Tu portais des foulards. Tous les jours, toutes les saisons. Cette habitude était ancienne, je me souviens qu'adolescent tu me piquais les miens. C'était ton excentricité, ces tissus bigarrés qui flottaient autour de ton cou.
Oui, si je ne devais retenir qu'un trait de toi, ce serait cela.
Viendraient ensuite ton rire aigu et cette façon de regarder les gens en penchant la tête lorsque tu étais gêné ou que tu voulais séduire.
Il y a quelque temps, ton frère m'a donné un de tes foulards. Mon premier réflexe a été d'y enfouir le nez pour t'y retrouver. Mais il n'y avait qu'une odeur mélangée de soie et de poussière. Je l'ai ensuite accroché à un cintre dans mon armoire, un peu désemparée, ne sachant pas trop que faire de ce vestige de toi.
Et puis la semaine dernière, j'avais un peu froid et le décolleté de ma robe était trop profond. Alors j'ai enroulé cette écharpe légère autour de mon cou, en me disant que si c'était trop étrange, je la remiserais au fond de mon sac.
J'avais peur que ce soit un peu morbide, j'avais peur que cela me rende mal à l'aise. Et c'est tout le contraire qui s'est produit.
Je n'avais pas retrouvé ton parfum en cherchant des effluves disparus mais là, tu étais à mon cou. Les premiers instants, les larmes sont montées, puis la tristesse s'est fait plus douce. Imperceptible et léger, tu m'as accompagnée toute cette journée.
L'idée de ta disparition sera-t-elle un jour supportable ?
Alors chose promise, chose dûe, parlons un peu de la Nouvelle star, même si Hélène en a déjà fait un très bon compte-rendu hier.
Autant vous prévenir de suite, ce billet est entièrement consacré à mon actualité. Je sais, c'est assez insupportable et limite il faudrait créer une nouvelle rubrique pour ce blog, genre "36-15 je m'la pète".
La scène se passe un samedi. Il est 19h30 environ. Elle est à la maison avec les enfants, il est parti depuis le matin pour passer la journée avec des copains. Souvent d'ailleurs, c'est l'inverse.
Mes lapinoux.
Mes petits lapins, l'heure est solennelle. D'ici quelques heures, on n'aura plus le droit de parler des élections. Ceci sera donc mon dernier message à caractère apolitique de gauche. Avant de me taire, je veux en effet vous dire une chose. 
Mes chers amis. C'est honteuse et repentante que je vous écris aujourd'hui. Pourquoi honteuse et repentante ? Parce qu'hier, j'ai tout simplement dépassé les bornes, celles après lesquelles il n'y a plus de limites. Je me suis emportée et contrairement à Ségolène Royal, j'ai réellement perdu mes nerfs. Avant d'aller plus loin je préfère prévenir les âmes sensibles ainsi que les personnes penchant encore pour Nicolas Sarkozy que ces lignes seront probablement pénibles à lire, par conséquent mieux vaut peut-être renoncer à poursuivre.
Hier, à Charlety, j'ai entendu des yala, des inch'allah et même des Alleluia. J'ai vu des familles assises sur la pelouse du tram parce qu'elles n'avaient pas pu entrer dans le stade. 