Mois : mai 2007

Tu portais des foulards

Tu portais des foulards. Tous les jours, toutes les saisons. Cette habitude était ancienne, je me souviens qu'adolescent tu me piquais les miens. C'était ton excentricité, ces tissus bigarrés qui flottaient autour de ton cou.

Oui, si je ne devais retenir qu'un trait de toi, ce serait cela.

 

Viendraient ensuite ton rire aigu et cette façon de regarder les gens en penchant la tête lorsque tu étais gêné ou que tu voulais séduire.

 

Il y a quelque temps, ton frère m'a donné un de tes foulards. Mon premier réflexe a été d'y enfouir le nez pour t'y retrouver. Mais il n'y avait qu'une odeur mélangée de soie et de poussière. Je l'ai ensuite accroché à un cintre dans mon armoire, un peu désemparée, ne sachant pas trop que faire de ce vestige de toi.

 

Et puis la semaine dernière, j'avais un peu froid et le décolleté de ma robe était trop profond. Alors j'ai enroulé cette écharpe légère autour de mon cou, en me disant que si c'était trop étrange, je la remiserais au fond de mon sac.

 

J'avais peur que ce soit un peu morbide, j'avais peur que cela me rende mal à l'aise. Et c'est tout le contraire qui s'est produit.

 

Je n'avais pas retrouvé ton parfum en cherchant des effluves disparus mais là, tu étais à mon cou. Les premiers instants, les larmes sont montées, puis la tristesse s'est fait plus douce. Imperceptible et léger, tu m'as accompagnée toute cette journée.

 

L'idée de ta disparition sera-t-elle un jour supportable ?

La nouvelle star des vacances de l’amour

Alors chose promise, chose dûe, parlons un peu de la Nouvelle star, même si Hélène en a déjà fait un très bon compte-rendu hier.

 

Je dois tout d'abord vous avouer une chose, lors des précédentes émissions, j'avais été un peu déçue.

 

Bon, à ce stade du billet, ceux qui sont un peu perspicaces doivent se dire: "en même temps, la semaine dernière elle a pas regardé à cause du débat. Et la semaine d'avant non plus à cause de la fête chez Ginette".

 

Hum.

 

Hum hum.

 

En fait j'enregistre.

 

A y'est, fini de rigoler ? De toutes façons j'ai même pas honte d'autant que j'ai fait bien pire que ça.

 

Si, absolument. La preuve ?

 

J'ai déjà enregistré un épisode des "Vacances de l'amour".

 

Mais si, les Vacances de l'amouuuuuuuuur, la suite d'Hélène et les garçons ! Ok, on doit être douze en France à l'avoir suivi. Il se trouve que ça a été diffusé pendant que j'étais enceinte, scotchée sur un canapé pendant quatre mois. Par conséquent, j'ai regardé. Et j'ai enregistré l'épisode où Hélène réapparait après cinq années d'absence en Australie. Je ne m'étais quand même pas tapé 23 épisodes où on espérait son retour pour louper le dénouement pour une histoire de préparation à l'accouchement non plus ! Le pire c'est qu'en fait elle avait perdu la mémoire et qu'il a fallu douze épisodes pour qu'entre elle et Nicolas il se repasse quelque chose.

 

Bon, bref, vous conviendrez qu'enregistrer La nouvelle star, à côté, c'est un peu comme si j'avouais qu'aux toilettes je lis du Rimbaud.

 

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos candidats. J'étais donc assez déçue les dernières fois, parce que mis à part Julien, je les trouvais assez mous-mous les jeunôts. Même André ne me faisait plus vibrer. Faut dire que ses paris avec ses copains de Libé, ça commençait à tourner en rond.

 

Et puis hier, je me suis réconciliée avec tout ce petit monde. D'abord André qui a recommencé à faire des réflexions un peu libidineuses comme j'aime. Et puis Manu Katché qui fait rien qu'à engueuler le public de Baltard. Et aussi avec Dove qu'est vraiment con comme une chaise et c'est aussi pour ça qu'on l'aime – encore qu'à mon avis il est pote avec sarkozy – et évidemment avec Marianne James, qui a rappelé qu'elle était une soixante-huitarde et que les "colères saines" c'est toujours mieux que se foutre de la trombine des gens. Suivez mon regard du côté du Paloma qui mouille à Malte…

 

Côté candidats, là aussi, respect. Respect pour Tigane d'abord. Tigane c'est l'élégance un point c'est tout. Sa voix c'est du velours et jamais il crie, jamais il est vulgaire. En plus il a l'air intelligent. Et sur le duo avec Gaëtane, vrou, j'ai frissonné.

 

Respect aussi pour Gaëtane même si elle n'a tout de même pas l'air pour le coup d'avoir inventé le fil à couper l'eau tiède.

 

Sinon, grand grand respect pour Pierre. Ok Marianne, il lui manquait une tierce pour monter aussi haut que l'autre mec bizarre qui chante cette chanson d'habitude, Milka ou Suchard, là, chais plus. M'enfin tout de même, Pierre, c'est un miracle sur scène ! Je le trouve de plus en plus torride, bien que de plus en plus "lui même" à mon avis. Genre qu'il ne nous ferait pas trop de mal à nous les girls. Mais ça n'engage que moi.

 

Enfin, carrément la révérence pour Julien. Faire un carton comme ça sur une chanson d'Alizée, ce n'était pas gagné. Incroyable comme les paroles de ce morceau me sont apparues à la limite du supportable de l'érotisme. Julien hier tu étais ma lolita et c'est pas ma faute à moi si j'en voulais à ta barrette, mon lapin.

 

Voilà. L'homme a un faible pour Julie, celle qui ressemble à dove attia avec des cheveux, dixit les copains de libé de dédé. Moi je dis bof. En ce qui concerne Raphaëlle, vraiment je regrette mais il faut qu'elle apprenne à dire non à Joanna la styliste. Le poncho, ce n'était vraiment pas indispensable.

 

Et Soma… Comment te dire Soma ? Ben rien en fait.

 

Edit: Les filles, je vous demanderai d'être gentilles et de ne pas encourager l'homme. Je sais, vous ça vous fait rire, mais lui prend tout ça très au sérieux, il ne se rend pas compte, le pauvre. C'est un peu comme les enfants, si on rigole trop à leurs bêtises, ils ne savent plus s'arrêter. Et là, on est un peu confronté à ce genre de choses. Il est trop fragile pour gérer et croit vraiment que certaines d'entre vous veulent l'épouser. Il consulte le blog toutes les dix minutes pour voir si on lui a répondu et ne se sent plus pisser. Il a même dans l'idée de monter un blog concurrent. Bref, soyez mignonnes, ignorez-le, au bout d'un moment il se lassera, c'est mieux pour tout le monde

Moi, moi et moi

Autant vous prévenir de suite, ce billet est entièrement consacré à mon actualité. Je sais, c'est assez insupportable et limite il faudrait créer une nouvelle rubrique pour ce blog, genre "36-15 je m'la pète".

 

En même temps, public – je peux t'appeler "public" ? – faut savoir ce que tu veux. Maintenant que tu as fait de moi une star, maintenant que tu as créé de toutes pièces la bête de scène que je suis devenue, il faut l'assumer.

 

Donc, public, sache qu'à compter d'aujourd'hui, tu peux trouver dans tous les kiosques de France le "Bien dans ma vie" de Juin 2007 dans lequel un article m'est consacré. Je tiens toutefois à t'avertir, je n'ai pas vu l'article en question, il se peut donc qu'on y trouve d'énormes bêtises. Que veux-tu, depuis que je suis une people, j'éprouve un plaisir presque charnel à me confier à mes amies journalistes. Et comme je n'ai aucune morale, je suis prête à raconter n'importe quoi si je sens que ça peut faire vendre du papier.

 

Deuxièmement, public, j'ai une autre nouvelle qui est moins bonne. Prépare les mouchoirs parce que je sens que ça va même être un drame.

 

La pièce de théâtre est reportée.

 

Je sais, c'est dûr pour ceux qui avaient bloqué la date depuis des mois. Pour info j'en fais partie. Mais c'est comme ça, c'est la faute à Nicolas S. Oui, parfaitement. Le producteur – j'adore dire "le producteur", ça aussi c'est jouissif – a peur que les élections présidentielles et législatives captivent à ce point les gens qu'il n'aillent pas au théâtre. Du coup, il préfère qu'on commence en septembre, à priori le 17, et, chouchou sur le gâteau, dans une salle plus grande, toujours au Théâtre du Gymnase. Allez, arrête de pleurer, public, tu verras, ça va être trop bat'.

 

Enfin, dernière actu – je sais, c'est dingue, on se demande comment je fais pour être sur tous les ponts comme ça – mon deuxième livre des Courges sort le 6 juin et pour le précommander, tu peux cliquer . En plus dans ce livre intitulé comme l'image l'indique, il y a une guest. Yes. THE ClaireMM. Dont le texte sur la petite souris m'a tellement plu que je l'ai carrément pompé. Avec son nom à la fin quand même.

 

Bien sûr que c'est de la promo tout ça ! M'enfin, je ne peux tout de même pas compter que sur "Bien dans ma vie" pour assurer le service après-vente quand même, hein ?

 

Voilà, j'ai encore pas mal de succès à venir, mais je ne veux pas non plus te noyer sous ce genre d'infos, ça pourrait devenir gênant.

 

Edit: L'homme tient à préciser que je ne suis pas à proprement parler sur tous les ponts, que l'appartement est une porcherie, que les enfants sont à peine nourris et que j'ai la marque de l'ordinateur sur les cuisses à force d'y être greffée. Il ajoute qu'il n'est pas vraiment sûr de m'épouser si je garde ce melon qui me tient de courge en ce moment. L'exagère, non ?

 

Edit2: Demain je vous fais un brief Nouvelle star parce qu'avec THE débat de la semaine dernière que quand même merde, c'est ségo qu'avait gagné, on a pris un peu de retard. On en reparle demain donc mais d'ores et déjà, respect à Marianne James et ses allusions subtiles au fait qu'elle est de gauche et un grand ui à Julien. Je reviens en effet sur tout ce que j'ai dit la dernière fois, Julien c'est de la bombe. Le problème c'est que l'homme refuse de mettre des barrettes. L'autre problème, c'est Virginie Elfira. Je crois que l'homme vit une love story virtuelle avec elle.

Edit3: Dans le Bien dans ma vie il y a également les blogueuses Deedee, Caroline Daily et Sonia. Je ne l'ai pas précisé au départ parce que j'ignorais que nous étions plusieurs dans cet article et que je l'ai découvert en ouvrant "Bien dans ma vie".

« ça te dérange si… »

La scène se passe un samedi. Il est 19h30 environ. Elle est à la maison avec les enfants, il est parti depuis le matin pour passer la journée avec des copains. Souvent d'ailleurs, c'est l'inverse.

Le téléphone sonne.

 

– Elle: Allo…

 

– Lui: C'est moi, ça va ?

 

– Elle: Oui oui, ça va, t'es où ? Tu arrives bientôt ?

 

– Lui: Ben en fait je t'appelais pour te demander si ça te dérangeait qu'avant de rentrer, on aille chez Jef boire un coup ?

 

– Elle: Ah bon ? Mais je croyais que vous veniez tous à la maison pour manger ? Myriam est déjà arrivée et Chloé ne devrait pas tarder.

 

– Lui: Oui oui, mais après on arrive…

 

– Elle: Après à quelle heure ? A dix heures du soir, genre ?

 

– Lui: Mais noooooooon, vers huit heures, quoi.

 

– Elle: Non, vers huit heures ça m'étonnerait, c'est dans une demi-heure.

 

– Lui: Bon, tu veux pas, quoi. (A ses copains, sans aucune discretion: "je crois que ça craint en fait")

 

– Elle: Attends, tu es grand, je ne suis pas ta mère ni ton patron, tu n'as pas besoin de ma permission, vas-y boire tes coups, avec les filles on mangera les lasagnes que je me suis cassé les fesses à faire cet après-midi pendant que les enfants n'en finissaient pas de faire des conneries.

 

– Lui: Bon, en gros ça te dérange…

 

– Elle: Et toi en gros tu voudrais non seulement aller boire des pots avec tes potes à huit heures du soir alors qu'on a prévu une bouffe tous ensemble, mais en plus avec ma bénédiction pour avoir la conscience tranquille. Désolée, tu fais ce que que tu veux mais je ne vais pas te dire que ça me fait plaisir non plus. Le beurre, l'argent du beurre et les nichons de la crémière, ça fait beaucoup.

 

– Lui: Rohhhhh, ça va, t'énerve pas quand même.

 

– Elle: JE NE M'ENERVE PAS, c'est juste que je te trouve légèrement gonflé et que je sens qu'en plus je vais avoir le mauvais rôle.

 

– Lui (énervé): Oh, c'est bon, on arrive. Mais bon, t'exagères un peu…

 

– Elle: Je… je quoi ? J'exagère ? Ah, très bien, puisque j'exagère, voilà. (Elle raccroche.)

 

Deux minutes plus tard, le téléphone sonne.

 

– Elle: quoi ?

 

– Lui (un peu gêné): Ben chais pas, ça a coupé…

 

– Elle: Ah, non, ça n'a pas coupé.

 

– Lui (faussement surpris): Ah bon ? Tu m'as raccroché au nez ?

 

– Elle: A ton avis ?

 

– Lui: Heu… Bon en tous cas, en fait on arrive, hein. On va pas chez Jef finalement.

 

– Elle: Tu fais comme tu veux, je m'en fiche.

 

– Lui: Non, mais bon, je suis désolée, j'ai un peu déconné.

 

– Elle: Bon, allez, c'est bon.

 

– Lui: Et toi aussi t'es désolée ?

 

– Elle: De quoi ?

 

– Lui: Ben de m'avoir raccroché au nez.

 

– Elle: Ah, ça ?… Non.

 

– Lui (amusé): Ah, c'est bien ce que je pensais. J'arrive…

 

– Elle (radoucie): Non mais bon, vas-y chez Jef, c'est pas grave, tant pis.

 

– Lui (sautant sur l'occasion): C'est vrai ? T'es sûre ? Parce que bon, si vraiment… Bon, promis, on reste pas longt…

 

– Elle: Même pas en rêve. Ramène tes fesses.

Je me retire définitivement…

Mes lapinoux.

 

Ce matin, bien évidemment, j'ai la gorge serrée.

 

Depuis hier, je tourne et retourne tout ceci dans ma tête. Plusieurs solutions s'offrent à moi.

 

 

La première: Je me retire définitivement de la vie politique. On n'en parle plus, je retourne à mes régimes et mes magazines féminins et hop, à la poubelle mon engagement.

 

Mouais.

 

La seconde: Je deviens de droite. Du coup, j'ai gagné hier, je suis super heureuse, en plus je ne paie plus l'ISF. En même temps, aux dernières nouvelles, je ne le paie déjà pas. Et puis comment vous dire… En fait je n'y arrive pas. J'ai essayé, hein, de me convaincre que maintenant ça suffit de se prendre des tôles tous les deux trois ans et que la meilleure façon d'y remédier, c'est de passer de l'autre côté. Mais que voulez-vous, quand ça veut pas, ça veut pas. Pour tout vous dire, l'année dernière j'ai vraiment tenté de me dire que j'étais italienne. Rien à faire, Materrazzi et Sarkozy, même combat.

 

La troisième: Heu… En fait pour l'instant, là, de suite, je n'en vois pas trop. C'est un peu comme quand on rate son bac. L'idée de repiquer, le lendemain, elle est insurmontable. Il faut un temps pour pleurer. Juste pour pleurer. Mais quelque chose me dit que petit à petit, ça va aller mieux. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas le choix.

 

Quoi qu'il en soit, je ne sais pas vous mais personnellement, j'ai trouvé que perdre avec un sourire pareil et rester debout comme l'a fait Mademoiselle Royal, et bien c'est juste la classe internationale.  D'ailleurs mon fils ne s'y est pas trompé en déclarant: "tu as vu maman comme elle sourit ? On dirait qu'elle n'a pas perdu. Tu sais, à mon avis, Nicolas Sarkozy, s'il aurait perdu, il aurait pas souri comme ça."

 

Voilà, tout est dit. D'un côté, il y a un homme qui vient de voir son rêve à lui, son rêve de quand il était petit se réaliser. D'un autre, il y a une femme qui ploie mais ne rompt pas. Et qui n'est pas effondrée parce que cette bataille, elle ne la livrait pas que par ambition personnelle. Et cette femme, et bien moi je l'ai trouvée royale. Sans jeu de mots et sans recul probablement me diront ses détracteurs. Alors je ne sais pas encore bien de quoi demain sera fait. Mais je crois que je suivrai le chemin qu'empruntera celle que j'aurais bien vue, moi, à l'Elysée. N'en déplaise aux éléphants qui m'ont réellement déçue hier soir.

 

Edit: C'est compliqué de continuer à tenir ce blog. J'aime nos débats, ils ont été incroyablement enrichissants jusqu'alors. Mais j'ai peur que l'amertume des uns et l'arrogance des autres ne finissent par l'emporter. Et puis je ne veux pas que cet espace ne soit plus qu'une arène politique. Alors ce blog restera militant, soyez-en sûrs. Mais après ce billet, il sera temps, vraiment, de tourner la page de ces élections. Je ne censurerai aujourd'hui aucun commentaire à condition qu'il soit respectueux. Par conséquent, les railleries et sarcasmes seront supprimés sans scrupules. 

Ce soir

Alors voilà. Ce soir je suis évidemment triste. Et j'aurais adoré que nous continuions de nous réconforter ensemble. Mais manifestement, certains ne se contentent pas d'avoir gagné, il leur faut venir ici et laisser des commentaires perfides et provocateurs, au nom de la liberté d'expression.

 

Autant j'accepte que nous débattions et je n'ai JAMAIS censuré les commentaires de lecteurs pro-sarkozystes, autant j'estime que venir sur ces pages ce soir pour ironiser sur Ségolène Royal avec aucune autre intention que de nuire, cela n'apporte rien au débat. Par conséquent, comme je suis fatiguée et légèrement écoeurée par l'overdose de Springles goût oignon avalés compulsivement jusqu'aux résultats, je ferme les commentaires pour ce soir et je vais me coucher, ou peut-être mieux, regarder un épisode de Greys Anatomy. Au moins Derek, je suis sûre qu'il ignore qui est Nicolas Sarkozy…

Jusqu’au bout

Mes petits lapins, l'heure est solennelle. D'ici quelques heures, on n'aura plus le droit de parler des élections. Ceci sera donc mon dernier message à caractère apolitique de gauche. Avant de me taire, je veux en effet vous dire une chose.

 

Tout porte à croire que les jeux sont faits. En tout cas tout est fait pour qu'on le pense. Les sondages se multiplient, implacables, annonçant heure après heure un écart de plus en plus important entre les deux candidats. Quelque part, je me réjouis que cela se termine à minuit, parce qu'encore un jour et on nous prédisait une victoire de Nicolas à 80%.

 

Bon, vous me connaissez, je suis une personne extrèmement mesurée qui jamais au grand jamais ne tomberait dans le piège d'une quelconque théorie du complot.

 

Mais quand même.

 

Jusqu'à nouvel ordre, une élection se joue dans les isoloirs et pas chez Ipsos, CSA ou Sofres. Par conséquent, je vous en prie, ne cédez pas à cette intoxication qui consiste presque à nous faire penser que dimanche on ferait mieux d'aller pêcher aux moules puisque tout est joué.

 

Mes choupinets, je n'ai donc qu'un mot à vous dire: votez. Même si c'est pour la gloire, même si ce dimanche risque d'avoir un goût amer. Il sera toujours temps ensuite de pleurer, de hurler, de râler, d'exulter ou de boire pour oublier. Mais avant tout, votez.

 

Voilà, je voulais aussi vous remercier pour vos contributions, votre enthousiasme pendant ces débats, votre respect de cet espace. Je n'ai jamais regretté d'avoir fait évoluer ce blog vers quelque chose de plus engagé. Lundi, il sera temps de tourner la page mais il sera aussi surtout temps de faire en sorte que notre voix reste audible et que la diversité reste une valeur positive.

Trop fashion en ronde

Bon, pour le bien de tout le monde et premièrement de moi même, il est préférable que je fasse une pause politique. Non, franchement, la femme engagée, ce n'est pas le bon plan. J'ai trouvé le moyen hier d'être extrèmement désagréable avec non seulement des gens qui hésitent à voter blanc et des personnes qui penchent pour Sarkozy – jusque là rien de très étonnant – mais également avec des supporters de Ségolène Royal, au seul motif qu'ils ne l'avaient pas trouvé tip top de la mort qui tue hier. Bref, dans le genre harpie intolérante, je pense qu'on ne fait pas mieux. En fait à mon avis j'ai subi un lavage de cerveau ségolènesque durant lequel tout mon humour légendaire s'est carrément désintégré.

 

Par conséquent, j'ai donc décidé de vous accorder un break.

 

Et de vous parler rapidement de ce fameux article du Elle sur comment on peut être fashion en ronde. En même temps, je ne vais pas non plus y passer des heures parce qu'il faut bien l'avouer, je n'ai pas vraiment eu grand chose à me mettre sous la dent.

 

Quoique. 

 

Pour commencer, on n'est pas perdues, Scarlett Johanson, Liv Tyler, Kate Winslet, Beyonce et compagnie assurent le service après-vente, as usual. Beh ouais, c'est comme ça, quand elles ne font pas actrices, chanteuses ou madame L'oreal qu'on le vaut bien, elles font… Grosses. Je sais, c'est un peu lassant et puis on a tout dit à ce sujet. Juste je voudrais dire aux madames de Elle qu'il faudrait tout de même penser à se mettre un poil à la page parce que les dernières photos de Liv Tyler que j'ai vues donnent à penser que la bichette est en pleine overdose de sachets protéinés. En tous cas elle est décharnée. Et Kate n'a jamais été aussi svelte.

 

A part nos grosses copines people, le reste n'est ma foi pas totalement à hurler, sauf que bien évidemment, il faut partir du principe que ronde = taille 40. Mais bon, même les 42, 44, ou plus ne trouveront rien à redire au fait que les blouses qui cachent les fesses c'est un peu mieux que les cols roulés bien courts et que les leggings, c'est juste le plus beau cadeau fait aux cuisses qui frottent après la crème Nok.

 

On a également la confirmation que les rayures ce n'est pas pour nous – sorry Sonia, mais reconnais que ça fait un moment que je le dis – que les "gros ronds" et les "gros carrés" on oublie – sans regrets en ce qui me concerne – et que ballerines + jupe sous le genou c'est bof quand on a le mollet épais.

 

Evidemment, il y a des trucs pénibles, comme le gros "non !" des rédactrices aux "bourrelets qui dépassent du jean". Sans blague ? Et "Non" à la cellulite aussi ? Aux vergétures ? Allez, mon conseil fashion à moi: "fuck aux seins qui tombent, c'est trop pas mode".

 

En revanche on dit "oui aux poignées d'amour qui dépassent joliment d'une jupe". Heu… Comme quoi tout est VRAIMENT une question de vocabulaire, non ?

 

Il y a aussi des "trucs" assez inédits, du genre que si t'es grosse et que tu te balades avec une pochette chic à la main "ça donne une allure hautaine". Et ne me demandez pas pourquoi mais à priori, tout de suite on fait moins tas. Et faire la gueule aussi ça donne l'air mince vous pensez ? Non parce que si je peux économiser le prix de la pochette, bon, je dis ça, je dis rien.

 

Voilà franchement, c'est truffé de trucs dont on se tape le pépito, mais également de petits conseils qui peuvent quand même aider. Et pour une fois on nous épargne la grande tunique sans laquelle point de salut.

 

Il reste une chose tout de même qui m'a limite fait pousser un grand cri – même si je n'ai pas le coeur à ça, rapport à la politique - ce sont les témoignages de rondes de la vraie vie. Avec photos à l'appui. Et là… ça énerve.

Edit: Juste un truc tout de même essentiel que j'ai oublié – rapport à la politique mon cerveau a quelques trous – mes copines du "Elle" nous mettent en garde: "le cracra, ça passe pas". Alors, les rondouillardes, hop, sous la douche ! Je sais, c'est compliqué de se laver quand on est grosse – genre comme les modèles ci-dessus – mais un petit effort que diable !

Un débat pas comme les autres

Mes chers amis. C'est honteuse et repentante que je vous écris aujourd'hui. Pourquoi honteuse et repentante ? Parce qu'hier, j'ai tout simplement dépassé les bornes, celles après lesquelles il n'y a plus de limites. Je me suis emportée et contrairement à Ségolène Royal, j'ai réellement perdu mes nerfs. Avant d'aller plus loin je préfère prévenir les âmes sensibles ainsi que les personnes penchant encore pour Nicolas Sarkozy que ces lignes seront probablement pénibles à lire, par conséquent mieux vaut peut-être renoncer à poursuivre.

 

Allez, c'est parti.

 

Tout a commencé vers 19h30, heure à laquelle j'ai expédié mes enfants au lit leur jurant les grands dieux qu'il était bel et bien 20h30. Je voulais en effet être sûre d'être prête à l'heure H, ce qui entre les histoires, les bisous, les lavages de dents n'est pas gagné gagné sans s'y prendre longtemps à l'avance.

 

A 21h00, j'étais devant mon poste, beuglant à l'homme resté avec la chair de ma chair qui ne parvenait pas à trouver le sommeil que ça y'était, ça commençait. La classe.

 

A 21h03, je me suis aperçue que sur ce blog, il se passait aussi des choses et que Londoncam, ClaireMM, Gawelle, Annedusud, Mamine et bien d'autres avaient décidé de faire de ce débat un grand moment participatif.

 

Dès 21h05, nous y sommes donc allées de nos critiques extrèmement constructives, toujours formulées dans le respect de l'adversaire. J'en veux pour exemple le "pan dans ta face" à 21h23, le "Elle a des couilles p…" à 21h27 ou le sobre et lapidaire "et paf" de ClaireMM à 21h47. Un sommet ayant été atteint avec Fyfe et son désormais mythique "il est zéro la tête à toto".

 

Aux alentours de 22h, j'ai commencé à déraper. C'est en effet à cette heure là que j'ai clairement traité la mère d'Arlette Chabot que je ne connais pourtant ni d'Eve ni d'Adam. Sont ensuite venues des accusations totalement infondées comme quoi PPDA aurait Martin Bouygues dans l'oreillette. J'avoue aussi des pensées discriminatoires contre le même PPD, en rapport avec son état capillaire

 

Vers 22h30, Londoncam et moi même avons considérablement élevé le débat en envisageant respectivement de vomir et de faire caca et d'envoyer le fruit de nos entrailles au siège de l'UMP. C'est à ce moment là que l'homme a commencé à me regarder avec un air quelque peu effrayé.

 

Lorsque vers 22h31 Ségolène s'est mise en colère rapport aux enfants handicapés, j'ai éprouvé du désir pour elle et ça, ça ne m'était jamais arrivé. L'homme a trouvé ça excitant, mais je lui ai expliqué que ce n'était vraiment pas le moment pour une petite "concession".

 

Après sa grosse colère, sur les coups de 22h47, Ségolène a eu du mal a gérer sa respiration. Alors avec London, Mamine, Annedusud, pampil et les autres copines, on a fait le petit chien pour l'accompagner. Du vrai gagnant/gagnant. On a tellement bien respiré par le ventre que personnellement je n'ai jamais été aussi prête pour accoucher.

 

Ensuite, je ne sais plus, tout s'est emballé. J'ai fait la danse du scalp quand Nicolas s'est planté sur l'EPR et je crois me rappeler avoir fait des gestes obscènes dont je ne suis pas particulièrement fière à l'heure où je vous parle.

 

C'est au moment où j'ai commencé à baver un peu que l'homme a appelé de gentils hommes en blanc qui m'ont alors expliqué que soit je me calmais, soit c'était l'internement. En même temps, si Gawelle n'avait pas avalé toute sa boite de tranquilisants sans même m'en garder un, on en serait pas arrivées là.

 

Quoi qu'il en soit, après quelques piqures j'ai pu suivre la fin. Et pleurer à la dernière tirade de madame Royal. Je ne sais pas ce qu'en diront les commentateurs politiques, je veux dire les vrais, mais en tous cas, mes copines et moi, on est catégoriques: "elle l'a eu" (Fyfe) "Il est coincé" (encore Fyfe),  "Je me demande si à la place de Ségolène, je n'aurai pas fini par lui en coller bien ajustée, là" (Mamine), "elle s'en tire bien" (cécé), "chapeau elle maitrise" (Annedusud), "Je vais me faire Arlette" (ça c'est moi, je sais c'était hors sujet), "Vive Ségolène Royal" (Louisemc, simple mais efficace), "cireur de pompes" (Cinnamon), "La classe internationale" (re-moi).

 

Bref, en toute objectivité et avec des arguments imaparables nous avons décreté à 23h30 que la grande gagnante était évidemment Ségolène Royal. J'ai probablement perdu deux ou trois ans de vie avec les accélérations cardiaques que j'ai fait subir à mon palpitant pourtant déjà bien affaibli par mon cholestérol, mais moi au moins je n'ai pas mangé névrotiquement quatre ou cinq bananes. Je me comprends, Annedusud…

 

Un grand merci à toute l'équipe de Pensées d'une ronde sans laquelle rien n'aurait été possible.

 

Edit: Je vous demanderai de rester corrects dans vos commentaires, pour ne pas laisser le ton monter en cette fin de campagne. Je serai par ailleurs dans l'obligation de supprimer tous les comms comparant un des deux candidats à un célèbre dictateur ou se livrant à des attaques physiques ou personnelles. Je sais, ce n'est peut-être pas rock and roll, mais je ne voudrais pas qu'on soit accusés de quoi que ce soit ou que nous passions pour des gauchistes sectaires alors que nous sommes juste des apolitiques légèrement de gauche.

Hier à Charlety

Hier, à Charlety, j'ai entendu des yala, des inch'allah et même des Alleluia. J'ai vu des familles assises sur la pelouse du tram parce qu'elles n'avaient pas pu entrer dans le stade.

 

Hier j'ai pleuré assez souvent, c'était encore mieux qu'à La nouvelle Star.

 

Ma première larme a été pour Michel Delpech – un de mes incontournables que j'assume totalement – lorsqu'il a entonné "wight is wight, Dylan is Dylan". (merci Esme)

 

Hier, j'ai appelé ma mère quand Lenny Escudero a chanté le Bohémien, et j'ai senti que ma mère si elle avait pu, elle se serait téléportée de Lyon.

 

Hier, mon fils et son copain ont joué aux billes sur la pelouse dans les 15cm² qui leur étaient impartis, entre les jambes de militants amusés. Ma fille brandissait une pancarte "Ségolène présidente" juchée sur les épaules de l'homme.

 

Là aussi j'ai pleuré un peu, parce que je les trouvais beaux.

 

Hier, Jane Birkin était hilare dans les gradins et je me suis dit que les cheveux courts, ça lui va drôlement bien. J'ai pensé à Serge et j'ai pleuré.

 

Hier, Geneviève de Fontenay a remporté l'applaudimètre. Suivie de près par Jean-Pierre Darroussin.

 

Hier, un jeune "des quartiers" brandissait un drapeau français en revendiquant le droit de se réclamer de la France. Il avait le maillot de Zidane et des lunettes de kéké. Il m'a fait pleurer.

 

Hier, j'ai passé trois heures avec un autocollant "votez ségolène" sur le front, à tel point que j'ai oublié ensuite de l'enlever. Après j'ai compris pourquoi les gens se moquaient de moi au Franprix.

 

Hier, un jeune rappeur a lancé: "et si on faisait l'amour, là, comme à Woodstock ?". J'ai regardé mon homme et j'ai eu vraiment envie, d'un coup, de lui sauter dessus, comme à Woodstock.

 

Hier, j'étais à Charlety, et Ségolène Royal a déclaré que la "valeur travail" c'est avant tout "payer le travail à sa vraie valeur". Elle a également rappelé que mai 68 avait permis aux femmes d'obtenir le droit à l'avortement et l'accès à la contraception.

 

Elle a parlé de cet homme rencontré dans un meeting qui lui a confié faire semblant tous les matins de partir au travail pour que son fils n'ait pas honte de lui. Ai-je besoin de préciser que j'ai pleuré ?

 

Voilà, hier je me suis dit qu'on était au moins 60 000 à rêver. C'était un joyeux bordel et l'organisation n'était pas au carré. 

 

Hier sur la scène de Charlety, il y avait Cali, Dyonisos, Grand Corps Malade, Renaud et Benabar. Et aussi Yannick Noah. Je dois d'ailleurs avouer que tout de même, pendant cinq minutes j'ai un tout petit peu détesté Ségolène Royal. Parce que Yannick, il l'a embrassée, elle. Limite j'ai pleuré.

 

Hier à Charlety il n'y avait ni Jean-Marie Bigard, ni Gilbert Montagné, ni Johnny Halliday.

 

Hier ce n'était pas Woodstock, c'était Charlety. Et à Charlety, je me suis dit que quoi qu'il puisse se passer dimanche, tout ça n'est pas fini.

 

Edit: Je voulais vous faire un minute par minute, mais pour l'instant, je n'ai pas assez de recul, je suis juste toute émotionnée et du coup, j'ai du mal à trouver les mots qui font rire. Promis, j'en ai un sous la main et en plus il ne parlera pas de politique.