra simple
1/3aperol…1/3prosecco ou vin blanc…1/3eau gazeuse…apres tu peux faire 2/3 1/3…et là c est sûr fou rire assuré ! 😉
Bon vendredi
Rien à voir avec la teneur de l’article mais je craque aussi depuis longtemps sur les doigts bagués de Deedee et j’ai presque réussi à recréer son combo, mais il me manque la bague Satellite de son majeur 🙁 dommage c’était presque ma préférée avec la bague chat, que j’attends en trépignant devant ma boite aux lettres…
Bon sinon j’ai faim, il est 11h, je ne te remercie pas 😉
Hello Caro!
Je te lis depuis longtemps, dans l’ombre sans jamais écrire de com’
Je vis à Rome… le Spritz et moi, c’est une grande histoire d’amour 😀
Les ingredients: de l’Aperol (qu’on trouve à présent en France), du Prosecco, des glaçons, un peu d’eau gazeuse et une tranche d’orange…
Bisous
Ca me ferait drôle de manger des pâtes noires…(oui, je sais, extasiez vous sur mes commentaires toujours pertinents et pleins d’esprit ….)
Ah, c’était ma cantine des grands jours à l’époque où le groupe de presse qui m’employait avait ses bureaux dans l’Ile de la Jatte. Après, on a déménagé dans le VIIIe, près de St Philippe du Roule. C’était plus accessible, mais j’ai parfois regretté l’Ile et son ambiance particulière ! 🙂
Euh sans vouloir jouer les pisse-froid, on écrit « encre de seiche », pas « encre de sèche »…
A part ça, les photos sont bien appétissantes… mais ça me donne surtout envie de retourner en Italie 🙂 (L’été dernier, on a passé une semaine dans la région des Marches, où les restaus très bons et très abordables ne manque pas…)
Je dois dire que pour le moment, les seules choses qu’évoquait l’île de la Jatte, c’étaient des tableaux impressionnistes (Seurat, Monet…) et le fait qu’à une époque Nicolas S y avait eu une villa.
Le tiramisu aux figues était fait comment ? (J’ai un fan de figues à la maison). Il y avait de la confiture de figues dedans ? Ou des morceaux de figues fraîches ?
Oui, ES, l’ancre sèche dans les ancriers… et les restaus ne manqueNT pas…
Oups, désolée pour la faute à « manquent » (de l’inconvénient de changer plusieurs fois sa phrase avant de poster, ça finit par donner n’importe quoi 😉 )
Oh oui, on s’emmêle les pinceaux à couper, rajouter, relire et plof on merdoie.
Que celui qui n’a jamais fait ça jette la première pierre !!!
Moi, la figue, c’est dans les parfums que je la préfère…
Je ne suis jamais allée à l’île de la Jatte, elle semble au bout du monde depuis mon lointain nord vingtième, mais, toujours, le nom me fait penser au tableau de Seurat…
Belle fin de semaine à toutes !
ahhhh !! le café de la jatte j’ai eu la chance d’y aller deux fois, repas de fin d’année quand je travaillais chez sisley ( oui on sait soigner ses employés ) très très beau lieu.
Miam miam….ça donne envie ! J’ai jamais mangé de truffes mais ça donne envie ! Les desserts ont l’air d’une TUERIE !!
« Dolce Vita au Café de la Jatte »? Pas pour tout le monde: http://www.rue89.com/2008/04/20/a-neuilly-aussi-des-cuistots-en-greve-pour-leur-regularisation . Ça date de 2008 mais pas sûr que ça ait beaucoup changé. Les coulisses du luxe, c’est plutôt crade. Elles me filent plutôt la gerbe, tes photos…
pour ta gouverne les propriétaires ont changé en 2011 (il faut toujours se renseigner avant de balancer des accusations), accordons leur le bénéfice du doute… (et je ne parlerais pas de « luxe » pour ce resto, on est quand même loin d’un étoilé au michelin et des menus à 150 euros)
Malheureusement, ce genre de pratiques est extrêmement répandu en restauration…l’ancien patron de mon fils a eu de gros ennuis pour le même genre de pratique…
Parce que tu crois qu’il n’y a que dans la resto de luxe qu’on emploie des sans papiers ?
Lire ce récit quasi pantagruélique un jour de gastro… C’est vraiment pas d’bol…
Magnifiques photo qui donnent très très envie.
Les meilleures coquillettes que j’ai mangé de toute ma vie étaient cuisinées à la truffe et au parmesan. Je suis retournée 3 fois en manger dans la même semaine (oui, à cette époque j’étais riche… 30 boules l’assiette de coquillettes faut pouvoir !)
Par contre, je viens de regarder le site, 129 euros le menu de la saint Sylvestre, (bon hors boissons) c’est pas extraordinaire.
Et je suis toujours étonnée par le nombre de personnes, (je ne parle pas particulièrement ici) qui se scandalisent du prix de la bonne nourriture alors qu’ils sont prêts à laisser 500 euros dans un téléphone à la marque à la pomme..La bonne nourriture, c’est cher, c’est tout….
Et puis, si tu ne fais pas que de la cuisine d’assemblage, il faut bien de la main-d’œuvre, rien que pour la préparation. Bon, sincèrement, les « fêtes obligées » m’ennuient, ce sont les jours où je me réfugie dans mon terrier ! Mais un bon restaurant, avec plein de bons produits bien cuisinés, j’en rêve…
En plus oui. Et une bonne brigade, ça coûte cher…eh bien perso, je trouve qu’on dit beaucoup de mal des fêtes obligatoires mais dans ma famille, s’il n’y avait pas ces fêtes et les mariages, on se verrait surtout aux enterrements…alors, le verre à moitié plein, c’est bien !
En voyant le menu de la saint sylvestre, je viens de pousser des cris qui vont probablement alerter mes voisins sur mes activités de la mi journée….
Bravo ! Huuum, je crois que la bonne cuisine est orgasmique !!!
N’est ce pas ? Je suis bien d’accord ! Ceci dit, la seule chose qui me gêne, c’est le « boissons non comprises ».
il eut été plus simple et moins ruineux j’en conviens de raffoler des salsifis » et je suis explosée de rire !
sinon ton repas me fait baver, le risotto et la panna cota caramel beurre salé m’ont achevé, au bas mot !!!!! dommage que je ne sois pas parisienne, d’habitude, j’m en fiche, mais là, ça m’enerve ça m’énerve