Shoot de bouffe

Aujourd'hui, une petite rediff. Parce que la vie c'est
ça, parfois ça va bien, parfois un peu moins. Et en cette période
post-noëlesque, les vieux démons ne sont pas très très loin…

Dabord, il y a la réminiscence d'un goût aimé. Souvent sucré. L'idée
d'un carré de chocolat au lait, la douceur d'une madeleine ou l'acidité
délicieuse d'une tarte au citron, par exemple. Petit à petit, ce
souvenir s'installe insidieusement et se rappelle à toi de manière
obsédante. Il t'en faut. Tu essaies de chasser l'envie, de penser à
autre chose. Mais tu salives de plus en plus, tu ne peux plus rien
faire, il t'en faut. Tu sais que chez toi, il n'y a rien de tout ça, tu
t'interdis d'en acheter, pour ne pas céder. Mais aujourd'hui, ça ne
changera rien.

Un fumeur hésite-t-il à traverser la ville le dimanche soir pour trouver un paquet de cigarettes ?

C'est décidé, tu y vas. Tu cours vers le supermarché le plus proche.
Tu prends, vite, la tablette de chocolat à l'origine de la compulsion.
Et comme tu sais qu'une fois la crise enclenchée, ça ne suffira pas, tu
rafles quelques paquets de gâteaux, peu importe lesquels. Une fois ton
butin amassé, tu rentres chez toi et prends le temps de t'installer. Tu
sais que le bonheur sera de courte durée, alors autant l'optimiser.

Assise sur ton canapé, la télécommande à portée de main, tu déchires
soigneusement le papier argenté. La vue du chocolat velouté excite tes
papilles. Tu casses un morceau, et le porte à ta bouche, fébrile et
impatiente. Les premiers effluves parviennent à tes narines et
commencent à calmer le manque. Puis ta langue apprécie la douceur sans
aspérité du petit carré. Très vite, le jus divin tapisse ton palais.
Les récepteurs transmettent à ton cerveau la sensation de bien-être. Tu
te sens calme, tes pensées errent sans entraves, ton corps se détend.
Tu n'es plus ici, tu n'es plus toi, tu n'es plus que ce carré de
chocolat qui fond voluptueusement pour couler ensuite dans ta gorge.

Le shoot a commencé.

La première bouchée est la meilleure, la seule qui vaille. Les
autres ne seront que de vaines tentatives de parvenir à nouveau à
l'extase. Et cette impossibilité te poussera alors à engloutir, de rage
et de désespoir, tout ce que tu as acheté en plus. Jusqu'à
l'écoeurement ultime, la nausée finale.

Seulement toi, tu ne vomis pas. Tu n'as jamais su, jamais pu. Oh, tu
as essayé, tu as enfoncé ton doigt dans ta gorge plus d'une fois. Mais
ton corps refuse. Il veut garder ce que tu viens de lui donner. Non, tu
ne vomiras pas, tu ne sais que te remplir.

La descente est aussi douloureuse que la montée fut euphorique. La
culpabilité te fait mal. Tu pétris ton ventre violemment, tu te
frapperais si tu le pouvais. Pour te calmer, tu finis par t'inventer un
demain différent. Oui, c'était la dernière crise. Demain, tout à
l'heure, même, tu feras du sport. Tu ne mangeras rien, ou alors si peu.
Demain, tu maigriras. Demain, tu décrocheras.

68 comments sur “Shoot de bouffe”

  1. Bounty a dit…

    Oui alors là le ton est radicalement différent… je voulais juste te dire que … j’ai vécu ça … pas forcément avec du chocolat mais mille trucs pires … pis que moi j’ai su vomir me priver puis revomir puis tout ça quoi. Une sale période de ma vie, affreuse … j’ai lu récemment Le Petit Corps, je n’ai pas trop aimé mais alors les 10 pages du début c’est ce que tu racontes … pas cool.
    Chaque jour pour moi est une bataille gagnée depuis quelques années maintenant mais je m’accroche et ce n’est pas facile. Les démons sont là…
    Bises affectueuses d’une soeur de combat…

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  2. Primerose a dit…

    ooooh ….

    comme je compatis … Je ne connais que trop bien cette sensation ! En ce moment, je suis en période d’abstinence mais comme j’ai envie de craquer !!! Comme toi, je sais comme on se sent coupable après … mais moi, je sais vomir … et, tu sais, c’est encore pire après ce sentiment d’impuissance devant le désir de sucre ! On se sent encore plus coupable … Biz à toi, que je lis depuis un bon moment déjà sans me manifester !

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  3. Caroline a dit…

    Merci Primerose et Bounty… ça fait bien longtemps que ces démons je les tiens à distance. Mais parfois, il y a des jours, où tu sens que ça pourrait revenir. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais tu vois bien que tu rôdes autour de la cuisine comme un vautour et tu as beau savoir qu’il ne faut pas…

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  4. Bounty a dit…

    Tu connais Une Mort Sucrée de Claude Tardat? Elle se fait un long suicide au sucre, il y a un extrait où elle se tape la Chantilly … pas cool.
    On se bat einh …
    Promis.
    Re-bisous

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  5. miss Trop a dit…

    Ce qui est terrible dans tout ça, c’est de perdre nos repères au point de surconsommer à ce point…
    Je n’ai jamais compris où se perdent ces repères… à quel moment, pour quelles raisons. J’ai essayé un temps de retrouver la sensation de faim, sans faire attention à ce que je mangeais, mais juste à la quantité. Plus faim pour le dessert ? ben tant pis…
    Ca a merveilleusement bien marché, merveilleusement, j’ai cru que j’avais compris, que plus jamais je me ferai « eue », puisque j’avais « changé mes habitudes », puisque je n’avais pas fait de régime, ne m’étais pas privée.
    erreur !!! et je n’ai pas compris ce qui fait que boum, je me réveille un matin, et ne me reconnais plus dans la glace.
    apffffff…

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  6. Bounty a dit…

    Oui Odile et blogger sauve aussi de ça.
    Allez on se motive ! Non de Diouuu
    Moi le mercredi c’est mon jour horrible … je dois attendre mon homme jusqu’à 20 heures … donc … voilà quoi.
    Je vais bosser dormir, préparer de futurs billets rigolos, prendre un grand bain plein de trucs comme ça… Je te rappelle Caro que tu as un questionnaire en retard ! Einh ?
    Allez pas de connerie, la vie est plus jolie que ces cons de démons.
    Je t’embrasse plus fort que ça encore.

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  7. Marylou a dit…

    Je connais aussi trop bien ces sensations, dans un premier temps on essaie de lutter contre cette pulsion, puis après cette immense culpabilité en partie soulagée par ce que tu n’a jamais pu faire et surtout ce rêve de lendemains différents, qui pour ma part ne le sont pas. Je te remercie Caro d’écrire aussi ce genre de post en les lisant je me sens moins seule.

    Répondre
  8. Annedusud a dit…

    moi c’est quelque chose que je ne Connais pas, mais alors pas du tout, du coup je suis toute triste; j’ai juste envie de te dire que quand ce genre ce démon t’envahit tu devrais te jeter sur ton téléphone pour parler avec une des amies qui t’entourent, est ce que ça ne peut pas compenser? je suis bien sûr prête à te donner mon numéro de téléphone et à passer tout le temps que tu veux pour papoter, mais je me doute bien que je parle dans le vent et que tu as du tenter déjà bien des choses…
    N’empêche que…
    Bisous aujourd’hui plus doux que tous les chocolats de la terre

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  9. maili a dit…

    Hier la journée a bien commencé malgrè le ventre dur des dernières empiffreries, des derniers gavages…
    Seulement en rentrant des cours, cette pulsion… cette pulsion qui me pousse depuis plusieurs jours maintenant à engloutir et que j’appelle pour le premier biscuit « envie »… histoire de déculpabiliser… histoire de justifier ce que je vais faire…
    Mais aujourd’hui, je le sens je vais y arriver! et pour de bon! parce que je ne suis plus comme ça! parce que je ne veux plus l’être en tout cas!
    Le chemin est très long… plusieurs années déjà… mais quand je vois ce que je ne fais plus, et le temps qui s’espace entre ce que je fais encore… je sais qu’un jour, je ne ferai plus rien de tout ça!
    Mais quand?

    Je n’ai jamais osé écrire un commentaire, parce que… mais depuis que je connais ton blog (il y a quelques mois), je ne passe pas une journée sans attendre un post! voire à vérifier plusieurs fois dans un même labs de temps si « on ne sait jamais… »

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  10. Caroline a dit…

    Maili, heureuse que tu te décides à le poster, ce commentaire… Je ne peux que te souhaiter beaucoup de courage, te dire que mes pensées t’accompagnent. La route est longue, mais un jour on finit par s’aimer plus. Mais même ce jour là, on sait que les « envies » rôdent. Je crois qu’il faut vivre avec, c’est tout…

    Annedusud, ton comm me va droit au coeur et vaut bien un coup de téléphone, tu sais… Ne t’inquiète pas, je suis aujourd’hui bien plus forte que je ne l’ai été et je sais que déjà, en parler va chasser les idées noires. Merci de ton écoute et de ta compréhension, vraiment.

    Marylou, un jour tes lendemains seront différents, j’en suis sûre. Mais on ne sort pas seule de tout ça. Et encore une fois, même quand c’est derrière toi, ça ne disparait pas. N’hésite pas à venir en parler ici, ça aide tu sais…

    Bounty, le mercredi, je ne travaille pas… pas prof mais 4/5ème. Et bien sûr, ce sont ces jours là que parfois… Merci pour tes mots si réconfortants.

    Miss trop, je me reconnais totalement dans ce que tu écris. On croit que c’est gagné, qu’on a perdu les mauvaises habitudes, et puis insidieusement… ça revient. Allez, à nous toutes on y arrivera.

    Odile, merci, j’aime tes passages ici, moi aussi.

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  11. Marylou a dit…

    Je connais aussi trop bien ces sensations, dans un premier temps on essaie de lutter contre cette pulsion, puis après cette immense culpabilité en partie soulagée par ce que tu n’a jamais pu faire et surtout ce rêve de lendemains différents, qui pour ma part ne le sont pas. Je te remercie Caro d’écrire aussi ce genre de post en les lisant je me sens moins seule.

    Répondre
  12. bridget a dit…

    Moi aussi ces pulsions je les connais. Trop bien. Tous les ans, les mêmes résolutions..cette fois çi, j’adopte enfin sur le long terme une nourriture saine et équilibrée. Je tiens quelques jours, voire quelques semaines..et au 1er coup de mou…je replonge. Avec en plus un sentiment grandissant de culpabilité et de mesestime de soi..je suis une incapable !!
    Cette année encore, j’ai pris une bonne résolution. Mais j’ai également trouvé une bonne nutionniste qui ne me culpabilise pas d’aimer manger..mais qui me dit que c’est une question d’habitude alimentaire (remarque, ca je le savais)… et qui me dit surtout que c’est dans la tête qu’ils sont mes kilos (ils sont aussi sur la balance…). Elle a mis le doigt où cela faisait mal. Elle m’a aidé à comprendre plein de choses. Du coup, j’ai décidé de consulter un psy en même temps….et en mars, je vais être hospitalisée 3 semaines pour commencer une rééducation alimentaire.
    Ce medecin m’a dit que lorsque j’avais très envie de manger quelque chose de défendu…et si je n’arrive pas à résister…autant le manger avec plaisir sans culpabilité, sinon, il pèse encore plus lourd.
    Donc caro, ce petit morceau de chocolat savoure le, fais toi plaisir, ne culpabilise pas….tu verras, tu n’auras même pas envie de finir la tablette en cachette, parce que tu auras trop honte.

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  13. Mona Mayfair a dit…

    Je vis ça depuis quelques années, et je suis incapable de faire autrement… Mais je ne désespère pas de m’en sortir, un jour…
    Si seulement je comprenais pourquoi je fais ça! Ce qui me pousse à compenser avec la nourriture, à manger par pulsions, comme ça…
    Et je ne sais pas vomir, moi non plus…
    Enfin, je comprends parfaitement ce message. Ca ressemble mot pour mot à ce que je ressens, il me semble… Et sur quoi je n’avais pas encore réussi à mettre des mots.
    Merci à toi.

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  14. zaza a dit…

    merci…

    c’est pile ma vie que tu racontes! je reviens des courses et en vidant mon sac… oh! une tablette de chocolat! mais que fait-elle là?
    ton post lui sauve la vie, pour cette fois.
    alors, la tablette de chocolat te dit merci…

    et moi aussi.

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  15. drenka a dit…

    « Si Dieu mangeait, il mangerait du sucre. Les sacrifices humains ou animaux m’ont toujours paru autant d’aberrations : quel gaspillage de sang pour un être qui aurait été si heureux d’une hécatombe de bonbons !
    Il faudrait raffiner. Au sein des sucreries, il en est de plus ou moins métaphysiques. De longues recherches m’ont mené à ce constat. : l’aliment théologal, c’est le chocolat.
    Je pourrais multiplier les preuves scientifiques, à commencer par la théobromine, qu’il est seul à contenir et dont l’étymologie est criante. Mais j’aurais un peu l’impression d’insulter le chocolat. Sa divinité me semble précéder les apologétiques.
    Ne suffit-il pas d’avoir en bouche du très bon chocolat non seulement pour croire en Dieu, mais aussi pour se sentir en sa présence ? »

    Amélie Nothomb, Biographie de la faim.

    Le chocolat, c’est MEME pas ta faute.

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  16. Fanette a dit…

    Bonjour,

    Merci pour ce témoignage, qui me rassure sur un point.
    Cela fait 12 ans que je vis avec un boulimique mon mari, sa maladie est très éprouvante pour moi, mais l’amour nous rend plus fort.

    Il a tout essayé et il n'(existe aucun remède miracle, et je ne peux rien faire, j’assiste à ce désastre…qui le conduira un jour au diabète..malheureusement !!

    comment l’aider ?

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  17. Rosa a dit…

    Je n’ai rien à dire sur le texte sinon que l’écriture est très belle.
    C’est rare sur les blogs de trouver quelqu’un qui parle de soi sans nombrilisme et sans … fautes d’orthographe !

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  18. Frederik a dit…

    Merci Caro de ce témoignage qui m’a touchée. je ne connais pas du tout ce besoin et je ne comprenais pas le « moteur » de la boulimie (pas la raison hein.)Une fenetre (de connaissance et de compréhension) s’ouvre grace à toi. Bon courage et keep the pressure

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  19. Lul'oups a dit…

    Caroline, sors de mon corps, comment fais-tu pour savoir aussi bien ce que je ressens?
    Sauf que moi je ne peux pas attendre le canapé, des fois c’est direct dans la voiture en sortant du magasin ou alors dans l’ascenceur quand j’ai un tout petit plus de volonté…
    Et même que parfois j’ai un peu honte…
    De ne pas partager…

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  20. proff a dit…

    Merci… c’est quelquechose que je ne sais pas exprimer et que je n’essaie donc jamais de raconter.
    La jouissance de la première bouchée et la nausée qui accompagne la dernière.
    Je n’ai jamais essayé de me faire vomir. Par contre je sais très bien me punir en allant faire du sport.
    Et je me console en me disant que le chocolat contient une molécule qui agit sur les mêmes récepteurs que certaines drogues qui se fument.

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  21. DesCrisEnLigne a dit…

    Bonjour Caroline,

    merci de mettre des mots sur ce que beaucoup d’entre nous vivons depuis longtemps, chacune à des degrés divers…pour ma part, je sais parfaitement que ces accès de crise sont annonciateurs d’autres crises bien plus profondes que je tais.
    Seul mon corps porte les traces de ce que ma tête subit.
    Un jour surement j’arriverais à les soigner tous les deux
    En attendant courage à toi et à toutes celles qui vivent avec leur poids comme avec un compagnon de galère.

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  22. Fruit a dit…

    J’ai vécu cette histoire un jour… si la chute malheureusement n’était pas la même, le fond du problème, lui, était identique. L’ennui, tu sais Caroline, c’est que lorsqu’on perd cette bouée là, on se retrouve un peu désemparée à se demander comment on va bien pouvoir surmonter ses angoisses -je veux dire,autrement qu’avec des shoots de bouffe-. La solution c’est peut-être de vivre avec et de les apprivoiser. Hum, pas facile.
    (C’est la 2eme fois que je lis ce texte sur ton blog et à chaque fois je me dis « bon sang, que c’est bien écrit »)

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  23. Londoncam a dit…

    Je me suis reconnue dans ton texte Caro, j’ai peu de crises de ce genre, mais ca va en general avec un manque affectif ou une crise de confiance en moi… sans oublier mon amour absolu pour du bon chocolat.
    Je ne m’empiffre pas de la a etre mal, mais ca n’empeche pas que c’est deja trop. Je tente vainement de me deculpabiliser (oui mais j’ai mange leger a midi, et puis c’est pas grave une fois de temps en temps)…
    Merci Caro d’ecrire (et de decrire) si bien nos miseres et joies quotidiennes, tu es un vrai rayon de soleil, meme dans les moments plus difficiles.

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  24. Christel a dit…

    Comme je m’y retrouve … Mais quand meme tu as la patience d’attendre d’être à la maison, moi c’est dans la voiture … ce qui parvient meme à me gacher la première bouchée.
    Quelle frustration

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  25. Nelka a dit…

    Comme j’en avais déjà parlé une fois ici je crois, je souffre du même mal que toi. Les grosses crises sont derrière moi maintenant ; ça m’arrive encore de manger la nuit mais en bien moins grande quantité qu’avant. Je me bats pour m’en sortir et je sais que je suis sur la bonne voie. Beaucoup ont dit la même chose et les mots semblent banals, mais je me reconnais dans ton récit. Il y aussi cette montée d’adrénaline que je ressens pendant les crises, la température du corps qui s’échauffe. J’ai posté une fois là-dessus sur mon ancien blog mais je n’avais pas réussi à retranscrire précisément, à trouver les mots exacts. Malheureusement les démons sont toujours présents, même s’ils se sont éloignés ; on devra toujours faire plus d’efforts. Mais on peut en s’en sortir ! Bises à toi 🙂

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  26. Valérie de Hte S a dit…

    Moi j’ai mis longtemps à prendre conscience de ma boulimie. J’ai longtemps mis cela uniquement sur le compte de la faiblesse, le manque de volonté. Et puis en prendre conscience, la nommer fait qu’enfin on peut aborder la réelle raison de ce remplissage douloureux. Ta description est tellement juste et dans un sens rassurante puisque l’on se sent moins seule, moins « anormale ». Mes crises s’espacent de plus en plus, mais c’est vrai que la fragilité reste très présente. Décidemment j’aime beaucoup ton blog.

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  27. Gavroche a dit…

    Ouh, ça fait du bien de voir qu’on est pas seule dans cette situation… courage ! (j’ai bonne mine de dire ça, tiens !)
    Bizz.

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  28. Ada a dit…

    Je ne suis pas boulimique, j’assume tt ce que je mange, ce que je ne mange pas, les quantites et les kg qui en découlent…
    Mais je connais ce que tu décris Caro. Chez moi, c’est la haine ; l’énorme crise d’hystérie qui fait du mal par où elle passe. Les hurlements, les pleurs, les paroles les plus cruelles, blessantes, injustes à la personne que j’aime le plus…
    Et c’est tellement ça : on essaye de se raisonner… 5mn. Et ce sont les premiers mots de reproche, le ton qui monte, la haine qu’on vomit sur une personne qui a pour seul tort de ne pas répondre, qui encaisse tout sans rien dire…
    Petit moment suave, très court, où toute cette fange sort et te libère. Et puis après le dégoût de soi, à en vomir de se regarder dans un miroir. Sauf que là les conséquences ne sont pas que pour soi.

    Je t’embrasse.

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  29. Hélène a dit…

    Et si demain tu achetais un grand grand stock de chocolat à garder chez toi ou au bureau ou les deux, dans lequel tu pourrais taper autant que tu as envie, quand tu en as envie ?
    Frustration = compulsion, autorisation de manger ce qu’on veut = baisse de l’envie. Evidemment je ne t’apprends rien, mais pour avoir essayé, je peux t’affirmer que ça marche (oui bon moi c’était avec du fromage et des chips, chaucn sa vie hein ;-)).

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  30. fabien a dit…

    sûr que la nature est injuste, profondément je n’ai jamais pu prendre 2 kilos au dessus de mon poids de forme et il ne me faut qu’une semaine de semi-régime pour les perdre! mais Caro le pb n’est pas là: c’est qu’est ce qu’on va devenir si notre maître(sse) à penser à sourire et à rire se permet de flancher, ça va pas le faire moi je te le dit comme je le pense c’est de l’abandon poste en période de guerre on en a fusillé pour moins que celà! Alors debout Caro et on t’embrasse (j’avais écrit embrase on voudrait bien mais on peut pas!!)

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  31. Copaya a dit…

    Haa…quelle justesse dans ce texte..parfois, j’ai le sentiment que personne ne peut comprendre; la bouffe peut être aussi dangereuse que l’alcool, l’envie irrémédiable est la meme. Le début de crise, l’obsession, partir chez l’épicier, fébrile, à 1h du mat’, manger jusqu’au gavage, quand il n’y a meme plus une once de plaisir…se sentir tellement faible, moche, grosse, nulle, inutile!
    C’est fou ce besoin de remplir un vide sans fond..
    Les hormones, ca joue chez vous?
    N’y a t il pas une période du mois où vous entrez comme dans un « état second »?
    bon courage..

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  32. mlleGazou a dit…

    je crois que beaucoup de personnes se reconnaissent dans ce que tu écris… On a tous et toutes des compulsions comme ça je crois, et pour peu qu’on se trouve un peu trop grosse, cette honte après…
    allez, courage, l’important c’est de relativiser, et de limiter ces envies-là…

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  33. didou a dit…

    Salut,
    Pour moi aussi, c’est le premier commentaire. Je te lis, ris, et me retrouve depuis plusieurs mois maintenant…
    Et moi aussi, en rentrant des courses, qu’ai-je trouvé dans mon sac? Une tablette. Engloutie juste avant de lire ton post… Culpabilité et plein de bonnes intentions pour les jours à venir… Mais voilà, c’est la période de mou.

    Je voulais aborder un autre sujet, qui n’a rien à voir, et qui risque de plomber l’ambiance.
    A propos de ton post d’avant Noël, avec ces magnifiques paroles de Chedid.
    Tu as perdu quelqu’un de proche, d’aimé.
    Une amie proche (bon, ok, mon « ex » depuis peu) vit un double deuil depuis Noël. Je l’ai soutenue comme j’ai pu, pendant deux semaines (c’est-à-dire que je l’appelais tous les soirs, l’écoutais, respectais ses silences). Et elle me disait que ça lui faisait du bien. Puis du jour au lendemain, elle a coupé les ponts.
    Aujourd’hui, je sais qu’elle est dans un état d’immense tristesse. Je ne sais pas si la meilleure façon pour moi de l’aider est de la laisser. Ou si je dois malgré tout me manifester, quitte à ce qu’elle mésinterprète le geste. Je ne cherche pas à la récupérer mais seulement à la soutenir, comme une amie (que je ne suis pas vraiment vu les circonstances…).
    Tout ça est certainement un peu confus pour vous toutes (pour moi aussi en fait). J’ai juste besoin d’un conseil. Ou d’un mot.

    Et encore bravo et merci pour ton blog.

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  34. La Tourangelle a dit…

    Toutes nous nous retrouvons visiblement (ou peu s’en faut) dans ce récit si criant de vérité…
    Pour ma part, il tombe à pic ! ce soir, en quittant le boulot après une journée difficile et alors que rien ne laissait supposer que cela allait arriver…. l’envie de pastilles VICHY ! j’ai eu ma période « car en sac » au super marché du coin je les acheté « en vrac » et je les avalais à pleines poignées, tout en rentrant à la maison et j’ai 35 mn de route, donc largement le temps de faire un sort à mon paquet, même bien rempli !
    Ce soir, les VICHY n’ont pas survécues au trajet ; seule la 1ère était bonne c’est vrai ! les autres… pftttt !
    et que dire des ruses de sioux pour que l’Homme ne trouve pas trace de ces écarts… Papiers et emballages jetés non pas dans la poubelle de cuisine mais dans la grande, celle qui reste à l’extérieur et où l’on a pris la précaution de soulever les immondices du dessus pour cacher les « preuves » en dessous, des fois qu’il Lui vienne l’idée (????) d’aller fouiller la poubelle ! Combien de fois ais-je fait ça ??? combien de fois me suis-je imaginée être le conducteur dans la voiture me précédant et voyant dans son rétro le spectacle immonde de ma petite personne en train de se gaver ??? même ça, ne me freine pas.
    On se remplit, on comble un vide et quel vide… J’ai bien essayé aussi d’aller voir un psy, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs ; je suis tombée sur un type un peu fat, un peu las de son métier peut-être qui ne répondait à mes questions que par un « continuez, continuez, la réponse est en vous… », qui jamais n’intervenait sauf pour me dire de « continuez, continuez, c’est intéressant… », ça m’a mis les tripes en rage et j’ai cessé d’y aller. Pourquoi faire ? autant me regarder dans une glace et me raconter ma propre vie « continue, continue… ». Mais le vide est là, j’en connais la raison mais de là à la formuler… La vérité fait trop peur et il y est des sentiments qu’il vaut mieux refouler. Laquelle d’entre vous a parlé de haine, de bouffées de haine qu’elle ne pouvait réfréner ??? moi, je ne les ai jamais laissées sortir ces bouffées de haine mais elles me dévorent de l’intérieur. Je pourrais tuer je crois tellement j’ai mal et tellement cette haine je voudrais la dire à qui de droit… mais le principal coupable n’est plus, les témoins silencieux et complices me sont trop proches (et je les aime autant que je les hais, c’est tellement dur) et puis 37 ans après, qu’est-ce qu’ils comprendraient ??? Prescription, il y a prescription ; ils finissent leur vie et je n’ai pas le droit de leur gacher ce qu’il en reste…
    Alors je me dévore de l’intérieur et je comble les vides avec mes pastilles VICHY…
    Dur dur Caro, ton post m’a fait du bien et du mal, c’est bien la première fois que je pleure sur un de tes posts…
    Mais c’est ça aussi les amies, même virtuelles, savoir mettre ceux qu’on aime en face d’eux mêmes.
    M’en vais me regarder dans la glace…
    Biz

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  35. Calpurnia a dit…

    Ne regrette rien…

    Si l’on m’avait prédit un jour que je perdrais l’appétit, j’aurais ricané.
    Cela m’est arrivé quand j’ai quitté Charles Hubert et j’avais 46 ans. Impossible de manger quoi que ce soit, seul le lait passait, de la soupe, en tout cas, uniquement du liquide… J’ai perdu en 2 mois les 12 kgs que j’avais pris avec lui + le rab d’avant… Mon médecin m’a dit qu’il m’avait gonflé, ce qui n’était peut-être pas faux.
    Seulement depuis, estomac rétréci ou autre, je n’ai pas retrouvé le goût de manger. Je m’alimente, uniquement quand j’ai faim et j’ai découvert que la faim était une chose relative. Je peux rester deux jours sans manger autre chose que du lait par raison (le lait ça se mange)
    Je regretete mes compulsions chocolat et surtout, puisque que je suis plutôt « sel », mes plats de pâtes divers et multiples…
    C’est sûr j’ai la ligne, mais j’ai perdu une chose qui rend la vie agréable : le goût de manger, le plaisir de manger.
    J’appréhendais les fêtes parce que forcément il y allait en avoir de trop (pour moi). Et non, diagnostic posé, je ne suis pas anorexique. Je mange quand j’ai faim, pas par habitude, mais sans plaisir vrai. En fait je m’alimente comme le faisaient jadis nos très lointains ancêtres et ça fait plaisir d’être retombée dans la préhistoire.
    Alors ne regrette pas, soit ronde et compulsive… Je ne souhaite à personne de perdre l’appétit… Il me manque, mais je n’arrive pas à le retrouver…

    Répondre
  36. Caroline a dit…

    Là là là… que de commentaires, tous plus riches les uns que les autres. Difficile de vous répondre aussi longuement qu’il le faudrait, mais impossible de ne pas essayer, tant je suis émue par vos mots. Je ne pensais pas en laissant de billet que vous seriez si nombreux(es) à être concernés. Quelle qu’en soit la raison, différente pour chacun et chacune, nous avons ce vide béant qui parfois ne peut être rempli qu’ainsi… Je vous aime parce que vos petits mots ont fait fuir les démons aujourd’hui.

    Calpurnia, je comprends ce que tu veux dire, ça ne m’est jamais arrivé, mais ce que tu décris ressemble à la perte du gout de vivre. Pourtant tu as l’air par ailleurs si pleine de vie justement… C’est la façon qu’a ton corps de réagir à cette séparation, mais ce qui est étonnant c’est que ça dure, n’est-ce pas ?

    La Tourangelle, que d’émotions dans ce commentaire… Si je lis correctement entre les lignes, que de souffrance aussi, non ? Je n’ai pas connu ça et je ne sais pas si mes conseils seront appropriés, mais je crains qu’il ne faille un jour ou l’autre la faire sortir cette rage. Même si bien sûr cela ne se fera pas sans dommages collatéraux. Peut-être aussi un autre psy, un vrai, un compétent ? J’ai parfois aussi ma période « pastilles vichy ». A la fin, tu sens plus ta langue tellement elle est brulée de sucre… Je t’embrasse, belle amie virtuelle et je te souhaite du courage.

    Didou, malheureusement, il y a tellement de façons de réagir à ce genre de deuils… Difficile de te conseiller. Cette amie a-t-elle coupé les ponts à cause de cette perte ou de votre séparation ? Peut-être souffre-t-elle trop pour parvenir à te parler. Ecris lui, dis lui que tu es là, à l’écoute, que tu l’attendras. Il faut qu’elle sache qu’elle n’est pas seule mais qu’elle ait la liberté de choisir de revenir. Courage à vous deux.

    Mlle gazou, oui, tu as raison. Merci pour ton petit mot.

    cAM, arrrghhhh… ;-))

    Copaya, oui, ça joue, tout à fait. D’accord avec toi, la bouffe et l’alcool, même combat…

    Fabien, merci pour ce mot, j’en perçois l’envie de me requinquer, pas d’inquiétude, demain est un autre jour…

    Dragibus, oui, tu as raison, en un sens c’est une chance…

    Aux autres, patience, je reviens.

    Répondre
  37. Valérie_B a dit…

    c’est tellement vrai … j’ai l’impression de m’y retrouver. J’en arrive même à manger les smarties et autres chocolats des enfants … la honte ! heureusement, ils sont encore petits et ne se rendent pas compte que tout disparait !

    Répondre
  38. fabien a dit…

    faudrait pas croire qu’on va te laisser te la couler douce pour autant! T’as intérêt à être au top pour la prochaine: never explain ,never complain!

    Répondre
  39. ninette a dit…

    juste parce que j’ai vécu ça et juste parce que ça m’a fait tellement de mal par le passé et que la boulimie ne passe jamais… Je sais ce que c’est et ce que j’en retiens le plus, c’est la culpabilité si grande que tu ressens aprés une crise… comme si tu t’étais trompée: tout tes efforts, tes belles paroles… Tout cela s’envole en un coup de dent et te voilà à te remettre en question, à perdre tous tes repères, tout le peu de confiance que tu étais vainement en train de construire… Juste parce que ça fait mal de vivre ça… Merci pour cet article

    Répondre
  40. Caroline a dit…

    Valérie B, bienvenue et merci pour ce premier comm. Pas grave pour celui en double, je vais l’effacer… Sache qu’en grandissant… ils s’en rendent compte !

    Hélène, en un sens, c’est ce que je fais maintenant, j’achète du chocolat, noir parce que je cale plus vite. Cela dit, le problème, c’est que je n’ai pas trop de limites et que même sans frustration, je garde la compulsion…

    Ada, ce que tu décris est troublant, c’est en effet le même processus, mais avec un ressort différent. Réussis-tu à analyser le pourquoi de cette haine ? Parviens-tu à en identifier les moments où elle se déclenche ? Le fait d’en parler comme ça me semble être déjà un bon point, non ?

    Gavroche et valérie, oui, je suis bien d’accord, ça fait du bien de ne pas se sentir totalement « anormale » et de constater qu’on est nombreux à vouloir combler ce vide. Merci de vos visites.

    Nelka, je suis contente de te lire, d’autant que je sens en effet que tu es en train de sortir de tout ça. Je suis heureuse que les démons s’en aillent, même si bien sûr, ils restent souvent dans le coin. Je vois très bien ce que tu veux dire sur l’adrénaline…

    Christel, je n’ai pas de voiture, ça doit être pour ça… 😉 Courage…

    Londoncam, merci à toi de venir, de parler de ça aussi. C’est important de sentir qu’on est pas seule, tu sais.

    Misuko, juste un bisou, en passant

    Fruit, je crois qu’en effet c’est la solution. Vivre avec « ça » et tenter de l’apprivoiser. Savoir qu’on a « ça » en nous.

    Descrisenligne, je suis de tout coeur avec toi, j’espère aussi que tu vas parvenir à juguler ces crises. Je t’embrasse.

    Proff, le sport comme punition, je n’y avais jamais pensé… Je n’arrive pas vraiment pour l’instant à m’infliger ça, mais j’imagine que pratiqué comme ça le sport doit faire encore plus mal, non ?

    Luloups, meci de ton passage, courage, courage…

    Frederick, merci d’essayer de comprendre.

    Merci Rosa…

    Fanette, j’imagine à quel point ça peut être dûr d’accompagner l’autre dans cette galère. Je crois qu’une aide extérieure est indispensable, tu ne peux pas tout gérer, non ? Je t’embrasse et lui aussi…

    Fyfe, merci à toi

    Drenka, merci pour cet extrait, il est extra !!!

    zaza, heureuse d’avoir sauvé la vie de cette tablette ! 😉

    Mona mayfair, trouver la cause, ça peut aider. Mais c’est un long chemin au bout duquel je ne suis pas arrivée personnellement. J’espère que tu vas trouver la clé.

    Bridget, j’espère que cette hospitalisation portera ses fruits. Il semble que tu sois dans une dynamique de « guérison ». Trouver les bonnes personnes dans ces cas là est indispensable. Bon courage.

    Marylou, je te remercie pour ce mot, pour ton passage. Merci de me faire sentir moins seule. J’espère que ça va aller pour toi et que les « crises » vont s’espacer.

    Répondre
  41. sweetcake a dit…

    je me reconnais aussi dans ce que tu écris.j’ai lu tous les commentaires.je ne pensais pas qu’autant de personnes connaissaient ça…je crois que je suis passée par à peu près tout…les périodes à ne rien manger, la joie malsaine à se sentir trembler au bout de 4 heures de sport. et maintenant le dégoût de moi même lorsque je me vois manger des céréales sucrées pour enfant au milieu de la nuit. le pirez c’est que j’ai l’impression d’être en même temps un observateur exterieur qui dit « regarde toi, tu n’es qu’une truie, tu n’as aucune volonté »…et la honte ultime penchée aux dessus des wc parce que tu ne sais même pas vomir.

    bref. Ada, je voulais dire que j’ai eu aussi ces crises de haines étant plus jeune(très jeune). ces moments où je me sentais si puissante, où je ressentais une joie sadique à blesser les autres la o7u ca fait mal. la hine qui monte, la haine et le mépris pour la personne en face qui ne réponds pas. les horreurs les insultes proférées. et après , les regrets indicibles, cette impression de n’être qu’un monstre. s’excuser sans fin sans pouvoir effacer. alors je prenais mon cutter et je me lacerais les bras.
    voilà, ce n’est pas très interressant, et je vais (relativement, a part le chocolat^^) bien maintenant, mais ada, cela m’a touchée de savoir que je n’étais pas la seule à faire ce genre de choses…et je n’avais jamaispu en parler avc personne.

    Répondre
  42. camille a dit…

    Caro… Après avoir hurlé de rire au dernier post, je suis maintenant en larmes devant mon ordi…
    Tout ça, je l’ai connu, trop bien. Deux ans maintenant que je suis anorexique, en voie de guréison, c’est vrai, mais avec toujours des traces. Qui, j’en ai bien peur, resteront a vie…
    Mes 6 mois d’hospitalisation et ma psychothérapie d’un an n’auront même pas servi à me faire comprendre le pourquoi du comment.

    C’est évident, on a un manque, un vide, qu’on n’arrive qu’à combler qu’avec la nourriture. Dans l’anorexie, je crois que j’ai reussi à prouver à tout le monde et à moi même que je pouvais tout contrôler. Sauf que, à se priver tout le temps, évidemment, il y a de smoment ou l’on craque. Noel a été éprouvant, non pas sur le moment, mais après. L’après, quand je me suis retrouvée toute seule, de retour dans mon appart’, loin de ma famille.

    Malgré une folle envie de guérir, d’oublier tout ce qui s’est passé… Ca reste. Et des fois, ça prend le dessus. C’est pas juste.
    C’est pas juste que tant de personnes se retrouvent dans ton billet. C’est pas juste que tant d epersonnes qui veulent s’en sortir n’y arrivent pas.

    J’ai honte quelque fois de me surprendre à penser que finalement, j’étais mieux à l’hopital, protegée, et sans aucune tentation, ni possibilité de frustrations. Mais la vie, c’est pas ça. C’est un combat merdique tout le temps.
    Non, pas tout le temps, c’est vrai. Mais dans ces moments, là ou on devrait pouvoir se dire que c’est pas tout le temps nul, la vie, on n’y arrive pas forcément…

    Et le pire, c’est qu’après une crise, on se sent pas mieux.
    Bisous, Caro… S’il te plait, continue a être aussi vraie…Merci.
    Camille

    Répondre
  43. MH a dit…

    Habituellement je te lis mais ne commente pas…
    Seulement, ce poste, j’aurais pu l’écrire (pas aussi bien, bien sûr, je parle du fond … ).
    Moi j’ai baissé les bras, je profite des périodes de répit et quand la crise vient, tant pis, je lâche les fauves. Après tout, c’est ma béquille à moi, mon vice, et ça ne regarde personne d’autre.
    Ce qui n’empêche pas ce sentiment de culpabilité et de honte dont tu parles si bien.

    Bisous à toi et aux commentatrices qui vivent la même chose.

    Répondre
  44. Nat a dit…

    Ouf !!!
    Je viens encore de passer un bien bon moment, d’abord à lire ton post, puis TOUS les commentaires… Comment fais-tu pour transcrire de façon si juste les sentiments… Vraiment bravo !
    Concernant le sujet d’aujourd’hui, j’irais pluôt dans le sens d’Hélène… Il vaut mieux limiter qu’interdire. J’ai moi aussi eu ma période régime-frustration pendant lequel je tenais une semaine aux légumes et potages insipides, et puis, d’un coup, je craquais et sautais sur le frigo… Du coup, après, c’est comme tu décris : la frustation doublée de culpabilité…
    Maintenant, je ne m’interdis rien. Je n’achète pas de produits allégés qui te détraquent le corps, je mange du vrai et me fais plaisir. Bon, c’est vrai, je suis ronde, bien en chair… mais bien dans ma peau…et je n’ai pas d’accés de boulimie puisque j’ai droit à ce que je veux, quand je veux…
    Allez les filles, hauts les coeurs ; rassurez-vous, les hommes préfèrent les rondes !!!

    Répondre
  45. Hélène a dit…

    Peut-être n’es-tu pas allée au bout de la compulsion, Caroline, qui fait qu’un jour on arrête beaucoup plus vite, et qu’on a envie beaucoup moins souvent ?
    Si tu t’es privée pendant des années, cela peut nécessiter des années de rééquilibrer ton corps et tes envies. Je parle d’expérience.

    Répondre
  46. emma a dit…

    et dire que je me croyais seule!!!
    Mais je ne dirai rien de plus car je n’écrirai pas aussi bien que vous.
    juste merci à La tourangelle..Mais vieux démons à moi sont morts…et c’est pas mieux.
    Marie

    Répondre
  47. Ada a dit…

    Caro, oui je connais les ressorts : le stress, qui me fait tout voir en noir, ou la déprime, qui a le même effet, ou encore le jeudi qui précède mes règles (ça s’appelle le jeudi noir ^^) On a beau dire, les hormones…
    Mais ça encore ça n’arrive qu’une fois par mois. Et c’est prévisible, dc contrôlable. Mais le stress… Il faut te dire que je suis en hypokhâgne, et une plutôt renommée en plus, alors disons que le stress est un compagnon de voyage de chaque instant. Et puis je ne suis pas patiente, certaines choses m’agacent, et c’est la réaction en chaîne…

    Sweetcat, le cutter j’ai connu aussi, jusqu’au jour ou ça ne m’a plus soulagée. Je ne pensais pas non plus que d’autres personnes vivaient ça ! Comme on se sent unique, c’est rigolo et même un peu pathétique ds le fond 🙂

    Caro je m’excuse de polluer tes comments avec ma ptite vie, j’ai fait un peu long.

    Pleins de bisoux !

    Répondre
  48. Ada a dit…

    J’ajouterai juste que je rejoins ce qu’a dit Hélène. Il n’est pas impossible qu’en cessant de t’interdire ce genre de compulsions tu en vienne à t’en écoeurer et à ne même plus en sentir l’envie, a fortiori le besoin. C’est exactement ce qui m’est arrivé ac ce foutu cutter 😉

    Répondre
  49. sweetcake a dit…

    Ada…on est un peu soeurs de pathétisme en fait..^^
    c’est vrai que quand j’étais(suis)dans des moments comme ça, j’ai l’impression que c’est ce qui me fait exister…c’est trop bizarre parfois je me suis dit des trucs comme »ah qu’ils sont bêtes & inconscients tous ces gens heureux, ils font comme si ils n’allaient pas mourir, comme si leur vie avait de l’importance »…c’est vrai que dans un sens c’est marrant de s’imaginer des tas de petites personnes névrosées qui se croisent et se croient seuls à être mal et bizarre^^
    tu es en hypokhagne?on a le même âge alors…
    caro, désolée pour ce commentaire inutile…et bonne soirée!xx

    Répondre
  50. Ada a dit…

    Je me suis trompée dans ton pseudo Sweetcake ! Mes excuses 😉
    Ne t’inquiete pas ma belle, on apprend vite à relativiser… dans la mesure du possible. Chacun a sa névrose, chacun vit avec et se croit seul, et ça permet même d’être heureux.
    On a le choix je crois : ne vivre qu’entre les crises et dans l’attente de la suivante ; ou vivre comme si les crises étaient des accidents, et se laisser surprendre comme une bleue à chaque fois, chaque fois désarmée comme la première. J’ai choisi la 2ème solution… je suis lâche, mais heureuse !
    La souffrance fait se sentir vivant c’est vrai, mais le bonheur a ça de merveilleux qu’il permet cette sensation à chaque instant : le regard d’un homme (ou d’une femme) te fait te sentir vivante, et aussi respirer en sortant du métro, boire un verre d’eau fraîche, sentir tes draps sur ta peau… manger un carré de chocolat 🙂
    Beaucoup d’entre nous passent par cette phase où on s’imagine qu’avoir très mal rend plus vivante et en quelque sorte supérieure à ceux qui ne ressentent rien d’aussi violent.
    C’est sans doute un peu vrai, et terriblement faux : la douleur est un état comme un autre dans la vie, ça ne sert à rien ni de s’y complaire ni de la fuir. Le bonheur c’est équilibrer tout ça, je crois.

    Caro on te spam, je suis désolée 😉

    Bonne soirée !

    Répondre
  51. sweetcake a dit…

    [bon, au point ou on en et caro…tu n’en est plus à un peit squatage près hein?dsl;)]
    Ada, je suis d’accord avec toi au fond. et en ce moment je vais (assez) mieux(selon mes critères personnels^^)…mais parfois cette sensation me manque…ca fait un petit moment que je ne me suis pas coupée…et ca me fait mal de l’avouer mais si j’ai commencé a le faire moins souvent c’est en partie parce que j’ai rencontré un garçon(pas névrosé^^)…et que je ne voulais pas qu’il me prenne pour une folle(parce que les coupures fraîches sont difficiles à cacher…c’est pas gérable^^)

    quelque part se couper c’est un peu une solution de facilité pour ne pas avoir à gerer ses émotions…ou pour se déculpabiliser je pense.

    peut-être qu’on devient plus normal en grandissant(remarque assez comique vu nos âges^^), mais parfois j’ai l’impression que les choses étaient plus intenses(je ne sais pas trop comment dire, mais je me comprend,hein(je crois))

    mais bon, j’aime être niaise devant sex&the city, être amoureuse et pathétique, rire, manger du chocolat( 😉 )et de la galette§(c’est mon programme fille normal et positive!)(qui n’inclut pas ma tonne de travail(T_T))
    bisous& bonne soirée

    Répondre
  52. Caroline a dit…

    Ada et Sweetcake, vous ne me spamez pas, au contraire. Si ce petit billet a pu vous faire un tout petit peu parler, un tout petit peu lacher du lest et trouver en l’une et en l’autre des points communs, alors je suis comblée. Merci de votre participation, elle compte beaucoup pour moi. Et surtout, take care…

    Répondre
  53. Ada a dit…

    Sweet je dirais qu’à défaut de devenir normales, on interiorise en grandissant. Question d’image ? Je t’embrasse mamselle 🙂

    Merci Caro pr ce petit espace de liberté ! Et ne t’inquiète pas pour notre participation, après tout c’est pas comme si on était collées à l’écran guettant chaque billet… Non non, pas du tout :p

    Répondre
  54. Ed a dit…

    Bon sang, vos commentaires, tes billets, Caro, ont été d’une résonance et d’une violence à toutes épreuves pour moi. Et vlan, décimée, à terre ! Je n’avais décidément rien compris, rien prévu (pour une fois), j’en aurai bien perdu les maux…et v’la que je recraque sur le choco c’te nuit. Y a rien à faire. M’enfin, foi de connaisseuse, cette fois-ci je vais tout manger, tout tout tout.

    Et puis c’est malin, chuis belle maintenant que je m’en suis mis partout. Le ventre, la bouche, les doigts, le clavier… oh noooooooon j’avais dit pas le clavier… enfin tout ça quoi.

    Put*** de chocolat en barres, tu m’auras plus !

    Enfin pour tous ces petits et grands moments de bonheur, Merci.

    Répondre
  55. Valérie a dit…

    Wahouh !…

    C’est la première fois que je viens par ici (ça c’est la notoriété de la Miss !). J’ai bien compris que ce n’est pas le ton habituel du blog mais je suis soufflée !
    Ton style d’écriture est vraiment chouette (oui c’est pas terrible comme mot, je sais mais j’en trouve pas d’autre là tout de suite maintenant…)
    J’ai survolé quelques articles et je suis tombée sur celui-ci : PAF ! En pleine tête ! Comme toutes celles qui ont laissé un commentaire avant moi(je crois qu’il y a une majorité de filles…) je me suis retrouvée dans tes mots/maux… J’envie ta façon de dépeindre les sentiments et les événements…
    Merci de nous permettre de nous sentir moins seules !…

    Répondre
  56. virginie a dit…

    Ca fait du bien de lire qu’on n’est pas seule. Je ne connais pas la rondeur au point de sentir le besoin de maigrir, et j’ai la chance de m’en ficher un peu tant que c’est stable. Mais alors, la compulsion, ça, je me défends en catégorie confirmée !
    Ca me fait du bien de lire que certaines tapent aussi dans les beum’s des loulous, ou se relèvent la nuit pour jouer la souris de la cuisine, que d’autres planquent les preuves des dérapages… Je me sens tellement « coupateuse » (coupable/honteuse) dans ces cas-là ! Merci à mon éducation qui a mis le contrôle de soi sur un piédestal et la faiblesse au pilori :grr: Je vous laisse imaginer ce qui est sous-entendu par faiblesse.

    Merci Caro pour ces billets qui remuent (que ce soit les zygomatiques ou les tripes).

    Répondre
  57. ankalouna a dit…

    Je vis, tu vis, la vie, notre vie et les sensations qui s’y ressentent

    Merci de mettre des mots sur nos maux… La vérité sort de la bouche des enfants dit-on. Moi, je dis que aujourd’hui elle sort de la tienne. Même si ca me déprime encore plus de repenser à tous ces instants, je me « rassure » en me disant « tu n’es pas seule ma fille, ressaisis-toi! ». Pourtant, plus je lisais, et plus l’envie de me ruer à nouveau dans le supermarché du coin pour dévaliser le rayon « calories sucrées pour rondes en détresse » me submergeait. Mais en fin de compte, j’me suis dit que j’pouvais en faire l’impasse cette fois-ci, et que j’aurais bien d’autres occasion de me rattraper ;-). Merci pour le réconfort et l’humour que tu amènes.

    Répondre
  58. Ovary a dit…

    Cet article date de presque… un an, à ce que j’vois, mais il me touche directement. Même trop directement. Ca fait 8 mois que j’essaie de m’en sortir, que je fais des crises tout de même plus espacés, de gâteaux par dizaine, de tout ce que j’trouve. Ce besoin incessant, ce besoin irrépressible, à n’en plus dormir le soir, touchée par la migraine, par le ventre trop gros, trop poussé vers l’avant. Mais je tente de tenir, doucement. De maigrir, doucement.
    Mais souvent, plus j’attends de perdre ces qq kilos en trop, plus j’les reprends à coups de crises, à coups d’angoisse…

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