Catégorie : Je vous raconte ma vie

Ma vie, mon oeuvre, mes amours

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Parce qu'on n'est jamais si bien servie que par soi même, voici un billet à forte teneur en personal branling. Pour vous dire que j'ai le plaisir de signer un premier article dans l'Express Style.fr. J'ai déjà eu l'occasion de dire ici combien j'appréciais la façon dont Géraldine Dormoy parlait de la mode, avec un oeil qui diffère de ce qui se fait dans la bloguerie. Elle est aussi l'exemple assez singulier d'une blogueuse devenue journaliste et même plus, puisque c'est elle qui est aux manettes de l'Express Style. Je suis hyper flattée et touchée qu'elle ait pensé à moi pour y écrire un article un peu "psy" et je me réjouis, vraiment, de cette nouvelle collaboration.

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Par ailleurs, dès le 16 janvier, vous pourrez trouver chez votre libraire ces deux petits bouquins illustrés par Astrid M et écrits donc par ma pomme. Ils ont une saveur particulière pour moi parce que c'est la première fois justement que je vois des dessins accompagner mes textes. Et aussi parce que chaque lettre de ces abécédaires est l'occasion d'une mini nouvelle. On reste dans quelque chose d'assez léger et qui ne révolutionnera pas l'histoire de la littérature, mais c'est malgré tout différent de ce que je fais d'habitude. Et puis ces deux livres je les ai écrits en entendant le bruit des vagues de la Méditerrannée, pendant que les enfants et le churros faisaient la sieste. C'était à la fois un peu difficile de ne pas être complètement en vacances cet été et en même temps ce rendez-vous quotidien avec mon clavier n'était pas désagréable, je me prenais presque pour une écrivaine, il ne me manquait que le plaid et le feu de cheminée pour être dans mon fantasme number one, celui de l'auteur isolé dans une masure en bord de mer, buvant des litres de thé tout en couchant sur le papier ses riches idées.

Ok, je n'ai pas vraiment encore écrit mon oeuvre majeure, mais après tout, peut-être que ces chroniques ici et ces petits livres sont très exactement ce pour quoi je suis faite ?

Dans le magazine Pleine Vie, j'ai aussi écrit un dossier sur la spiritualité avec l'aide précieuse de certaines d'entre vous et notamment Pascale, Lysiane, Anne et Maryse. Je les cite elles parce qu'elles ont un site, mais merci aussi aux autres témoins (smouik smouik :-).

Enfin, dans le Psychologies Magazine daté du mois de décembre j'ai tenté de répondre à cette question bien plus philosophique qu'elle n'y parait: "Les paillettes sont-elles indispensables à la fête ?"

Voilà, à part ça je suis complètement orpheline à l'idée de ne plus avoir ma dose hebdomadaire de Borgen, l'une des meilleures séries des dernières années, illuminée par la présence de son actrice principale qui en plus est complètement francophone. J'avoue, elle provoque en moi des émotions assez similaires à celles éprouvées avec Shane (pourtant complètement différente). Si ça se trouve je suis séristiquement gay ? Sérieusement, si vous n'avez jamais regardé Borgen, les deux saisons sont disponibles en DVD et c'est un super cadeau à (s') offrir. C'est intelligent, féministe, politique et aussi romantique.


 

C'est tout je crois pour aujourd'hui. Demain il y aura du cadal ici, ainsi que le lendemain et peut-être même le surlendemain. Avant une petite trêve des confiseurs, histoire de recharger un peu les batteries et de revenir, qui sait, avec la version 3.0 de PDR. Ou pas, vous savez ces choses là (entendre tout un tas de procédures informatiques auxquelles je ne comprends que pouic et que j'ai donc confiées à une personne compétente en la matière) prennent du temps. En attendant, je vous prie une nouvelle fois de m'excuser pour les commentaires avalés, les caprices de pépère l'antispam et tutti quanti. En vous répétant une nouvelle fois que jamais au grand jamais je ne supprime vos propos à moins qu'ils ne soient très insultants.

 Edit: la blouse jolie est l'oeuvre de Morgane Sezalory. C'est fou non comme un simple col peut tout changer. J'aime la mode comme ça en fait, quand un détail qui n'en est pas un nous fait sentir subitement un peu particulière.

Reine des glaces

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Il y a quelques jours j'étais au Royal Monceau pour une conférence de presse. A la fin avec ma copine S. on est passées aux toilettes. J'avais déjà vu des toilettes un peu guedin de quatre étoiles mais là ça dépassait tout ce que j'aurais pu imaginer. Genre on se serait cru dans une fête foraine ou dans ce film d'Orson Welles, la Dame de Shanghai, avec la sublimissime Rita Hayworth qui s'entretue avec son mari dans le Palais des glaces.

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J'étais comme une petite fille, j'avais l'impression d'être Rita moi aussi, ou alors une James Bond Girl. Par contre on a mis du temps à trouver les portes pour aller faire ce qu'on avait à y faire. Et je suis aux regrets de vous dire, amis de la poésie, bon petit déjeuner, que même dans ce genre d'endroits certaines personnes trouvent superfétatoire de tirer la chasse.

Il y avait quelque chose d'extrêmement incongru à voir flotter cet étron de compétition dans un lieu aussi ostensiblement clinquant.

Il n'empêche que je crois que je tiens enfin MON idée, celle qu'aucune blogueuse au monde n'a encore eue. Me shooter exclusivement dans des gogues et ça dans le MONDE ENTIER.

J'ai déjà une du Shangri La et celle-ci, donc, du Royal Monceau. Les petits ruisseaux, etc.

Célébrité, attends moi, j'arrive.

Signé la reine des wha-wha.

Travailler, oui, mais avec modération. Non ?

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Il y a quelques jours je déjeunais avec deux charmantes jeunes femmes et nous devisions de la difficulté parfois de concilier vie professionnelle et maternité. Un sujet qui revient souvent sur la table pour peu qu'on soit entre mamans qui bossent (ça et l'orgasme vaginal mais là il était trop tôt). Mes deux comparses étant un poil plus jeunes que moi – trois fois rien – et de surcroit en poste, elles avaient nécessairement plus de raisons de s'en faire que moi aujourd'hui. Le fait d'être à la maison le plus clair de mon temps et d'avoir désormais des enfants plus grands – même si Rose n'a que quatre ans ce qui fait d'elle encore un nouveau né bien entendu – rend cette quadrature du cercle bien moins problématique qu'elle ne le fut pour moi des années durant.

Est-ce la vieillesse qui me fit parler ? (je vais bientôt avoir 29 ans je vous le rappelle). Je ne sais pas mais je me suis entendue prévenir avec gravité mes consoeurs déjà bien stressées de ne pas arriver à s'en aller avant parfois 19h30, qu'elles devraient faire attention. "Le temps perdu ne se rattrape plus", ai-je glissé, en profitant pour leur coller vite fait bien fait une petite citation de la grande Barbara (le boulet. Mais comment serai-je à 40 ans ? j'ai intérêt à faire gaffe).

Et d'enfoncer le clou en racontant combien personnellement j'avais eu la sensation de rater des moments fondateurs, surtout avec Rose d'ailleurs. J'ai eu en effet la chance avec mes grands de bénéficier d'un congé de maternité d'éléphante et de travailler à l'époque dans une structure semi-publique où chaque minute supplémentaire était décomptée. Je me souviens des stratagèmes pour pointer à 18h00, du manteau enfilé lentement à 17h50, du pas de cardinal grabataire jusqu'à la pointeuse, et de l'allure vive avec laquelle une fois la carte entrée dans la machine, nous filions vers le RER.

Mes twins, donc, je les ai vus grandir, tout au moins les trois premières années de leur vie. J'arrivais à 18h30 à la maison au plus tard, quand ça n'était pas avant, ce qui me laissait le temps de profiter d'eux avant de les coucher (ok, en vrai je comptais souvent les minutes là aussi pour les coller au lit, les jumeaux, toussa toussa). Mais sur le papier, si je voulais, je pouvais jouer aux barbies et faire des puzzles.

Pour Rose, ça n'a pas été la même chanson. Les deux années qui ont suivi sa naissance ont été particulièrement difficiles au boulot. Non seulement il me fallait refaire mes preuves après mon congé mais en plus l'agence dans laquelle je bossais vivait elle même une certaine mue, impliquant un rythme plus intense, des permanences le soir et souvent, même, du travail à emporter à la maison. Durant cette période, il n'était pas rare que je ne voie carrément pas Rose durant deux jours. Je partais alors qu'elle dormait et rentrait après qu'elle se soit couchée. Bon, ce que j'écris n'est pas tout à fait exact, en réalité je la voyais… la nuit, puisque la douce enfant avait manifestement compris que c'était le seul moment où j'étais disponible. Disponible mais pas vraiment disposée, hélas.

Je n'ai pas quitté mon boulot pour cette raison, mais ce fut l'une des croix dans la case des + quand j'ai pris ma décision. Et j'avoue savourer tous les jours le fait d'être avec les enfants le soir, d'avoir le temps d'écouter les histoires des grands, de les regarder, profiter de leur présence. Ils m'exaspèrent, me cassent les couilles, je leur répète toutes les cinq minutes que j'ai l'air d'être là alors qu'en fait non, je suis au travail, mais la vérité c'est que je profite jalousement de cette sensation de proximité.

Ceci étant dit, je ne prêche absolument pas pour un retour des femmes à la maison et je sais bien que tout le monde ne peut pas choisir ce modèle un peu batard consistant à transposer son bureau sur son canapé. Je n'exclus absolument pas de repartir un jour au turbin, peut-être même que ça me fera des vacances. Et à moins de gagner des centaines de patates au loto, je n'envisage pas non plus d'arrêter de travailler. Donc, comme je m'en suis par la suite excusée auprès de mes amies, loin de moi l'idée de les faire culpabiliser. On fait comme on peut et en ce moment dans les entreprises, on ne peut pas beaucoup. Il n'empêche que parfois, il est sûrement bon de se rappeler que le temps perdu en effet ne se rattrape plus. Que ces drôles de bestioles que sont nos enfants poussent comme des champignons et qu'un jour, de toutes façons, ils prieront pour qu'on ait des réunions tous les soirs. Alors dans la mesure du possible, je crois que c'est pas mal de se rappeler que personne ne mourra parce qu'on est vraiment parti du bureau à 18h45. J'ai toujours été la première à ne jurer que par la qualité du temps passé avec les enfants, plutôt que la quantité. Mais pour qu'il y ait de la qualité il faut un minimum de quantité, je crois.

Et tout ce que j'ai écrit vaut aussi pour les hommes. Récemment, mes grands sont tombés à bras raccourcis sur leur père après avoir réalisé qu'il ne connaissait le nom d'aucun de leurs enseignants ni de leurs copains, à part les deux ou trois qui squattent régulièrement chez nous. Forcément, depuis deux ans, on compte sur les doigts d'une main les repas du soir qu'il a effectivement partagés avec nous. Ce n'est pas à lui que j'en ai voulu tous ces mois – même s'il a pris pour les autres – mais à ceux qui lui mettaient la pression pour rester toujours plus tard sans voir où était le problème. Et ce billet est d'ailleurs surtout destiné aux chefs, à ceux et celles qui ont ce pouvoir de dire à leurs salariés que là, ça suffit, la vie, ça n'est pas ça, ça n'est pas QUE ça. Enfants ou pas, rajouteré-je. Parce que d'une manière générale, je ne suis pas certaine que l'être humain soit fait pour être pressé comme un citron par des gens qui un jour où l'autre le jetteront comme une merde.

Je pense toujours à cette pub suédoise je crois, où l'on voit un gars sur son lit de mort, avec en sous-titre "Est-ce que vous croyez vraiment qu'à ce moment là de votre vie vous vous demanderez si vous avez accordé assez de temps à votre patron ?". Ça me calme, en général (alors que je ne suis déjà pas hyper enervée, faut bien l'avouer).

Edit1: Ce billet n'est ni une ode à la femme au foyer, ni un manifeste anti-patrons. Juste une réflexion personnelle qui ne fait pas forcément avancer le débat, si ce n'est pour dire que travailler c'est bien, mais que la vie ne se résume pas à ça.

Edit2: Mais je suis bien d'accord que quelque part c'est aussi un luxe de se poser ces questions et que bon nombre de gens aujourd'hui ne demanderaient pas mieux que partir tard du boulot, ça voudrait dire qu'ils en ont un.

Edit3: comme je n'allais pas illustrer ce billet avec des photos de matériel de bureau, je me suis dit que j'allais en profiter pour vous montrer d'autres mignonneries vues dans ce bureau de presse. Ces chaussures en entrée de billet sont des "Minorquines" et j'avoue avoir craqué. Elles existent aussi en rose:

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Et puis aussi il y avait ces sabots "Bosabo", trop meugnons

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 Et enfin ces lampes et guirlandes de la marque Mimi Lou (caverne d'ali baba pour qui kiffe la déco pour chambres d'enfants). Je vous parle de tout ça parce qu'à chaque fois ce sont des maisons artisanales, françaises ou pas, mais vraiment artisanales et j'aime bien ça, l'idée de ne pas toujours montrer que des trucs faits à la chaine par milliers (la fille qui s'habille chez Zara, H&M et Monoprix).

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Histoires d’homophobie ordinaire et passage à la télé

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Hier soir je suis passée à la télé, au "vinvinteur", l'émission chouettement décalée du célèbre Vinvin, blogueur de la première heure et devenu depuis animateur et producteur télé entre autres. Le truc c'est qu'en bonne Bridget du personal branling, je n'ai non seulement pas pensé à prévenir qui que ce soit de ce passage et encore moins à le regarder. C'est bien, je pense que je suis vraiment destinée à la célébrité et toutes ces choses. En réalité ça n'est pas très grave, surtout que c'est déjà disponible en replay. Ma première impression: je m'y déteste, bien sûr, d'autant que si l'image est très belle, le filtre utilisé ne me sied pas au teint (euphémisme). Vinvin, dans sa présentation, dit que je suis paisible, personnellement en m'écoutant je me suis surtout dit que je semble sous tranxène (même mes ongles semblent crier "no future").

En même temps la séquence, appelée "auto-portrait" dure une minute, donc ça va, le supplice de me voir a été de courte durée. Surtout, le personnage central de ce passage télévisé, ce n'est finalement pas moi mais mon bureau-canapé. Il mérite la reconnaissance, le brave. Si vous voulez regarder c'est par ici. Je vous conseille de voir l'émission en entier mais si vraiment vous brûlez de regarder mon canapé, c'est à la minute 20. (je précise qu'en revanche je trouve le format drôlement chouette, j'aime bien l'idée de la voix off et j'adore par exemple la séquence consacrée à Pénélope Bagieu)

Voilà, sinon cette semaine s'annonce chargée et je ne serai peut-être pas très présente, je vous prie de m'en excuser.

A part ça, plus d'une centaine de milliers de gens ont pris la peine ce week-end de sortir de chez eux pour aller manifester contre le mariage gay. C'est vraiment quelque chose qui me dépasse. Pas qu'il y ait des gens contre, je suis bien consciente qu'il y a de vraies poches de résistance un peu partout. Même dans mon bocal bobo parisien, je ne vis pas complètement au pays des bisounours. Mais que ces gens qui pour la plupart j'en suis certaine ne descendraient jamais dans la rue pour défendre, je ne sais pas, les enseignants, le service public, tel ou tel droit les concernant vraiment, passent leur week-end à battre le pavé pour protester contre une loi QUI NE LES CONCERNE PAS, ouais, ça me dépasse.

Je veux dire, que le mariage gay soit autorisé ne signifie pas qu'on va les forcer à épouser contre leur gré leur voisin de palier, si ? ALORS QU'EST CE QUE ÇA PEUT LEUR FAIRE ? (bordel).

Il va sans dire toutefois que tous ces anti "mariage pour tous" le font "sans homophobie".

Ça me fait penser aux commentaires qui commencent parfois ici par un "ne le prends pas mal mais…" (mais tu es vraiment une quiche, mais tu es vendue à la pub, mais tu fais trop puputte dans ton cuir, mais tu fais rien que des fautes de grammaire, etc).

Là c'est un peu pareil:  "le prenez pas mal les pédés, hein, mais vous êtes tout de même des dégénérés".

Genre, on défile avec des gens qui ne cachent pas leur appartenance aux tendances les plus intégristes du catholicisme, avec des gars qui n'hésitent pas à comparer homosexualité et zoophilie, mais ON N'EST PAS HOMOPHOBES.

Il se trouve que le sujet me touche d'autant plus que ces derniers jours je prépare donc un article sur la façon dont les grands-parents trouvent leur place auprès des enfants élevés par des couples gays. Et que j'ai du coup l'occasion d'échanger avec des personnes bluffantes. Des grand-pères et des grand-mères qui, du fait de leur âge, de leur éloignement d'un certain milieu bobo parisien, d'une éducation qui ne les a pas préparés à vivre d'autres shémas que ceux considérés comme "acceptables", auraient pu se replier sur eux mêmes et refuser ce rôle de grands-parents atypiques. Et qui au contraire, montent au créneau pour défendre leurs enfants, imposent le silence à leur entourage quand ce dernier n'est pas vraiment gay-friendly, décident que cet enfant, qui n'est pas biologiquement le leur est quand même un membre de leur famille. Je vous assure, j'ai parfois du mal à retenir mes larmes d'émotion à la fin de certaines conversations, parce que d'une certaine manière, ils ont bien plus de mérite que moi, avec mes grandes convictions brandies en étendard, mais qui n'ont jamais été confrontées à la réalité.

La réalité, c'est, comme me l'expliquait ce grand-père hier, la peur de voir sa fille se faire agresser avec sa compagne et leur enfant. La réalité, ce sont des insultes taguées sur la porte de ce couple, justement. La réalité, c'est l'oncle qui demande à table, devant tout le monde, "quand même, tu n'as pas envie de te faire vraiment mettre ?".

Je ne sais pas quelle serait ma réaction si un de mes enfants m'annonçait son homosexualité. Mais j'espère qu'elle serait aussi digne que celle de ces gens. Et j'adorerais qu'il y ait, le week-end prochain, plus de 100 000 personnes dans la rue pour protester contre le fait qu'il y ait tant de personnes dehors à l'approche du froid. Mais je n'y crois pas trop à vrai dire.

Edit: Trois textes à lire absolument. Celui de Christophe Conte qui renvoie l'autre zinzin de Frigide Barjot dans son missel, celui de Virginie Despentes (même si je trouve que son propos flirte avec l'anti-hétéro et que ça nuit un peu au discours mais bon, c'est de bonne guerre), qui répond à ce tromblon de Jospin dont on aimerait bien qu'enfin il se retire DEFINITIVEMENT et enfin celui de ma copine Lily qui donne "son point de vue de femme stérile" sur le sujet. Indispensable.

Edit2: La photo ? Rien à voir, c'est juste que je suis allée dans un bureau de presse la semaine dernière où étaient exposées les collections printemps été 2013 pour adultes et enfants, ainsi que certains objets de déco. Et j'ai adoré ces animaux tricotés. Bien sûr j'ai complètement zappé la marque, dès que je la retrouve je la mets, franchement c'est trop chouette, il y a de gros fruits également, des gâteaux d'anniversaire, etc. Ça m'a fait penser au Delit Mail, toute cette maille (à moins que ce soit du crochet ?). Edit: C'est Anne-Claire Petit, qui fait ces merveilles.

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Dis, comment on fait pour devenir journaliste ?

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Je reçois souvent des questions par mail. J'avoue, je suis en dessous de tout pour y répondre, d'autant que souvent ce sont les mêmes interrogations. Je me dis que pour me faire pardonner, parfois je pourrais rédiger un billet qui ferait office de mail groupé.

Une des questions les plus récurrentes pourrait être résumée ainsi:

"J'ai envie d'être journaliste, qu'est-ce que tu me conseilles ?"

De faire plutôt ingénieur.

Sans rire, j'éprouve toujours un peu de mal à encourager qui que ce soit à se diriger vers ce métier. Dire qu'il est sinistré est en deça de la vérité. Je parle surtout pour la presse écrite, c'est le secteur que je connais, mais je crois qu'en télé ou radio, la précarité est probablement encore plus de mise. Sinistré, disais-je. A savoir que la presse généraliste souffre, voire agonise depuis des années. Ça se traduit par des rédactions de plus en plus exangues, des CDI de plus en plus rares et des conditions de travail bien plus difficiles qu'avant.

Attention, je ne dis pas que c'est la mine non plus. D'autant qu'il faut bien l'avouer, les journalistes pour certains ne l'ont pas volé. Des années durant ils se sont reposés sur leurs lauriers, ont un peu oublié ce qu'était leur métier – rapporter l'information, pas la commenter à tout va, et puis un peu la chercher, l'info, pas recracher celle qu'on voulait bien leur donner – et aussi leur déontologie.

Mais le fait est que le concept de "newsroom" s'est généralisé, consistant à faire bosser un journaliste sur à peu près tous les supports d'un groupe de presse – ce qui évite d'embaucher – et lui laissant de moins en moins de temps pour l'investigation.

Mais revenons à nos aspirants journalistes. Le secteur n'est pas en grande forme, à l'exception peut-être de la presse pro, mais même cette dernière, après avoir beaucoup prospéré ressent les  effets de la crise. Sans compter que le web devient de plus en plus un réflexe et que le modèle économique en la matière n'a toujours pas été trouvé.

Reste la pige. Solution que j'ai choisie personnellement depuis deux ans, après huit ans en agence de presse spécialisée. Ce statut me plait bien parce qu'il me permet d'écrire pour des supports très différents les uns des autres (et après avoir pondu de la dépêche sur l'enseignement supérieur matin, midi et soir pendant des années, je vous jure que c'est agréable). Je ne parle ici que de "psychologies magazine" parce qu'il correspond le plus à ce que je fais sur ce blog mais en réalité je pige régulièrement pour cinq ou six autres titres. Et croyez moi il faut bien ça pour se faire un salaire. Parce que si la pige marche paradoxalement pas mal en ce moment – vu que les journaux n'embauchent pas, ils externalisent plus -, il faut en faire beaucoup pour en vivre. Ce qui signifie jongler en permanence avec deux ou trois deadlines différentes, mener simultanément plusieurs "enquêtes", ce qui peut parfois donner lieu à quelques emmêlages de pinceaux (je me souviens d'un article sur la masturbation que je préparais en même temps qu'un sur les masters à l'université et d'un grand moment de solitude avec un interviewé que j'avais confondu).

Je suis en train de me dire que je n'ai pas vraiment répondu à la question ou pas dans le bon sens. Mais c'est un peu voulu. Parce que pour comprendre ma boutade du début, je voulais vous parler de ce quotidien du journaliste qui n'est pas ultra riant. Qui consiste de plus en plus à rester sur sa chaise, à faire de la veille sur internet et, les jours un peu foufous à passer un ou deux coups de fil.

Tableau un peu sombre ? Oui, mais c'est fait exprès. Parce que ma réponse à cette question en réalité, c'est que ce métier on le choisit que si on sent que c'est ça ou rien. Parce qu'il ne faut pas en attendre la fortune, rarement la reconnaissance et souvent en revanche l'angoisse, parce qu'il y a de la pression un peu tout le temps. Même quand on écrit un article pour "Carpe magazine" (ça existe). Parce que se faire le relais de la parole de quelqu'un c'est une responsabilité. Qu'une fois imprimés, les mots, on ne peut plus les changer. Qu'on n'est jamais à l'abri d'une erreur, d'un interlocuteur de mauvaise foi, bla bla bla. Sans parler de l'angoisse de la page blanche, de l'angle qu'on n'arrive pas à trouver, etc.

Mon premier et probablement seul conseil c'est donc celui-ci: bien y réfléchir et ne pas se faire d'illusions, rares sont ceux qui travailleront vraiment à Libé ou au Monde. Nombreux seront ceux qui officieront sur des sites web consacrés à l'actualité des mutuelles, de la formation professionnelle, du cours du blé ou du marché des machines à laver.

Si et seulement si même la perspective d'un CDD à "Secrétaire magazine" vous fait bander, alors foncez. Et si ça se trouve, un jour, vous finirez par réaliser votre rêve et voir votre signature dans le journal que vous considériez comme le graal. Même que ce sera bon, trop bon.

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(mon premier article dans Le Monde, il y a un an, traduit en anglais en plus, je crois que j'ai mis deux semaines à m'en remettre) (à la fin il valait mieux d'ailleurs, que je m'en remette, parce que plus personne ne pouvait me saquer dans mon entourage) (je vous rassure en fait à chaque fois que je vois ma signature dans un journal j'ai encore cette joie de gamine devant le sapin de Noël. C'est à ça que je vois que j'ai trouvé ma voie.)

Quant au meilleur parcours académique pour y parvenir, c'est cliché mais clairement faire un IEP n'est pas une mauvaise idée, ça permet de s'ouvrir à pas mal de thématiques, de prendre l'habitude de structurer sa pensée, de rédiger, de parler en public, etc. Et l'école de journalisme n'est pas inutile non plus, même si le métier est l'un des rares encore que l'on peut apprendre sur le tas. La meilleure selon moi c'est l'ESJ de Lille, dont j'ai magistralement raté le concours il y a bien longtemps de ça. Le CFJ – que j'ai intégré en formation continue pour ma part (autrement dit pas la voie royale) -, l'école de Sciences-Po paris, le CUEJ de Strasbourg, sont aussi de très bonnes boutiques. En tout, une douzaine d'écoles sont reconnues par la profession, ce qui leur confère un certain gage de qualité. Et puis il y a les autres qui sont selon moi des fabriques à chômeurs. Honnêtement, je ne comprends pas bien qu'on continue à autoriser la création de nouvelles écoles quand on connait l'état du secteur. Mais en même temps, je sais aussi une chose: je ne changerais de métier pour rien au monde.

Alors voilà, si vraiment vous n'avez pas changé d'avis, lisez, lisez beaucoup, de journaux, de livres, de BD, même. Lisez, écoutez, posez des questions. Tentez la voie académique classique et si vous avez une vocation sur le tard, et bien ne lâchez pas l'affaire, proposez des sujets aux journaux qui vous font rêver et foncez.

C'était long et je ne suis pas certaine que vous ayez été bien nombreux à lire jusqu'au bout, mais voilà, pour ceux et celles qui s'interrogeaient, j'espère que ça a peut-être répondu à quelques questions. Je me ferai un plaisir de donner des précisions dans les commentaires à qui voudra.

Mais en gros si je résume les grandes idées:

– Il faut être très motivé

– Il faut aimer soi même lire les journaux

– Il faut faire des études plutôt généralistes et si possible une école, ne serait-ce que pour le réseau qu'elle permet de se constituer

– Il faut être conscient qu'on commence rarement avec un CDI au Monde.

– Il faut faire une croix sur l'ISF, on le paie rarement à moins de s'appeler PPD.

– Il faut être prêt à supporter les ego surdimensionnés, ils sont légion dans la profession.

Promis demain je parlerai maquillage. Ou pas.

 

 

Et si on était gentils aujourd’hui ?

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Aujourd'hui c'est la journée de la gentillesse. On peut trouver le concept cucul la pralin, on peut se dire que ça devrait être tous les jours, on peut se moquer grave, moi personnellement – et pas uniquement parce que c'est une idée de Psychologies Magazine -, j'adhère.

Je ne suis pas un modèle de sainteté, loin de là, je suis une bonne vieille langue de pupute à mes heures et ne suis pas toujours d'humeur à ne serait-ce que sourire aux personnes dans le besoin. Je râle beaucoup, je rends service, parfois, j'ai mes moments de générosité, pas assez. Je ne suis pas toujours dispo pour ceux qui en auraient besoin, famille, amis, enfant, mari, j'ai comme tout le monde j'imagine un égoïsme chevillé au corps bien plus souvent qu'il ne le faudrait.

Mais j'apprécie la gentillesse, la courtoisie, qu'on y mette un peu les formes, quoi. J'ai trop longtemps supporté quelques personnes qui semblaient juger que répondre cordialement au bonjour du matin était du domaine du facultatif, pour pouvoir aujourd'hui ne serait-ce que tolérer de bosser avec des gens désagréables. Je sais que c'est un peu idiot parce que parfois, les bougons, les rustres et les mal embouchés cachent un coeur d'or quand les souriants et les aimables sont de bons vieux hypocrites. Mais il n'empêche que c'est devenu mon privilège de free lance: mettre fin à toute relation professionnelle dont je sens poindre la moindre toxicité. Ce qui n'arrive pas souvent, j'ai du avoir de la chance depuis deux ans, ou alors, peut-être, je suis moi même devenue un peu plus gentille, du coup, c'est plus facile de l'être avec moi.

Mettre un peu de lien, un peu d'huile comme disait la chanson, même de manière superficielle, c'est loin d'être inutile.

La vie est courte, très. Cette certitude ne m'est pas tombée dessus avant-hier mais elle s'est définitivement imposée à moi il n'y a pas si longtemps. Les drames ne nous changent probablement pas tant que ça, mais ils ont ce seul mérite j'imagine de balayer quelques sentiments superflus, quelques préoccupations inutiles. Je ne suis pas devenue plus gentille ni moins, mais j'ai compris ces derniers mois que quand il ne reste plus rien, il n'y a en réalité plus que ça, ce sentiment d'empathie qui définit notre humanité.

Jean-Claude Ameisen, le gars à la voix la plus apaisante de la terre, faisait d'ailleurs son émission sur france inter de ce week-end notamment là dessus, sur le sentiment d'empathie. Je n'ai pas tout compris – comme à l'accoutumée d'ailleurs – mais étrangement, même ce qui parvenait indistinctement à mon cerveau me parlait. Je crois que le sens, s'il y en a un, réside là dedans. Dans notre capacité, lors de quelques rares instants, à créer du lien, à être vraiment, "avec".

Alors voilà, aujourd'hui c'est la journée de la gentillesse, c'est à la fois dérisoire et fondamental. Comme souvent ce qui est dérisoire, je crois.

C'est tout.

Histoires de lumière

 
DSC_0874Un petit billet avant une absence de quelques jours. Pas de vacances pour moi mais malgré tout un week-end prolongé pour une échappée très belle en famille. J'avais je crois évoqué il y a quelque temps mon envie d'emmener mes enfants et mes parents à New-York, thank's god le prix des billets trop élevé nous avait un peu coupé dans notre élan, merci le karma, pas sûre que c'eut été formidable de croiser le chemin de Sandy, d'autant que nous serions partis exactement à ce moment là et que donc nous ne serions pas partis. Ce qui, on est bien d'accord, n'aurait pas été bien grave au regard de ce que certains ont subi au passage de cette bitch de Sandy, justement.

Bref, nous avons revu nos ambitions à la baisse mais pas trop non plus, en décidant de mettre le cap sur Venise. Décollage demain matin de Lyon, pour trois jours tous les sept, les pieds dans l'eau d'après ce que j'ai compris, on est en pleine période d'aqua alta et parait qu'il faut des bottes. Venise est un endroit que j'ai eu la chance d'arpenter à plusieurs reprises depuis mon enfance, au gré d'une colo quand j'avais douze ans – mmmhhh le camping de l'autre côté de la mer, où j'avais choppé non seulement des tiques sur les seins mais aussi un staphylo dans l'oeil, tellement glam -, d'un voyage de classe en prépa – plus grosse cuite de ma vie EVER, vomir du haut d'un lit superposé d'une auberge de jeunesse, check -, d'un périple entre copines – chouette mais nous étions quatre filles alors déprimées de ne pas avoir de mecs et croyez moi, s'il y a un endroit au monde où on a envie de rouler des pelles, c'est Venise – et enfin, last but not least, d'un week-end surprise il y a six ans, au cours duquel le churros m'a demandée en mariage de la manière la plus jolie qui soit (pour ceux et celles qui ne venaient pas encore sur le blog, c'est ici et ici, mes premiers "minute par minute" je crois).

C'est donc un peu un pélerinage cette fois-ci, c'est aussi et surtout un plaisir par procuration, redécouvrir cet endroit magique à la lumière si particulière à travers les yeux de mes enfants et de mes parents qui n'y sont jamais venus. J'ai hâte.

Voilà, sinon, hier je suis allée voir l'expo Hopper au Grand Palais. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous y précipiter. Je vous invite à acheter des billets coupe file parce que la queue était tout de même conséquente – je suis une saleté de journaliste privilégiée dont la carte de presse permet d'entrer par une porte dérobée mais même là j'ai quand même du attendre au vu du nombre de gens détenteur du même sesame.

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Je suis tombée amoureuse d'Hopper par le plus grand des hasards, un livre de Philippe Besson, l'Arrière saison, dont la couverture était le fameux tableau dans le bar, avec cette femme rousse mystérieuse. Livre d'ailleurs vachement sympa, je vous le recommande, construit autour de ce tableau, justement.

Depuis, je rêvais de voir ces toiles en vrai et hier j'en aurais presque pleuré d'émotion tant elles sont belles. Il y a un travail sur la lumière qui ferait passer chaque oeuvre pour une photo, une sorte de tristesse latente, une façon de dépeindre le quotidien, qui m'a touchée comme rarement je le suis devant des tableaux. Hopper semble vouer une fascination pour les chambres d'hôtel, fascination que je partage, pour la golden hour, ce moment de la journée où le soleil prend des teintes dorées sublimant le moindre bâtiment industriel, ou pour la lumière du petit matin et des rais de soleil sur les murs des chambres, d'hôtel, justement.

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Il y avait trop de monde, j'aurais voulu être seule pour m'inviter un peu plus à l'intérieur de ces oeuvres. J'y retournerai en semaine, aux premières heures, je crois, pour en profiter encore plus.

Après, nous avons mangé un cupcake délicieux, vendu à la sortie de l'expo et traversé, de nuit, le jardin des Tuileries. C'était une belle journée.

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Bon week-end et take care.

Seul le silence

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Ce sont les vacances et qui dit vacances dit aussi enfants à Lyon pour la semaine. C'est étrange ce silence dans l'appartement, un silence qui n'est étrangement pas le même que celui que je connais le reste du temps. Pourtant, entre 9h et 17h, vacances ou non, je vis un peu comme un moine, pour mon plus grand plaisir je l'avoue, appréciant de sortir pour une interview, un déjeuner ou un rendez-vous, mais me délectant aussi des jours où rien d'autre n'est prévu que de travailler sur mon canapé. Mais ce n'est alors pas ce silence là. Comme si l'arrivée programmée des enfants en fin d'après-midi faisait en soi un peu de bruit, par anticipation. Alors que depuis lundi, une fois le churros parti, je sais que ce calme va régner sans partage jusqu'au soir. C'est à la fois extrêmement reposant et en même temps un peu triste, j'imagine que ça ne passera jamais, cette ambivalence, ce souhait, parfois, de se retrouver seul(s)e intimement lié à ce manque d'eux.

Sinon, en vrac, je voulais vous dire que sur "La taille mannequin c'est démodé", il y a mon billet mensuel. Que vous pouvez aussi lire ce papier que j'ai écrit sur l'infidélité dans Psychologies magazine. Je ne signale pas toujours mes articles mais sachez qu'ils sont systématiquement en ligne un mois après environ après parution (ou peut-être un peu avant). Je prends toujours du plaisir à écrire pour ce journal mais ce papier, tout particulièrement, m'a énormément apporté, les psys que j'ai interrogés étaient passionnant et déculpabilisants. C'est dans ces moments là, quand j'ai la chance d'avoir des interlocuteurs qui m'éclairent, font bouger les lignes de ma propre pensée, de mon système de valeurs, que je réalise à quel point j'aime mon métier.

Pour un autre magazine, je vais par ailleurs écrire sur l'homoparentalité. Si parmi vous il y a des couples élevant un ou des enfants dans ce contexte homoparental et qui seraient d'accord pour témoigner de la façon dont cela se passe au sein de la famille plus élargie, des difficultés ou non rencontrées, je suis preneuse. Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet et je ne vais pas réinventer la lune mais j'aimerais justement traiter cet aspect, les relations avec les grands-parents, les cousins, oncles et tantes éventuels, etc.

Voilà, à part ça hier j'ai mangé dans un restaurant japonais un peu chic mais aux saveurs particulières. Ça s'appelle "Yen", c'est juste à côté du Flore, c'est assez cher mais les desserts valent à eux seuls le détour. J'avais toutefois préféré Lengué, dont je vous avais déjà parlé.

(Yen, 22 Rue Saint-Benoît, 75006 Paris)

Cette fois-ci je crois que c'est à peu près tout, billet un peu fourre tout, écrit à une heure assez avancée de la nuit, ceci expliquant probablement cela…

Bonne journée et bonnes vacances à ceux qui en prennent.

Beau blond

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J'ai remarqué que si je m'expose sur le blog plusieurs jours d'affilée comme c'était le cas la semaine dernière, je suis en général interpelée dans la foulée par des lectrices dans la rue. Ça semble logique, mais c'est amusant. Vendredi, c'était un peu déstabilisant, sur le mode "big brother is watching you". Alors que j'attendais mon métro, mon téléphone émet ce petit bruit caractéristique m'avertissant d'un tweet. Lequel disait en substance: "En effet on vous reconnait dans les couloirs du métro, beau blond". Premier réflexe, regarder autour de moi qui pouvait bien m'observer. Second réflexe, passer négligemment la main dans mes cheveux qui en l'occurrence étaient en mode "bad hair day" ce jour là. Troisième réflexe, me sentir très Catherine Deneuve.

Le lendemain, c'est en m'asseyant dans l'un des fauteuils rouges du MK2 Bibliothèque, excitée comme une pucelle à l'idée de me goinfrer du torse de Daniel Craig pendant deux heures, qu'une charmante jeune fille m'a demandé si j'étais bien celle que je suis (le suis-je ?). Comme toujours, je me suis fait l'impression d'être un peu gauche et embarrassée, toujours ce sentiment de ne pas avoir été assez, ou trop. Après, je crains que le mythe se soit effondré – si tant est qu'il y avait mythe -, mon pote Frédé assis derrière le churros et moi ayant multiplié les allusions graveleuses sur la suite de la soirée et la nécessité d'aller acheter du lubrifiant (parce que je suis une grande fille toute simple, j'ai gardé mes amis d'avant, bien que parfois ça puisse poser problème)(un coup à perdre des contrats).

Bref, je ne vais pas faire la coquette, je crois que ça me flatte et surtout ça rend probablement plus "réelle" l'audience de ces pages, de croiser dans la vraie vie ceux et celles qui me lisent derrière leur écran.

Après, que tout le monde se rassure, je porte aussi ma croix. Je veux dire, cette même semaine, un gars que j'interviewais m'a demandé dans quelle université étaient mes enfants. Et non, ce n'était pas un entretien téléphonique. "Beau blond", qu'elle disait, la tweeteuse. Tu parles.

Depuis en tous cas je me tartine de serum anti-tout, matin et soir. D'autant que Violette et Cécile ont failli récemment bouffer leurs mitaines quand je leur ai avoué ne jamais mettre une quelconque crème avant de dormir. "Mmais, ccccomment tu fais ?" qu'elles se sont étranglées. "Faudra pas t'étonner après", qu'a ajouté l'une des deux (je préfère ne pas me souvenir laquelle). Je n'ai pas eu la force de lui demander de quoi je ne devrais pas m'étonner. (depuis j'ai compris) (depuis que mes enfants sont à la fac, je veux dire).

Voilà, sinon j'ai beaucoup aimé Skyfall même si de vous à moi ça manque un peu de fesses, surtout celles de Daniel (BOMBASSE ABSOLUE) et que toutes ces allusions au temps qui passe et compagnie ça m'a flanqué le bourdon. Mais c'est plutôt un bon cru. Et puis Daniel et moi avons un point commun. Beau blond, quoi.

Y’a des matins comme ça…

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Pas beaucoup de temps, ce n'est pas que je ne passerais pas ma journée à bloguer plutôt que travailler mais je paie cette semaine ma légère tendance à hocher la tête de haut en bas en faisait "oui oui" quand on me propose le moindre boulot. Note pour plus tard: apprendre à tourner la tête de gauche vers la droite.

Mais deux trois pensées en vrac :

– J'ai entendu NKM à la radio ce matin et je crois que je la déteste encore plus que Nadine Morano. Je sens que je fais vachement avancer le débat avec ce jugement à l'emporte pièce mais il fallait que ça sorte, mon rideau de douche n'a pas assez de conversation dans ces cas là.

– Hier soir je suis allée dîner au "Très Honoré" en charmante compagnie et mon tartare poëlé (je kiffe le concept du tartare poelé) était absolument délicieux. Le cadre est magnifique, la musique un peu forte. Avec l'une des convives, on se faisait quand même la réflexion que Place du marché Saint Honoré et par extension dans ces beaux quartiers, les gens étaient comme par hasard "beaux" (au sens un peu convenu du terme, mais vous voyez, quoi, cette impression d'avoir été parachutée dans une série mode de Vogue). On ne prête qu'aux riches.

– Les assureurs font payer plus cher aux chômeurs parce que ces cons, dites-donc, ils conduisent plus. Ou comment pousser le cynisme toujours plus loin. On ne prête qu'aux riches, bis.

– Je me suis payée mon banquier hier, pour une sombre histoire de virement qu'il aurait du faire et dont il n'a pas jugé utile de me prévenir qu'il y avait un problème. Je vous jure, je crois que ça faisait partie des dix choses que je voulais faire avant de mourir: appeler la direction de l'agence devant d'autres clients médusés et, drapée dans ma dignité, annoncer la clôture de TOUS MES COMPTES (deux) "puisque c'est ça" !. Et aussi les achever avec LA phrase qui soulage après des années de harcèlement bancaire pour cause de légère inadéquation des entrées et sorties d'argent: "AH ÇA POUR M'APPELER TOUS LES JOURS QUAND J'ÉTAIS EN DIFFICULTÉ OU ME PROPOSER DES DÉCOUVERTS AUTORISÉS AVEC INTÉRÊTS MONUMENTAUX, Y'AVAIT DU MONDE." J'ai failli embrayer sur Jérôme Kerviel et puis je me suis dit que je me le gardais pour une autre fois. Ok, ça n'a servi à rien et connaissant ma procrastination légendaire, dans dix ans j'aurai toujours mon compte à la société pas géniale. Mais pas grave, ça m'a vraiment fait du bien.

– A Monoprix ils font une petite robe graou avec col claudine qui est du genre à vous supplier de l'acheter quand vous passez devant elle. Difficile de résister, je vous le dis. Surtout après avoir mis la tête au carré à son banquier.

– Je suis tombée amoureuse de mon bonnet islandais. C'est la première fois de ma vie qu'avec un couvre chef je n'ai pas une tête, disons le sans ambages, de bite. Du coup je me réjouirais presque de cette vague de froid annoncée, tant j'ai hâte de le remettre. Sauf que je le sais, qu'à tous les coups, sorti de son contexte des grands espaces il va me sembler complètement hors de propos. Retour assuré à la case "tête de bite".