Catégorie : Instants douloureux et petites humiliations

Vol à l’arraché…

DSC_8970J’avais prévu de vous faire un minute par minute sur mes premiers pas avec ma cigarette électronique (d’ailleurs je me suis rappelé à cette occasion que j’avais déjà écrit sur l’arrêt de la clope, c’est ce qu’il y a de bien avec cette merde, c’est que c’est un running gag chez moi, j’alterne depuis toujours des périodes de régime et de sevrage tabagique (ici et ici).

Mais hier, cette merveilleuse journée d’anniversaire, qui avait commencé par un petit dèj au lit apporté par mes chouchous, une magnifique robe offerte par mon churros et tout un tas de messages adorables via le téléphone, le blog, les réseaux sociaux ou le mail (même Cécile de Rostand a pensé à moi, j’en reviens pas), s’est terminée dans les larmes. En lire plus »

Passeport issue

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Il y a quelques jours, alors que je me rendais avec mon copain Jeff à un rendez-vous extrêmement important pour lequel il me fallait impérativement une pièce d’identité, j’arrive devant l’entrée et j’ouvre mon sac pour y piocher, au milieu de tout un tas de déchets – dont certains périssables – mon passeport.

Pas de passeport.

La tête de Jeff.

Lequel n’est pas mon époux, mais forts de nos vingt ans d’amitié, nous avons atteint un certain degré d’intimité. Ce type d’intimité qui peut t’exonérer de la retenue qu’une vague connaissance aurait eue. « Putain, Caro. » il a dit, en secouant la tête, accablé.

C’est à dire que ce jour là, j’avais une chose à ne pas oublier, mon passeport. Je me suis vue repartir en courant – oh, wait, je ne peux pas courir, j’ai le cul confit – pour retrouver cette fucking pièce d’identité, puis revenir – en retard – et foirer LE truc que je ne pouvais décemment pas foirer ce jour là (sur lequel je ne m’étendrai pas, rien de drôle ni de cool, ne cherchez pas).

En désespoir de cause, j’ai déniché dans ma poubelle en bandoulière mon pass navigo, ma carte vitale, ma carte de presse et aussi ma carte de fidélité Sephora. Ainsi qu’une ordonnance pour une mammographie, mais là j’avoue je n’avais pas grand espoir.

A ce moment là, je pense que Jeff n’était plus mon ami.

Par un miracle comme parfois il en survient, finalement on ne nous a pas demandé de pièce d’identité pour entrer.

Fin de l’histoire ?

Pas vraiment. En lire plus »

High

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"Je n'ose pas te toucher", m'a dit le churros avant-hier quand je l'ai rejoint dans le lit après être revenue des urgences. "Tu peux quand même me caresser le dos, ça me ferait du bien", j'ai répondu.

"Tu as dit que je pouvais te toucher les fesses, c'est ça ?", il a essayé.

Je me demande ce qui pourrait, un jour, lui sembler assez grave pour ne pas tenter sa chance.

Inutile de préciser qu'il se l'est mise gentiment derrière l'oreille et qu'il ne devrait pas avoir de fenêtre de tir avant deux ou trois ans.

Le lendemain, quand je me suis réveillée, j'ai d'abord cru que j'avais rêvé cette histoire de sacrum explosé. Mais l'enclume me servant désormais de postérieur s'est assez vite rappelée à mon bon souvenir. Ensuite j'ai vu arriver les enfants les uns après les autres me demander des nouvelles de mes fesses. J'ai trouvé ça mignon. Un peu moins quand le machin m'a demandé très sérieusement si j'allais mettre la radio de mon sacrum sur mon blog (j'ai créé un monstre).

Cette considération n'était qu'un avant goût des gentils messages ponctués de blagues dont les auteurs étaient sûrement persuadés être les seuls à y avoir pensé. (alors que non).

C'est le souci quand tu te casses le cul. Tes amis sont vraiment désolés pour toi, mais tu sens quand même que le sourire n'est pas loin quand ils te font part de leur compassion.

Mais ces manifestations de sympathie un peu vacharde n'étaient rien, comparées à la nuée de pré-ados qui se sont rués sur moi avec les meilleures intentions du monde quand à 18h je me suis trainée écouter la chorale du collège. Manifestement, mon séant avait mobilisé les conversations durant la récré. Ou bien les copains de mes enfants lisent mon blog et là c'est un peu plus emmerdant (et ça n'est pas une façon de parler).

A part ça, je tiens à vous rassurer, hier je n'ai pas souffert. Pour la simple et bonne raison que j'ai été défoncée une bonne partie de la journée. Un trip d'enfer grâce à l'anti-douleur prescrit par le chaud bouillant docteur Torres. Ah c'est sûr, je ne sentais plus mon sacrum. Mais pas plus que le reste de mon corps. (en même temps c'est normal, tout ça c'est grâce aux licornes qui m'avaient préparé un lit tout douillet. Qu'est-ce qu'on a ri avec les bébés poneys, aussi).

Je ne voudrais pas faire l'apologie de la drogue mais malgré tout, je me demande si ça n'est pas la solution à tous nos problèmes. Le souci c'est quand l'effet s'estompe. Et qu'en même temps que la douleur physique se réveillent les angoisses liées au fait que non, pendant que je dormais bouche ouverte, la tête sur mon clavier, personne n'avait eu la bonne idée d'écrire mes papiers pour moi (sympa les licornes, mais quand il s'agit de rendre service à une amie y'a plus personne)

Bref, pour la survie de ma petite entreprise, j'ai pris la décision d'affronter la douleur et de me désintoxiquer immédiatement du tramadol, dont j'ai eu en plus comme à l'accoutumée l'intégralité des effets secondaires. Probablement parce que j'en avais potassé la liste (de la même façon que je lis scrupuleusement les consignes en cas de crash de l'avion, je me fais toute la notice de chacun des médicaments que j'avale) (mon kiff c'est de les lire aux toilettes) (mais là en l'occurence j'ai tout bonnement décidé de remettre mon caca au mois prochain). Ceci étant dit je n'ai pas inventé les fourmillements dans toutes mes extrémités ni cette étrange impression que mon appartement était monté sur pilotis. Du coup imaginez mon angoisse quand j'ai lu que cet anti-douleur pouvait provoquer une accoutumance chez certains sujets. Etant par nature addictive à tout ce qui me permet d'édulcorer la réalité (parce que soyons clair, la réalité est une sacrée connasse), je préfère ne pas prendre de risques.

Voilà, merci en tous cas pour tous vos messages hier qui m'ont touchée. Et je ne vous en veux même pas d'avoir ricané. (une partie de moi s'est elle même bien gondolée pendant cette journée de merde).

Edit: j'aime bien cette photo prise par Paingout, en Islande, parce que je me souviens qu'à ce moment là j'étais assez high aussi (l'ivresse des grandes étendues vierges). (et puis c'était ça ou ma radio et je crois que je l'aurais regretté)

 

Broken

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Donc hier je chantais les louanges de la neige.

C’est du passé.

Je conchie la neige et hélas ce n’est qu’une façon de parler (vous comprendrez en fin de billet la blagounette).

Pourquoi ce revirement soudain ? Parce que dans le combat totalement inégal qui s’est livré hier matin entre mon fondement et l’escalier enneigé qui mène à mon appartement, le score a été sans appel:

L’escalier: 1 – mon cul: 0 En lire plus »

Ce sera toujours de mon âge… ou presque

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Il n'y a pas si longtemps j'avais écrit un billet dans lequel j'affirmais de manière assez péremptoire qu'en quelque sorte, "tout serait toujours de mon âge".

Ok, je me dois de rectifier.

Certaines choses ne sont plus de mon âge.

Comme de décider après une soirée déjà bien arrosée de "continuer" encore un peu, "ailleurs". Très mauvaise idée dans l'absolu, ceci étant dit. Ce fantasme de la "poursuite de la fête" quand les bars sont fermés se conclut toujours sur une lose d'enfer, ponctuée de vigiles désagréables qui te font passer l'examen le plus humiliant qui soit, à savoir celui de l'entrée en boite. Dans l'absolu, donc, bad idea. Mais à 28 ans et des poussières, très très bad idea. De celles qui te font te retrouver dans la cale d'un bateau branché entourée de gamins dont les plus âgés ont réellement 28 ans (sans les poussières), les pupilles complètement dilatées par un abus de mdma et se secouant hystériquement au son d'une techno que même à 28 ans (au sens légal du terme) je n'ai jamais pu souffrir.

Bref, quand j'ai enfin regagné mon lit sur les coups de 6h du matin il m'a semblé que la dernière fois que j'avais ressenti plus de soulagement c'était probablement quand ce connard d'anesthésiste avait enfin daigné me faire la péridurale après 6h d'agonie.

Plus sérieusement, je ne sais pas s'il existe à Paris des endroits où il est possible d'aller danser quand on est né dans les années 70 (je préfère l'écrire comme ça en réalité, ça fait moins mal), sans se sentir aussi vieille que Claude Sarraute ? Hormis les thés dansants de la Coupole, je veux dire.

Quoi qu'il en soit, on ne m'y reprendra pas. 1) en réalité dans une péniche, même quand celle-ci est amarée, ça bouge. 2) même dans le noir, les gens te regardent avec une sorte de commisération parce que ça se VOIT. (que toi tu as regardé Santa-Barbara lors de sa première diffusion sur TF1 par exemple). 3) J'ai vécu hier plus humiliant que d'être refoulée à l'entrée d'une boîte: s'entendre dire que non, ton sac à toi, pas plus que celui de tes copains qui t'accompagnent, n'ont besoin d'être fouillés, parce que ce sont surtout "les petits jeunes dont on se méfie". "MAIS MÉFIEZ VOUS DE MOI, PITIÉ", j'ai eu envie de crier.

Bref, samedi soir c'étaient les 29 ans de Zaz (la pauvre, j'ai pas hâte, personnellement) et à part ça ce fut une soirée comme je les adore, avec de belles personnes, des bulles et des chansons qui font danser.

Pour information, nous avions privatisé une partie de l'Âge d'or, le seul endroit qui "bouge" dans notre quartier. Un super compromis quand on n'a pas un appart assez grand pour recevoir 30 personnes (=99% des parisiens). L'endroit est hyper chaleureux, on peut mettre sa musique super fort et on nous sert à manger et à boire. Pour un coût par tête de pipe qui ne revient pas plus cher qu'un bon restau. Et surtout la liberté de jouer les DJ comme on l'entend et donc, en ce qui me concerne, de foutre le FEU avec "pour un flirt avec toi". Ben si. (quand je serai vraiment grande je ferai DJ). (j'ai des photos qui prouvent ma sobriété dans l'exercice de ce métier mais elles ont été prises avec l'appareil du frère ou du père de Zaz – ce qui va m'obliger à porter une cagoule désormais lorsque je recroiserai le propriétaire de l'appareil – et du coup je ne peux HÉLAS pas vous les montrer).

Seul regret, que ça ferme à 2h et qu'on soit alors encore tellement dans le mood de la night qu'on ait cette idée saugrenue de partir en quête d'un impossible Macumba qui passerait de la vraie musique (dans cette dernière phrase s'est glissée la preuve qu'hélas je n'ai plus 28 ans).

Edit: rien à voir mais j'ai écrit un nouvel article dans l'Express Style. Sujet: "comment se protéger d'un manipulateur". Je remercie au passage les personnes qui ont répondu à mon appel sur Facebook et m'ont envoyé leurs témoignages. Je précise que ce papier est à lire après un autre écrit par une consoeur, qui explique ce qu'est un "pervers narcissique". Et que bien sûr, les manipulateurs ne sont pas si fréquents, qu'il ne faut pas tomber dans la paranoia. Mais quand on est confrontés à ce genre de personnes, peut-être peut-il être utile d'avoir quelques clés… Je voulais aussi remercier ceux et celles d'entre vous qui avez la gentillesse de "liker" mes articles, ça me touche beaucoup.

En apesanteur

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Vous l'aurez compris, ces jours derniers et à venir sont empreints d'une tristesse dont j'ignorais qu'elle puisse exister. Je ne souhaite pas en parler davantage, et je vous remercie d'avance de ne pas, pour celles et ceux qui ont compris de quoi il s'agissait, de ne pas non plus en faire état dans les commentaires. Je sais très bien que tout part de très bonnes intentions, mais en parler c'est un peu plus déposséder mes amis de ce qu'ils vivent. Ce blog risque d'être en apesanteur encore quelques jours et mettra, je pense, un peu de temps à retrouver ses esprits. En attendant, parce que cela me manque de n'être pas ici, voici quelques instagrams de ces vacances déjà si loin. Des photos prises juste avant le tonnerre et qui finalement parlent d'elles même. Bonne journée à tous et une fois encore, take care.


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Tout ce que je déteste

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 Hier, en revenant d'un rendez-vous, je me suis arrêtée une station avant la mienne pour ne pas avoir à monter les escaliers (l'escalator est en refection depuis environ 43 jours).

Je n'en suis pas particulièrement fière.

Mais vraiment, vraiment, s'il y a une chose que je déteste, c'est grimper les escaliers du métro.

Du coup, en marchant jusque chez moi, je me suis amusée à dresser la liste des dix trucs qui me gonflent par dessus tout (j'étais d'humeur badine).

Voici le fruit de mes reflexions. (J'ai été tentée d'en faire une vidéo mais j'en connais qui ont mis la barre trop haut).

– Je déteste les escaliers et tout particulièrement ceux du métro.

– Je déteste ce qui est visqueux et tout particulièrement ce qui est visqueux et qui se mange.

– Je déteste monter un meuble Ikea.

– Je déteste les insectes surtout quand ils sont plus de deux, j'ai l'impression que ça grouille, et ça je n'aime pas du tout, ce qui grouille.

– Je déteste parler à quelqu'un et avoir l'impression que j'ai une crotte de nez qui dépasse.

– Je déteste parler à quelqu'un qui a une crotte de nez qui dépasse. Surtout quand c'est une femme.

– Je déteste l'odeur des cendriers.

– Je déteste les derniers jours de vacances.

– Je déteste ne plus avoir de cigarettes.

– Je déteste détester ne plus avoir de cigarettes.

– Je déteste prendre du poids.

– Je déteste recevoir une critique négative sur mon travail.

– Je déteste avoir mal aux dents.

– Je déteste avoir des bulles qui grattent sur les doigts de pied.

– Je déteste les antibiotiques au goût de banane.

– Je déteste faire la queue.

– Je déteste les gens qui s'endorment dans le train et qui se mettent à ronfler. Surtout s'ils ont la bouche ouverte (je préfère un gosse qui crie tout le trajet, c'est dire).

– Je déteste les gens qui disent qu'ils n'aiment pas les cons, parce que je me demande si on ne l'est pas tous un peu, cons.

– Je déteste quand le téléphone sonne tard le soir et que mon coeur remonte dans ma gorge.

Voilà, c'est à peu près tout.

Je confirme, il y en a plus de dix.

Edit: Par contre j'avais adoré le rock énervé de cette nana, chanteuse des "Pouf", croisée aux Franco de La Rochelle. Il y avait du Catherine Ringer en elle. (j'allais pas mettre une photo de crotte de nez, en même temps).

Et donner à bouffer à des pigeons idiots

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Hier, rendez-vous avec un employeur potentiel, je pars à la bourre après avoir checké ma tenue, mon maquillage un poil filé, mon téléphone, mes clés, mon cahier, mon stylo, les papiers pour le rencart suivant et… merde mes clés, ok, mes clés c'est bon. Un foulard, ouais, celui-ci, trop beau, c'est cool, mon portable, j'ai, l'adresse du rendez-vous, dans mon portable, c'est bon, merde, mes clopes, briquet, demain j'arrête, allez, c'est parti, j'y vais, j'ai tout, mes clés, mes lunettes de soleil, tiens je les mets de suite, allez, hop hop hop, go.

Je file, il fait beau, j'adore les dix minutes de trajet avant d'entrer dans le métro, je longe le square, le soleil sur ma peau, tiens j'en allume une – demain, promis -, et si j'écoutais un bon morceau en même temps, raaah, c'est le bonheur, ma vie est parfaite, cet instant est l'essence même du bien-être, et puis je suis… pas mal. Pas canon, ok, pas super jeune, mais ce petit blouson en gomme, pétard, je ne voudrais pas me la ramener mais franchement… pas maaaaal. Avec ce pantalon kaki qui tombe pile poil, ces nouvelles shoes, j'ai la wine. Si je voulais, je ferais un blog mode. D'ailleurs demain j'achète un pied pour mon appareil et je me shoote myself. Dès que mon reflex rentre de l'hosto. Finis les complexes à la con, il est temps de grandir et le fait est que je suis… pas mal. Je vais te déchirer ce rendez-vous, putain. C'est ça, j'ai la grosse confiance. Tout va très bien se p…

Plof.

Gné ?

Nan.

Naaaan, ça n'est pas ce que je crois que c'est.

Limite ça m'a fait mal quand c'est tombé sur ma tête. Un bruit sourd de marron qui chute. Donc c'est un marron.

CQFD.

Ok, ce n'est pas la saison mais c'est un orphelin, qui n'est pas tombé en décembre, un con de marron à la bourre. D'ailleurs pour le prouver, je passe ma main de bombasse dans ma putain de crinière de lionne et je…

Et j'en ai PARTOUT.

De la chiasse de pigeon PARTOUT. Dans mes cheveux, dans la capuche de cette saloperie de blouson qu'on a pas idée d'avoir une capuche qui fait RESERVOIR à fiante, dans mon cou, putain dans mon cou, sur ma… Non pitié pas elle. Si. Tout mais pas ça. Le reste je peux supporter. Mais pas ÇA.

Pas ELLE.

Pas ma FRANGE.

Sur ma FRANGE. J'ai de la merde de pigeon plein MA FRANGE.

Et je n'ai pas de kleenex. Pas de gel hydroalcoolique. Même pas un tampax.

J'ai…

J'ai juste un foulard.

Ok, on ne panique pas, on rentre à la maison, on se lave les cheveux, on les sèche et… on arrive avec une heure de retard à ce rencart calé depuis un mois.

On reprend. J'essuie ce que je peux avec ce foulard – une chance que je n'ai pas pris un bandana, ce connard de piaf n'avait pas chié depuis deux ans au bas mot -, je choppe un élastique de Rose miraculeusement échoué dans mon sac et je fais une sorte de chignon merdeux en priant pour que ça ne se voit pas.

Voilà, je me suis donc pointée à mon rendez-vous avec une gerbe pas possible et l'impression qu'on pouvait me suivre à la trace. Inutile de vous dire que j'ai été d'une efficacité à tout épreuve. D'autant que pour couronner le tout, j'avais eu beau checker douze fois mes affaires, j'avais juste un peu oublié de ranger mes lunettes de vue dans mon sac.

J'ai donc passé un rendez-vous entier à faire semblant d'arriver à lire les docs que le gars me mettait sous le nez. Ce qui était à l'instant présent le cadet de mes soucis, ma seule obssession étant que le caca de pigeon soit bien planqué dans mon chignon.

Dieu m'est témoin que parmi les dix trucs que je veux faire avant de mourir, "tuer un pigeon" est en tête de liste.

Juste avant "récupérer ma confiance perdue quelque part sur un trottoir de l'Avenue d'Italie".

Edit: en photo Iphone, feu le foulard et un gilet Monop' de mémère que j'adore, en laine très très fine et tout loose. Ça tombe bien. Je veux dire, au niveau de la loose. Ça tombe bien.

Les maternelles, mes fesses et mon micro

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Hier j'étais sur le plateau des Maternelles. Pas pour parler de mon blog mais du grignotage des enfants. J'en connais un rayon sur le sujet, vous imaginez bien. Très franchement, j'ai du ouvrir la bouche deux minutes douze et je ne pense pas avoir dit grand chose de passionnant (en réalité j'en suis sûre).

Mais ça m'a fait bien plaisir de voir le studio de l'émission, de rencontrer les chroniqueurs et d'échanger quelques mots avec une nutritionniste, Laurence Haurat, dont je vous reparlerai très vite, parce qu'elle est l'auteur d'un livre qui m'a été chaudement recommandé par une psy que j'avais interviewé pour un papier à venir sur les sentations alimentaires.

"Libérons l'assiette de nos enfants", ça s'appelle.

Je le lis et je reviens très vite en parler, avec en prime une interview de l'auteur.

Pour revenir aux maternelles, je ne vais pas vous en faire un minute par minute parce qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses mais en l'espace de 2h j'ai réussi à me ridiculiser trois ou quatre fois.

– Pour commencer, à peine arrivée, j'ai renversé une partie de mon café sur MA robe comptoir des cotonniers (elle est de toutes mes sorties, l'exemple même du cadeau parfait) (parfait mais tâché, par contre).

– Ensuite, quand la coiffeuse m'a demandé si j'aimais mieux mes cheveux lisses ou souples, j'ai eu la pertinence de répondre "souples". Résultat, je me suis retrouvée bouclée comme Laetitia Hallyday (avant qu'elle essaie de ressembler pathétiquement à Victoria Bekham). Un poil nerveuse (parler en public avec des anglaises) j'ai fait valser le fer à friser qui a atterri sur ma robe maculée de café. Mon sang n'a fait qu'un tour et pour éviter d'avoir en plus de la tâche un gros trou (viscose + chaleur), j'ai balancé d'un revers de main ledit fer qui s'est explosé sur le sol.

– Je suis ensuite passée au maquillage (alors que je n'ai plus de boutons depuis deux ans grâce à mon Mirena my love mon amour, je m'étais réveillée avec le menton qui s'était pris pour un cerisier du japon). La maquilleuse, charmante, a masqué ces petites imperfections avec un fond de teint dément dont j'ai bien sûr oublié le nom, si ce n'est que c'était un lancôme. Après, elle a mis du fard marron glacé sur mes yeux. Alors que je m'extasiais, elle m'a répondu (gentiment en plus) que c'était parfait pour ce que j'avais, ça donnait un effet trompe l'oeil. "Vous voulez parler de mes paupières très légèrement tombantes ?", ai-je suggéré à peine vexée. "Non mais vous savez, ça c'est pareil (pareil que quoi, je n'ai pas osé lui demander), le jour où vous en avez marre, c'est trois fois rien à faire, 1/4 d'h sur le billard et dix ans de gagné", qu'elle m'a répondu. Ah, super, alors. Remets-y un peu de trompe l'oeil.

– Enfin, last but not least, le micro. Quand tu es en plateau, tu as un boitier autour de la taille avec un fil qui remonte par dessous ta robe et un micro qui se clipse au niveau de ton décolleté. Jusqu'ici, pas de problème, je n'ai eu besoin que de dix minutes d'explications pour comprendre exactement comment le positionner. On s'est ensuite tous installés et un à un, on a fait le test de parler dans le micro pour qu'en régie, ils vérifient si tout est ok.

Tout l'était.

Pour les sept autres personnes autour de la table.

Mais pour la numéro 8, ma pomme, en l'occurence, non.

Arrive l'ingé du son, super emmerdé.

– Je l'ai mal mis, c'est ça ?, plaisanté-je, connaissant ma gaucherie légendaire.

– Nnnnon, ce n'est pas ça, vous n'y êtes pour rien.

– Allons bon, c'est ma voix, je ne parle pas assez fort, elle est trop sexuelle, du coup tout le monde bande en régie ? (tentative désespérée d'entrer en empathie avec le garçon, histoire de juguler la panick attack pre-intervention en public) (j'avais auparavant tenté la complicité avec l'intégralité du personnel) (maquilleuse comprise).

– Non plus. Votre voix ça va…

– Ah. Mais il y a bien un truc qui cloche ?

– Ecoutez, vous n'y êtes pour rien. Ça se produit très rarement mais on connait le phénomène, on va régler le problème en sortant le boitier et en le laissant dans votre dos.

– Le… Le phénomène ? Je suis radio-active ou quoi ?

– Pas vraiment, mais c'est… C'est qu'il se trouve que votre peau, enfin, votre… transpiration (le boitier se trouvait au niveau de mon postérieur NDLR) (la NDLR permet de saisir la dimension tragicomique de ce qui suit), crée une interférence qui provoque un léger grésillement. Ce n'est pas grave, c'est la faute à personne, je… Enfin voilà, vous n'êtes pas responsable de votre transpiration.

– … hin hin hin (ricanement de défense).

Sans rire, j'aurais lâché un prout dans le boitier je me serais sentie moins gênée. Je veux dire, TOUT le monde a du visualiser mon cul transpirant.

En résumé, donc: je ne ferai jamais carrière à la télé, pour cause de paupières tombantes et de sudation excessive du fessier.

"Un cas sur un milliard et pan ça tombe sur toi ! En même temps, tu as un billet tout fait", s'est étranglée de rire ma nouvelle copine Nadia, (oui, la chroniqueuse qui parle des blogs et du net dans l'émission).

Dont acte, Nadia !

Allez, je vous laisse, je vais m'essuyer les fesses.

Edit: la photo est censée prouver que mes paupières n'ont aucun problème de gravité mais en fait on ne voit rien. Je voulais aussi montrer le maquillage (super canon le maquillage, il faut l'avouer) mais on ne voit rien non plus (sans doute en raison des paupières qui tombent). Je sens que je suis définitivement perdue pour la cause tuto.

Edit 2: je vous montre par ailleurs mes cheveux qui dix heures après le tournage étaient pour le coup trop comme j'aime, souples et en bordel. Je crois que je vais finir par craquer pour le lisseur/boucleur de Michel. Ou me faire coiffer tous les jours au studio des maternelles.

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Fragiles

Neige
Hier, j'ai reçu un mail d'une lectrice que je ne citerai pas, parce que je ne sais pas si elle souhaite que je le fasse. Elle m'expliquait que le jour où je donnais ma démission, pensant à ce moment là vivre un des instants les plus difficiles de mon existence, son mari mourait d'une crise cardiaque à 45 ans.

Cette jeune femme, mère de trois enfants, trouvait malgré tout la force dans son message de me souhaiter le meilleur et de me rassurer dans mon choix.

Vous dire que je me suis sentie toute petite et très très conne serait très éloigné de la vérité. Il n'y a pas de hierarchie dans le malheur ou l'angoisse, je le sais bien. Mais les mots de cette femme étaient tellement dignes, tellement courageux, que j'ai eu pas mal honte de mes états d'âme.

Bref, ça plus d'autres événements pas du tout glop, mais alors pas du tout, qui touchent en ce moment des personnes que j'aime fort, ça fait un peu trop. Si le grand ordinateur ou tout autre clampin qui sévit là haut pouvait s'arrêter de s'emmeler les pinceaux, ça serait sympa, merci.

Voilà, je veux juste dire ma sympathie et ma compassion à l'auteur de ce mail, ainsi qu'à deux autres personnes qui se reconnaitront. Je ne vais pas vous faire le coup du "vivons l'instant présent, profitons de ce que nous avons quand nous l'avons", d'autant que ce genre de pensée est toujours un peu empreinte d'un sentiment peu avouable, à savoir "ouf, ça n'est pas sur moi que c'est tombé, champagne".

Mais une chose est certaine, on ne sait rien. Rien de ce qui arrivera demain, rien de ce qui peut se passer le jour d'après. On croit tout maitriser parce qu'on a construit une vie qui nous convient, parce qu'on est marié, amoureux, en cdi, confortable dans notre trois pièce balcon. Mais en réalité, on n'a pas la main sur grand chose. Je ne sais pas si le savoir aide à vivre, mais je crois qu'il faut garder à l'esprit que ce qu'on possède est fragile.

Bonne journée et take care.

Edit: La photo a été prise à Noël dans le jardin de mes parents. Elle est totalement surexposée et m'évoque, je ne sais pas pourquoi, cette fragilité de la vie.