Catégorie : Coups de calcaire

Royal au bar

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Contrairement aux apparences je ne suis pas tombée dans la Seine après le mojito de trop, mais il n’est pas exclu que ça finisse par arriver. Plus sérieusement, ce n’est pas que je manque d’inspiration ces derniers temps mais la vérité, c’est… que je manque un peu d’inspiration ces derniers temps. Comme si mon cerveau s’était doucement mis en jachère, mon outfit aussi – en même temps, est-ce qu’une modeuse a déjà osé le shooting mode en culotte sur le canapé par plus de 35° ? Si ça se trouve je ferais un carton – (ou pas). Même mes lectures se font en pointillé, lorsqu’il fait si chaud mes pensées s’évadent.

Deux trois petites choses néanmoins à vous raconter. En lire plus »

Y’a plus de moral ?

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Donc on n’a pas le moral, nous les frenchies. Et c’est peu de le dire, puisqu’on est plus chafouins que les Irakiens ou les Afghans, peuples dont on connait 1) la propension à aller s’en jeter un petit après le boulot en toute sérénité et 2) la stabilité de leurs régimes politiques, lesquels se plient en quatre pour que leurs sujets aient la banane.

Honnêtement, je crois que si j’avais un tant soit peu de pouvoir, l’une des premières choses que je ferais supprimer définitivement ce sont ces sondages récurrents sur le moral des Français (et je remettrais des gens au guichet des stations RATP parce qu’autant je manie avec pas mal de dextérité mon ordi et une palanquée de logiciels, autant je n’arrive JAMAIS À TROUVER OÙ SE TROUVENT LES CARNETS DE TICKETS TARIF RÉDUIT SUR CES FUCKING MACHINES À ROULEAU).

Je les supprimerais ces sondages, disais-je, parce que je suis absolument convaincue qu’il en va du moral comme de toute autre notion subjective: elle est difficilement mesurable et très influençable. Depuis deux ans, on nous serine tous les mois qu’on n’a plus le goût à rien, nous les Gaulois. A force, qu’est-ce qui se passe ? On n’a plus goût à rien. En lire plus »

Love is the air (or not)

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Salut salut…

La vérité ? La vérité c’est que je me sens un peu comme Kate Moss après le cocaïne gate, mais sans la coke (c’est ballot). Pas évident de reprendre une activité normale après ces quelques jours. Et si ma coach perso qui se reconnaitra m’a intimé l’ordre de me plier séance tenante à une règle et une seule, « never complain, never explain », autant vous dire que ça n’est pas gagné, je n’ai jamais su faire, je suis de celles qui boivent le vin jusqu’à la lie et battent leur coulpe au lieu de partir comme un prince la tête haute.

Je vous épargnerai néanmoins le billet larmoyant de l’après-match parce qu’il n’y a finalement pas grand chose à ajouter à ce qui a été déjà pas mal rabâché hier ou avant-hier. J’ai décidé de ne retenir que la bienveillance de la majorité d’entre vous et de mettre de côté le reste. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas entendu. Mais à l’arrivée, honnêtement, je ne vois qu’une seule solution. Continuer à écrire en fonction du vent qui me pousse, de mes envies et des idées qui fleurissent, avec plus ou moins de bonheur, ça dépend ça dépasse. J’imagine qu’il faut que je me fasse une raison. Vous êtes près de 10 000 à venir ici tous les jours et à moins d’être Jésus (et encore, le gars n’a pas hyper bien fini), il est illusoire d’être aimée de tous (gros dossier en ce qui me concerne, j’avoue).

Ceci étant dit, j’ai pris une décision, question de préservation. Je ne réponds plus aux commentaires déplorant ceci ou cela, regrettant qui mes billets politiques, qui mes minute par minute, qui les histoires drôles, etc. Pour l’instant je ne me résous pas à la modération parce qu’il ne me parait pas juste de punir celles qui prennent cet espace pour ce qu’il est, un lieu d’expression convivial où l’on peut deviser librement mais dans le respect de chacun. Mais je vais rabaisser mon curseur s’agissant de la suppression des interventions toxiques. Et sans aucun scrupule, vraiment aucun. Après tout, et manifestement je n’ai peut-être pas assez insisté sur ce point, ce blog, s’il est public, est tout de même un peu le mien. Entendons nous bien, je ne refuse pas la contradiction et il va de soi que lorsque je publie une chronique politique ou polémique, je trouve normal et naturel qu’on vienne exprimer un avis différent. Mais tout ce qui s’apparentera désormais à des attaques ad nominem ou des jugements qualitatifs se heurtera au mieux à mon indifférence, au pire au caviardage. Certains crieront à la censure, je leur répondrai que peu me chaud. La liberté perdure, elle consiste à cesser de lire un blog qui je le rappelle, est gratuit et facultatif.

Voilà, à part ça, plusieurs petites choses sans importance, pour des propos plus conséquents on attendra que j’aie retrouvé mes esprits. En lire plus »

A poils

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Alors donc, on sait désormais tout du patrimoine des ministres actuellement en poste. On sait que Thierry Repentin a un appartement de 50m carrés à Bassens et Alain Vidalies un PEA au Crédit lyonnais s’élevant à 38677 euros (au passage on apprend qu’il y a donc un ministre qui s’appelle Alain Vidalies) (et un autre du nom de Thierry Repentin). Christiane Taubira des terrains agricoles en Guyane et Manuel Vals, 108,71 euros sur son compte courant. Ce qui au passage m’interpelle, espérons pour lui que la déclaration a été faite le 28 du mois, parce que sinon il va peut-être falloir l’aider, Manu. (Qu’est-ce qu’il fait le garçon, entre deux visites de commissariats, il claque son salaire sur Monshowroom ?) Blogueuse, va. Dans deux mois il nous fait de l’affiliation sur la vente des képis.

Bref on sait tout, sauf… l’âge de Yamina Benguigui. Pour elle c’en était trop. Montrer le contenu de sa tirelire, d’accord, donner son année de naissance, FAUT PAS DÉCONNER.

Sérieusement, est-ce que tout ceci a un sens ? En lire plus »

Histoires d’homophobie ordinaire et passage à la télé

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Hier soir je suis passée à la télé, au "vinvinteur", l'émission chouettement décalée du célèbre Vinvin, blogueur de la première heure et devenu depuis animateur et producteur télé entre autres. Le truc c'est qu'en bonne Bridget du personal branling, je n'ai non seulement pas pensé à prévenir qui que ce soit de ce passage et encore moins à le regarder. C'est bien, je pense que je suis vraiment destinée à la célébrité et toutes ces choses. En réalité ça n'est pas très grave, surtout que c'est déjà disponible en replay. Ma première impression: je m'y déteste, bien sûr, d'autant que si l'image est très belle, le filtre utilisé ne me sied pas au teint (euphémisme). Vinvin, dans sa présentation, dit que je suis paisible, personnellement en m'écoutant je me suis surtout dit que je semble sous tranxène (même mes ongles semblent crier "no future").

En même temps la séquence, appelée "auto-portrait" dure une minute, donc ça va, le supplice de me voir a été de courte durée. Surtout, le personnage central de ce passage télévisé, ce n'est finalement pas moi mais mon bureau-canapé. Il mérite la reconnaissance, le brave. Si vous voulez regarder c'est par ici. Je vous conseille de voir l'émission en entier mais si vraiment vous brûlez de regarder mon canapé, c'est à la minute 20. (je précise qu'en revanche je trouve le format drôlement chouette, j'aime bien l'idée de la voix off et j'adore par exemple la séquence consacrée à Pénélope Bagieu)

Voilà, sinon cette semaine s'annonce chargée et je ne serai peut-être pas très présente, je vous prie de m'en excuser.

A part ça, plus d'une centaine de milliers de gens ont pris la peine ce week-end de sortir de chez eux pour aller manifester contre le mariage gay. C'est vraiment quelque chose qui me dépasse. Pas qu'il y ait des gens contre, je suis bien consciente qu'il y a de vraies poches de résistance un peu partout. Même dans mon bocal bobo parisien, je ne vis pas complètement au pays des bisounours. Mais que ces gens qui pour la plupart j'en suis certaine ne descendraient jamais dans la rue pour défendre, je ne sais pas, les enseignants, le service public, tel ou tel droit les concernant vraiment, passent leur week-end à battre le pavé pour protester contre une loi QUI NE LES CONCERNE PAS, ouais, ça me dépasse.

Je veux dire, que le mariage gay soit autorisé ne signifie pas qu'on va les forcer à épouser contre leur gré leur voisin de palier, si ? ALORS QU'EST CE QUE ÇA PEUT LEUR FAIRE ? (bordel).

Il va sans dire toutefois que tous ces anti "mariage pour tous" le font "sans homophobie".

Ça me fait penser aux commentaires qui commencent parfois ici par un "ne le prends pas mal mais…" (mais tu es vraiment une quiche, mais tu es vendue à la pub, mais tu fais trop puputte dans ton cuir, mais tu fais rien que des fautes de grammaire, etc).

Là c'est un peu pareil:  "le prenez pas mal les pédés, hein, mais vous êtes tout de même des dégénérés".

Genre, on défile avec des gens qui ne cachent pas leur appartenance aux tendances les plus intégristes du catholicisme, avec des gars qui n'hésitent pas à comparer homosexualité et zoophilie, mais ON N'EST PAS HOMOPHOBES.

Il se trouve que le sujet me touche d'autant plus que ces derniers jours je prépare donc un article sur la façon dont les grands-parents trouvent leur place auprès des enfants élevés par des couples gays. Et que j'ai du coup l'occasion d'échanger avec des personnes bluffantes. Des grand-pères et des grand-mères qui, du fait de leur âge, de leur éloignement d'un certain milieu bobo parisien, d'une éducation qui ne les a pas préparés à vivre d'autres shémas que ceux considérés comme "acceptables", auraient pu se replier sur eux mêmes et refuser ce rôle de grands-parents atypiques. Et qui au contraire, montent au créneau pour défendre leurs enfants, imposent le silence à leur entourage quand ce dernier n'est pas vraiment gay-friendly, décident que cet enfant, qui n'est pas biologiquement le leur est quand même un membre de leur famille. Je vous assure, j'ai parfois du mal à retenir mes larmes d'émotion à la fin de certaines conversations, parce que d'une certaine manière, ils ont bien plus de mérite que moi, avec mes grandes convictions brandies en étendard, mais qui n'ont jamais été confrontées à la réalité.

La réalité, c'est, comme me l'expliquait ce grand-père hier, la peur de voir sa fille se faire agresser avec sa compagne et leur enfant. La réalité, ce sont des insultes taguées sur la porte de ce couple, justement. La réalité, c'est l'oncle qui demande à table, devant tout le monde, "quand même, tu n'as pas envie de te faire vraiment mettre ?".

Je ne sais pas quelle serait ma réaction si un de mes enfants m'annonçait son homosexualité. Mais j'espère qu'elle serait aussi digne que celle de ces gens. Et j'adorerais qu'il y ait, le week-end prochain, plus de 100 000 personnes dans la rue pour protester contre le fait qu'il y ait tant de personnes dehors à l'approche du froid. Mais je n'y crois pas trop à vrai dire.

Edit: Trois textes à lire absolument. Celui de Christophe Conte qui renvoie l'autre zinzin de Frigide Barjot dans son missel, celui de Virginie Despentes (même si je trouve que son propos flirte avec l'anti-hétéro et que ça nuit un peu au discours mais bon, c'est de bonne guerre), qui répond à ce tromblon de Jospin dont on aimerait bien qu'enfin il se retire DEFINITIVEMENT et enfin celui de ma copine Lily qui donne "son point de vue de femme stérile" sur le sujet. Indispensable.

Edit2: La photo ? Rien à voir, c'est juste que je suis allée dans un bureau de presse la semaine dernière où étaient exposées les collections printemps été 2013 pour adultes et enfants, ainsi que certains objets de déco. Et j'ai adoré ces animaux tricotés. Bien sûr j'ai complètement zappé la marque, dès que je la retrouve je la mets, franchement c'est trop chouette, il y a de gros fruits également, des gâteaux d'anniversaire, etc. Ça m'a fait penser au Delit Mail, toute cette maille (à moins que ce soit du crochet ?). Edit: C'est Anne-Claire Petit, qui fait ces merveilles.

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Ça sera toujours de mon âge

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J'ai envie de rebondir sur un commentaire d'hier. Pas parce qu'il m'a blessée, il était formulé assez gentiment. Même si d'expérience je me méfie de toute phrase commençant par "ne le prends pas mal", "ce n'est pas pour être méchante", "ne m'en veux pas de ce que je vais te dire" (Et par extension,  "je ne suis pas raciste mais bon…", "c'est pas que je n'aime pas les pédés mais…").

J'ai envie de rebondir, disais-je, sur ce commentaire qui disait en substance que les blousons en cuir passé 40 ans, bof. Plus exactement, "ça fait pupute". 

Je ne le prends pas mal, donc.

Vraiment pas, en plus, je dirais même que faire pupute n'est pas le pire que je puisse imaginer, je crois que je préfèrerai toujours faire pupute que bobonne.

Mais ça n'est pas sur cet aspect péripatéticien que je voulais réagir. Plutôt sur la première partie de la phrase, cette idée selon laquelle passé un âge quelconque, 20, 30, 40, 50, 60 etc, il y aurait des choses qui ne se font plus. Mettre du cuir, donc, se teindre en blonde, en rouge ou en bleu, laisser pousser ses cheveux, porter des shorts ou des mini-jupes, montrer son décolleté ou kiffer les paillettes et le rose. Sans parler de se prendre une cuite, draguer un mec, jouir en levrette, tailler une pipe, ricaner avec ses copines, regarder des comédies romantiques ou encore exhiber ses seins sur la plage.

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C'est curieux comme on peut à la fois vivre dans une société où ce qui est jeune est nécessairement beau et merveilleux (ce qui est rare est cher, en même temps, ça se comprend) et s'auto-censurer à ce point dès qu'on a dépassé la soit-disant limite d'âge.

Comme je répondais hier, j'ai passé ces trente dernières années à me prendre le citron tous les matins sous prétexte que telle ou telle tenue me grossissait. Comme si là aussi, il y existait un décret interdisant aux plus de tant de kilos de montrer leur croupe ou leurs jambes.

En prenant de l'âge justement, et probablement en perdant du poids (mais ça avait commencé avant et je ne suis de toutes façons pas sylphide), je suis presque parvenue à me débarrasser de ça. Parfois, je porte des tenues qui ne me flattent pas forcément mais parce que j'en aime le message qu'elles délivrent, ou tout simplement le style. Et en général, je récolte des compliments parce qu'une "pièce forte" comme disent les intellectuels de la moderie fait oublier le reste, d'une certaine manière. Moi même quand une amie "ose", je remarque plus ce qu'elle porte que la façon dont ça lui sied.

Bref, j'ai quasiment réglé ce souci de l'adéquation "poids/style", alors laissez-moi vous dire que je refuse catégoriquement d'embrayer sur ce nouveau problème que devrait me poser mon entrée dans la quarantaine. Premièrement, de nombreuses études faites par des gens très sérieux (Elle, Grazia, Be, Cosmo…) l'ont dit et redit: 40, c'est le nouveau 30. Ha ! 40 ans n'existe pas, la question est réglée, CQFD.

Mais parce que je suis une femme de réflexion, j'ai quand même un deuxièmement. Le deuxièmement c'est que j'ai une mère qui n'a jamais changé sa façon de s'habiller, voire même qui est plus libérée elle aussi de l'outfit aujourd'hui qu'il y a vingt ans, et que je ne me suis jamais dit qu'elle pourrait quand même être un peu plus convenable. Que "faire jeune" n'est vraiment pas une préoccupation pour moi (je ne dirai peut-être pas toujours ça mais en tous cas aujourd'hui ça n'en est pas une), mais me faire plaisir en portant des choses que j'aime comme un blouson en cuir, des chaussures compensées ou des bagues tête de panthère ou de mort*, alors ça, oui. J'aime trop les vieilles dames indignes pour me ranger à 41 ans. J'espère bien porter un perfecto à 80 balais si je vais jusque là et si je n'en porte plus, ce sera pour une raison tout autre que celle de l'âge (genre que je vivrai au soleil et que la seule chose que je supporterai sera un paréo). 

Je crois que ce qui m'a finalement le plus interpellée hier, c'est que ce commentaire ait été formulé à priori par une quadra. Je pense que je l'aurais mieux compris de la part d'une jeunette, parce que c'est le jeu à 20 ans de penser qu'on ne vieillira jamais et de railler ses ancêtres. Mais merde, une camarade de la promo 71, non ! Encore une fois, cessons de nous soumettre volontairement à ce diktat qui veut aujourd'hui que passé 35 ans on soit des seniors indésirables ou priées de la mettre en sourdine. Alors même qu'il nous reste bien 30 balais à bosser pour espérer toucher une hypothétique retraite et que l'espérance de vie ne cesse de s'allonger.

Parfois, les barrières les pires sont celles que nous nous imposons à nous même. Je ne prétends pas que lutter contre les préjugés et le racisme anti-tout ce qui n'est pas mince/jeune/blond/blanc/hétéro est aisé et dépend uniquement de notre bon vouloir. Mais au moins, bon sang, agissons sur ce qui est en notre pouvoir. Jusqu'à nouvel ordre, se saper comme bon nous semble est encore un droit sur lequel aucun législateur n'a eu l'idée de se pencher. Dont acte.

* ces petites choses très charmantes m'ont été offertes par Mia Reva. Mes deux fois vingt ans et moi même, on valide à mort.

Auto-entrepreneurs, pas de panique

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Bon alors, il semblerait qu'au fil du week-end les informations hyper alarmistes quant à l'avenir du statut d'auto-entrepreneur se soient tassées. Il est aujourd'hui question d'une augmentation des cotisations de 3%, ce qui ne me pose pas plus de problème que la probable augmentation des impôts qui nous pend au nez, en tant que catégorie moyenne supérieure, ou quelque chose comme ça.

Si j'ai pris la mouche – et pourri accessoirement la soirée de vendredi avec les copains – (tout le monde a décrété à la fin que j'étais madeliniste), c'est qu'en effet, je considère que l'auto-entreprenariat n'est pas la pire des décisions prises par le gouvernement précédent. Je suis consciente de la concurrence déloyale que ce statut peut représenter pour les travailleurs indépendants et artisans. Seulement il ne faut pas oublier que pour bénéficier des avantages (des cotisations de 20% versus je ne sais pas exactement combien pour les autres, en effet y'a la question des frais réels qui entre en compte) il ne faut pas dépasser un plafond de 32 000 euros annuels de revenus déclarés (avant cotisations de 20%). Plafond rarement dépassé en l'occurrence vue la moyenne des revenus des AE, de 4500 euros par an environ. Ce n'est qu'une moyenne qui ne veut pas dire grand chose vous m'objecterez, mais quand même un peu. Si on prend la moyenne des revenus des experts comptables ou des avocats on ne tombera pas sur le même chiffre.

Le principal avantage de l'auto-entreprenariat et celui qu'on a pensé être supprimé dans le projet de budget, c'est ce principe du "tu gagnes zéro, tu payes zéro". Alors que les personnes ayant créé leur entreprise, elles, cotisent de manière forfaitaire. Ce qui implique d'avoir une trésorerie et d'être assez sûr de son business avant de se lancer.

Bien sûr, le gros point noir de l'AE, c'est l'utilisation totalement abusive qui en est faite par certains employeurs, lesquels sont bien contents de trouver de la main d'oeuvre qui leur coûte moitié moins qu'un employé. Main d'oeuvre qui peut être lourdée du jour au lendemain, qui plus est et traitée comme de la fiente, vu qu'elle ne relève pas des conventions collectives et toutes ces choses qui donnent de l'urticaire aux  patrons. Mais je ne suis pas certaine là non plus que ce soit un cas de figure hyper répandu. Personnellement on ne m'a jamais proposé ce genre de choses (genre bosser exclusivement pour un client en restant auto-entrepreneur) et je ne connais pas un seul cas parmi les nombreux AE que je fréquente (les blogueurs ont tous adopté ce mode fonctionnement, avant, pour certains, de passer à l'échelon supérieur, pour cause de plafond dépassé). Surtout, ces abus doivent être punis mais côté employeurs, il me semble, pas en privant le million de personnes environ qui se sont saisis de ce dispositif pour essayer de créer leur activité, mettre du beurre dans les épinards ou tout simplement déclarer ce qu'ils faisaient avant au noir.

J'ai bien conscience que cet avis n'est pas le plus à gauche qui soit. Et je suis bien d'accord que le côté "soyons notre propre patron" n'est pas très socialiste. Mais il faut aussi se rendre à l'évidence: dans un secteur comme le mien, il n'y a pas d'embauches. Et si je fais plutôt partie des gens qui n'ont pas à se plaindre et trouvent assez facilement des piges, l'auto-entreprenariat me permet de faire le complément, en effectuant des boulots éditoriaux pour des supports non journalistiques, ne pouvant pas me payer en piges (ces boulots ne représentant pas plus de 50% de mes revenus, condition sine qua non pour conserver la carte de presse). S'il y avait un autre moyen encore plus simple de fonctionner, je prendrais. Ah parce que oui, outre les cotisations plus importantes, ce qui me freine dans l'idée de créer une entreprise, ce sont toutes les procédures qui en découlent. Je rappelle que je ne parviens même pas à payer mes frottis, alors être au taquet de la TVA, de l'URSAFF et autre, je ne me fais AUCUNE ILLUSION. Je crois que c'est ça aussi grandir (en plus de devenir de droite passé 40 ans, je veux dire).

Voilà, donc pour résumer, on a paniqué pour rien ou pas grand chose et l'augmentation des cotisations annoncées ne me pose pas de problème dans un contexte de solidarité nationale, tout le monde doit y mettre du sien. 

Demain je vous parle chaussures et blouson en cuir parce que je ne sais pas vous mais j'ai une migraine avec tous ces sigles…

Edit: les photos je les ai prises hier en fin de journée au parc Kellerman. La lumière y était magnifique, je crois que c'est là que j'ai retrouvé mon esprit socialiste, après un week-end à vouloir libérer les initiatives.

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Juste quelqu’un de beau ?

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Dans le Grazia de cette semaine, il y a un article au demeurant fort intéressant, sur le fait que les moches (= quand même surtout les grosses) ont toutes les chances de se faire discriminer à l'embauche ou mal traiter au travail. Comme disait si bien Coluche, on nait tous égaux mais certains plus que d'autres.

Ce n'est pas un scoop, vous me direz, en tous cas pas pour moi, dans mon ancien boulot franchement, parfois je me demandais si je ne bossais pas dans une annexe d'agence de mannequins au vu de certains recrutements. Mais ce qui me semble assez grave en réalité, c'est la façon dont ce bonus donné aux gens bien faits est de plus en plus admis, au point que justement ça ne choque plus grand monde. Dans le papier que je cite, ce qui m'a le plus choqué, c'est l'aisance avec laquelle deux témoins, un gars de la télé il me semble et un responsable d'agence de pub, assument leur propension à embaucher des jolies filles. Et d'expliquer, bien détendus dans leur slip, que c'est tout de même bien plus agréable de pouvoir envisager un peu de flirt – sans penser à mal hein, on n'est pas des bêtes – histoire de rendre le quotidien plus léger. Or, badiner avec un cagot, faut pas pousser le chariot. Dont acte.

Bien sûr, les mecs ne témoignent pas à visage découvert, mais leurs propos sont sans équivoque. Ils ne voient pas où est le problème. Ceux qui le voient doivent d'ailleurs être dans leur esprit des gros thons frustrés et jaloux. Parce qu'on est bien d'accord que tout le monde s'accorde sur ce constat: il est bien plus agréable de poser les yeux sur un joli cul ou un beau minois le matin plutôt que sur un nez trop busqué ou des seins qui tombent. 

L'article ne tombe pas du ciel, il s'appuie sur une étude sociologique qui met vraiment en évidence cette discrimination. Peut-être la pire qui soit finalement, parce que 1) merci l'humiliation d'aller à la Halde pour expliquer qu'on est persuadée de ne pas avoir été embauchée à cause de son acné ou de ses capitons et 2) la beauté, même si en gros il est admis qu'est beau ce qui est jeune, grand et élancé, est un critère moins objectif qu'une couleur de peau ou que le genre d'un ou d'une candidate. Impossible donc de condamner quiconque se livrera à ce type de sélection.

Une discrimination sournoise, donc, et qui me met le moral à zéro. Parce que malgré moi, j'ai, je crois, intégré cette nouvelle donne. Pas tellement pour moi, puisque je ne suis désormais plus vraiment dans une optique d'intégration dans une entreprise – de l'intérêt de la pige, en général on se fout bien de votre trombine, ce qui compte c'est que le papier soit rendu en temps et en heure et si possible écrit en bon français – mais pour mes enfants. 

Et si moi je l'ai intégré, j'imagine que c'est la même chose pour un tas de parents. Qui ne vont donc plus expliquer à leurs enfants comme l'ont fait pour moi mon père et ma mère lorsque j'étais petite, que bien faire leurs devoirs et s'intéresser à ce qui les entoure leur garantira un solide avenir professionnel. En tous cas pas que. S'ils pouvaient également veiller à ne pas être trop vilains, ça serait un gros plus sur leur CV. Bon, d'une certaine manière ça n'est pas si grave vu que dans une quinzaine d'années il n'y aura probablement plus de travail du tout, qu'on soit bien gaulé ou pas. Mais je ne peux m'empêcher de craindre, sérieusement, les effets éducatifs et humains à long terme. 

J'ai eu de la peine aussi pour l'adolescente ingrate que j'ai été. A l'époque, dieu sait que j'en ai bavé. Oui, mes kilos en trop me valaient moqueries cruelles et quelques brimades de la part de certains profs de gym sadiques. Oui, ils m'empêchaient de voir se concrétiser tout un tas d'amours à sens unique. Mais s'il y avait bien un domaine dans lequel je ne pouvais envisager que cela puisse m'handicaper, c'était bien celui du travail. Il me semblait même que ce serait mon terrain de revanche, un jour, qu'il arriverait un moment où mes chances seraient égales à celles de cette saleté d'Astrid, belle comme le jour et méchante comme une punaise. Qu'un jour, on n'en voudrait qu'à mon cerveau et que celui-ci devait peser le même poids que celui des autres. Si à l'époque j'avais lu cet article, je ne sais pas bien comment je l'aurais vécu. Je crois que ça m'aurait bien douchée, tout de même. 

Peut-être qu'en réalité il y a trente ans c'était déjà pareil, peut-être même que du temps des hommes des cavernes, les plus "beaux" mangeaient les meilleurs morceaux du mammouth. Mais ce qui a changé, il me semble, c'est que désormais, non seulement on ne s'en cache plus mais on aurait même tendance à s'en vanter. Un peu comme on n'est plus si gêné que ça de trouver Marine Le Pen sympa.

En refermant ce magazine, je me suis demandé quand est-ce que c'était arrivé.

Je veux dire, depuis quand exactement c'est devenu secondaire d'être juste quelqu'un de bien ?

Kookai, but not chic

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Au départ je voulais faire un billet coup de poing sur cette publicité tellement hilarante de Kookai, consistant à montrer des jeunes femmes restant dignes dans l'adversité (l'une d'entre elles, la pauvre, a perdu ses clés dans son sac, où est la cellule d'aide psychologique ?) avec comme slogans, au choix: "single but chic", "messy but chic" et le plus savoureux mais néanmoins polémique, "hungry but chic". Ce dernier est accolé à la photo d'une une fille en train de manger un pauvre yahourt devant son frigo ouvert, lequel laisse entrevoir un brocoli et une salade. A en juger par son tour de taille, la fille en question fait manifestement son premier repas conséquent depuis 1998.

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(finalement je vous mets la photo, c'est plus parlant)

Géraldine Dormoy en a finement parlé il y a quelques jours et le buzz commence à prendre. C'est d'ailleurs bien ce qui m'embête, je soupçonne kookai (paie ta perspicacité) d'avoir un peu cherché ça.

Bien sûr, la marque explique que c'est juste une campagne piquante et humoristique comme elle en a souvent fait (à ce sujet, j'aimais bien le slogan "je ne suis pas jolie, je suis pire", bien plus heureux) et visant à montrer combien les femmes s'en sortent toujours, tout en restant… chic, donc.

Je ne vous cache pas que personnellement je ne trouve ça ni drôle ni piquant, juste complètement con, d'autant que la "single" censée prouver qu'elle n'a pas besoin d'un homme pour démonter un pneu n'est pas vraiment crédible avec ses talons de douze et son pantalon 7/8è. Quant à la bouffeuse de yahourt, le message est des plus ambigus, je veux bien penser que le génial publicitaire a voulu dire qu'on pouvait rester chic même quand on a la dalle (heu ?) mais mon petit doigt bien médisant me glisse, lui, qu'on peut aussi entendre "affamé, oui, mais (comprendre, "donc"), chic". Bref, encore un soutien de taille (hin hin hin) apporté par l'industrie de la sape à l'acceptation de soi, merci les gars.

Pour le reste, de toutes façons, même avec quelques kilos en moins je n'entre pas un bras dans les pantalons de chez Kookai ce qui me chaud peu, j'ai toujours trouvé ça moche et de mauvaise qualité. Je pourrais certes tourner les talons drapée dans ma dignité offensée en affirmant haut et fort que plus jamais je n'achèterai quoi que ce soit chez eux mais la vérité c'est qu'il est assez rare que je me dise, "tiens, et si j'allais chez kookai ?". Toujours est-il qu'on parle d'eux et qu'encore une fois, c'est bien pour ça que je n'écrirai donc pas de billet sur le sujet.

Au lieu de quoi je propose que nous réfléchissions tous ensemble à cette question: Mais en fait, c'est quoi être chic ? (un indice: pas kookai).

Je ramasse les copies dans une heure.

Pomellato(c)

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Ce n'est pas trop mon habitude d'utiliser ce blog pour faire ce que les Anglais appellent le "shame and blame". Mais je sais aussi que parfois, ce que je montre ici peut donner des idées ou des envies. Or je m'en voudrais vraiment que certains ou certaines aillent claquer l'équivalent d'un mois de salaire (plus ou moins selon les gens mais ça n'est pas le propos) dans un bijou qui ne tiendra pas ses promesses.

Il y a quelques mois, le churros m'a offert une bague sur laquelle je louchais depuis belle lurette. Il a profité de mon anniversaire et de nos cinq ans de mariage pour m'emmener chez Pomellato, joailler dont j'admire absolument toutes les créations, des cabochons aux boucles d'oreilles, en passant par les colliers et bracelets. 

Je me souviens, lorsqu'il m'a prévenue, je me suis pris la tête pour savoir comment j'allais m'habiller, ce qui est j'en conviens a) ridicule b) symptomatique de la fille incapable de franchir la porte d'un endroit sélect sans se sentir comme un éléphant dans un jeu de porcelaine. Comme toujours dans ce cas là, j'ai fini par me mettre tout en noir, en me disant qu'à minima j'éviterais la faute de goût et que je pourrais même faire un peu rock et mystérieuse (esprit de Kate Moss es-tu là).

Une fois entrés dans l'antre italienne, sise en face de l'Elysée encore occupée alors par Nicolas Sarkozy (rien à voir avec l'histoire mais en y retournant il y a quelques jours je me suis fait la réflexion que c'était tout de même très agréable de savoir qu'il n'y était plus), nous avons été reçus avec grande classe par une vendeuse très très chic me donnant l'impression d'être la cliente la plus importante qu'elle n'avait jamais eue, me laissant le temps de choisir le modèle qui l'emporterait et distillant les conseils avec une délicatesse rare, sans jamais franchir le pas de l'intrusion.

Alors que mon coeur balançait entre la turquoise et la noire, elle s'est contentée de me glisser que selon elle, la noire correspondait peut-être mieux à mon style "mystérieux". On a beau ne pas être idiote, comment ne pas être flattée hein. Bien qu'étant probablement la nana la moins mystérieuse stylistiquement parlant qui soit, j'ai vraiment pensé durant cinq minutes qu'elle voyait en moi une Patti Smith parisienne, une artiste un peu tourmentée, à qui cette bague en Onyx donnerait toute sa dimension trash mais chic.

Elle m'a bien prévenue que l'objet était précieux et assez fragile, précisant que l'utilisation de produits détergents n'était pas conseillée. Avertissement qui ne m'a pas trop perturbée, vous vous en doutez (je suis de gauche mais j'ai une femme de ménage). Je suis repartie avec ma merveille au doigt, toute tourneboulée par cet achat exceptionnel et déraisonnable.

Les semaines qui ont suivi, j'ai du instagrammer 234 fois ma main tellement je la kiffais. Vous voyez le truc où après une manucure on ne peut pas s'empêcher d'admirer ses ongles, l'estime de soi remontée comme un coucou cocaïné ? Là c'était 100 fois ça. 

Dire que j'en ai pris soin est en deça de la réalité. Je l'ai enlevée à chaque bain, je prenais garde de ne jamais heurter la moindre surface dure et c'est tout juste si j'osais aller aux toilettes avec. 

Et puis un matin, environ trois mois plus tard,  j'entends un bruit de quelque chose qui tombe alors que je suis dans la cuisine. Je regarde par terre, je ne vois rien et je lâche l'affaire (je suis persévérante mais avec mes limites). Un quart d'heure plus tard, alors que je suis au téléphone et que je regarde donc mes doigts que je me kiffe toujours autant, horreur.

La bague est toujours là, mais plus la pierre.

Je fais le rapprochement avec le petit bruit dans la cuisine, je cherche avec l'énergie du désespoir sous la machine à laver et miracle, je la retrouve, étrangement minuscule maintenant qu'elle n'est plus sertie.

Enfin, sertie.

COLLÉE.

Oui oui, la bague à 2000 euros made in Italie par des petites mains au savoir faire ancestral n'est en réalité qu'un anneau sur lequel on a collé une pierre (au demeurant de peu de valeur, l'onyx n'est pas une matière précieuse). Et comme visiblement la super glue ça coûte, le point de colle est microscopique. 

Dire que j'ai été déçue et furieuse est en deça de la réalité. C'était un peu comme rencontrer une idole et s'apercevoir que le gars sur lequel on fantasme depuis des années a une haleine chargée et un cerveau de bulot. L'envers du décor de Pomellato, c'était donc un point de colle.

Lorsque nous sommes retournés dans la luxueuse officine, la vendeuse nous a d'abord reçus avec la même déférence, admettant que c'était regrettable, tout en glissant qu'elle nous avait prévenus, l'objet était fragile. Puis elle a repris la bague, m'a filé un bon pas plus chic que celui d'un pressing et expliqué que ce serait long, il fallait en effet renvoyer le tout en Italie (c'est vrai que pour balancer un coup d'UHU il faut aller à Florence, hein). Et puis c'est tout, aurevoir, bonne journée, circulez, surtout, vous nous foutez le cafard.

La moutarde m'est un peu montée au nez, j'avoue. J'ai donc argué que le prix du bijou ne pouvait souffrir d'un tel incident, qu'il me semblait un peu cavalier de me laisser repartir sans rien, que dans mon esprit, la bague étant sous garantie, le mieux eut été de me la remplacer sur le champ, que je croyais que c'était ainsi dans ces vénérables maisons. A côté, une jeune femme essayait toutes sortes de modèles et commençait à tendre l'oreille, j'ai donc parlé bien fort, d'autant plus fort que soudain, notre hôtesse n'a plus été afable, se fermant comme une huitre et balançant l'air de rien que c'était tout de même rarissime qu'un tel incident se produise et que peut-être, peut-être, hein, la bague était "trop fragile pour moi".

Bye bye Patti Smith la mystérieuse, bonjour Caroline la souillon brise-fer. Genre Pomellato ça ne peut pas aller à tout le monde.

Un peu séchée, je suis repartie non sans enfoncer mon dernier clou, sur le mode "je n'achèterai plus jamais rien chez vous", qui n'a certes pas beaucoup perturbé ma chère conseillère de vente (ça doit se voir un peu sur nous que ce type d'achat se produit tous les dix ans et encore) mais qui a au moins eu le mérite de semer le doute dans l'esprit de l'autre cliente, laquelle a décidé de "réfléchir". Je ne saurais décrire le regard chargé de haine que la collègue de mon hôtesse a alors posé sur moi.

Bref, si d'aventure vous aviez un jour l'intention d'investir dans la pierre (hin hin hin), je ne vous conseille pas Pomellato. Je reste complètement dingue de leurs créations mais manifestement, elles sont destinées à de belles et riches oiseuses disposant de domestiques et n'ayant rien d'autre à faire de leurs journées que d'oter leurs bijoux au moindre mouvement ("tu me passes le sel ?" "attends, j'enlève ma bague, d'abord").