S’affamer

"Un médecin ne peut pas faire maigrir une femme programmée pour être en surpoids autrement qu'en l'affamant". C'est en substance le discours tenu par le psychiatre Apfeldorfer dans le supplément féminin du Journal du Dimanche du week-end dernier. Enfin un médecin qui le dit. Enfin cette vérité, écrite noire sur blanc.

Si la nature – bonne ou mauvaise, peu importe – a décidé que tu serais grosse, rien ne sert de lutter. A moins de signer pour des mois de privation, jamais tu ne sentiras saillir sous tes doigts les os de tes hanches. Il faut faire le deuil de la femme mince que tu ne seras jamais. C'est le prix de ton bonheur. Voilà ce que dit ce psychiatre, dont je vais m'empresser d'acheter le livre.

Bien sûr, si une personne est obèse parce qu'elle souffre de compulsions alimentaires ou que tout simplement elle ignore tout des règles de base d'une alimentation équilibrée, là, le nutritioniste a un rôle à jouer. Mais pour le reste de la population tout simplemenbt dotée d'un capital pondéral plus élevé que la moyenne, c'est perdu d'avance.

Reste que la société ne pardonne pas à ses gros d'exister. On ne juge pas les comportements, on est intraitable sur l'apparence, poursuit le psychiatre. Etre svelte est associé à des qualités telles que le dynamisme, la maitrise de soi. Etre enrobé évoque plutôt la paresse, le manque de volonté, la faiblesse.

Alors que faire ? S'affamer pour trouver une place ? Ou décider que cette place on la prendra, vaille que vaille, envers et contre tout ?

2 comments sur “S’affamer”

  1. Toi a dit…

    Grossir est ma hantise, et je me trouve grosse.
    ça peut paraitre bete, mais j’ai décidé de m’arreter de manger quelques temps, progressivement le temps que mon organisme s’habitue.
    Je suis mal et je veux changer ça, et j’ai bien penser à me faire vomir aussi. Tout en maitrisant la dose si je puis dire. Je trouve ça fou que j’en arrive à penser ça. Mais je me comprends. Et puis je le pense tellement, que je suis sereine sur ce sujet. C’est murement réfléchi.
    Mais le malaise a pris le dessus aujourd’hui. Donc avant d’en arriver là, je ne mangerai pas, presque pas …
    Donc cette place, je la prendrai envers et contre tout.

    Et c’est après mur réflexion, je suis encore jeune mais ça fait 15 ans que j’en souffre.
    Et je me vois grossir alors que je ne mange pas plus.
    Et puis surtout, je sais que je n’ai pas de limites. Le suicide pour moi n’est pas tabou, je respecte le choix de chacun car je sais qu’à l’extrème je peux très bien arriver à ce stade là. Si on ne choisit pas de vivre, on peut choisir de mourir. Pour moi si c’est là, c’est aussi pour s’en servir…de ce don (guillemets importants).

    Non pas parce que je suis grosse, et que moi aussi j’en ai marre de ne rentrer que dans des 42, et commencer à regarder le 44, de fuire cette vendeuse taille 36-38 qui nous nargue sans le savoir mais pour un tout qui me fait dire que cette vie là franchement…non…y’a un moment où je sens que je dirai stop.

    La question est : pour aller où? je pense que il n’y a que cette peur, de ne pas savoir ce qui m’attend, qui fait qu’aujourd’hui je suis là…à écrire.

    Je précise bien que c’est pas du tout un appel à l’aide. Je me sens très bien, je sais juste ce que je veux, à quel prix et jusqu’où j’irai. Je doute bien que ça peut choquer, si quelqu’un passe par là…

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