Le supplice des chaussures de ski

Sur des skis, la ronde a toujours eu l'impression d'être légère. Depuis toujours, skier lui est naturel et ce sport est le seul, oui vraiment le seul, dans lequel elle n'est pas à proprement parler ridicule. A bien y réfléchir, si la ronde est à l'aise sur les planches, c'est probablement parce qu'en glissant, elle en oublie son poids. Celui-ci devient même un atout, lui permettant d'aller plus vite et de coller à la piste.

 

Bref, sans prétendre au titre de championne, la ronde dévale les bleues, rouges et même noires avec parait-il, un peu de style. C'est dire si ces quelques jours sont attendus chaque année.

 

Pourtant, cette fois-ci, un obstacle de taille faillit l'empêcher de se livrer à son sport préféré.

 

Les chaussures. De ski.

 

Plus un magasin de location ne propose les bonnes vieilles pompes munies d'un seul crochet qu'on serrait en fonction de l'épaisseur de la cheville et dans laquelle on se sentait comme à la maison. Non, désormais, THE chaussure, sans laquelle point de salut, est bardée d'au moins trois ou quatre crochets et monte à mi-mollet. Et forcément, pour la ronde, ce fut le début des emmerdes.

 

"De vraies pantoufles", lui lança en guise de préambule une jeune vendeuse avenante aux jambes fuselées. Pressentant qu'elle n'allait pas partager cet avis tranché, la ronde enfonça sans mot dire son pied dans l'objet redouté. Elle crut dans un premier temps que les crochets n'étaient pas défaits. Erreur. Le premier, placé sur le coup de pied, s'enclencha mais au dernier cran et sans aucune facilité. Le second, ce fut une autre paire de manche. Elle eut besoin de l'aide de la vendeuse, dont l'enthousiasme commençait à s'estomper, pour le fermer. Le troisième opposa encore plus de résistance et finit par céder, arrachant à la ronde un ongle ainsi qu'un cri de douleur. Refusant d'essayer le pied gauche, elle se redressa et parvint à articuler, malgré la souffrance, qu'elle s'y sentait plutôt bien. Sachant bien sûr qu'il n'en était rien et que le plaisir de la glisse s'éloignait à grand pas.

 

Dès le premier remonte-pente, elle s'aperçut de son erreur. Elle avait si mal qu'elle en eut la nausée. Ses mollets, compressés, ne laissaient manifestement plus passer le sang. Tout au moins c'est ce qu'elle en déduit lorsque les fourmillements de ses doigts de pieds commencèrent à monter et qu'elle perdit toute sensation, des orteils aux genoux. La journée tant attendue se borna à attendre ses camarades, assise à la terrasse, toutes chaussures ouvertes.

 

Le lendemain, bravant sa honte et son embarras, elle rendit les instruments de torture – et le mot est faible – demandant à la vendeuse si elle ne louait pas des chaussures plus adaptées à son mollet "un peu rond". Regard presque exaspéré de la jeune fille décidément plus du tout avenante et sentance définitive: "je vous ai déjà donné les plus larges que j'avais". Ah…

 

Pour finir, la ronde dénicha au fond du garage du vieux chalet familial ses anciennes chaussures qu'elle pensait fichues et jetées. Elle les enfila avec délice, et constata qu'elle les fermait toujours. Elle finit par retrouver le plaisir disparu, malgré les avertissements méprisants de la vendeuse, qui, alors qu'elle les ajustait à ses skis, lui prédit en voyant les vieilles godasses: "au minimum une cheville cassée dès la première chute".

 

Sur des skis, la ronde a toujours eu l'impression d'être légère. Depuis toujours, skier lui est naturel et ce sport est le seul, oui vraiment le seul, dans lequel elle n'est pas à proprement parler ridicule. A bien y réfléchir, si la ronde est à l'aise sur les planches, c'est probablement parce qu'en glissant, elle en oublie son poids. Celui-ci devient même un atout, lui permettant d'aller plus vite et de coller à la piste.

 

Bref, sans prétendre au titre de championne, la ronde dévale les bleues, rouges et même noires avec parait-il, un peu de style. C'est dire si ces quelques jours sont attendus chaque année.

 

Pourtant, cette fois-ci, un obstacle de taille faillit l'empêcher de se livrer à son sport préféré.

 

Les chaussures. De ski.

 

Plus un magasin de location ne propose les bonnes vieilles pompes munies d'un seul crochet qu'on serrait en fonction de l'épaisseur de la cheville et dans laquelle on se sentait comme à la maison. Non, désormais, THE chaussure, sans laquelle point de salut, est bardée d'au moins trois ou quatre crochets et monte à mi-mollet. Et forcément, pour la ronde, ce fut le début des emmerdes.

 

"De vraies pantoufles", lui lança en guise de préambule une jeune vendeuse avenante aux jambes fuselées. Pressentant qu'elle n'allait pas partager cet avis tranché, la ronde enfonça sans mot dire son pied dans l'objet redouté. Elle crut dans un premier temps que les crochets n'étaient pas défaits. Erreur. Le premier, placé sur le coup de pied, s'enclencha mais au dernier cran et sans aucune facilité. Le second, ce fut une autre paire de manche. Elle eut besoin de l'aide de la vendeuse, dont l'enthousiasme commençait à s'estomper, pour le fermer. Le troisième opposa encore plus de résistance et finit par céder, arrachant à la ronde un ongle ainsi qu'un cri de douleur. Refusant d'essayer le pied gauche, elle se redressa et parvint à articuler, malgré la souffrance, qu'elle s'y sentait plutôt bien. Sachant bien sûr qu'il n'en était rien et que le plaisir de la glisse s'éloignait à grand pas.

 

Dès le premier remonte-pente, elle s'aperçut de son erreur. Elle avait si mal qu'elle en eut la nausée. Ses mollets, compressés, ne laissaient manifestement plus passer le sang. Tout au moins c'est ce qu'elle en déduit lorsque les fourmillements de ses doigts de pieds commencèrent à monter et qu'elle perdit toute sensation, des orteils aux genoux. La journée tant attendue se borna à attendre ses camarades, assise à la terrasse, toutes chaussures ouvertes.

 

Le lendemain, bravant sa honte et son embarras, elle rendit les instruments de torture – et le mot est faible – demandant à la vendeuse si elle ne louait pas des chaussures plus adaptées à son mollet "un peu rond". Regard presque exaspéré de la jeune fille décidément plus du tout avenante et sentance définitive: "je vous ai déjà donné les plus larges que j'avais". Ah…

 

Pour finir, la ronde dénicha au fond du garage du vieux chalet familial ses anciennes chaussures qu'elle pensait fichues et jetées. Elle les enfila avec délice, et constata qu'elle les fermait toujours. Elle finit par retrouver le plaisir disparu, malgré les avertissements méprisants de la vendeuse, qui, alors qu'elle les ajustait à ses skis, lui prédit en voyant les vieilles godasses: "au minimum une cheville cassée dès la première chute".

13 comments sur “Le supplice des chaussures de ski”

  1. gigi a dit…

    Dans l’histoire si bien contee, je suis la ronde, voir un peu plus, qui se tord de douleur depuis 2 longs jours et qui maudit ces satanees chaussures de ski qui l’empecheront ce soir encore de trouver son prince charmant en boite de nuit…

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  2. VAVAVROUM a dit…

    Je vois que cette article ne date pas d’hier mais…encore en 2017 j’ai ce même problème !
    Et voilà je pars skier dans deux jours, et je suis à la recherche désespérée d’une solution, pour éviter de souffrir et de devenir presque la femme tronc tellement je souffre dans mes chaussures de ski…..
    Lire que je ne suis pas seule au monde me réconforte, le ski mon sport préféré adoré, devient un vrai cauchemar avec ces chaussures à 4 crochets ….
    J’ai lu tous les articles possible sur la question, il semblerait qu’il y ait une méthode et un ordre d’accrochage qu’il faut suivre religieusement pour éviter ce genre de problèmes….que voici :
    – Une fois la chaussure enflée taper le talon au fond de la chaussure – commencer par mettre le crochet 3 – puis le velcro – puis le 1 ( aux orteils ) – puis le 4 ( le plus haut ) en terminant par le 2….
    Je vais essayer ….on verra bien, bon et il parait qu’il n’est pas utile de serrer les crochets comme une dingue mais je ne peux pas m’en empêcher l’impression que sinon je ne maitrise plus rien !
    Autre chose : j’ai quand même constaté qu’avec des chaussures d’homme j’avais moins de problèmes !

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  3. Gaelle a dit…

    Même problème en direct live puisque les autres Sont partis skier et que je suis dans la voiture à les attendre que après avoir cru mourir dans des chaussures de ski portées 5 min tellement j’avais mal. Dans le cul le forfait !

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  4. Morgane a dit…

    Je me sens tout d’un coup moins seule. En plein de la piste j’en pleurais complément obsédée à l’idée de retirer ses haussures de l’enfer. Mon conjoint ne sachant pas quoi faire. Pour qu’au final un secouriste me ramène à la station. J’étais morte de honte. Essayant de retenir mes larmes. J’ai préférée laisser tomber car c’était la sixième paire que j’avais essayé. Mon conjoint est allé dévaler les pentes seul. Avant j’adorais skier.

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  5. Gutknecht a dit…

    Je viens d’annoncer à mon mari que les cours de ski les forfaits et les locations n’allaient pas servir 🙁
    Il est telement ravi

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  6. Valou a dit…

    Idem pour moi bien que je ne sois pas ronde et que j’ai des mollets très fins, ce week-end, ma 6ème année à souffrir le martyre dès la première descente, j’ai pourtant essayé des tas de chaussures différentes depuis 6 ans, des cachets pour la circulation du sang, des chaussettes de ski de contention, les chaussures de mon mari (plus larges), rien y fait, moi qui adorait le ski, ce n’est que souffrance aujourd’hui. Je jette l’éponge ! Encore un forfait de ski foutu en l’air ! Si quelqu’un, oh ! miracle ! a trouvé une solution, qu’il partage en masse !!!

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  7. Perrin. a dit…

    C’est incroyable quand même de voir cela et de se résigner. J’ai vécu la même chose, impossible de fermer ces maudits crochets que mes mollets de compet ! J’ai fini avec les plus larges chaussures pour homme en 46 (je fais du 40) j’ai pu skier mais peu de temps cela me donnait des crampes terribles dans les pieds.
    Je ne renonce pas, je vais devoir me trouver des chaussures et me bricoler des extensions de crochets….

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  8. Maryse a dit…

    C’est terriblement rassurant de lire vos commentaires. Je me sens moins seule. La douleur que je ressens lorsque je porte ces chaussures est insoutenable.

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  9. gilles a dit…

    idem pour moi là galère des chaussures de ski. J’ai acheté des chaussures ki ne vont pas du tout. Faute de m’être renseigné correctement encore fut il eu connaitre tous les points importants en plus de là pointure. Notamment le Flex, et la largeur de là chaussures et là j ai faux pour les deux donc grosse galère souffrance en ski. Je vais changer de godasses cette année.

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