13 reasons why…

Ces derniers jours j’ai dévoré comme à peu près 99% des abonnés à Netflix la dernière série mise en ligne par la chaine, à savoir « Thirteen reasons why ». Le pitch: Hannah Baker, 17 ans, s’est suicidée. Mais avant de mettre fin à ses jours, l’adolescente a enregistré sur treize faces de cassettes audio les raisons qui l’ont poussée à commettre l’irréparable. Je ne voudrais pas vous spoiler, donc je n’en dirai pas plus, mais si j’ai trouvé quelques longueurs par moments au scénario, j’ai été à nouveau bluffée par l’ingéniosité de cette création, encore une pépite produite par Netflix, qui sans forcément renouveler le genre, l’enrichit, incontestablement.

Le sujet, en tant que tel, me touche particulièrement. Une de mes cousines chéries s’est supprimée à l’âge de 16 ans (j’en avais 19). Et bien plus tard, l’un de mes plus chers amis a décidé, lui aussi, de partir. Dans un cas comme dans l’autre, point de cassettes, tout juste quelques lettres, sans beaucoup d’explications. Mais cette même douleur pour tous leurs proches. Une peine d’autant plus insidieuse qu’elle est mêlée d’une culpabilité tenace. Des questions auxquelles jamais, jamais, personne ne répond.

A ce titre, 13 reasons why est sans doute l’une des fictions sur le suicide les plus fines que j’ai pu voir, justement parce qu’elle part du principe que cet acte est rarement la conséquence d’une seule et même cause. Que celui ou celle qui en vient à ne plus voir aucune autre issue que la mort a trébuché à plusieurs reprises, a tenté, la plupart du temps, de panser ses blessures, mais que petit à petit, la somme de ces accrocs finit par fragiliser tant et tant l’édifice qu’il n’y a plus rien d’autre à envisager. C’est sans doute ce qui est d’ailleurs le plus insupportable pour ceux qui restent. Comprendre, petit à petit, qu’il n’y a pas de clé, qu’il y en a mille ou aucune.

Bref, 13 reasons why n’est pas vraiment la série la plus joyeuse qui soit, mais elle mérite vraiment d’être vue. Les acteurs y sont formidables de justesse, le ton est rarement larmoyant et le tout est très bien filmé. Il y a quelque chose de Friday Nights lights dans ce lycée, plaque tournante de tous les psychodrames adolescents, quelque chose aussi de Twin Peaks dans cette enquête qui oscille entre passé et présent, qui tourne sur elle même, va et vient, comme le font les pensées des protagonistes.

Bonne journée.

40 comments sur “13 reasons why…”

  1. Nathalie a dit…

    Hier dans mon comm je parlais des nouvelles séries, et paf, voilà 13 reasons why à laquelle je pensais. J’étais certaine que tu nous en parlerais, alors je patientais. Mes ado et moi avons beaucoup aimé !! Quand mon cousin s’est suicidé il y a deux étés, il a fait le tour de la famille et des amis pour dire au revoir, mais personne ne l’a compris. On se dit qu’on aurait pu faire un truc, qu’il s’est agi d’une seconde de trop, et puis, surtout on se dit qu’on ne pouvait sans doute rien changer à sa décision.

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  2. Kat a dit…

    Je suis en train de la regarder, vraiment une très bonne série j’ai du mal à ne pas les regarder d’affilée ! Je vais rentabiliser Netflix avec également la deuxième saison de The get Dow’n…Ça me fait toujours bizarre de regarder des séries avec des ados mais apres tout celle ci est vraiment à destination de tous.

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  3. La semaine d'une gourmette a dit…

    Je me suis une fois rendue compte, horrifiée, que je connaissais, dans mon entourage proche, trois personnes qui s’étaient suicidées (à des intervalles très espacés), et que si j’élargissais le cercle à tous les gens que j’ai cotoyés une fois ou l’autre, on était dans un nombre à 2 chiffres… Je ne sais pas si j’aurai le courage de regarder cette série.

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    • Tell a dit…

      J’habite dans un lotissement depuis 6 ans –
      depuis mon arrivée, 3 suicides dans le quartier
      2 personnes âgées et 1 jeune mère de famille ;
      mais dans les discussions de voisinage, personne n’en parle jamais. Par contre, le sujet de préoccupation se fixe sur les agressions extérieures : 2 vols de TV et ordi , 2 arnaques de services à domicile par des gens du voyage pour l’année. Cela a conduit à une pétition pour l’installation de vidéo surveillance.

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  4. Biduline a dit…

    Oh la la, je n’ai pas Netflix, mais pendant un moment, connaissant ton amour des listes, j’ai cru que tu allais nous énumérer tes 13 reasons… ouf!

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  5. cathclaire a dit…

    J’en suis au 11e épisode.
    C’est vrai que cette série n’est pas vraiment gaie et qu’il y a des longueurs mais cette série est passionnante.

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  6. Jessica a dit…

    Je partage ton avis sur cette série .
    Et puis pour une fois que on ne tombe pas dans le teenage drama, il est plutôt bon de le souligner !
    Mention spéciale à la Maman d’Hanna qui est joué par la Addison Mongomery de Grey’s Anatomy,et qui est incroyable de justesse.

    Dans un autre style, je te conseille BIG LITTLES LIES, que j’ai avalé en un week end, avec un casting 5 etoiles:Nicole Kidman, Reese withserspoon, Laura Dern, Zoé Kravitz et Alexander « Graou » Skarsgard. J’avaie un blocage sur l’amie Nicole Kidman, et j’avoue que son jeu est incroyable dans cette série ! Pareil pour Alexander Skarsgard ! un vrai bijou de 8 épisode réalisé par le génial Jean marc Vallée!

    Bonne journée Caro!

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  7. emmanuelle a dit…

    On n’y pense pas assez (car on culpabilise tellement) mais je crois que dans la suicide (notamment des jeunes personnes) il y a aussi une part d’impulsion et de « réussite ». Ca nous a tous traversé l’esprit, un jour, d’en finir pour voir disparaitre une situation. Certaines personnes portée aussi par une forme de lyrisme et d’exitation, vont plus loin dans leur idée qui n’est pas forcément un projet. Et parfois ça va au bout… D’ou l’absence de lettre ou d’explication. Juste une idée.. qu’on suit…

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  8. sylvie a dit…

    ça donne vraiment envie de s’abonner à netflix, le problème c’est quand trouver le temps de voir tout ça. J’ai canal plus cinéma et j’ai déjà du mal à voir tout ce que je voudrais. Mais je suis comme toi, une fan de séries.

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  9. berengere a dit…

    idem j’ai vraiment beaucoup apprecie ! jeu incroyable de justesse….
    dans un tout autre genre je regarde (mais avec mes filles cette fois ci) Riverdale. ..adaptee d’un comics
    c’est un peu cousu de fil blanc mais ça se laisse regarder….

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  10. Carole Nipette a dit…

    Vu quasiment en binge watching au début des vacances avec ma fille (elle n’a pas regardé quand il y avait des avertissements sur certaines scènes…), j’ai adoré et elle aussi et ce que j’ai vraiment c’est toutes les discussions qu’on a eues ensuite sur plein de sujets notamment le suicide… je lui ai avoué que mon meilleur ami s’était tué et que je n’avais rien vu venir etc… que je lui avais parlé peu de temps avant, qu’on devait se voir le lendemain… comment lui raconter cette histoire plus tôt ? c’était bien de l’aborder suite à la vision de cette série…
    et à la base je suis plus que fan de tout ce qui est teen movie ou teen série…
    tu as commencé American Crime 3 ? je m’y mets demain !

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      • Carole Nipette a dit…

        Elle a 11 ans et demi… je suis consciente que ça peut paraître jeune mais je l’accompagne depuis toujours sur ce qu’on regarde… c’était un souhait de sa part, avant d’accepter je lui ai fait regarder le documentaire qui accompagne la série pour qu’elle comprenne bien le sujet… et quand il y avait un avertissement sur des scènes qui pourraient choquer les plus jeunes, on a fait très attention notamment sur les épisodes de la fin qu’elle n’a pas vu en entier… Elle sait elle-même ce qu’elle peut supporter (elle n’a pas vu la scène de la salle de bains par ex…) et se cache facilement les yeux où se retourne quand elle sent quelque chose qu’elle n’a pas envie de voir… après elle est au collège et sait beaucoup de choses que je ne soupçonne pas 😉

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        • mammouth a dit…

          Merci de ta réponse. Oui, ils apprennent beaucoup de choses à l’école et sur internet. Dès qu’ils ont accès au gsm, je n’ai plus de contrôle sur ce qu’ils visionnent. Et non, je ne suis pas du genre à mettre un contrôle parental sur leur téléphone. Alors j’essaie d’aborder les sujets plus difficiles, disons, histoire d’en discuter si possible.

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  11. Daphné a dit…

    Le concept a l’air passionnant mais j’ai du mal à dégager de vraies soirées pour regarder films ou séries. Du coup, j’essaie de ne regarder que des séries courtes, dont je sais que je pourrai aller au bout.

    On a regardé hier l’épisode final de Broadchurch et j’ai été scotchée par la dernière scène. J’aime cette lenteur des séries anglaises, qui ne cherchent pas à aller vers le sensationnel et explorent la réalité quotidienne.

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  12. MarieG a dit…

    Ai vu la série il y a quelques jours, beaucoup aimé (quoique vu les circonstances « aimé » ne soit pas le mot adéquat). Réaliste, révoltant, questionnant et aussi transposable puisque le harcèlement peut faire d’autres victimes que des ados.
    Un bémol: j’ai lu qu’une deuxième saison allait peut-être voir le jour, et je me demande si ça en vaudrait la peine.

    Perdu au fil des années plusieurs amis et connaissances par suicide. Chaque fois un tsunami émotionnel, pas tellement sur ce que j’aurais pu faire, mais surtout d’imaginer le degré de souffrance qu’il faut atteindre pour vouloir se supprimer, pour que ce soit la seule issue envisageable. Je crois aussi que juste avant de s’en aller, par exemple dans les 48 heures qui précèdent, lorsqu’ils mettent des affaires en ordre, ou font leurs adieux d’une certaine manière, on ne peut plus faire grand-chose: même si ce sont des êtres chers, ils sont déjà loin, la décision est prise. Le suicide arrive rarement sur un coup de tête; c’est plutôt l’aboutissement d’un long processus, un constat qu’on ne peut plus vivre.

    Et cet après-midi, je vais aux obsèques d’un ami qui s’en est allé par sa propre volonté, suicide assisté. Un homme brillant, combatif, imaginatif, mais son Parkinson gagnait inexorablement du terrain. Il avait 69 ans et ne supportait pas l’idée de se voir dépérir. Voilà une forme de mort volontaire que l’on comprend mieux.

    Belle journée

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    • DOMINIQUE a dit…

      Bon courage, MarieG, pour cet après-midi. Je suis tout à fait d’accord avec ton analyse du suicide, et je ne regarderai sous aucun prétexte cette série.

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  13. fadila a dit…

    Coucou Caro

    Cette série est sur ma liste, une fois que j’aurais fini la saison 2 de LOVE, bien meilleure que la première.
    J’espère que tu auras l’occasion de voir The night of que j’ai beaucoup aimé et qui je pense devrait te plaire.

    Belle journée

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  14. Smouik a dit…

    J’entends très bien l’aspect réussi d’un point de vue artistique de la série mais je ne la regarderai pas. L’idée qu’on prépare la culpabilisation des personnes concernées par sa souffrance me dérange au plus haut point. C’est une fiction, d’accord, elle est bien faite, d’accord. Mais il y a, sous-jacente, cette préméditation vengeresse et démultipliée que je trouve affreuse…

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    • DOMINIQUE a dit…

      Un peu gourde, je n’avais pas compris, avec les 13 cassettes, l’histoire de la vengeance. C’est quand même glauque, je trouve. Déjà que même sans cassette l’entourage se sent inévitablement coupable de n’avoir pas pu éviter ce geste.
      Lu un article du Telegraph, qui alerte justement sur le risque que présente une telle série, notamment auprès des ados.

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      • Caroline a dit…

        Il faut dire qu’en l’occurrence, l’héroïne ne se suicide pas « par hasard ». Et il ne s’agit pas à proprement parler de vengeance, plus d’une tentative d’expliquer et de dénoncer ce qu’elle a subi.

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        • DOMINIQUE a dit…

          Si je comprends bien, les 13 épisodes montrent que le comportement de chaque destinataire des cassettes a amené la jeune fille à se suicider. Donc, c’est l’addition de ces comportements qui a induit le geste. Le montage est intéressant, en tant que série. Que je préfèrerais appliqué à un autre thème qu’un suicide d’adolescente !

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          • Caroline a dit…

            oui c’est ça. Et c’est en fait une série assez fine sur l’adolescence justement, sur les tourments que cette période engendre, sur la façon dont on vit à cet âge là le regard des autres, la solitude, etc. Je n’y ai pas vu du tout une pub pour le suicide. Surtout, le suicide est la première cause de mortalité chez les moins de 18 ans (ou la seconde je sais plus). Donc moi personnellement, je trouve ça plutôt bien qu’on en parle. Mais je comprends aussi les réticences que ça peut provoquer 🙂

          • Smouik a dit…

            Je ne suis probablement pas dans la cible. Je sais que mes enfants (17 et 18 ans) l’ont regardée et on en a parlé, le sujet n’étant en effet pas neutre. Ce qui est important, je pense, est d’échanger avec les jeunes qui la regardent et les laisser exprimer ce qu’ils ressentent.

  15. Frenchie au Canada a dit…

    J’ai vu cette série passer sur Netflix mais je ne suis pas prête pour regarder ça, en ce moment j’ai besoin de légèreté et de choses faciles à regarder. C’est triste de voir dans ton billet et les commentaires combien d’entre nous ont été touchées par ce soucis par contre :/

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  16. Nigelle a dit…

    « Que celui ou celle qui en vient à ne plus voir aucune autre issue que la mort a trébuché à plusieurs reprises, a tenté, la plupart du temps, de panser ses blessures, mais que petit à petit, la somme de ces accrocs finit par fragiliser tant et tant l’édifice qu’il n’y a plus rien d’autre à envisager. »
    C’est juste parfaitement dit…

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  17. GG a dit…

    Je sors de la dépression, ces 2 dernières années l’idée de la mort ne m’a pas quittée. Elle s’impose, ce n’est pas un choix. Juste à un moment il faut que ça s’arrête c’est tout. Des moments là , la famille et les amis ne sont que des entités lointaines et bien-sûr n’ont aucun pouvoir sur l’autre monde dans lequel on glisse. Au mieux on se dit que ça sera mieux pour eux, que c’est impossible de leur faire comprendre cette douceur vers laquelle on tend, enfin. Ma psy m’a appris à reprendre contact avec la vie quand j’étais submergée. C’est tellement intime…Et tellement loin de l’image extérieure que je donne, je le sais. Désolée.

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  18. Laurence a dit…

    Je n’ai pas vu la série, mais j’ai lu hier cette chronique de Monsieur Le Prof sur sa page FB et je vous la livre telle quelle …. désolée pour la taille mais il y a de l’argument qui me semble être entendable 🙂 :

    « 13 reasons why » – la série du moment très à la mode chez les ados qui envoie un message un peu bizarre.

    Ces derniers jours j’ai beaucoup entendu parler de la nouvelle série Netflix « 13 reasons why », et comme l’histoire est intrigante, et qu’elle aborde le harcèlement scolaire (et cyber harcèlement), sujet que j’aimerais bien un jour étudier en classe, je me suis lancé et j’ai commencé à regarder le truc.

    En gros, pour ceux qui n’en ont pas entendu parler, une lycéenne américaine, Hannah Baker, s’est suicidée, mais avant cela, elle s’est enregistré sur des cassettes, afin d’expliquer son geste et surtout de faire comprendre à ceux qui ont sa mort pourquoi ils sont responsables. On suit le personnage de Clay, un de ses amis, qui reçoit ces cassettes, et essaie de comprendre pourquoi il est lui aussi considéré comme responsable.

    Faut avouer, c’est super prenant. Le principe d’avoir en voix off la voix d’une personne décédée fonctionnait déjà super bien dans Desperate Housewives, mais là ça va plus loin, car la voix participe au récit en donnant des ordres via la cassette, un peu à la manière d’un « Saw » psychologique.

    Tout comme le héros, on se demande pourquoi elle s’est suicidée, et pourquoi il est lui-même responsable. Il y a d’autres petits mystères qui donnent envie de connaître la suite, et des messages parfois intéressants sur le sexisme ordinaire ou le harcèlement scolaire.

    Mais… à côté de ça, il y a 2 choses qui me posent problème. D’abord, les personnages sont ultra clichés. Au début, je pensais que c’était un choix scénaristique et qu’au fur et à mesure, les clichés allaient être déconstruits pour ne mener à voir qu’on a tendance à juger les gens trop vite, mais non. On a comme personnage principal le lycéen un peu awkward qui est tout gentil mais n’arrive pas à plaire aux filles, on a le sportif harcèlement et son clan de « jocks » qui fument de la beuh, boivent des bières et jouent à des jeux violents (subtil !!), on a le mec chelou qui prend en photo les filles en se cachant dans les buissons, la fille coincée super couvée par ses parents qui aimerait se détacher de ce carcan, bref, des personnages déjà vus dans toutes les autres séries américaines.

    Bon, en soi, ça, c’est pas grave, mais ça rend la chose très prévisible et assez pénible à regarder. Dans Stranger Things, par exemple, on a aussi le personnage du sportif un peu balourd, mais très vite, ils ont réussi à lui donner une profondeur pour nous montrer qu’il n’était pas QUE ça.

    Ce qui m’a le plus dérangé, c’est le message sous-jacent de la série, que je trouve assez bizarre, voire potentiellement dangereux.

    Hannah enregistre ses cassettes, qu’elle fait écouter à ses bourreaux par delà sa mort. Et, par ce geste, elle obtient sa vengeance : ils comprennent qu’ils sont responsables de sa mort, et se sentent terriblement coupables. Donc, ce faisant, elle réalise le fantasme de beaucoup d’ados : se venger de ceux qui leur font du mal. Mais heu, en vrai, ça n’arrive pas, ça. Quand on est ado et qu’on meurt, ceux à qui on fait le plus de mal, quoi qu’il arrive, c’est aux gens qui nous sont le plus proches.

    J’ai vu sur le net une étude selon laquelle les ados se suicidaient pour 5 grandes raisons : 1) l’impression d’être dans une impasse 2) le besoin d’avoir un peu de contrôle 3) les problèmes relationnels (famille/amour) 4) les problèmes de communication et 5) l’envie de se venger, que ceux qui sont selon eux son responsables de leur malheur se sentent coupables.

    Et du coup, bah cette série montre que le 5ème point peut fonctionner. Je trouve ça hyper malsain.

    Il y a dans cette intrigue une sorte de glorification du suicide : vivante, elle était impuissante, mais là, en se suicidant, BIM, elle les met à terre les salauds qui lui on pourri la vie ! Et j’ai l’impression qu’à aucun moment, on n’offre une véritable alternative.

    Vu que je ne compte pas regarder la suite, j’ai lu la suite de l’intrigue sur le net, donc attention SPOILERS.

    Dès le début, je me suis dit que si c’était une série cliché, elle se suiciderait parce qu’un des sportifs l’a violée, et que le personnage principal n’aurait pas vraiment été là au moment où elle avait besoin d’aide, et elle le mettrait dans le même sac. Bah d’après ce que j’ai lu, c’est PILE ce qui arrive. Du coup, on met sur le même plan le violeur, l’ami pas trop à l’écoute, le mec qui la prenait en photo et la fille qui est sortie avec le mec qu’elle avait en vue. Mouais.

    Puis j’ai lu autre chose qui m’a beaucoup gêné, c’est que la dernière chose qu’elle fait avant de commettre son geste, c’est d’aller voir une sorte d’assistant social du bahut, sorte d’appel à l’aide final, sauf qu’il la jarte à moitié, et donc, ne sachant plus vers qui se tourner, elle se fout en l’air.

    Mais BORDEL, c’est une série pour ados, on leur donne quoi comme message avec une telle scène ? Que ça sert à rien de parler aux adultes, qu’ils ne peuvent pas les aider ?

    Apparemment après le dernier épisode il y a une sorte de mini documentaire, que je vais regarder.

    Bref, voilà, cette série a un énorme engouement (compréhensible, la narration est vraiment bien foutue), mais les personnages sont plats et le message me met vraiment mal à l’aise. Après je dis pas non plus qu’il y aura une vague de suicide suite à cette série, hein, mais bon, ils auraient pu faire quelque chose de tellement plus positif. Après, ça a le mérite de soulever le débat et d’amener à une discussion intéressante, c’est toujours ça.
    Vu que cette série est destinée aux adolescents et qu’il y en a pas mal qui me suivent, je suis curieux d’avoir votre avis émoticône smile

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  19. Carlotta a dit…

    Sujet trop sensible pour moi’, je ne me risquerai pas à la regarder d’autant que comme Laurence je ai lu le avis de M prof et ça a achevé de me convaincre que cette série me dérangerait (et puis je n’en suis qu à la saison 3 de Game of thrones!

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