
Je fais rarement du « follow-up » comme disent mes confrères anglo-saxons, mais sur ce sujet ô combien brûlant et complexe, je me dis que ça ne serait pas complètement inutile. Les échanges d’hier et les lectures que les unes et les autres m’ont conseillées m’ont amenées à réfléchir et sinon à changer d’avis, à infléchir mes convictions déjà branlantes. Voici donc où j’en suis ce matin après une bonne nuit de réflexion. J’en profite pour remercier toutes les personnes ayant eu l’intelligence et la sagesse hier de donner leur point de vue sans agressivité ou aveuglement idéologique. Je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu quelques dérapages – j’ai supprimé deux ou trois salves désagréables – mais dans l’ensemble il me semble qu’il y a eu une circulation d’idées et c’est ce que j’essaie de favoriser ici. A celles qui ont reproché la superficialité de ma réflexion, je répondrai que je n’ai jamais prétendu avoir assez de connaissances sur le sujet pour écrire une thèse et qu’en outre, je ne suis pas certaine qu’une thèse eut été lue. Je trouve toujours terriblement méprisant – paradoxal venant de personnes dans ce cas précis se réclamant d’un féminisme irréprochable ou d’une « vraie » proximité avec les prostituées – cette façon que peuvent avoir certains militants de refuser le droit d’exprimer un avis ou une pensée si l’on a pas dix années de recherche universitaire dans sa besace pour étayer ses arguments. Dommage également que ce sujet ait tant cristallisé de ressentiment entre les pour et les contre qu’il n’y ait finalement plus de place pour les hésitations, atermoiements et autres contradictions.
Ce petit préambule terminé, voici ce que j’en pense donc aujourd’hui, de cette loi sur la pénalisation des clients de prostituées. En lire plus »