Une fille à la praline

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Hier je déjeunais avec une amie et consoeur – dans un petit restaurant niché derrière la place du Châtelet, "La robe et le Palais" de son petit nom. Je passe assez rapidement sur la déliciosité du menu pour un prix tout à fait abordable et je ne m'étendrai pas sur ce dessert mortellement bon, dont l'intérêt résidait tout autant dans le coulant du mi-cuit – pas un vulgaire surgelé comme trop souvent – que dans cette glace "praline et rose" entrée immédiatement au patnhéon des meilleures choses avalées de toute ma vie. Une adresse que je vous recommande plus que chaudement, il est désormais si rare de ne pas repartir d'un resto parisien sans cette amère impression d'avoir été délesté de son argent pour pas grand chose.

Bref, je déjeunais avec cette amie qui me fait en plus la grâce de m'alimenter non seulement en crème glacée mais aussi en bouquins (une bonne vingtaine au bas mot, va y'avoir de la critique littéraire sur ces pages) (c'est un peu son métier de parler des livres, c'est pour ça). Et elle m'a posé cette question: "mais alors dans ce que tu fais, qu'est-ce qui t'éclate le plus ?".

J'ai beaucoup réfléchi, pour finir par énumérer les unes après les autres quasiment toutes mes activités. A deux ou trois exceptions près, il faut bien bouffer. 

Bien sûr, je peux hierarchiser et clairement mes articles pour psycho, pour cosmétique mag (un canard pro sur l'industrie de la beauté qui me permet d'appréhender le sujet sur un angle éco), le blog et mes projets d'écriture tiennent la corde. Mais le reste me plait aussi, même les petits travaux vite faits, les expériences dont je sais qu'elles ne constituent que des one shot. En fait je crois que je suis tellement contente qu'on me sollicite que je trouve toute tâche qu'on me confie pleine d'intérêt. Je vous rassure, ça ne m'empêche pas de souffrir tripes et boyaux lorsqu'il s'agit de commencer un article ou de me mettre sérieusement à écrire (pourquoi, mais pourquoi s'infliger ça nom d'un chien ?). Mais fondamentalement, je me sens… à ma place. En n'en ayant finalement pas vraiment, de place. C'est tout le paradoxe.

Je crois que ce qui me rend si légère, c'est de ne plus être parasitée par ces vélléités de défendre ma position à l'intérieur d'une équipe, par tout ce qui fait l'essence même de la vie en entreprise, les luttes d'influence et de pouvoir, l'obsession d'être "bien vue". Je ne m'en rendais pas forcément compte je crois, mais cela devait me peser bien plus que je ne pensais. Le revers de la médaille, c'est bien sûr de ne plus faire "partie de". Mais peut-être est-ce de toutes façons illusoire ce sentiment d'appartenance. C'est en tous cas ce que m'inspirent les récents départs brutaux d'anciens collègues qui semblent se passer dans une relative indifférence, comme si les années consacrées à sa boîte valaient à peine une minute de silence lorsque cela s'interrompt.

Ce long texte indigeste pour dire qu'il devient assez évident que je toucherai une retraite de moineau et que le mot carrière est désormais à bannir de mon vocabulaire. Mais je ne saurais assez me féliciter, jour après jour, d'avoir décidé de quitter mon job. Ne serait-ce que pour ce délicieux sentiment de liberté qui m'étreint, lorsqu'après un déjeuner comme celui-ci, je prends un bus sans me demander si ma pause n'a pas été trop longue et si je ne devrai pas rendre des comptes à ce sujet. 

Dernièrement, je discutais avec un psy pour un papier. Il m'expliquait avoir décidé un jour de tout plaquer, carrière prometteuse et statut enviable, pour mener sa barque. Il me disait son sentiment d'être parvenu à se "planquer" du système, entretenant jalousement ce bonheur à contre-courant. J'ai beaucoup aimé cette idée, cela correspond assez bien à ce que je ressens parfois, d'être un peu clandestine.

Tous les jours, je m'interroge quant à la pérennité de cette vie nouvelle. Souvent, je râle beaucoup, notamment parce qu'il est difficile pour l'entourage proche (= le churros, que je ne veux pas stigmatiser, donc on l'appellera "l'entourage") de ne pas confondre "travail chez soi" et "mère au foyer". Ce qui conduit par exemple "l'entourage" à considérer que toute réparation d'équipement ménager peut-être programmée dans une plage horaire pouvant aller de 9h à 18h (étant évident que je passe mes journées rivées à mon canapé) ou que les maladies de Rose, imaginaires ou non peuvent être entièrement prises à ma charge.

Malgré ces quelques ajustements nécessaires et les légers heurts que cela provoque (= on se déchire régulièrement la tronche), tous les jours je me pince lorsque je constate que financièrement finalement, je ne m'en sors pas si mal. Et tous les jours j'ai peur que ça s'arrête.

Ah et sinon rien à voir mais il se pourrait finalement que Rose ait bel et bien contracté une gastro. Enfin, elle je ne sais pas, mais moi oui. CQFD. J'ai déjà dit que c'était l'aînée, ma préférée ?

Aucun commentaire sur “Une fille à la praline”

  1. The speculoos' mum a dit…

    Quel chouette billet plein de vie et d optimisme!

    Vite, vite des papiers sur tes lectures… J ai devoré « Les larmes de tarzan » et « Le mec de la tombe d a coté » de Mazetti cet ete! j ai adoré! J aime tres souvent tes livres suggeres!

    Bon retablissement a Rose (j ai moi mm une petite Rose Sauvage malade a la maison aujourd hui, pffff) et puis a toi meme!

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  2. Minimoiz a dit…

    « entretenant jalousement ce bonheur à contre-courant » ouh làlà que j’aime cette phrase… je peux te l’emprunter dis dis?

    Je sais que c’est un peu bizarre de se « confier » comme ça sur le net alors qu’on ne se connaît pas IRL mais je voulais te dire que les étapes que tu as vécues professionnellement ces derniers mois et le fait que tu le partages, ben ça m’aide beaucoup parce que je me les pose ces questions… et c’est pas facile :-s C’est un peu comme si tes réflexions et tes expériences personnelles me disaient « why not? », un peu comme quand on va voir une amie (ou un d’ailleurs) avec qui on peut oser sortir ses questions les plus primaires quand on doute…

    enfin bon bref, j’aime bien te lire quoi alors merci!

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  3. venise a dit…

    ah oui le coup des enfants qui pètent la forme après que l’on ait interrompu son travail pour aller les récupérer, je connais par coeur !
    sinon j’admire, moi qui n’aurai jamais ton courage de tout envoyer balader, parce que trop frileuse, trop peureuse pour abandonner une soi disant sécurité,
    j’ai également trop besoin de ce sentiment d’appartenance, même si je réalise qu’il est de plus en plus illusoire et que certaines notions telles que l’esprit d’équipe ou la solidarité ne sont guère que des slogans publicitaires ou des valeurs révolues…
    mais je persiste à croire que c’est affaire de personnes et qu’il y a des exceptions qui valent la peine
    bises, bonne route , tu sembles être sur le bon chemin, celui qui te correspond, celui qui t’épanouit

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  4. __Penelope__ a dit…

    Comme ce texte me parle! C’est agréable de te lire, sincèrement.

    Je finis mon master et ai décidé de me lancer dans la création d’entreprise directement, sans passer par la case « 5 ou 10 ans d’expérience » par laquelle tout le monde veut que je passe… Et je me sens comme toi également quand le matin je me lève pour bosser en jogging, tranquille, sur mon business plan et le blog 🙂

    Merci d’avoir si bien écrit ce que l’on peut ressentir.

    Bonne journée.

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  5. La Comtesse a dit…

    L’important c’est que tu te sentes bien dans ton boulot. enfin perso je vais pas me la ramener, j’étudie pour un métier qui ne me plaît plus ou presque..
    Le dessert avait l’air Exquis Mmm!

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  6. Claire Drôle-de-Mère a dit…

    Encore un texte qui résonne. En train de faire des démarches pour un gros virage dans ma vie pro, virage pas forcément compris par tout le monde, ce genre de témoignage ne peut que conforter.
    So now, souhaite moi bonne chance pour que ca marche. Enfin, je veux dire : STP souhaite-moi… Me v’là en train de te donner des ordres maintenant, sur ton propre blog! Mais où va-t-onavec des lectrices pareilles, je vous le demande, !

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  7. mammouth a dit…

    C’est un bonheur de vous lire ce matin. Je suis contente pour vous que vous vous sentiez si bien dans votre décision. J’ai toujours eu ce sentiment de liberté et de grande satisfaction quand j’étais pigiste.

    Pour la lecture, suite à votre recommandation, j’ai entamé Rien ne s’oppose à la nuit. Quelle belle écriture! J’ai bon espoir de le terminer. Depuis plus d’un an, j’ai moins envie de lire, je n’arrive plus à terminer les livres que je commence, encore moins des romans, même d’auteurs que j’aime beaucoup. Ça m’a longtemps inquiétée, déstabilisée même, car j’ai toujours beaucoup lu et pris plaisir à le faire. En fait, lire un livre était même un besoin. J’ai lâché prise et cessé de me faire du souci en me disant que ça reviendra sûrement et sinon, ben y’a autre chose dans la vie.

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  8. Marie Mail Tout a dit…

    N’étant pas encore passée de l’autre côté du mirroir, je dois avouer que cela me tente de plus en plus.
    Ras la casquette de la vie en entreprise, où tu t’investis mais où finalement, peu importe que le boulot soit bien fait, tant que tu fais suffisamment de lèche.
    Ma vision est peut être sombre, mais j’avoue que là où je bosse, c’est la seule envisageable.
    Tout ça pour dire que me mettre à mon compte me tente bien mais j’ai peur des lendemains qui déchantent : pas de quoi se tirer un salaire correct, pas de carnet d’adresses, de contacts suffisants pour se lancer, etc etc.
    Mais un jour, je pense que je me lancerai. Reste à savoir quand et pour faire quoi !
    En tout cas, merci beaucoup de nous faire partager ton ressenti à ce sujet !

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  9. DOMINIQUE a dit…

    Tu as plutôt atteint l’essence de ton boulot : écrire des articles et être publiée. Tes employeurs finaux sont tes lecteurs. Plus de hiérarchie, plus d’équipe, mais toi et ton nom. Voilà, voilà.

    Sur ce, je vais danser à poil dans le jardin en poussant la fameuse chanson de la pluie. Cela fait 3 mois ou plus qu’il n’a pas plu. Et qu’on crève de chaleur dans la journée.
    Si si un 11 octobre. Si quelqu’un aujourd’hui me dit « il fait beau », je le décapite.

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  10. mammouth a dit…

    On ne peut pas tous être pigiste. Ça prend la personnalité qui va avec pour être satisfait.

    En effet, l’insécurité financière peut devenir très stressante pour certains. Mais l’aspect purement technique peut dérouter et lasser: faire sa comptabilité régulièrement pour s’assurer d’être payer, faire le suivi pour être payé par certains qui se font tirer l’oreille, gérer ses finances. Tout ça prend un temps fou parfois et n’a rien à voir avec le métier que l’on exerce. Être pigiste, c’est avoir une micro-entreprise avec tout ce que cela représente. La responsabilité entière de la galère et donc de devoir trouver toutes les solutions. Il faut aussi pouvoir vendre ses services; une fois le contrat terminé, on doit aller en chercher un autre, constamment. C’est un exercise essoufflant pour certains. Et puis, il y a la gestion du travail. Être assez discipliné pour terminer le travail à temps. Qui dit pigiste, dit souvent travailler le soir et le week-end si on ne fait pas attention, si on ne met pas ses limites, surtout si on a trop peur de dire non. Et bien sûr le travail en solo. Cet aspect de nos jours avec Internet est plus facilement gérable, je crois. Sans faire partie d’une équipe, on peut sentir qu’on fait partie d’une communauté. Et puis, il y a les associations commerciales pour faire des rencontres.

    Tout ça comme je le disais est une question de personnalité. On l’a ou pas. Ce n’est ni bien, ni mieux, ni pire.

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  11. Pastelle a dit…

    Une note qui sent le plaisir de vivre, d’être libre, et d’aimer. Une note qui encourage à avoir confiance en soi. Et qui donne terriblement envie de goûter cette glace « praline et rose »… 😉

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  12. Jerricanne a dit…

    J’avais eu la chance d’échanger un peu avec toi sur ce sujet au moment où tu avais donné ta démission et je suis heureuse que tu tires un bilan positif de tout ça ! j’ai vécu le même parcours il y a 10 ans pile et tout comme toi je m’en félicite tous les jours ! être juste au bord du système c’est divin !

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  13. Blablasd1fille a dit…

    « Se planquer du système et être à contre-courant »,j’aime ça.J’adore même!
    On reste des ovnis pour la majorité des gens mais voilà…
    Moi aussi j’aurai une retraite de moineau mais carpe diem!
    Merci pour ce billet qui me réconforte une fois de plus sur mon choix de vie pro…Belle journée!

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  14. Marion Chocolat et Vieilles Dentelles a dit…

    en effet le gros risque à bosser à son compte et de surcroît chez soi, c’est qu’il n’y ai pas de limite entre bobone et ton activité professionnelle…

    L’idéal serait d’avoir son bureau à part, dans un lieu que l’on partage avec d’autre free lance…?

    en tout cas moi je reprends mon activité professionnelle dans deux jours et je suis bien contente de retourner faire partie d’un tout et de papoter avec les collègues.

    ps: je l’avais repéré ce resto, ya plus qu’à tester!

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  15. Sosso a dit…

    Je comprends bien ta position et tes impressions…
    J’ai moi même quitté le milieu pro de la cosmétique pour être artiste peintre.
    J’ai le sentiment d’etre en dehors de la norme et d’etre libre…mais parfois seule aussi.
    Je n’ai pas le réseau « amie journaliste ou littéraire » avec lequel on peut refaire le monde et ça manque!
    Bonne semaine.

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  16. la belette a dit…

    Je suis moi-même free lance depuis euh toujours, et je ne me fais toujours pas aux « Comme toi tu bosses pas, tu pourras sans doute pas avoir de place en crèche » et autres « Tu bosses en ce moment? » (toi qui fous jamais rien?). En revanche, je me suis très bien faite aux cinés en pleine semaine, aux courses en horaires décalés et aux dej qui durent le temps que JE veux (vous aurez compris que le JE était central chez moi…).

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  17. mysukalde a dit…

    Je me retrouve tout à fait dans tes propos. Je suis à mon compte depuis 5 ans, et j’ai beaucoup évolué. La notion de plaisir a pris une place centrale dans mon travail. J’ai passé 4 ans et demi à bosser comme une folle, acceptant tout et n’importe quoi, avec pour objectif de faire grossir la boite et d’embaucher. Totalement inefficace, je m’en sortais tout juste en bossant 60 heures par semaine. En plus, j’étais tellement noyée, que je suis passée à côté de contrats chouettes. Depuis quelques mois, je teste une nouvelle façon de gérer les choses. J’ai établi un système de notation des clients et affaires qui me parviennent. Donc je mets une note de 1 à 3 à ces critères :
    – Plaisir, intérêt : 1 aux boulots les moins intéressants, 3 aux plus intéressants.
    – Argent/temps passé : 1 aux boulots qui demandent un max de temps pour un minimum de sous, 3 aux boulots les moins chronophages et les mieux payés.
    – Emmerdes : 1 pour les clients « à problèmes » (qui ne sait pas ce qu’il veut, qui appelle systématiquement à 18heures, avec qui j’ai eu des soucis de règlement, etc) 3 pour les clients sympas.

    En dessous d’un total de 6, je ne relance pas les clients.
    Eh bien ça commence à changer radicalement, et j’ai arrêté de m’empoisonner la vie. J’ai plus de temps et… plus de sous !
    Plutôt que de vouloir embaucher à tout prix, je me suis créé un réseau d’autres free-lance, et j’externalise tout ce que je sais moins bien faire ou que je n’ai pas envie de faire.
    Même s’il a pas mal de défauts, le bouquin de Tim Ferriss, « la semaine de 4 heures », a été pour beaucoup dans cette prise de conscience.

    Comme toi, le plaisir a pris une part très importante dans ma vie, et c’est génial.
    Allez, bonne journée tout le monde !

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  18. Lectrice de l'ombre a dit…

    Dans le genre de l’entourage « compréhensif », suite à un changement pro de Monsieur, on quitte la région parisienne pour s’installer en PACA. Lors d’une visite de maison, le proprio demande (en ma présence) à Monsieur « qu’est-ce qu’elle fait votre femme? »… Réponse de Monsieur: « rien »… ça fait 4 ans que je lui ressors, ça fait 4 ans que la phrase est coincée dans mon gosier… Suite à la naissance de notre premier enfant, j’ai troqué la toge d’avocat contre des dictionnaires et suis devenue traductrice juridique freelance afin de pouvoir être présente pour ma fille..Sauf que cela implique de travailler jusqu’aux petites heures du matin (et être debout coûte que coût dès le réveil des enfants, qui en se levant à 7h00 sont considérés avoir fait une grasse matinée!!!!), travailler dès que les enfants font une sieste; être celle toujours au poste en cas de maladies enfantines/problèmes de nounou tout en jonglant avec des délais et des traductions à rendre, enfants malades ou pas, être celle qui gère tout ce qui à trait au quotidien/administratif/maison (vente/achat/travaux/ménage)/déménagement/santé etc et Monsieur se consacrant uniquement et exclusivement à son travail, planifiant tous ses déplacements sans jamais se soucier des enfants et de tout ce qui va avec etc… Mais c’est vrai, je ne « fais rien » (mais paye malgré tous les « extras » qui agrémentent notre petite vie… c’est bien connu que l’argent pousse dans les arbres!)..Et pour revenir au post d’hier, pour l’avoir vécu, erreur de dire à l’école qu’on travaille de chez soi!!!Cette année, avec l’entrée du « petit » à la maternelle, je n’ai rien dit. Je travaille …point barre!

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  19. Elosyia a dit…

    Tu exprimes vraiment bien l’épanouissement que te confère ce métier. J’adore. Personnellement, je me lance en free lance aussi parce que je ne me reconnaissais plus dans les valeurs d’entreprises dans lesquelles j’ai pu travailler. J’ai aussi l’impression d’avoir un profil atypique qui ne pourrait plus (pour l’instant) rentrer dans la case employé de bureau classique. Même si il y a des avantages nombreux à l’être et qu’il y a des choses que j’appréciais quand je bossais dans des sociétés. J’ai rencontré une femme rédactrice pour parler de ce métier, elle m’a notamment dit ça : le métier de free lance ce n’est pas des horaires de bureau, des missions routinières, un peu de stress et une même entreprise au long cours. J’y ai réfléchi et je me suis alors dit que si le métier de free lance c’est des horaires foutraques, des missions variées, du stress et des collaborations avec plusieurs entreprises successives alors je suis prête à signer tout de suite parce que j’ai vraiment senti que je pouvais trouver ma place dans cette activité.
    Bonne journée !

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  20. Marjoliemaman a dit…

    Tout cela est très proche de ce que je ressens. Surtout ce sentiment de clandestinité, cette impression de faire l’école buissonnière alors même que l’on travaille. Bises et belle semaine.

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  21. Cécile a dit…

    Comme ce billet me parle… Ce matin, au petit déj, mon homme me demande l’air de rien « tu as des articles à écrire en ce moment ? ». Heu… oui. Et non je ne fais pas de point de croix toute la journée ! Je me moque mais gentiment, car je comprends ses interrogations sur les aléas et les incertitudes permanentes de ce métier de pigiste. D’autant que nous avons déménagé de région il y a un an et que je n’ai pas retrouvé un volume de pige sécurisant. Une heure après, au téléphone, c’est ma mère qui s’inquiétait de ma situation financière et me rappelait tous les avantages que certains ont dans leur entreprise et que je n’ai pas, moi. En effet. Mais quand je pense au reportage tv édifiant et effrayant de la semaine dernière sur les méthodes de recrutement d’un cabinet RH pour le Gan, ou au film « De bon matin » vu dimanche, je me dis que je ne suis pas mécontente de ne pas vivre au quotidien le monde cruel et impitoyable de l’entreprise… Cette liberté-là vaut de l’or. Non ?

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  22. Clapotis a dit…

    Merci Caro, dans cette journée qui a commencé hier soir par de la m* en barre, te lire m’a fait du bien. Dire pourquoi, comment, ce serait trop long et pas forcément très intéressant. Mais merci de te donner à lire.

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  23. alexandra a dit…

    Ciel!!!!
    Dois-je comprendre que le Churros considère qu’une mère au foyer reste les fesses collées au canapé?
    VILAIN;-)
    Il n’est donc plus mon préféré^_^

    Une jeune mère au foyer ASSUMÉE & ACTIVE (je me garde même du temps pour te lire TOUS les matins…)

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  24. desperateBen a dit…

    « pensées de ronde » vient d’être mentionnée dans « les maternelles » dans une chronique sur les mères indignes de la blogosphère. Mais peut être l’as tu regardée maintenant que tu passes ton temps « rivée à ton canapé » !

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  25. La Papote a dit…

    J’aime beaucoup ce souffle de liberté qui transparaît derrière tes mots.
    Certes, tu ne parleras peut-être plus de carrière mais tu parleras d’une vie bien remplie, dans laquelle le bonheur de la mère de famille se confond avec la plénitude professionnelle et l’accomplissement de la femme que tu es… Perso, je trouve ça bien plus enviable !

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  26. Léonor a dit…

    Tu décris à la perfection ce qui était ma vie avant. J’ai fait le chemin inverse, tentant une incursion dans la Grôôsse Entreprise, tenaillée par l’idée qu’il fallait que je me construise une « carrière ». Six mois après, la greffe n’a pas prise, cette vie « à contre-courant » me manque trop, la fluidité, la souplesse de ma vie d’avant m’appelle avec trop de force. Je quitte la Grôôsse Entreprise, retourne à cette vie moins violente, moins bien rigide, moins normée. Moins certaine aussi, bien sûr. Mais maintenant je sais que mon bonheur et celui de ma famille (in extenso) est à ce prix. Celui de ma liberté, d’être, d’agir et de bouger.

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  27. Nat de Bruxelles a dit…

    Cela fait quelques mois que je te lis et je suis heureuse d’apprendre que le Churros, pardon l’entourage,est(aussi)un homme comme les autres-:)

    Merci pour ce joli.

    Ps: Etant libraire, j’ai eu le grand plaisir de rencontrer Delphine de Vigan lors de la sortie de No et moi,elle est douce, gentille et vraiment très sympathique.

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  28. Piou a dit…

    @ Mammouth : Tu parles directement et pour certaines un peu crûment des réalités du Free-Lance mais tu dis le vrai.
    Cela fait près de 25 ans que je suis indépendante ( je ne suis pas pigiste mais dessinatrice) et je suis dans une réflexion inverse de Caroline ( épisodique et récurrente).
    Trouver un boulot à mi-temps pour assurer un fixe et alléger cette épée de Damoclès que j’ai toujours au-dessus de la tête ?
    D’un autre coté , il y a ce mot magique : liberté.
    Liberté que j’ai associée à Bonheur pendant toutes ces années où je pouvais être là à chaque instant pour voir grandir mes filles , où je ne me posais pas la question de « comment faire? » quand elles ont été malades ni que faire d’elles pendant les vacances…
    Bon, je sais que je suis une vraie « mammma » mais ces petits bonheurs je les ai eus aussi avec des moments entre copines ,petits restos , petites virées, petites expos en semaine (aaah! éviter les piétinements du WE) .. sans soucis du temps passé ( je savais que le soir , je pouvais me rattraper)..
    Mais ce mot je l’ai aussi associé à incertitude.
    Pas toujours facile d’apprendre à « gérer » ( beurk ce mot!) ce sentiment et cette réalité.
    Et puis, tu le dis si bien Caroline, tous les « churros » du monde sont pareils: tu es à la maison , ben alors? t’as le temps de t’en occuper, de faire les courses, de faire faire les devoirs , d’aller chez le médecin,le dentiste,le garagiste, Ikéa…Et le pain? tu l’as pas pris?..
    Y’a du rififi aussi chez moi et l’heure des pendules est une occupation névralgique…

    Cela fait un moment que je pense à me mettre à mi-temps mais je ne l’ai toujours pas fait.Peut-être qu’au fond de moi cette Liberté (chérie) acquise depuis tant d’années me crie de la garder précieusement et de ne pas m’ « aliéner » à qui que ce soit.. Cornélien!

    Toujours la même gourmandise à te lire Caroline …

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  29. Cécile a dit…

    Piou, idem pour moi ! Pour compléter mon comm de tout à l’heure, je songe moi aussi depuis quelques mois à trouver un mi-temps qui me permettrait de ménager ma semi-liberté tout en allégeant le côté aléatoire du métier de pigiste. Mais je ne m’y suis pas résolue pour le moment, je procrastine sur le sujet ! A la grande incompréhension de mon « entourage » d’ailleurs… Moi non plus je n’ai plus envie de m’aliéner à qui que ce soit. Le choix est difficile. Mais j’ai peur que des gens comme mon banquier par exemple me rappellent aux dures réalités de la vie !

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  30. Caro(aussi) a dit…

    Bonjour Caroline,
    Je te lis souvent. Merci pour ce billet très juste. Ayant fait le même chemin que toi (je suis aussi rédactrice free lance), je partage tout à fait cette impression de « temps volé » quand je peux flâner à Paris en pleine après midi, le pied léger… avec toujours cette peur diffuse que tout s’arrête un jour, que ce soit trop beau pour durer… Comme toi, j’ai enfin trouvé ma place et elle n’était pas au sein d’une hiérarchie (en plus je ne suis pas un fin stratège, donc ma carrière ne risquait pas de décoller, humpf)… En contrepartie, je cherche un bureau partagé, justement pour arréter de sortir une machine entre deux interviews, ou d’être celle qui attend la livraison de pinard de mes beaux parents (« comme t’es à la maison, j’ai pensé que… »)Bon courage pour la gastro de Rose (j’en ai eu une la semaine dernière. 3 ou 30 ans, même combat, on se sent siiiii misérable !!)

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  31. Cathrine en Norvege a dit…

    Et a part ca tu fais…?
    J’adore travailler a mon compte, sauf quand les clients rechignent a payer. Et sauf quand je suis trop malade pour bosser et que donc zero revenu. Et bien sur aussi les mois ou j’ai abuse de pauses pour passer du temps avec mes filles, journees de congees pour ne pas quitter le nouveau chiot qui me regarde avec des yeux tristes, et des repas du midi avec lecture qui durent deux bonnes heures. A bien y penser, egalement la semaine ou il a trop neige pour pouvoir sortir la caravelle – sympa sur le coup, mais peu agreable en fin de mois.
    Je suis en admiration devant celles et ceux qui osent se lancer, et je reve da pouvoir de nouveau trouver un filon – mais desormais SINGLE, il me faudrait un filon en or – je n’envisage point des fins de mois de pates au ketchup et plaids et chaussons dans un salon ou il fait 15 degres.

    Quoique – mon boulot a annonce aujourd’hui une restructuration qui changera probablement pas mal mes journees – en pire – et il est vrai que j’y repense. Malgre les problemes financiers.

    Qui vivra…

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  32. La Mouty a dit…

    la liberté n’a pas de prix !!pardon mais j’ai bondis,quelle liberté,de choisir entre être employée,patronne ou free-lance,alors votre seul souci,est de plaire à votre patron,vos clients ou votre banquier !
    et ceux qui cherchent,qui pointent,qui ne répondent pas au téléphone,si il n’est pas coupé,car ils craignent un rappel du proprio,du banquier,d’un huissier,j’en oublie certainement.
    je pensais naivement après avoir lu les comms de Samedi que vos opinions penchaient plus vers le rose.
    pardonnez moi d’être si directe,mais vous avez su parler de problêmes tellement plus graves,avec tant de conviction!!!

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  33. Mysukalde a dit…

    Je comprends que tu puisses bondir. Tous les jours j’apprécie l’immense chance que j’ai d’avoir le choix de faire ce qui me plaît. Je l’apprécie d’autant plus que j’ai eu mon lot le galères, ça n’a pas été rose tous les jours.
    Je ne peux pas répondre à la place de Caroline.
    En ce qui me concerne, je ne vois pas de contradiction entre le fait d’être de gauche et celui d’apprécier la chance que l’on peut avoir. Au contraire, non ?

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  34. Laurence a dit…

    Faire ce qu’on aime et surtout comme vous le dites si bien « ne pas devoir défendre sa place » , ne pas être obligé d’en faire plus que le voisin sinon on nous prends pour une fainéante !! Ce que je vous envie. Les larmes me montent aux yeux à vous lire dans des moments comme aujourd’hui ou l’on a envie de tout claquer et de partir sans rien derrière ! Merci pour vos textes qui aident à garder un espoir (de je ne sais pas quoi, mais un espoir). L’espoir est parfois ce qui nous reste. Merci aussi pour vos conseils lecture ils correspondent à mes goûts !

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  35. La Mouty a dit…

    Quand je dis vous c’est après avoir lu tous les comms,je ne m’adresse à personne en particulier,,
    J’ai eu mon petit coup de gueule,que celles que j’ai pu fâcher me pardonnent,il fallait que ça sorte !!

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  36. mammouth a dit…

    Je ressens l’amertume, la frustration, le trop-plein. Peut-être que le moment est venu de faire une bonne mise au point avec Monsieur, avant que tout n’éclate.

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  37. mammouth a dit…

    Et encore, je n’ai pas mentionné la maladie ou les accidents. Et si ça durait des mois? Y’a pas de filet de sécurité dans ces cas-là. À moins de souscrire une assurance.

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  38. Aude a dit…

    Caroline,

    si j’ai deux passions, ce sont bien la glace d’une part et les pralines roses d’autre part! J’ai découvert au Monop (celui de l’avenue d’Italie en vend en ce moment)des petits pots individuels vendus par deux de glace vanille à l’ancienne aux éclats de praline rose. Je te jure, elle est DEMENTE cette glace… Les petits pots sont dans un carton bleu ou violet, je crois. Pour les jours où tu ne pourras pas t’accorder une pause à « La robe et le palais »!

    Aude, ta lectrice voisine rencontrée le jour des premiers signes de la gastro de Rose…

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  39. Claire-gourmande a dit…

    Hello Caroline, nouvelle ici, sur les conseils d’une de tes consœurs (également grande lectrice devant l’éternel)… La glace à la praline de La Robe et le Palais est certes divine, mais la glace à l’orchidée de chez Loubnane dans le 5ème est aussi à mettre au Panthéon des merveilles du monde. Carrément !
    Gourmandisement vôtre, Claire

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  40. Jerricanne a dit…

    Grâce à ton article et par un incroyable concours de circonstances, je viens de découvrir que ce resto appartenait au mari d’une amie de longue date ….. Ton blog est magique, il tisse des liens, les dévoile, les révèle !!!
    A moi la praline et le reste !!!

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