Il y a une semaine ou deux, je suis allée au restaurant.
Déconne.
Ben
non, même pas je rigole, en plus.
Les astres étaient avec nous, la lune pile
poil en vénus et les marées au bon coefficient. Bref, tous les éléments
étaient favorables et aucun des trois lardons n'était malade. La
baby-sitter était quand à elle disponible ce qui semble être la moindre
des choses pour une baby-sitter sauf qu'il faut savoir qu'une vraie nanny a en général un emploi du temps digne de celui de Rachida
Dati. C'est simple, si c'est une bonne baby-sitter et que tu es du
genre conne ou débutante dans ta vie de maman, tu refiles son nom à tes copines, lesquelles sont bien contentes que la nana se
soit fait la main sur TES enfants plutôt que sur les leurs. Du coup, le
jour où tu en as besoin, la demoiselle t'explique un peu gênée que non, elle
garde déjà les rejetons de tes voisins. Forcément, ça énerve. Et te
pousse à des conduites mesquines, du style augmenter en douce ta perle
rare sans en avertir tes copines pour que celles-ci passent pour des ratoches. Ou la réserver pour tous les samedis
à venir et la décommander au dernier moment si d'aventure finalement tu
ne sors pas.
Le problème c'est qu'en plus d'être très demandée, la baby-sitter, a, hélas, une vie en dehors de la tienne ou de celle de tes amies. Si. En tous cas passé 18 ans. L'âge auquel justement tu commences à faire confiance à un tiers pour surveiller la chair de ta chair. Et super-nanny a d'autant plus une vie sociale que tu l'as grassement enrichie depuis quelques mois et qu'elle peut par conséquent aller faire la fête du string au Baron le samedi soir et te planter bien gentiment devant les Enfants de la télé.
C'est sûr, de toutes façons, le baron, tu n'y rentres pas. Et pour une fois c'est pas une question de taille.
Quoique.
M'enfin voilà, dégoutée, tu as tué la poule aux oeufs d'or. Reste plus qu'à attendre qu'elle ait claqué tout ton blé pour espérer ressortir un jour. Ou qu'elle se fasse plaquer. Ou qu'elle s'engueule avec sa bande.
Bref. Il y a deux semaines, y'avait un créneau, ils étaient en train de faire l'inventaire au Baron et la miss était fauchée. Pan, on a pu aller au restaurant. En plus, nos copains eux aussi étaient tombés sur un jour "avec", et du coup, on n'était même pas seuls. La fête, en somme.
Et donc, on est allés dans un chouette endroit dont j'avais envie de vous causer cinq minutes. Ben non, le billet à l'origine, n'était pas sur les baby-sitter. Sinon tu penses bien que je t'aurais aussi parlé des boulets, celles qui te flinguent ton frigo, qui tchattent sur msn à partir de TON ordinateur et qu'après je me tape des "kikoo lol" de prépubères qui veulent parler du look trop délire des BB Brunes, en pleine rédaction d'articles sur le réchauffement climatique. J'aurais aussi pu lancer un débat sur le tarif horaire des nannys qui, pardonnez-moi, n'a plus rien à voir avec les pauvres 23 francs de l'heure de mon époque et qui, s'il est mérité en cas de crise existentielle de number three couplée à une gastro fulgurante de Grand qui pue, est carrément surestimé quand tout le monde roupille à 20h30.
Je n'évoquerai pas non plus la nécessité de faire un casting approprié, histoire que l'homme ne se déclare pas volontaire avec un peu trop d'empressement pour ramener la demoiselle à 3h du mat à six stations de métro alors même que tu viens de te faire rembarrer quand tu lui as demandé d'aller t'acheter de l'eau qui pique chez l'arabe au coin de la rue.
Mais non, je ne m'étends pas vu que j'ai décidé de me lancer dans la critique gastronomique.
T'inquiète, je serai brève, je sens que j'ai déjà pas mal entamé ton capital concentration.
Nous sommes donc allés Au petit Monsieur, rue Amelot, dans le 11ème, pas loin de la Bastoche.
Cosy, succulent, accueil charmant.
J'en dis plus ? Ok. Le menu de base est à 35 euros avec s'il te plait QUATRE plats, dont des desserts à te taper le cul contre la commode. Mais là où le petit monsieur et accessoirement patron est malin, c'est qu'il propose une carte "anti-crise". Là, ton entrée/plat/dessert te revient à 20 euros et des bananes. Et crois moi, ce qu'il propose en low cost est aussi bon que le reste, je le sais, j'ai testé.
Voilà, en plus tu es servi impeccablement, ce qui change des trois quarts des restos du 11ème où le serveur il confond et croit que c'est toi qui dois le remercier d'avoir bien voulu te laisser une place dans son palace et où tu bouffes de la merde pour une addition qui cumulée à ce que tu vas lâcher à Nanny équivaut au PIB du Luxembourg.
Allez, maintenant je te laisse, je vais tenter de trouver quelqu'un pour samedi soir.
Au Petit Monsieur
50, rue Amelot 75011
Tel : 01 43 55 54 04