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« Vis demain comme s’il n’y avait plus de café » (proverbe danois) (enfin, je crois)

A l’heure où j’écris ces lignes, j’hésite entre l’excitation totale à l’idée de faire ma première séance de dédicace et la panique à la perspective de me retrouver seule face à ma pile de livres. Sans compter qu’en plus il me reste moins de 24h pour aller chez le coiffeur, histoire de ne pas faillir à ma réputation de blonde peroxydée (c’est naturel mais ça demande néanmoins un certain entretien). Je suis prête à promettre des choses insensées (une séance de karaoke, des cookies maison, quelques pas de danse ?) pour vous donner le courage de braver le métro demain soir. VOUS NE LE REGRETTEREZ PAS.

Je suis consciente d’être légèrement monomaniaque depuis une semaine, mais il faut me comprendre: vous avez été si nombreuses à m’envoyer des mots adorables sur ce livre, que j’ai désormais l’impression d’être la digne descendante de Sophie Kinsella ou la petite soeur d’Helen Fieldings. Résultat, je ne passe plus les portes et j’ai perdu tout sens des réalités (faire le repas, moi ? est-ce que JK Rowlings perd son temps à éplucher des pommes de terre ?) (non). En lire plus »

Quand Mission Hygge prend son envol (avec une première date de signature à l’intérieur)

Ce 24 mai, je l’ai un peu fantasmé, depuis quelques semaines. Je ne sais pas trop ce que j’imaginais, peut-être des émeutes devant les librairies de France et de Navarre, des flashs info sur France Inter, des brassées de rose de mes admirateurs…  Bref, j’y ai pensé et pas qu’en me rasant. Et puis voilà, c’est arrivé, et finalement c’est un jour comme les autres, à cette exception près que mon roman, Mission Hygge est dans les bacs. Il en a fait du chemin, le petit, depuis ces premiers mots tapés sans trop y croire sur mon ordinateur. Bien sûr, j’espère que vous l’aimerez, qu’il vous fera voyager ou vous donnera envie d’acheter des billets pour le Danemark. Mais je sais aussi qu’il ne m’appartient plus désormais, qu’il sera peut-être parfois malmené, oublié dans un coin, pages cornées mais pas jusqu’à la fin, laissé sur un banc ou dans la chambre d’un hôtel, avec des traces de chocolat p.145 ou une crotte de nez glissée entre la p.123 et la 124. En lire plus »

J’ai lu le dernier Delphine de Vigan et…

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… je l’ai descendu en à peu près une journée. Et encore, mis bout à bout, je pense que je l’ai avalé en trois ou quatre heures. Est-ce que c’est en soi un critère de qualité, je n’en sais rien, j’ai cessé depuis longtemps en vérité de me demander si ce qui me plait est une grande oeuvre, je suis capable de me plonger avec délices dans des choses extrêmement légères et peu exigeantes. Mais Delphine de Vigan a depuis son dernier opus, « Rien ne s’oppose à la nuit », une caution littéraire. Elle est estampillée « chef d’oeuvre », donc à priori, on est loin du thriller facile et bien huilé. Sauf que ça se lit comme un thriller bien huilé. Mais qu’une fois refermé, on y réfléchit, on se demande à quel moment on s’est laissé berner, à partir de quelle page on a compris qu’en plus d’être en effet le récit d’une rencontre étouffante, d’une amitié qui tourne au drame – un schéma largement exploité par nombre de romans et films, dont le plus célèbre reste pour moi « Jeune fille cherche appartement » – ce livre était une métaphore. Celle du Je qui est toujours un autre, celle de la fiction qui n’en est probablement jamais vraiment une, de même que l’autobiographie ne sera jamais le reflet total de la Vérité. En lire plus »

Nos étoiles contraires

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Un immense merci tout d’abord pour vos commentaires sous mon billet clope, ils étaient passionnants, avec plein de mots qui m’ont parlé et encouragée. Comme l’écrit si bien la Chic fille, « cette fois-ci j’arrête sans y croire, et c’est peut-être pour ça que ça va marcher » (elle n’écrit peut-être pas ça mot pour mot, mais en gros je crois que c’était l’idée). Je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur le sujet aujourd’hui, pas grand chose de plus à vous raconter qu’il y a deux jours, si ce n’est que j’ai acheté une nouvelle cigarette électronique qui manifestement me convient mieux – l’autre ne tirait pas bien – et que même si l’objet me fait quand même penser à une seringue et me donne l’impression d’être une camée (ce que je suis, cela dit), je ne ressens pas le manque de la même façon que lors de mes arrêts « à l’ancienne », avec patchs et kilos de pastilles vichy.

Je voulais vous parler de ce livre – autant rester dans un sujet léger et joyeux après tout – « Nos étoiles contraires ». Il émerge ces derniers temps, j’ai l’impression, une littérature jeunesse américaine absolument merveilleuse. (Marje, tu confirmes ?) Je ne parle pas de la mode vampire qui ne me touche pas vraiment mais qui fascine ceci dit mes grands et surtout ma fille – accro à mort à la série télé Vampire diaries – mais d’un pendant en quelque sorte de ces teen movies un peu indépendants, tels que « Kids », « My little miss sunshine », « spring breakers », etc. J’avais chroniqué récemment « Wonder », je pense que « Nos étoiles contraires » est exactement dans la même veine. En lire plus »

Wonder… full

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N’empêche, on dira ce qu’on voudra mais les Américains ont des séries et nous on a la vraie vie. Parce que finalement, qu’est-ce qui distingue les amours coupables de Fitz et Olivia Pope de celles supposées de notre président qu’on a avec cette jolie comédienne ? Je veux dire, à part la mobylette ?

Plus sérieusement, une fois de plus preuve est faite de la relativité des choses, on aura plus parlé cette semaine – et moi la première – des quenelles de l’autre dingue et des ébats véritables ou montés (hu hu hu) de toutes pièces du chef de l’Etat que des licenciements annoncés à La Redoute ou chez GoodYear. Et quand je dis « on », qu’on ne s’y méprenne pas, je m’inclus, chacun sachant par ailleurs que « on » sera toujours un con (hu hu hu).

Bref, je ne nierai pas avoir été emballée, consternée, émoustillée et tout un tas d’autres adjectifs par ce petit scoop croquignolet tombé hier soir juste après l’élimination de Claudia à la Nouvelle Star (moi je suis dans la team Yseult). Mais comme je ne suis pas qu’un physique, j’avais en réalité prévu de vous parler d’un livre aujourd’hui, dont acte. En lire plus »

Adèle et l’amour, cet indispensable

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Hier, coïncidence ou karma – je ne crois pas vraiment aux coïncidences mais je ne suis pas non plus très calée en karma donc je ne sais vraiment pas – j’ai reçu LE livre sur l’amour, celui que vous êtes nombreux à avoir porté grâce à vos généreux dons, et je suis allée voir La vie d’Adèle. Hier, c’était donc une journée dédiée à l’amour. Et celles qui ont déjà l’ouvrage entre les mains et ont donc pu lire ma petite nouvelle, savent que cette dernière n’est pas sans rapport avec le film d’Abdelatif Kechiche. Ce qui n’était absolument pas voulu, ce texte étant une déclinaison de ce billet, écrit bien avant le festival de Cannes et l’explosion de la jeune Adèle. En lire plus »

Alors voilà, j’ai rencontré Baptiste

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Alors voilà, j’ai rencontré Baptiste. L’accroche est facile et convenue, mais je l’ai vraiment rencontré. Re-facile.

On recommence.

Durant le trajet de la ligne 7 qui me menait au Zimmer, mon lieu de rendez-vous favori – pour la principale raison qu’il se situe à quelques stations de métro de chez moi et à équidistance d’un bon nombre d’endroits à Paris, mais aussi parce qu’avoir un « lieu de rendez-vous » nourrit mon fantasme de journaliste parisienne qui aurait ses habitudes – durant mon trajet, donc, j’avoue que j’avais un peu d’appréhension. Et si dans la vie réelle, Baptiste Beaulieu, jeune médecin désormais célèbre, blogueur à succès et – n’en jetez plus – écrivain, ne me plaisait pas ? Et si le personnage que j’avais imaginé au fil de ses billets puis de son livre, ne résistait pas à l’épreuve de la rencontre ? En lire plus »

Quand Zermati et Apfeldorfer se paient Dukan

Dukan
Cela ne vous a sans doute pas échappé mais les docteurs Zermati et Apfeldorfer se paient enfin Dukan. Pas sur un ring, non, mais dans un petit bouquin, « Mensonges, régime Dukan et balivernes », que j'ai personnellement trouvé jubilatoire, tant il parvient à montrer au grand jour la dimension grotesque – et néanmoins terrifiante – du discours du pape de la minceur protéinée.

 Jubilatoire aussi par le style aiguisé et certaines tournures qui je l'avoue m'ont fait ricaner (je suis une ricaneuse en herbe, il faut dire, de celles qui se faisaient chopper systématiquement en cours pour avoir pouffé aux conneries des plus drôles que moi). Tout le mérite en revient aux auteurs, certes, mais finalement aussi à Dukan, dont les propos, repris et décortiqués dans l'essai sont en eux même une vaste blague. Où l'on apprend par exemple qu'une des solutions à nos kilos mais plus globalement à notre mal être réside dans la prise « à vie » de ce qui est « tout simplement une gourmandise » : les fameuses trois cuillères à soupe quotidiennes de son d'avoine. Mais bon son c'est bien sûr.

 Où l'on découvre aussi que Dukan préconise que l'industrie de la beauté « participe à la prise de conscience du rôle dévastateur du surpoids dans l'équation de la beauté, dans l'épaississement des traits du visage, l'expression du regard, etc », qu'il envisage de créer un « mac-du », « sosie du big mac » avec à l'intérieur… des galettes de son, what else…  Sans parler de « sa future école internationale de cuisine de lutte contre le surpoids », ou d'une « Académie française de cuisine anti-surpoids ». Fais péter le son, one more time…

 Je pourrais vous en parler longuement tant certains passages m'ont également touchée – le livre est drôle par son ironie mais n'en oublie pas d'être sérieux – alors même que je suis désormais familiarisée avec les théories des deux auteurs. 

 Touchée parce qu'il apparaît assez rapidement qu'au delà des délires cosmiques et impérialistes de Dukan, ce qui fait le socle de sa méthode réside dans la stigmatisation de celui qu'il appelle lui même « le gros ». Je n'avais jamais lu ses écrits et si je me doutais qu'il franchissait souvent la ligne rouge, je ne pensais pas qu'il jouait aussi cruellement avec ce qui fait justement l'essence du « gros » : sa mésestime de lui. Dans leur ouvrage, Jean-Philippe Zermati et Gérard Apfeldorfer s'emploient à démontrer cela mais aussi à réhabiliter l'honneur des personnes en surpoids.

 Je pourrais vous en parler longuement, donc, mais j'ai préféré demander au docteur Zermati de répondre à quelques questions, donc après ce long préambule, voici ses réponses.

 

  • Pourquoi ce livre maintenant, pourquoi avoir décidé de le consacrer à Dukan ?

 

Le nombre de patients complètement détruits par la méthode Dukan, que nous recevons tous les jours avec Gérard Apfeldorfer nous a fait réagir. On ne parle plus aujourd'hui d'un épiphénomène, mais de millions d'adeptes, comme il le revendique lui même. Tous ces naufragés nous ont bouleversés, nous ne pouvions plus nous taire.

 

  • Vous avez alors décidé de vous plonger dans son oeuvre, pour comprendre le phénomène ?

 Exactement. Il s'avère qu'en réalité, je n'avais jamais lu ses écrits. Je connaissais sa méthode, je l'avais déjà entendu sur les plateaux de télévision, mais je ne m'étais jamais immergé dans ses livres. Et là, ce que nous avons découvert nous a stupéfiés. Plus que ses préceptes pour maigrir, c'est sa philosophie qui est terrifiante. Cet homme ne se contente pas de vouloir nous faire perdre du gras, il veut en toute modestie sauver la France, pour ensuite partir à la conquête de la planète. Partant du principe que les « gros » le sont parce qu'ils réagissent à leurs émotions en mangeant – un constat que nous partageons -, que propose-t-il ? Rien de moins que d'éradiquer le malheur. On est dans le délire le plus complet, dans une aspiration à une société lisse et « purifiée », sans émotion et peuplée de gens beaux et heureux parce que minces. Une philosophie qui évoque celle d'un gourou, voire des heures plus sombres de l'histoire…

 

  • Qu'est-ce qui est selon vous le plus dangereux dans le régime Dukan ?

 Le véritable danger réside dans la destruction à long terme des sensations alimentaires avec à la clé des troubles du comportement alimentaire difficiles à soigner. Par dessus tout, par sa stigmatisation constante des personnes en surpoids, qu'il décrit comme étant « déshumanisées », Dukan finit par anéantir toute estime d'eux mêmes. Il a très bien compris que la principale angoisse de ses patients est d'être rejetés. Il joue sur ce sentiment de désamour et d'exclusion, en leur promettant de les rendre beaux et donc à nouveau aimables. Et dans un premier temps, il les fait en effet maigrir. Tout en les prévenant que s'ils ne suivent pas à la lettre ses préceptes, ils reprendront du poids. 

  •    Et que ça sera entièrement de leur faute…

 Bien évidemment ! C'est le fondement même de sa théorie et des régimes en général. Le patient maigrit ? C'est grâce au médecin. Il reprend ses kilos ? C'est parce qu'il n'est qu'un minable sans volonté. C'est magique et merveilleux parce que ça marche à tous les coups. 

 

  • Avez vous bon espoir d'être entendus et que cessent enfin ces pratiques ?

 Je crois qu'il y a vraiment actuellement une prise de conscience des acteurs de la santé de l'inefficacité des régimes. Le rapport de l'ANSES sorti en 2010 dénonçant justement l'iniquité des régimes a été un véritable déclencheur, même s'il n'était pas une révélation pour nous qui travaillons depuis 15 ans sur des méthodes alternatives. Mais là encore il y a des malentendus. Beaucoup ont voulu voir dans ce rapport une sorte de comparaison entre bons et mauvais régimes. Or ce que le rapport met en question, c’est le concept même de régimes. Certes nous savons faire la différence entre les délires de purification mondiale de Dukan et la méthode bien plus light de Weight Watchers par exemple, mais il est faux de penser que Weight Watcher n'est pas un régime.

Nous esquissons dans notre ouvrage quelques pistes qui sont le fondement de notre méthode : l'écoute de soi, le respect des sensations alimentaires et le travail sur les émotions. Il y a des solutions. Mais elles impliquent que l'on accepte ce postulat de départ : tout le monde a un poids d'équilibre et ce poids d'équilibre n'est pas modifiable. L'objectif de nos thérapies est de parvenir à retrouver ce « set point », pas d'afficher une perte de poids spectaculaire, même si cela arrive parfois, lorsque le patient est justement bien au dessus de son poids d'équilibre.

Edit: Les docteurs Zermati et Apfeldorfer viennent de mettre en ligne une pétition contre les régimes. Je vous invite à la signer si vous adhérez à cette position. Vous pouvez aussi laisser votre témoignage sur le site. Par ailleurs, vous pouvez retrouver ces deux médecins sur Linecoaching. On y trouve des articles super intéressants, à commencer par celui-ci. (c'est également un portail proposant un suivi en ligne, payant).