Week-end studieux, il a fallu rattraper ma semaine de post-vacances pendant laquelle j’ai été d’une improductivité assez spectaculaire. Récemment dans les commentaires, l’une d’entre vous me demandait si je pouvais donner quelques « trucs » d’écriture, expliquer comment je procédais pour la rédaction de mes articles. Hum. Je crains de n’avoir pas grand chose à apprendre à qui que ce soit, tant ma méthode est la même depuis la petite enfance.
A savoir: me torturer mentalement durant des jours en m’auto-flagellant en mode « grosse feignasse, tu devrais déjà avoir terminé ce boulot, tu n’es qu’une merde sans volonté, est-ce que tu vas finir, oui ou non par t’y mettre ? »
Et ce jusqu’à ce que la deadline soit tellement imminente qu’il n’y ait plus aucune autre alternative que de me – poliment – sortir les doigts. A ce moment là, et parce que ça urge comme c’est pas permis, je suis en effet assez rapide. Tout du moins si l’on ne compte pas les deux heures qui précèdent l’écriture de la première phrase et pendant lesquelles je vais fumer trois cigarettes, boire deux thés, pisser mes deux thés, passer un coup de fil, checker mes mails, regarder s’il n’y a pas un nouvel épisode en ligne de ma série du moment, éventuellement regarder l’épisode en question pour me donner du courage (mais sans en profiter une seconde vu que je suis à ce moment là une vilaine, très vilaine fille), etc. Et puis soudain, sans que je ne comprenne vraiment le pourquoi du comment, « ça » vient. Et là, en général, je « ponds » mon papier. Ou j’en accouche douloureusement, ça dépend. Bref, je travaille assez rapidement, mais il me faut néanmoins une période de gestation incompressible. Longtemps, je m’en suis voulu de ne pas être capable de faire l’impasse sur la phase ultra culpabilisante de « l’avant ». Jusqu’à ce que je réalise qu’en fait, je suis très certainement déjà en train d’écrire, sauf que ça ne se voit pas.
J’ai essayé de suivre les méthodes que l’on m’a enseignées à l’école de journalisme. D’écrire un synopsis, de faire un plan avec l’enchainement de mes idées. Ça ne marche pas sur moi. Le plan, il est dans ma tête et il ne se dévoile qu’une fois la première phrase trouvée. Et celle-ci est fondamentale. Sans elle, sans mon « attaque », rien ne peut sortir de mon cerveau désorganisé.
De même, je ne suis pas de celles qui prennent des notes au débotté sur un petit carnet. J’en suis la première désolée parce que je trouve ça hyper cool, les personnes qui sortent leur moleskine dans le métro pour capturer l’une de leurs pensées. D’ailleurs, j’ai en général un ou deux carnets dans mon sac, premièrement parce que j’adore les carnets, deuxièmement parce je trouve donc que ça fait cool et troisièmement parce qu’en revanche, pour retranscrire les interviews, c’est indispensable. Mais jamais, non, jamais, je ne fais l’effort de les sortir quand il me vient un peu d’inspiration, pour le blog ou pour mes scénarios (oui j’ai conscience que la fin de cette phrase fait un peu la fille qui se la raconte, mais le fait est que j’écris des scénarios) (d’une page environ à chaque fois, on ne va pas non plus se prendre direct pour Agnès Jaoui) (Agnès, si tu me lis).
Pire. Les rares fois où j’ai noté une idée, je ne l’ai JAMAIS exploitée par la suite. Ce qui ne veut pas dire que je me souvienne de toutes les autres que je n’ai pas écrites, ce serait trop facile.
C’est ainsi, je ne serai jamais prévoyante, je n’anticiperai jamais et je n’aurai jamais, non plus, de billet d’avance pour ce blog. C’est à la fois assez confortable, parce que je pense que de toutes façons, je serais fichue de perdre mes moleskines remplis d’idées merveilleuses. Mais je ne vous cache pas que nerveusement, ce fonctionnement est assez éreintant. Tout faire au dernier moment c’est avant tout une excellente manière d’être constamment angoissé à l’idée de ne pas y arriver…
Voilà, c’était donc un billet sur comment je les écris, en gros. Et je suis sûre que cela vous aura passionnés.
Edit: oui, il y a déjà des fraises. Non, elles n’ont certainement pas beaucoup vu la terre. Mais promis, msieur Mélenchon, elles étaient françaises. Bien de chez nous.
Je reagis de la meme facon pour mes articles au labo. Et ce, pour chacune des cinq parties qui les composent… Claquant mais tant que ca marche !
Sauf que ces temps-ci, je suis tellement angoissee quant a mon avenir proche que la fameuse premiere phrase ne cesse de se faire la malle… M’enfin, on va finir par y arriver !
Ici, ce sont les coings qui arrivent et c’est rudement bien aussi (meme si dans quatre ou cinq mois, je reverai de fraises aussi !)
La crème gentille semble parfaite et le contenu de ce bol me met l’eau à la bouche ! Ton billet me fait froid dans le dos par contre devant la difficulté de l’écriture. Tes écrits et tes articles semblent tjrs si fluides que je suis surprise que tes phases préparatoires soient de tels calvaires… C’est horrible !
Moi je prends des notes, c’est vital. Ce qui ne m’empêche pas assez souvent de passer des heures à me remémorer telle idée d’article ou tel sujet que j’ai envie de développer sur mon blog. Par contre, il m’arrive de temps en temps d’avoir un sujet comme çà et de pondre en 5 minutes un article plus que correct, et ces moments-là, je jubile !!!
Je parle comme si j’étais une célèbre auteure mais non hein 😉
Je me souviens encore d’une phrase qu’un de mes profs en journalisme nous avait lâché alors qu’on devait sans doute faire les marioles en cours: « L’écriture, toute écriture, reste une audace et un courage. Et représente un énorme travail ». (il avait conclu par: « la moitié d’entre vous n’en a même pas conscience »). Je n’ai jamais demandé de qui provenait cette phrase. Mais je la trouve tellement juste. Et elle a du bien me calmer sur le coup, car je m’en souviens encore!
je suis comme ça aussi dans la vie, je ne suis « efficace que dans l’urgence »…
J’avoue que je fonctionne pareil, « amis de la procrastination, bonjour ». Je me fais tout un plat de ce que j’ai à faire, je me culpabilise de ne pas m’y mettre pour au final le faire en 6, 4, 2 et m’apercevoir que ce n’était pas si terrible et que j’en étais parfaitement capable (et donc que j’aurais mieux fait de sortir la veille l’esprit tranquille plutôt que de ne profiter qu’à moitié trop préoccupée par le boulot en souffrance). Mais peut-être ai-je besoin comme toi d’être dans l’urgence pour y arriver, qui sait ?
Enfin, ton article me rassure 🙂
Bises
L’an passé j’ai eu une cliente (je vends des robes de mariées) qui est venue acheter sa robe. Elle était enceinte de jumeaux, et est venue, malgré son âge respectable, flanquée de son connard de père, un pédiatre arrogant et « moi-je »…
J’ai fait de mon mon mieux pour trouver la robe idéale, et en pleine argumentation j’ai le malheur de dire: « l’autre alternative serait de, blablabla… »
Monsieur le connard m’interrompt au milieu de ma phrase, et sans préambule me dit: « Mademoiselle, on ne dit pas autre alternative…. Alternative vient du latin, et alter veut déjà dire autre… Donc le mot alternative se suffit à lui-même. »
Allez, prend ça dans la poire Marie!!
Alors Caroline, vraiment, ça m’a fait du bien de lire que toi aussi tu dis autre alternative!!!! Loin de moi l’envie de te « corriger »!
Ton anecdote est excellente Marie (même si ça devait être profondément désagréable d’avoir affaire à ce vieux C*NN*RD…
C’est là que l’on rêve de l’avoir cette phrase d’attaque ! Une réponse fluide, percutante, « poliment malhonnête ».
Pour n’avoir jamais travaillé QUE dans l’urgence, je compatis (et je souffre pour mes fils fabriqués sur le même modèle…)
De ne pas faire de plan te permet d’avoir la fluidité qui est le charme de ton écriture. Mais, comme tu le dis, tu écris « dans ta tête » même en faisant un truc qui n’a rien à voir (en épluchant les épinards, par exemple).
Nous fonctionnons tous différemment :
– certains ont besoin d’un chemin dallé,
– d’autres préfèrent les chemins sauvages,
Les deux arrivent au but.
Il faut dire que l’informatique permet rapidement des repentirs, des corrections, des inversions de phrases ou de paragraphes. Et c’est un outil qui aide fondamentalement l’écriture.
Imagine papier-crayon-gomme.
2ème réponse pour Marie: dis toi que ce vieux, tu n’as eu « affaire » à lui que cette fois et que sa fille, pauvre malheureuse, le subit semble-t-il à longueur de temps (ce qui est je crois absolument pathologique)
Pas mieux
Quand j’étais journaliste
(du temps où j’avais un vrai travail)
pour préparer mes cours
un rapport
mon blog
les concours de nouvelles
peu importe, c’est le nez sur la deadline,
en mode charrette
mais
comme toi
je suis persuadée que mon cerveau travaille en sous main
les semaines et les jours qui précèdent
ça s’organise dans les neurone
l’écriture, c’est que la porte de sortie
et surtout
je bénis l’invention du traitement de texte
qui permet de remanier
de réagencer
autant de fois qu’on veut
ce qui n’était pas le cas à mes debuts,
mais je faisais déjà comme ça
(je vous parle d’un temps que les moins de 29 ans ne peuvent pas connaître
le temps d’avant les disquettes souples
le temps des machines à écrire, des IMBM à boule, des ciseaux et de la colle)
sinon
je valide pas les fraises en mars
même françaises
mais là
ça me fait une envie balaise…
@ Coline : je me sens moins seule, avec mon IBM à boule, mes ciseaux et ma colle… certains papiers n’étaient que bandelettes.
Je me souviens de ma première machine à traitement de texte, une TTX 80, qui faisait un bruit d’enfer, mais qui m’a sauvé la vie. Le graaand pâtron m’a fait corriger une lettre pendant une semaine, pour à la fin de la 20ème mouture, « faut-il une virgule ou un point-virgule ? ».
Je lui aurais fait bouffer mes ciseaux, ma colle et même mon IBM si je n’avais pas eu l’ancêtre du traitement de texte sous la main.
Quoi ? ça s’éluche les épinards ???
Bonjour Caroline, beaucoup d’auteurs fonctionnent ainsi, je te rassure, je suis sûre que la gestation est avant tout mentale, comme pour beaucoup d’autres choses.
Merci pour ce billet à l’arrache! Je culpabilise moins (si culpabilité il y avait) sachant que je suis très organisée dans mon b…azar et excellente dans l’urgence…SIC (et les fraises chantilly…on a commencé ici aussi, oserais-je dire qu’elles sont bonnes?…Oui;-) )
travailler dans l’urgence je connais ! du temps où il fallait rendre des copies, c’etait vraiment mon truc !
merci de nous donner la genese de tes ecrits ! c’est vrai qu il est si agreable de te lire (ici et ailleurs) qu on ne se doute pas qu il a fallu des clopes, des litres de thé, des episodes de supers series, des coups de fils aux copines avant de « pondre » les billets qui nous font demarrer nos journees !
bon lundi ! (tiens, et si j’allais m’acheter des fraises ?!?…ou me faire une chantilly ?!!!!)
On dirait moi !
J’ai culpabilisé aussi pendant des années, souffrant d’une sorte de sentiment d’imposture majeur. Maintenant j’explique à tout le monde que quand j’achète des chaussures je travaille, quand je bois mon thé je travaille, quand je glande au pieu je travaille et quand enfin, je daigne sortir le fruit de mon travail au grand jour, c’est normal que ça ne me prenne que quelques heures puisque j’y ai tellement tellement travaillé avant. Sérieusement, ça marche plutôt pas mal comme acceptation (et je crois très sincèrement que c’est absolument vrai : y’a une petite machine dans mon cerveau assez multitâche je dois dire, qui tourne en permanence sur plein de sujets aussi différent que le sujet de mon travail et la couleur de la nouvelle moquette !)
Tu veux dire que quand je traîne sur les blogs à 9 h 23 du matin au lieu de me mettre sérieusement au boulot, ma traduction est en gestation ? Je suis bien heureuse de l’apprendre 😉
Merci pour ce billet déculpabilisant pour moi qui suis en période de déconcentration totale !
je crois bien que ça veut juste dire être plus cerveau droit que cerveau gauche
et qu’en fait, on aura beau faire, le plan hyper-structuré, c’est pas pour nous
et les heures et les heures de gestation visiblement infructueuses, sont en fait necessaires, et bienfaisantes, même en matant des séries
pour arriver ensuite à un accouchement hyper rapide, qui plus est, souvent talentueux
en bref, vouloir faire sans les heures d’avant, c’est impossible
donc plus la peine de se culpabiliser…si seulement il suffisait de le dire
en tous cas, ce qui est rassurant, c’est que pleins de personnes fonctionnent comme ça!
belle journée
Caro bien venu au club des Procrastineuses… J’ai aussi longtemps culpabiliser sur le pourquoi du comment je m’y prenais toujours au dernier moment et que même là je trouvais des excuses pour reculer le moment où vraiment je m’y mettrais… Jusqu’à ce que je comprenne que je faisais partie des « Paniacs » et que cela exacerbait mon esprit créatif et j’ai fait une sorte de lâcher prise et là OH! MIRACLE… Plus d’angoisse (ou une toute PITITE BOULE)… Par contre , mon entourage n’est toujours pas en phase avec cette méthode et parait il que je suis particulièrement invivable sur ces périodes …
anoushka: amen.
nina, tu as vu que tu avais gagné les places ? tu peux m’envoyer un mail ?
nanou, j’adore être une « paniak » !!!
Merci pour ce billet Caroline, c’est moi qui t’avais posé la question. 🙂 Finalement ça me console (un peu) par rapport à mon propre fonctionnement : sans deadline (et encore, ça dépend en ce qui me concerne) point de salut. Mais j’aimerais tant changer et rendre mon travail en avance, sans stress, sans culpabilisation et sentiment d’imposture.
Que fais-tu quand on ne t’attend pas, c’est-à-dire pour l’écriture de ta pièce par ex. (ce n’était pas une commande, si ?) ? Ou même au tout début de ton blog ?
Je passe par ce type de phase moi aussi, ou je sens que c’est pas tout à fait mûr, que j’arrive pas à m’y mettre réellement etc.. et pareil, j’ai une sorte de déclic d’un seul coup, et je dessine pendant 3,4,5 jours, avec la musique à fond dans le casque. Et dans ces moments là, je suis dans ma bulle, lancée, et faut surtout pas venir me déranger ! ^^
(l’anecdote des carnets m’a fait bien rire ! j’ai mes périodes, mais clairement je ne les utilise pas autant que je le voudrais !).
Bonne semaine et merci pour ce partage 🙂
Et bien je me suis beaucoup reconnue dans « l’avant » écriture… Ce doux moment d’errance internet / thé / téléphone… J’excelle chaque jour au boulot à faire de même! Quant au pasage à l’acte, il est par contre moins prestigieux que le tien! Bonnes fraises transgéniques!
Oh comme ce billet me rappelle mes années de free-lance… je fonctionne exactement comme toi et ne suis efficace que dans l’urgence (enfin c’est surtout que je suis une grosse feignasse et que tant que ça commence pas à s’agiter au niveau du palpitant, je suis infoutue de m’y mettre). Tu l’as dit, quelle angoisse! Mais je crois que le pire, c’est qu’on ne savoure pas du tout les moments qui précèdent tellement on se sent coupable de ne pas être déjà au travail… Marrant, ça me rappelle une certaine culpabilité avec la bouffe 🙂
comme ce billet me parle, à l’heure où je devrais être en pleine rédaction de bilans d’intervention… ahem! donc, j’ai checké mes mails, mes notif FB, mes blogs, j’ai fait et refait mon planning, j’ai vérifié les dispos pour les vacances et les ponts. j’ai vérifié mes SMS et vidé le trop-plein. Je me suis dit que j’avais plein de gens à appeler. je l’ai acté par une jolie liste. j’ai laissé un message. je me suis fait un café. J’ai revérifié mes mails, mon FB, mes blogs. je suis passée faire pipi. j’ai culpablisé, je culpabilise et je culpabiliserai en me disant qu’on ne m’y reprendra pas, que c’est la dernière fois. et je rendrai mes devoirs à peine en retard, fait à l’arrache. mais j’ai comme toi, cette facilité à travailler dans l’urgence, et cette incapacité à anticiper!!!
bonne journée Caroline!
celote75, c’est dingue, je me suis fait exactement la même réflexion ! c’est pareil qu’avec la nourriture. culpabilité quand tu nous tiens…
Tout pareil ! Je ne bosse bien que dans l’urgence… Je devrais peut-être aller voir du côté des quotidiens pour voir s’ils recrutent… 🙂
Il y a la formatio reçue… intéressante pour commencer… et il y a la réalité, l’expérience. C’est ainsi, on fait avec sa personnalité, son caractère, sa manière d’avancer.
En tout cas, je me dis qu’avec ces fraises-chantilly (love !), l’inspiration doit venir plus vite, non ? 🙂
@ Cécile : oui, ça s’éluche les épinards … enfin, ça s’équeute.
Je suis un peu pareille que toi, en ce qui concerne l’écriture !
Mon mémoire d’unif était une horreur, d’ailleurs pour ça : le prof voulait un plan en milieu d’années !
La bonne blague. Mon plan, c’est ce qui ressort en dernier, chez moi !
D’abord, je lis des trucs puis, ça réfléchit « tout seul » dans un coin de ma tête (enfin, j’imagine, parce que moi, je fais tout autre chose) jusqu’à ce que j’ai ma phrase d’accroche. Et là, ça part. Tout seul. Parfois d’une traite !
Bon, pour le mémoire, vu qu’il y avait plein de recherches à faire et que j’ai une mémoire de poisson rouge, je rédige au fur et à mesure de mes recherches des bouts de texte, que je copie-colle au bon endroit au bon moment (ou dont je m’inspire lorsque le texte me vient enfin).
J’ai beaucoup culpabilisé, jusqu’à la lecture d’un livre « petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués » où l’auteur explique les différentes façon de fonctionner. Et pouf ! Je me suis reconnue dans une des facettes, celle développée dans le livre ! 😀
Maintenant, je sais que j’ai besoin de ce temps, et je sais aussi que je tiens mes deadlines, donc, pas besoin de stresser inutilement (même si le stress fait partie intégrante de mon processus de rédaction…).
« en fait, je suis très certainement déjà en train d’écrire, sauf que ça ne se voit pas » – résumé parfait de ce qui se passe aussi chez moi dès qu’il faut écrire un papier ou monter un film… Danse de la pluie clope au bec autour de l’ordi, litres de thé, épisodes de série matés en cachette avec la plus grande culpabilité, etc. Là par exemple, ça fait un peu 5 semaines que je suis rentrée de vacances et que je n’ai quasi rien publié sur le blog. Mais tout est dans ma tête, à un moment donné, ça va bien finir par en sortir… En attendant, merci pour la bouffée de déculpabilisation, ça fait du bien!
Moi je pense que tu dois être mon double astral (sort of).
Agnes, si tu m’entends..
Oui la corrélation est frappante: la culpabilité, la honte, les excuses de merde… 🙂 On en revient toujours au même finalement!
Mais on s’en fout, on est des femmes formidables 🙂
Et sinon, rien à voir, je viens de voir que la fin des blagues dans les sachets de CARAMBAR, ben c’était un CANULAR ! OUF ! Je me sens mieux là tout de suite……………………..
C’est PILE de circonstances ! http://madame.lefigaro.fr/societe/on-tous-mammouth-chez-nous-250313-375988
Je me reconnais aussi dans cette « mauvaise » (= culpabilité, auto-flagellation) méthode de travail, et y compris dans les cigarettes fumées en attendant que ça vienne… Et justement, je me demandais où tu en étais avec ça, la clope, si tu avais déjà pensé, essayé d’arrêter, si tu te voyais « écrire sans fumer »… Si l’occasion se présente ou si l’envie te viens d’en dire un peu plus sur le sujet…
Bonnes flagellations cette semaine!
Idem ! Une fois lancée, j’écrirais des pavés. Par contre, je ne trouve mes chutes qu’une fois lancée. Tout d’un coup, ça fait tilt. Ça marche comme ça pour mon blog comme pour le boulot, ce qui me vaut des soirées ordi interminables. Je dois être un oiseau de nuit.
Héhé, si seulement ce stratagème ne s’appliquait qu’à l’écriture… mais pour moi ça fonctionne pour à peu près tout (prendre des billets de train, faire la vaisselle, ma compta, envoyer un mail). Mais j’avais lu une phrase qui m’avait fait rire: « l’avantage de faire les choses à la dernière minute, c’est que ça ne prend effectvement qu’une minute ». C’est peut être ce que je recherche inconsciemment dans mon inertie?
Mais comme tu me rassures ! Je suis pareil. Jamais un brouillon d’avance, des notes désordonnées. Et cette première phrase déterminante qui tarde parfois à venir. Parfois écrire, c’est souffrir. Pour tes scénarios, je crois savoir de quoi tu parles (indice : tu en as toi même tourné un, non ?) 😉
Ah non, pas du tout, pour les scénarios 🙂 il s’agit de quelque chose de totalement déconnecté de la blogosphère 🙂
Un bon conseil à toutes: la lecture des billets de Chag est un régal !
Neuro-droitière donc. J’ai exactement le même fonctionnement procrastination jusqu’à la dernière limite en générale tout simplement parce qu’en arrière plan, mon cerveau est déjà en train de faire le boulot. Sur 4 ou 5 dossiers simultanément sinon je n’ai pas mon quota et je ne vais rien faire tant que je n’aurai pas mes 4 ou 5 dossiers « en cours ».
Un petit bouquin simlpe (mais non simpliste) explique ça très bien : Petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués (ouf ! Quel titre !) de Béatrice Milletre
http://www.actualitte.com/critiques/petit-guide-a-l-usage-des-gens-intelligents-qui-ne-se-trouvent-pas-tres-doues-de-beatrice-milletre-1559.htm
@ Geneviève : 😉
Je lis ton article dans un moment d’errance procrastinatrice alors que j’ai un devoir d’allemand à rédiger pour aujourd’hui et qui est tombé depuis… mercredi. Mais je le vis bien 😉
En effet, j’aurais adoré lui fermer le caquet… Mais avec un patron au-dessus c’est difficile ;o)
Tu n’imagines pas à quel point ça me fait du bien de lire ça, Caro, parce que je fonctionne… exactement de la même façon que toi. Dieu que c’est épuisant. Et moi qui ne viens pas d’une filière littéraire ou journalistique, ça m’a beaucoup fait culpabiliser, du genre, bon sang, je sais pas faire, c’est pas COMME ÇA qu’il faut faire. Ben si, faut croire que c’est une façon de fonctionner comme une autre, j’ai beau en avoir essayé d’autres, du coup, il n’y a que le dernier moment, l’arrache après avoir cogité et tergiversé des heures que ça « sort ». Merci Caro, et bonne journée !
Bon bah, je fais le même boulot que toi et procède de la même manière : je procède pas, quoi.
Marie, j’ai bien ri…
Bein moi aussi j’écris « l’autre alternative » et je l’ai souvent lu sans que ça ne me choque… En même temps il peut y avoir plusieurs alternatives, non?! Donc celle-ci, celle-là ou encore cettre autre alternative, mdr!
J’ai mal à la tête
Bis
Jess
http://www.domyjeans.fr
Je suis un peu comme toi, je n’ai aucun article d’avance et suis incapable de prévoir quoi que ce soit.
Bien que mon métier ne consiste pas à écrire des articles (commandés), je me suis déjà dit que ce serait bien de bosser depuis chez moi, en faisant du télétravail (ça me prend surtout le matin où je suis à la bourre, ou simplement que j’ai du mal d’émerger).
Je me vois bien devant mon ordi, en pyjama sur le canapé en train de siroter un thé.
Et pis finalement, me connaissant, je vivrais assez mal de travailler depuis chez moi, dans le sens où me connaissant je ferais les choses dans l’urgence, avec l’angoisse et la culpabilité avant.
Donc pour moi, aller travailler au bureau (passer du temps sur le net quand même), en sortir et rentrer chez moi l’esprit clair au niveau professionnel, c’est tout bénéf.
Je me demande comment vous faites, vous, qui travaillez depuis chez vous.
je vous lis, vous toutes qui n’arrivez pas à vous mettre à bosser sans urgence, et je me dis que c’est un processus normal. Avant d’écrire, on réfléchit à un sujet, on se nourrit de ce qu’on voit, de ce qu’on lit, de ce qu’on ressent, de ce qu’on nous dit. Et je trouve que le sentiment d’urgence est une réelle qualité car ça veut dire qu’on a conscience du moment où il faut s’y mettre. On essaie de nous bourrer le mou avec des méthodes X ou Y, toutes très rationnelles, mais le cerveau n’est pas rationnel, il est comme il est et la plus grande force est de comprendre comment on fonctionne… Alors, à toutes celles-là : bravo !
J’adore ce billet, parce que je m’y retrouve totalement. Ecrivain encore novice, je culpabilise car moi aussi, il me faut travailler dans l’urgence, quand je suis à une semaine de l’échéance par ex.
Et cela s’est encore vérifié la semane dernière, je participe à un concours de nouvelles qui se termine ce samedi 30 mars et bien sûr ma nouvelle je ne l’ai fini qu’hier.
Je pense que c’est la pression qui nous stimule.
Et pour le coup du carnet, j’en ai un mais j’ai vite laissé tomber l’idée de le trimballer avec moi, il prenait trop de place dans mon sac bien rempli et je n’avais rien à écrire.
Merci pour ce billet déculpabilisant, c’est une bouffée d’oxygène !!!
MERCI MERCI MERCI !!!
Merci =D
Je ne veux pas faire des envieuses, loin de là, encore que.
A 400 mètres de chez moi un paysan vend sa production de fraises et sa femme fait la chantilly devant vous.
Difficile d’arriver avec le tout -chantilly et fraises- intact à la maison.
Smouik : bien sûr, le cerveau résistera à toutes les méthodes. Surtout si ces méthodes sont écrites par des hommes.
Pour consoler les envieuses, les joies de la campagne : ce matin, une magnifique araignée squattait l’évier. Une vraie de vraie : poilue, avec de grandes pattes dures et marron, le corps bien charnu.
De la taille d’une pièce de deux euros, facilement. Comme je ne voulais pas la noyer, je l’ai prise par une patte et mise sur le rebord de la fenêtre.
Si si. Question d’habitude.
à mon avis, arriver avec les fraises et la chantilly intactes est un non-sens… tout le plaisir réside justement dans la gourmandise immédiate. Quant à l’araignée, j’aurais fait pareil, moins écœurant mais plus inquiétant, j’ai relâché un ÉNORME bourdon il y a quelques jours. J’ai eu un sentiment de plénitude. 🙂
Smouik : si on résume nos échanges : C’EST LE PRINTEMPS !
C’est rassurant de te lire car je suis aussi plus efficace dans l’urgence. C’est malheureux, j’ai le temps mais je traîne, traîne, traîne. Quand l’échéance arrive, grosse pression, je m’en veux mais finalement, c’est le coup de pied au c… qui me manquait pour avancer!
En lisant le début, je me suis dit mais ma parole c’est MAINTENANT que cette tchorniasse pense à m’expliquer (je le sais que tu ne t’adresses qu’à moi dans tes billets) comment on fait pour écrire des trucs sur commande? Juste maintenant que j’ai accouché dans la douleur, du mien, de pensum, que toute la guiness du monde y compris en péridurale n’a pas réussi à faire mieux passer?
C’est maintenant, truie lubrique, que j’ai perdu toute crédibilité à force de chouinasser que jamais j’y arriverai pendant deux longs mois dont 7 semaines à ne faire que gémir sans écrire une ligne, que tu t’enquiert d’éventuellement penser à distiller tes bons conseils de pondeuse professionnelle de copies diverses?
c’est maintenant, morue, que même mes gosses me considèrent comme la dernière des lavettes que tu vas m’expliquer comment on fait pour s’en sortir haut la main sans faire bouger l’autre?
Après j’ai lu.
Je suis trop forte. J’ai tout fait bien comme tu l’as dit.
Je débouffis et après je t’invite au resto pour la peine.
Le classique bordel du début d’écriture, la méthode c’est qu’il y en a pas.
Coucou..je passe vite fait en courant..après un week-end super mais crevant…!!! je m’aperçois qu’en trois jours..j’ai manqué trois « post » bà dis donc…t’as pas chômé !!
des FRAISES…miam..même à 6H20 du matin..ça me donne envie..bien qu’à cette saison je ne sais pas si le gout y est..mais bon avec un peu de sucre et de la CHANTILLY (oh oui !)..ça devrait le faire ! ;-)…faut que je trouve des fraises maintenant ! c’est malin ! 🙂
j’admire l’inspiration que tu peux avoir Caroline..la façon que tu as d’avoir toujours quelque chose d’intéressant à nous dire …et en plus avec un humour que je t’envie ! :-)… c’est un don !! surtout continue !!
coucou ! j’ai gagne les places du concours perfect mothers….si jamais tu es partante on peut y aller ensemble !
En vrai j’ai une deadline pour demain (genre monter une séquence de cours super géniale, ben ouais on n’est pas tous des écriteuses) mais qu’est ce que je fais? ben je lis ton blog… Peut être en effet espérais-je que mon cerveau ait déjà monté le plan pendant que je tape des conneries…
Bonjour Caro,
Et cet article-ci pour ne pas déroger à la règle, tu l’as écrit au dernier moment ?
Maïeva
PS : j’ai beaucoup ri à « regarder s’il n’y a pas un nouvel épisode en ligne de ma série du moment, éventuellement regarder l’épisode en question pour me donner du courage » => je fais exactement la même chose… sauf que j’ajoute à ça : ouvrir et refermer la porte du frigo, regarder par la fenêtre au cas où il se passerait quelque chose, me faire un shampoing (oui des fois mes cheveux en ont besoin à ce momemnt précis…)