Catégorie : Coups de calcaire

Moi, femme de bientôt 50 ans, invisible ?

Il y a quelques jours, un écrivain dont je tairai le nom parce qu’il a déjà suffisamment récolté les fruits de son petit buzz minable, a déchainé les passions féminines (principalement) en balançant non pas son porc mais sa préférence pour les jeunes femmes de 25 ans, si possible asiatiques. Un fétichisme assumé, pourquoi pas. Mais ne pouvant manifestement s’en empêcher, il a ajouté, histoire que ce soit bien clair, que faire l’amour avec des femmes de son âge, à savoir 50 ans, lui était impossible. Ces dernières n’étant pas assez « extraordinaires », voire même, invisibles.

Je ne vais pas enfoncer les portes ouvertes, évidemment que lorsqu’on est pas loin de cette date de péremption, difficile de prendre bien cette sanction d’invisibilité. Mais très honnêtement, plus que ces platitudes de quinquagénaire insécure, qui ne font que refléter hélas les fantasmes d’à peu près la grande majorité de ses congénères (je parle surtout de la jeunesse, moins du tropisme asiatique), j’ai été abasourdie par les réponses qui lui ont été faites dans la foulée. Entre celles qui lui ont montré leur cul dans la seconde, pour lui dire que si si si, regarde, on est encore baisables à 50 balais et les autres, à savoir la presse féminine, qui ont dégainé des diaporamas de toutes les « badass » de cinquante ans – et vas-y qu’on ressort Sophie Marceau, Monica Belluci, Halle Berry ou Jenifer Aniston -, je ne savais plus où donner de la tête. En lire plus »

Omerta dégueulasse

Vous avez sans doute lu les articles sur le scandale qui fait trembler Hollywood. A savoir les révélations du New-Yorker sur les pratiques immondes d’Harvey Weinstein, le producteur qui faisait jusqu’à la semaine dernière encore, la pluie et le beau temps à Los Angeles. Le brave homme, sûr de son pouvoir, avait visiblement pour habitude d’accueillir les jeunes actrices en peignoir dans son bureau, voire nu dans sa baignoire et de leur demander à minima des massages. Quand il ne les forçait pas, selon certaines victimes, à prendre son sexe dans leur bouche (je trouve que c’est plus parlant que le mot fellation). Ce qui me donne la nausée, c’est à quel point tout cela a été institué en système. Maintenant que quelques courageuses ont pris ouvertement la parole, le reste suit. Et nombreux sont les hommes, qui, un peu gênés, admettent avoir toujours plus ou moins su qu’Harvey « aimait les femmes » mais qu’ils ne pensaient pas que c’était à ce point là.

SERIEUSEMENT ? En lire plus »

Le style, c’est dépassé

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Hier je lisais un article sur un blog bien connu, qui annonçait une nouvelle série de billets consacrés à des gens inspirants. En soi, pourquoi pas, après tout. Mais il y a eu cette phrase, qui m’a un poil figée, décrivant le « style » (le fameux) et expliquant que le style, donc, c’est pas qu’une façon de s’habiller mais aussi « une démarche, une façon de manger, les gens qui vous entourent, les choix de vie que l’on fait ». Et pourquoi pas, pendant qu’on y est, une façon de chier ? Je veux dire, à quel moment on en est venu à ça, à passer à la loupe la façon dont vivent ces pseudo-modèles, à s’esbaudir pour un bol de céréales bien présenté, à considérer qu’avoir du style c’est non seulement être bien sapé mais aussi marcher d’une certaine manière, avoir des amis bien évidemment eux aussi « inspirants », savoir faire une valise parfaite qui ne contiendra que l’essentiel et dans laquelle chaque élément sera dument roulé selon la méthode validée par Marie Konkon ? A quel moment être intelligent, gentil, drôle, ça s’est mis à ne plus suffire ? A quel moment le style c’est devenu, « aussi », « la façon dont on mange » ? En lire plus »

Zéro pointé ou l’absurde notation…

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Hier soir à table, Rose nous racontait sa séance de piscine hebdomadaire (dans le cadre de l’école) et nous confiait que le plongeon, ça n’était pas vraiment son truc (comment la blâmer quand soi même on n’a jamais été fichue de réussir cette fameuse extension des jambes qui permet théoriquement d’arriver dans l’eau à la verticale et non, comme votre dévouée, à plat, les bras néanmoins bien tendus, histoire que tout le corps claque bien comme il faut sur l’eau, sauf la tête qui bizarrement, alors qu’elle est censée entrer la première, change d’avis au dernier moment) (rien à voir avec la peur bien sûr).

« J’ai eu zéro sur 5 », a avoué, contrite, ma fille.

D’un seul homme, toute la famille s’est dressée sur ses ergots, indignée: POURQUOI NOTER DES PLONGEONS EN COURS DE NATATION DE CE1 ? En lire plus »

Paleo, kesako ?

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Encore un billet bien décousu je le crains, pas tellement de temps en ce moment pour de longs discours, je pense que ça ira mieux lorsque j’aurai terminé ce gros dossier qui me prend un peu la tête, j’en suis à une trentaine d’interviews que je dois désormais « dé-rusher », autrement dit déchiffrer (au sens propre, au fil des ans mon écriture manuscrite est de plus en plus proche du hiéroglyphe). Viendra ensuite la pire des étapes, celle de la rédaction, avec mes allées et venues du canapé au balcon, sans clope en plus, jusqu’à ce que miraculeusement je trouve cette fucking première phrase, sans laquelle rien n’est possible. Esprit un peu embrumé donc, mais quelques petites informations dont je ne voudrais vous priver sous aucun prétexte. En lire plus »

Pénalisation des clients de prostituées: suite et fin de ma réflexion

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Je fais rarement du « follow-up » comme disent mes confrères anglo-saxons, mais sur ce sujet ô combien brûlant et complexe, je me dis que ça ne serait pas complètement inutile. Les échanges d’hier et les lectures que les unes et les autres m’ont conseillées m’ont amenées à réfléchir et sinon à changer d’avis, à infléchir mes convictions déjà branlantes. Voici donc où j’en suis ce matin après une bonne nuit de réflexion. J’en profite pour remercier toutes les personnes ayant eu l’intelligence et la sagesse hier de donner leur point de vue sans agressivité ou aveuglement idéologique. Je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu quelques dérapages – j’ai supprimé deux ou trois salves désagréables – mais dans l’ensemble il me semble qu’il y a eu une circulation d’idées et c’est ce que j’essaie de favoriser ici. A celles qui ont reproché la superficialité de ma réflexion, je répondrai que je n’ai jamais prétendu avoir assez de connaissances sur le sujet pour écrire une thèse et qu’en outre, je ne suis pas certaine qu’une thèse eut été lue. Je trouve toujours terriblement méprisant – paradoxal venant de personnes dans ce cas précis se réclamant d’un féminisme irréprochable ou d’une « vraie » proximité avec les prostituées – cette façon que peuvent avoir certains militants de refuser le droit d’exprimer un avis ou une pensée si l’on a pas dix années de recherche universitaire dans sa besace pour étayer ses arguments. Dommage également que ce sujet ait tant cristallisé de ressentiment entre les pour et les contre qu’il n’y ait finalement plus de place pour les hésitations, atermoiements et autres contradictions.

Ce petit préambule terminé, voici ce que j’en pense donc aujourd’hui, de cette loi sur la pénalisation des clients de prostituées. En lire plus »

Prostitution: pourquoi je suis pour la pénalisation du client

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Le mois de novembre s’est achevé chez nous par une gastro, rien de très extraordinaire, c’est la saison, mais ce sale virus est également tombé pile poil le jour où je devais me rendre au salon du livre pour la Jeunesse, sur le stand de l’Epicerie de l’orage pour y dédicacer « L’amour, l’indispensable », l’ouvrage auquel j’ai modestement participé. Double frustration, celle de ne pas avoir pu rencontrer ceux et celles qui étaient venus pour une dédicace et d’avoir également loupé cette occasion d’enfin voir pour de vrai les tauliers de l’Epicerie. Ce ne sera j’espère que partie remise, mais je vous présente à tous mes plus plates excuses pour ce rendez-vous manqué.

Voilà, à part ça j’ai pas mal réfléchi ces derniers jours à cette loi sur la pénalisation des clients de prostituées. J’en ai beaucoup parlé, notamment avec ma copine C., mon baromètre personnel en matière de féminisme. Je ne sais pas trop si j’ai raison de coucher sur mon clavier le fruit de cette réflexion, le sujet étant explosif, il ne manquera pas j’imagine d’attirer quelques trolls en manque de sang frais. Mais tant pis, prenons ce risque, après tout, un peu de fight pour commencer la semaine, rien de mieux non ? En lire plus »

Flux et reflux

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Entre la droite qui nous ressort de ses poubelles une réforme du droit du sol et la « gauche » qui me fait penser à un poulet sans tête affolé dès qu’il est question d’immigration, j’avoue avoir une constante nausée ces derniers jours. Dimanche, j’écoutais l’émission de Stéphane Paoli sur le sujet, et je vous invite à faire de même si vous aussi vous cherchez à comprendre les vrais enjeux. Parce que l’un des intervenants, François Gemenne, pas un politique mais un chercheur, a fourni quelques chiffres que l’on n’entend jamais, comme par hasard. Le plus marquant ? Si l’on met en balance le nombre d’entrants chaque année en France et celui des sortants (guess what, les frenchies aussi vont parfois vérifier si l’herbe est plus verte ailleurs), le solde est… nul. 200 000 d’un côté, 200 000 de l’autre. Ce qui met un peu à mal cette idée selon laquelle nous serions noyés sous le flux des immigrants. Autre indicateur édifiant, le taux de qualification des 20 – 35 ans des immigrés qui arrivent est plus élevé que celui des 20 – 35 natifs de France. Je ne vous noierai pas sous les chiffres, mais parfois, on se dit que le service public fait bien son boulot. Dommage que ce soit le dimanche à 12h, pas nécessairement le moment de la semaine où le plus de gens écoutent. Et si on faisait le pari de l’intelligence, plutôt que de flatter les instincts les plus bas de chacun d’entre nous, jouer sur les peurs et flanquer sur le dos des Léonarda et consort la responsabilité de notre misère ? En lire plus »

En vrac et pas dans l’ordre

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Dimanche matin, j’ai été réveillée un peu tôt par ma souris. On est descendues toutes les deux dans la cuisine et face au vide intersidéral du garde-manger – je n’ai pas totalement repris un rythme normal niveau courses, je cherche encore où sont les citrons et les grappes de raisin du jardin – j’ai dégainé ma botte secrète: les pancakes. On en a mis un peu partout, il y avait de la farine dans mes cheveux et sur son nez et il a fallu partir à la chasse aux coquilles d’oeufs dans la pâte, mais à l’arrivée, ce sont pas moins d’une trentaine de petites crêpes qui ont fini par dorer. « On dirait de l’écume », s’est ébahie Rose à la vue des bulles qui éclataient à la surface des pancakes lorsqu’on les faisaient cuire.

C’était doux et sucré, et ce petit déjeuner avait un goût de souvenir d’enfance, de ceux que l’on garde dans un coin pour les jours moins fastes. Un instant parfait, que nous avons savouré avec autant d’appétit que le miel qui coulait sur nos doigts, faute de sirop d’érable.

A part ça, quelques brèves sans queue ni tête, parce qu’on peut avoir très envie d’un jogpant tout mou tout doux et être capable de s’ulcérer des propos des dernières éructations de François Fillon non ? (ben si) En lire plus »

Tchip, les salons de coiffure qui portent bien leur nom

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A chaque fois que le churros part chez le coiffeur, il reçoit de ma part la même consigne: « pas trop court, hein ». Je l’ai connu avec un catogan – chacun sa croix – et je confesse une certaine affection pour sa tignasse en pétard. On me demanderait mon avis – mais « on » ne me le demande pas – il ne les ferait jamais couper, wild un jour, wild toujours.

Samedi, il a une fois de plus ignoré mes dénégations et s’est donc carapaté chez Tchip, le salon de coiffure qui porte bien son nom – j’ignorais encore à ce moment là à quel point. Et non content d’y aller seul, il a, d’autorité, emmené le machin qui avait il est vrai une bonne grosse touffe sur le crâne.

Une heure après, je vois mon mari pourtant très indifférent à tout ce qui est foot et autres sport collectifs revenir avec la même drôle de crotte sur la tête que Karim Benzema (par contre pour la Ferrari et le salaire à 8 chiffres on repassera. Il était tellement défait que je me suis mordu très fort l’intérieur de la bouche pour ne pas me laisser aller au fou rire nerveux qui semblait vouloir sortir par tous mes orifices (oui même celui-là). En lire plus »