La honte c’est pas toujours bon

Honte  Dans les commentaires du billet "s'assumer c'est quoi", une d'entre vous, Cassandre, a laissé ce mot:

Si demain
je croise un de ces types qui a terni mon adolescence avec ses moqueries et
qu'il me dit : "Ben attends, j'étais jeune, on est bête à cet âge-là",
je lui répondrai : "Non connard, toi tu étais peut-être gamin, mais moi
aussi, et quand tu balançais tes remarques blessantes, tu continuais
ensuite ta vie tranquille avec tes copains et copines, pendant que je
rentrais chez moi broyer du noir et avaler tout ce que je trouvais".

Ce
connard, il a aussi hanté mes jeunes années. J'ai grâce à lui vécu une
de mes plus grosses humiliations d'enfance. J'avais 12 ans, peut-être
13, c'était lors d'un camp scout (oui bon ben ça va, j'ai fait mon
outing sur la question, affaire classée).


C'était l'heure du repas, on était une trentaine, garçons et filles,
tous assis en rond autour de la gamelle de pâtes dégueulasses, quand le
subtile gars de deux ans mon aîné, s'est levé et a fait circuler son
béret dans l'assemblée en hurlant: "A vot' bon coeur, pour payer sa
cure d'amaigrissement à la grosse Caroline".

Je
me souviens très précisément de la honte qui a brûlé mon visage et de
mon ventre qui a menacé de rendre immédiatement les spaghettis que je
venais de m'enfourner. Honte d'autant plus douloureuse que j'étais
assise à côté de P., ma "target" d'alors, mon ouverture du moment,
quoi, et qu'on peut rêver mieux comme technique de séduction. Non
content de m'avoir, gratuitement, mise à terre, Mr subtil a continué
ses blagues bien grasses sur ma corpulence et ma laideur – tant qu'à
faire, hein.

J'étais
à l'époque assez grande gueule, mais comme aujourd'hui, plutôt dans les
couloirs. Il était en plus beaucoup plus grand que moi et avait la
réputation de ne pas hésiter à cogner quand on le contrariait. Un rêve
de garçon, quoi, aujourd'hui on l'aurait rangé dans la catégorie des
racailles, comme quoi tous ces trucs sur combien c'était mieux avant la
jeunesse, c'est ça, hein, des petits cons qui emmerdent les filles
victimes de truie mère nature, y'en a toujours eu et y'en aura toujours.

Je
n'étais donc pas très téméraire, mais là, c'en était trop, d'autant que
P., qui s'avéra des années plus tard totalement homosexuel – et fut le
premier de mes amours déçues de cet accabit(e) – essayait tant bien que
mal de faire taire l'autre abruti, lui demandant très poliment de me
laisser tranquille. Initiative certes courageuse mais qui je crois
m'humiliait encore un peu plus, d'autant que Mr Connard avait un peu
plus de flair que moi à l'époque et avait bien senti le caractère
"sensible" et non violent de P. Dire qu'il n'avait rien à branler de
ses tentatives maladroites mais néanmoins louables de sauvetage est un
doux euphémisme.

Bref,
malgré une grosse trouille des conséquences mais ne voyant finalement
pas comment ce repas pouvait être plus cauchemardesque, je me suis
rappelé le conseil avisé de ma mère après que me sois plainte d'être
sujet de moqueries dans la cour de récré: "Regarde bien ceux qui
t'insultent, tu t'apercevras que personne n'est parfait et que tu peux
toujours trouver toi aussi un défaut chez eux". Ok, ce n'était pas trop
du genre "tends la joue gauche", ce conseil, mais finalement, c'est un
peu revenu au même pour moi.

Je
m'explique. Mister connard, en plus d'avoir une grande bouche, était
également doté de deux feuilles de chou en guise d'oreilles, que sa
coupe à la militaire mettait particulièrement en valeur. Las,
j'ignorais que c'était son plus gros complexe, peut-être même la cause
profonde de sa méchanceté. Raison pour laquelle j'ai fini par répondre
avec un calme qui m'étonne encore aujourd'hui et sans mesurer l'effet
que ça produirait, que je pouvais aussi faire un appel aux dons pour sa
future opération de chirurgie esthétique, grâce à laquelle il pourrait
enfin courir sans avoir peur de décoller.

ça
n'a pas fait un pli, je me suis pris une gifle sonore et trébuchante et
si ses copains ne l'avaient pas arrêté, je ne sais pas ce qu'il serait
advenu de moi.

Très
bizarrement, je me souviens moins de cette claque que de la quête pour
ma cure. Par la suite, certes je rasais les murs dès que je le
croisais, de peur de m'en prendre une autre, mais j'avais finalement
acquis une petite notoriété de langue bien pendue qui m'a plutôt aidée.

Il
n'empêche que je n'ai jamais oublié. Les années passant, le hasard a
voulu que je recroise souvent mister grandes esgourdes. Il était ami
d'ami et se retrouvait fréquemment dans des soirées où j'allais moi
aussi. A chaque fois, j'avais envie de me ruer sur lui, de lui dire
toute la haine que je nourrissais à son égard, lui expliquer qu'il
avait bousillé mon adolescence, lui et un certain nombre de ses
homologues. Mais forcément, mon courage de gamine avait bien fondu, je
n'avais qu'une peur, me prendre le sarcasme de trop, celui qui me
laisserait au tapis. Alors je n'ai jamais rien dit, il me regardait de
loin, guoguenard, avec ses yeux de type qui peut aller loin, très loin,
trop loin.

J'ai fini par ne plus jamais le croiser.

Et
puis j'ai appris, il y a quelques mois, qu'il avait mis fin à ses
jours, quitté par sa femme, laissant deux enfants en bas âge.

Il
n'y a pas de morale à cette histoire, je n'essaie pas de dire que les
méchants sont toujours des gens qui souffrent, même si j'ai tendance à
le penser un peu.

Malgré
tout, malgré ma lucidité d'aujourd'hui, malgré sa fin tragique, je
crois que je ne pardonnerai jamais à ce garçon, parce qu'à partir de
là, je n'ai jamais pu être dans une assemblée sans craindre qu'un
crétin s'amuse à me traiter de grosse. Encore aujourd'hui, quand je
croise un groupe de mecs dans la rue, je me raidis, prête à recevoir
l'insulte, certaine que je vais y passer…

Voilà, c'était mon quart d'heure pathétique, ça vous apprendra.

120 comments sur “La honte c’est pas toujours bon”

  1. Cetroinzust a dit…

    C’est fou comme ces souvenirs peuvent marquer, même des années plus tard. J’ai encore en moi le goût amer de mes années de collège, sans cesse humiliée parce que j’avais les dents de travers et que je n’étais pas habillée à la dernière mode. C’était bête, violent, méchant et apparemment très drôle pour certains. Je n’ai pu en parler à mes parents que des années plus tard, tant j’avais honte d’avoir subi ça et il a fallu bien longtemps pour que j’arrive à parler sans mettre la main devant ma bouche, « pour cacher ».
    J’ai eu la chance de pas mal bouger et donc de laisser derrière moi ces petits crétins et ce matin, je me demande bien comment je réagirais si je devais les croiser à nouveau… Sûrement pas très bien.
    En attendant, je vais me préparer à subir une autre humiliation, celle du regard courroucé de Grand Chef, qui me prend décidément pour une pauvre bouse irrécupérable… Je vais surtout essayer de faire preuve de grandeur d’âme et de m’en tamponner harmonieusement le coquillard (c’est pas gagné), en me disant que dans huit jours et des brouettes, ce sera la quille, enfin…
    Bonne journée ! Et merci pour toutes ces petites bulles de gaieté, de tendresse et de réflexions. Elles ont été une vraie bouffée d’air frais ces derniers temps de silence.

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  2. Lili Kerala a dit…

    « Encore aujourd’hui, quand je croise un groupe de mecs dans la rue, je me raidis, prête à recevoir l’insulte, certaine que je vais y passer… »

    Ton histoire en général, et cette phrase en particulier, ont une résonance très familière et réveillent des souvenirs que j’enfouis méthodiquement depuis des années… Merci de les avoir partagées, je me sens un peu allégée (sans mauvais jeu de mot) après t’avoir lue ce matin, j’espère que de ton côté l’écriture a eu le même effet… Bonne journée!

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  3. Virginie a dit…

    Je vois que je ne suis pas la seule à être éveillée tôt. Et N°3 dort en plus, je n’ai aucune excuse.. J’ai dû prendre le rythme…

    Oui, on les a tous connus ces salauds-là, méchants par plaisir parce que l’humiliation ça aide à se sentir moins minable. Le pire c’est qu’ils ne s’arragent pas forcément en grandissant. Et même mort, un salaud reste un salaud.

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  4. proff a dit…

    Pfiou
    Ça fait froid dans le dos.
    Ça me rappelle une fille de mon premier collège. Qui se trainait toujours derrière moi. Elle était gentille, mais mes copines ne l’aimaient pas (je crois que c’est sa couleur de peau qui les gênait). Et un jour j’ai craqué: je l’ai envoyé baladé méchamment. Je voulais juste pour une fois qu’elle arrête de me suivre le temps d’une journée. Elle s’est mise à pleurer. Et ne m’a plus suivie du tout.
    Je ne m’en remet pas. Et je me suis toujours demandée ce qu’elle est devenue.
    Et là avec ton histoire, je me vois dans la peau du méchant, et ça ne me plait pas du tout. J’espère ne pas avoir eu autant d’impact sur cette fille.

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  5. sissie a dit…

    comme quoi, l’humiliation en effet, peut vous détraquer psychologiquement et vous suivre jusqu’à la fin de vos jours.
    Il devrait être de notre devoir qu’inculquer à nos cheres têtes blondes le respect, la tolérance le plus tôt possible ; mais bon pas facile c’est vrai…. tiens par exemple en se servant de cette histoire comme support (adaptée suivant l’âge de votre enfant) leur faire comprendre que des mots peuvent être cruels et leur faire comprendre qu’ils sont eux même loins d’être parfait… les faire redescendre parfois de la plus haute marche leur fait un peu de bien.. On a un rôle important à jouer je pense.

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  6. Valérie de haute Savoie a dit…

    J’étais légèrement enrobée, mais étant née à l’époque où les filles étaient planches à pain, je mourais de complexe. Une copine de classe, chaque fois que nous allions à la piscine, touchait le petit pli que j’avais sous le bras en riant. Je riais aussi bien sûr… plutôt que de pleurer. Elle s’appelait Nadine, était longue filiforme, grâce à elle j’ai entamé mon premier régime draconien, je n’ai plus arrêté depuis…

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  7. William a dit…

    Pédale.
    Michoubidou.
    Sale pédé.
    Tapette.
    Grosse tarlouze.
    Taps.
    etc etc etc

    Jean-François D. toi et tes amis, où que vous soyez, quoi que vous faites. Pas de pardon, pas d’oubli. Vous les avez prononcés, ces mots. J’attends que mère Nature, cette truie, fasse son travail proprement.

    Caroline, je t’embrasse.

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  8. Une autre Caroline a dit…

    Je vais rajouter à la liste mon « moi aussi ».
    Après avoir été une ravissante petite blonde aux yeux bleus pendant l’enfance, je suis devenue à l’adolescence ce que certains de mes camarades appelaient un boudin (excès de poids, boutons, mal sapée en raison des difficultés financières de mes parents…)
    Mais grande gueule (un peu), un jour ou j’en ai eu marre plus que les autres, j’ai dit : « moi, mes kilos je peux les perdre, mais toi ta connerie c’est pour toujours… » à un pas malin qui a parlé de trop…
    J’ai grandi, je suis toujours forte, mais comme tu écrivais il y a quelques jours « j’assume ». Et il y a quelques temps, j’ai été retrouvée par un ancien camarade, qui a fini par m’écrire par mél : « j’en profite pour te dire à quel point je garde au fond de moi des moments à l’ école ou je n’ai pas été « cool « avec toi et te dire à quel point je les regrette aujourd’hui ».
    Ben voila, les jours où je trouve que le monde est moche avec moi, je me relis ce message.
    Après, je travaille dans l’éducation et je vérifie presque tous les jours que cette histoire se répète avec d’autres jeunes (filles ou garçons d’ailleurs) qui devront faire de la musculation du moi pour pouvoir s’en sortir.
    Mais nous sommes plein sur ce blog à montrer que c’est possible, et bien…
    Je vous souhaite une bonne journée.

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  9. Missgavotte a dit…

    Que dire… si ce n’est que j’ai aussi connu ce genre de moment : moche (ou plutôt ne sachant pas me mettre en valeur), portant des lunettes (ah le fameux « femme à lunettes, femme à…. » :-S), ayant des parents plus âgés que la moyenne (eh vous avez vu ! le père de M… y peu pas courir il est trop vieux !) j’ai eu de nombreux moments de solitudes moi aussi.

    Mais euh… un endroit où je me sentais bien, c’était chez les Scouts !!! comme quoi hein 🙂 (bon on va pas se lancer dans le débat, mais si vous faites marcher Google, vous verrez qu’il y a plein de mouvements différents ! ensuite, c’est aussi bien sûr une question de personnes)

    Merci Caro de raconter tout cela si bien. Même si aujourd’hui je pense être assez bien dans ma tête et dans mon corps, c’est encore souvent difficile, et à l’aube de mes 40 ans, je commence à prendre de l’assurance, enfin !!

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  10. Fractale a dit…

    Tout ce que tu écris fait tellement d’echo… si profondément…
    Victime aussi de sarcasmes, de moqueries publiques j’ai comme beaucoup vécu l’horreur de l’adolescence qui vous enferme au lieu de vous révéler.
    Mais, c’est très prétentieux ce que je vais écrire, je savais que je valais mieux que ces idiots, que leur comportement dénotait une bassesse de comportement et d’esprit qui ne les mènerait pas bien loin. C’était mon seul moyen de tenir. Et je n’ai pas trop mal percu les choses… la plupart ont mal tourné, ne font rien de passionnant… ont une petite vie étriquée.
    Alors je crois que ma vengeance muette, je la tiens quand je les croise… mais à leurs yeux, je sais qu’ils ne voient que les kilos qui sont là. Encore.

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  11. LE CHEMIN DU BONHEUR a dit…

    Difficile et oh combien traumatisant une expérience comme celle-là, mais dont tu t’es sortie avec une maestria et un sang-froid extraordinaire, mais qui n’ont pourtant pas effacés la blessure, mais, dis-toi, que peut-être cette fragilité était là déjà avant que ce corniaud ne l’expose au grand jour.
    Mais ma chère Caroline, c’est justement cette sensibilité qui fait de toi une personne différent et attachante.
    Je t’embrasse

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  12. annso a dit…

    Je ne crois pas que ce genre d’humiliation ai été « réservé » aux gros. J’en ai eu un sacré lot, parce que j’étais petite, je n’avais pas de seins, j’étais mal habillée, j’avais une coupe à la garçonne, j’étais première de classe, etc. Les petits cons avaient de l’imagination pour ces choses là…

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  13. Shyze a dit…

    Ca m’a beaucoup marquée comme texte, parce que j’ai aussi été « la grosse » au collège, et ce pendant 4 ans d’affilé. Je me rappelle d’avoir pris une gifle, et d’en avoir donné une, maladroite tentative pour me venger, et qui a moyennement porté ses fruits – pourquoi les agresseurs, dès qu’on essaye de se rebeller un minimum nous foncent dessus les poings fermés?
    Enfin. Quand j’étais gamine, j’avais croisé cette citation « dans la vie, si quelqu’un t’a fait du mal, assieds-toi au bord du fleuve, tu verras passer son cadavre. » Ici, rien d’autre ne me vient à l’esprit que cette phrase, de plein fouet.
    Et comme je suis décidément une conne compatissante finie, je pardonne (et compatis) dès que je vois souffrir. Pfui. Je me demande si ma dignité personnelle n’a pas fuit avec mes jeunes années (parce que, quand même quoi… certains trucs font partie des trucs qu’on devrait ne pas pouvoir pardonner).

    Bref. En effet, la honte, c’est pas toujours bon.
    Oh que non.

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  14. Louba a dit…

    j’en ai eu des connards comme ça qui ont ponctué aussi ma vie de grosses ados… La plupart ont fini comme des loosers d’ailleurs…

    Mais un jour, l’un de ces gros connards m’a croisé à une terrasse de café pendant une soirée, lors de mes années fac. Il est venu s’excuser de tout ce qu’il avait fait. Punaise je n’en revenais pas :-O Et du coup ça m’a aidé à moins avoir envie de tuer tous les autres qui s’étaient foutu de moi…

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  15. souslesmots a dit…

    ..j’en ai vécu pas mal des moments comme çà. Et comme toi j’ai recroisé deux de ces charmants personnages plus tard, beaucoup plus tard, une fois libérée des lunettes et des gouts vestimentaires douteux de ma mère.

    Pour un j’ai eu une vengeance particulièrement joyeuse (oui je suis rancunière au dernier degré pour certains choses) pour l’autre..j’ai eu pitié, la vie ne l’avait pas épargné.

    Gamine j’étais plutôt petite souris que dragon, et longtemps j’ai rasé les murs en tentant d’être invisible, et puis un jour, énième déménagement, encore en cours d’année et deux gros lourdauds qui m’ont pourri la vie.

    Ma mère étant plutôt pour le : t’en prends une rends en deux..j’ai fini par attaquer le premier en plein milieu de la cour, sauf que j’ignorais qu’il faisait du karaté (en plus d’être naturellement abruti il était armé) :o) j’ai fini par terre, humiliée mais avec le bénéfice inattendu d’être peinarde, frapper une fille plus petite de deux classes pour le prestige c’était pas top. Le second j’ai dévalé un étage dans les escaliers un jour où il m’avait cherché de trop, pas de chance pour lui il s’est cassé le bras pendant, du coup je suis passée de petite souris à celle à qui on fout la paix elle mords !

    Sauf que..j’ai la même réaction que toi quand je croise un groupe dans la rue..mentalement je suis prête à encaisser..

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  16. Celimel a dit…

    Il y a une école secondaire à côté de mon boulot, et tous les midis, des groupes d’ados se réunissent dehors pour manger, papoter… Quand je vais me chercher un sandwich et que je dois passer au milieu d’eux, je redoute. A chaque fois. Et pourtant, il faut bien avouer que je fais ça depuis 4 ans et qu’aucun d’entre eux n’a ne serait-ce que levé les yeux sur moi. Mais à chaque fois, je prépare une remarque cinglante au cas où.
    Caroline, tu n’imagines pas l’effet que ton texte vient d’avoir sur moi, on dirait que soudainement, je viens de réaliser que je n’étais pas seule. Merci, je crois que je vais me sentir un peu plus légère, aujourd’hui.

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  17. frederique.etc a dit…

    Eh ben, j’ai même pas pris mon petit déj, je viens te lire, tu attaques fort !
    ce que tu racontes est très émouvant, j’en ai la chair de poule.
    Je ne me souviens pas d’une expérience pareille, mais ce que je me dis c’est qu’on est tous le con de quelqu’un.
    J’essaie de faire réfléchir mes enfants « au moquage ». Quand mon fils lycéen me raconte un truc qui s’est passé aux dépends de quelqu’un, je lui dis toujours « attention … »
    Et bravo à tous ceux qui savent reconnaitre leurs erreurs et s’excuser, même si le mal est déjà fait.

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  18. cyberienne a dit…

    Je crois qu’on n’est pas obligé a être ronde pour croiser un jour un type pareil.Chacun de nous a son connard a lui.Je n’etais pas ni ronde, ni moche…J’etais juste bridée parmi la population sovietique typée « blond(chatain)-yeuxbleu machin Lena ».J’etais aimée par mes parents,j’avais le respect (limite crainte )de mes camarades de class.Une grande gueule en combinaison des capacités bagareuses faisait que tout le monde m’écoutait.Un jour un nouveau est arrivé au class.Il n’etait pas au courant le pauvre. Il m’a lancé un truc du genre : « Bah, oui, c’est normal que tu as pas vu ça. De toute façon tu peux presque rien voir avec tes petits trous qui te servent des yeux ».Bon, il a finit dans le tas de neige avec le nez cassé et devait m’eviter pendant des années apres, mais c’est pour la premiere fois je me suis rendue compte que j’etais differente!En rentrant a la maison je me regardais au miroir pendant looongtemps. Quand j’ai demandé a ma mere si j’avais vraiment les yeux bridés elle m’a repondu: « Tu ne le vois pas?!Tu as les memes yeux que nous tous et on est que quatre a avoir des yeux comme ca dans cette ville!Et dans ton école tu es la seule!Attention aux jaloux, ma cherie »…Oui, mon connard a moi est decedé l’année passée pour cause de overdose de heroine.Depuis je me demande si un enfant noir serait au courant qu’il est noir si on le lui dit jamais?

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  19. pomme a dit…

    Caro, j’admire ton aplomb d’avoir répondu mais… personne n’a rien dit ? Il n’a pas été puni d’une façon ou d’une autre ? Il t’a balancé une tarte et fin de l’histoire ?

    Je dois être à côté de la plaque, mais je crois que c’est ce qui me choque le plus dans l’histoire.

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  20. Abstand a dit…

    Moi j’ai subi les sarcasmes du collège au lycée, parce que j’étais une fille sans sein. La puberté a quand même fini par arriver, mais tard, hein très très tard, vers 17ans. (Et depuis je me suis plus que bien rattrapée à ce niveau-là). Mais je garde un souvenir blessant venant autant des garçons que des filles, et surtout une hantise du passage au vestiaire avant d’aller au cours de sport. J’ai revu moi aussi quelques unes de ces personnes. La fille qui m’impressionnait le plus avec son corps de femme à 11 ans. Elle a gardé la même poitrine qui aujourd’hui me paraît beaucoup moins impressionnante. Mais surtout, elle a gardé sa taille, autour d’1m55, je dirais, et ça m’a fait tout bizarre. Moi j’étais un bébé un cadum à côté, et avec ma croissance tardive, je mesure aujourd’hui 1,77m…

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  21. Pascale a dit…

    J’étais en train de me poser la même question que Pomme, les adultes dans tout ça, ils étaient où? A se dire, « han, mais c’est des histoires de gosses, on laisse couler, pas grave »??

    En tant que maman, j’espère juste être un poil plus clairvoyante que mes parents, qui n’ont jamais chercher à savoir pour quoi j’étais mal en classe, pourquoi je n’avais pas d’amis, pourquoi mes notes faisaient de la chute libre…

    Et comme on dit, « assied-toi au bord de la rivière, tu verras le cadavre de ton ennemi passer »… parfois ça prend de drôles de formes… la conn*sse qui me « persécutait » à l’école a eu elle-même deux filles, l’une d’elle est le souffre-douleur de ses petits « camarades » d’école. Je me suis trouvé en sa présence (elle est marié avec un de mes cousins éloignés dont les parents habitent à deux maisons des miens) et elle racontait tout ça et disait ne pas savoir quoi faire, qu’elle n’osait pas aller parler du problème aux parents des gamins, j’avoue que j’ai assez méchamment répliqué qu’il y a 25 ans elle était plus virulente que ça et que ça ne l’empêchait pas de dormir. Vu son regard bovin, je ne suis même pas sûre qu’elle ai capté le truc.
    Et moi depuis j’ai mal pour cette petite.

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  22. yudi a dit…

    Je ne comprends pas ce quil s’est passé dans ma vie, ce que j’ai fait de travers ou mal mais bien qu’ayant toujours été grosse et je n’ai JAMAIS reçu aucune insulte à ce sujet … Je lis souvent des temoignages de rondes qui ont eut une adolescence voire une enfance terrible à raser les murs de peur d’exister un peu trop dans les blagues des autres. Pourtant, je ne sais pas où j’etais pendant ces années là mais pas contre les murs, et pas dans les moqueries non plus. J’en suis evidement ravie mais j’aimerai en connaitre les raisons pour pouvoir un jour donner la formule magique à un petit gros que je croiserai en pleurs de retour du college !

    et sinon, j’ai été scoute et je pense que ça a été la meilleure des chose qui me soit arrivé! ça a été pour moi une vraie école de la vie ! et le pire, c’est que je le suis toujours à 22 ans … aujourdh’ui je suis chef, je ne pouvais pas partir sans rendre à de nouveaux jeunes ce que j’ai appris grace à ce mouvement !
    (et quand je parle de choses apprises, je ne parle pas d’allumer un feu avec un bout de ficelle et un caillou dans la foret par -15° en short dans la foret.)
    (mais en meme temps, le detail du port du beret (et du fait qu’une telle chose ait pu se passer impunément) me montre qu’il ne s’agissait pas exactement du meme scoutisme..)

    c’est tout ce que j’avais à rajouter !

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  23. Mushroom a dit…

    Moi, le point de départ, c’était au collège, en troisième, et l’attaque est venue de « ma cible du moment ». A l’époque, j’étais encore assez lucide sur ma réelle corpulence, c’est à dire que même si je voyais que mon corps changeait, je ne me voyais pas grosse parce que je ne l’étais pas, peut-être juste un peu plus dodue que les autres, mais c’est tout. Je râlais contre ma mère qui disait que j’avais de gros genoux, la s…. .

    Et puis un jour, un samedi matin, jour de la vente des petits pains au chocolat, me voilà en train d’en manger un parce que moi j’avais pensé à prendre mes 2 francs. Ce n’était pas le cas de ce joli garçon qui me plaisait tant. Pour rire, il me demande de lui donner mon pain au chocolat, et il ajoute qu’après tout je n’en ai pas besoin. Et puis, il devient plus sérieux, plus méchant, et ajoute « Bah oui, je voudrais pas dire, mais bon… ».

    Je suis restée droite comme un i, imperturbable en apparence, et j’ai dit « Je sais ». A partir de là, j’avais signé un contrat avec moi-même : puisqu’apparemment j’étais grosse pour les autres, alors je le serai pour moi, et capituler serait ma seule défense. S’en suivirent des années de régimes, de yoyo, des années dans la dizaine de 5 à me traiter de « bouboule », pour finir aujourd’hui dans la dizaine des sept à m’assumer telle quelle (merci Zermati, entre autres), tout en préférant moi aussi ne pas avoir aussi mal aux genoux.

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  24. Mushroom a dit…

    @yudi : je suis toute petite, mais je n’ai jamais eu de moqueries à ce sujet. Même chose pour mon teint cachet d’aspirine/poil de carotte. Mais je pense que c’est parce que ça ne me gênait pas, et surtout, parce que ça ne gênait personne à la maison.
    Mais avec un père boulimique qui a fait partie des gens qui ont pris de l’isoméride (médicament pour perdre du poids qui fut interdit ensuite car trop dangereux), et une mère inscrite à WW, j’ai forcément inscrit ce complexe du poids dans mon fonctionnement, du coup je pense avoir attiré les remarques. Qui sait même si je n’ai pas eu effectivement de remarques sur ma petite taille également, mais exempte de complexe à ce sujet, je les ai sans doute oubliées aussitôt.

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  25. Thémis a dit…

    Ca fait du bien ce défouloir. Ca ne nous empêchera pas de ressasser ces moments qui font mal, mais ça aide un peu de se rendre compte qu’on n’est pas seules.
    Moi aussi j’avais le mauvais gôut d’être ronde, mal fringuée (oh quand j’y repense !!!), et pour couronner le tout première de la classe, naïve et trop gentille. Je te laisse imaginer le chantier.
    Ma phrase la pire ça a été pendant des vacances en Belgique, je devais avoir 14 ans, je marchais avec mon chien en laisse et j’en ai croisé 2 qui on dit bien fort « t’as vu le chien il est plus mignon que la fille ». Terrible.

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  26. Doloqui a dit…

    J’étais grosse, j’étais moche, j’avais des lunettes et pourtant, je ne me souviens pas d’avoir subi des humiliations de ce genre. C’était moi qui me mettais à l’écart car j’étais complexée mais je me vengeais en étant première de la classe ET grande gueule !
    La seule humiliation dont je me souvienne est due à la composition des équipes en sports co : mais là, grosse ou mince ça ne changeait rien, c’était juste que j’étais nulle… attendre que le dernier « chef d’équipe » m’appelle parce que j’étais la dernière et que c’était tombé sur lui ou elle… grand moment de solitude. Un seul prof d’EPS a eu, à mon avis, la bonne réaction par rapport à ça : il choisissait comme chefs d’équipe les plus nuls, ils étaient donc les premiers dans l’équipe et n’étaient ainsi pas humiliés…

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  27. SuperPionne a dit…

    C’est pas toi qui es pathétique, Caro, c’est tous les abrutis qui nous ont balancé des réflexions durant notre adolescence et qui ont marqué nos relations aux hommes (pas toujours en bien !)

    Je m’en suis pris aussi tellement dans la gueule quand j’étais au collège (par des mecs que je connaissais depuis le CP, qui faisaient parti de mes amis, ca fait mal) qu’arrivée au lycée, j’avais décidé de la jouer provoc’. Je montrais mes rondeurs (mais jamais la poitrine et les fesses/cuisses en même temps, sinon ca faisait vraiment trop !) et les gens ont fini par arreter de m’embeter avec mes rondeurs. Peut etre aussi parce qu’ils ont muri.

    Mais maintenant, des que je croise des mecs dans la rue et qu’ils se mettent à me siffler, comme si j’étais un morceau de viande sur l’étale du boucher, y’a les fusils qui prennent la place de mes prunelles.

    Je crois que le pire, c’est cette année. Depuis que j’ai quitté le lycée, j’ai arreté de faire du sport. Alors j’ai pris pas mal de poids, cette année (je suis en 5eme année) étant le pompom de la prise de poids.
    Et bizarrement, je sais que je suis ronde (voire grosse), je sais que je me verrai vraiment, je me dirai qu’il faut faire quelque chose. Mais j’assume mon poids. Peut etre parce que je n’ai pas le courage de faire autrement pour le moment et que je sais que me confronter à ca me ferait trop de mal. Et je n’ai pas le temps de me laisser affaiblir par ca.

    Voila, c’était mon quart d’heure pathétique à moi, désolée que ce soit arrivée chez toi.

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  28. Eveine a dit…

    En 5e, j’avais 5 ou 6kg de trop, pas de quoi fouetter un chat. Mais une camarade de classe, me regardant avec dégout me demande si je ne suis pas complexée. Je lui répond que non, que je ne vois pas pourquoi je le serais. Et elle m’explique que si elle était « aussi grosse » que moi, elle serait complexée et n’oserait pas sortir de chez elle. Bien évidemment, cette pétasse était du genre planche à pain.

    L’année dernière , j’avais 35 ans, MrConnard 37. Je bossais dans la même équipe que lui depuis 2 ans et j’en avais un peu assez qu’il m’ignore depuis le début, me coupant la parole alors que j’étais en train de parler, interrompant le chef qui m’expliquait un truc pour lui demander autre chose. En gros, il faisait comme si je n’existait pas. Alors je lui ai demandé pourquoi il faisait ça. Grosse erreur. Sa réponse a été très claire : « T’es moche, je parle pas aux moche c’est une perte de temps parce que je n’ai pas envie de les baiser ! ». Je n’ai rien trouvé à répondre. Bon, c’était pas une révélation, mais ça m’a quand même bien fait mal ! En même temps c’est très révélateur de MrConnard, pour qui les femmes ne sont bonnes qu’à être « baisées » (se sont ses termes), et l’entretenir.

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  29. marion a dit…

    Le pire c’est que des fois seule la violence fonctionne. Un type au collège m’a emm*rdée comme ça pendant des semaines en chopant le porte-bagage de mon vélo pour que je ne puisse pas avancer. Il a fallu que je lui envoie un grand coup de coude dans le bide pour qu’il arrête (me traite de cinglée et m’évite soigneusement). Je ne pense pas avoir jamais frappé qui que ce soit d’autre.
    Caro, tu as eu la chance d’avoir une bonne repartie cinglante à envoyer! Pour ma part, je n’ai jamais su quoi répondre au gang des pouffes de mon collège (« oh la la ton pantalon il est vraiment trop moche-en » « et tes chaussures tu les as vuuues? »).

    Seule solution : partir ailleurs que dans ton lycée de secteur.
    Et petite fierté des années plus tard :
    – la pouffe en chef : « naaan tu as été admise dans cette école??? moi il m’ont pas prise… »
    – moi :

    Bref le collège, quelle plaie!

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  30. Fofifonfec a dit…

    Ca m’évoque tellement de choses…
    … Qui, ici, parmi tes lectrices, n’a pas subi ça, d’une manière ou d’une autre ? Evidemment on s’en serait passé, évidemment on aurait préféré ne jamais connaître ces humiliations. Moi la première. Première de la classe ET gros nichons embarrassants, et des cuisses qui s’embrassent à chaque pas. Bref.
    Et à la fois, ces blessures, ces coups… on en a bavé. Mais c’est ce qui nous a façonné aussi, non ? C’est ce qui peut nous avoir donné envie d’écrire / créer / aider… avancer. Je ne me sens pas redevable, jamais de la vie. Je ne suis pas chrétienne, je ne crois pas à la souffrance rédemptrice. Je ne suis pas heureuse d’avoir vécu ça. Mais je suis fière d’en avoir pu tirer une certaine richesse. Fière d’en avoir fait un moteur. Non sans mal, hein… J’ai laissé un rein dans ma psychothérapie… Mais je sais malheureusement que je ne serai sans doute pas aussi sensible, aussi empathique, aussi concernée si je n’avais pas eu cette enfance-là. Que mes coups pouvaient être ma force.
    Le connard de ton histoire, Caro, reste un connard malgré tout, je suis d’accord. Mais lui, les moqueries, les humiliations, il n’a pas su en faire une force.
    Beaucoup de tendresse pour vous tou(te)s.

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  31. bouba a dit…

    On fait son chemin, mes les moqueries et et humiliations subies restent gravées au fond de soi… J’ai eu les miennes egalement.(maigreur, appareil dentaire…)
    J’admire ton repondant! j’aurais aimé en être capable…
    Pardonner? Il parrait que ça fait avancer. Mais je ne pense pas que je pourrai… Un cousin par alliance qui m’avait fait des reflexions blessantes il y a longtemps, s’est suicidé l’année dernière. Je ne suis pas allée à son enterrement…

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  32. Sophie a dit…

    Caro,
    Je te lis chaque jour, et ne commente que très rarement, par une petite touche de cet humour qui me protège. Mais là, je suis comme une idiote, les larmes aux yeux. Echo… forcément.De cette souffrance de grosse,de « gros cul » (merci mon frère surtout !), j’ai fait un roman, « Le carnet de Grauku ». Il m’arrive parfois, quand le moral est aussi bas que le poids est haut, de me demander à quoi a servi ce roman. Et un billet comme le tien me le rappelle.
    ‘tain, avec tout ça, je ne t’en veux même plus d’avoir maigri ces derniers temps !
    Merci…

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  33. Biduline a dit…

    Merci pour ce billet percutant. Merci aussi à celles et ceux qui ont laissé des commentaires tout aussi percutants.
    Whaouh ça décoiffe ce matin!

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  34. mme la truffe a dit…

    je te comprends…. on a chacun en effet un défaut qui fait rire et qu’on se prend à la tête…. personnellement tant que je n’ai pas rendu la pareil…. je me sens victime…. je crois que si tu avais pu aujourd’hui nous donner son nom et l’humilier sur la place publique tu te serais peut être sentie mieux…. mais ça ne sera pas possible… décidément il aura fait souffrir plus d’une personne, même ses enfants… c’était un nase… ce n’est pas parce qu’il est décédé qu’il n’a pas le droit d’en avoir le titre. La mort ne pardonne pas tout; c’était un con aux feuilles de choux !

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  35. M-L a dit…

    Oui on dirait qu’on en a tous croisé des connards de cette trempe. Moi je n’avais hélas pas ta langue bien pendue et en plus d’être mal dans ma peau (maigre, déguingandée, pas de poitrine, et pleine d’acné) j’avais le tort immense d’être première de classe dans un collège parisien en venant de banlieue chaude. J’ai morflé toute l’année de troisième, à finir par boire en cachette de petites quantités d’alcool, à pleurer dans les toilettes du collège … Mon tortionnaire number one s’appelait Alexandre C. Il était d’une laideur totale ! Je me souviens plus particulièrement de la fois où il m’avait raillée en devinant l’ombre d’un soutien-gorge sous mon pull « eh les mecs, ML elle a un soutif ! Je savais pas qu’ils commençaient au 70 ! tu t' »es pas trompée de sens nan ? parce que les bonnets ca se met pas dans le dos ! » etc. etc. pendant tooooouuuut un interminable cours de dessin durant lequel le prof pourtant présent n’a pipé mot. Encore aujourd’hui je fantasme de rencontrer le Alexandre en question en étant en position de pouvoir lui nuire et je pense que j’aurais bien du mal à ne pas le faire si j’en avais l’occasion, excuses ou pas.

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  36. Carole M a dit…

    Servir de tête de turc quand on est différente est chose courante.
    Moi je n’ai pas subi enfant de chose aussi directe vis à vis du physique mais j’étais quand même souvent la cible de remarques ou de moqueries.
    Sur la façon dont je m’habillais, des filles qui m’attendent en groupe à la sortie de l’école pour me casser la gueule, ce jeune garçon de 15 cm de plus que moi qui me pique mes affaires et qui me met un violent coup de tête quand je lui demande de me les rendre ce qui me donne un magnifique oeil au beurre noir… Ca c’est l’enfance. Ca passe.
    Mais adulte ce n’est pas mal non plus… Un de mes clientes qui rentre dans ma boulangerie alors que l’on venait de faire cuire des tartes aux pommes.. ELle me demande de lui servir une baguette de pain et me dit qu’elle veut aussi une de ces tartes qui sent aussi bon.. Finalement après reflexion elle change d’avis et me dit « finalement je ne vais pas prendre la tarte aux pommes car je ne voudrai pas devenir comme vous ». alors là j’ai deux solutions, soit je me jette sous le premier camion qui passe, soit je trouve la répartie qui tue. J’ai choisi la deuxième solution et j’ai répondu « ça ne risque pas de vous arriver madame car moi la nature m’a doté de l’intelligence ».

    Des remarques de ce style, adulte, m’ont plus touché que les remarques d’enfants. Comme si je trouvais des circonstances atténuantes aux jeunes années d’une personne mais plus d’excuses à la réflexion d’un adulte capable de réfléchir sur ses propos.

    La synthèse de tout ça, c’est que des mots comme ça peuvent marquer plus fortement qu’une gifle c’est certain..
    On reste meurtri, on souffre, on conserve nos craintes au fil des années.
    Tout ceci s’envole t’il le jour où l’on devient adulte, aimé de son mari, de ses amis, de ses enfants ? Il semblerait que non.
    La solution c’est de s’aimer soit même afin que ces démons disparaissent car s’ils sont encore là c’est que nous sommes bien les seuls à les faire vivre en nous.

    Je ne peux m’empêcher d’exprimer de la peine pour cet homme qui même enfant devait se trainer quelques problèmes d’estime d’image et qu’il n’avait trouvé que pour solution de ne pas être victime des autres de devenir bourreau…quelle fin tragique. Ca ne pardonne pas le mal qui t’a fait mais peut être est il important de comprendre pour que ça te fasse moins mal enfin et que peut être un jour tu lui accordes au moins le bénéfice du doute.

    Bien à toi
    Carole M

    http://avecou100kilos.over-blog.com/

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  37. Peredur a dit…

    Cela me rappelle une anecdote à mon sujet. Etant plus jeune, j’étais plutôt rond et j’étais souvent la risée des filles de ma classe. En 3ème, j’étais raid dingue d’un fille qui s’appellait Clarisse, et ayant pris mon courage à deux mains, je lui avais fait part de mes sentiments. Grosse claque en plein visage, je me suis pris un rateau monstreux, la demoiselle n’hésitant pas à me fustiger de qualificatifs enrobés pour jusitifier son « dégout ».
    Et puis, elle n’a pas été dans le même lycée que moi, et j’ai recroisé cette charmante demoiselle, 6 ans plus tard, lors d’une sortie en boîte. En 6 ans, j’avais changé sur tout les points, j’avais grandi, n’ayant quasiment pas pris de poids par rapport à la classe de 3ème, changer de look, bref elle ne m’a pas reconnnue et m’a dragué une partie de la soirée…
    Tous cela a finit, chez elle, nous avons passé la nuit ensemble (under condom bien sûr), et au petit matin au moment de partir, je lui ai dit que j’avais eu ma « petite vengeance »… je lui ai dit mon nom de famille, elle a tilté tout de suite.
    Je suis parti et je ne l’ai jamais revue.
    CErtain me traguerons d’avoir été un peu « vache » mais franchement je ne le regrette pas du tout.

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  38. MademoiselleBulle a dit…

    Je me souviens de mon adolescence avec un sentiment de ne pas vouloir revivre ces années-là pour rien au monde. J’étais la risée de ma classe, celle de qui on rit, celle qu’on critique toujours, et j’avais une trouille bleue de dire quoi que ce soit.
    Aujourd’hui, la chenille est devenue papillon, c’est ce que je me plais à dire. Je suis devenue une femme accomplie, et si je les revoyais, j’avoue que je retirerai un plaisir plus que certain à leur dire que je suis plus forte, et que leur avis, je m’en fous.
    Dire que quelques personnes qui n’en valent pas la peine nous bouffent notre adolescence…
    Je pense que moi non plus, je ne leur pardonnerai jamais…

    Des bises (d’une future parisienne! 😀 désolée, c’est hors de propos, mais ça me met en joie…)

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  39. flo44 a dit…

    Première fois que je laisse un commentaire sur ce blog, alors que j’ai la chance de connaître Caro en vrai!

    Moi aussi, j’ai vécu ces humiliations indélébiles durant l’adolescence et encore aujourd’hui, dès qu’un rire s’échappe d’un groupe dans la rue, je me dis que c’est à cause de moi.

    Ado, je cumulais lunettes, appareil dentaire, acné et statut de première de la classe. Autant dire que je suis passée par tous les noms d’oiseaux, de calculette à tableau de bord en passant par le cyclope (allez comprendre). Mais le plus dur a été le verdict d’un garçon de la classe dont j’étais bien sûr amoureuse, qui m’a détaillée de la tête aux pieds en critiquant chaque partie de mon corps, en plein cours et devant tout le monde.

    Heureusement, parfois, de petites choses nous font dire que la roue tourne. La semaine dernière, j’attendais un ami avec une orchidée à la main dans la rue, quand un groupe d’ados a fondu vers moi, pour me demander quelle était cette fleur. J’ai cru à une blague, puis ils ont lâché, en partant : Madame, vous êtes jolie comme une orchidée… Ils ne sauront jamais à quel point cette petite phrase de rien du tout m’a touchée au coeur.

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  40. embrun a dit…

    Pour avoir vécu des périodes similaires, ressentie des sentiments aussi difficile… je suis en phase, totalement.

    Après, je me dis qu’à 42 ans, je me sens bien mieux qu’à 20. Que les pauvres nazes qui m’ont persécutées étaient de pauvres filles. Que c’est aussi des périodes de ma vie qui m’ont construite, et qui ont fait ce que je suis.
    J’ai peut être gagné en compassion pour mes semblables ? En écoute face aux injustices ? Allez, savoir…

    Je ne renie pas ce que j’ai vécu. Je le regarde juste en face… même si, oui, également, j’ai gardé ce sentiment de défiance face à un groupe d’enfants/ado. Oui, ça laisse des traces, hein ?

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  41. sophie a dit…

    La première réflexion que je me suis faite à la fin de la lecture de cette note est que ça n’est pas parce que les gens sont morts qu’on est obligé de les trouver moins cons. Il t’a fait du mal, point barre, après le reste, ça n’a aucun rapport.
    J’ai eu le bide serré en lisant cette note parce que les humiliations liées à excédent de poids, je les ai vécues de 8 à 18 ans. Heureusement, en fac, les gens sont (un peu) moins cons et ça s’est calmé. L(homme de ma vie a l’air d’avoir un peu de mal à comprendre que je reste sur le passé comme ça mais ces années de moqueries (on m’accueillait avec des cris de cochon quand j’étais au collège) me laissent un goût rudement amer et ont certainement forgé ma personnalité. Aujourd’hui encore, je suis assez solitaire et j’ai du mal à ouvrir ma gueule quand il le faudrait. C’est certainement totalement inutile de dire ça (et un peu méchant aussi) mais je me souviens parfaitement de ceux qui m’ont blessée et très honnêtement, je leur souhaite de souffrir autant que j’ai souffert. Si on me dit qu’un de ceux-là s’est fait larguer par sa femme ou a perdu son boulot, je me dirai sans aucun doute « bien fait pour lui, y’a une justice ». Le seul truc qui me fout la trouille à présent c’est l’éventualité que mes futurs enfants subissent ce que j’ai subi. Je leur souhaite d’être minces comme leur père mais d’après lui, la maigreur est aussi difficile à vivre quand on est enfant. Alors voilà, j’ai décidé que mes enfants feraient de la lutte ou de la boxe parce que je préfère les voir se castagner avec ceux qui les embêteront plutôt que de les regarder se laisser marcher dessus comme je l’ai fait.

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  42. Shakti a dit…

    comme disait Annso, ce genre de comportements n’existe pas qu’envers les rondes : à 13 &ns, je mesurais 1,72 pour 50 kg à tout casser mais justement, j’étais beaucoup plus grande que les autres et j’avais (j’ai) un profil assez particulier. Pas de menton, un grand nez rond, en gros, le profil en demi-lune. De face, c’est plutôt « normal ». J’ai tout entendu : que j’étais passée sous un rouleau compresseur, que mes parents me rangeaient entre les livres…
    et puis un jour, je regardais une émission sur la chirurgie esthétique (qui malgré tout ne m’a jamais tentée), et ils montraient une jeune femme avec un visage comme le mien avant, et son visage après « réparation ». Et mon mari a eu cette phrase géniale : « elle était quand même mieux avant, tu n’as pas l’idée de faire pareil j’espère ? ».
    ça m’a vengée de tous les cons qui m’ont fait douter que je pouvais être jolie aux yeux des autres et aux miens propres.

    Bonne journée

    Répondre
  43. Lily a dit…

    C’est bon de se sentir comprise! Je vous remercie tous, Caro et ceux qui ont laissé un commentaire, pour avoir partagé vos expériences.

    Etant jeune, j’ai eu quelques surnoms sympas : Micheline (femelle du bonhomme Michelin) ou « la race supérieure » (à cause de mes notes). C’était dur mais j’ai toujours eu de bons amis et des amoureux malgré mes quelques kilos en trop. Grâce au sport ou à ma gouaille, qui sait!

    Par contre, il y a deux jours, je me suis prise en pleine face l’une des pires insultes de ma vie.
    Je retrouve une collègue que je vois une fois par an. Au bout d’une heure, elle me dit devant trois personnes : excuse-moi, je n’avais pas remarqué que tu étais enceinte. Félicitations! » Bon, j’ai juste un surpoids localisé dans le ventre, ce qui me vaut régulièrement ce genre de problème… Jusque là, pas de malaise.
    Je lui réponds donc, un peu gênée, que je ne suis pas enceinte. Et là, elle me sort : ben faut arrêter de bouffer alors! Devant 3 personnes, dont mon chef. Formidable. Celui-ci lui fait remarquer son indélicatesse donc elle vient vers moi, me fait un câlin et me dit qu’elle aussi elle a 6-7 kilos à perdre. La pute. Comme quoi, on n’est pas forcément plus intelligent à 50 ans qu’à 13.

    J’ai rien dit, j’ai encaissé. Et surtout, je suis une sournoise, moi. J’ai répété ce qu’elle m’a dit à tous les collègues réunis, qui ont bien entendu été choqué et ont eu la même réaction que moi. Sale pute.

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  44. mouette a dit…

    Caro, Caro, Caro…
    Ce Zermat’ est un magicien, non ? Les choses se passent à l’envers mais se passent ! La nourriture n’est plus au centre des débats et tu parles…
    Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais ça me rappelle quelques tentatives de thérapie comportementaliste avortées, de mon côté… où je replongeais dans le Nutella à la première phrase sur mon entrée en sixième avec une affreuse jupe-culotte verte, que ma mère trouvait trèèèèèès pratique pour planquer ma culotte de percheron.

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  45. Dinette a dit…

    Pour rien je ne revivrai le collège ou le lycée. Seul mon namoureux sait pourquoi. Rien de grave mais des petites humiliations quotidiennes et autres…

    Même si je commence ma journée (je suis en vacances;-) par un petit coup de calgon, C’est cool d’être (malheureusement) pas la seule.

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  46. Ecorce a dit…

    C’est moi où il n’y a que des premiers de la classe ici?
    Les premiers à se lever en tout cas!

    En lisant ton billet Caro, je crois que j’ai essayé de retrouver les phrases qui m’ont touchée pendant mon adolescence, non pas que je doive faire un effort pour savoir qu’elles ont existé mais plutot surement un effort pour les laisser revenir dans mes pensées…je crois que je ne dois pas en avoir envie, parce que je ne ressens qu’un flou, l’impression d’avoir été pas tout à fait comme il faut, de m’etre longtemps sentie pas aussi bien que les autres, d’avoir peut moi aussi de croiser un groupe (envore maintenant)…

    Non, les phrases qui me reviennent le plus facilement, étrangement, sont des phrases récentes (soit du à ma mémoire subissant elle aussi son horloge biologique, soit un impact plus fort..); il y a quelques années, sortant de la salle de sport, des jeunes (surement bien intentionnés) me disent: et beh ça a pas l’air de marcher le sport!
    J’ai eu le courage de répondre (et jen suis pas peu fière): oh si tu m’aurais vue avant!
    CA c’est pour l’anecdote.

    Mais le pire des pires, la blessure des blessures. Il y a 3 ans, chez mes parents, en famille (avec laquelle je ne passe pas autant de temps que je voudrais): le mari de la soeur de ma belle soeur (juste pour dire que c’est dans le milieu de la famille), petit mec au visage chafouin , yeux perçants, bien plus petit que sa femme me dit :’et ben, tu as bouffé une chambre à air?’…sur le coup, peur de comprendre, je lui fais répéter: pardon?
    et il redit en s’expliquant: ben oui, tu as bouffé une chambre à air pour grossir comme ça!
    Je reste calme, mais sens le sang monter, les yeux piquer, mon frère commence à monter au créneau, je lui dis: ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude, sa femme m’a demandé l’année dernière si javais pas pris du ventre, ça doit etre de famille!
    Mais quand même, je ne fais pas la maline!
    Je sors de la pièce pour cacher mes larmes.
    Le plus douloureux, c’est le fait de me faire attaquer par ces 2 pièces rapportées, dans ma propre famille, chez mes propres parents, alors que je passe déjà si peu de temps avec eux.
    Bien entendu, mon frère (celui là meme qui pendant des années pas si lointaines m’a tapé dessus, me déplaçant des dents) ressent soudain qu’il a un role de frère a jouer et mets le mr Connard à la porte, l’insulte, va meme jusqu’à froler l’affrontement physique…ce qui bien entendu fédère toute l’attention de ma mère, qui ne réalise pas que moi, je suis juste là, à pleurer…quand elle finit par venir à moi, elle me dit: « arrète, n’en rajoute pas, sinon ton frère va se brouiller avec on beau frère »….mais bien sur…
    Le truc fou c’est que Mr Connard a attendu des semaines que mon frère lui présente des excuses, moi je n’en ai pas eu. Mon coté chrétienne pas croyante a réglé l’affaire: le baptème de notre nièce en commun à moi et ce Mr Connard était prévu quelques semaines plus tard, chez mes parents. Il ne voulait pas venir, peut etre par géne. Il est finalemetn venu au fond de l’église, caché derrière un poteau, pensant repartir ensuite. Je suis allée vers lui, lui ai dit bonjour, et lui ai dit que ce serait bien s’il venait au repas chez mes parents. Affaire classée..en théorie.
    Je me rends compte en écrivant que je n’ai pas pardonné.

    Et dire que ce sont ces gens là (Mr Connard et sa femme) que je dois me coltiner chaque année à Noel si je veux passer ce jour avec mes neveux…et dire que Noel est dans quelques jours….et dire que je croyais cette histoire classée..et dire que j’en pleurerais presque de repenser à cela…

    pardon pour la longeur…

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  47. Hecatessence a dit…

    Comme je comprends l’impossibilité de pardonner.

    Je précise que parfois c’est l’enfant humilié qui met fin à ses jours.

    Je souffrirai toujours des moqueries qu’a du subir ma soeur au collège.

    Le jour où j’aurais des enfants c’est bien ce qui me fait peur, comment leur apprendre qu’il ne faut pas créer de boucs émissaires? Que la différence est source de richesse?
    Comment faites vous, parents conscients du problème?

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  48. piti pissenlit a dit…

    Merci à Caroline et à tous les autres d’avoir partagé ces souvenirs douloureux.
    Ils font écho en moi, à un degré moindre, mais je revois dans ma tête tous ceux qui ont pu faire des remarques désobligeantes sur mon apparence (rondeurs, fringues), et je me dis que c’était des pauvres cons, et que je suis bien heureuse d’avoir pu très vite ne plus les fréquenter et d’avoir trouvé des amies au cours de ma vie qui voient au délà des 10 ou 15 kilos en trop que j’ai .
    Et j’ai la chance maintenant d’avoir un chéri qui m’aime avec mes rondeurs, et qui me dit que je suis lumineuse.
    Cette lumière, si je l’ai acquise, c’est au fil du temps, car je crois qu’il faut du temps pour s’accepter quand on est hors du moule imposé par notre société intolérante.

    Je remarque que mon commentaire n’apporte pas grand chose à l’édifice de cet article, mais ce qui est important pour moi là à cet instant est de pouvoir reconnaitre la souffrance que j’ai pu éprouver pour lui dire adieu, définitivement.

    Merci en tout cas Caroline pour tous tes billets que je lis avec assiduité depuis quelques temps,comme beaucoup d’autres ici.

    Bonne journée à tous et toutes.

    Répondre
  49. véro a dit…

    Caroline, je lis ton blog depuis un moment et je n’avais jamais pris le temps de commenter…

    Mais comme je me retrouve dans tes mots!

    Comme toi et beaucoup d’autres j’ai souffert de moqueries pdt ma période collège + lycée, et oui les 2… Comme toi je pense également, par des idiots finis au pipi, et comme toi je pense qu’ils avaient certainement des souffrances à dissimuler sous une bonne dose de méchanceté.

    Je me souviens des filles qui me disaient « Tu sais nager, c’est normal t’es un thon! » ou des mecs qui me balancaient des boulettes pdt les cours et hurlaient dans la cour « T’es moche! » et autres sympathies… Les blagues téléphoniques et les heures passées à l’infirmerie prétextant des maux d’estomac juste pour ne pas être devant eux en cours au risque d’entendre des insultes ou de reçevoir encore des boulettes ou des taches d’encre sur la tronche… Aller au collège la tête baissée…Et je me souviens comme toi avoir tenté de me défendre mais m’être encore plus ridiculisée…

    Moi aussi j’ai hai ces personnes, pour m’avoir bouffé mon adolescence, pour s’être moqué de moi, comme si eux n’avaient pas de défauts… Ah comme c’était facile de faire ça. Et depuis j’ai beaucoup changé. J’ai compris que ce qui me bloquait le plus c’était moi, pas les autres. J’avais peur de me m’affirmer, d’avoir confiance en moi, et ça va mieux, même si de temps en temps cela revient.

    Et il y a quelques semaines j’ai croisé 2 de ces enflures par hasard à un concert. Moi un peu apprêtée, au bras de mon bel homme qui faisait une tête de plus qu’eux (enfin que le plus grand des deux héhé), et eux la même allure qu’au collège, en pire. L’un deux aussi petit, au look maladroit et l’autre avec un sérieux problème capillaire et la tronche de tony Danza et du père d’American Pie à la fois. Je n’ai même pas pris la peine de le présenter à mon homme (à qui j’avais vaguement expliqué la situation 2 min avant), qui les a simplement dévisagé genre « mais c’est qui ces cons »…

    Bien sur il n’y a pas de morale à mon histoire non plus. Le mal est fait, qu’est ce qu’une « revanche » si longtemps après? Si ce n’est la joie que j’ai ressenti à ne plus avoir peur de garder la tête haute face à ces glands. Ca m’a fait un bien fou, je me suis sentie sereine vis-à-vis de tout ça. C’est un juste retour des choses finalement, même si c’est tellement cliché comme situation « les bourreaux deviennent les boulets »…

    Et pourtant c’est vrai 🙂

    Merci Caroline

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  50. béa a dit…

    bonjour caro
    ça fait des mois que je lis ton blog sans jamais rien commenter mais tes propos me touchent trés souvent…et en plus, tu m’amuses beaucoup !!!
    aujourd’hui, ton texte ne peut pas mieux tomber car je suis en train de me battre (pour ma fille qui a 9 ans) qui subit des moqueries de ses « copines » et même de la brutalité (coup de boule, petites tapes….)
    ma pauvre fille ne sait que faire et reste avec ces pestes (pour ne pas dire d’autres mots trés vilains….)car les groupes sont déjà formés.
    j’en ai parlé ce matin à la maitresse et la maman d’une ses « boureaux » ; j’espère qu’elles feront passer le message correctement…..
    je te remercie encore d’alimenter aussi bien ton blog
    gros bisous
    béa

    Répondre
  51. Mary a dit…

    Coucou,
    comme tu le sais Marjoliemaman est sous le coup de la Loi de l’emmerdement maximum, dixit MMM son mari. Avec Roxane et la Mère joie on s’est dit qu’on pourrait lui envoyer une carte groupée avec des petits messages de ses lecteurs pour essayer de contrecarrer son mauvais Karma. Si tu veux être sur la carte envoi moi un mail ici mrmancelle(@)yahoo.fr avant dimanche soir pour que je puisse envoyer la carte lundi matinN’oublie pas de me préciser tes pseudos et adresse de blog pour qu’elle puisse faire le lien.. Bises et schuttt c’est une surprise

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  52. Nala petit chat a dit…

    Salut Caro,

    Des années que je te lis mais premier commentaire aujourd’hui.

    Ce billet j’aurais pu l’écrire, ton talent en moins bien sûr, j’ai versé ma petite larme en le lisant.

    Moi c’est un certain T., un mec qui n’était même pas dans ma classe et que je ne connaissais que de vu et de nom, qui a sévi. Deux fois il m’aura « tué » avec quelques mots. Première fois en primaire, je jouais seule à la marelle dans la cour de l’école, il vient vers moi et me dit « t’es grosse, t’es moche ». Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait, ça m’a retourné mais je n’ai pas réagit. La deuxième fois j’étais en 6ème, on attendait avec ma copine sous le préau que les surveillants nos conduisent à la cantine du lycée. Ce connard de T. passe devant nous et il me dit « toi t’es grosse et moche, ta copine elle est bien ». Je me suis sentie trop mal, je me suis mise à avoir honte, à avoir chaud, mais je n’ai pas répliqué, je me sentais muette, je suis restée de marbre, je sentais les larmes monter. J’aurais attendu de ma copine qu’elle me défende, qu’elle le traite de connard. Mais rien, elle est restée aussi muette que moi…

    J’ai aujourd’hui la trentaine et ces souvenirs sont très présents en moi. J’en veux à ce connard, je le tiens pour partie responsable de mon adolescence gâchée, de mes difficultés avec les hommes… Ce connard aurait du me payer les séances de psy dont j’ai eu besoin pour avancer, pour comprendre que j’étais grosse, certes, mais jolie !

    J’ai découvert via Facebook que ce connard est un ami proche de ma cousine. Quand ma cousine s’est marié il y a 2 ans, j’étais certaine qu’il serait là, j’ai trouvé une excuse pour ne pas être présente (j’avais de toute façon pas envie d’y aller, pas envie de côtoyer des ‘bourges prout prout beautiful people’), je ne sais pas comment j’aurais réagi si je l’avais eu en face de moi mais je suis très rancunière et n’ai plus aujourd’hui ma langue dans ma poche….
    Quant aux groupes d’ados moqueur (ou pas), même aujourd’hui je les crains encore !

    Je change de sujet mais j’ai été suivi pendant 5 mois il y a 1 an et demi par une collègue du Docteur Z, le Doc S. Et bien le courant n’est pas du tout passé, je la trouvais désagréable, j’avais l’impression d’être en conflit avec elle dès qu’on se rencontrait, j’ai donc laissé tombé. Même si je suis loin d’avoir avancé autant que toi avec le Doc Z (je suis heureuse pour toi mais super jalouse aussi ;-), ça m’a tout de même permis de déculpabiliser, de prendre conscience que même avec 40 kilos en trop j’avais le droit de vivre. Mais il reste encore du boulot, que je ferai avec le Doc Z peut-être dans les mois ou années qui viennent.

    J’ai été longue mais premier poste en 3-4 ans, fallait bien ça 😉

    Continue à nous régaler avec ton blog Caro, je prends un vrai plaisir à te lire et ça fait un bien fou !

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  53. Paski a dit…

    Gamine, j’étais bourrée de complexes, je me trouvais grosse, gauche, moche etc. mais heureusement, je n’ai jamais subi ce genre de réflexions… peut-être parce que j’étais surtout insignifiante ? Autre de mes complexes d’ailleurs…
    Par contre, pour être dans le bon groupe… ou pour ne pas en sortir plutôt, je me suis moi aussi moquée de Fabrice, plus jeune que nous, inexpressif, un peu sale, mou… qui ne répondait jamais à nos moqueries…
    J’ai appris des années plus tard, très étonnée, que c’était ce qu’on appelle « une tête ». Il avait fait science po et réussissait particulièrement bien…
    Lui aussi il s’est vengé… mais j’ai peur que pour lui aussi cela n’ai pas effacé le mal qu’on lui a fait.

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  54. astoria a dit…

    Je n’ai jamais su si dans des situations comme ça il était mieux d’avoir des regrets ou des remorts ! T’as bien fait de lui sortir une horreur, il le méritait, si tu blesses tu prends le risque de l’être à ton tour.

    J’ai du mettre dans les 3, 4 ans après le bac à sortir toute l’horreur que fut le collège et le lycée pour moi. Aussi des bons moments, mais si j’y pense, tout remonte, d’un coup, et j’ai des fremissements dans les doigts, des envies de hurler combien c’était dur. Du coup j’ai fait une complête coupure. Je ne veux plus JAMAIS entendre parler de la plus part de tous ces gens. Dans ma tête c’est mort. L’un des symbole de ça fut le jour ou ma mère m’a demandé si je voulais garder quelque chose des cours du collège-lycée, je lui ai dit de tout basarder, que ça me faisait horreur. Même sans mot, c’est incroyable comment on vous fait comprendre qu’on ne veut pas de vous.

    Personnelement aujourd’hui j’essaye de vivre selon une regle assez simple, un truc un peu proche du karma, du cercle vertueux. J’essaye de faire des choses bien pour que des choses bien m’arrive. Et je crois que ça marche, en tous cas, dans ma tête. On vit mieux parce qu’on est en accord avec des choses simples, mais vrai. C’est un peu con dit comme ça, mais ça fait une règle de vie comme une autre.

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  55. desperada a dit…

    Ce soir, réunion parents-profs au collège, je vais me faire Lucas Le Naze (en 3ème) tout de même, qui terrorise et humilie ma Jeanne à moi (en 6ème seulement) (idem que les autres crétins sus cités « t’es moche » « je t’aime pas »…)
    Lucas, tout jeune con que tu es, numérote tes abattis.

    en attendant , je me remets le dernier lipdub qui tourne sur le net. Il y a longtemps que je n’ai pas autant ri. Va voir, Caro. Ca devrait te remonter le moral.

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  56. Maripol a dit…

    C’est fou ce que les enfants peuvent être méchants, on le sait. Mon petit bout a des lunettes, qu’on lui arrache du nez pour se les passer sans qu’il les attrape. Je me demande ce que ça va donner (il n’a que 2 ans et demi) tant pour les futures embrouilles que pour ses réactions à lui. Parce qu’il est pas du genre à se laisser faire…
    Par contre, moi je l’étais, et pour y aller de ma petite anecdote, mon problème, c’était les cheveux (là je repense à ton article B. Tyler).
    J’avais les cheveux rasés, enfin très très courts quoi, jusqu’à 8 ans. Je ne sais pas pourquoi. Quand j’ai posé la question, tout le monde s’est renvoyé la balle: c’est la grand-mère, le coiffeur, ta mère etc… Et quand tu as 6 ans en gros, que tu es une fille relativement chétive et mal dans sa peau, et qu’en plus, tu passes à la tondeuse, ça donne « tiens voilà le militaire », le midi à la cantine, quand je me faisais renvoyé à l’autre bout de la salle parce que je ne mangeais pas ou je parlais trop ou je ne sais pas quoi, que je devais me taper tout le réfectoire avec les quolibets des enfants de mon école. Sympa pour l’amour propre et sa vision de la féminité. (j’ai demandé au bout d’un trimestre à ma mère de manger chez ma nourrice plutôt qu’à l’école, elle n’a jamais su pourquoi)
    Donc, tout ça pour dire que je compatis gravement.
    Je me dis quand même que cette petite fille (toi, moi ou les autres) n’a été que victime du malaise d’un autre, comme tu le soulignes.
    Ça n’aide que moyennement, mais un regard d’adulte peut prendre plus de recul peut-être.

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  57. BadWitch a dit…

    Bonjour, c’est ici pour la thérapie ? 🙂

    J’ose ajouter ma pierre à l’édifice déjà bien haut.

    Perso, en plus des insultes & humiliations (hann les bourrelets c’est dégueulasse, t’as vu la grosse ?), gros seins, look grand-mère façon jupe plissée avec jupon (!) et culotte gainante en dessous (vé-ri-di-que) sans oublier cheveux bien tirés en arrière, j’étais devenue en primaire le punching-ball préféré de 2 frangins dotés d’un QI de bulot cuit qui me gratifiaient de coups de poing dans le dos et dans les bras (le gras c’est bien connu, ça n’évite pas la douleur).
    Et tout ça en pleine cour de récré, jamais je ne suis allée me plaindre. Pour rien au monde, je ne voulais passer pour la « cafteuse » de service et toute petite déjà, je me disais : prends sur toi, tu n’as pas mal (souris si tu n’es pas jolie).
    Ce que j’ai fait, avec brio d’ailleurs, mais le (gros) ventre noué en dedans et les larmes refoulées, jamais coulées. J’avais mon honneur et ma dignité sous cet amas de chair adipeuse, savez-vous.

    J’avais même réussi à cacher mes hématomes à mes proches. Ca a duré 1 an. Personne n’en a jamais rien su et ces charmants garçons fanfaronnent dorénavant sur CopainsDavant en exhibant fièrement photos de femmes et enfants…
    Sans doute, ne se souviennent-ils même pas de mon nom, pauvre petite boule de graisse malléable que j’étais… Parfois, dans ma grande folie, j’osais un coup de poing pour me défendre mais sans frapper trop fort (!), je ne voulais pas leur faire de mal… allez comprendre ! Ha si, c’était à refaire…

    Moult années d’humiliations plus tard, la rancune et l’espoir du cadavre qui passe devant moi, me font tenir et rester debout mais je ne serai pas contre une petite vengeance méritée et salvatrice… 🙂

    Inch’Allah

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  58. Maripol a dit…

    Quand je parcours les commentaires, je me dis que ton blog a des fois des vertus thérapeutiques. J’espère que ce n’est pas trop lourd pour toi. En tout, tu peux t’estimer car tu es bien aimâble (au sens molièrien) (je sais ça n’existe pas ce mot)
    amicalement web,

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  59. La Dame a dit…

    Caroline, je te lis, jamais je n’écris, pas faute d’envie mais parfois découragée par la profusion des commentaires où forcément quelqu’un aura bien fini par laisser quelque chose allant dans le même sens que moi.
    Sauf que cette fois-ci, j’ai décidé que tant pis.
    Parce qu’au collège, j’étais un vrai poème. L’intégralité de ma personne était en travaux (lunettes, appareil dentaires en haut ET en bas, semelles orthopédiques, acnée sévère, et consécration ultime, surcharge pondérale prononcée…) sans parler des goûts vestimentaires douteux de maman qui composait amoureusement ma garde-robe à coup de vêtements before the tendance que personne d’autre que moi n’osait les mettre…
    Au collège, j’étais connue sous le nom du « mammouth » (quand bien même ces idiots ne savaient évidement pas qu’un mammouth c’est un poil plus petit qu’un éléphant d’Asie). Comme c’est un animal mignon et qu’à l’époque, j’aimais déjà beaucoup l’archéologie, je ne le prenais pas totalement mal.
    Par contre, me faire appeler « la grosse » me laissait toujours démunie. Quand bien même cela venait parfois de personnes pas franchement dans la ligne éditoriale de « Elle ».
    Et puis il y avait aussi le problème de l’acnée, qui m’avait valu le délicieux surnom de « calculette », inventé par un gamin d’un niveau en dessous du mien (c’te honte) et qui connut un succès fulgurant au point de devenir mon prénom officiel.

    Depuis, il y a eu une cure de Roacutane, une poussée de croissance qui a rétabli d’un chouia certains équilibres. Je suis passée au lycée, dans une ville où personne de mon collège n’allait, et j’ai renoué des relations sociales saines avec des gens un peu plus adultes et qui ne m’avaient pas connue avant.

    L’âge ingrat passé, j’ai beau ne pas être une gravure de mode, çà va tout de même mieux qu’en 4ème.
    Seulement voilà, j’ai peur. Tout le temps. Peur de donner une mauvaise première impression (d’où des prises de tête à n’en plus finir sur la tenue, la coiffure, le maquillage avant entrée dans un nouvel environnement), peur d’être jugée.
    J’ai beau rentrer aujourd’hui dans un 40, jamais je ne serai à l’aise avec mon corps, ou avec moi en général.
    Je suis terriblement fragile sur ces questions, n’ai aucune confiance en moi.

    On a beau me dire que c’était il y a longtemps, que ces gens qui m’ont dit ces choses ne sont plus rien pour moi aujourd’hui, rien n’y fait, il y a quelque chose de cassé qui ne se réparera pas. Sans doute parce que l’adolescence est le moment où l’on accepte peu à peu ce que l’on est et qui on est (merci Captain Obvious) et que j’ai complètement raté cette étape parce que j’étais dans le dénigrement, voire la destruction permanente.

    Pour être parfois en relation avec des enfants ayant atteint cet âge, je suis toujours extrêmement sévère lorsque j’entends des réflexions sur une telle ou un tel, parce que je sais le mal que cela peut faire.
    Certains arrivent à surmonter ces blessures, pour moi, ce n’est juste pas possible. Pour moi aussi, croiser un groupe de garçons me fait toujours l’effet d’être la cible d’un jeu de massacre, quand bien même ils n’en aient rien à faire de ma personne.

    Ce que je dis souvent à un petit gars que je connais et qui vient d’entrer au lycée, c’est que traiter quelqu’un de moche une fois, peut être le condamner à le rester toute sa vie.

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  60. Rima a dit…

    Je te lis tous les jours, je n’ose jamais laisser de commentaires, sauf quand ta petite Rose est née.
    J’interviens une fois de plus parce que ton article m’a rappelé un souvenir du même genre.
    Quand j’étais ado, mon meilleur ami organisait tous les étés un week-end dans la maison de campagne de ses parents avec une dizaine de copains.
    Une année, un garçon dont j’avais été amoureuse quelques années plus tôt et avec qui je m’étais très bien entendue à cette époque, a décidé de devenir stupide. Un midi, alors que nous mangions des spaghettis, il a fait des réflexions quant à la quantité de pâtes que j’avais dans mon assiette, quantité semblable à celle des autres. A table,devant tout le monde.
    J’ai rarement eu autant honte.
    Les autres ne savaient pas quoi faire, certains semblaient gênés, d’autres souriaient gentiment, comme à une petite taquinerie.
    J’ai fini par sortir de table en ravalant des larmes de honte.
    J’ai regretté par la suite de ne pas lui avoir répondu qu’effectivement, j’en avais peut-être trop, et de lui mettre l’assiette sur la tête pour qu’il puisse manger ma part.
    Ce garçon s’est platement excusé des années après, et aujourd’hui, il est redevenu cet ami que j’avais perdu, mais ça n’était pas gagné.
    Aujourd’hui, à 25 ans, j’ai développé une forme d’humour défensif, qui me permet de me faire beaucoup d’amis, mais pas d’amoureux, puisque j’ai toujours le sentiment qu’on finira par se moquer de moi. Et aujourd’hui , un peu à cause de lui, je suis malheureuse de ne pas réussir à dépasser ça et de rester seule.

    Oula!! C’est long dis donc!! Mais ton histoire m’a rappelée celle-ci, et je crois que toutes les jeunes filles rondes sont passées par un moment comme celui-ci…

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  61. Anne de Lille a dit…

    Ben moi ça a été ma moustache (je vous rassure, je suis aussi dans la dizaine des 7, je sais cumuler.).
    J’avais 14 ans, et j’avais un duvet (vous voyez celui de la fille de Madonna l’année dernière? Noir et fourni, plein de caractère? Frida Kahlo, vous préférez? ). Je voulais l’épiler, mais ma mère, réfractaire à tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une préoccupation esthétique me disait « Ça se voit même pas ». 14 ans, t’es encore tout juste docile. J’ai rien fait.
    Jusqu’à 14 ans et demi où l’objet de ma concupiscence, Pierre B., m’a dit « faudrait quand même penser à te raser la moustache, on voit que ça. » Devant témoins.
    J’ai dit que j’avais 14 ans et demi?

    Je savais que le rasoir c’était pas bien, surtout sur le visage, malheureuse, je lisais Bravo Girl, hein. Mais quand même, ce soir-là, les larmes ont aidé les lames à glisser…

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  62. BadWitch a dit…

    Tant qu’à avoir fait mon coming-out adipeux ici en réagissant à ton texte tellement… nous quoi… et pour celles que ça peut intéresser, voici que j’avais pondu sur le même thème, à lire par ici :

    http://ladiesroom.fr/2008/10/24/grosse-vache/

    N’étant pas certaine que le lien fonctionne bien ici, je m’excuse d’avance si ça ne marchait pas. (sinon sur le site ladiesroom, chercher le texte intitulé « grosse vache »).

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  63. Héllebore a dit…

    J’ai longtemps souffert à l’école de moqueries venant d’un garçon horrible… Comme toi, je me suis rebellée mais plus « physiquement ». Mon grand-père était boxeur et il m’avait un jour montré comment on décrochait une droite. Et un jour, ivre de haine, pan, je l’ai cogné… J’ai eu la paix ensuite genre: oula, elle est dingue celle-là on va la laisser tranquille. Mais je sentais que les moqueries continuaient sourdes et bien présentes. J’avais 10 ans. Et puis un jour, j’ai entendu des adultes se moquer de ma soeur handicapée… Et là ça a fait tilt… C’est comme ça, les gens sont méchants et frustrés et si des adultes réussisaientt à se moquer de ma soeur de 12 ans handicapée physiquement et légérement mentalement, je me suis dit: c’est sans espoir, je me suis résignée à être odieuse avec ces gens là, c’est pas vraiment moi, mais je pense que c’est sans espoir… Alors on se défend comme on peut

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  64. Véro de Nantes a dit…

    + 1…

    Les ados sont cruels et le collège c’est l’enfer…
    + 1 pour avoir été la tête de turc de ma classe de 3eme (35 contre 1 c’est dur)
    + 1 pour avoir été la cible préférée d’Emilie S. jusqu’à mes 21 ans ( même lycée, même école…pas de bol…)
    + 1 pour n’avoir pas su répondre ni me défendre

    Pendant ce temps, je grandissais, mûrissais, comprenais mieux leur haine, leur fonctionnement (ce qui ne m’empêchait pas de morfler sans arriver à répondre).
    Le temps est passé, j’ai affronté mes démons intérieurs et le hasard a fait que j’ai recroisé mes bourreaux un par un…
    Un drôle de face à face, on me reconnait, m’observe l’œil goguenard et vainqueur…
    « – Tiens salut ! Tu te rappelles, on était en classe ensemble…
    – Oui Pierre je me rappelle de toi. »
    …Puis le regard change parce que je ne baisse pas le mien, on hésite, on est mal à l’aise…Et on fini par baisser les yeux pour cacher la honte…

    C’est fou comme la perception que l’on a de soi se transmet aux autres…Depuis que je me trouve jolie, les autres aussi…

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  65. BBW a dit…

    Meme si je te lis tous les jours, j ecris super rarement, aujourd hui je me lance avec ma grippe mon jogging polaire et ma fievre.

    Ca me rapelle mon enfoiré a moi qui était en classe avec moi au college et au lycee. En cours au lycée, il était assis a coté du mec qui me faisait rever alors, moi assise a coté de ma meilleure amie qui of course était une bombe. Il demande une explication sur le cours, moi, pauvre conne je me retourne pour lui expliquer et j ai droit à un « non pas toi la grosse, toi virginie stp » avec un immense sourire pour virginie tjs of course. Je m en souviens comme c était hier, et je le hais tjs autant que si c était hier.

    IL ya deux ans mon meilleur ami m annonce qu il a rencontré une fille que c est le big love, coool jusqu a qu il m aprenne que c était la soeur de l enfoiré en question. Je ne peux pas l expliquer mais j ai su alors qu il l epouserait et que je devrais me le coltiner à tous les evenements de la vie de mon meilleur ami. Il est marié, tjs aussi con, a un enfant, une bonne situation.

    Alors je ne crois pas que mon méchant souffre mais il contunie des années apres à me faire cheir parce que le voir au mariage a de mon mailleur ami et à la naissance de son fils ca diminue ma joie.

    Jui tjs grosse, mais auj je m assume. Je ne l ai pas encore croisée face à face je l évite mais le jour ou ca arrivera je ne sais pas du tout comment ca se passera. Ma haine envers lui n ayant pas diminué et mon poids non plus (bien au contraire) je ne sais pas ce que ca peut donner. On verra bien.

    Perso ma plus grande vengeance pour ces gens là, c est qu ils grossissent tout simplement.

    PS total Hors sujet: bravo toi et bravo zermati le résultat est top top top! a quand les photos top fashion victim avec les dernieres fringues à la mode? ok je sors, c est mon humour quand jui malade, sorry. je file prendre un carré de chocolat, ca va me réconforter.

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  66. N D a dit…

    Impossible de pardonner pour moi.
    On pointe du doigt le racisme, mais il existe des formes d’intolérance qui font autant de dégats, sans émouvoir plus que ça.

    J’étais un « petit gros », donc la cible privilégiée de tous les connards en quête de gloire, et méprisé par les pimbèches de service.

    Et si je suis maintenant devenu très rancunier, c’est sans aucun doute à cause des moqueries diverses encaissées pendant toutes mes années scolaires, et que j’encaisse encore aujourd’hui, car la connerie n’est pas réservée aux ados malheureusement.

    Je n’ai pas oublié leur nom.
    Un parmis tant d’autres, Mickael G., plus vieux de quelques années, que j’avais le malheur de cotoyer au collège, mais aussi à la salle d’escrime où, grâce à lui, on m’a surnommé « Sergent Garcia ».
    Sa dernière crasse, celle de trop, lui avait fait gagner un magistral coup de pied au cul.
    Je crois qu’il n’a plus provoqué de rencontre après ça, mais si je devais le revoir maintenant, je pense que je lui en reservirai la même chose sans hésiter, en souvenir du « bon vieux temps ».

    Mais comme si ça ne suffisait pas, parfois les profs s’y s’ont mis, car comme je disais, la connerie n’est pas réservée aux ados.

    Monsieur G., prof de maths, qui n’a rien trouvé de mieux que de faire un jeu de mot minable avec mon nom en faisant l’appel en début de cours. Je ne saurais jamais assez le remercier pour les longs mois qui ont suivi, où ce fantastique trait d’esprit à bien évidement été repris par tous les connards du collège. Comme s’il y avait besoin de ça.

    Si l’un de ces anciens crétins se repointait maintenant en s’excusant, ça se passerait très mal. J’ai beaucoup moins de patience.

    J’ai forgé un bouclier social très efficace, que j’érige avec les nouvelles personnes rencontrée, et que je n’abaisse qu’au bout d’une longue période, au risque de passer pour quelqu’un de distant, évidemment.

    J’ai un nombre d’amis restreint, triés sur le volet, en qui j’ai totale confiance.
    Puis un certains nombre de « connaissances », que j’apprécie mais sans pour autant baisser la garde.
    Ca ne rend pas les relations sentimentales faciles, mais celles qui ont pris le temps de me vraiment connaitre étaient toutes des femmes exceptionnelles.

    Je ne suis pas inscrit sur des sites style copainsdavant car ceux avec qui je souhaitais garder contact sont toujours mes amis aujourd’hui.
    Les autres je préfère les laisser sombrer dans l’oubli.

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  67. souslesmots a dit…

    elle était adulte et consentante ? Alors je ne vois pas pourquoi quelqu’un viendrait te traiter de « vache » avec elle, et perso ma vengeance fut bien plus « vache » :)) A hauteur des humiliations subie je dirai..

    Au moins elle à passé une bonne nuit :p

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  68. souslesmots a dit…

    souvent ces temps ci en lisant les comms je me dis que non seulement j’espère que des rencontres entre « nous » les filles du café de Caro se feront au fil des opportunités & affinités mais que tous ces hommes qui nous ont réconcilié avec la vie et l’amour mériteraient un grand coup de chapeau..ils rattrapent haut les coeurs tous les abrutis du passé

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  69. sophie202 a dit…

    le collège c’est et de loin la pire période de ma vie…
    Intello à gros nibard, enfant à la limite d’être précoce, mal sapée car pas au courant de comment l’être, un peu ronde aussi, pas gatée par l’âge moche non plus… Bref différente et le moins qu’on puisse dire c’est que je ne savais pas me défendre, je ne sais pas comment j’ai survécu à ces années. J’étais parfois un vrai souffre douleur, chaque départ en cours c’était des larmes!

    Ma plus belle vengeance… Je ne voudrais pas paraitre imbue ou quoi que ce soit du genre, ce n’est pas mon but, surtout que moi je ne suis pas de cet avis… Mais malgrès quelques rondeurs j’ai objectivement du succès auprès des hommes (un côté sexy/froide je crois). Les 15 années derrrière moi ont été profitables, vieillir m’a fait du bien. Et je peux vous dire qu’en avoir un qui essaye vainement d’attirer votre attention ça fait un bien, mais un bien. J’ai été d’une froideur avec ce type!!!Putain que ça soulage!

    Mais n’oublions pas les salopes populaires et vicieuses, race à part capable de vous enfoncer l’amour propre d’une simple phrase assassine. Vous avez connu une seule salope populaire ET vicieuse (oui faut qu’elle soit vicieuse des filles populaires supers y’en avait plein aussi soyons honnête) qui ait bien vieillit vous? Moi NAN.

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  70. viobulle a dit…

    ho Caro, Caro Caro,

    je te prends dans mes bras!

    faut pas me faire pleurer alors que je me maquillée pour les 30 ans de mon ju!

    mais je te prends dans mes bras quand meme.

    vio

    Répondre
  71. ZZ a dit…

    On était loin de tout, la soirée était arrosée, il était étranger, journaliste, écrivain, beau et intelligent, étranger et exotique, il m’a plu, il m’a raccompagné à mon hôtel, et je lui ai donné un second préservatif, parce qu’il n’en avait qu’un dans son portefeuille et que, grands dieux… Il en a fallu deux pour calmer nos ardeurs (ce qui, compte tenu du taux d’alcoolémie, était fort honorable).

    Deux ans plus tard, je savais que son roman devait être publié, et j’avais gardé une grande tendresse de ce souvenir ; nous nous étions revus, et la vie ne nous avait pas rapprochés à nouveau. J’ai commandé son roman. Je l’ai lu.

    Il avait utilisé mon beau souvenir en le transformant en scène obscène, me décrivant come une outre à vin puante et poilue. Comment décrire mes sentiments à ce moment-là? Une béance au coeur, au ventre. Perdre ma mémoire, ma dignité, mon identité. J’allais presque écrire mon âme.

    Notre cercle de relations communes à qui il avait adressé un service de presse ont fait le rapprochement. Gloussements discrets quand j’arrivais, cachée derrière les lunettes roses que je n’ai pas quittées pendant des mois, « parce que je voulais à tout prix voir la vie en rose ».

    Je faisais semblant d’ignorer, jusqu’au soir où, à nouveau en déplacement avec toute notre bande, j’ai un peu trop mélangé alcool, vitamines et aspirine. Hôpital, rien de grave, juste une perfusion pour me remettre sur pied. C’est lui qui est venu me chercher. Je l’ai traité de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables, en français, en anglais et même en allemand, lui expliquant que j’avais lu le livre. Il a jeté un coup d’oeil à ma perf’, a juste dit que je n’étais même pas capable de me mettre dans un état critique.

    Et puis… Le temps a passé. Nous nous sommes revus, je n’allais pas renoncé à une partie de mes activités associatives pour ce sinistre raciste-sexiste. La serveuse de son bar préféré s’est retrouvée enceinte, il l’a épousée, j’étais même invitée au mariage (je n’y suis pas allée, je ne pouvais pas, j’avais piscine ce jour-là). D’autres enfants ont suivi, qui me sautent au cou quand ils me voient. J’ai toujours bonbons et peluches pour eux. Sa femme sait peut-être, ça m’est d’ailleurs indifférent.

    Nous sommes amis. Ai-je pardonné? Surement pas! A l’occasion, une vacherie m’échappe en public. Sur ses talents d’écrivain. Sur sa capacité à réécrire l’histoire. Sur les types qui n’ont qu’une capote sur eux. Il ne dit rien. Il baisse les yeux et même, parfois, je parviens à le faire rougir. Arrêterai-je un jour? Seulement quand ça ne m’amusera plus.

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  72. misao a dit…

    Je connais ça. en lisant cette histoire, j’ai l’impression de retourner dans mes propres années collèges. Et j’en ai bavé! Fille du seul prof de physique du collège, connaissant les profs du collège depuis des années (certains depuis ma naissance), des kilos en trop, première de la classe, portant des lunettes, et mal habillée. pendant 3ans1/2, j’en ai pris tous les jours, sans rien dire, par peur de m’en prendre encore plus. le soir, en rentrant chez moi, je disais rien aux parents, et je broyais du noir.

    au beau milieu de la classe de 3eme, j’en ai eu marre des critiques, des rires moqueurs etc… j’en ai pris un pour cible lors des matchs de volley en classe de sport(par chance, j’étais très adroite avec un ballon, bonne au volley, et j’avais une force dans le bras droit importante)…le pauvre, pendant 1mois, il a reçu tous les ballons de mes services et smash sur lui. à la fin, il se poussait pour éviter le ballon plutôt que de tenter de le prendre. un jour, il est venu me demander pourquoi je le visais à chaque fois, et j’ai répondu. j’ai fini l’année tranquille, j’entendais encore des rires certes, mais c’était beaucoup plus calme.

    malheureusement, le mal était déjà fait. moi qui était ouverte, toujours à me faire des amis, à discuter avec tout le monde quand j’étais enfant…je suis devenu hyper réservée, j’ai du mal à me lier d’amitié, je ne fais plus confiance, j’ai encore du mal 10 après à exprimer ce que je ressens, même avec mes plus proches amies, et tout simplement à me sentir bien dans ma peau (et pourtant, je ne suis plus « grosse », ayant perdu mes kilos en trop. mais, j’ai toujours en tête ces kilos (je ne suis pas féminine, impossible de porter une jube/robe, des décolletés, etc… ).

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  73. Esmiranlda a dit…

    Ça fait du bien de voir qu’on n’est pas la seule à avoir subi la méchanceté des autres pendant l’enfance. Je viens m’ajouter à la liste car cette méchanceté, je l’ai subie aussi à cause, je pense, de mon côté trop réservé, gentil, naïf de l’époque.

    Je me souviens d’un mois passé en colonie où le truc des garçons était d’essayer de mettre les filles toutes nues (on avait l’âge où ça commençait à pousser ;). Un jour, des filles qui m’avaient prises en grippe (réflexions, …) m’ont tendu un piège pour que je me retrouve avec les garçons en question. Ces connasses ont même essayé, au début, de me retenir alors que je me débattais, mais j’ai malgré tout réussi à partir. J’avais été très contrariée, non pas par la tentative des garçons qui de toutes façons n’allaient jamais bien loin, mais de voir ce dont ces filles pouvaient être capables, comme ça, par pure méchanceté.

    Au collège, pendant quelques longs mois, des filles m’ont reproché d’être bonne élève principalement, mais aussi parfois d’avoir un grand nez, ou de manger bizarrement… Il fallait bien trouver un truc 😉 C’était des réflexions, des vannes, des regards méchants… Et ça me pourrissait bien la vie…
    Ces derniers temps, l’une des filles de cette époque a tenté de me recontacter, l’air de rien, pour me demander des nouvelles. D’un côté, ayant pris du poil de la bête depuis, j’étais poussée par la curiosité de savoir si elle se souvenait de son attitude à mon égard et si elle avait une raison à me donner là-dessus, et de l’autre, je me disais que je n’avais aucune raison de reprendre contact avec elle… Donc je n’ai pas répondu, pour l’instant…

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  74. lilivolauvent a dit…

    Merci.
    Je lis ton blog chaque jour, quasiment depuis le début et ce n’est pas la première fois que ce que je ressens se rapproche de ce que tu racontes…Mais c’est la première fois que ça me touche autant…
    Parce que, pour moi, les insultes ont commencées au primaire, que pas un de mes profs n’a réagi face à tout ça…parce que j’ai passé des années à rentrer chez moi tous les jours et à pleurer et que, même aujourd’hui, même si j’ai changée, que je me sens plutôt bien dans ma peau etc…je ne peux pas vraiment avoir confiance en moi, et encore moins en un mec…et que je me retourne à chaque fois que j’entends rire derrière moi…
    ça fait du bien de savoir qu’on est pas la seule, que plein d’autres gens vivent ou ont vécu la même chose, et aussi, que l’on peut avoir une très belle vie malgré tous ces idiots (qui, effectivement, n’était probablement pas plus heureux que nous à l’époque…)

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  75. Zoé a dit…

    [Le nombre de fois ou, à huit ou neuf ans on m’a traitée de « gros bidons suisse », de « grosse vache » (plus tard, là j’avais dix ans) et autres délicates, subtiles et recherchées expression, je suis devenue Wonder-Vexée et toujours prête (douceâtre allusion aux scouts) à m’en prendre plein la tête, tellement d’ailleurs que j’ai tendance à voir la méchanceté, la moquerie là où il n’y a rien. Extrêmement pratique.]

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  76. manue a dit…

    salut Caro …
    merci pour ton article …moi aussi j’ai souffert des garçons quand j’etais ado .je revois ce gars en seconde qui a dit devant tous ses potes  » tiens vla Emmanuelle et ses Roberts  » … et je te passe les autres choses car 20 ans apres j’ai toujours honte de ce qu’il a dit . Je pense au fond de moi que c’est pour ca que je suis assistante sociale auprès des ados et que j’essaie d’aider les filles mal dans leur peau que je vois défiler dans mon bureau . comme dirait un psy rencontré en formation , les personnes qui travillent auprès des ados veulent toujours réparer qqchose de leur propre adolescence. depuis cette époque je n’ai aucune confiance en moi et me déteste physiquement. on n’oublie rien , et si je le croise un jour je crois que je pourrais le dégommer !

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  77. ssweetie a dit…

    Bon bah, 1er com chez toi et j’avoue je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en lisant cet excellent billet.

    Bref ce n’est pas sans me rappeler cette période ingrate de la 5ème où une « grosse » justement me traitait de « squelette ». J’avais aussi la langue bien pendue, et lorsque j’ai répondu « ben vaut mieux être maigre que grosse » elle m’a répondu « tu vas voir…. » et dès la sortie du cours, j’ai effectivement vu sa main énoooorme sur ma joue qui m’a value de perdre en vol une superbe créole en toc. Et moi, fière comme artaban j’ai rétorqué, « même pas mal » (tu parles sa main m’avait tellement cinglée la joue que je me suis demandée s’il ne fallait pas que je passe à l’infirmerie pour calmer la douleur) et je prenais les jambes à mon coup pour éviter les regards moqueurs des autres.

    Depuis ce jour fatiditique, je me suis faite régulièrement baffée puis tabassée en bonne et due forme pour ne pas m’être adonnée à de la baston. Et oui, la demoiselle, en plus d’être costaud, avait de grands frères qui trafiquaient à la sortie du collège. Inutile de te dire alors que je tenais bien plus à ma peau qu’à ma fièreté.

    Quelques années plus tard, je recroisais cette fameuse fille, un caddie plein de courses, 2 marmots la morve au nez et toujours vêtue à la mode des années 80. J’avoue que ma 1ère réaction a été d’avaler ma salive et de songer « la garce elle est toujours la même », « va t elle me reconnaître » mais, rien de tout ça. Elle passait son chemin sans même me calculer et intérieurement j’ai soupiré. Ouf, elle ne m’a pas reconnue…. j’ignore pourquoi j’ai eu cette réaction, elle ne m’aurait tout de même pas mis de baffe, quoi que…. et comment j’aurais réagi ? bref, l’émotion passée, je me suis dit qu’il y avait quand même une justice en ce bas monde, puis très vite j’ai pensé, pauv’ gosses…

    Finalement, de tout ça il en résulte que je suis devenue ce que je suis grâce à (ou à cause de) des gens comme ça.

    La morale de l’histoire, moi aussi je suis ronde aujourd’hui et parfois j’envie les squelettes lorsque je veux porter une jolie robe ou un autre vêtement que je ne trouve pas à ma taille.

    Alors finalement, y a t il vraiment une justice ? je ne sais pas mais la roue tourne et probablement que cette fille se prenait à son tour des baffes par son mari et du coup j’ai eu pitié d’elle aussi.

    Bon bah c’est un 1er com sans pied ni tête mais ça m’a soulagé d’en parler ici.

    PS : très juste ce que tu dis à propos des racailles d’aujourd’hui qu’on appelait les gothiques (The Cure, no future) ou les blousons noirs, puis plus tard au lycée les skin heads, etc… finalement les voyous sont toujours des voyous, seuls leurs noms changent

    PS 1 :désolée de m’être un peu trop étalée ici

    PS 2 : merci pour tes délicieux billets

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  78. Jefferson GrandsLieux! a dit…

    Caroline, d’habitude tes pages sont top, cette fois-ci c’est Top et Choc !
    Tous vos messages sont absolument passionnants !

    J’ai d’abord pensé que c’est globalement le problème du mal : pourquoi le mal -ou la méchanceté, c’est pareil- vient-il se loger dans les paroles ou les actes d’un être humain ? Le mal est dans la nature, il est dans la nature humaine aussi et coexiste avec le bien qui se fait trop discret : garçons ou filles, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, nul n’y échappe. Parce que à vous lire tous et toutes, et à réfléchir à ce que j’ai vécu, ça y va tous azimuts ! Mystère… je pense tout de même que le mal qu’ils (les autres, bien sûr) provoquent vient d’une souffrance. Comme si la souffrance supportée ne devait être résolue qu’en imposant à son tour une souffrance à l’autre. Une souffrance différente, parfois une souffrance identique : la victime devient bourreau, le violé devient violeur, et le cercle vicieux continue.
    Autre mystère : les insensibles souffrent-ils autant que les autres quand on les agresse ? Si vous avez une réponse…

    C’est aussi la question de l’humour qui est posée. On comprend pourquoi le meilleur humour consiste à se présenter sous un jour qui prête à rire. Faire rire au détriment des autres, ce n’est pas de l’humour.

    Assez déblatéré, je pense à autre chose :

    Quand mes enfants me font part d’une vexation qu’ils subissent ou croient subir, je leur conseille de dire simplement : « Est-ce que c’est une attaque personnelle ? » Il y a déjà 50% de chances pour que l’agresseur revienne en arrière. Cela n’empêchera pas les cons d’être cons, mais la phrase est sensée renvoyer à l’auteur l’absurdité de son agressivité ou mieux cibler son intention. S’il persiste, on peut lui poser la question : « Est ce que tu m’en veux pour quelque chose ? » Et là il y beaucoup de chances pour qu’il se ridiculise, n’ayant pas forcément sous la main la raison qui le guide. Mes enfants en parlent moins, il est vrai qu’ils commencent à être grands…
    A propos, ils sont aux scouts et quand je vois les étincelles qu’ils ont quand ils reviennent de leur camp d’été, je suis heureux tout en regrettant de ne l’avoir pas été moi-même plus longtemps. D’accord avec je ne sais plus qui a dit qu’il y a scouts et scouts et qu’il faut bien choisir.
    Pas lieu d’avoir honte d’avoir été chez les scouts, quand on est jeune on n’a pas forcément le choix, pas forcément le recul pour choisir le bon mouvement. C’est plus agréable de s’intéresser au présent beaucoup et au futur un peu.

    Sorry d’être un peu long…

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  79. Disas' a dit…

    Bonjour,

    Première fois que je tombe sur votre blog et donc que je vous lis et je suis choqué ! Choqué de vous, de vos préoccupations, de votre refus même de vous accepter… choqué en général par l’ensemble de ce que vous racontez mais plus encore que vous le racontiez ! Quoique ce dernier point n’a rien de véritablement gênant. Mais c’est la distance entre vous et cet évènement qui me semble infiniment loin et qui en fait vous effleure encore. Comment ne pas avoir tourné la page depuis tant d’années ? Peut-être vous avez eu trop de chance dans votre vie en fait ? Dans ce cas, vous n’êtes pas à plaindre.
    Je pense en effet que si vous aviez dormi par exemple dans la rue, vous apprécierez juste la chance de pouvoir être avec une peau dont vous pourriez vous préoccuper et dont vous vous occupez peut-être aujourd’hui d’ailleurs, de pouvoir prendre soin de vous en vous offrant des tenues et de passer d’agréables moments dans votre corps tel que vous êtes. En bref, vous auriez dépassé depuis longtemps l’idée du regard aux autres et sauriez vous dire : »il/ elle me regarde, et alors ? »…
    D’accord, c’est votre adolescence, mais je ne comprends pas qu’on puisse se focaliser à ce point sur son apparence. On en souffre tous et si soi-même on ne se considère pas, pourquoi attendre de la considération des autres ? A l’inverse, si on se considère, attendre de la considération des autres et les envoyer voir ailleurs si ce n’est pas le cas.
    Enfin, certainement vous avez l’impression de prendre votre revanche peut-être sur la vie, mais tant qu’on vit ce n’est jamais fini et c’est bien triste pour celui qui est parti. Croyez-vous sincèrement que les personnes méchantes elles-mêmes aiment ce qu’elles sont à travers leurs méchancetés ? Ils se détestent tout autant quand ils réalisent qu’ils essayent à travers cette méchanceté d’exister. Ce genre de personnes qu’on peut tous incarner à des degrés différents et selon les étapes de sa vie sont plus à plaindre qu’à prendre en compte. Elles sont mêmes à oublier ou à consigner pour se rappeller combien certains peuvent être malheureux et souffrir de quelque chose qu’ils ignorent. Même si souvent, ce sont aussi des gens qui n’ont pas à se plaindre de la chance qu’ils ont. Mais j’ai connu aussi des personnes grosses qui ne se gênaient pas pour faire du mal et ainsi prendre leurs revanches. Quel pathos ! Quelle tristesse d’avoir à remettre aussi ce genre de personne à leurs places quand il le fallait, d’autant que c’était trop facile pour avoir un sens. Enfin, il y a deux sortes d’emmerdeurs, ceux qui ont des raisons bien à eux de vous emmerder, et ceux qui cherchent des raisons chez vous pour vous emmerder. Vous êtes tombés sur les seconds, ceux auxquels ils ne faut pas faire attention. Et quelque part, vous appartenez plutôt à la première catégorie. Possible que c’était de la peur de sa part…
    Après, attendre de pouvoir le raconter à ses parents, c’est encore une fois un truc pour les enfants de la chance : un chose naïve très belle ! C’est dommage en effet pour certains qui attendent de la compassion ou des solutions de leurs parts, sans la trouver. Malheureusement, beaucoup de parents n’en savent pas plus et sont parfois passés par les mêmes épreuves, qu’apparemment ils ont su traverser et accepter (?) pour faire des enfants qui pourront en supporter d’autant d’autres sarcasmes à leurs tours…

    Maintenant qu’il est mort, je pense que vous devriez (!) vraiment lui pardonner. Et arrêter (stupidement s’il faut aller au fond de ma pensée) de croire qu’un crétin vous traite de grosse à chaque rencontre, ou mélange de groupe ! Puisque vous vous attendez à ce que cela puisse vous arriver, qu’est-ce que cela pourrait vous faire ? Ce ne sont que des mots et on peut être grosse et joli. Comme on peut se faire traiter de con(nasse) et l’instant d’après s’entendre dire qu’on est quelqu’un de gentil. Tout ça est à revoir, c’est « grave » à 30 ans de rester sensible à ce genre de détails et de ne pas aller plus loin dans ce qu’on peut attendre des autres et de leurs perceptions de nous. Il faut exiger plus.

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  80. Cosmétogirl a dit…

    Je crois qu’il n’ y a pas besoin d’avoir de  » défaut » pour vivre ce genre de situation. A mon avis tout le monde y passe un jour ou l’autre car les enfants sont cruels entre eux, c’est bien connu.

    Mon fils qui a 20 mois va faire sa premier rentrée à l’école en septembre prochain et ma plus grande crainte c’est qu’il soit confronté a ce genre de problème. Il n’ pas plus de raison qu’un autre, mais j’y pense quand même. c’est bête, je sais.

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  81. lilivolauvent a dit…

    je tiens à répondre au dernier billet…je sais que je ne devrais pas, mais en attaquant Caro, c’est en fait toutes celles qui ont laissé un message sur le même sujet aujourd’hui qu’elle attaque…
    Alors il faut savoir que les mots, ça fait mal, même très mal, et peut être parfois plus mal que les coups. C’est une humiliation quotidienne, subie à un age où on a pas les moyens de remettre tout ça en perspective…
    Le fait de se sentir toujours visée par les moqueries, de ne pas pourvoir pardonner…c’est peut être puéril, mais ça ne se contrôle pas! Et puis, même si c’est personne ne sont pas forcément heureuses, je refuse de les plaindre! parceque ce n’est jamais une raison pour faire du mal aux autres!
    Je ne veux pas faire croire que je suis extrement mallheureuse aujourd’hui ou quoi que soit, mais le fait est, que ces insultes j’y repense souvent, et elles ont determinées en partie ma personnalité…et pas celle que je préfère!

    Voilà désolée d’avoir été longue, mais il fallait que ce soit dit!

    Oh, et puis le « si tu avais dormi dans la rue tu dirais pas ça… » c’est juste ridicule!

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  82. 'tine a dit…

    Ouais c’est sûr si on avait dormi dans la rue on dirait même pas ça… c’est juste énorme ça… et si on avait pas une connexion internet on pourrait pas lire ce blog et de tel développement de tellement grande qualité… en plus faut que je vous dise la guerre c’est moche et faire du mal c’est pas bien… Bon ben moi je vais me coucher parce là devant tant de supériorité de jugement je suis fatiguée…!!!

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  83. 'tine a dit…

    Ah non avant de partir tu te mets dans quelle catégorie toi Disas ? Et puis si tu es choqué que l’on puisse ressentir et encore plus choqué que l’on puisse écrire ce genre de choses… perso je suis choquée que tu prennes le temps de les lire… et encore plus choquée que tu y répondes… longuemmmmmmmmmeeeeennnnnttttt… Allez basta… Caro désolée j’ai pas pu me taire…

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  84. lautreviolette a dit…

    ne vous croyez pas obligé de revenir Monsieur Disas….
    Pardon Caro, je fais un peu comme chez moi! je m’occupe de ce qui ne me regarde pas…mais je n’aime pas les moralisateurs pédants…

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  85. Caroline - une autre a dit…

    Je pleure aussi, parce que j’étais aussi, au collège (et après, et toujours maintenant), « la grosse » (à lunettes, handicapée capillaire, boutonneuse et première de la classe), et que mon tortionnaire était mon frère, de deux ans mon aîné, qui avait entraîné tous ses copains avec lui. À chaque pas au collège, au réfectoire, dans la cour, j’attendais l’insulte, l’humiliation. Mes parents étaient au courant et n’ont rien fait. Quand mon frère (et ses copains) ont quitté le collège pour entrer au lycée, je n’ai même pas été libérée, puisque d’autres ont pris le relais. Et ensuite, quand je suis entrée dans le même lycée que mon frère, re-belote: il ne foutait plus de moi, mais la peur, elle, était là…
    Moi non plus je n’ai pas pardonné; je n’y arrive pas (d’autant que mon frère, maintenant âgé de 32 ans, continue de me lancer, de temps à autre, de gentils commentaires sur mon poids, ma laideur, etc.).
    Je ne crois pas pouvoir guérir de tout ça un jour.
    (et aux mamans et papas: soyez attentifs. Vous ne pourrez pas forcément résoudre les problèmes de vos petit-e-s, mais pour eux, le fait de savoir que vous les soutenez et que vous les aimez tels qu’ils sont sera d’une grande aide.)

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  86. Sable a dit…

    C’est marrant le matin je lis ce billet au combien vrai avant de partir, et arrivée à mon travail, je me fais traiter de grosse vache. Du purement méchant, de la part de quelqu’un qui n’a pas apprécier que je fasses mon boulot correctement. Bin mine de rien, même avec du recul, même en repensant à ce que j’avais lu, en relativisant; Et bien ça fait mal, on y repense, on cogite. Et 6h plus tard, un morceau de nougat dans la bouche j’arrive pas à tourner la page. Je crois que ce qui m’énerve le plus c’est qu’au final ses personnes arrivent à nous toucher et on se dit qu’elles ont au moins sur le moment gagner.

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  87. souslesmots a dit…

    Il y a certaines choses que je peux comprendre dans votre commentaire, d’autres sont pour le moins dérangeantes. Voire stupides. Pour aller au fond de ma pensée.

    Il est dangereux de faire des postulats sans rien connaître de ceux à qui l’on parle. Comment pouvez vous savoir ce que toutes ces personnes ont vécu ou pas ?

    Rapprocher les stigmates (peut-être incompréhensibles pour vous mais bêtement réels pour d’autres) d’un malheur différent plus radical, tellement plus..digne de pleurer ? n’a aucun sens.

    Je ne crois pas que personne ici ait affirmé n’avoir pas continué à vivre, la plupart repenseront à ces choses parfois, presque étonné(e)s de la force que peuvent prendre des mots, répétés encore et encore, des coups aussi.

    Mais peut-être faut il un peu d’empathie pour comprendre. A défaut de souhaiter à d’autres les même « détails ».

    Je vous ferai bien un cv des galères pour confirmer que je suis « digne » d’en parler mais somme tout cela me regarde.

    Oh, et puis pardonner ..c’est très surfait.

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  88. Caroline a dit…

    A celles qui répondent à Dizas, merci pour ce soutien, mais économisez votre énergie, je crains qu’il n’y ait pas grand chose à faire pour le convaincre de quoi que ce soit, j’avoue ne pas comprendre grand chose de son comm tentaculaire, ou peut-être n’en avoir pas vraiment envie…

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  89. Caledonie75 a dit…

    « il y a deux sortes d’emmerdeurs, ceux qui ont des raisons bien à eux de vous emmerder, et ceux qui cherchent des raisons chez vous pour vous emmerder. Vous êtes tombés sur les seconds, ceux auxquels il ne faut pas faire attention »

    On est bien d’accord Disas… je crois bien que vous faites parti de la seconde catégorie vous aussi… Alors pourquoi Caroline vous répondrait-elle ???
    D’ailleurs elle ne l’a pas fait… Preuve qu’elle est plus intelligente et a bien plus de recul que vous ne le pensez !

    Quant à votre discours aux airs de « Regardez donc ce que passe chez les gens qui ont de VRAIS malheurs »… et vous irez mieux après c’est cela ? Alors c’est ce que vous faites, vous ? Bravo, je ne peux que louer cet humanisme…

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  90. Thémis a dit…

    Je dirais simplement : il n’y a pas de graduation dans la douleur.
    Ce qui nous fait mal, nous fait mal, point.
    Il n’y a pas de « cause » plus digne ou plus compréhensible qu’une autre.
    Et je suis bien placée pour savoir de quoi je parle.

    PS : je pense que Disas devrait regarder « les femmes viennent de vénus, les hommes viennent de mars », ce qu’il a fait cela s’appelle « couper la vague ». 🙂

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  91. souslesmots a dit…

    je pense que tu as raison, mais j’avoue que parfois le silence a des accents qui me déplaisent.. »qui ne dit mot consent? »

    La réponse est stérile, ou bien porteuse d’un appel à la confrontation je suppose pour beaucoup, mais j’ai toujours le même souci..être dans la même « pièce » et me taire.

    C’est idiot hein ? Quelque part, je repense à ton feu de camp. A ceux qui n’ont pas bougé, rien dit. Autour de ce feu ci, en tout cas tu n’es pas seule. Ni nous d’ailleurs.

    bises 🙂

    ps: tout en sachant que tu es assez grande pour faire face of course..

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  92. Valérie Pineau-Valencienne a dit…

    Mmmmhh. Epileptique durant toute l’enfance et l’adolescence, ça vous rend un peu heu, « sorcière ». Me suis réfugiée ds la lecture. Bilan : j’ai appris à manier toutes les armes des mots. Et à présent je fuis les connaud(e)s. « Le comble de l’intelligence, c’est la bonté ». Un petit Proust à méditer, des gens qui l’appliquent à rechercher

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  93. Cléo a dit…

    Pour résonner, ça résonne ! Sauf que Mr Connard pour moi, c’était Mme Mère …
    La vache ! qu’est-ce qu’elle m’a mis ! Cinq ans de psychothérapie analytique pour dynamiter les séquelles … et devinez quoi ? j’ai reproduis, classique … je me suis choisi un pervers narcissique pour mari, histoire que ça continue … normal, j’étais en pays de connaissance !

    Maintenant j’ai 60 ans, pas question d’oublier ni de pardonner (quelle idée !) mais tu connais : tout ce qui ne m’abat pas me rend plus fort … j’ai beaucoup travaillé (avec mon psy) beaucoup lu, beaucoup appris et « bizarrement » depuis ce gros zoum-arrière, les phrases assassines ont pris fin … ou je ne les entends plus …

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  94. Mannick a dit…

    Bonsoir Caro !

    Je suis un peu à la bourre sur ce post-ci, excuses-moi, j’étais sur la route avec l’homme pour le retour d’Angleterre, pour les fêtes alors j’ai été un peu débordée.

    Ceci étant, ton histoire me bouleverse vraiment, d’autant que je ne peux que parfaitement comprendre ce qui a pu se produire au plus profond de toi, et même en surface…

    Bizarrement, au même âge, j’étais la victime du contraire, comme quoi, j’étais rachitique, sans le moindre soupçon de début de poitrine alors que çà pointait largement chez mes copines, j’étais une pauvre chose timide, rougissante, empruntée, et j’en ai encaissé aussi des vannes sinistres, limite traumatisantes, pas limite d’ailleurs, carrément…

    Tu as raison, ces types-là, qu’on cotoie quand on a 13 ans, on les garde gravés à vie dans nos subconscients, et on a mine de rien, toujours peur de les revivre ces moments terribles ! Le pire que j’ai vécu (j’en ai d’ailleurs gardé une aversion pour la piscine) c’est l’épreuve de natation au collège, les autres filles en maillots avec des formes et moi… une espèce de brindacier avec un maillot une pièce taille 8 ans… c’était les débuts de la mixité je me souviens, à ce moment, un pauvre débile est passé derrière moi et m’a poussée dans le bain, devant tout le monde, je savais tout juste nager, tout le monde riait… mais comme je n’arriverai jamais à oublier çà et le reste…

    Ironie du sort, aujourd’hui je veux perdre 10 kgs 😉

    Fabuleux et émouvant témoignage Caro, les autres aussi, c’est un miracle de te lire chaque jour… si tu savais comme je comprends…

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  95. Marie-Anne a dit…

    Merci pour ton témoignage Caroline.
    Je pense que nous sommes toutes passées par là à un moment ou à un autre et que cette douleur, malgré les années qui passent, restera toujours présente en nous. Je sais que rien, rien ne pourra jamais effacer le « Gros tas ! » que j’ai reçu en pleine poire de la bouche du mec d’une nana qui avait failli me rouler dessus avec sa bagnole. Je n’oublierai jamais la douleur,le sentiment d’injustice, la rage et les larmes que j’ai versées en chemin. Ca s’est passé il y a quoi, 10 ans, mais je n’oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais. On me dit que je suis forte, que d’autres n’auraient pas pu survivre là ou moi j’ai survécu; j’ai traversé des trucs bien plus pénibles et difficiles que ça, mais le reste, j’ai oublié, je ne me souviens que de cette phrase; ça ne m’empêche pas d’avancer, mais ça me suit comme une ombre et ça me retombe dessus lorsque je vais mal. Je pense que l’on ne peut pas oublier, mais on peut vivre avec. C’est ce que j’ai fait, et je ne m’en sors pas trop mal.

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  96. Joyeuseluronne a dit…

    Comme beaucoup ici je me sens très touchée par ton texte, Caro, qui raconte aussi un peu mon histoire, celle d’une adolescence bouffée par la hantise des moqueries, celle d’un âge adulte où on a toujours du mal à pardonner à ceux qui nous ont fait tant de mal.
    Le pire pour moi, c’est que ce vécu, cette frustration, m’ont inspiré odieux, que je réprouvais… mais que je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir, ce qui rajoutait à mes déjà nombreux complexes une couche de culpabilité : par exemple j’étais malade de jalousie envers les filles canons et « populaires », souhaitant qu’il leur arrive une humiliation similaire aux miennes. Et récemment, même, je me suis surprise à me réjouir une demi-seconde de voir une ex-pétasse, une de mes anciennes tortionnaires dans une situation assez peu enviable (négligée, visiblement pas épanouie et dans la galère) : ça m’a fait prendre conscience que je n’avais finalement toujours pas passé le cap…
    Je n’ai pas encore d’enfants, mais quand j’y pense, ma première préoccupation c’est de me demander comment faire pour qu’ils ne vivent pas ce que j’ai vécu.

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  97. marlène a dit…

    Marrant, si on peut dire, moi j’en avais trop ! Et j’ai gardé très longtemps la haine pour ces mecs (souvent âgés, d’ailleurs,) qui me collaient leurs écoeurants fantasmes sur le dos…enfin, si on veut ! C’est juste insupportable.
    Par contre, je m’inscris en faux, non les méchants ne sont pas forcément malheureux. Il y a malheureusement des méchants très heureux qui ne se rendent même pas compte de leur méchanceté…pour eux, ils ont juste de l’humour ! Mon plaisir est de voir mon mari, un maitre en matière de chambrage démolir ces mecs là…

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  98. Lil a dit…

    Hello
    je vous lis souvent mais je ne commente jamais, mais un jour ou l’autre il faut bien se lancer…

    Moi aussi j’ai été victime des moqueries de garçons et de quelques filles au collège,
    j’ai fait de l’anorexie (sans jamais aller jusqu’au stade de l’hospitalisation) puis de la boulimie, mais je ne pense pas que ça soit la faute d’une poignée d’ados boutonneux, aux grandes oreilles et parfois bien enrobés eux aussi…
    en revanche, pour reprendre les commentaires de certains, je crois que ça m’a aidée à développer d’autres aspects de ma personnalité, à avoir le sens de l’humour, etc.
    J’ai aujourd’hui, 22 ans, je suis redevenue ronde, et elle est bien loin l’époque des moqueries,même si, l’année dernière en sortant avec une bande d’amies (qui sont toutes minces), une voiture avec une bande de jeunes hommes passe et fait un commentaire désobligeant, je n’ai pas vraiment entendu mais je l’ai immédiatement pris pour moi, je suis revenue quasiment 10 ans arrière, l’époque où j’étais complexée et mal dans ma peau et où j’avais fini par penser que c’était normal qu’on se moque de moi! Sensation horrible! Se moquer des gros et surtout des grosses, d’ailleurs, c’est tellement banal, à croire qu’un peu de graisse nous empêche d’avoir un coeur, de souffrir, et qu’il est normal de sous-tendre que les gros sont responsables de leur état, qu’ils ne font pas partie du « grand marché de la baise » (pour reprendre une expression de Despentes)…

    Alors , pour revenir à un article d’il y a quelques jours, il y a des jours où je m’assume, je me mets d’ailleurs en valeurs, mais je ne vais pas à la plage, je ne peux pas porter de mini-jupes et j’ai toujours le réflexe de vérifier que mon T-shirt ne se soulève pas pour ne pas laissre apparaître le gras du bas du dos
    Moi aussi, je préfèrerais faire un 38 même s’il paraît que ça me va d’être ronde et qu’on ne m’imaginerait pas autrement!

    Bon, du coup, j’ai écrit une page entière, désolée
    😉

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  99. Bleue et Violette a dit…

    Je n’étais pas encore ronde au collège, c’est venu après. Par contre, ce que j’étais, c’était « mal habillée ». C’est-à-dire jamais à la mode. Je n’avais pas de Doc Martens l’hiver où tout le monde en a porté, pas de pantalon à carreaux le printemps où tout le monde en a porté, pas de t-shirt orange l’été où tout le monde en a porté. Et jamais de marques, mes parents n’en avaient pas les moyens et il ne me serait de toute façon jamais venu à l’idée d’en réclamer. Parce que je m’en fichais de toute façon royalement. Malgré le fait que pendant 4 ans j’ai été la cible des mes petites camarades « fashion » qui ne m’ont épargnée aucun commentaire.

    Mais ma revanche, je l’ai eue. Je l’ai encore. Quand aujourd’hui, alors que je ne suis toujours pas « fashion » (me moque de la mode comme de l’an 40), des gens me complimentent sur mon style particulier, bien à moi…que j’obtiens en m’habillant tout simplement comme il me plaît !!!

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  100. Sony a dit…

    Mouais… Des réflexions débiles et méchantes, on en a tous et toutes reçu quand on était des ados.
    Il y a les forts, qui s’en fiche éperdument et les faibles qui y penseront toutes leur vie. Grandis un peu (et maigris aussi tu es complexée au point de flipper de te prendre des méchantes vannes)

    Ce n’est qu’une banale histoire d’ado. Que ça fasse mal sur le coup ok. Mais de là à continuer à en parler et à y penser des années après… Va voir un psy !

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  101. Claire a dit…

    Le collège, quelle plaie.
    Vraiment, c’est dans le cadre scolaire surtout qu’on se rend compte à quel point les ados peuvent être bêtes et méchants entre eux. Couler l’autre pour remonter à la surface, mais que c’est médiocre!
    Je reconnais n’avoir pas toujours été une sainte, cependant je m’en suis toujours voulue et j’ai toujours essayé (piteusement) de rattraper le coup.
    Je suis du genre à m’auto-flageller et à ma confondre en excuses pour un oui ou pour un non, ce qui est stupide et profondément lamentable, je m’en rend bien compte.
    Pas spécialement à cause des rares remarques qu’on a pu me faire (je suis l’inconnue transparente de service) mais surtout de l’auto-critique despotique et permanente dont je m’assène, j’ai ramé et je rame encore, tentant vainement de lutter contre un renfermement se rapprochant de l’asociabilité et des troubles alimentaires persistants. Comme quoi, chez les ados : il y a ceux qui détruisent les autres, et ceux qui se détruisent eux-même.
    Avec l’entrée en seconde, je choisi la fuite et je pars m’installer loin, très loin de ma famille et de la ville où tant de souffrances ont eut lieu.
    Il parait qu’au lycée les mentalités change, j’ose espérer que cela s’avèrera être vrai.

    Ton article m’a donné un coup de poing au coeur, La souffrance, lorsqu’elle est partagée, est réduite. Et une vermine reste une vermine, même morte. Comment peut-on se lever le matin en se disant qu’aujourd’hui, comme d’habitude, on va blesser volontairement quelqu’un, au risque de le marquer à jamais?

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