Catégorie : Je vous raconte ma vie

Karin Viard pour mon anniversaire

Hier c’était mon anniversaire et je remercie tous ceux et celles qui me l’ont souhaité ici ou sur Instagram, Facebook et compagnie. Je l’ai sûrement déjà dit mais je suis une « birthday girl ». J’aime cette journée, sans doute parce que cette date d’anniversaire est toujours joyeuse, elle marque la fin de l’hiver (on y croit), l’arrivée imminente de l’heure d’été, les cerisiers en fleurs, etc. Peut-être que si j’étais née un autre jour, je ne goûterais pas autant ce marqueur du temps qui passe. Mais le fait est que même l’idée de vieillir ne ternit pas le plaisir ressenti à la lecture des messages d’amitié et d’amour reçus chaque année. Un jour, une amie chère ayant affronté le vilain crabe m’a dit: « désormais je me réjouis à chacun de mes anniversaires, ça veut dire que je suis en vie ». Hier, je me suis sentie incroyablement vivante.  En lire plus »

C’était la dernière séance…

Vendredi, j’ai fait le trajet habituel. Dans le métro, je me suis dit que ça serait peut-être pour aujourd’hui, sans en être vraiment sûre. La simple idée de passer à l’acte a fait battre mon coeur un peu plus vite, sans que je ne parvienne à savoir si c’était un signe. Et si oui lequel ? Celui d’une impatience ou d’une appréhension ?

J’ai marché jusqu’à cette petite rue de ce quartier que j’aime beaucoup, je suis passée devant la demeure impressionnante de cette actrice italienne croisée quelques fois ces trois dernières années. Parvenue au bas de l’immeuble, j’ai attendu la fin de la chanson en cours avant de vérifier les codes d’entrée. J’ai éteint la musique, rangé mes écouteurs et grimpé l’étage en me faisant cette réflexion, comme à chaque fois, que cette cage d’escalier sentait un peu comme la cave de ma maison d’enfance. La porte était entrouverte, comme d’habitude. Le parfum de cet appartement ancien, sans doute agrémenté d’un pot pourri, le même depuis le départ, m’a à nouveau réconfortée, sans que je ne puisse vraiment l’expliquer. Je me suis assise dans la minuscule salle d’attente, toujours sur la même chaise, parce que je suis ainsi, pétrie de rituels. J’ai volé un mouchoir dans la boite, « au cas où », alors qu’elle en a sur son bureau et que de toutes façons, je ne pleure jamais, seulement devant les films (je regarde beaucoup de films). En lire plus »

Ouille ouille ouille…

Semaine ultra chargée, pas vraiment le temps de venir ici, juste assez pour vous dire qu’en dépit de pas mal de rendez-vous et de boulots à rendre ou à commencer, j’ai trouvé quelques failles spatio-temporelles pour regarder la saison 5 d’Orange is the new black et que je suis à nouveau complètement sidérée par la virtuosité de cette série, son inventivité, son humanisme, sa violence, sa tendresse. Bref, si vous n’avez pas encore succombé, vous avez drôlement de la chance. En lire plus »

Thérapie: dix enseignements

Cela fera trois ans en juillet que j’ai entamé une thérapie. Pour ceux qui me prennent en route, j’y suis allée suite à des crises d’angoisse à répétition, qui commençaient tout simplement à m’empêcher de vivre, avec des pics d’hypocondrie qui tournaient à l’obsession. Sans être devenue prosélyte de la psychothérapie (ou de l’analyse, à vrai dire je ne sais pas trop si je fais une analyse ou une thérapie, à l’occasion je lui demanderai), je dois avouer qu’en ce qui me concerne, il y a eu une nette amélioration de mon état. Sans qu’il y ait eu non plus de révélation fracassante, comme j’en parlais d’ailleurs dans un précédent post. Ceci étant dit, avec ce recul, voici ce que je retiens de ces séances. En lire plus »

Psy: cinq idées reçues

Ce billet est né des échanges que j’ai eus avec l’une d’entre vous, Mammouth, pour ne pas la nommer. Ses questionnements et réflexions sur la thérapie analytique m’ont forcément fait réfléchir. Sur ce que j’attends personnellement de cette thérapie entamée il y a deux ans et demi, sur la façon dont je vois les choses mais aussi sur les idées fausses, que j’ai pu avoir moi même ou celles qui sont véhiculées.

Bref, en voici quelques unes, sachant que tout ceci n’est après tout que mon avis, si des psys me lisent et ne sont pas d’accord, je les invite évidemment à s’exprimer, idem pour ceux et celles qui font ce « travail » et qui auraient une autre vision des choses. (je précise bien que je ne méprise pas ceux qui peuvent être en accord avec ces idées là, Mammouth, tes questions m’ont amenée à réfléchir et j’aime ça 😉 En lire plus »

Où subsiste encore ton écho

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La dernière fois en sortant de chez mon quelqu’un, j’ai réalisé que je n’avais en réalité « appris » que peu de choses depuis ces deux ans et demi de séances hebdomadaires (le simple fait que je m’interroge sur ce que j’ai appris en thérapie est sans doute d’ailleurs le signe que la route est encore longue, mon syndrome de première de la classe a de beaux jours devant lui).

Peu de choses, mais quand même. Je crois que je regarde l’existence à travers un filtre différent, en fait. Si je devais résumer, j’avais jusque là un rapport au monde, à la vie, aux autres, imprégné de la morale judéo-chrétienne à laquelle j’ai été biberonnée toute mon enfance (j’ai tous mes diplômes, du baptême à la profession de foi, je vous le rappelle). Attention, je ne dis pas que c’est mal, je ne jette pas tout avec l’eau du bénitier, mais chez moi cela se traduisait par une énorme culpabilité. J’avais tendance à systématiquement analyser des choses en fonction de ma conception du bien et du mal, en n’oubliant jamais de me flageller au passage. En lire plus »

« Vis ma vie de free lance »: trois ans après, j’en suis où ?

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(photo censée répondre à la question du titre, je sais c’est complètement con)

Vous me connaissez – non ? – j’adore les bilans. Et il y a quelques jours j’ai réalisé qu’il y avait désormais trois ans que j’avais adopté ce statut si particulier de pigiste/auteur/free lance. (Je pourrais rajouter des slashs à l’envi, tant c’est ce qui caractérise désormais le mieux ma vie, on peut le voir d’une manière positive, comme la manifestation d’un éclectisme incroyable ou, d’un oeil plus critique comme le symptôme d’une instabilité pathologique, mais j’y reviens).

Trois années qui ont filé plus vite que les quinze qui les ont précédées en entreprise (j’ai commencé à bosser vers 8 ans, mes parents, certes aimants, avaient des principes assez arrêtés sur le travail des enfants) (joke). Quand je repense à l’angoisse qui avait accompagné ma décision de plaquer un poste plutôt confortable pour tracer ma route de femme slash, j’ai peine à y croire, tant aujourd’hui je suis certaine d’avoir fait le bon choix. Attention, je ne suis pas en train de vous expliquer que je mange des bonzes à tous mes petits déjeuners et que jamais mon ventre ne se serre à l’idée qu’un jour le travail se raréfie. Mais j’ai enfin accepté cette règle, ce corollaire à la liberté du statut d’indépendante: on peut difficilement avoir une visibilité à plus de six mois (et six mois, c’est déjà énorme, trois mois seraient plus justes). Sans partir dans un exposé fastidieux et auto-centré sur la façon dont je procède et pour qui je bosse, je me suis dit que cela pouvait être utile à ceux ou celles que la carrière solo titille, voici donc quelques enseignements tirés de ces trois années, qui font de moi désormais une vieille routière du bureau canapé. Je vais les ranger en deux colonnes (sauf que ce ne seront pas des colonnes parce qu’au nombre des compétences toujours pas acquises figure tout ce qui est design et code html), celle des plus et celle des moins. Je ne sais pas vous mais je fonctionne beaucoup comme ça lorsqu’il s’agit de prendre une décision ou d’en évaluer les conséquences. Mon grand âge m’a en effet appris qu’il n’existe pas de situation parfaite, le tout étant que la balance soit à minima équilibrée, au mieux plus lourde de positif. que de négatif. En lire plus »

My first mammo

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Hier, après avoir tergiversé – deux ans – j’ai enfin franchi la porte du centre de radiologie le plus proche de chez moi pour faire ma première mammographie. Je vous raconte ?

15h14: Ma carte vitale: j’ai. Une culotte en bon état: j’ai. Les aisselles épilées: j’ai (presque). Mon ordonnance… Putain mon ordonnance.

15h16: Le rendez-vous est pour dans dix minutes et je n’ai plus mon ordonnance. Ne pas se disperser, tenter de se souvenir où je l’ai mise le 23 février dernier lorsque pour la troisième fois ma gynécologue me l’a rédigée, les deux premières ayant fini par être périmées à force d’avoir piscine les jours où éventuellement il y aurait eu un créneau.

15h17: L’essentiel des tiroirs de mon armoire « à papiers importants » (tout est dans le « important ») (si si, la liste des restaurants indiens qui effectuent des livraisons à Clermont-Ferrand est IMPORTANTE) étant désormais sur le sol du salon, il m’est bien plus facile de retrouver cette p…. d’ordonnance, que si je n’y arrive pas je ne vais pas pouvoir aller faire ma mammographie, ce qui est ma foi… Tentant. En lire plus »

L’amour en wagon lit

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Après une soirée mousse très très coquine, c’est le commentaire 247, au nom de Sophie, qui a été vaillamment tiré et qui gagne donc la machine à faire de l’eau qui pique.

Une chose est certaine, les bulles ça vous parle !

Petit billet today, parce que journée bien chargée avant de prendre le train de nuit Paris – Briançon, à douze ou presque, avec, parce que sinon ce n’est pas drôle, un machin qui s’est levé ce matin avec un teint de platre, une fièvre au plafond et le coeur au bord des lèvres. Mais comme ça va être pratique dans les couchettes, s’il vomit toute la nuit !

Ce qui est vraiment encore plus formidable c’est que la météo annoncée pour la semaine à venir n’a à mon avis pas été aussi catastrophique depuis 1954. Et encore. Mais comme ça va être sympa, sept jours sous la flotte, avec une rangée de gosses de 2 à 13 ans !

Je fais un peu ma difficile mais la vérité c’est que malgré cette perspective assez peu réjouissante de pluie sans interruption et en dépit de la fermeture de la station le lendemain de notre arrivée, j’ai hâte d’être là bas, dans cet endroit qui reste un point d’attache à nul autre pareil. Petite chapelle, sentier qui descend au village, cailloux dans le torrent, feu de cheminée, promenade aux moutons, tarte au myrtilles et bains sulfatés à Monétier, la montagne, ça me gagne. En lire plus »

Vive les marié(e)s

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De 17 à 24 ans, j’ai été amoureuse d’un garçon, qui, à sa manière, m’aimait, je crois. Respectueusement. Très. Trop. Parce qu’à cette époque je voulais croire que ce n’était qu’une question de temps, qu’il n’était pas prêt, je refusais de voir l’éléphant dans la pièce. Il faut dire aussi que dans notre milieu lyonnais un peu bourgeois, « ça » n’existait pas.

Je ne m’étendrai pas sur les tourments de ces années, ils sont loin désormais. Mais je me souviendrai toujours de cette lettre reçue un matin alors que je vivais à Paris, dans ma chambre de bonne sans douche et sans toilettes. Il y avait ces mots, de celui que je chérissais, ces mots qui mis bout à bout signaient la fin de mes espoirs et me brisaient le coeur. Mais au delà de mon chagrin d’alors, ce dont je me souviens le plus précisément, c’est la souffrance qui semblait émaner de ce bout de papier. La peur de s’avouer, de m’avouer, de leur avouer, qu’il n’était pas celui qu’il avait tenté d’être. La honte, la crainte de n’être plus aimé, d’être redouté, moqué. Et puis, en filigrane, la fierté, malgré tout, d’avoir enfin brisé l’omerta. Il aimait les garçons. En lire plus »