Catégorie : Instants douloureux et petites humiliations

oooop’s I did it again

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Bon, si on récapitule. Hier j'ai écrit un billet qui me vaut désormais de raser les murs de tout le quartier de peur de tomber sur la mère de la meilleure amie de mon fils, amie qui si ça se trouve aurait pu devenir sa femme mais qui ne voudra jamais avoir un quelconque lien avec la foldingue qui a engendré son bien-aimé. J'ai donc à coup sûr ruiné la vie sentimentale de mon machin et peut-être transformé ce dernier en psychopathe pervers auquel Anthony Perkins dans Psychose n'aurait rien à envier. Pourvu qu'il ne conserve pas mon cadavre empaillé dans une vieille maison pendant des années. J'en mourrais.

J'ai par la suite honoré mon rendez-vous chez le dentiste à 19h45, faisant revenir plus tôt du boulot le churros et compromettant peut-être la fin de sa période d'essai. Pour m'entendre dire une fois devant l'interphone, alors que résonnaient en moi les hurlements de Rose parce que sa maman était partie au moment du repas, que oui, 19h45 c'était la bonne heure mais que j'avais malgré tout une semaine d'avance, cette fois-ci.

Je suis revenue dare-dare, toujours la tête baissée, au cas où lamamandemessaline aurait décidé de se balader elle aussi dans le coin et j'ai préparé tant bien que mal des pâtes en rapant dedans mon fond de tiroir de parmesan. Curieux comme le parmesan périmé, quand il fond, sent le vomi.

Une bonne journée, donc, hier.

Sur ce je crois que je m'arrêterai là pour aujourd'hui, je ne voudrais pas malencontreusement insulter ma belle-mère dont je suis certaine qu'elle ne me lit pas mais sait-on jamais.

Paix sur la terre et dans vos coeurs.

Ouvrez grand.

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Hier soir, mon dentiste m'a appelée à 20h15 et m'a aboyé au téléphone: "Dites vous ne m'auriez pas oublié des fois ?".

– Ouh là, si, complètement. Je peux encore venir ? (dis que non putain, dis que non, je veux mourir si je dois ressortir me faire charcuter au lieu de mater Private Practice)"

– Y'a intérêt que vous veniez, vous rigolez ou quoi ? Sinon c'est dans trois semaines et je ne donne pas cher de votre dent. Ou plutôt de ce qu'il en reste.

Mon dentiste m'aime énormément. Il le cache par pudeur et déontologie, voilà tout.

Vu que j'avais eu l'idiotie de décrocher mon téléphone et que je n'avais pas eu le temps de préparer un gros bobard ("j'ai mes règles ce qui provoque chez moi un phénomène très étrange, ma machoire se bloque), j'ai détalé comme un lapin chez mon bourreau.

Et c'est une fois harnachée sur le fauteuil avec le tube à salive coincé sous ma langue que ça m'a frappée de plein fouet. Une partie de moi était presque contente d'être là.

Pas un seul "maman", pas un "tu sais pas ce qu'elle m'a dit Nabala ?", pas de "là il faut que tu le payes ton frottis, l'enveloppe est bleue et y'a marqué "RECOUVREMENT" en énorme, à mon avis tu vas finir en taule", pas de mails en souffrance, pas de coup de fil de douze heures de belle-maman, rien. Pendant une demi-heure, j'allais être hors service, INJOIGNABLE.

La dernière fois que j'avais éprouvé ça c'était chez l'esthéticienne lors d'une séance particulièrement douloureuse d'épilation du maillot (aux alentours de juin 2009 environ, je rappelle à tout hasard que depuis j'ai rencontré Vénus et que j'ai qui plus est un peu lâché l'affaire au niveau du triangle) (euphémisme).

Seigneur. J'étais SEREINE chez le dentiste.

Sachant que ce dernier est aussi sympatique qu'un horodateur. Et que quelques secondes avant cette prise de conscience il avait planté sa seringue anesthésiante dans un nerf qui à vue de nez partait de mon tympan gauche, pour aller mourir dans mon tibia. Tout ça en s'auto-congratulant d'être tombé pile poil au bon endroit ce qui allait lui faire gagner un temps considérable. Tu m'étonnes, john, je suis paraplégique, tu peux y aller sans souci, je ne sens plus mes orteils et je ne contrôle pas mes sphincters, donc tu peux forer dans ma molaire pourrie, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Tu pratiquerais une épisiotomie je ne suis pas sûre que je m'en apercevrais.

J'ajoute qu'hier il avait manifestement envie d'innover et que pour protéger ma langue de la fraise (quand je vous dis qu'il se soucie de moi), il m'a collé sur la bouche un truc qui ressemblait à s'y méprendre à un préservatif féminin, par le trou duquel il passait ses engins de torture.

Je dis ça, je dois avouer que je n'ai jamais vu de gaine vaginale. Mais vu que sur sa radio qui fait dégueuler il y a une capote, je ne serais pas étonnée.

Bref, quand on connait mon passif avec la gent (SANS "E") des dentistes, (des dizaines de gars de la profession un peu partout en France ont mis un contrat sur ma tête pour cause d'impayés et de lapins en série) et ma propension à laisser la situation dégénérer jusqu'à la chique plutôt que de prendre rendez-vous, le fait qu'à cet instant précis j'ai pu éprouver une sensation de bien être est sacrément inquiétant.

Je pense qu'il faut que je me penche cinq minutes sur le but de ma vie.

Le syndrôme de Fergie

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La dernière fois, je devais aller à une conférence très sérieuse – je précise parce que ça a son importance, pas pour me la jouer, surtout que moi je ne suis là que pour prendre des notes et répéter ce que les gens très intelligents racontent. Bref, j'allais à une conférence et me suis donc un peu pris la tête pour m'habiller en circonstance.

En vrai je me prends la tête tous les matins, malgré mes craquages réguliers à monoprix j'ai finalement un choix assez restreint de tenues de travail.

Mais ce jour là, je dois avouer que je n'étais pas mécontente du résultat.

(Je suis en pleine reconquête de moi même.)

Je vous rassure, pas d'overdressing non plus, j'avais appliqué la règle selon laquelle less est toujours more. Un slim brut tout neuf (donc pas déchiré en bas), des chaussures neuves aussi – c'est la rentrée – à hauts, très hauts talons (6,5 cm, mon max, je sais c'est l'équivalent des tongs pour les modeuses mais pour moi ce sont des échasses), un t-shirt blanc sans AUCUNE tache et une petite veste noire qui va bien.

Un sans faute, très basique mais tellement évident que Cristina Cordula en aurait chialé. Un truc à te retrouver dans la fashion police de Grazia avec un 18/20 de Fred Farrugia. Sans me vanter.

Je suis arrivée pile poil à l'heure – alors que 9h pour moi c'est un peu l'aube, je rappelle que je suis journaliste – avec cette délicieuse sensation d'être complètement à ma place. Je veux dire, à ma place à cet endroit mais plus globalement dans ma vie, voire sur cette terre.

(reconquête de moi même.)

En haut de l'escalier monumental de l'endroit de la conférence, je suis accueillie par la directrice, tirée à quatre épingles, tailleur à la Roselyne Bachelot, pas forcément ma tasse de thé, mais pimpante et impeccable, quoi. Elle me salue et me lance un regard que je sens très approbateur, genre elle m'est reconnaissante de m'être mise en frais.

Complicité.

J'ai envie de lui dire que je sais, qu'on s'est comprises, que c'est normal, tout ce qu'il y a de plus normal de faire un minimum d'effort, on n'est pas des sauvages non plus. Mais je ne dis rien et en même temps ce n'est pas nécessaire, il y a des moments où les regards suffisent. D'autant que le langage des vêtements c'est pas des conneries et là tout de suite nos vestes sont en pleine conversation parce qu'elles se sont tout simplement reconnues.

On est à deux doigts de se déclarer notre attirance mutuelle quand arrive un autre officiel, cravaté comme il se doit. Bien lèche-cul, il complimente notre hôtesse sur son chic – mais à haute voix, lui, il n'est pas en bluetooth comme nous -, glissant au passage qu'elle est d'ailleurs toujours d'une grande élégance. Minaudant un peu, la directrice fait mine d'être un peu gênée, et modeste, répond que c'est normal, d'ailleurs lui aussi, vraiment, et puis que c'est ainsi, il faut respecter les usages, que lui est habillé en conseiller truc machin, qu'elle-même est en directrice et que Caroline – moi, donc – est venue en…

… en journaliste.

En prononçant ce dernier mot, elle a comme une petite moue de dégoût, qui ressemble un peu à celle qu'on fait quand on se demande si on vient pas de manger une crotte de nez.

D'un coup d'un seul, mes talons m'ont semblé diminuer de moitié, mon jean s'élimer et ma veste se couvrir de pellicules.

La reconquête de moi même s'était barrée quant à elle du côté de Canberra.

Comme quoi, c'est vrai que souvent on se voit moins bien qu'on est. Mais finalement on fait mieux. Parce que les rares fois ou tu décides de poser un regard bienveillant sur ta petite personne, il se trouve toujours quelqu'un pour te remettre d'équerre. Et te signifier que négligée tu as toujours paru, négligée tu paraitras toujours, quoi.

Je crois que je sais désormais ce qu'a ressenti toutes ces années la pauvre Fergie avec cette pute d'Elizabeth d'Angleterre.

Edit: La photo, c'est un peu tiré par les cheveux j'en conviens mais on va dire que c'est parce que la prochaine fois j'irai en sarrouel. En vrai c'est parce que je n'ai aucune photo de moi en veste et talons.

Edit2: Non non, pas la peine d'essayer de me dire que si ça se trouve c'était un compliment, il faut savoir que les journalistes se trainent une réputation de traine misère au niveau de la fringue, limite certaines personnes sont persuadées qu'on ne se lave pas tous les jours, quoi. Je ne parle évidemment pas de la caste très particulière des rédactrices de féminins, elles c'est pas pareil, elles ont la réputation d'être corrompues et méchantes. Ce qui est totalement faux d'ailleurs, ça va sans dire.

Edit3: La vérité c'est que ça ne m'a pas vraiment vexée, hein, juste je me suis dit qu'on est toujours la souillon de quelqu'un, même quand on est persuadée d'être au top.

Prends Air France et tais toi

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Lundi, j'étais tellement détendue du panty à l'idée de prendre l'avion que pour la première fois de ma vie, je suis partie sans avoir deux heures d'avance sur mon timing. En plus j'avais enregistré en ligne, du coup je me sentais super Barbara Gould, genre la fille qui a des kilomètres au compteur au niveau du check-in. Sans compter que j'avais mis mes bottes camel Chloé-like qui sans me vanter me donnent un côté assez irrésistible. 

En un mot, j'avais la confiance des grands jours. La baraka.

Résultat, quand je suis arrivée dans ma salle d'embarquement, un poil étonnée de ne pas voir beaucoup de monde en train d'attendre, je me suis pointée comme une fleur devant l'hôtesse pour demander si l'avion avait du retard ou quoi.

– Pour Bologne ?

– Heu, oui, Bologna, quoi.

– Mais madame, pour Bologne, c'est fini.

– C'est fini, comment ça c'est fini ? L'av, l'av… vous voulez dire mon av… il est… il est… ? (inutile de préciser qu'en une nanoseconde Barbara Gould venait de se ratatiner comme une vieille merde dans ses bottes camel de chez La Redoute)

– Oui, l'AVION, madame (ton légèrement condescendant qu'on aime bien dans ces circonstances), l'avion pour Bologne dont l'embarquement a pris fin il y a plus de dix minutes, est prêt à partir, plus personne ne monte à bord.

"Ah mais non, ça n'est pas possible, il faut que je monte dans cet avion (mon dieu, si un jour on m'avait dit que je prononcerais ces mots), appelez-les, s'il vous plait", ai-je fini par articuler dans un effort surhumain. Je n'étais que supplique.

Il faut dire que j'étais déjà en train de calculer mes assedics, rapport que j'avais un poil sur-vendu mon déplacement à ma hiérarchie et que le billet, acheté au dernier moment n'avait pas non plus coûté que la moitié d'un bras. 

J'étais, autrement dit, prête à m'humilier en me trainant aux pieds de la pimbêche d'Air France, pour qu'elle trouve une solution. Problème, cette dernière n'en avait rien à foutre et semblait déjà passée à autre chose, concentrée sur son fond d'écran histoire de bien me montrer à quel point MON problème n'était plus SON problème.

Je dois mon salut au fait qu'à côté de Miss pimbêche, il y avait un homme que j'ai de suite supputé stratégique vu qu'il était équipé d'un tawkie waukie. Et dans un aéroport ça te pose là, d'avoir un tawkie.

Limite ça m'excite.

Bref, je peux vous dire que ça m'a bien servi, qu'il soit en wifi avec l'équipage de l'A318 en partance pour Bologne. En effet, après que je lui ai fait mon regard de cocker éploré avec ce petit truc en plus qui signifiait que je pourrais éventuellement lui montrer mes seins s'il me faisait entrer dans ce fucking plane, il a intimé l'ordre au pilote – ou au steward mais je préfère l'idée que ce soit au pilote, ça en jette plus et ça colle mieux dans mon fantasme – "d'attendre la petite dame".

Je sais, "la petite dame" ne laisse pas vraiment présager d'un rapport sexuel bref mais torride avant de pénétrer dans le cockpit.

D'autant qu'après, lorsqu'il m'a escortée jusqu'à l'avion, il m'a lancé un plutôt sec "il n'est pas interdit de courir" qui m'a fait me demander si je n'avais pas un peu sur-interprété son attirance pour moi.

C'est quand il est reparti repêcher une autre retardataire aussi sexy qu'Eva Joly, qu'il a elle aussi appelée "la petite dame" que j'ai du me rendre à l'évidence, le gars au tawkie n'était que gentil.

Un peu déçue mais malgré tout reconnaissante, je lui ai quand même montré mes seins. Ensuite il a donc fait rouvrir les portes du coucou. Je ne vous dis pas la tronche des PNC.

Aux portes.

PNC aux portes. Mouahahaha.

Tout ça pour dire quoi ? Ah si. Tout ça pour dire qu'avant, un truc pareil, d'être rattrapée par la peau du cou pour prendre un avion aurait immédiatement provoqué un mauvais délire dans mon cerveau malade sur le mode "c'est un signe du destin, si tu montes dans ce cercueil volant, tu ne seras pas LA miraculée qui confiera son histoire au Parisien le lendemain d'un crash terrible au dessus du Val d'Aoste".

Avant, donc, j'aurais bien yoyotté. Et ben cette fois-ci aussi.

Comme quoi hein.

Le lendemain, bien échaudée quand même, je suis partie à 10h de la conférence pour un avion à 12h30. Suis arrivée à 10h15 à l'aéroport (j'étais pas loin faut dire).

Et mon avion n'a finalement décollé qu'à 14h, avec près d'une heure et demi de retard (ce billet est décidément haletant).

Après qu'on nous ait expliqué qu'on venait de le faire voler à vide pour vérifier deux trois trucs qui avaient semblé déconner à l'aller, au niveau du freinage.

Il faudrait voir à se demander si là haut y'a pas un plaisantin qui se fout ouvertement de ma bobine. Ou qui cherche à me faire perdre mon sens commun. Ce qui, on en convient, est, lorsque je me trouve dans un aéroport, à la portée du premier crétin.

J'ai dans un premier temps étudié la possibilité d'attendre le prochain vol. Et puis comme je mourrais de faim et d'envie de rentrer chez moi, j'ai foutu une grosse beigne à la cinglée qui squatte mon cerveau et je suis montée la tête haute dans l'appareil endommagé, non sans me livrer à quelques prières au cas où le crétin sus-mentionné ait quelques pouvoirs autres que celui de me faire des blagues pas drôles.

Au final tout c'est bien passé, si ce n'est qu'Air France c'est plus ce que c'était et qu'à l'heure du déjeuner on t'offre royalement un paquet renfermant 8 faux curly.

La morale de tout ça, ben c'est que y'en a pas, en gros.

Edit: au cas où certaines auraient imaginé que j'allais faire la dolce vita à l'ombre des vieilles pierres italiennes autour d'un bon verre de chianti, je tiens à rétablir la vérité, au risque d'endommager ma réputation glamour: je n'ai vu de Bologne d'un Holiday Inn en banlieue, choisi parce qu'il était à cinq minutes d'un centre de conférences sordide. J'ai mangé dans la cafète de l'hôtel et bu en guise de café un nespresso bien de chez nous. On n'est pas chez Garance Doré ici, ça se confirme.

Pour sortir des moments difficiles, avoir des amis c’est très utile

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Je suis encore sous l'effet des bêta-bloquants, conjugué à celui de l'adrénaline, du manque de sommeil et des multiples cafés avalés durant ces deux jours. Par conséquent vous me pardonnerez ce billet décousu et sans grand autre intérêt que celui de vous donner des nouvelles.

D'abord, en tout premier, je voudrais saluer cette gentille brunette qui est venue me voir hier matin, alors que j'arrivais, hagarde, sac au dos et escarpins aux pieds, pour ma deuxième table ronde. Dans les couloirs du salon, j'ai entendu qu'on m'appelait. Me retournant, je me retrouve face à un visage souriant, amical, même – ce qui est toujours exceptionnel dans ce genre de circonstances, le côté "amical" on oublie, en général. "Caroline, on ne se connait pas, mais je vous lis, beaucoup, et j'adore ça", me dit ce visage amical. Moi, toute à ma table ronde et total embeded dans le contexte professionnel, je crois qu'elle lit mes articles de la vraie vie, sur des sujets vraiment mais alors vraiment sérieux. Et je me dis en moi même que ouah, y'a des gens tout de même qui s'enthousiasment pour de ces trucs.

Et puis le visage amical continue: "Je me suis permis de vous dire bonjour, j'ai reconnu votre robe et du coup…".

Ma robe.

Rétropédalage, mise en route des deux neurones pas encore attaqués par l'avlocardyl, rassemblage de mes idées et réalisage qu'à priori cette gentille dame ne me connait pas par mes activités les plus honorables, n'ayant jamais mais alors jamais parlé de ma robe à pois dans mes récents articles sur la réforme générale des politiques publiques, de son petit nom, la RGPP.

Ok, carambolage de mes deux mondes, drôle d'impression, pas la première fois qu'une inconnue me reconnait et me parle (merci au passage, depuis je n'ose plus jamais me curer le nez où que ce soit de peur de tomber pile poil sur un ou une lectrice et accessoirement je me prends pour Catherine Deneuve ce qui exaspère le churros), mais première fois que ça arrive dans ce milieu. Sachant que si je ne fais plus mystère de mes activités connexes, je ne m'en vante pas non plus et que par conséquent je ne sais absolument pas si mes supérieurs hiérarchiques à un jet de pierre de moi là tout de suite maintenant sont au courant.

Etrangement, je ne me sens pas vraiment inquiète – vive les barbituriques quand même, plus aucun problème n'existe – mais plutôt très reconnaissante. Non sans rire, les filles et les garçons, vous êtes forts en ondoyements, pour aller jusqu'à m'envoyer une onde carrément vivante en la personne de madame "visage amical". Bref, j'ai eu à peine le temps de sourire, de remercier, que la brunette est repartie en s'excusant de m'avoir importunée. Ce qui laisse à penser que j'ai pu avoir l'air importunée, alors que j'étais juste en train de chercher le rapport entre la RGPP et ma robe à pois. Bref, un grand merci parce que ça m'a totalement détendue avant ma deuxième animation, celle qui me stressait le plus.

Bon après, je peux vous dire que j'ai réalisé qu'on est toujours à un poil de poney de se vautrer, même en ayant la confiance à mort. Dix minutes après la fin de ma table ronde, je devisais, un orangina à la main, avec ma colègue S. A propos de la nouvelle star, pour être honnête (faut bien décompresser). Elle me parlait donc de "Gigi l'amoroso", chantée magnifiquement parait par Luce. Et moi, de m'exclamer: "Rah, cette chanson, moi je LA ROTE !". En lieu et place de "Cette chanson je l'adore".

Bon, ça va que c'était ma collègue – face à laquelle je crains néanmoins d'éprouver une légère gêne  durant les vingt années à venir -. Mais putain, à dix minutes près, j'aurais pu demander à l'un des intervenants s'il pétait au lit, pensant l'interroger sur ses priorités de recrutement.

Comme quoi, les ondes, hein. A mon avis, y'en a eu à mort d'un coup pendant 24h et puis après, ce qui est bien normal, vous en avez eu assez et pof, tout est retombé d'un coup et à moi le syndrome de la Tourette, en somme.

Trop d'ondes tuent les ondes.

Edit: A la fin du salon, une autre femme est venue me voir pour me dire qu'elle avait adoré mes animations, qu'elle en avait vu beaucoup mais que c'était les miennes qu'elle avait préférées. Sur le coup, j'ai cru qu'on venait de me décerner la palme d'or de l'animation de tables rondes et je m'en suis même honteusement vanté auprès d'une quarantaine de personnes. Et puis après je me suis tout de même demandé si ce deuxième ange de la journée n'était pas non plus une lectrice, cachée cette fois-ci, qui voulait simplement me faire du bien. Si c'est le cas – et j'en suis à peu près certaine, je sais que je me suis sortie sans encombres de l'épreuve mais sans brio non plus je le crains – et bien je l'embrasse très fort, parce que c'est humainement vraiment très généreux, cet acte totalement gratuit…

Edit 2: Elles ont 22 mois et 3 ans, portent toutes deux un prénom de fleur, se tapent beaucoup dessus et se marrent comme des baleines le reste du temps. Elles sont des embryons d'amitié à elles toute seules et ça tombe bien parce que la maman de la blondinette est une rouquine chère à mon coeur…

Et maintenant la parole est à Bridget…

Bridget jones  J'ai deux phobies. Prendre l'avion et parler en public. Sachant qu'entre tenir un micro devant plus de trois personnes et piloter un jet, je choisis direct le jet. C'est simple, la perspective de me retrouver en face d'un public me donne la réelle impression que je vais me dissoudre dans mes chaussures, après que mon coeur ait fini par lâcher.

La première fois que j'ai ressenti ce malaise, ça date des 65 ans de mariage de mes arrières grands-parents. Je devais avoir 11 ans. Comme j'étais bonne en rédaction, ma grand-mère, très fière de l'aînée de ses petites filles, m'avait annoncé, fière comme un pou qu'elle avait décroché pour moi LE premier rôle, celui de faire le compliment à Grand-papa et Grand-Maman, au nom de tous les arrières petits-enfants.  Ceci devant une assemblée d'une centaine de personnes, la famille de ce côté là étant particulièrement nombreuse. Autant dire que les six soeurs de ma grammy également multi-grandpares étaient
VERTES, ayant elles aussi pas mal de poulains tout aussi doués que moi.

Autant dire aussi que la pression est rapidement montée.

Je me souviens de ce discours écrit d'une main peu assurée et lu et relu dans le train qui nous emmenait en Normandie. Alors que je ne souffrais pas spécialement de timidité à l'école, j'ai senti au fil du trajet mon ventre se serrer. Et si je me ridiculisais ? Et si je les décevais, tous ces gens à qui ma grand-mère avait fait l'article ? Et si…

Une fois au milieu de l'immense salon, face à ces arrières pas encore croulants mais pas loin que je ne connaissais presque pas et à toute une ribambelle de tantes, oncles et cousins très chics (on est la branche qui n'a pas franchement réussi), je me suis retrouvée tétanisée.

Mais alors bien, hein. Plus de son, plus d'image.

La seule chose que je voyais était le visage désolé de ma grammy.

Après des secondes d'un silence plus que pesant, j'ai fini par marmonner quelque chose qui ressemblait à ça: "grand papa, grand maman, si vous n'aviez pas été là, on ne serait pas nés, alors merci". Point final. Du long discours probablement pas si mal rédigé – j'avais déjà une certaine emphase – rien n'a été prononcé. Je l'ai froissé dans ma main crispée et l'ai roulé en boule dans ma salopette en jean dont j'étais si fière mais qui m'avait valu deux minutes avant un "bonjour mon garçon" d'un oncle complètement con. Deux ou trois mois après, il n'aurait pas pu se tromper malgré ma nouvelle coupe courte, des seins en taille 95 B avaient poussé dans ma salopette en deux jours. Mais ça n'a rien à voir avec cette histoire.

Non, ce qu'il faut retenir, c'est que par la suite, je n'ai plus jamais su parler en public sans me rappeler cette humiliation et cette pauvre phrase idiote qui voulait tout de même dire en substance à grand-papa et grand-maman que s'ils n'avaient pas baisé comme des lapins pendant toutes ces années, on n'aurait pas été si nombreux pour leur anniversaire de mariage. Autant dire que ma grammy ne m'a plus jamais proposée pour quelque réunion de famille qui soit. Et qu'on n'a d'ailleurs plus jamais parlé de ce triste ratage.

Rideau, laissons à mes souvenirs d'enfance ce qui leur appartient.

Au fil des ans, j'ai tout essayé pour remédier à ce qui est devenu un véritable handicap. Et ce qui marche le mieux à priori sur moi ce ne sont pas les exercices de respiration mes fesses qui sont peut-être très efficaces quand on en est à quatre ou cinq centimètres de dilatation (sauf qu'à bien y penser ça ne m'a pas franchement aidée pour la venue d'Helmut) mais qui en l'espèce parviennent seulement à me faire frôler l'évanouissement pour cause d'hyperventilation.

Non, au risque de là encore briser un mythe, la seule chose qui fonctionne ce sont les bêtabloquants qui au moins suppriment un peu les effets du stress. Genre ton coeur veut s'emballer, le con sa race, mais y peut pas. Bon, le corollaire, c'est une légère atonie ainsi qu'une élocution un peu pâteuse. Mais entre ça et le souffle littéralement coupé, mon choix est fait.

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que demain et après-demain j'anime non pas une mais DEUX tables rondes. Et là tout de suite maintenant, c'est un peu comme si on venait de me confier les clés d'un A380.

Alors si vous n'en avez pas assez d'user vos ondes positives, ne vous privez pas pour ondoyer un maximum vers 14h demain et 9h30 jeudi.

Ce blog retrouvera une activité normale une fois ces deux épreuves passées…

La honte c’est pas toujours bon

Honte  Dans les commentaires du billet "s'assumer c'est quoi", une d'entre vous, Cassandre, a laissé ce mot:

Si demain
je croise un de ces types qui a terni mon adolescence avec ses moqueries et
qu'il me dit : "Ben attends, j'étais jeune, on est bête à cet âge-là",
je lui répondrai : "Non connard, toi tu étais peut-être gamin, mais moi
aussi, et quand tu balançais tes remarques blessantes, tu continuais
ensuite ta vie tranquille avec tes copains et copines, pendant que je
rentrais chez moi broyer du noir et avaler tout ce que je trouvais".

Ce
connard, il a aussi hanté mes jeunes années. J'ai grâce à lui vécu une
de mes plus grosses humiliations d'enfance. J'avais 12 ans, peut-être
13, c'était lors d'un camp scout (oui bon ben ça va, j'ai fait mon
outing sur la question, affaire classée).


C'était l'heure du repas, on était une trentaine, garçons et filles,
tous assis en rond autour de la gamelle de pâtes dégueulasses, quand le
subtile gars de deux ans mon aîné, s'est levé et a fait circuler son
béret dans l'assemblée en hurlant: "A vot' bon coeur, pour payer sa
cure d'amaigrissement à la grosse Caroline".

Je
me souviens très précisément de la honte qui a brûlé mon visage et de
mon ventre qui a menacé de rendre immédiatement les spaghettis que je
venais de m'enfourner. Honte d'autant plus douloureuse que j'étais
assise à côté de P., ma "target" d'alors, mon ouverture du moment,
quoi, et qu'on peut rêver mieux comme technique de séduction. Non
content de m'avoir, gratuitement, mise à terre, Mr subtil a continué
ses blagues bien grasses sur ma corpulence et ma laideur – tant qu'à
faire, hein.

J'étais
à l'époque assez grande gueule, mais comme aujourd'hui, plutôt dans les
couloirs. Il était en plus beaucoup plus grand que moi et avait la
réputation de ne pas hésiter à cogner quand on le contrariait. Un rêve
de garçon, quoi, aujourd'hui on l'aurait rangé dans la catégorie des
racailles, comme quoi tous ces trucs sur combien c'était mieux avant la
jeunesse, c'est ça, hein, des petits cons qui emmerdent les filles
victimes de truie mère nature, y'en a toujours eu et y'en aura toujours.

Je
n'étais donc pas très téméraire, mais là, c'en était trop, d'autant que
P., qui s'avéra des années plus tard totalement homosexuel – et fut le
premier de mes amours déçues de cet accabit(e) – essayait tant bien que
mal de faire taire l'autre abruti, lui demandant très poliment de me
laisser tranquille. Initiative certes courageuse mais qui je crois
m'humiliait encore un peu plus, d'autant que Mr Connard avait un peu
plus de flair que moi à l'époque et avait bien senti le caractère
"sensible" et non violent de P. Dire qu'il n'avait rien à branler de
ses tentatives maladroites mais néanmoins louables de sauvetage est un
doux euphémisme.

Bref,
malgré une grosse trouille des conséquences mais ne voyant finalement
pas comment ce repas pouvait être plus cauchemardesque, je me suis
rappelé le conseil avisé de ma mère après que me sois plainte d'être
sujet de moqueries dans la cour de récré: "Regarde bien ceux qui
t'insultent, tu t'apercevras que personne n'est parfait et que tu peux
toujours trouver toi aussi un défaut chez eux". Ok, ce n'était pas trop
du genre "tends la joue gauche", ce conseil, mais finalement, c'est un
peu revenu au même pour moi.

Je
m'explique. Mister connard, en plus d'avoir une grande bouche, était
également doté de deux feuilles de chou en guise d'oreilles, que sa
coupe à la militaire mettait particulièrement en valeur. Las,
j'ignorais que c'était son plus gros complexe, peut-être même la cause
profonde de sa méchanceté. Raison pour laquelle j'ai fini par répondre
avec un calme qui m'étonne encore aujourd'hui et sans mesurer l'effet
que ça produirait, que je pouvais aussi faire un appel aux dons pour sa
future opération de chirurgie esthétique, grâce à laquelle il pourrait
enfin courir sans avoir peur de décoller.

ça
n'a pas fait un pli, je me suis pris une gifle sonore et trébuchante et
si ses copains ne l'avaient pas arrêté, je ne sais pas ce qu'il serait
advenu de moi.

Très
bizarrement, je me souviens moins de cette claque que de la quête pour
ma cure. Par la suite, certes je rasais les murs dès que je le
croisais, de peur de m'en prendre une autre, mais j'avais finalement
acquis une petite notoriété de langue bien pendue qui m'a plutôt aidée.

Il
n'empêche que je n'ai jamais oublié. Les années passant, le hasard a
voulu que je recroise souvent mister grandes esgourdes. Il était ami
d'ami et se retrouvait fréquemment dans des soirées où j'allais moi
aussi. A chaque fois, j'avais envie de me ruer sur lui, de lui dire
toute la haine que je nourrissais à son égard, lui expliquer qu'il
avait bousillé mon adolescence, lui et un certain nombre de ses
homologues. Mais forcément, mon courage de gamine avait bien fondu, je
n'avais qu'une peur, me prendre le sarcasme de trop, celui qui me
laisserait au tapis. Alors je n'ai jamais rien dit, il me regardait de
loin, guoguenard, avec ses yeux de type qui peut aller loin, très loin,
trop loin.

J'ai fini par ne plus jamais le croiser.

Et
puis j'ai appris, il y a quelques mois, qu'il avait mis fin à ses
jours, quitté par sa femme, laissant deux enfants en bas âge.

Il
n'y a pas de morale à cette histoire, je n'essaie pas de dire que les
méchants sont toujours des gens qui souffrent, même si j'ai tendance à
le penser un peu.

Malgré
tout, malgré ma lucidité d'aujourd'hui, malgré sa fin tragique, je
crois que je ne pardonnerai jamais à ce garçon, parce qu'à partir de
là, je n'ai jamais pu être dans une assemblée sans craindre qu'un
crétin s'amuse à me traiter de grosse. Encore aujourd'hui, quand je
croise un groupe de mecs dans la rue, je me raidis, prête à recevoir
l'insulte, certaine que je vais y passer…

Voilà, c'était mon quart d'heure pathétique, ça vous apprendra.

Burn-out

Surmenage  Depuis la rentrée, je les accumule. J'ai perdu ma carte de presse, que j'ai retrouvée après avoir envoyé attestation sur l'honneur à la CCJP que je l'avais définitivement égarée. Et à l'heure où j'écris ces lignes je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouvent les deux, ancienne ou nouvelle.

Je me suis rendue consciencieusement à un rendez-vous pour une interview à l'autre bout de Paris à 8h30 qui était en réalité programmée pour le lendemain.

J'ai fait opposition à ma carte bleue après avoir hystériquement vidé le contenu de mon sac par terre, survécu pendant une semaine sans ce sésame qui, il faut bien en convenir te permet de vivre sans mendier des sous à ta moitié, récupéré la nouvelle carte et accessoirement laissé une somme rondelette à la banque qui ne perd jamais le nord quand il s'agit de te facturer des frais dans ces cas là – je n'en connais pas le montant, pour cela il faudrait encore que je fasse mes comptes mais je rappelle que je ne suis pas plus génétiquement programmée pour ça que pour les louboutins. Tout ça pour être à deux doigts d'être embarquée par les flics lorsque j'ai voulu retirer des sous au premier guichet venu avec… ma carte bleue déclarée perdue ou volée qui n'avait en réalité jamais quitté sa place au fond de mon sac.

Je passe sur le sermon du compagnon de mes jours et de mes nuits dans lequel sont revenus à plusieurs reprises les mots du genre "pathologique", "névrose", "bordel", "organisation", "chair à psy". Et j'en passe.

Je sais, un portefeuille, ce serait peut-être une solution.

Sauf que je me dis toujours que le portefeuille, si je le perds, je perds tout. Alors que là, au moins, c'est une chose après l'autre.

Ok, c'est complètement con.

Bref, je suis dans un état de déliquescence que je n'atteins normalement que le 15 juin, après un tunnel sans vacances.

Et on est… le 21 octobre.

Va y'avoir de la dépression saisonnière je vous le garantis.

C'est simple, la seule chose qui me motive à bloc c'est de trouver une maison en Corse pour l'été prochain.

Parfois, je me dis que j'irai loin, avec des ambitions pareilles.

Edit: La photo n'est pas très gaie, j'aurais bien aimé prendre une photo de mon bordel ou qui évoquerait mon léger surmenage, mais bien sûr, dans la série les objets ont mis un contrat sur ma tête, mon appareil est tombé en panne, il est au service après-vente. Dois-je préciser que j'ai retrouvé la facture de mon téléphone portable acheté en 2002, de l'imprimante, d'un ordinateur parti à la poubelle depuis au moins trois ans, d'un robot ménager qui marche très bien ou encore de la DS de mes enfants, mais bien évidemment pas la queue de celle de mon APN. Non, je précise pas, hein.

Du sport ? Jamais pendant le service, merci.

Chimulus

Quand je pense qu'on a frôlé le pire à cause d'un footing. Brrr, j'en frissonne, dis-donc. Moi je dis faut réunir un comité d'experts en vue de légiférer sur la pratique du sport le dimanche.

Non mais attends, regarde, moi. Depuis ma douloureuse séance de sport – après laquelle j'ai eu des velléités d'embaucher un coach personnel histoire de m'acheter un nouveau corps – je ne suis pas belle à voir. Déja, j'ai quasiment perdu la motricité de mon épaule gauche.

Mes ménisques sont quant à eux aux abonnés absents, probablement perdus entre un exercice de rameur et un autre de step.

Je ne parle pas de mon pouce droit qui refuse désormais de tenir la souris plus de cinq minutes sans se bloquer.

Putain de camion, franchement.

Sans lol, moi qui n'avais jamais mal nulle part, c'est limite comme si j'avais pris dix ans dans la figure.

Qu'on me rembourse.

Ok, c'était gratuit. N'empêche que cette fois-ci on ne m'y reprendra plus. Il y a des gens allergiques aux graminés, d'autres à l'arachide, moi c'est à l'exercice physique. C'est comme ça, on ne va pas en faire un plat, j'ai décidé d'assumer ma différence, voilà, mère nature est une sacrée salope, non seulement elle m'a dotée du métabolisme d'Edouard Balladur mais elle a également VOLONTAIREMENT oublié de m'équiper du gène du sport.

Voilà, dans la vie parfois il faut regarder la vérité en face. Ce qui ne m'empêche pas bien sûr de souhaiter ardemment que la science avance à grand pas pour que les gens comme moi puissent un jour faire des footings dans la forêt de Versailles, sans se faire péter le nerf vagal.

Allez, Nico, fais comme moi, accepte toi aussi ta différence et lâche un peu l'affaire au niveau de ton périnée, hein ?

Je te laisse faut que j'aille faire un check-up au Val de Grace.

Edit: le dessin est de Chimulus, j'aime bien.

10 bonnes raison d’être grosse

Lily

Ok, le titre est volontairement racoleur, que veux-tu, c'est mon nouveau chez moi, j'imagine. Il n'empêche que l'idée de ce billet est venu récemment d'une conversation avec deux copines.

Jolies les copines.

Je t'ai déjà dit à quel point mes copines sont belles ? Non sans rire, j'ai TOUJOURS eu des copines canon. Ne me demande pas pourquoi, c'est pas que je les cherche particulièrement, mais voilà, dans mon groupe de copines je suis la seule par exemple à avoir les cuisses qui frottent en été.

Il n'empêche que mes copines qui viennent d'avoir 36 ans – en plus elles sont plus jeunes les hyènes – s'épanchaient sur le coup de vieux qu'elle venaient de se prendre même qu'en plus la grossesse, merci du cadeau. Je les regardais et je me disais que premièrement n'importe quoi l'autre, même pas elles ont vieilli. Et que deuxièmement, l'avantage d'avoir toujours eu conscience de ne pas être un prix de Diane c'est que très franchement, je n'ai jamais été paniquée à l'idée de voir ma beauté se flétrir.

Limite je m'aime mieux aujourd'hui qu'il y a vingt ans.

Non, pas limite en fait.

Bon, en vrai je m'aimais mieux y'a deux ans parce que là, tout de même, va falloir y aller mollo sur les granola.

Bref, du coup j'ai eu l'idée de faire la liste des avantages d'être grosse.

J'en ai trouvé dix.

1 – Quand tu as toujours été grosse, donc, tu ne redoutes pas l'affaissement des chairs à 40 ans. Vu qu'elles ont déjà dégringolé depuis un bail, les chairs.

2 – Quand tu es assise par terre ou sur un banc bien dur, tu n'as pas mal au fondement à cause des os de tes fesses. D'ailleurs jusqu'à ce qu'une bonne amie s'en plaigne tu IGNORAIS qu'il y avait des os à cet endroit là.

3 – Parfois dans le bus tu peux profiter d'une place assise laissée généreusement par une vieille dame paraplégique. Passée l'humiliation, bonjour le confort.

4 – Les enfants te trouvent moelleuse. Et ils adorent faire la sieste sur toi vu que tu es un oreiller vivant.

5 – Tu ne te fais pas harceler par tous les dragueurs à la petite semaine dans la rue. Juste par les vieux et les alcoolos. Qui parfois ont l'élégance de te lancer un "Surtout ne change pas, t'es belle avec tes bourrelets", de préférence quand tu es accompagnée. Merci.

6 – En cas de grosse bourrasque, tu as moins de risques de t'envoler que tes copines taille 0.

7 – A table les gens te servent instinctivement des plus grosses parts parce que ça se voit que tu aimes ça. Alors que la plupart du temps tu es au régime, comme toute ronde qui se respecte.

8 – Quand tu as une promotion, personne ne te soupçonne d'avoir couché pour. En plus, si ça se trouve, si.

9 – Quand tu es enceinte, les gens te trouvent superbe et t'assurent que tu n'as presque rien pris alors que si. Et une fois que tu as accouché, tout le monde s'étonne que tu aies déjà tout perdu, alors que non.

Ouais je sais y'en a que neuf. Et la n° 6, bon, voilà quoi.

Ah si, une autre: tu dépenses moins de fric que tes copines bombasses chez Zadig et truc ou Comptoir des chiffoniers. Et jamais tu donnes un radis à Maje, Sandro et cie vu que même leurs foulards ils ont l'air trop petits.

Edit: J'avais bien aimé ce livre, même si sur la fin, c'est un peu tiré par les cheveux. Certains passages sont malgré tout fulgurants. Et puis quelle couverture, n'est-ce pas ?