Quatre murs et un toit, de Camille Anseaume

J’ai souvent évoqué sur ces pages ma maison d’enfance. Cette immense masure qui abrita autant de joies que d’intenses tristesses et autres psychodrames familiaux. Une bâtisse qui, lorsque j’eu 19 ans, fut rasée pour y creuser un tunnel. Je suis bien consciente qu’il existe des traumatismes plus importants et je ne veux pas du tout faire pleurer dans les chaumières. Mais cette maison est peu à peu devenue mon paradis perdu, alors même que je n’y ai pas été qu’heureuse et mes parents sans doute encore moins. Elle me manque comme ma grand-mère me manque, elle m’a construite, elle est à l’origine de mon amour des platanes, des pièces qui sentent la poussière, des caves humides, des cheminées et des tommettes rouges dans les cuisines. Elle m’a appris le sens de la fête, la convivialité, et une certaine capacité à cohabiter avec les araignées. C’était ma maison, c’est là que reposent, pour toujours, mes souvenirs d’enfance, les rires des quatre petites filles qui dévalaient le jardin en vélo. Quatre petites filles qui ne furent soudain plus que trois.

Ce petit préambule pour vous parler de « Quatre murs et un toit », le dernier livre de Camille Anseaume. Camille, qui est au demeurant l’une des plus adorables filles rencontrées sur la toile, possède une plume gracieuse et qui touche toujours au coeur. Elle a ce don de raconter les petites choses comme les grandes avec une justesse et une tendresse assez uniques. Dans cet ouvrage, Camille dit au-revoir à sa maison, celle dans laquelle elle a grandi. Lorsqu’elle apprend que ses parents l’ont mise en vente, elle décide de s’y rendre une dernière fois, seule, pendant une semaine. Et pièce par pièce, elle lui fait ses adieux. Les souvenirs affluent, ceux des disputes entre soeurs, des repas à cinq où chacun tient jalousement à sa place, les amis du grand-frère que l’on reluque, les fêtes que l’on organise en croisant les doigts pour que les parents ne remarquent jamais cette trace, là, sur le mur (ils la remarquent toujours).

C’est drôle, c’est poétique, ça se lit d’un trait ou par petites touches, ça parle de la vie de Camille mais aussi, forcément, de la nôtre. Cela parle de ce qu’on pensait éternel et qui pourtant disparait, de cette drôle de manie qu’ont certains de personnifier tant et tant une maison qu’elle en devient humaine.

Bref, j’ai aimé et je vous le recommande chaudement.

60 comments sur “Quatre murs et un toit, de Camille Anseaume”

  1. Chapi a dit…

    Camille a tellement bien écrit ces souvenirs , décrit sa maison , que j ai tt vu au fur et à mesure que j avançais ds le roman! Je lui ai laissé un message privé pour lui dire combien son livre était magnifique et combien ces livres me touchent.. bon week end Caro ❤️ Et vivement ton livre

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  2. Nathalie a dit…

    Beaucoup aimé ce livre aussi. Il m’a parlé de la maison où nos enfants ont grandi, grimpé aux arbres, dormi à la belle étoile, couru à travers champs, eu peur des fantômes. Je crois qu’il parle de toutes les maisons, quelles qu’elles soient du moment qu’elles abritent nos souvenirs.

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    • marieal a dit…

      Pas encore lu ce livre mais je vais le faire. Moi La maison , c’est celle où mes parents ont vécu en Bretagne, alors que j’habitais à 2km, déjà autonome. C’était un vieux corps de ferme, avec un immense terrain dans lequel ma chienne que je déposais sur le chemin tous les matins en partant au boulot, s’éclatait. Et forcément j’y passais tous les soirs, ou presque. J’avais toujours imaginé que mes enfants y auraient les mêmes jours heureux que mes neveux qui ont un souvenir ému de cet endroit. Et puis, il y eu la maladie de mon père qui a forcé mes parents à se rapprocher d’une grosse ville. Ils l’ont vendu à un navigateur, assez connu…qui y réunissait son équipe de préparation avant de partir faire ses tours du monde.
      Longtemps, j’ai suivi cet homme lors de ses courses pour cette unique raison, en me levant en plein milieu de la nuit pour voir si il avait franchi le cap Horn ou réparé son avarie, simplement parce que cette maison nous liait. Il m’a autorisé à rentrer dans le jardin lors de mon retour par là-bas. Et j’ai eu le cœur serré en constatant que l’hortensia que nous avions planté sur la « tombe » de ma chienne avait été arraché…ainsi que tous les fruitiers dont mon père était si fier.

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      • Nathalie a dit…

        Je suis d’avis qu’il ne faut pas revenir sur cette magie. J’ai refusé vingt fois de revenir voir celle qui est encore « la maison » quand on en parle, parce que j’ai peur de ne pas y retrouver tout le bonheur que j’y ai vécu .

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        • Nathalie a dit…

          Et d’ailleurs, dans mon précédent livre elle tenait une place prépondérante dans l’histoire. La dame qui l’a achetée m’a glissé lors de la signature de l’acte « vous en parlez si bien que je l’ai reconnue ». Bon, bref, après j’ai pleuré, mon notaire ne savait plus où se mettre… le pauvre, quand on se voit il me demande toujours « et maintenant, ça va? »

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  3. amelstos a dit…

    J’ai une maison comme ça. Une maison qui me protège, une maison qui me regarde avec bienveillance, une maison qui sera toujours une partie de moi. Elle était à ma grand mère et désormais à mes cousins. J’ai la chance de pouvoir y aller encore une fois par an. Je la touche, je la sens et j’y ai été heureuse comme jamais (mais très malheureuse aussi). Je comprend donc parfaitement ce dont tu parles. <3

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  4. lespetitspiedsdanslesgrands a dit…

    Moi aussi j’ai une maison comme ça, et j’ai de la chance, car la mienne est posée à 10 mètre de là, et ma mère et son ami vivent toujours dans la première. Et sauf accident, on ne devrait pas la perdre…
    Merci pour cette recommandation, je sens que, comme toujours, elle devrait faire mouche.
    Joli vendredi !

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  5. Daphné a dit…

    J’en étais venue à me demander si c’est une bonne chose de retourner dans ces lieux du passé – ne vaut-il pas mieux laisser nos souvenirs construire ces murs qui abritent notre passé ?

    Et puis, j’ai cédé à la tentation d’aller voir des maisons de mon enfance en street view. Déjà, pour les retrouver quand on n’a plus l’adresse, il faut suivre le chemin en cherchant les indices qui te mènent jusqu’à la bonne porte. Finalement, je sais qu’une partie de ce dont je me souviens est construite avec la magie de mon regard d’enfant – tout semblait tellement plus grand, plus impressionnant petite.

    Du coup, je vais laisser mon imaginaire continuer à bidouiller en paix ces souvenirs d’enfance. C’est un joli pot-au-feu dans lequel on verse chaque jour de nouveaux ingrédients pour en faire un recette qui a toujours ce parfum d’origine, mais semble devenue autre chose.

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  6. matinbonheur a dit…

    J’ai adoré la vieille maison de mon enfance, même si elle ne le fut que pour quelques années.
    J’accédais à ma chambre par une autre pièce, je me sentais protégée. La salle de bain était immense.
    Donc j’ai envie de découvrir Camille avec cet ouvrage.

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  7. Geneviève a dit…

    Comme j’aime les maisons !
    J’ai pourtant vécu toute mon enfance et mon adolescence dans des appartements (et pas les plus « riants ») mais je suis très très attachée à 2 ou 3 lieux de vacances dans le Finistère…
    Tu donnes très envie de lire ce livre !

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  8. Camille a dit…

    Caro, c’est tellement doux de voir que ce que j’ai écrit touche des gens avec qui j’ai plein de points communs, comme celui d’avoir conçu ma fille le même jour qu’elle ou de voir des têtes de bonshommes partout et des ressemblances entre tout le monde, tout le temps. Merci pour cette belle chronique, et fais des gratouilles entre les oreilles de ton chat de ma part <3 (je suis pas très chat, mais je crois qu'ils aiment ça ?)

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  9. Ehyana a dit…

    Cette description me donne envie de lire ce bouquin, moi qui vient d’apprendre que mon papa a vendu ma maison d’enfance…
    Même si cela faisait quelques temps qu’elle était en vente, j’avais l’espoir de pouvoir MOI la racheter, plus tard… ma maison d’enfance, la maison dans laquelle est née l’histoire avec mon mari, la maison qui nous a accueilli lors de nos derniers instants de « célibataire » et dans laquelle nous nous sommes préparés à devenir mari et femme…
    Ça me peine de me dire que mon fils n’aura pas l’occasion de jouer dans mon jardin d’enfance, de lézarder sur la terrasse que j’aimais tant ou de voir les biches dans le bois au fond du jardin…
    Je mets donc ce livre sur ma liste, et j’y ajoute une boite de mouchoirs 🙂

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  10. DOMINIQUE a dit…

    Je lirai volontiers son livre, car c’est vrai qu’elle a une écriture délicate.
    Vendu la maison où j’ai passé enfance et adolescence sans aucun regret, je n’en ai aucune nostalgie, alors que ces années ont été privilégiées, douces et heureuses. Par contre, je suis très attachée à quelques meubles de famille, du genre costauds et vieux, que j’ai pieusement installés chez moi. Et le bruit de la porte du buffet, qu’il faut aussi ouvrir d’une certaine façon sans quoi ça marche pas, que je connais depuis la naissance. Et les bancs à dossier lourds comme des ânes morts, l’odeur de la cire…
    J’aime mes souvenirs, le film de ma maison d’autrefois, pas besoin de la revoir, ni de savoir ce qu’elle est devenue.

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    • Anne So Catherine a dit…

      @ Dominique « la porte du buffet qu’il faut ouvrir d’une certaine façon sans quoi ça marche pas » : ahh mais TELLEMENT ! J’ai un semainier comme ça qui vient de mon grand oncle ébéniste: il a fallu quand même faire restaurer certaines parties qui ne tenaient plus mais l’ébéniste absolument merveilleux a tout de suite compris pourquoi je ne voulais pas qu’on touche au « défaut » d’un des tiroirs : Il y a des gens comme ça, capables de restaurer sans tuer la mémoire du geste…se souvenir de ma grand-tante accomplissant le même petit geste que nous maintenant, et le petit « couinement » à l’ouverture du tiroir….apprendre aux enfants à le reproduire.
      Joie.

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    • Smouik a dit…

      Je suis retournée un jour dans une maison comme celles que vous décrivez, après des années d’absence. Lorsque j’ai ouvert le vaisselier pour mettre le couvert, ma main savait comment tenir la clé pour que la porte ne grince pas et arrêter le mouvement juste avant que ladite porte ne se dégonde pas. Alors que moi j’avais oublié. Ce jour-là j’ai vraiment compris ce qu’était un souvenir enraciné…

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      • DOMINIQUE a dit…

        Oui, ce buffet était chez mon arrière grand-mère, ma mère l’a toujours connu, et extraordinaire : il vit en couple (le vaisselier) avec la lampe à pétrole que ma mère prenait tous les soirs pour aller se coucher quand elle séjournait chez sa grand-mère. La lampe, en porcelaine, trône toujours sur sa tablette.

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  11. Marilune a dit…

    J’avais vu sur son blog la sortie de ce nouveau livre, j’aime sa plume (et le café), et je suis contente qu’une autre plume que j’apprécie beaucoup ait apprécié (je me suis couchée très tard hier, ça se ressent, non?). Bref, il est dans ma PAL, comme on dit (ou pas?).

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  12. Reine a dit…

    Merci de nous rappeler Camille Anseaume . J’ai beaucoup aimé la musique de « un tout petit rien » .
    Pour moi, ma maison d’enfance c’est la maison de ma grand mère à Barcelone , où j’ai peu vécu en fait. Mais il y avait des pièces mystérieuses, un patio avec des tortues, le fils du voisin, mon premier petit amoureux ,et la langue qu’on ne parlait qu « ‘a dins » ( le catalan interdit ,sous Franco, paye ton âge!!)
    Bon week end à toutes!! A Paris , c’est simple, il fait tellement froid que les chats ne sortent pas!!

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    • Reine a dit…

      Et tout d’un coup, en lisant les coms , je me souviens de l’émotion de la fille, trentenaire, des personnes à qui nous avons acheté la maison , il y a deux ans …., et maintenant quand j’y pense , je me rappelle combien j’ai fait le clown, pour cacher ma propre angoisse bien sûr , mais aussi pour la faire rire tellement je la sentais bouleversée .Elle m’a raconté des anecdotes, la cave transformée en salle de jeux puis lieu de booms de son adolescence …
      Les parents vendeurs semblaient beaucoup moins atteints par la cession, peut-être étaient -ils soulagés !. J’ai un peu honte parce que je lui ai dit que je l’inviterai une fois les quelques travaux que nous envisagions et je ne l’ai pas fait…

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      • Smouik a dit…

        C’est mieux va, Reine, que tu ne l’aies pas fait. Il ne faut pas détruire les souvenirs de l’une avec le nouveau décor de l’autre…
        Et puis ça fait partie des promesses dites sur le moment pour apaiser mais que tout le monde sait qu’elles ne peuvent pas être tenues.

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  13. Petite Madame a dit…

    Oh merci Caroline pour ce petit rappel : je dois me rendre dans une librairie tout à l’heure pour trouver un livre pour un petit bébé tout neuf et je vais aussi me faire un auto-cadeau avec ce livre. J’avais tellement aimé les deux premiers romans de Camille Anseaume.
    Bonne journée et très bon week-end !

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  14. Julixette a dit…

    Bonjour,
    Je dois etre en super forme, juste à lire ton texte, j’ai les larmes aux yeux.
    J’ai eu aussi cette maison là. J’ai longtemps cru que c’était la maison des parents, et quand ils l’ont vendue, le choix leur appartenait ; que c’était leur vie et pas la mienne Dans leur décision, des reproches en sourdine aussi, parce qu’on ne venait pas assez souvent, la maison trop grande pour eux, tout ça…
    Plus les années passent, plus je ressens que c’était mon nid et que j’aurai pu (du ?) faire autrement…

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  15. Milky a dit…

    Aïe aïe aïe, celui-là je suis obligée de le lire : ma maison d’enfance sera vendue à la fin de l’été. Pour le moment, je gère en étant dans le déni mais je sens bien que ça ne va plus fonctionner très longtemps encore…
    (les 4 petites filles devenues 3, j’espère que c’est parce que la 4e est partie à la fac…)

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  16. Floconnette a dit…

    L’écriture de Camille est si jolie sur son blog ! Alors je suis ravie de la sortie de ce nouveau roman ! (pour des raisons très personnelles qui ne sont en rien contre l’auteur, je n’arrive pas à lire Un tout petit rien, peut être qu un jour si on arrive à l’avoir ce petit rien à nous, alors ce sera différent …).

    Cet été a été vendue la maison de ma grand-mère et j’ai eu besoin de dire au revoir à cette maison, vidée de ses 150 ans d’histoire familiale, vidée de l’entassement et du stockage de ma grand-mère, y retourner une dernière fois pour pouvoir aussi tourner la page (ou plutôt la clef) … M’habituer un peu à ce si grand vide qu’elle laisse …
    Prendre quelques photos pour garder une trace découvrir des endroits inaccessibles jusqu’alors … et tourner la clef …
    Être heureuse que les nouveaux propriétaires soient tombés amoureux de cette ruine et qu’ils aient à coeur de la restaurer.

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  17. luva a dit…

    Moi qui vais attaquer mon 15e déménagement, j’ai toujours fantasmé sur ses maisons de famille où sont préservées les reliques de son enfances.
    Un fil conducteur, ou une pellicule qui aurait imprimé tous les moments d’une vie. Déménager nous fait redémarrer une histoire de lieux. Mais aussi couper des racines.

    (Seul avantage, les repères temporels : année / ville / école ou travail)

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  18. L'excessive a dit…

    L’an dernier, ma mère a vendu la maison qu’elle avait construite avec mon père, décédé il y a quelques années. C’était très émouvant de quitter ce lieu, qui n’avait rien de magique mais qui m’habitera à jamais pour toutes les raisons que tu décris… Grâce à elle, j’aime les sumacs et les cerisiers, les cuisines de plein pied grandes mais toujours trop petites etc. On a fermé la porte les larmes aux yeux et je ne sais pas si je pourrai un jour repasser devant sans les avoir mais force est de constater que ça a fait du bien à ma mère de quitter ces murs…

    Quelques mois plus tard, j’arrive à acheter mon premier chez moi, un petit espace parisien (et donc surtout pour le moment, un gros endettement). Pour ma crémaillère, une fine amie m’a offert Chez Soi de Mona Chollet. Je le lis avec délice et me dit qu’il pourrait t’intéresser. ça parle autant de l’importance de son chez soi que de la difficulté, dans notre société, d’avoir accès à ce chez soi et à du temps pour en profiter. C’est délicieusement politique et une belle ode aux casaniers… Avec cet hiver qui n’en finit pas, ça me donne envie de lire sous la couette en pensant à « tout ça ».

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  19. MarieG a dit…

    J’ai quitté sans aucun regret la maison de mon enfance et la première de ma vie d’adulte. Au décès de mes parents, j’ai fait le tour des pièces et des placards, prélevé quelques menus objets et laissé un brocanteur trier, vider et nettoyer cette maison que mes parents avaient construite à l’étranger, dans laquelle ils avaient vécu trente ans et qu’en fait je n’avais jamais aimée. J’en ai ensuite confié la vente au notaire local qui a bien travaillé. Ca reflète bien assez bien ce que j’avais vécu.
    Tout au contraire, je suis profondément attachée àà la maison que j’habite depuis plus de vingt ans avec mon mari. Elle fait partie de la famille. La première fois que je l’ai visitée, c’était un méchant jour de printemps, pluie-neige, froid, j’avais les pieds mouillés (m’étais trompée d’arrêt de bus); j’ai eu de la peine à trouver l’adresse. Mais quand je suis arrivée au portail, mes yeux se sont écarquillés et ma bouche s’est stupidement ouverte, et c’est à cet endroit que je suis tombée amoureuse de la maison et en fait ai décidé qu’elle serait nôtre. C’était un 1er avril. Mon intuition devait être bonne, parce que tout s’est mis en place et cinq semaines plus tard notre banque était l’heureuse propriétaire de notre home sweet home.
    J’avais beaucoup été ballottée et cette maison a fortement contribué à m’ancrer.
    Belle journée

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  20. Cristina From Belgique a dit…

    Comme tes mots résonnes en moi!! Mes parents mettent leur maison, ma maison en vente. Elle est devenue trop grande pour eux et difficile a entretenir. Même si je comprends pourquoi ils la vendent, je ne peux m’empêcher d’être triste de voir partir cette grande bâtisse qui m’a vu naître et mon frère après moi. Je n’imagine même pas la voir vide…

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  21. Geneviève a dit…

    J’ai parlé de mon enfance (en appart’ où j’ai de beaux souvenirs) mais je n’ai pas parlé de LA maison dans laquelle mes enfants ont grandi… Cette maison, ce jardin que mes enfants ont eu tellement de mal à quitter (même si mon aîné n’habitait plus là)
    30 ans juste dans une maison rénovée par nos soins…
    Le « dernier soir », mes garçons ont grimpé dans l’immense saule pleureur pour « dire au revoir »
    🙁

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    • Geneviève a dit…

      J’étais triste pour les circonstances de ce départ mais très heureuse de voir que les gens qui achetaient sont tombés amoureux de ma maison et avaient, comme moi, des twins (garçon et fille)…
      je me suis dit que cette maison était pour eux !

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      • Anne So Catherine a dit…

        Colère ravivée : maison de mes grand parents paternels vendue à des abrutis s’empressant de saccager la plus belle partie du jardin pour y faire une piscine bling bling, supprimant les verrières pourtant classées, bouchant les bassins, retirant les statues, arrachant les parquets au petit point de Hongrie, entièrement marquetés et pourtant en excellent état pour y mettre… du béton ciré.
        Ensemble devenu incohérent, hideux, prétentieux et sans âme : on fait tous un détour de plusieurs km pour ne plus passer devant et les gens du coin ne décolèrent pas car mes grands parents ouvraient leur jardin aux visiteurs une fois par an et on venait de loin pour l’admirer.

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      • Reine a dit…

        Je me souviens Gen, comme ça avait été dur pour toi, et tes enfants, de quitter cette maison….et combien tu étais contente qu’elle devienne la maison de gens qui vous ressemblaient.
        J’espère que ta peine c’est grandement apaisée. J’aimerais bien un jour , retourner dans la maison de ma grand mère …qui doit valoir une fortune maintenant (centre de Barcelone) et est peut-être juste aujourd’hui un vulgaire airbnb!

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  22. Tan a dit…

    Il y a quelques années, j’ai rencontré par hasard mon ancien voisin, d’un ou deux ans mon aîné, avec qui je jouais quasiment tous les week-ends étant enfant. J’avais pris des nouvelles de « notre » maison, il m’avait dit de passer le voir un jour, lui qui habitait toujours dans le même chemin, j’avais dit ok, tentée à l’idée de voir ce que l’endroit était devenu. Et puis finalement je n’y suis jamais allée, peut-être par peur d’être déçue de ce que j’allais trouver, qui de toute façon risquerait de dénaturer mes souvenirs. Quand je passe sur la route principale, je cherche la maison des yeux en contrebas, mais pas plus. Je crois que ça me suffit.
    J’ai mis ce titre dans ma liste de souhaits, il me tente beaucoup, d’autant plus que j’entends parler de la plume de Camille depuis un moment sans jamais avoir eu l’occasion de la lire.

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  23. violette.b a dit…

    Bonjour j’ai moi aussi eu ma maison » de rêve  » que les gens du village appelaient « le château » , tout était dit pour le rêve , les contes de fées , les inventions , les cachettes …..
    En réalité une très grande maison bourgeoise qui se délabrait gentiment faute de moyens , avec une ferme , achetée pleine du mobilier et donc de la vie de ses précédents occupants , la famille qui l’avait fait construire et agrandir .
    J’ai évolué dans des souvenirs qui n’étaient pas les miens au départ , il y avait les jouets , les albums photos du XIX éme siécle, des trésors , des habits anciens ….. auxquels se sont ajoutés ceux de ma famille , puis les miens .
    Je me suis construite là dessus , sur la vie à la campagne , moi qui vivait en appartement , j’ y ai été très heureuse et très malheureuse , ce sont les fondations de mon imagination , de certains de mes choix de vie ..
    La maison a été vendue lorsque mon fils est né , mais je l’avais désertée physiquement et mentalement depuis longtemps….la vie de famille !!!
    Quand je te lis sur TA maison , je me reconnais , tu en parles bien et cela me touche , je crois te comprendre ….

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  24. Véro Bisontine a dit…

    La maison de mon enfance est partie en fumée, un dimanche soir de novembre, alors que j’avais 15 ans.
    Toute la famille était là, et nous avons pu nous sauver (mais ne rien sauver d’autre, malheureusement).
    Adieu poupées, photos, livres…

    Une nouvelle maison a été reconstruite, n’abritant qu’une partie de la famille (mes deux frères ainés ont quitté le nid familial à cette époque).
    Une reconstruction à faire, et quelques souvenirs à créer.
    Ma maman est partie en octobre 2016, et la maison n’a plus la même valeur affective à mes yeux; cela est même parfois difficile d’en franchir le seuil…
    Mon papa y vit toujours et y passe ses vieux jours, attaché à cet endroit avec ses affaires et celles de ma maman.
    Je sais qu’un jour il faudra la vider, faire du tri, pleurer sur des effets personnels auxquels on est attaché, ramener un peu de tout ça chez nous, et dire au revoir à son lieu d’enfance (ça c’est fait par le feu), et aussi à son lieu d’adolescence.
    Ca passe vite une vie, finalement.

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  25. Val Lao sur la Colline a dit…

    Lu aussi. J’aime toujours la plume de Camille.
    Cette maison pour moi était celle de ma grand-mère-qui-n’était-pas-ma-grand-mére pour de vrai mais la soeur de mon grand-père.
    La dernière fois que je me suis rendue dans ce village, c’était pour les obsèques de la dernière ancêtre de la famille. La maison avait été vendue depuis des années. La cérémonie avait lieu juste en face de cette maison pleine de nos rires d’enfants et de nos secrets partagés sous les édredons.
    Je n’ai pas pu la regarder dans les yeux.
    Je déteste revenir sur des lieux de bonheur. Je préfère les garder au fond de mon coeur comme les voit mon coeur.

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  26. Carine07 a dit…

    Félicitations pour ton livre (cf instagram).
    Tu vas être obligée d’aller au Danemark; en plus, tu pourras dire que c’est pour ton travail 😉
    Perso, j’ai vécu un an en Suède et j’ai adoré.

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  27. Maud a dit…

    Tiens c’est marrant j’en ai lu un autre de Caille Anseaume cette semaine… je trouve que cette nana écrit vraiment bien. je lirai prochainement celui dont tu parles (je l’ai pris déjà sur ma liseuse)

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  28. Laure a dit…

    Moi ça me donne envie de réécouter « mon enfance » de Barbara…

    J’ai eu tort, je suis revenue
    dans cette ville au loin perdue
    où j’avais passé mon enfance.
    J’ai eu tort, j’ai voulu revoir
    le coteau où glissaient le soir
    bleu et gris ombres de silence.
    Et j’ai retrouvé comme avant,
    longtemps après,
    le coteau, l’arbre se dressant,
    comme au passé.
    (…)
    Il ne faut jamais revenir
    aux temps cachés des souvenirs
    du temps béni de son enfance.
    Car parmi tous les souvenirs
    ceux de l’enfance sont les pires,
    ceux de l’enfance nous déchirent.
    (…)

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  29. Guillemette a dit…

    Ouiiiii, le nouveau Camille Anseaume, je me réjouis doublement : la romancière et le sujet !
    Pour moi, cette maison, c’est celle de mes grands-parents au pied des Cévennes, et ce sont mes parents qui en ont hérité… et l’ont rénovée en en gardant tous les trésors, je pense. Mais j’imagine qu’aux yeux de mon oncle, de ma tante, er de mes cousins, ces travaux et allègements en meubles doivent être un crève-cœur chaque fois qu’ils y viennent… j’en parlerai avec eux cet été, lors de notre cousinade annuelle.
    Ca me rappelle aussi un livre d’Olivier Adam où il retourne vider et fermer la maison de ses parents, un pavillon sans charme, l’occasion de feuilleter le grand album des souvenirs d’enfance, heureux comme malheureux. Avec toute la sensibilité de ce grand écrivain…

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