Catégorie : Je vous raconte ma vie

Sortie de rut

DSC_0559.jpg_effected
Ayant twitté toute la soirée, la blogueuse se trouva fort dépourvue lorsque la nuit fut venue. Résultat, billet à l'arrache avec les yeux qui sortent des orbites, on me pardonnera.

Commençons par la question d'hier. La "bonne" réponse, à savoir celle donnée par le DRH qui était, entre nous soit dit, un type passionnant et plutôt pas cliché du winner à deux balles: 

"Il faut accélérer"

En gros, il y a ceux qui tentent de décélérer mais ce n'est pas possible, ils se plantent.

Il y a ceux qui essaient de braquer avec le volant (moi) et qui se foutent dans le décor.

Et il y a ceux qui accélèrent pour sortir du virage en premier pour ne pas créer un énorme accident.

Bref, ceux qui "devancent" les autres et en profitent pour devenir leaders dans un moment critique.

Autant vous dire que cette devinette n'a pas plus de portée que ça, elle était utilisée par mon interlocuteur pour expliquer le positionnement de son entreprise dans le contexte actuel, un peu bateau mais ça m'a amusée. En tous cas, il y a parmi vous de vrais gestionnaires de crise et ma foi, ça me rassure !

Sinon, et c'est le plus important, merci mille fois pour ces témoignages si vivants et pas bégueules sur la masturbation qu'on appellera caresse d'ailleurs parce que c'est laid, non, ce terme ? Vous avez apporté un paquet d'eau à mon moulin, en même temps onanisme et humidité sont deux mots qui vont très bien ensemble.

Je vous avais prévenus. A l'arrache.

Voilà, mon avis sur The Debate ?

Je n'en ai pas vraiment à vrai dire. J'ai trouvé Martine Aubry très convaincante et très offensive. J'ai néanmoins un faible pour François Hollande et je crois que je vais persister dans mon choix. Ceci étant dit, sur le fond il m'a semblé qu'il n'y avait pas tant de désaccords. J'ai regretté l'omniprésence de thématiques économiques qui sont certes prégnantes en ce moment mais auxquelles je ne comprends finalement pas grand chose et je ne pense pas être la seule. J'aurais aimé entendre parler d'université, de culture, de mariage gay aussi. Certes ça ne résoudra pas le merdier ambiant mais c'est important, aussi, non ?

Pour conclure, hier, après avoir lu tous vos commentaires ultra hot, j'ai emmené la chérie chez l'orthodentiste, celui-là même qui construit sa piscine à débordement grâce aux chagnes en free style de ma fille. Et là, j'ai compris pourquoi depuis un an le churros faisait en sorte que ce ne soit jamais moi qui me traine chez lui. 

La bom-ba-sse. 

Au masculin, j'entends. Le mec que tu voudrais qu'il te prenne les empreintes un peu partout. Vas-y, colle moi des bagues, avec les élastiques aussi, si tu veux. 

Quand je pense au nombre de dentistes à l'haleine fétide et au nez constellé de comédons que je me suis cognée, je me dis qu'il n'y a aucune justice. Là où je suis contente c'est qu'à priori il y a un défaut flagrant de fabrication chez mes enfants et que par conséquent lui et moi vieillirons ensemble. Même le churros n'est pas insensible à son charme, c'est dire. 

Bonne journée.

La course, la branlette et le candidat

IMG_1726
Hier j'interviewais le Directeur des ressources humaines d'une très grosse entreprise (non, je ne passe pas mon temps à parler masturbation* avec le tout venant). 

Je vous passerai le contenu précis de l'échange – fort intéressant au demeurant – mais je ne résiste pas à vous rapporter cette sorte de devinette qu'il m'a posée, censée plus ou moins jauger de l'aptitude d'une personne à affronter une crise.

La voilà: vous êtes dans une voiture de Formule 1 (déjà le mec, il ne m'a jamais vue au volant sinon il aurait transposé sa métaphore) et vous êtes dans le peloton de tête du grand prix de Monaco (mais ça peut être Monza). Soudain, alors que vous amorcez, à 300 à l'heure, un virage ultra serré, avec les deux ou trois autres concurrents qui mènent la course, vous réalisez que le frein ne marche plus et que si vous ne faites rien, vous allez donc vous emplatrer lamentablement, tuant au passage un ou deux concurrents qui ne manqueront pas de faire partie des dommages collatéraux de votre spectaculaire crash.

Alors, tu fais quoi ?

Inutile de vous dire que ma réponse est venue confrmer ce que j'exprimais hier, à savoir que je fais bien de n'avoir aucune ambition manageriale ou décisionnaire. Autrement dit ne comptez pas sur moi pour vous sortir du merdier ambiant.

On s'en fiche en même temps, depuis que dimanche fut consacré le nouvel homme providentiel français, celui à qui Martine et François ont commis l'erreur de REFUSER LA 6EME REPUBLIQUE, personnellement je dors sur mes deux oreilles. Ce président là sera grand.

Ah, on me dit qu'il n'a fait que 17% à la primaire et qu'il ne sera donc pas notre candidat ? N'importe quoi. Bande d'impétrants.

Edit: Je vous donnerai la solution qui distingue les winneurs des autres ce soir. Nul doute qu'Arnaud saurait, lui.

* Sinon, vous pouvez aussi me parler du rôle de la masturbation dans votre couple, je suis assez preneuse. Dangereux, selon vous, les plaisirs solitaires ?

La photo ? Ne cherchez pas.

Une fille à la praline

IMG_1888
Hier je déjeunais avec une amie et consoeur – dans un petit restaurant niché derrière la place du Châtelet, "La robe et le Palais" de son petit nom. Je passe assez rapidement sur la déliciosité du menu pour un prix tout à fait abordable et je ne m'étendrai pas sur ce dessert mortellement bon, dont l'intérêt résidait tout autant dans le coulant du mi-cuit – pas un vulgaire surgelé comme trop souvent – que dans cette glace "praline et rose" entrée immédiatement au patnhéon des meilleures choses avalées de toute ma vie. Une adresse que je vous recommande plus que chaudement, il est désormais si rare de ne pas repartir d'un resto parisien sans cette amère impression d'avoir été délesté de son argent pour pas grand chose.

Bref, je déjeunais avec cette amie qui me fait en plus la grâce de m'alimenter non seulement en crème glacée mais aussi en bouquins (une bonne vingtaine au bas mot, va y'avoir de la critique littéraire sur ces pages) (c'est un peu son métier de parler des livres, c'est pour ça). Et elle m'a posé cette question: "mais alors dans ce que tu fais, qu'est-ce qui t'éclate le plus ?".

J'ai beaucoup réfléchi, pour finir par énumérer les unes après les autres quasiment toutes mes activités. A deux ou trois exceptions près, il faut bien bouffer. 

Bien sûr, je peux hierarchiser et clairement mes articles pour psycho, pour cosmétique mag (un canard pro sur l'industrie de la beauté qui me permet d'appréhender le sujet sur un angle éco), le blog et mes projets d'écriture tiennent la corde. Mais le reste me plait aussi, même les petits travaux vite faits, les expériences dont je sais qu'elles ne constituent que des one shot. En fait je crois que je suis tellement contente qu'on me sollicite que je trouve toute tâche qu'on me confie pleine d'intérêt. Je vous rassure, ça ne m'empêche pas de souffrir tripes et boyaux lorsqu'il s'agit de commencer un article ou de me mettre sérieusement à écrire (pourquoi, mais pourquoi s'infliger ça nom d'un chien ?). Mais fondamentalement, je me sens… à ma place. En n'en ayant finalement pas vraiment, de place. C'est tout le paradoxe.

Je crois que ce qui me rend si légère, c'est de ne plus être parasitée par ces vélléités de défendre ma position à l'intérieur d'une équipe, par tout ce qui fait l'essence même de la vie en entreprise, les luttes d'influence et de pouvoir, l'obsession d'être "bien vue". Je ne m'en rendais pas forcément compte je crois, mais cela devait me peser bien plus que je ne pensais. Le revers de la médaille, c'est bien sûr de ne plus faire "partie de". Mais peut-être est-ce de toutes façons illusoire ce sentiment d'appartenance. C'est en tous cas ce que m'inspirent les récents départs brutaux d'anciens collègues qui semblent se passer dans une relative indifférence, comme si les années consacrées à sa boîte valaient à peine une minute de silence lorsque cela s'interrompt.

Ce long texte indigeste pour dire qu'il devient assez évident que je toucherai une retraite de moineau et que le mot carrière est désormais à bannir de mon vocabulaire. Mais je ne saurais assez me féliciter, jour après jour, d'avoir décidé de quitter mon job. Ne serait-ce que pour ce délicieux sentiment de liberté qui m'étreint, lorsqu'après un déjeuner comme celui-ci, je prends un bus sans me demander si ma pause n'a pas été trop longue et si je ne devrai pas rendre des comptes à ce sujet. 

Dernièrement, je discutais avec un psy pour un papier. Il m'expliquait avoir décidé un jour de tout plaquer, carrière prometteuse et statut enviable, pour mener sa barque. Il me disait son sentiment d'être parvenu à se "planquer" du système, entretenant jalousement ce bonheur à contre-courant. J'ai beaucoup aimé cette idée, cela correspond assez bien à ce que je ressens parfois, d'être un peu clandestine.

Tous les jours, je m'interroge quant à la pérennité de cette vie nouvelle. Souvent, je râle beaucoup, notamment parce qu'il est difficile pour l'entourage proche (= le churros, que je ne veux pas stigmatiser, donc on l'appellera "l'entourage") de ne pas confondre "travail chez soi" et "mère au foyer". Ce qui conduit par exemple "l'entourage" à considérer que toute réparation d'équipement ménager peut-être programmée dans une plage horaire pouvant aller de 9h à 18h (étant évident que je passe mes journées rivées à mon canapé) ou que les maladies de Rose, imaginaires ou non peuvent être entièrement prises à ma charge.

Malgré ces quelques ajustements nécessaires et les légers heurts que cela provoque (= on se déchire régulièrement la tronche), tous les jours je me pince lorsque je constate que financièrement finalement, je ne m'en sors pas si mal. Et tous les jours j'ai peur que ça s'arrête.

Ah et sinon rien à voir mais il se pourrait finalement que Rose ait bel et bien contracté une gastro. Enfin, elle je ne sais pas, mais moi oui. CQFD. J'ai déjà dit que c'était l'aînée, ma préférée ?

En vrac et pas dans l’ordre

  DSC_0383
 Primaire(s) oblige(nt), j'ai un peu passé ma soirée d'hier à pister les déclarations des uns et des autres. Où l'on découvre, mine de rien, qu'arriver 3ème c'est parfois presque mieux que d'être premier, non ? Bref, pas un grand billet pour aujourd'hui, sans compter que la semaine s'annonce bien chargée. Mais malgré tout, quelques pensées glanées ça et là et qui ne pètent pas plus loin qu'une mouche, je préviens…

– J'ai fait un cheesecake hier et ma foi il était mortel. L'occasion de découvrir un blog culinaire bien écrit et dont l'auteure m'a été sympathique.

– Souffrant de persistance rétinienne à force de voir des affiches l'exhibant et constaté chez Punky que ma foi pour 14 euros et des poussières, ça faisait bien la blague, je me suis trainée chez H&M pour acheter la fameuse robe portefeuille imprimé python. Ou comment avoir la confirmation que mère nature m'a joué plus d'un sale tour. Non contente de m'avoir livrée avec une prédisposition à l'embonpoint, elle m'a également collé une taille basse. Mais très, hein. Genre que sur Punky c'est une robe portefeuille et que sur moi c'est limite un soutien gorge tellement elle est cintrée non pas au niveau des hanches mais sous les seins. Bref, j'ai pas acheté. Depuis j'ai une nouvelle fixette. Ces chaussures très discrètes vues sur une dizaine de fashionistas le jour du défilé d'Agnès B et visiblement must-have de l'hiver. Non ?

– Je lis actuellement un bouquin d'Irvin Yalom, "Dans le secret des miroirs". Je vous en reparle très vite, c'est assez passionnant.

– Samedi, on était à une fête pour les 40 ans d'un copain. On a dansé sur des chansons qui font danser les trente-dix ans, bu du champagne et piapiaté. J'aime bien les fêtes, on devrait y penser plus souvent. Par contre le lendemain, j'étais très mal. Genre ma taille semblait être remontée d'une dizaine de centimètres. Au niveau du cou, à peu près. Dommage, H&M était fermé.

– La semaine dernière j'ai à nouveau du aller chercher Rose à l'école, cette fois-ci un quart d'heure après l'y avoir déposée, pour cause de dégueulis intempestif. "Il faut venir immédiatement madame, elle vomit partout" . Me voilà partie paniquée, pensant déjà AVC ou méningite, pour récupérer une petite fille qui avait eu en réalité un léger haut le coeur après avoir toussé. Je préfère me taire quant aux pensées négatives que j'ai pu avoir le reste de la journée, Rose pétant le feu comme un Montebourg au lendemain des primaires. Je me demande si je n'ai pas fait une connerie en laissant échapper quelques jours après la rentrée que je bossais chez moi. Non ? Je me demande, vraiment. 

Demain, l’important c’est le rose…

DSC_0022.jpg_effected
Au fait, demain personnellement je vais aller voter à la primaire socialiste. Premièrement parce que pour une fois qu'on est sûr qu'un candidat du PS va remporter une élection on ne va pas se gêner. Deuxièmement parce que je fais amende honorable, cette consultation du peuple de gauche est finalement un bel exemple de démocratie participative.

J'avoue, j'ai maintes fois protesté contre ce choix tardif de celui ou celle qui se présentera aux présidentielles de 2012. J'avais peur que les socialistes se déchirent, donnent du grain à moudre à la droite sur le mode "ils ne sont déjà pas capables de se mettre d'accord entre eux, comment leur confier le pays", etc.

Finalement, après avoir regardé les débats et lu les positions des uns et des autres, j'ai eu la bonne surprise de constater qu'ils avaient su raison garder et tout en affirmant leurs désaccords, rester unis sur l'essentiel.

Peut-être que finalement, les cabrioles scabreuses de DSK auront eu ce mérite de faire émerger une cohésion dans le parti. Je suis peut-être un poil naïve mais je crois que cette fois-ci, à la différence de 2007, le candidat élu au terme de la primaire sera vraiment porté par les militants et la direction du PS. Un bon début.

Quoi qu'il en soit, je ne saurais qu'encourager tous ceux et celles qui adhèrent aux idées de gauche à aller s'exprimer dans les urnes demain. Plus les électeurs seront nombreux, plus légitime sera celui ou celle qui l'emportera…

Ah et sinon, je vote François Hollande, moi, demain. Mais je dis ça, je ne dis rien.

Il était une fois Nicolas le jardinier

  DSC_0063.jpg_effected-001
Quand je pense que j'ai pu soupçonner Carla B d'avoir épousé son monmari par ambition, goût du pouvoir ou même (j'ai honte) en vertu d'un accord signé sous les auspices de Séguéla.

Alors que la vérité était ailleurs. Elle a succombé parce qu'il en connaissait un rayon sur les tulipes. Là tout de suite, je vois l'homme sous un autre angle (ah c'était le but ?).

On est peu de choses nous les femmes. Un nom de fleur en latin * et c'est notre culotte qu'on arrose. Prenez-en de la graine messieurs. Si on peut dire. Graine, fleurs, pistil, toussa toussa.

Voilà, à part ça hier j'ai donc fait la connaissance de la petite fille à qui appartient cette minuscule main. Quand je l'ai prise dans mes bras et que je lui ai dit quelques mots, elle a fait des efforts surhumains pour ouvrir ses yeux. Je veux croire que tous nos pia pia pia à sa mère et moi alors qu'elle n'était encore pas plus grosse qu'une coquillette n'ont pas servi à rien et que ma voix lui a vaguement évoqué la douceur des mercredi après-midi dans les pelouses du parc Kellerman.

Tout ce que je lui souhaite c'est de ne jamais tomber sur un vilain jardinier qui l'attirerait dans ses filets en lui parlant d'Achillées sternutatoires ou autres actées en épi.

* En même temps tulipe en latin ça se dit Tulipa, hein. Je ne veux pas minimiser mais bon.

Allo la terre ?

DSC_0040.jpg_effected
Ces derniers jours, je cours, tant et si bien que le temps, mon principal allié quand il s'agit d'écrire, me file entre les doigts. C'est un sacré défi, je trouve, de parvenir à trouver un équilibre entre les rendez-vous nécessaires pour sceller les projets à venir et cet indispensable isolement que requiert  l'acte étrange et douloureux qui consiste à trouver les bons mots.

J'aurais besoin de journées plus longues, d'envoyer les nuits voir là bas si j'y suis.

J'avais peur que la rentrée soit difficile parce que pleine de vacuité, je découvre l'envers du décor de la pige, cette quasi obligation d'accepter tout ce qui vous est proposé de peur de voir s'éloigner les prétendants. Je ne me plains pas, le contraire serait une source d'angoisse sans nom, mais parfois, je regrette ce sentiment jouissif de la journée terminée dès l'instant où la porte du bureau se referme.

Travailler seul, c'est faire le deuil de ce soulagement là.

A part ça, le machin s'est déjà cogné de recopier quatre fois le règlement intérieur du collège. Il faut dire qu'il fallait bien occuper les deux heures de permanence pour cause d'affaires de piscine oubliées. Je crois que ce qui me rend le plus perplexe, c'est que sur le chemin de l'école, il se soit enquis auprès de sa soeur de la raison pour laquelle elle portait un sac en plus de son cartable. "Ben ce sont mes affaires de piscine", lui a-t-elle répondu encore endormie. "Ah, j'ai eu peur, j'ai cru que j'avais oublié de prendre mes affaires de dessin", a renchéri le machin.

Ouf que non, hein.

Ce n'est que deux heures plus tard qu'il a réalisé qu'il avait malgré tout zappé un truc. "C'est quand même dingue, maman, non ?".

Ah si.

Moi qui ne voyait comme avantage à ce qu'ils soient dans la même classe que le fait qu'avec un peu de chance le sens scrupuleux de l'organisation de sa soeur profiterait à mon écervelé de machin.

Perdu.

D'autant que bien qu'elle s'en défende, j'ai un peu de mal à ne pas la soupçonner d'avoir un tout petit peu sciemment évité de lui faire remarquer que théoriquement lui aussi aurait du porter un sac supplémentaire.

C'est ma préférée, entendons-nous bien. Mais elle n'est à ses heures perdues pas totalement dénuée de perfidie, il me faut l'admettre.

Sinon, vendredi, Rose m'a confié à la sortie de l'école avoir pleuré dans la journée. Après vérification auprès de son maitre, cela n'avait pas du être bien long puisqu'il ne s'en était pas aperçu. "Non mais pas beaucoup, maman. Juste une goutte". Alors ça va, j'ai dit en ravalant à mon tour un millier de gouttes d'eau salée.

 

Un vide-grenier et des Merveilleux

IMG_1658
Samedi, nous avons sacrifié à ce qui pourrait devenir un rituel: le vide-grenier d'en bas de chez Zaz et donc à deux pas de chez nous. Attention, fashionistas en quête de fringues griffées à bas prix s'abstenir. Cette braderie là n'en a pas que le nom et ne convient probablement pas aux habitants du quart nord-est de Paris, plus habitués à chiner dans des brocantes branchées.

L'occasion de prendre en pleine face une réalité martelée dans les journaux mais pas forcément évidente à appréhender depuis nos petits intérieurs cossus et bourgeois: les gens en chient. Ils en chient au point d'arpenter ces vides-grenier de quartier non par amusement ou désir de dénicher qui un chouette meuble à retaper ou qui d'autre une édition collector d'un vieux 33 tours d'Adamo. Non, ils en chient au point de refaire la garde-robe de leurs gamins en piochant dans les vieilles fringues pour la plupart ultra-usées des vendeurs du dimanche. Ils en chient au point de ne pouvoir dépenser que trois euros pour le superflu. Le superflu étant les bouquins d'enfants ou une dizaine de petites voitures dont les roues ne tournent d'ailleurs pas toujours rond.

Ce n'est pas un scoop, je ne suis pas tombée de ma chaise, hein. Mais difficile de ne pas avoir le coeur serré devant cette fillette qui comptait ses centimes pour arriver à l'euro nécessaire qui lui permettrait de repartir avec cinq J'aime Lire. Impossible de ne pas du coup lui en rajouter deux ou trois dans le sachet, à l'insu de son papa qui mettait un point d'honneur à payer son dû.

Et puis ce petit bonhomme tout rond, qui rodait autour des trois power rangers pour un euro ou cette maman qui a rempli un sac entier de vêtements pour bébés sans même les regarder, parce que 50 centimes pour un body c'est moins cher que chez Tati.

Et puis le thé à la menthe offert par la voisine de stand, intraitable et dure en affaire quand il s'agissait de vendre ses CD mais pas le thé madame, le thé il s'offre, vous n'y pensez pas.

Et puis ce superman soit disant collector que le churros a planqué dans mon sac dès que j'ai eu le dos tourné parce que bon, d'accord pour se débarrasser de cette trainée de Dora mais même pas en rêve qu'on va se séparer de Clark Kent.

Et puis la surprise de croiser une lectrice, Carson de son pseudo, à qui la chérie a réussi à fourguer trois bouquins, luttant contre sa timidité pour les lui raconter. Et non contente d'avoir acheté les dits livres, Carson est revenue quelques heures plus tard, munie de merveilles au nom de Merveilleux, tueries intergalactiques fameuses à Lille et très nouvellement disponibles à Paris dans une boutique éponyme. Gros coup de coeur pour ceux au chocolat blanc mais je pourrais également manger les autres à longueur de journée. Difficile à décrire, une sorte de meringue mi-cuite à la consistance chamallow, fourrée de crème au beurre et au spéculos et recouverte de copeaux de chocolat. Orgasme à tous les étages et gros gros fight le lendemain pour manger les survivants. Rose a gagné, what a surprise.

IMG_1668
IMG_1669
IMG_1670
Et puis ce constat: rien de ce qui dépasse les deux euros ne se vend. Peu importe le prix d'origine, peu importe l'état. Résultat: un butin de 67,50 euros pour une cinquantaine de bouquins, autant de voitures/figurines/cartes pokemon/merdes en tous genre et deux ou trois fringues. A peu près le même bilan pour le stand de Zaz essentiellement vestimentaire. Tout ça pour dire qu'on ne fait pas un vide-grenier pour l'argent, en tous cas pas dans ce coin là (mieux vaut faire des billets sponsorisés). Pourtant, en repartant, délestés de ces objets auxquels – sauf cette catin de Dora – nous étions malgré tout attachés, j'avais l'impression d'être beaucoup plus riche que le matin en partant. Peut-être était-ce le fait de penser à ces petites mains en train de feuilleter nos Tom Tom et Nana ou d'imaginer Spiderman livrant d'autres combats sur d'autres moquettes que la nôtre.

Par contre Dora, bien sûr, on se l'est ramenée.

Bref, on a fait un vide grenier.

IMG_1648
IMG_1649
IMG_1650
IMG_1651
IMG_1652
IMG_1653
IMG_1654
 
IMG_1661
IMG_1676
IMG_1680
IMG_1682
IMG_1684
 
IMG_1689
IMG_1691
IMG_1699
IMG_1700
IMG_1695
IMG_1702
IMG_1703
Edit: les photos ont été prises pour la plupart par la chérie à qui j'avais confié mon Iphone.

Billet à haute teneur en auto-promo et promo tout court

P1090300
Aujourd'hui, un peu d'autopromo, le hasard des calendriers fait que vous pouvez me lire sur Mon Bazar Vert, qui fait sa rentrée cette semaine, avec un nouveau design très sobre et chic comme j'aime et qui propose dans son e-shop des bijoux qui personnellement me font carrément et dangereusement de l'oeil (ce sont les plumes, j'ai toujours aimé ça et avec ma personnalité de pétunia, vu que tout le monde porte des trucs incas, j'en veux aussi). Je précise s'il est besoin que je ne touche aucune commission sur les ventes, juste quand j'aime, je dis. Et je reconnais un léger paradoxe à vous signaler ces objets de tentation tout en écrivant une chronique sur une consommation plus raisonnée. Mais premièrement une fille c'est pétri de contradictions, deuxièmement, comme dirait l'autre, ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'on n'a pas le droit de regarder le menu.

Hasard des calendriers, disais-je, vous pouvez également me lire sur La taille mannequin c'est démodé, et là c'est par ici.

Et enfin, parce que jamais deux sans trois, dans le numéro de Psycho daté du mois de septembre (actuellement dans les kiosques), il y a un dossier sur l'autorité, rondement mené par Claude Halmos et pour lequel j'ai animé un débat entre deux enseignants et deux parents. C'était passionnant à faire, riche en échanges et même en rires (si si, on peut débattre en rigolant, c'est mieux, même) et si vous avez envie d'en savoir plus, c'est également en ligne ici.

Rien à voir sinon, on m'a proposé de venir visiter le show-room d'une marque de prêt à porter qui s'appelle "Mado et les autres". Je ne connaissais pas mais je vous avoue que ce qui m'a décidée à accepter, c'est que celle collection a été créée par une ancienne institutrice lyonnaise. Vous connaissez mes origines rhône-alpines et mon admiration pour les gens qui décident de vivre de leur passion… Bref, on me propose de venir avec une lectrice. Cela aura lieu le 22 septembre à 20h à Paris. Celles qui sont intéressées peuvent laisser un petit mot dans les commentaires et je tirerai au sort.

Voilà, je crois que c'est à peu près tout pour aujourd'hui. Bah oui, on ne peut pas refaire le monde tous les jours en même temps. Ah, si, Katquadra, a laissé en commentaire hier cette petite perle: "Vu sur le blog de Cecilia Attias dans les commentaires: Bienvenue Cecilia. Avez-vous une recette pour nous débarrasser définitivement de Nicolas? D'avance merci."

C'est con mais j'ai ri. Beaucoup. Et je re-ri en l'écrivant.

De la frange et du lâcher prise

IMG_1613
Vendredi, en traversant Paris pour aller chez le coiffeur, je me faisais la réflexion qu'il fallait être un peu secouée pour se taper une heure de métro pour se faire couper les cheveux.

Et puis me sont immédiatement revenues en mémoire toutes les coupes loupées qui ont jalonné mon existence. Soudain, cette petite expédition a pris alors tout son sens.

Non parce qu'avec Michel, c'est la première fois que je ne ressors plus les bras ankylosés à force de m'être accrochée aux accoudoirs comme si à un moment où à un autre le siège allait décoller.

C'est aussi la première fois de mon parcours capillaire que les choses ne se passent pas de la façon suivante: tu arrives, tu dis à ton coiffeur que tu ne veux que rafraichir les pointes et que surtout, surtout, pas de brushing, un séchage naturel. Et une heure plus tard, que fait le gars, après t'avoir naturellement coupé dix bons centimètres ? Un brushing.

Là, Michel, déjà, il écoute ce que tu veux. Bon, il ne sait pas trop cacher qu'il n'est pas d'accord et il peut lui arriver de tourner son nez en cas de demande saugrenue. Il n'empêche que si je dis : "aujourd'hui on ne touche qu'à la frange", même s'il trouve que  je ressemble à Michelle Torr, il ronge son frein et il ne me fait QUE la frange en souriant. Important, ça, ce truc de ne pas prendre pendant toute la coupe l'air pincé et vexé de celui qu'on n'a pas écouté.

En revanche, si je lui confie mon envie de changer un peu, il propose et suggère. Et il FAIT EXACTEMENT CE QU'IL AVAIT DIT QU'IL FERAIT. Là, en l'occurence, un dégradé mi-long, mais "qui ne fait pas des escaliers" (j'ai une façon tout à moi de formuler mes désirs).

Idem pour le non-brushing. Ça ne fait pas un an que je viens et je ne suis pas une très bonne cliente étant donné mon peu d'assiduité (tous les 4 mois environ). Et bien Michel SAIT que j'ai le brushing en horreur. Et il passe un temps fou à me sécher les cheveux en les froissant, pour me donner, le temps d'un jour ou deux, cette texture merveilleuse, ce faux ondulé de sortie de mer, incarné à merveille par Chiara Mastroiani dans les Bien aimés (oui, j'avoue, je note mentalement toutes les coiffures qui se rapprochent le plus de mon idéal, même en plein film dramatique) (j'ai un toc du cheveu, ça ne s'explique pas) (ou alors si, c'est parce que c'est le seul truc chez moi qui ne grossit pas, du coup j'ai l'impression que je lui dois quelque chose) (à mon cheveu).

Pourtant, là encore, Michel il prend sur lui. Parce que je le sais bien qu'il kiffe le fer à lisser et le tif brusché. Je rappelle qu'il n'a toujours pas pardonné à Kate Middleton son total laisser-aller le jour de son mariage. Une princesse sans chignon, c'est comme un poney sans crinière. Sans compter qu'elle a flingué la profession.

Mais même s'il préfèrerait que je m'en aille de son salon sans avoir l'air d'avoir mis les doigts dans la prise, il froisse donc consciencieusement mes cheveux, jusqu'à ce que j'ai vraiment la tête d'une fille qui sort de son plumard. Et rien que pour ça, Michel, je le vénère.

Il m'est d'ailleurs arrivé un truc fou, vendredi – mis à part le fait d'avoir été assise en face d'Axel Bauer – : quand il est arrivé à cet instant fatidique du coupage de la frange, moment où la plus parfaite des coupes peut se transformer en ratage international, j'ai fermé les yeux et l'ai laissé faire, dans un état de sérénité absolue.

J'ai conscience de la dimension un peu ridicule des propos qui vont suivre mais je joue franc-jeu avec vous: je crois avoir alors compris l'essence même de l'expression "lacher prise". Je veux dire, c'était tantrique, à ce niveau là. Comme si j'acceptais d'être entre les mains d'un autre sans éprouver la moindre peur, le plus petit vertige. Pour une fille qui aurait voulu observer chaque étape de sa césarienne, voire même tenir les écarteurs et qui ne peut subir une prise de sang sans suivre au millimètre près la progression de l'aiguille, c'était quasiment comme entrer en lévitation.

Je me demande si je ne suis pas en train de tomber amoureuse.

C'est bien ma veine.

Edit: Juste un mot aussi de Karine, qui sait me rendre blonde comme j'aime. "On n'est jamais assez blonde", m'a-t-elle rassurée quand je m'inquiétais d'avoir peut-être un peu forcé sur la décolo cette fois-ci. Vous savez quoi ? Je crois qu'en ce qui me concerne, elle a totalement raison. Au propre comme au figuré.

Edit: Michel travaille au salon de coiffure Chez Privé. Et bien que préférant que vous ne vous précipitiez pas non plus toutes sur lui (je ne partage pas volontiers en amour ni en cheveux), je consens à vous donner ses coordonnées (cliquez sur le lien). Et j'en profite pour remercier Nadia et Violette sans qui rien n'aurait été possible.

DSC_0041.jpg_effected
 
(trois jours après et les cheveux sales, ça tient bien non le froissé – décoiffé) ?

Fin du billet à haute teneur narcissique.