Parmi les profs de gym de la ronde, il y eut un militaire parachutiste viré de l'armée, un footballeur raté, un marathonien frustré et une quantité de femmes qui auraient manifestement voulu être des hommes, à en juger la longueur des poils de leurs mollets. Dès le premier cours de l'année, tous ces êtres aigris identifiaient la ronde comme bête noire potentielle.
Elle leur servit durant toute sa scolarité de faire-valoir, d'exutoire et de défouloir. En braquant les projecteurs sur sa nullité, le prof de gym déclenchait facilement l'hilarité, se gagnant ainsi les faveurs des caïds de la classe. En gros, la ronde était le dommage collatéral d'une technique pédagogique bien rodée: détourner la haine naturelle qu'ont les élèves pour leurs professeurs vers un être encore moins aimable, en l'occurence, la grosse.
Et c'est peu dire que se moquer de la ronde lors des cours de gym était chose aisée…
C’est étrange parce-que j’ai toujours eu des profs de sport super ! Et ce, de la 6è à la terminale incluse !
Ils louaient tous ma volonté, ma motivation (ça sous-entendait que j’étais grosse, on est bien d’accord, mais ça faisait plaisir !)
Avec, pour résultat, un 15 au bac, s’il-vous plait !
Moi pareil,je n’ai jamais entendu un prof de sport se moquer d’une enfant ou d’un enfant en surpoids. Et pourtant, le sport m’en a provoqué des angoisses !