Des mouettes dans le métro

Il y a quelques jours, j'étais en face de trois jeunes filles dans le métro. Trois copines qui profitaient de leur dernier jour de vacances avant la reprise de l'école. Trois lycéennes qui entraient en terminale. Leurs joues étaient encore rebondies, vestiges de l'enfance encore récente, mais elles étaient maquillées comme des voitures volées pour bien montrer que bon, tout de même, on est plus des bébés.

 

Elles étaient légères, riaient du programme de leur journée ou du garçon qui les avait regardées à la station d'avant.

 

Pia pia pia pia… 

 

Des mouettes dans le métro.

 

Et puis elles se sont mises à parler d'après. De l'année prochaine.

 

Il y en avait une qui vivait à Nantes et qui rêvait de venir sur Paris mais ça impliquait de laisser sa petite soeur avec sa mère. Et rien que d'en parler, ses yeux étaient mouillés. L'autre n'était pas sûre d'avoir choisi la bonne terminale pour faire son école de dessin ensuite. Qu'elle était sérieuse subitement… Quant à la petite troisième, elle semblait paniquée à l'idée de manquer d'argent pour "s'en sortir" si elle ne travaillait pas l'été prochain après le bac.

 

D'un coup, elles étaient devenues très grandes. Plus de piapiapias.

 

Et puis la plus grande a demandé: "A l'université, y'a des vacances scolaires ?". Les deux autres ont réfléchi et n'étaient pas sûres. Ce qui était à priori certain c'est qu'il y aurait moins de congés ont-elles décrêté.

 

Elles ont soupiré de concert. L'enfance reprenait ses droits.

 

"Quand on n'aura plus de vacances scolaires, c'est qu'on sera vraiment des adultes hein…" a murmuré la plus grande des trois. Ses deux acolytes ont hoché la tête, visiblement accablées par cette dûre évidence.

 

En les regardant, j'ai pensé que le chemin était long, et que parfois, même alors qu'on n'avait plus de vacances scolaires depuis des lustres, on était pas tout à fait certain d'être devenu grand pour de bon.

 

Alors qu'elles s'éloignaient en reprenant leur babillage, oubliant pour un temps ces quelques secondes de gravité, j'ai eu envie de les rattraper pour les supplier de prendre leur temps. Pour leur dire aussi que les petites soeurs on ne les quitte jamais vraiment, que des écoles de dessin il y en a plein et qu'à dix-huit ans on ne devrait pas encore s'inquiéter pour l'argent.

 

Et puis je me suis rappelée qu'à 18 ans, surtout, on n'écoute jamais les grands…

 

Edit: La photo, c'est l'affiche d'un film d'une finesse extraordinaire vu récemment sur cette drôle de période qu'est l'adolescence et sur la difficulté de devenir une femme qui désire et est désirée. Ces trois filles du métro m'ont fait penser aux trois héroïnes de la naissance des pieuvres. A voir.

71 comments sur “Des mouettes dans le métro”

  1. ClaireMM a dit…

    Encore une scène très très joliment décrite, et très fraiche, merci Caro.
    Mais, perso : ouh là là… 18 ans! Tel le grand penseur néerlandanias, j’ai nommé Dave : je ne voudrais pas refaire le chemin à l’envers….

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  2. Maryse la tourangelle a dit…

    Personnellement j’ai décrêté une fois pour toutes que j’avais 18 ans éternellement… et ça me convient parfaitement ! tout à fait moi cette description des piapiateuses ; quelques minutes de sérieux dans une journée où j’essaie de rire de tout… ou presque !

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  3. Laure a dit…

    Cet émouvant billet m’a rappelé qu’entre 20 et 30 ans, je pensais que si on ne réussisait pas tout tout de suite, on était foutu. A ta place aussi, j’aurai eu ce mouvement vers elles pour leur dire de prendre leur temps, de profiter de ces petits riens de la vie, d’avoir les joues encore rebondies, d’avoir des envies plus grandes qu’elles…
    Jai aujourd’hui un regard plein de tendresse pour toutes les jeunes filles. Et ça me rapelle le refrain d’un poème de Boris Vian chanté par Sami Birnbach (Minimal Compact) Pourquoi que je vis, pourquoi que je vis, parce que c’est joli…

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  4. pkdille a dit…

    18 ans, avec tout le livre de la vie à écrire, avec tous les rêves à réaliser et les peurs aussi … je ne voudrais pas, moi non plus, refaire le chemin, mais comme mes choix seraient différents si j’avais la chance de pouvoir réécrire mon trajet.

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  5. zézé a dit…

    Voilà le souci est là, bien souvent on ne referait pas le chemin de la même façon, alors dans ce cas, comment aider les notres d’enfants à aller dans la bonne direction? A ne pas se tromper…

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  6. loïs de Murphy a dit…

    Joli témoignage, qui me rappelle que je n’ai jamais su quel était l’âge magique qui faisait qu’un matin au réveil, pfffut ! Tu deviens adulte d’un coup d’un seul ! Je ne suis pas sûre que ce soit en soufflant ses dix-huit bougies… :o)

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  7. les peids dans ma bulle a dit…

    Bonjour

    Pour moi aussi cela fait déjà pas mal de temps que je suis sortie du rang de l’école, et paradoxalement c’est pas l’école et les collègues de classe qui me manquent, non parce qu’à partir de la seconde je savais que nous nous verrons plus et je ne ressent pas de remord… par contre, la jeunesse, la légereté, l’insouciance ah ça oui…
    Et malgré mon âge (celui de Caro + 1…faites pas le calcul svp) j’ai toujours gardé une âme d’enfant, une part de fantaisie (d’ailleurs un peu trop…) mais j’ai perdu l’insouciance, les soucis ont pris le pas sur elle….

    Ne soyons pas nostalgique … savourons notre vie… malgré les années qui passent…
    Aujourd’hui, cela fait (déjà) 9 ans que je suis mariée et j’ai toujours l’impression que cette journée s’est déroulée hier

    Bonne journée…

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  8. Missgavotte a dit…

    18 ans… j’étais timide, un manque de confiance en moi encore pire qu’aujourd’hui, je ne me sentais à l’aise nulle part, j’avais l’impression de tout rater, de ne jamais être à ma place. Non vraiment, je préfère près de 20 ans après !

    Pour rassurer pkdille et toutes les autres : un jour où l’on parlait de remonter le temps avec je ne sais plus qui de mon entourage, avec l’adage populaire revenir en arrière et savoir tout ce qu’on sait on m’a fait cette remarque très juste : on ne referait sans doute pas les mêmes erreurs, mais on ferait d’autres !

    Et toujours dans la sagesse populaire l’expérience des autres ne profite jamais ! Caro tu as tout à fait raison : à 18 ans on n’écoute jamais les grands, ces vieux schnoks d’au moins 30 ans qui nous rabattent les oreilles alors que nous, tout jeune adulte on sait tout et on maîtrise tout 😉

    Arfff… il faut bien que jeunesse se passe 😀

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  9. Véro a dit…

    Quand je vois souvent ce genre de scène, des ados qui piaillent dans le train, j’ai deux réflexions : la première est qu’elles ne sont pas obligées de hurler comme ça dans le train et la seconde qui du coup entraine mes pensées bien loin c’est qu’elles en profitent, après tout, on n’a pas tous les jours 18 ans. Et c’est vrai, même si par moment on aimerait bien les avoir de temps en temps. Moi surtout en ce moment, j’aimerais bien retrouver mon insoucience de cet âge là, et ne penser qu’aux garçons et aux devoirs qu’on a à faire… mais c’est bien loin tout ça et les soucis ne s’amenuisent pas avec l’age.

    Merci pour cette pensée matinale Caro et bonne journée à tous et toutes

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  10. Véro a dit…

    Pensée d’une ronde – Express : Caro a raison, je l’ai lu également et franchement il faut le lire. Un grand moment de détente. Si tu le permets Caro, j’en parle sur mon blog ici : laviedevero.canalblog.com…

    Allez y foncer l’acheter 🙂

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  11. monsieurplus a dit…

    Ah les années lycée… Que du bonheur ! Mais les années fac n’étaient pas mal non plus. On se marrait tellement à la fac que je n’ai jamais regretté de ne plus avoir autant de vacances qu’avant. Alors qu’aujourd’hui, si je pouvais en avoir un peu plus…

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  12. Valé57 a dit…

    Bon, moi je ne sais pas ce que vous avez fait comme fac, mais perso c’était rentrée en octobre, certes pas de vacances à la Toussaint (faut pas pousser non plus hein…) mais les vacances de Noël, celles (petites mais tout de même…) de février et de Pâques… Puis ensuite les grandes vacances après les derniers partiels et oraux de juin…
    Bizarrement, je garde un souvenir de peu d’heures de cours, de certes beaucoup de boulot perso, mais d’une douceur de vie qui s’écoulait paisiblement, sans soucis… Et puis c’est en première année de DEUG que j’ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon mari … Je calcule rapidement… Nous nous sommes connus à la rentrée 1987… Vingt ans… Même pas l’âge que j’avais à l’époque…
    Et moi aussi je riais et pia-piatais dans le bus avec mes copines, insouciante et heureuse. Et même si aujord’hui je suis toujours aussi heureuse et comblée, je ne voudrais pas non plus refaire le chemin à l’envers. Les souvenirs sont pour toujours dans mon coeur, mais les plus belles années sont celles qui nous attendent…
    Merci pour ce petit moment de nostalgie

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  13. vivi1224 a dit…

    puisque maman est occuppée, c’est moi qui vais dire la première combien mes pensées vont vers ma petite soeur, the last one, celle qui a vu tous les grands partir de la maison et qui à son tour va prendre des risques. Elle devient grande et c’est la seule chose qui me fasse sentir que moi, je ne suis plus si jeune.Alors, petite Sixtinouche, va dans ta vie, ta soeur sera toutjours là pour toi, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit

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  14. zaza a dit…

    eh ben moi je les regrette pas mes 18 ans, parce que j’ai l’impression que ma vie elle a commencé à 27 ans, avant c’était nul ! le lycée, la fac tout ça, franchement bof bof bof ! peut etre parce que j’avais des soucis qui n’étaient pas de mon age…

    Mais tout de meme, quand je vois des mouettes de 18-20 ans qui piaillent, j’ai la meme pensée que toi Caro les filles profitez en bien parce que le temps passe vite et restez insouciantes le plus longtemps possible

    bises

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  15. patounettechatte a dit…

    Au mois de novembre je vais fêter mes 39 ans !!! Et dans ma tête, dans mon coeur, je sent toujours la petite fille qui me suit partout, je suis comme mon père (un gamin) une éternelle gamine, ça me permet d’avancer avec optimisme malgrés les tracas et les pièges divers…

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  16. Caro a dit…

    Je ne voudrais absolument pas revivre mes 18 ans, j’étais affreuse, persuadée de l’être et très malheureuse. Mais il n’empêche que le temps passe vite et que parfois, ça fait peur…

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  17. imane a dit…

    mes 18 ans , je crois bien que je vendrais mon âme au diable pour les retrouver.
    Ah l’année de terminale au lycée français de rabat , 24 filles dans ma classe pour 20 nationalités , je dois dire qu’on s’est bien amusé.On se prenait toutes pour JP sartre .
    Je ne suis jamais vraiment devenue adulte depuis sauf physiquement , et quand on m’appelle madame , j’ai envie de pleurer et de crier que non , allez soyons fou , je suis toujours une petite fille (j’en ai gardé les joues d’ailleurs)

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  18. cécé a dit…

    Petits moments de douceur dans un monde de brutes, je répète sans cesse à mes enfants de profiter de l’enfance et de l’école.

    Parce que les rêves que l’on a pas réalisés enfant, il reste peu de temps dans la vie d’adultes de tous les jours. C’était la pensée du jour.

    Bises Caro et bonne journée à tous et toutes que tous vos rêves du jour se réalisent.

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  19. M'dame Jo a dit…

    Je ne voudrais pas non plus revivre mes 18 ans. Quoiqu’à 18 ans, je préparais mon départ pour la grande école et l’autre ville, je touchais du bout du doigt le début que la vie que j’allais enfin pouvoir décider.

    Enfin, si on m’avait dit qu’il me faudrait presque 10 ans de petits hauts et de bas bien profonds avant de vraiment la commencer, ma vie à moi, je me serais sûrement découragée.

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  20. doudoune a dit…

    aaaaah mes 18 ans ne sont pas tres lointains mais je ne me souviens pas de cette insouciance qu’on peut ressentir à cet age la ou tout ce qui nous intéresse, c’est les copines, les mecs et accesoirement les cours et les vacances… peut etre parce que j’ai toujours été assez solitaire… et aussi peut etre parce que les pieds sur terre je les ai eu tres vite… quoiqu’il en soit, j’espere vraiment de tout coeur que mes enfants pourront un jour ressentir cette insouciance qui passe si vite…
    enfin bref, je ne referais mon chemin à l’envers pour rien au monde parce que je sais que je changerais des choses et que je n’aurai peut etre pas le bonheur d’etre maman de 2 adorables bambins aujourd’hui à 25 ans tout juste… donc je ne regrette absolument rien!
    et j’espere vraiment pouvoir guider mes enfants à faire le bon choix!

    bref, merci pour ce billet si touchant Caro, il m’a vraiment transporté dans des émotions que je ne pensais pas ressentir à nouveau un jour!
    Sur ce bonne journée à tous et à toutes 😉

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  21. imane a dit…

    le malheur est qu’à 18 ans , j’étais jolie et j’avais un succès fou (taille 38 , cheveux teint au henné et teint bronzé) j’avais des demandes en mariage tout les jours.
    Mais après , la chute a été dure. Quand à 22 ans , je suis venue en france pour un dess loin de mon amoureux , eh bien je crois que j’ai testé tous les rayons des supermarchés du côté fromages , charcuteries et chocolat et j’ai sacrifié ma chevelure aux joies des teintures pleines d’oxydants.EH bien le résultat est là.

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  22. emmanuelle h a dit…

    moi non plus, je ne voudrais pas revivre mes 18 ans…en revanche, mes 25/26….je dis pas …..
    quoique….plus ça va, plus je trouve que la trentaine, c’est le bel âge ! de plus en plus plébiscité, du reste…sans parler du fait qu’on est en général débarrassée de pas mal de complexes et tourments, qu’on a un peu vécu, qu’on bosse et que l’on ne vit plus le stress des études…certes, il y a les fins de mois, mais c’est quand même le bel âge, vous ne trouvez pas ?

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  23. Caro a dit…

    Emmanuelle h, je suis totalement d’accord avec toi. Je crois que j’en ferai un billet d’ailleurs, ça fait un moment que j’y pense. Pour moi la trentaine ça a été une révélation sur tous les plans. par contre, je ne serais pas opposée à ce qu’on s’arrête là, vois-tu ?

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  24. et le monde sera meilleur a dit…

    Je ne voudrais pas revenir à mes 18 ans non plus… Je suis bien mieux maintenant, dans ma tête et dans mon corps, j’ai trouvé mon amoureux pour toujours… Manque plus que les enfants ! La seule chose pour laquelle je reviendrais en arrière (à 14 ans environ) c’est pour changer mon orientation professionnelle. C’est sûr je ne suis pas trop vieille pour changer de métier, mais c’est la théorie. En pratique, quand on a un appartement et une vie d’adulte à assumer, on ne peut pas de permettre de retourner à l’école sans salaire :-/

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  25. luria a dit…

    Moi non plus je ne regrette pas mes 18ans, avec ces mêmes interrogations et autres truc tout pouets. Mais bon, là je n’ai plus de grandes vacances depuis belles lurettes, j’ai déjà quelques cheveux blancs. Et pourtant non je regrette je ne suis pas adultes, nananan je suis juste une grande nenfant perdue au milieu d’un gros truc qui me dépasse, mais qui se à-peu-près-gère finalement…
    bref tout ca pour dire que ton article c’est tout a fait ca:)

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  26. Manou-Manou a dit…

    Je suis émue en lisant ce post parceque j’ai 17 ans. Je piaille avec mes meilleures amies dans le bus, et puis d’un coup on évoque l’avenir et l’atmosphère change. C’est tellement confus en ce moment. On a la joie à même la peau et un eastpack plein de choix à faire sur le dos. Les grandes décision c’est maintenant, les ptits boulot c’est maintenant, les résultats, la concurrence c’est maintenant. J’ai souvent l’ impression d’être en équilibre sur un muret, avec ma vie confortable d’enfant choyée d’un coté, et ma future vie d’adulte de l’autre. On balance sans cesse, on a peur de tomber. Mais on s’amuse aussi, en équilibre. C’est tellement beau aussi, vu d’un peu plus haut…
    Merci

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  27. Nina a dit…

    Perdre la jeunesse est effrayant, non par ce qu’on l’on y perd, mais par ce que cela nous apporte: la conscience que tout se décompose.
    Hum. Peut-être un peu trop grave ma citation, mais c’est mon premier commentaire sur ton blog que je trouve génial (pour faire dans l’originalité)
    Sinon, j’ai 19 ans, mais même ma Terminale ça me paraît loin maintenant (bon en même temps, passer un an à l’étranger toute seule après le bac ça marque)
    Bisous Caro.

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  28. Svetlana a dit…

    Joli talent de narration, Caro…

    Ca me rappelle une seconde de lucidité avec une amie, en Terminale justement : c’est la dernière année où on est des petites filles… .
    Après, c’est bien aussi… mais on doit grandir un peu, la vie n’est plus toute tracée 🙂

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  29. maodun a dit…

    juste un petit hors sujet sur la photo et donc sur le film merveilleux dont tu parles. Un peu de promo ne lui fera pas de mal, c’est un film magnifique, français, sur l’adolescence mais plus particulièrement sur la féminité à 15 ans, le désir, l’amour, les garçons, ou pas…

    Par contre le titre n’a pas d’article, c’est Naissance des pieuvres 😉

    Bon film

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  30. Sasa a dit…

    18 ans l’âge ou tout est permis on est adultes
    D’un coté l’innoncence de notre enfance et de l’autre le dur passage a la vie d’adulte le moment de faire des choix, trouver son orientation le moment ou on commence à bosser pour s’assumer… se gérer…gérer ses études alala pour rien au monde je n’y reviendrais!!!
    Et les vacances scolaires! arf pour moi ça fais un bail qu’elles n’existent plus les études et le boulot prennent trop de temps! Mais bon je profite du soleil espagnol avant de reprendre les cours!

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  31. Léa a dit…

    Ton billet est vraiment très beau Caro. Mes 18 ans me semblent loin, et pourtant pas tant que ça.

    C’est ma soeurette maintenant qui les a. Et voilà. Elle aussi est partie de la maison, comme moi, après le bac, et, étrangement, comme moi, pour Strasbourg. Mais moi j’ai peur. Peur qu’on s’éloigne parce qu’elle n’est pas bavarde. Peur qu’on s’éloigne parce qu’elle ne sera pas forcément là quand je descendrai chez les parents. Peur qu’on s’éloigne parce qu’on ne sait pas vraiment se parler.

    Parce que voilà, à 18 ans, quand on s’en va, qu’on devient indépendant, on se détache forcément. Et ton billet me fait penser à tout ça…

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  32. Sarah a dit…

    très joli article, très touchant….C’est vrai que cette période a un côté magique, de passage entre deux mondes qui finalements ne sont pas si séparés que ça….

    Sarah
    desarahaisis.blogspot.com…

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  33. Ada a dit…

    J’ai vu ce film hier soir, et il m’a bouleversée. Toute mon adolescence est remontée des abysses où je l’avais planquée. Chacune de ces trois filles, c’est moi. Et c’était aussi l’amie avec qui j’étais. Et nous sommes sorties de là retournées… et soulagées.
    Soulagées de ne plus jamais avoir 15 ans. Jamais plus.

    Ce film est magnifique en cela qu’il ne magnifie pas l’adolescence. L’adolescence, ce n’est pas que Charlotte Gainsbourg, Lolita, Juliette et autres silhouettes de sylphides graciles, gracieuses et d’une pureté passionnée qui peuplent l’imaginaire collectif. L’adolescence c’est l’âge du premier sang, de la chair qui se pousse à l’avant-scène, l’âge du trivial et du sordide.
    Et c’est ce qui est si bien montré dans La naissance des Pieuvres. La scène du baiser des héroïnes est à hurler de malaise, tant elle est loin de cette image éthérée qu’on colle aux premières amours et proche -si proche- de la réalité.

    Je sais que beaucoup d’entre vous ont des enfants de cet âge, ou qui s’en approchent ; alors d’avance je m’excuse si mes mots vous atteignent.
    Mais il se trouve que j’ai 20 ans depuis quelques semaines, et que du haut de cette fantastique expérience de la vie qui est la mienne je clame haut et fort : 15 ans, plus jamais ça.

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  34. ange a dit…

    je suis tout a fait d’accord avec toi, Ada. j’ai 20 ans depuis quelques mois et meme si je regrette par moment les instants d’insouciance, je clame avec toi plus jamais ca! c’est la pire période qu’on puisse imaginer: on ne s’assume pas physiquement ni mentalement (et parfois encore aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir 15 ans.. ou meme 18), on n’a aucune prise de recul (et on souffre toujours autant pour des petites conneries). et tellement d’autres choses qu’on refoule en se disant: maintenant, c’est fini.

    en fin de compte, en y réfléchissant bien, la seule différence entre mes 18 ans et mes 20 ans.. c’est qu’aujourd’hui je sais qu’il faut garder une part d’insouciance si l’on veut avancer. et que le plus beau reste a venir! et ca, ca fait du bien de le savoir.

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  35. Caro a dit…

    C’est drôle, j’ai pensé à toi Ada en voyant ce film. j’étais un peu des trois aussi, enfin, surtout, forcément, la plus ronde. C’est si loin et pourtant si douloureux encore, ce sentiment de devoir y passer histoire qu’au moins, ça, ce soit fait…

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  36. Mamine a dit…

    Mes 18 ans sont bien loin!!! Et ça n’était pas l’insouciance…. Déjà, il fallait attendre 3 ans de plus pour être majeure…
    Je venais d’avoir le bac et je rentrais en fac….
    Et comme je suis très douée 🙂 je n’ai pas quitté l’école jusqu’à ce que je décide de prendre ma retraite.
    Je rejoins Véro quand elle dit que la quarantaine est le bel âge, la cinquantaine n’est pas mal non plus et je vois poindre la soixantaine sans angoisse.
    D’abord, on vit bien mieux que nos mères et nos grand-mères: mes grand-mères à 60 ans étaient des vieilles femmes, usées par des vies difficiles – pas de retraites – pas de Sécu; ma mère à 60 ans (il y a 25 ans!) était très bien et profitait de sa retraite avec ses petits-enfants. Elle débordait d’activités: assoc’, couture, tricot, baby-sitting familial et cuisine.
    A 18 ans, on est fragile, la moindre déconvenue nous met par terre.
    Aujourd’hui, je me sens plus détendue face aux déceptions qui jalonnent toujours les existences, je suis mieux armée.

    Chère Caro, toujours le billet qui fait mouche…

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  37. MesDouDouX a dit…

    Purée, mes 18 ans, c’était comme si c’était hier!
    Et j’avais qu’une envie, avoir mon bac pour partir dans une grande ville y faire mes études , fuir la campagne…
    10 ans après, c’est au tour de mon frère de connaître ça 😉
    Enfin je vais déjà croiser les doigts pour qu’il ait son bac…

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  38. Lodie a dit…

    J’ai eu 20 ans y a pas longtemps, quelques semaines…
    Et pourtant, qu’ils sont loins mes 18 ans…
    J’ai pas piaillé dans le métro, j’ai oublié d’être une mouette.

    Ptet bien qu’on m’avait cassé les ailes.

    J’ai toujours eu l’impression d’être adulte. La première fois j’avais 8 ans.

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  39. Anna a dit…

    Mes 18 ans me paraissent tellement loin qu’il y a des moments où j’ai l’impression que c’est arrivé à une autre… Il faut dire que j’étais bien dans le brouillard à l’époque, je suis bien plus heureuse aujourd’hui !

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  40. Ava a dit…

    A 16 ans, on n’est pas que des mouettes, on est tout un mélange d’émotions, on a peur de grandir et pourtant une envie terrible d’être à la place des trentenaires qui nous observent dans les transports en commun, on a envie de connaitre les potins des soirées tout en pensant à réviser, parce que le bac, on ne l’obtiendra pas en sortant tous les samedis soirs, on rit beaucoup pour ne pas penser à la gravité de la vie, on se met des barettes à petits coeurs dans les cheveux tout en lisant Elle et Glamour, on proteste contre Sarkozy tout en engraissant le système via HM et l’Oréal, on rêve de partir à l’étranger tout en voulant redevenir un bébé blotti dans les bras de Papa/Maman, on planifie ses études pour faire plaisir à la famille en rêvant de tout plaquer pour devenir la fille spirituelle d’Oscar Wilde et Françoise Sagan, on rêve de mincir alors que notre icône absolue n’est autre que la plantureuse Marilyne Monroe, on est végétarienne tout en suivant un régime à base de Nutella (notez le contraste avec l’envie silhouette Kate Moss), on ne veut pas d’enfant tout en maternant la cadette, on souffre en silence et on est heureux bruyamment.
    Pas vraiment mouette, je suis plutôt un paradoxe sur patte.

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  41. Flora a dit…

    Waouh…Après l’émotion suscitée par Caro, Ava, tu viens de me scotcher à mon siège!!!

    Ce que tu as écrit m’a renvoyé exactement à mes 18 ans…Jusque là c’était une période pas super drole dont je ne me rappelais pas forcément le sourire aux lèvres, mais tu viens d’adoucir le jugement que je portais sur mon moi de l’époque…J’ai l’impression d’aller mieux, là…Alors, merci 🙂

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  42. Véro a dit…

    Emmanuelle H, Caro… que je développe ? Ben je ne sais pas si ce sera facile en quelques mots mais bon je vous parle de ce que je vis moi, ce qui n’est pas non plus une science infuse hein 🙂

    En fait quand on arrive à 45 ans, déjà les enfants sont, dirons-nous, grands. Nous pouvons donc faire ce que nous voulons, sortir sans avoir besoin de baby sitting ni même de donner des explications sur le pourquoi on peut pas venir ? parce qu’à l’age qu’ils ont maintenant ce sont eux qui ne veulent plus venir !
    En plus, si on a fait ce qu’il faut pendant les 15/20 dernières années, nos bisous on les a toujours. Ils viennent même d’eux-mêmes, on n’a même plus besoin de les réclamer.

    A 45 ans, on s’en fout du qu’en dira-t-on, on s’en fout de ce que pense notre voisin, on fait ce qu’on a envie de faire, quand on a envie de faire. Et si un soupçon de pensée venait à nous titiller que ça pourrait pas plaire à untel ou unetelle, immédiatement on se dit c’est ma vie après tout, j’en ai qu’une donc je la vie comme je le veux.

    A 45 ans si tout va bien, d’un point de vue boulot, l’avenir est derrière. J’entends par là qu’on a plus le soucis de devoir faire bien parce que de toute façon notre patron sait ce qu’on vaut, nous n’avons plus rien à prouver.

    A 45 ans, si notre corps n’est pas un corps de déesse pour le premier clampin qui passe, on s’en fout car on sait qu’on plait à l’homme qui nous aime. Et puis on est bien installé dans notre confort alors le regard des autres on s’en tape. Par contre le regard des petits jeunes de 35 ans qui se jette sur vous avec un beau sourire, nous rappelle que notre corps comme il est plait tout autant que celui d’une jeune de 20 ans.

    A 45 ans, si on a envie de rester 2 heures dans la salle de bain, on le peut parce que nous avons beaucoup plus de place dans l’appartement depuis que les ainées sont parties.

    A 45 ans, même les enfants nous disent qu’on a le droit d’être égoiste et de penser surtout à nous, parce qu’on a pensé à eux pendant toutes ces 20 dernières années.

    Voilà, à 45 ans, c’est un début de liberté. La vrai liberté sera lorsqu’on n’aura plus de contraintes professionnelles. Là on pourra enfin choisir de vivre tranquillement, pleinement les loisirs qu’on aura pas pu vivre à cause du travail et de la course folle.

    Ceci dit, je n’aspire pas à la retraite ou alors seulement à celle bien organisée…

    Moi j’avais une peur bleue de passer mes 30 ans. D’ailleurs j’ai été malade pendant des mois avant et après mes 30 ans parce que je ne les voulais pas. Je me disais qu’à 30 ans il fallait être sérieuse et ça je m’y refusais. Maintenant je rigole parce que j’ai certes eu quelques années où je me disais que je ne pouvais plus faire ça, qu’à mon âge ça ne se faisait pas. Maintenant, quand je vois un jeu de marelle sur la route, sans aucune honte je saute à cloche pieds jusqu’au ciel 🙂

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  43. flabelline a dit…

    Je suis d’accord avec Flora et si à 18 ans j’ai eu de beaux moments dans ma classe de Bep sanitaire et social où l’on se sentait un peu à part avec un pied dans les études et un pied dans la vraie vie( à cause des stages ), j’en ai eu d’autres difficiles .
    merci . J’ai 45 ans et depuis quelques années je dit plus je vieillis et mieux je me sens.
    Pourquoi ? Parce que je sens que j’ai encore pleins de choses à découvrir et quand je penses à tout ce que je n’ai pas encore essayé , je ne sais pas si j’aurais assez de temps. La phrase que je me dit de temps en temps c’est : les regrets ne servent à rien
    si tu ne l’as pas fait c’est que ce n’était pas le moment de faire cette chose là.
    En tout cas ce blog m’aide à avancer (les commentaires aussi ) . je pars du principe que chaque jour on apprends quelques choses de nouveau et de tout le monde (je travaille en crêche j’en sais quelque chose .

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  44. caroline ingalls a dit…

    A 11ans et demi, premières règles, et totale incompréhension; je me sens encore tellement enfant et tellement pas prête à tous ces changements, j’en veux à mon corps de m’avoir pris par surprise, mais bon, pas le choix…
    A 13 ans je rêve d’en avoir 15, comme si 2 années de plus allaient me donner suffisamment d’assurance pour braver les moqueries de certains de mes camarades à propos de mon nez (il a poussé trop vite le traitre), mon nom, ma grande taille (aucun de mes camarades même masculin, n’est aussi grand que moi, ils grandissent après nous, les garçons) , bref tout et n’importe quoi…
    Mes quinze ans arrivent, et même si ma bonne humeur et mon humour naissant m’ont permis de me sentir mieux dans ma tête ( faute de me transformer en joli papillon ou magnifique cygne…), je rêve quand même d’en avoir 18…à 18 ans, on est libre, on fait ce qu’on veut!
    Et les dix-huit ans arrivent, mais même pas le temps de les fêter, on n’a pas trop les moyens, et y’a le bac à réviser, et puis faut réfléchir à ce que je ferai après…et là, c’est le vide total, à part que je ne veux pas entrer à fond dans le système, mais bon, une fois que t’as dit ça….
    C’est drôle, en te lisant Caro, je me suis replongée ( comme pas mal de tes lectrices) dans ces périodes délicates de ma vie, ces périodes un peu charnières; certains parlent d’insouciance, mais non, rien à voir avec l’insouciance; j’ai l’impression que déjà à 18 ans j’étais d’une extrême lucidité quant à la façon dont le monde tournait, et pourtant, on me demandait d’y trouver ma place, dans ce monde…alors je préfère ton expression, les piapiapias, ces batifolages et conversations futiles qui nous permettaient de reculer les échéances…
    Tout ça sans parler de ce corps qu’on se trimballe, ni enfant, plus vraiment ado, pas encore femme, de la première fois, souvent autour de ces 18 ans, où l’on sait déjà que plus rien ne sera plus jamais pareil, et que ce chemin à l’envers ne sera jamais possible.
    Paradoxalement, j’ai toujours été une grande rêveuse très optimiste, persuadée que les années à venir me permettraient de l’aimer un peu plus, ce corps, et que je parviendrais à faire un petit quelque chose pour ce monde; au final, je ne m’étais pas vraiment trompé ( éduc, mariée, mère de famille, et cours de bodysculpt en prime!!!); et en plus, j’ai la sensation d’avoir encore pleins de choses à vivre et à découvrir!
    Merci Caro pour la façon très touchante que tu as d’observer et de décrire ces scènes de la vie quotidienne; merci de m’avoir permis de faire un tour du côté de chez Swann!

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  45. Marie-Hélène a dit…

    Je les trouve tellement plus dégourdies que je n’étais au même âge les mouettes de maintenant !
    Et en même temps, alors que j’étais mal dans ma peau à en crever, je menais une vie très débridée alors que je les trouve souvent bien popotes !

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  46. Marie a dit…

    en lisant tous vos commentaires (et surtout celui de Lodie) je me rends compte que je crois n’avoir JAMAIS eu 18 ans….et qu’il n’ya jamais eu de pia pia.
    Marie

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  47. Ratatouille a dit…

    J’ai 18 ans, et je peux vous dire que nous (j’entends par là mes amis et moi) sommes bien conscients des problèmes d’argent qui nous attendent, de comment amortir le choc en travaillant le weekend sans que cela n’empiète sur nos études etc, etc. Et encore etc. Huhu.
    Et pourtant, on est des vrais crétins heureux de vivre hein ! 😀

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  48. cat's eyes a dit…

    Ah la la, si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, qu’il disait, l’autre !
    Ben je sais pas vous, mais moi à 18 ans, j’étais cloîtrée dans un internat de jeunes filles bien bourge à Versailles, sisisi, ça a existé, et les piapias dans le bus, je n’ai jamais connu; dites, j’ai vraiment loupé quelque chose ?????
    Maintenant, j’en ai 55 et j’ai lâché un métier de médecin scolaire pour retourner à la fac, celle d’histoire ce coup-ci,ayè, j’ai ma licence et je fais un master d’histoire médiévale et je vous jure qu’apprendre, apprendre et encore apprendre, c’est vraiment le top du top, vous devriez essayer; en plus, c’est maintenant que je piapiate; comme quoi, la piapiaterie, ya pas d’âge, c’est une question de tempérament.
    Ceci dit, ce blog est vraiment une petite merveille et je m’y balade avec délices

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