Mois : février 2011

Billet tardif mais génial

Dora
C'est du propre. Une soirée de la saint Valentin et pof, un billet à la trappe. Je ne sais plus où je lisais ça, mais il existe des blogueuses qui programment leurs posts le week-end pour être tranquilles le reste de la semaine.

Damned.

J'ai essayé.

Echec sur toute la ligne. Encore une fois, cela vient confimer ma profonde tendance à la procrastination. Je ne suis efficace que dans l'urgence. Autant dire que je suis crédible quand il s'agit d'engueuler mes enfants parce que bien évidemment, c'est à 19h45 un dimanche soir qu'on va devoir se taper tout le siècle des lampadaires. Des lumières, pardon.

Bref, vous aurez donc un billet du matin cette fois-ci, un vrai, je veux dire, pas un fake écrit la veille au soir et programmé sur les coups de 5h45 histoire d'entretenir la légende selon laquelle je serais de celles à qui l'avenir appartient.

En ce moment, j'aime assez les listes up, down ou on s'en fout, alors c'est parti. Oui, c'est un truc de feignasse.

– J'ai trouvé chez Monoprix (une légère rechute ce we, je crois qu'on ne s'était pas dit au revoir correctement) des gaufres liégeoises qui ressemblent à s'y méprendre à celles qu'on achète dans la gare du midi à peine les escalators menant au métro descendus. D'habitude, ces ersatzs de supermarché sont dégueus et secs comme du vieux pain. Là, il y en a trois dans la boîte et ramené au kilo le prix doit être équivalent à la fortune envolée de Moubarak, mais réchauffées trois minutes au grille-pain, vous économisez le prix du thalys. Il y a même les morceaux de sucre à l'intérieur. Tuerie. En plus je viens de regarder mais visiblement une partie des bénéfices va à l'association "les petits princes". Ça s'appelle "I love la gaufre" (le love est en forme de coeur).

– La brasserie chez Panis quai de Montebello, qui fut ma cantine du temps où mon ancienne agence de presse créchait rue des Ecoles, est un de ces rares endroits dans Paris où on vous sert des vraies frites pour pas plus cher qu'ailleurs. Si en plus on vous donne la petite table pour deux contre la baie vitrée avec vue imprenable sur Notre Dame, franchement, vous passez un joli moment. Un peu bruyant cela dit. Il n'empêche qu'avec C., amie de fraiche date, on a bien apprécié.

– Je ne pense pas qu'à manger.

– Je regarde des séries aussi. J'ai commencé, sur les conseils d'une d'entre vous, The Big C, avec Laura Linney, actrice que je vénère. Elle a une façon de faire passer toutes ses émotions juste avec ses yeux et son sourire qui me terrasse d'admiration (je suis très modérée aujourd'hui). Bref, la série raconte – et c'est osé – les derniers mois d'une mère de famille atteinte d'un cancer en phase terminale. Sauf que le parti pris est résolument du côté du second degré. Parfois on pourrait penser que Loop of Kurland fait partie des dialoguistes. Je n'ai vu que le premier épisode mais c'est prometteur.

– Je tenais à préciser que lors de notre séjour à Istanbul, le Churros est moi n'avons pris aucun avion présidentiel et payé nos keftas jusqu'au dernier centime.

– Je voudrais bien qu'on me dise ce qu'il faut faire quand on est ministre de ce gouvernement pour avoir à démissionner. A part tuer Laetitia, je ne sais pas. Et encore, on trouverait le moyen de nous expliquer que c'est complètement sorti du contexte.

– C'est assez plaisant de voir tomber les têtes des dictateurs les unes après les autres et de sentir l'odeur de la peur sur les photos de ceux qui restent en place. C'est assez déplaisant en revanche ce sentiment d'impunité de certains de nos propres dirigeants qui n'ont sur certains plans pas grand chose à envier à ces pourritures déchues. La condescendance avec laquelle ils regardent leurs compères à terre me donne envie de fabriquer ma pancarte à moi aussi avec un gros "DEGAGE" écrit en rouge.

Le comble du ridicule et de la bêtise a été atteint par le Elle de cette semaine (j'ai hésité avec celui consacré à la médecine esthétique mais il y a un très bon article sur le sujet par ici, dont acte) qui tente de nous fourguer une idée à la limite de la perversité: le régime un jour sur deux. Au cas où tu n'aurais pas de compulsions alimentaires, vas-y lance toi, le concept devrait d'aider à tomber la tête la première dans la boulimie.

Bon, à vrai dire, à bien y regarder, c'est une fumisterie totale, un jour sur deux tu t'affames et le lendemain du crèves de faim. A savoir que les jours "on" (ou "off", ça dépend de quel côté tu te places), tu manges un émincé de loup avec sa sauce d'eau de mer et deux cuillères à café de consommé d'algues du Japon. Le lendemain, tu te pètes la ventrille avec 30 g de filet de dinde agrémentés d'un dé à coudre de purée de topinambours ET the FAMOUS carré de chocolat noir et maigre.

Rien de nouveau sous le soleil en somme.

Ah, si, sous le soleil, bien installés dans leurs transats et planqués dans leurs hôtels cinq étoiles, se marrent les nutritionnistes qui n'ont pas trop de souci à se faire pour leurs vieux jours.

Edit: la photo montre que dans une autre vie j'ai du être une very very very bad girl. Non parce que supporter cette peste de Dora à la télé, je veux bien. Claquer 10 euros pour une Dora grandeur nature (elle a des problèmes avec la nourriture elle aussi) (elle est américaine), ça m'agace, mais passe encore.

MAIS DORMIR SOUS LE REGARD BOVIN DE DORA SOUS PRETEXTE QU'APRES S'ETRE ROULÉE PAR TERRE POUR L'AVOIR, ROSE LA TROUVE "NULLE" ET NOUS L'IMPOSE DANS NOTRE CHAMBRE, COMMENT VOUS DIRE ?

Sans blague elle me fait peur, merde !

Edit: j'oubliais, j'ai créé une page Facebook spéciale "Pensées de ronde". Je ne suis pas sûre que ça serve à grand chose mais peut-être que si, on sait jamais. Si vous voulez en être les "likers" officiels, c'est par ici

Valentine’s day my ass. (avec un peu d’Amber and the dude inside)

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On est donc le 14 février. Le jour des coeurs partout, de l'amour, amour, qu'on aime tant.

Problème: depuis quinze ans qu'on se fréquente le churros et moi, le 14 février est en général un jour de sacrées engueulades.

A savoir qu'El churros est un rebelle. Il est contre la saint-valentin. Ce qui en soi ne me pose pas un problème majeur, j'avoue ne pas être non plus une afficionada de la cause. Tout ce qui est commercial, réjouissances imposées et patin coufin…

Mais, je vous le demande, est-ce bien nécessaire, sous prétexte d'affirmer haut et fort son originalité et sa différence, d'être particulièrement infect tous les 14 février ?

Non. Nécessaire, ce n'est pas.

Bref, je ne surkiffe pas la saint-valentin parce qu'au fil des années, je redoute tellement le clash que je dois admettre avoir été parfois à l'origine de quelques uns d'entre eux. "J'ai vieilli, c'est ça ? Dis-le. Dis-le que je suis trop grosse. Je le savais. Va mourir".

Je crois, si je veux être honnête, que si je prends aussi mal cette application du Churros à ne PAS me fêter mon valentine's day, c'est parce qu'avant de le rencontrer, j'en ai grave chié sur le parcours sinueux de l'amour.

Attends, attends, attends. Je t'entends, toi, là bas, me dire que tout le monde a eu sa petite traversée du désert et qu'on ne va pas non plus s'apitoyer.

Je tiens à éclaircir ce point, quand même. Ce n'est pas une banale traversée que j'ai fait. Non. c'est le désert qui est venu à moi. J'étais le désert. Je veux dire, à un moment j'ai eu peur que ça se REFERME.

Pendant tous ces longs hivers de famine sentimentale, j'ai dégueulé sur ces connards de couples débiles qui se léchaient la pomme dans les restos tous les 14 février. Alors que y'avait fort à parier que bobonne, là, avec son air réjoui devant son baba a rhum frelaté, était cocue comme cochon. Et que ces deux là, qui semblaient si joyeux, n'avaient pas baisés depuis trois ans. Tu parles d'une fête de l'amour, tiens.

Comme je les haïssais, ces couples, qui me rappelaient que j'étais seule. (note pour plus tard: je tiens peut-être une bonne chanson).

Bien évidemment, je ne pensais pas un traitre de mot de tout ça. Je ne faisais, à l'intérieur de mon coeur déshydraté (métaphore filée), que rêver au jour béni où moi aussi, la main dans la main et les yeux dans les yeux, je boirais le coktail maison au litchee et manquerais m'étrangler avec ma bague Maty cachée dans le fond de ma coupe par l'élu de mon coeur.

C'est comme le reste, en somme, on est contre jusqu'à ce qu'on ait la possibilité d'y goûter. Je veux dire, les femmes enceintes, ça gonfle sévère jusqu'à ce que le test soit positif. Les récits d'accouchement, on jure que jamais on n'y participera, sauf qu'après avoir vécu l'enfer, on en crèverait de pouvoir le raconter avec détails savoureux du sol au plafond. Comme les squares, avant d'avoir son nain, on retient sa respiration quand on passe devant, alors qu'après…

… Non, les squares ça marche pas, en fait.

Bah, vous m'aurez comprise, derrière ce sujet apparemment futile, mon message du jour c'était que les convictions résistent rarement à l'épreuve de la réalité.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, j'ai décidé de prendre les choses en main. Il ne veut pas de la saint valentin ? Ok, chacun sa merde. Ça ne m'empêchera pas de prendre une baby-sitter et de lui filer rencard au Floors (au churros, pas à la baby-sitter), où parait-il les burgers sont à mourir de plaisir. Même qu'on en profitera pour admirer les photos de Zoé Kovacs. Zoé qui ? Si, en vrai vous la connaissez un peu. C'est elle qui shoote Amber and the Dude et dont les flyers et affiches ont souvent attiré votre attention. Cette filles, je ne la connais pas très bien mais quelque chose me dit qu'on va en entendre parler. Elle a un univers, comme elle dirait, Lio. Ce soir, elle expose au Floors et dans la foulée, Amber et Dude vont chanter. Moi je dis, c'est encore la meilleure façon de la fêter, cette journée. Entourée de gentilles, jolies et joyeuses personnes et en musique. Si en plus y'a moyen de lécher la pomme du churros et qu'il ait le goût de cheesecake, c'est royal au bar.

Bonne journée aux amoureux, aux déçus de l'amour et aux laissés pour compte de ce batard de cupidon. A ces derniers, je souhaite que la roue tourne et que demain, après-demain ou l'année prochaine, ils aient une pomme à lécher. 

Billet à caractère informatif

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Un petit post en passant. Premièrement pour vous dire que cinq gagnantes de la dégustation de champagne Corbon le 30 avril ne se sont toujours pas manifestées auprès de moi ou d'Agnès.

Il s'agit de:

Léa, Nep, Anne, Alix et Blandine.

Si ces demoiselles pouvaient m'envoyer un mail pour confirmer (ou infirmer) leur présence, ce serait bien sympatoche.

Par ailleurs, ce n'est pas sans une lichette de fierté (= mes chevilles n'entrent plus dans mes UGG) que je vous donne le lien vers ma page "auteur" sur le site de Psychologies.com. En cliquant sur "les contributions de Caroline Desages" (oui… c'est moi ?), vous avez accès au papier sur le maquillage paru en début de mois (y'en a qui me l'avaient demandé) (ma mère).

Voilà, hier il faisait bon et beau, hier on y a presque cru. Comme j'avais un rendez-vous dans le marais, j'en ai profité pour jouer les Garance Doré. Problème: n'ayant pas osé accoster les jolies gens croisés, j'ai shooté les immeubles. Ensuite, j'ai pris un jus de pommes pas bio au Sévigné, terrasse à recommander, à l'angle d'un des plus jolis squares parisiens. Et à quelques mètres de la nouvelle patisserie MEERT, où se vendent parait-il les meilleures gauffres lilloises du monde. (je n'aime pas trop perso le mélange cassonade – beurre qu'ils mettent à l'intérieur mais quelques food-fashionistas se sont fait pipi dessus de joie quand elles l'ont appris, alors…)

Bonnes vacances à la zone C…

Personnellement si ma zone T pouvait un peu aller voir du côté de Courchevel si mon sebum y est, ça m'arrangerait.

Je sais, n'importe quoi.

I’m free (ou presque)

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Alors voilà, j'arrive au terme d'une semaine hors les murs. Je ne vais pas faire un bilan, ce serait prématuré et je crains d'être à peine moins instable que dans les jours suivant ma démission. A savoir que je trouve cette nouvelle vie merveilleuse puis l'instant d'après je suis rattrapée par cette peur panique d'avoir commis une énorme bourde. Pas de bilan, mais quelques réflexions glanées ça et là, sur ça et d'autres choses…

– Quand on a été soumis à des horaires de bureau pendant quinze ans, c'est extrêmement compliqué de ne pas se culpabiliser à la moindre pause, sous prétexte que d'ordinaire, non, jamais on se serait permis une sieste sur les coups de 15h.

– Etre free-lance, c'est à la fois être free et en même temps jamais vraiment. La sieste à 15h est possible, le bouclage d'un papier sur les coups de 23h, aussi.

– Multiplier les employeurs comme j'ai choisi de le faire pour l'instant, c'est s'exposer à la multiplication des exigences, des délais, des consignes. Il faut être très organisé.

– Je ne suis pas organisée.

– Etre free-lance c'est donner l'illusion à ses employeurs qu'on est organisée.

– Quand on se retrouve d'un coup d'un seul avec toute cette liberté, on se dit qu'on va en profiter pour faire des choses folles, comme aller courir le matin.

– Ou marcher un peu tous les jours.

– Au moins aller chercher le pain.

– Ok, pour acheter ses clopes.

– Je n'ai pas fumé plus que d'ordinaire. Ni mangé. Mais je sens que y'a moyen. Du potentiel.

– Les enfants, qu'ils aient dix ans ou moins n'ont pas le cerveau conçu pour comprendre le concept du "maman est là mais elle travaille".

– Etre free-lance quand on n'a pas de bureau fermé c'est être condamnée à passer des coups de fil professionnels avec un irritant "chuis la carte, chuis la carte, chuis la caaaaaaaaaarte" en musique de fond (que le créateur de l'insupportable Dora crève dans d'atroces souffrances dévoré par chipper le renard).

– Dès septembre je rejoins donc un collectif quelconque de pigistes.

– Si j'ai de quoi payer.

– Quand tu es free-lance, tu n'as qu'une obsession, finir les commandes à temps. Une fois que c'est fait, tu n'as qu'une angoisse: qu'on ne te fasse plus de commandes. Mais entre temps, c'est le pied.

– Marcher dans la rue sur les coups de 11h du matin sans endroit précis où aller, c'est divin.

– Quand tu es free-lance, l'annonce d'une grève de l'école ne provoque pas le même séisme qu'avant. Tu peux aussi prendre un rendez-vous en urgence chez l'ophtalmo pour le machin qui s'est fait exploser ses lunettes dans la cour de l'école. Et aller chez l'opticien dans la foulée. Et inscrire la petite à l'école (trauma) (on y reviendra). Ok, à part toi (et encore) personne en réalité ne saisit que free-lance ce n'est pas qu'une marque de pompes hors de prix.

Voilà, je passe pudiquement sur les 28 épisodes de The good wife boulottés ça et là (d'où quelques instants de panique à des heures indécentes pour finir ce qui aurait pu l'être si Hadopi faisait son boulot et me coffrait définitivement) (en attendant si will et alicia pouvaient niquer une bonne fois pour toutes ça m'arrangerait) (c'est la seule chose qui m'intéresse, les histoires judiciaires ç'est bon) (je SAIS qu'ils finiront pas concrétiser mais ça ne change rien, je suis chaude comme la braise en attendant que ça arrive).

Je passe également sur l'état absolument cataclysmique de l'appartement (le churros avait raison de se marrer, non seulement je ne passe pas le chiffon mais je m'étale et rajoute donc du bordel au bordel).

Je vous laisse, promis je vais prendre un peu de recul avec tout ça, ce blog reprendra assez rapidement une activité normale pendant laquelle j'éviterai de vous exposer mes contingences matérielles et existencielles. Merci encore pour les encouragements, les conseils, les expériences partagées ici. Je sais que le mot est galvaudé par le web 3.0 mais je me sens bien dans notre communauté. J'espère que vous aussi.

Edit: la photo, c'est pris de mon Iphone (mon cadeau à moi que je me suis fait après ma démission), mercredi, après un rendez-vous dans les beaux quartiers. J'ai remonté le jardin des tuileries jusqu'au palais royal, avec Christophe dans les oreilles (j'ai déjà dit à quel point je vénère Christophe ?). Il y avait cette lumière dorée au dessus de la grand-roue et cette presque douceur qui semblait murmurer que le printemps n'allait plus trop tarder. Pour la dix-millionnième fois depuis que j'y vis, je me suis dit que malgré tout ce qui fait que Paris ça craint (à cause de l'argent surtout), c'est une mother fucker de belle ville.

Bon week-end…

Un sourire sur un quai

Friends
Hier j'étais dans le métro. Dans mes écouteurs, une chanson de Daphné, « je suis un alligator et je marche… ». A Pont-Marie, une silhouette familière attire mon attention sur le quai d'en face. Grande et fine, blonde, cheveux bouclés, jean, cuir et bottes de motarde. Je la connais. Le temps de rassembler mes esprits, les portes de ma voiture se ferment. Nos regards se croisent. Ça me revient. C'est A. Elle me reconnaît aussi. On se sourit, exagérément, pour pallier l'absence de son. Je lis sur ses lèvres qu'elle me demande si ça va, j'acquiesce, « et toi ? ». J'envoie un baiser, elle me sourit encore, fort et je lui rends, fort aussi, tellement fort que j'en ai les larmes aux yeux. Le métro repart, nos mains s'agitent et c'est fini.

Je ne la reverrai sans doute jamais.

Dans le tunnel direction Chatelet, cette brève rencontre fait remonter les souvenirs. 2007, C., chère, très chère amie, mais trop de rancoeurs, trop de non-dits, trop de distance, son escapade pendant quatre ans à NY aura eu raison de notre complicité. Jusqu'au clash, un matin de janvier. La rupture, par mail, comme si cette amitié ne méritait pas mieux qu'un adieu sur msn. Les échanges de courriers acides et violents, parce que lorsqu'on s'est tant aimées, on ne peut que se haïr. Suivent les semaines à souffrir parce que je chérissais C. Qu'est-ce qui m'a pris, ces mots je ne les aurais jamais dits, connerie d'internet, prends ton téléphone connasse, bah et puis merde, pourquoi moi, j'ai mes raisons, elle aussi pourrait appeler.

Les mois à ruminer, donc, à ne pas y croire, à cette fin si peu glorieuse après tant de soirées à s'étrangler de rire, après l'avoir faite marraine de mes deux grands dans les trois secondes qui avaient suivi le jet de pipi sur le bâton bleu.

Et le dommage collatéral, A., autre meilleure amie de C. Approche interdite. Dans les divorces, qu'ils soient amicaux ou amoureux, chacun rassemble son armée, il y a des choses qui ne se font pas, on ne pactise pas avec l'autre camp, ce dernier ne nous eut-il rien fait, les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Un code de conduite implicite, compris de tous, à sa place j'aurais fait pareil. Zéro rancoeur mais des regrets, on ne se connaissait pas tant que ça, mais il y avait de l'estime. On s'appréciait. Le mot est terne mais c'est celui qui me semble le plus adapté.

Quatre ans, donc, sans nouvelles et sans en attendre et puis ces dix secondes de sourire silencieux. Un sourire pour rien, sans espoir, le mal est fait, rien à sauver. Et en même temps, un sourire pour tout, qui disait que dans une autre vie… on s'appréciait.

En passant, Amber anthe Dude à l’OPA et autres choses

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En passant, parce que c'est mercredi et que le mercredi c'est un peu chargé comme une journée de ministre (pourquoi mais POURQUOI s'emmerde-t-on à convaincre nos enfants de faire des activités, activités qu'ils détestent et que NOUS détestons encore plus, qui nous pompent le dard et nous ruinent, alors qu'il n'y a AUCUNE raison qu'une inapte en tout ce qui est periscolaire ait donné naissance à de futurs artistes et/ou sportifs de haut niveau ? Hein ?).

Bref, en passant, juste pour vous dire qu'Amber and the Dude sont à l'OPA demain soir c'est vers Bastille et ça va déchirer.

Vous dire aussi que…

Vous dire aussi que vos commentaires d'hier m'ont beaucoup touchée, zêtes des gens chouette, ça va sans dire mais mieux en le disant.

Egalement, merci pour vos conseils de free lance avertis. Je tiens à rassurer celles qui redoutent de m'imaginer en pyjama jusqu'à pas d'heure, pour l'instant en tous cas je suis toujours la première lavée et habillée, je n'imagine pas les choses autrement, j'aurais l'impression d'être en congé maladie à vrai dire. Et pas de panique, je ne suis pas trop du genre à ne pas résister à l'appel de la table à repasser ou du chiffon à poussière. Le churros, quand il a lu que certaines me prévenaient que ça pouvait être tentant de faire mille et une petites choses dans la maison au lieu de bosser a failli décéder de rire.

Que les choses soient claires, il ne se moquait pas de vous. Si vous voyez ce que je veux dire.

Bonne journée…


 

Miroir mon beau miroir, suis-je toujours ta ronde ?

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Ça revient souvent, dans les commentaires ou même dans des mails que je reçois. "Pourquoi tu appelles encore ce blog "pensées de ronde" ?"

Je me dis qu'il faut bien que je finisse par y répondre, pas pour clore un débat – ce n'est pas non plus comme s'il était question du départ d'Hosni Moubarak ou de savoir si oui ou non Nicole Kidman a vraiment donné un de ses ovules liftés à sa mère porteuse – mais parce que manifestement, c'est une interrogation récurrente. J'avoue d'ailleurs que ces derniers temps, lorsque je donne le nom de ce blog à des personnes qui ne le connaissent pas (si, incroyable, ça existe), j'essuie souvent des remarques un peu étonnées.

Pourquoi pensées de ronde, donc au départ ? Parce que le jour où je l'ai créé, il était question de ça. Mon premier billet s'appelait "la cabine d'essayage", le deuxième, il me semble, "les nutritionnistes"*. Je pesais plus lourd qu'aujourd'hui et sortais d'un nombre incalculables de régimes en tous genre. J'ai d'abord songé à "la ronde", ou "le blog de la ronde". Et puis j'aimais bien l'idée des pensées (mon côté pascalien). Pensées de ronde, ça me faisait aussi penser à "faire sa ronde", comme un garde fait son tour de surveillance en rêvassant.

Plus tard, j'ai rajouté "Le blog de Caroline", parce que j'étais passée d'un mode narratif à la troisième personne, au "je". Et la ronde, qui était bien sûr un peu moi mais aussi beaucoup un personnage un peu fictif, s'était effacée derrière ma pomme.

Aujourd'hui, plusieurs s'accordent à dire que je n'ai plus rien de rond. Je ne vais pas vous faire le couplet du "je le suis toujours dans ma tête", même s'il y a une part de vérité. En réalité, je SAIS que j'ai maigri, mes habits sont là pour me le prouver, ma balance aussi même si la pauvre est atteinte de delirium tremens et sous-pèse de six kilos (j'ai beau me voiler la face, Rose ne PEUT pas plafonner à 8 kilos).

Je le SAIS et je m'habitue presque à croiser mon reflet sans me demander si c'est bien moi. En revanche, malgré d'ailleurs des propos rassurants du docteur Z lors d'un récent rendez-vous, je ne me sens pas du tout à l'abri d'un retour des kilos, dans un mois, dans un an ou dans dix. Je suis une ancienne ronde comme je l'espère prochainement une ancienne fumeuse. Changer le nom de ce blog, outre le fait que ce serait un gros bordel en terme de référencement et toutes ces choses que je ne maitrise pas, ce serait comme conjurer le sort. Ce serait aussi renier celle que j'étais il y a un peu plus d'un an et celle que je serai peut-être à nouveau un jour.

Ce serait peut-être plus "vendeur", je sais bien que "pensées de ronde", ça n'attire pas forcément les annonceurs. Quoique. Big Beauty notamment a prouvé qu'on pouvait être plus size et bankable.

La seule raison qui pourrait me décider, c'est celle d'avoir l'air de me la jouer ronde alors que je ne le suis pas, je sais combien ce genre d'affectation peut me gonfler. Mais premièrement, bien qu'amincie, je suis loin, très loin d'être filiforme. Deuxièmement, j'ai ma conscience pour moi. Il y a 18 mois, je pesais plus de 80 kilos pour 1,63 m. Ce n'est pas de l'obésité morbide, mais mon IMC s'éclatait pas mal quand même. Aujourd'hui, je ne donnerai pas mon poids, pas parce que j'en ai honte mais justement parce que j'en suis un peu trop contente. Et que j'ai retenu la leçon du docteur Z. Trop s'exposer c'est se mettre dans une position de vulnérabilité.

Bref, j'étais ronde, je le serai peut-être à nouveau un jour et ce blog ne changera pas de nom. Peut-être qu'au prochain lifting, je mettrai plus en avant "Le blog de Caroline" que les pensées d'une ronde dans le graphisme. Mais le rade gardera son adresse. Sinon, comment qu'ils feraient, les habitués, pour le retrouver ?

* ah non, en fait le deuxième billet, c'était ce dialogue entre lui et moi.

Up and down chinois

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Vendredi c'était donc ma première journée de chômeuse free lance. Au risque de décevoir tous ceux qui m'auraient imaginée au lit jusqu'à 12h / au cinoche à 15h / chez la masseuse à 17h, j'ai trivialement et banalement… travaillé. Sur mon canapé, certes, mais tout de même.

Probablement parce que j'ai tellement peur de ma force d'inertie que je sais immense. Mais aussi tout simplement parce que j'ai donc pris des engagements avant de démissionner et que j'ai trouvé le moyen de me coller des deadlines quasi impossibles à respecter pour trois missions assez différentes les unes des autres.

J'imagine que je vais apprendre en marchant et que cette angoisse de n'avoir rien à faire va peu à peu s'estomper. J'imagine aussi que je vais petit à petit cesser de dire oui à tout ce qu'on me propose et faire le tri entre les projets lucratifs mais pas intéressants, passionnants mais pas lucratifs et ceux combinant les deux (si si, ça existe).

Bref, vendredi, donc, j'ai essentiellement bossé, appréciant toutefois de n'avoir pas à prendre le métro. Voilà pour ma vie mon oeuvre. Un up and down, maintenant ?

– Up : La Gouttière, le bar – resto dans lequel j'ai fêté dignement ma liberté avec les copains du boulot. Le pot "off", en somme. Je passerai sur l'état assez lamentable dans lequel j'en suis sortie, même si je crains qu'au moins l'une d'entre vous ait pu juger sur pièce. En effet, une gentille blondinette m'a demandé, alors que je commandais – oh surprise – mon énième mojito, si j'étais bien moi. A ce moment là à vrai dire… non. J'avoue, ça m'a plu, c'était comme un signe, un passage de témoin, une transition douce dans la vie d'après. Donc bien le bonjour à vous, jeune fille. Mais je m'égare. L'objet du "up" c'était surtout ce bar, drôlement chouette, dont j'hésite presque à livrer l'adresse sur l'internet mondial, vu qu'il est déjà très fréquenté. Mais attendu que je ne sors pas si souvent et à fortiori rarement dans ce quartier à l'opposé du mien, je vous fais une fleur. C'est donc avenue Parmentier, pas loin du métro du même nom. Leurs mojitos déchirent, et surtout, surtout, sur les coups de 23h, ils enlèvent les tables et vous pouvez danser. Et ça pour moi, c'est juste le must du bar. J'ai toujours détesté le concept de la boîte, du videur et du visagiste à l'entrée (ok, c'est parce que j'ai souvent été refoulée). Surtout, payer pour danser, merde quand même. Du coup, l'idée du bar dansant, c'est ce qui se rapproche pour moi de l'idéal du lieu où sortir.

Up: La série "The Good wife", avec Juliana Margiulez, alias Carol Hattaway, oui, absolument, LA carol de Georges. Qu'est-ce que je l'aimais, moi, du temps d'Urgences. Là, elle joue une femme dont le mari procureur se fait pécho pour avoir quelque peu abusé des bonnes choses. A savoir les putes. Du coup, elle reprend son job d'avocate et elle sauve tout un tas de gens. Un peu gavé de bons sentiments et pas super crédible, mais je marche à fond. En plus, le mari de Carol, enfin Alicia, bref, de Juliana, c'est Big, oui, le Big de Carrie. Il s'appelle Peter en l'occurence. Mais c'est Big, pas de doute. On ne me la fait pas.

Down: Ma légère addiction à tout ce qui est séries américaines. Limite ça pourrait être interprêté comme une fuite, genre un déni de réalité. Sauf que je suis bien trop équilibrée pour ça.

Pauvre Carol, quand même, obligée d'élever seule ses jumelles pendant que ce salaud de Georges se tape cette trainée d'Elizabetta.

Up: Le rouge, qui parait-il revient en force, complètement 2011. Pile poil au moment où j'ai hérité d'une robe de bombasse. Rouge.

Down: La couv du Elle de cette semaine avec parait-il Demi Moore. Ce n'est pas tant qu'elle soit lissée comme la porte de son frigo qui me gêne. C'est que mon premier réflexe a été de penser que c'était un numéro spécial sur les taxidermistes. Non parce qu'elle a l'air d'être empaillée, la Demi. Ou embaumée, quoi. Le plus drôle étant la légende "Demi Moore: je vis mes plus belles années". Ah. Elle a du en chier, avant.

Up: Le défilé du Nouvel an chinois. Comme c'est insupportable d'y aller avec des petits quand il bat son plein, on s'y est rendus en fin de matinée, pendant qu'ils se préparaient. Pas tellement de mots pour décrire ce joyeux bordel très pétaradant, alors je vous laisse avec quelques photos. Les filles et les garçons posaient avec une bonhomie telle que j'en ai déduit que pour une fois, je pouvais les exposer ici. Même que parait que comme ils étaient en représentation, normalement il n'y a pas de problèmes de droit à l'image. Si je me trompe, tell me…

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Jusqu’ici tout va bien

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Aujourd'hui, donc, une page s'est tournée. Difficile d'en parler, je ne sais plus qui a dit ici que les grands moments n'étaient pas toujours les plus faciles à vivre. Je confirme, j'étais dans un état second, que je comparerais assez facilement à celui dans lequel je m'étais sentie le jour de mon mariage. Frustration de ne pas arriver à parler à tout le monde, impression de ne pas savoir dire à ceux que j'ai tant appréciés à quel point ils me manqueront, tremblements de voix et j'en passe.

Mon boss, celui qui, il y a huit ans de cela, me donna ma chance, m'a fait un discours aux petits oignons. "Zone d'effort, zone de confort". C'était le titre. "Tiens tiens, m'a signalé mon neurone encore disponible, il est donc enfin tombé sur ton blog…"

Une prise de conscience qui a immédiatement déclenché un passage en revue mental des derniers posts. A-t-il lu certains échanges sous la ceinture avec le churros ? Est-il allé jusqu'à celui où j'évoque avec élégance et subtilité l'odeur de mes pieds ?

Rare moment de solitude.

"Je serai bref", a-t-il embrayé. Pour égrener dans la foulée quelques phrases de mon cru à pas piquer des hannetons – gêne – et m'envoyant quelques fleurs me faisant fait rougir en plus de mouiller les yeux.

Puis re-moment de solitude lorsqu'il s'est interrogé devant une assemblée un poil gênée, si la Caroline qu'il connaissait était la même ayant signé récemment un jeu de cartes coquines pour la saint valentin, 24 gages et bons à tirer pour une soirée réussie à deux.

Hum.

Une homonyme, sans doute ?

Quand le discours, alerte et parfaitement interprêté – on est pas un ancien de la radio pour rien – s'est achevé, mon neurone, le con, s'est rappelé à moi, me suggérant avec fermeté qu'il était de bon ton que la personne sur le départ prononce quelques mots à son tour.

"Merci, et heu… merci. Et puis… merci. A tous."

Brillante. J'ai été BRILLANTE.

Je ne doute pas qu'à ce moment là, tous mes collègues si heureux pour moi, confiants dans ma carrière d'écrivain à venir ont légèrement revu leurs ambitions pour moi à la baisse. Je veux dire, écrire un livre avec deux mots de vocabulaire, ça risque d'être ardu. Leur mine contrite était éloquente.

Voilà, j'ai été ultra gâtée, une robe rouge de chez Comptoir des cotonniers, dont je jurerais que ma complice marie-caroline l'a choisie. Que dis-je. C'est une robe "Marie-Caroline", ni plus ni moins. L'intégrale des bouquins d'Harry Potter, là je sens l'influence de ma chère et déjà regrettée Sarah. Outre le fait que cette dernière est tombée dans la saga depuis trois mois, allant jusqu'à refuser de venir déjeuner, je me demande si quelque part, il n'y aurait pas un message caché, du genre "et si tu devenais la JK Rowling française ?" (modestie).

Enfin ça c'était avant mon speech mono-nominal.

Et aussi du champagne, du MUMM Rosé et du Ruinart (désolée Agnès, ils ne connaissent pas le Corbon) et d'adorables mini calissons achetés chez "La mère de famille", pays de cocagne s'il en est.

Voilà, depuis je repasse ce petit film dans ma tête, me détestant de n'avoir pas su vaincre l'angoisse. En plus j'avais toutes ces phrases, sur les remords, les regrets, les rêves à vivre plutôt que la vie à rêver. J'aurais fait un tabac, c'est certain.

Remarque, "merci", au moins c'est poli.

Et puis j'ai bien sûr là tout de suite maintenant un sentiment un peu terrifiant. Et si je m'étais trompée ? Et si je n'y arrivais pas ? Et si mon équilibre c'était celui-là ? Et si ce 3 février avait été mon chant du cygne ?

Demain sera un autre jour, le premier du reste de ma vie. Demain, m'a écrit une amie, une petite Zélie, que je ne connais pas, aura un an et elle même fêtera son 38e anniversaire (happy birthday Cécile). Demain, des Egyptiens mourront peut-être dans la rue au nom de la liberté. Demain, à 10h45, il faudra ondoyer pour le chéri de Mammouth, qui laisse de si beaux commentaires, souvent. Demain, mon amie Mimi dira au revoir à ses enfants et son chéri avant d'aller livrer un combat bien plus difficile que le mien. Demain, vous, moi et d'autres, nous mettrons un pied devant l'autre, parce que c'est depuis toujours la meilleure façon de marcher. Et on recommencera. Gauche. Droite. Gauche. Droite.

"Dans la troupe, y'a pas d'jambe de bois. y'a des nouilles, mais ça n'se voit pas…"

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J’Hesme Clotilde, Angèle et Tony

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Hier soir, le churros m'a dit : "tes parents sont là, c'est l'occase de se faire un cinoche sans que ça nous coûte 300 euros la soirée. En plus on sortirait en semaine, on dirait qu'on aurait vingt ans, ce serait bien, non ?". Je me suis fait un peu prier, j'ai tellement de choses dans la tête que je n'ai même pas la place pour y faire entrer une histoire, lui ai-je répondu.

Et puis j'ai senti qu'il était déçu, que mon nombril autour duquel je fais pas mal de tours en vélo depuis quelques jours allait finir par lui sortir par les yeux. Aussi, c'était tentant, c'est notre truc à nous, le ciné au MK2 bibliothèque et le club sandwich au Frog dans la foulée. Pinte de blonde pour lui, corona pour moi.

J'ai donc enfilé mes pattes d'ours et on s'est retrouvés devant le ciné pour aller voir Angèle et Tony.

Seigneur comme il a eu raison de me forcer.

Je vous en supplie, courez-y. C'est une comédie romantique qui n'a rien à envier aux américaines. Même si le héros pèse 100 kilos, qu'il est chauve et vit de la pêche dans une mer hostile. Même si l'héroine est une ex-taularde un peu – beaucoup – inadaptée, qui traîne ses guêtres en regardant ses pieds parce que fixer les gens dans les yeux c'est trop lui demander. De là à leur parler, hein.

Tout ça sur fond de misère sociale, de conflits entre les pêcheurs et les importateurs de poissons qui tuent le métier.

Pas glamour ?

Non, pas glamour. Et pourtant…

Pourtant le regard de Clotilde Hesme est l'un des plus poignants du cinéma français. Pourtant, le Tony, tout brut de décoffrage qu'il est, se révèle aussi torride qu'un Georges Clooney. Peu à peu, alors qu'il s'agit du couple le plus improbable qui soit, une tension sensuelle s'installe entre eux, et quand ils finissent par s'attraper, foi d'amatrice invétérée de bluettes, ça vous fait quelque chose là, oui, ici, non, un peu plus bas. Oui, là.

On pleure, aussi, parce qu'il est question d'une mère qui a cassé le lien avec son petit et qui s'emploie maladroitement à le réparer. On pleure parce que ces gens rudes comme le climat de la basse-normandie sont aussi merveilleusement humains. On pleure et on rit, on respire les embruns et on a envie de filer direct dans un train pour Caen et ses environs, pour regarder les vagues s'écraser sur les falaises et aller vérifier si les crabes font mal quand ils vous pincent les doigts.

J'avais adoré Clotilde Hesme dans les Chansons d'amour, je l'avais également admirée lors de ce concert d'Alex Beaupin et ses friends. Hier, je me suis dit qu'elle était pour un bon moment une de mes actrices préférées. Et Grégory Gadebois a intérêt à se faire moins rare sur les plateaux de cinéma. De toutes façons, j'irai le voir sur les planches, sinon, je crois qu'il est de la Comédie française.

Edit: Last day aujourd'hui au travail, pot de départ ce soir, d'autres larmes en perspective, de joie et de tristesse, parce que la vie n'est finalement que ça, un savant mélange des deux. Bonne journée.