Catégorie : Je vous raconte ma vie

Il suffira d’un cygne

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Ce week-end, pour la première fois depuis longtemps, je me suis
autorisé une pause. Pas de papier en suspens, pas de cerveau parasité
par ce que je n’ai pas terminé, ce que je devrais anticiper. Ça peut
paraitre anodin, mais depuis deux ans je compte sur les doigts d’une
main les moments où ça m’est arrivé. Et la vérité, c’est que cela m’a
fait un bien fou. Pas certaine que cela se représente d’ici un bail,
mais ce qui est pris n’est plus à prendre. Je crois que c’est ce concert
samedi, aussi, comme s’il m’avait permis de réellement déconnecter, de
me souvenir que l’inspiration ne peut venir que de là, que de mes
pensées qui s’évadent. Et puis ce soleil, trop froid, mais bien là,
cette promesse de jours plus longs contre une heure de sommeil en moins.

Pour fêter ce printemps timide, nous avons étrenné avec Rose le
nouveau tram qui nous emmène désormais en 12 minutes au bois de
Vincennes. Parfois, le bonheur se résume à du pain rassis jeté dans le
bec d’un cygne crâneur. Rajoutez à cela un thé à la menthe au Châlet des
Iles, partagé avec frère et amis et le compte est bon.

Peut-être que tout ceci avait d’autant plus de saveur parce
qu’auparavant, au gré de mes pérégrinations, j’avais atterri – thanks
Deedee – sur ce blog terrible, « The battle we didn’t choose », où Angelo
conte en photos le cancer qui a emporté sa femme Jen après des années de combat.
D’aucuns seront choqués par la dimension très crue des clichés, d’autres
s’interrogeront sur le pourquoi. Personnellement je n’y ai vu que de
l’amour et probablement un geste militant. Montrer la maladie ne se fait
pas, ça n’est pas joli la maladie. Pourtant, la maladie c’est encore la vie. En lire plus »

A l’arrache

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Week-end studieux, il a fallu rattraper ma semaine de post-vacances pendant laquelle j’ai été d’une improductivité assez spectaculaire. Récemment dans les commentaires, l’une d’entre vous me demandait si je pouvais donner quelques « trucs » d’écriture, expliquer comment je procédais pour la rédaction de mes articles. Hum. Je crains de n’avoir pas grand chose à apprendre à qui que ce soit, tant ma méthode est la même depuis la petite enfance.

A savoir: me torturer mentalement durant des jours en m’auto-flagellant en mode « grosse feignasse, tu devrais déjà avoir terminé ce boulot, tu n’es qu’une merde sans volonté, est-ce que tu vas finir, oui ou non par t’y mettre ? »

Et ce jusqu’à ce que la deadline soit tellement imminente qu’il n’y ait plus aucune autre alternative que de me – poliment – sortir les doigts. A ce moment là, et parce que ça urge comme c’est pas permis, je suis en effet assez rapide. Tout du moins si l’on ne compte pas les deux heures qui précèdent l’écriture de la première phrase et pendant lesquelles je vais fumer trois cigarettes, boire deux thés, pisser mes deux thés, passer un coup de fil, checker mes mails, regarder s’il n’y a pas un nouvel épisode en ligne de ma série du moment, éventuellement regarder l’épisode en question pour me donner du courage (mais sans en profiter une seconde vu que je suis à ce moment là une vilaine, très vilaine fille), etc. Et puis soudain, sans que je ne comprenne vraiment le pourquoi du comment, « ça » vient. Et là, en général, je « ponds » mon papier. Ou j’en accouche douloureusement, ça dépend. Bref, je travaille assez rapidement, mais il me faut néanmoins une période de gestation incompressible. Longtemps, je m’en suis voulu de ne pas être capable de faire l’impasse sur la phase ultra culpabilisante de « l’avant ». Jusqu’à ce que je réalise qu’en fait, je suis très certainement déjà en train d’écrire, sauf que ça ne se voit pas. En lire plus »

My heart belongs to all of you

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Un immense merci pour vos messages d’hier, le soir j’avais le coeur menthe à l’eau, à force.

Surtout que la journée avait commencé comme dans une série américaine, avec petit déjeuner au lit apporté par mon amoureux, bracelet de perles confectionné par Rose et cerise sur le gâteau, mes grands et leur père me chantant « Hey Jude », one of my favorite songs, a capella. J’adore quand mes twins chantent, ils font partie du glee club de leur collège (en vrai ça s’appelle la chorale mais avouez que ça le fait moins), ce qui n’est pas nécessairement un signe de rébellion et fait sûrement d’eux de gentils enfants encore -trop ? – tendres, mais à chaque fois que je vais les écouter, c’est le même cinéma, larmes qui coulent et fierté chevillée au corps.

Voilà, une belle journée, avec les voix de mes chers amis sur mon répondeur ou en direct, le coup de fil annuel de ma vieille Béa, ma BFF de l’enfance, première règles, premiers baisers, première fois, etc, tout ça main dans la main ou presque, que j’appelle tous les 24 octobre et qui me rend la pareille tous les 20 mars. Un chirashi saumon qui tabasse à midi, au japonais du coin avec les twins. Un sweat La Superbe qui venait contredire ma petite mine de lendemain de soirée mojito avec Zaz. Ma mamie, fidèle au poste. Des tulipes from Kuala Lumpur et des roses de Lyon, avec toujours ce petit mot de ma maman, « à ma fleur du printemps ». En lire plus »

Journée des droits des femmes: tenez-bon !

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Non, m’étais-je dit, je ne vous ferai pas de billet sur la journée des droits des femmes parce qu’en soi cette journée me plombe le moral. D’autant qu’elle est chaque année l’occasion pour les médias et instituts de sondage de nous rappeler que les gonzesses gagnent moins d’argent que les hommes à compétences égales. Ce qui est bien sûr une info de première importance, mais qui, non suivie de mesures pour mettre fin à cette injustice, ne sert à rien. Ou si, peut-être, à se donner bonne conscience. C’est bon les gars, on en a parlé, on les a bien plaintes, passons à la journée de l’omelette norvégienne.

Je ne comptais pas en parler, donc, et puis un mot en entrainant un autre, je suis donc en train de l’écrire, ce billet. Vous savez ce que j’en pense, le féminisme revêt des visages variés, pour moi il signifie avant tout se battre pour que les femmes aient accès à leur autonomie, ne dépendent pas de leur conjoint et aient la liberté d’exercer le métier qu’elles souhaitent. J’essaie à mon petit niveau d’élever mes filles – mais aussi mon fils – en ce sens, et comme je crois que l’éducation par l’exemple est probablement la plus efficace, j’espère qu’elles grandiront avec cette certitude: faire ce que l’on aime est la meilleure façon de s’émanciper et d’accéder à une certaine idée du bonheur. En lire plus »

L’angoisse du sac cabine

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Je suis à proprement parler fascinée par ces personnes dont le sac est aussi organisé qu’un paquetage militaire. Outre le fait d’avoir bavé devant les instagrams guadeloupéens de Cécile ces dernières semaines, j’ai également été – très – impressionnée par ses photos de valise au carré et plus globalement de ce qui visiblement est une tendance, le T.O.N (Things Organized Neatly). Ou comment agencer quelques objets pour en faire une oeuvre d’art décorative.

Je vous jure, j’essaie. Tous les ans, à chaque déplacement j’essaie. Et au départ, mon sac idéal « cabine » (on ne va pas parler aujourd’hui de la valise, c’est un autre roman), ressemble à ça: En lire plus »

En vrac et pas dans l’ordre

Sexy
Hier, après avoir écrit mon billet, au moment de le sauvegarder, je me suis dit que cette fois-ci je n’allais pas me faire avoir. Un bon vieux copier coller et comme ça, en cas de bug, rira bien qui rira le dernier.

Et bien c’est mon ordi qui a rigolé. Parce qu’au lieu de faire pomme A – pomme C, j’ai ripé et j’ai fait pomme A suivi de pomme V. Et j’ai donc collé à la place de mon billet une recette de cuisine copiée 5 heures avant. Pas moyen de revenir en arrière, évidemment. Une vraie championne.

J’en aurais eu je me les serais mordues. En lire plus »

Un jour tu perdras ta tête

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Je tenais à passer le bonjour – au cas où – à la personne qui hier est tombée sur le billet de 50 euros que j’ai perdu. Sache que je ne t’en veux pas, qui que tu sois, parce qu’à ta place j’imagine que je serais aussi convaincue que toi d’être sacrément verni(e) en ce moment (alors que tu ne dois ta nouvelle fortune qu’à ma connerie). Je ne saurais que te donner cet humble conseil – qui ne devrait d’ailleurs t’être aucune utilité car si tu as trouvé mon billet, j’imagine que tu es surtout beaucoup moins con(ne) que moi: range le dans un portefeuille. Les poches de manteau qui ne ferment pas: bad, bad idea. Et histoire de gâcher un peu ton plaisir – je ne suis pas rancunière mais malgré tout un peu – cet argent n’était même pas destiné à un craquage quelconque chez Monop mais à payer la nounou de ma fille. Laquelle n’a pas fini de me lancer des regards désolés, preuve de son incompréhension face à mon inconséquence régulière.

Je crois qu’on peut dire que ce début d’année 2013 n’est pas exempt de facéties. Je vous rassure, j’ai malgré tout mes bons moments. En lire plus »

Promesses

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Je me dois de vous informer, surtout après vous avoir tout de même un peu noyés de billets relatant mes aventures avec l’administration française, que j’ai reçu mercredi à 22H ce SMS plein de promesses : « votre passeport est prêt ».

Quand je dis plein de promesses, je pense au sexe, en fait. Parce que croyez moi, après ce tunnel de boulot pour le churros et moi et ces six derniers mois sans pause gamins, une semaine dans un bungalow posé sur une plage de Guadeloupe, ça risque d’être classé x.

Ou pas, remarquez. On n’est jamais à l’abri d’une connerie vous transformant en nonne sous bromure. Je veux dire, qui ne s’est jamais cassé le sacrum ignore ce que signifie réellement l’expression « l’auberge du cul tourné ».

J’ai donc mon passeport et non, je n’ai pas, comme il a pu être insinué par une certaine jeune femme, usé de mes charmes auprès de la dame de la préfecture pour que ce document me soit délivré aussi vite. Je n’y peux rien si je fais cet effet là aux gens, c’est tout.

Avant de vraiment crier victoire, il  va néanmoins falloir que je retrouve désormais le petit papier nécessaire au retrait dudit passeport. Mais si, je sais où il est. Si. (non ?)

#bonjourjesuisleboulet En lire plus »

Bitch oh ma bitch

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Y’a pas longtemps, je dinais avec ma copine M. au Coinstot Vino, passage des Panoramas. Je ne suis pas critique culinaire mais je vous conseille vivement cet endroit, d’une part parce que le passage des Panoramas est un des plus jolis à mon sens de Paris et d’autre part parce qu’on y est bien reçus. N’ayant pas envie d’un plat trop roboratif, nous avons opté pour quatre entrées à partager. Paté en croute, saucisse pistachée, poitrine de porc aux lentilles et velouté de fenouil. Que du light. Histoire d’avoir bonne conscience, on a laissé la moitié du velouté.

Qu’on ne me dise pas que je ne sais pas reconnaitre la satiété.

Toute cette cochonaille, on l’a mangée en parlant de cochonneries parce que ça allait bien avec les plats. De cochonneries et surtout de la vie, de l’amour, des choix qu’on fait ou qu’on nous impose. Avec ma copine M. on n’a pas le même parcours, on n’a pas emprunté les mêmes chemins et pourtant, je crois qu’on aspire au même absolu. Celui d’avoir des frissons toute la vie et foi en celui qui nous accompagne. Et les papillons, aussi. En lire plus »

Alex Lutz, un drôle de gars

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Il y a deux métiers qui suscitent en moi une admiration sans bornes tant ils me semblent incarner une mise en danger VOLONTAIRE et CONSENTIE.

Pilote d’avion et comique.

Et je crois qu’à bien y réfléchir, comique est encore plus suicidaire que pilote. Je veux dire, qu’y a-t-il de plus difficile que faire rire les gens ? Des gens qui en plus viennent vous voir avec une attente explicite. Ils veulent se gondoler. Le ou la comique a une obligation de résultat sur quelque chose qui est d’une subjectivité sans nom. Ce qui me fait marrer laissera de marbre mon voisin et vice versa. Pour essayer parfois de chatouiller vos zygomatiques, je mesure en plus la complexité de l’exercice. Mais moi, si je me prends un four, quelque part, je n’en sais rien. Ou bien si, mais votre silence un peu désolé, je ne l’entends pas. Bien sûr, il y a parfois quelques bonnes âmes qui ne se gênent pas pour venir me signifier que mouais, bof. Mais c’est malgré tout assez rare. Et même si ça ne l’était pas, ma gêne d’avoir été médiocre reste intime et confinée à mon canapé.

Alors que le gars sur scène, quand une de ses blagues tombe à plat, il est tout de même comme un con, tentant de se raccrocher aux branches. Sachant que bien sûr, un four en entraine souvent un autre. En lire plus »