Catégorie : Envie de livres ?

Vigile, d’Hyam Zaytoun

Je vous ai déjà parlé d’Hyam Zaytoun plusieurs fois. Notre rencontre, fruit d’un heureux hasard – elle jouait dans Parents mode d’Emploi puis j’ai découvert qu’elle était également la prof de théâtre de ma fille et accessoirement quasi ma voisine – a permis la naissance d’une belle amitié, déjà souvent évoquée. Certain(e)s d’entre ont d’ailleurs écouté le podcast que nous avions enregistré pour Holissence.

Mais aujourd’hui, c’est de son roman qu’il sera question. « Vigile », sorti aux éditions le Tripode, raconte comment Hyam a sauvé la vie de son compagnon. Une nuit, alors qu’ils se sont un peu disputés le soir même et qu’elle s’est couchée tôt, fiévreuse et grippée, elle l’entend faire de drôles de bruits avec sa bouche. Elle pense à une blague, parce qu’il en est friand. Mais réalise assez rapidement qu’il est en train de partir, terrassé par une crise cardiaque. C’est le début d’une longue tentative de réanimation en attendant les secours.  En lire plus »

Idées cadeaux #1 Des bouquins

 

J’ai pris un retard de dingue et je ne vous ai pas parlé de toutes ces choses qui m’ont emballée ces derniers temps. Alors voici un petit billet « bouquins » qui pourra faire office aussi d’idées cadeaux. C’est parti ? C’est parti. Je reviens dans la semaine avec d’autres suggestions, fringues, bijoux, etc.

La vie dérobée de Sabina Spielrein, de Violaine Gelly. Vous connaissez Sabina Spielrein ? Non ? A priori c’est assez normal, puisqu’elle fait partie de ces femmes que l’histoire a gentiment décidé de coller sous un tapis, en dépit d’un destin hors-norme. Parce qu’en réalité, Sabina Spielrein est l’une des premières femmes psychanalystes, à qui l’on doit un des plus grands concepts de la théorie freudienne – la pulsion de mort. Mais on ne retient d’elle que le fait qu’elle ait été la maitresse de Carl Gustav-Jung, à qui elle présenta d’ailleurs Freud. Maltraitée par son père, trahie par Jung, dépouillée par Freud, elle a connu l’internement psychiatrique et a fini par mourir sous le feu des nazis. Dix mille vies en une et une constante: sa parole et sa pensée, parce qu’elles émanaient d’une femme, n’ont pas été prises en compte à leur juste valeur. Violaine Gelly la réhabilite et raconte cette existence incroyable à la manière d’un roman, avec la même passion que dans son ouvrage précédent, consacré à Charlotte Delbo. Amateurs de psychanalyse, de biographies et de portraits de femmes, foncez, vous ne le lâcherez pas. Accessoirement, j’ai la chance d’être amie avec Violaine, qui est, elle même, une sacrée nana.

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Le Discours et autres emmerdements domestiques

Je crois que nous venons d’entrer dans une phase assez pénible que nous connaissons tous un jour ou l’autre. Je parle de cette série noire électro-ménagère. Lorsque les appareils de la maison te lâchent les uns après les autres, avec une sorte d’accélération comparable à celle des meurtres d’un serial killer, quand ce dernier ne peut plus résister à ses pulsions.

Sauf que forcément, ça serait plus drôle si ça avait commencé par le sèche-cheveux. Mais non, celle qui nous a claqué dans les doigts en premier, il y a deux jours de cela, c’est la chaudière. Très très sympa. Plus de chauffage et plus d’eau chaude. Pile poil au moment où les températures deviennent enfin hivernales. On vit donc à cinq dans la douche du bas, la seule dotée d’un sèche serviettes électrique. Et on regarde le thermomètre perdre deux degrés par jour, avec une sensation d’impuissance assez désagréable. La bonne nouvelle, c’est que c’est réparable. La mauvaise, c’est qu’il faut faire venir la pièce détachée et qu’elle arrivera… mercredi. Cinq jours encore à se les geler, à jouer les bonzes quand il s’agit de passer sous la douche glacée (« j’ai réussi à séparer mon corps de mon esprit », m’a déclaré le churros après s’être lavé hier) (j’y aurais cru s’il n’avait pas eu le teint bleuté des gens en hypothermie). Cinq jours à s’habiller comme des oignons, à puer le rat mouillé (dans une vieille maison, qui dit pas de chauffage, dit humidité) et à s’inventer qu’allumer des bougies peut éventuellement nous faire gagner deux degrés.  En lire plus »

Le lambeau, la claque

Après m’être fait du mal en regardant « Fluctuat nec mergitur » sur Netflix, je me suis dit que ça n’était pas suffisant, du coup j’ai acheté « Le lambeau », de Philippe Lançon, journaliste de Libération et Charlie Hebdo, gravement blessé durant l’attentat du 7 janvier 2015. Et je l’ai lu en trois jours à peine. Ce livre est puissant, difficile, rugueux et hypnotisant. L’auteur ne cache rien des détails les plus intimes, des ravages imposés à son visage par les balles qui l’ont défiguré. Il parle de l’attaque, de la cervelle de son collègue qu’il continue à voir désormais sous la forme d’une anémone de mer, il parle de ces jambes noires qui hantent son sommeil, de la panique qui l’étreint lorsqu’un jour il est déplacé dans une chambre donnant sur un toit plat (et si « ils » pouvaient l’atteindre ?). Il décrit surtout avec une virtuosité incroyable sa reconstruction, physique et mentale. Une reconstruction qu’on devine inachevée, une histoire qui n’a pas à proprement parler d’happy end. Parce que ça n’est pas une fiction. En lire plus »

Quand Mission Hygge prend son envol (avec une première date de signature à l’intérieur)

Ce 24 mai, je l’ai un peu fantasmé, depuis quelques semaines. Je ne sais pas trop ce que j’imaginais, peut-être des émeutes devant les librairies de France et de Navarre, des flashs info sur France Inter, des brassées de rose de mes admirateurs…  Bref, j’y ai pensé et pas qu’en me rasant. Et puis voilà, c’est arrivé, et finalement c’est un jour comme les autres, à cette exception près que mon roman, Mission Hygge est dans les bacs. Il en a fait du chemin, le petit, depuis ces premiers mots tapés sans trop y croire sur mon ordinateur. Bien sûr, j’espère que vous l’aimerez, qu’il vous fera voyager ou vous donnera envie d’acheter des billets pour le Danemark. Mais je sais aussi qu’il ne m’appartient plus désormais, qu’il sera peut-être parfois malmené, oublié dans un coin, pages cornées mais pas jusqu’à la fin, laissé sur un banc ou dans la chambre d’un hôtel, avec des traces de chocolat p.145 ou une crotte de nez glissée entre la p.123 et la 124. En lire plus »

Quatre murs et un toit, de Camille Anseaume

J’ai souvent évoqué sur ces pages ma maison d’enfance. Cette immense masure qui abrita autant de joies que d’intenses tristesses et autres psychodrames familiaux. Une bâtisse qui, lorsque j’eu 19 ans, fut rasée pour y creuser un tunnel. Je suis bien consciente qu’il existe des traumatismes plus importants et je ne veux pas du tout faire pleurer dans les chaumières. Mais cette maison est peu à peu devenue mon paradis perdu, alors même que je n’y ai pas été qu’heureuse et mes parents sans doute encore moins. Elle me manque comme ma grand-mère me manque, elle m’a construite, elle est à l’origine de mon amour des platanes, des pièces qui sentent la poussière, des caves humides, des cheminées et des tommettes rouges dans les cuisines. Elle m’a appris le sens de la fête, la convivialité, et une certaine capacité à cohabiter avec les araignées. C’était ma maison, c’est là que reposent, pour toujours, mes souvenirs d’enfance, les rires des quatre petites filles qui dévalaient le jardin en vélo. Quatre petites filles qui ne furent soudain plus que trois. En lire plus »

Et donc, le tome IV de l’Amie prodigieuse, on en pense quoi ?

Que du bien. Je sais que cette saga italienne d’Elena Ferrante ne séduit pas tout le monde, j’ai parmi mes proches des gens qui n’ont pas du tout accroché, qui ont trouvé ça chiant à mourir, facile ou prétentieux. Et puis il y a les autres, ceux dont je fais partie, qui ont attendu chaque année avec impatience le nouvel opus, qui se sont pris de passion pour Lena, Lila, Nino, Enzo, Pietro, Marisa, Carmen ou Pasquale.

Je sais aussi que le tome 3 n’avait pas fait l’unanimité même parmi les aficionados, moi je l’avais dévoré de la même façon que les précédents, en admettant quelques longueurs, mais qui ne m’avaient pas rebutée, loin de là. Et le dernier tome, donc, c’est simple, je l’ai englouti. J’ai même troqué des pauses séries contre des encas d’Elena Ferrante. Ce qui ne m’arrive jamais, lire est généralement une activité que je réserve aux transports en commun ou à ces quelques délicieuses minutes avant de dormir. En lire plus »

Le jour où j’ai tapé le mot FIN

Hier j’ai mis le point final à la première version – il ne fait aucun doute qu’il y aura des corrections – de mon roman. Ecrire cette phrase me semble totalement irréel tant j’ai souvent commencé puis abandonné des histoires. La fiction, étrangement, a toujours été pour moi hors de portée, jusqu’à ce que je me frotte au scénario. C’est sans doute ce qui m’a « décoincée ». Mais pour autant, l’écriture d’un scénario n’a pas grand chose à voir avec celle d’un livre. D’où ma peur panique à chaque fois de me lancer.

Et puis il y a eu ce concours de circonstances. Une éditrice à qui j’avais proposé un sujet de bouquin axé sur le développement personnel m’a proposé quelque chose de différent. Une histoire qui ferait du bien, qui, sous forme de fiction, pourrait porter un message. Je crois que cette approche a « dédramatisé » la sacro-sainte idée du roman. Comme si le fait de me situer à la croisée des chemins m’autorisait à me prétendre capable d’y arriver. Et puis parallèlement, mes séances avec mon quelqu’un m’ont aidée. C’est étrange parce que ça n’était pas vraiment central dans nos échanges, mais je l’évoquais souvent, cette envie que je ne parvenais pas à concrétiser. Un jour, elle m’a demandé: « qu’est-ce qu’il faudrait pour que vous y arriviez ? ». J’ai répondu, « le talent, sans doute ». « Et manifestement je ne l’ai pas ». Elle a dit « mmm… » Et ensuite elle a suggéré: « Vous ne pensez pas, surtout, qu’il faudrait que vous y consacriez du temps ? De manière régulière ? » En lire plus »

La Tresse

Cet été, il y avait un livre qui circulait un peu partout. Un best-seller estival comme il en existe chaque année. A tel point que je n’avais d’ailleurs plus vraiment envie de le lire (mon côté snob). Et puis comme justement, cet été, je n’ai vraiment pas eu le goût de la lecture – des difficultés à me concentrer et le besoin en réalité de ne penser à rien, pas même aux histoires inventées par d’autres pour me faire voyager – j’ai finalement cédé aux sirènes de « La Tresse ». Parfois, rien de tel qu’un petit bouquin aux apparences « faciles » pour remonter à cheval. En lire plus »