Un bébé toute(s) seule(s)

Il y a deux jours, il a été question ici de l'homoparentalité, des différentes façons de faire un enfant quand on est gay, des réserves de certains sur les dons de sperme anonymes, de la difficulté des démarches, etc. Parmi les commentaires, il y a eu celui d'Angeloine qui me semblait vraiment intéressant. Alors je lui ai proposé de développer un peu son propos et de nous raconter l'histoire de sa fille. Elle l'a fait avec une grande honnêteté, sans faux-semblants, sans pathos, sans langue de bois.

Alors voilà, je vous livre ce témoignage ici, et ça tombe bien parce que c'est la gay pride et que je ne pourrai pas y aller, trop enceinte, pour le coup. Ce sera ma petite contribution. Merci, si vous commentez et que vous n'êtes pas d'accord avec tout ce que raconte Angeloine de rester correct(e) et de ne pas oublier que derrière un pseudo, il y a une vraie personne, un vrai couple et un vrai bébé…

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Bon, j’avais dit que je prendrais le temps d’expliquer les
raisons qui nous on fait choisir une insémination artificielle avec donneur
anonyme, alors voilà, vous allez tout savoir ! 

Pour moi, il a toujours été clair que j’aurais des enfants
un jour, c’est tout ce que j’ai toujours désiré. Chacun ses ambitions :
certains rêvent d’être riche ou célèbres, moi mon but dans la vie a toujours
été de vivre heureuse avec une personne que j’aimerais et qui m’aimerait en
retour, et nos enfants. 

Il y a déjà 9 ans, j’ai rencontré la personne de mes rêves,
et c’était une femme. Elle aussi voulait des enfants un jour, ça tombait bien.

Au fil des années, le désir de fonder une famille s’est fait
de plus en plus présent, surtout pour moi ; ma compagne le souhaitait
aussi, mais elle avait peur. Peur du regard des gens, de leur mesquinerie
parfois, peur que notre amour ne soit pas suffisant pour en protéger nos
enfants.

Bref, au bout de quelques années on a décidé qu’être
parents, ce n’était jamais fait de certitudes, et qu’on aurait beau faire de
notre mieux, on ne pourrait jamais protéger nos enfants de tout. Donc on a
décidé de se lancer. 

Bon, certes, on aurait préféré pouvoir fabriquer nos enfants
sous la couette, c’est sur que c’est nettement plus fun !

Mais comme de toute évidence ce n’était pas une option, il a
bien fallu qu’on cherche un autre moyen ! 

Au départ, je souhaitais une coparentalité, parce que
j’avais peur moi aussi que notre enfant soit malheureux s’il n’avait pas de père.
Seulement voilà, il n’y avait personne dans notre entourage avec qui nous
aurions pu fonder cette famille atypique.

Qu’a cela ne tienne, j’ai cherché des annonces !

Apres une rencontre désastreuse avec un père potentiel, nous
avons beaucoup, beaucoup parlé toutes les deux.

Apres réflexion, chercher un père pour notre enfant par
petites annonces, comme si on cherchait une voiture d’occasion, ça nous a
semblé plutôt sordide, froid, artificiel…

Pour nous, une coparentalité devait reposer sur une profonde
amitié, et il nous semblait que même avec la meilleure volonté de la part de
chacun, si on se rencontrait dans le but de faire un enfant, ça faussait tout…

Ceci dit, je sais que pour certains ça marche très bien,
mais pour nous c’était inconcevable. 

Elever un enfant à deux, ce n’est déjà pas toujours évident,
on n’est pas toujours d’accord sur tout, mais on fait des compromis, parce
qu’on s’aime. Elever un enfant à 3 ou 4, c’est encore bien plus compliqué, ça
multiplie les risques de désaccords, et pour moi, si on ne se connaît pas
parfaitement, et si on ne partage pas une vraie amitié, c’est ingérable…

Se rajoutait à cela la question de la place de ma compagne.

Nous souhaitions être toutes deux les parents de cet enfant,
or en coparentalité, seuls les parents biologiques auraient été parents, et les
compagnons respectifs n’auraient été que des beaux-parents (et même si par
miracle la loi Française évoluait et reconnaissait nos familles, dans ce cas de
figure ma femme n’aurait jamais la possibilité d’être reconnue comme un parent
à part entière), et ce n’était pas du tout ce que nous désirions. 

Nous aurions pu alors choisir de faire appel à un donneur
connu, et faire des inséminations artisanales. Peut être l’aurions nous fait si
nous avions eu un ami prêt à nous faire ce cadeau. Ou peut être pas. De toute
façon, la question ne se posait pas.

La encore, nous aurions pu chercher un donneur par petites
annonces, mais pour les mêmes raisons, nous ne le voulions pas.

Et puis un donneur connu pourquoi pas, mais connu à quel
point ?

Est-ce que notre enfant pourrait le rencontrer ? Si
oui, alors il fallait pouvoir lui faire totalement confiance, c’était la même
chose que pour une co-parentalité.

Et si au contraire il ne souhaitait pas connaître notre
enfant, alors pourquoi aurions-nous, nous le droit de le connaître?

Que dirions nous à notre enfant à son sujet ? On sait
qui c’est, mais lui ne veut pas te connaître, donc on ne te dira rien ?

Ca nous semblait tellement injuste !

Et même en laissant cette question de coté, pouvions nous
accorder une telle confiance à un inconnu ?

Et si pour une raison ou une autre, il décidait un beau jour
que tiens, finalement, il voulait revendiquer son rôle de père ? Demander
la garde de notre enfant ?

 

Restait la possibilité de l’adoption, mais pour moi il
s’agit d’une démarche totalement différente. Je n’ai rien contre l’adoption, au
contraire (c’est une aventure totalement différente, que j’envisage aussi, mais
plus tard, et pas forcement un bébé), quoi qu’il en soit je souhaitais aussi être
enceinte. C’était plus qu’une envie, presque un besoin, j’en rêvais depuis de années.

 

Restait les inséminations artificielles. Nous aurions pu
aller aux Pays Bas, où à l’age de 16 ans l’enfant peut s’il le souhaite obtenir
des informations sur son donneur.

Nous n’avons pas fait ce choix.

Cela peut sembler égoïste de notre part, mais si nous avons
pris cette décision, c’est parce qu’elle nous semblait plus saine, plus équilibrante
pour l’enfant.

Je m’explique : pour nous, faire miroiter à notre
enfant la possibilité d’avoir un jour des infos, voire peut être l’identité de
son donneur, c’était l’encourager à s’inventer un père (et ceci sans même
savoir ce que sont précisément ces fameuses informations).

Or avec une insémination artificielle, notre enfant n’aura
pas de père ! Un géniteur, oui, évidement, la biologie reste la biologie, mais
pas un père.

Et l’encourager à fantasmer à ce sujet, tout en sachant pertinemment
que même si un jour il pouvait rencontrer son donneur, il ne pourrait pas
attendre de lui la relation qu’un père a avec son enfant, et qu’alors il
souffrirait de voir ses fantasmes déçus, ça ne nous paraissait pas très correct
vis-à-vis de notre enfant.

Pour la même raison, nous étions parfaitement contentes de
ne pas avoir d’informations sur le donneur.

Il a été choisi de façon à s’approcher le plus possible de
nos caractéristiques physiques à toutes les deux (couleur des cheveux, des
yeux, taille, groupe sanguin), et ça nous convient comme ça.

Et puis franchement, on part forcement du principe que le
donneur est un beau gosse intelligent, hein, ça nous refroidirait peut être un
peu si on découvrait qu’en vrai c’est un petit gros un peu beauf avec des
lunettes à triple foyer et un début de calvitie !

Bien sur, nous sommes curieuses, on aimerait bien savoir de
quelle couleur sont ses yeux, ses cheveux, mais au fond, qu’est-ce que ça
apporterait de le savoir ?

Pas grand-chose à mon avis, si ce n’est que ces informations
nous amèneraient à l’imaginer physiquement, puis à lui inventer une
personnalité. Créer de toute pièce un personnage virtuel et finalement lui
donner une place dans notre famille.

Or il n’en a pas. C’est un donneur, pas un père ; cet
homme nous a fait un merveilleux cadeau, mais on ne le connaît pas et on ne le connaîtra
jamais.

Notre famille, c’est nous 3 (et j’espère bien un petit 4eme
un de ces jours)

Notre fille a deux parents bien réels, qui l’aiment plus que
tout au monde, même si une seule d’entre nous lui a transmis ses gènes.

 

Voilà, chacun fait ses propres choix, des choix très très
réfléchis, les choix qui correspondent à sa conception de la famille, et à mon
avis, le seul bon choix c’est celui qu’on assume pleinement et qu’on sera
capable d’expliquer à nos enfants.

Pour nous c’était les IAD.

82 comments sur “Un bébé toute(s) seule(s)”

  1. Mademoiselle coco a dit…

    Je ne vois même pas comment on peut laisser un commentaire négatif suite ce témoignage.
    Est-ce que tous les parents hétéros peuvent se targuer d’avoir autant désiré, réfléchi et protégé un enfant avant même de l’avoir conçu?
    Cette petite fille est né d’un amour tout ce qu’il y a de plus vrai, a été désirée et est aimée. Qu’y a t-‘il de plus important pour venir au monde?
    Après, c’est pas parce qu’un jour un bonhomme et une nénette à poil se sont soi-disant retrouvés à cueillir des pommes, parler aux serpents et faire des gosses dans un bois, tous seuls au milieu de l’univers que c’est forcément le schéma type d’une famille. Sinon pourquoi le sentiment amoureux, naturel et sincère, aurait-il eu naissance entre deux êtres du même sexe, pas longtemps après ces deux-là d’ailleurs?
    Comme ça a été dit sur le billet d’hier, un enfant, de quelque famille qu’il fasse partie, n’est pas à l’abri d’une vie encombrée de barrières et de chagrins. C’est la loi de la vie, pour tout un chacun …
    Tant qu’il vient au monde en ayant été désiré, qu’il le sent, qu’il le sait, que ce soit de parents hétéros, homos ou je ne sais de quelle autre situation, rien n’est plus naturel.
    Angeloine, merci pour ton témoignage, et je te souhaite que le petit deuxième pointe le bout de son nez très vite pour parfaire ce bonheur que vous avez toutes les deux eu totalement raison de décrocher et de savourer.

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  2. Rply a dit…

    Hé bien … je reste pensive et émue. c’est une très très belle histoire et je rejoins Mademoiselle Coco, si on pouvait sentir ce même processus de reflexion du mieux chez tout les futurs parents on eviterait peut etre bien des soucis.
    J’ai une petite puce de 16 mois et demi, conçus dans l’amour infini entre ses parents mais brisant là aussi bien des tabous (la jeunesse, la stabilité du couple…)

    Je souhaite que la loi evolue vite pour beaucoup de choses !

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  3. Lisa a dit…

    Ce très beau témoignage, à la fois pudique et sincère, prouve pour que certains couples homosexuels, le choix de faire un enfant est autrement plus réfléchi, pesé, anticipé que pour des couples hétéro. Lorsqu’on lit tous ces doutes, ces interrogations, cette envie de bien faire, je ne vois pas comment on peut remettre en doute la capacité de ces femmes à élever leur(s) enfants.

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  4. Polysemie a dit…

    Merci, Angeloine, pour ce beau témoignage, et merci caroline de l’avoir publié ici… Ma chérie et moi sommes encore un peu jeunes (et surtout encore trop embourbées dans nos études respectives) pour commencer concrètement notre parcours vers bébé, mais nous y pensons, depuis presque le début des 5ans et demi que nous sommes ensemble. Nous avons réfléchi à plusieurs solutions, en nous aidant d’ailleurs de ce type de témoignage, au fil du web, sur divers fora consacrés à l’homoparentalité, pour finalement aboutir à la même position qu’Angeloine: IAD, à cela près que pour notre part, on aime bien l’option donneur connu aux 16ans de l’enfant des pays bas… même si d’ici là, notre réflexion a encore le temps d’évoluer. Toujours est-il que quand l’une de nous se retrouvera enceinte, cela fera vraisemblement 8 ou 10ans que nous serons ensemble, 8 ou 10ans de réflexion sur notre désir d’enfant et notre parentalité particulière, et rien que pour ça, j’estime qu’il serait indécent de mettre en doute notre légitimité à être d’aussi bons parents que n’importe quel couple un peu mieux socialement reconnu …

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  5. Souslesmots a dit…

    Hello, je n’ai pas répondu au sujet précédent, d’une part parce que je rentrais après plusieurs jours ailleurs et il m’était difficile d’avoir assez de temps pour lire tous les commentaires, d’autre part parce que je n’ai pas forcément d’opinion très tranchée sur le sujet.

    J’ai travaillé plus de 10 ans dans le domaine de la petite enfance, croisé des parents de tous bords, origine et vu des familles du classique à l’étrange (pour mes yeux d’occidentale ceci n’est pas un jugement je précise).

    Le mariage oui ou non..je ne sais pas, trop d’écho socio-religieux y sont attachés j’ai du mal à poser un raisonnement clair la dessus, mais je sais en revanche une chose, ce qui me parait essentiel pour aider un enfant a vivre et à grandir c’est l’amour inconditionnel de ses parents. Quel que soit leur sexe..ou leur choix de vie.

    Combien d’enfants possèdent ce trésor absolu d’avoir été voulus, choisis, aimés..

    pas tant que çà je crois.

    Et puis comme cela a déjà été dit ailleurs, c’est une réalité de notre monde alors pourquoi fermer les yeux ?

    Enfant de divorcée dans une époque où c’était pire que tout on m’a regardée comme la fille d’une trainée forcément destinée a le devenir.
    Aujourd’hui je vis avec un homme qui a divorcé et son fils, celui ci est vu comme un enfant chanceux, heureux et fort des différences de ses parents (puisque moi aussi je tiens ce rôle et y suis reconnue, bien qu’il ne soit pas de mon sang).

    Je suis longue désolée 🙂

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  6. Chacha a dit…

    Merci pour ce merveilleux témoignage et ce don d’amour.

    Votre enfant a beaucoup de chance d’avoir été autant désiré.

    En tant que femme célibataire de 31 ans, je suis en pleine réflexion sur la maternité…

    Bises

    ChaCha

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  7. Loop of kurland a dit…

    Merci Angeloine, merci à sa compagne qui a sans doute accepté, ainsi qu’à Caroline qui continue de faire fonctionner son cerveau à l’endroit même s’il n’est plus réellement irrigué par la force des choses.

    Je trouve complètement inouï que des gens qui n’ont rien à voir avec la chose se permettent de sentir le cul des autres pour décréter que non, ils n’ont pas le droit de devenir parents, de se marier, de vivre ensemble, de porter des alliances, de se montrer au grand jour. Parce que les choses contre-nature comme ça, c’est pas la peine de les encourager. ça va passer. Tout le monde va rentrer dans le droit chemin, quand même. Non? Vous croyez pas, madame Michu?

    comme, avant les années 70, on décrétait pour les autres qu’elles devaient garder leur enfant au lieu d’aiguiser leurs aiguilles à tricoter. ça me fait le même effet.

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  8. Bab a dit…

    Merci pour ce témoignage plein de justesse. Nos réflexions ont été sensiblement identiques aux vôtres. Nos deux garçons ont également été conçus à l’aide d’un donneur anonyme. Il n’était pas important pour nous de pouvoir choisir ce donneur mais c’est un peu ce qui s’est passé. La responsable des dons nous a demandé lors de notre premier rendez-vous quel type de donneur nous voulions. Elle été très surprise de voir que nous n’avions pas d’exigences particulières. Finalement, elle nous a fait parler de nous, de notre couple et nous a proposé deux donneurs qui selon elle, nous correspondait bien. Elle nous a donc détaillé leur physique, origines, parcours académiques et autres… Nous avons donc du choisir l’un de ces donneurs. Nous avons fait un choix, qui ne se justifie pas, au feeling…

    Si je rejoins totalement Angeloine et ses réflexions sur la levée de l’anonymat du donneur qui n’est pas, à mon avis, garante du bonheur futur de l’enfant, je suis satisfaite à l’idée de pouvoir répondre à quelques questions basiques sur le géniteur lorsque les questions des enfants viendront (même si les réponses resteront très succinctes).

    Mais comme le dit si bien Angéloine, le meilleur choix est celui que nous assumerons pleinement auprès de nos enfants.

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  9. Loop of kurland a dit…

    L’ennui, c’est que, de plus en plus, on aime les sociétés qui décident pour les autres de ce qui est bien et de ce qui ne l’est pas: on décide de mettre du pathos dans les programmes scolaires parce que c’est très mal d’être antisémite, et que si on ne pense pas tous les soirs à la shoah quand on a 10 ans, on va devenir antisémite, c’est sûr, on essaie de détecter la maltraitance au 4ème mois de grossesse avec des entretiens, et la délinquance à 4 ans, on décide que franchement avoir menti sur sa virginité c’est dégueulasse, puis l’Etat fait appel, parce que faut vite communiquer et montrer qu’on réagit, au risque de la remarier de force, cette pauvre fille.

    Moi, qui suis hétérosexuelle, n’ai pas eu besoin d’un permis pour me reproduire, et ai été élevée par le mari de ma maman comme si c’était le vrai, je ressens cette contrainte sociale.

    Alors franchement, j’admire. Faut du courage, pour supporter ça.

    Essayons d’élever nos enfants, nés d’hétéros ou pas, pour que ça évolue un peu au prochain coup.

    Répondre
  10. Abuelita a dit…

    Imaginons
    Je suis une jeune fille élevée par deux femmes
    (trois femmes dans la maison!)
    Avec beaucoup d’amour et de compétence…avec un souci énorme pour l’enfant au moment de la décision
    Je ne mets pas ça en cause une seule minute…il y a de l’amour à revendre dans cette maison, comme il n’y en a pas dans bien d’autres…

    Mais je sais qu’il y a un donneur de sperme (pas un père, j’ai bien compris…)
    Et bien moi, je sais bien que je n’ai pas été conçue par l’opération du Saint Esprit…
    Et me manque terriblement, TERRIBLEMENT d’avoir un père, un homme de père qui me dise que je suis sa fille et qui m’éveille à ma dignité de femme
    Je voudrais aussi tellement savoir de qui j’ai les traits, simplement savoir, savoir…
    Et j’en veux à mes mères (même si je les aime terriblement) de m’avoir privée de ce à quoi j’ai droit
    Amputée je suis et je marche tordue dans la vie, avec tout l’amour de mes mères qui me soutiendront, je n’en doute pas…
    Mais…
    Mais j’ai peur…une d’elles est ma mère biologique, l’autre, non
    L’ado que je suis ne manque pas de le lui faire remarquer des fois: ‘tu n’es pas ma mère, t’as rien à me dire…
    Et puis que se passe-t-il si elles divorcent? Sera-ce la garde alternée? Si ma mère bio ne voulait plus que j’ai aucun contact avec l’autre que j’aime énormément?

    Répondre
  11. Serendipity a dit…

    Oui votre histoire est belle, votre décision mûrement réfléchie, néanmoins je vais me permettre en espérant ne pas vous blesser ni vous choquer d’émettre un léger bémol.

    Je ne suis pas sûre, malgré l’amour infini dont vous allez l’entourer (dont vous l’entourez déjà, cela est palpable) que le deuil d’une part de son identité soit facile. Je veux dire la part inconnue dans le miroir. Ais-je les yeux de mon géniteur ? Son nez ? Sa bouche peut-être ?

    Peut-être votre fille ne se posera t’elle jamais ces questions, après tout je connais deux ravissantes jumelles de 23 printemps qui ne se posent aucune question sur leurs géniteurs, n’ont aucune curiosité à leur égard, mais si un jour leur venait l’idée ou l’envie de savoir, elles savent où aller pour répondre à leurs interrogations.
    L’impossibilité absolue dans le cas de votre fille me semble à MOI plutôt angoissante…

    Malgré tout, je le répète, je trouve votre histoire très belle, et je suis complètement pour que les couples qui s’aiment peu importe leur sexe, puisse donner l’amour et la vie à un enfant.

    Je vous souhaite beaucoup, beaucoup de bonheur à toutes les trois.

    Répondre
  12. Abuelita a dit…

    J’aimerais simplement vous demander à vous, femmes modernes en âge d’avoir des enfants
    Comment vous réagiriez VOUS d’être issue d’un don anonyme de sperme????
    Prendre le temps de réfléchir au plus profond de soi
    Il est trop facile de parler d’amour…
    La psychogénéalogie connait les ravages de ce genre de rupture dans les racines

    Encore une fois, je ne mets pas en cause tout l’amour dont vous êtes capables…
    Mais il me semble qu’il est important de parler AUSSI de tout cet aspect trop vite passé sous silence…

    Répondre
  13. Fée chocolat... a dit…

    Comme j’aimerais que tous les parents (homo et hétéro) réflessissent autant!!

    Je ne suis pas d’accord avec tout ce que tu dis, mais c’est sans doute en grande partie lié à mon histoires personnelles d’enfant de mère célibataire pour cause de rejet-abandon-re-rejet de mon père

    Une chose dont je suis sure c’est qu’un jour tu pourras faire lire ce texte à ta fille, tu lui expliqueras vos choix
    et c’est ça le plus important: avoir une vraie explication réfléchie justifier par le bonheur, par la conception de ce bonheur

    Quelque soit le mode de parentalité, ce qu’il y a d’important c’est d’être clair dans sa tête, d’assumer pleinement le choix que l’on fait pour pouvoir l’expliquer et le faire accepter à la famille et aux enfants
    Parce qu’un enfant qui sait et qui comprend c’est un enfant qui se défendra envers et contre tous.

    Je te remercie pour ton témoignage si sincère
    et merci Caro de faire de ton chez toi, un lieu de tolérance pour tous et toutes
    il n’y en a pas tant que finalement

    bisous de fée (un peu touchée par tout ça)

    Répondre
  14. Venise a dit…

    C’est un sujet particulièrement sensible pour moi, tout ça, ces histoires de maternité, d’enfant désiré, de couple de parents… ma propre histoire fait que je n’aurais pas pu faire un bébé toute seule parce que meme si ensuite le couple se sépare, avoir un bébé seule ça aurait signifié pour moi ne pas lui donner toutes ses chances au départ

    j’ai conscience d’etre surement à certains égards étroite d’esprit ou intolérante et aussi trop soumise au jugement de la société pour oser sortir de la norme

    ensuite, en fin de compte, chaque vie est si particulière, le fruit de tout le passé, de l’environnement familial, de l’éducation qu’il me parait dangereux de généraliser

    pardonnez moi ce comm si confus…

    Répondre
  15. Mere grand a dit…

    Evolution…
    je me permets de glisser un mot sur cette histoire émouvante…et absolument impensable au temps de ma jeunesse !
    Mais j’ai beaucoup évolué au fait de la rigidité d’avant guerre de 1939/1945. Tout a tellement changé, donc, maintenant tout peut arriver avec les progrès, les voyages, les idées…etc.
    Alors du moment que deux personnes qui désirent un enfant et qui veulent l’aimer, et qui ont bien réfléchi, et qui désirent être vraiment femmes à part entière, aient le courage de le faire…on ne peut porter aucun jugement, seulement se mettre à leur place en s’oubliant complètement.
    Qu’aurais-je fait à leur place ?

    Moi aussi je voulais porter un enfant, et j’ai eu la chance de rencontrer l’homme qui m’en a fait plusieurs.
    Du moment que l’on sait la quantité de jeunes filles qui se retrouvent enceintes de gamins immatures qui feront de piètres pères et de mauvais maris, ne fermons pas les yeux avec hypocrisie…

    Si ces femmes veulent dispenser de l’amour, elles le peuvent…mais la mère qui portera l’enfant sera la vraie mère.
    C’est ma conviction.
    Et, plus tard, ne jamais cacher à l’enfant la vérité, la vraie. Si cet enfant a été aimé il comprendra et agira peut-être différemment. M.L.

    Répondre
  16. Caro a dit…

    Abuelita, pardonne moi mais je ne suis pas sûre d’avoir compris. Es-tu toi même issue d’une conception avec donneur anonyme ou te mets-tu dans la peau d’une personne qui le serait ? Je te pose la question parce que forcément, c’est différent.

    Si tu est dans une sorte de simulation de ce que tu pourrais ressentir, je crois qu’on ne peut justement pas se mettre à la place de. Cela dit, comme je ne sais pas ce qu’il en est, je préfère que tu me répondes avant de développer mes arguments.

    Ensuite, je l’ai déjà dit, le fait de choisir un donneur anonyme soulève en moi des réserves et doutes. Mais en même temps, je comprends tous les arguments d’Angeloine.

    Je crois que si j’avais été confrontée à ce genre de choix, j’aurais opté pour la solution des pays-bas. Mais en même temps, encore une fois, trop facile de dire moi j’aurais fait. Parce que je n’en sais rien.

    Et puis j’ai l’exemple d’une amie qui a eu un enfant avec un homme qu’elle pensait bien. Le jour où elle est décédée, laissant un tout petit bonhomme derrière elle, le père s’est fait la malle. Aujourd’hui, c’est la grand-mère qui l’élève, la peur au ventre que ce mec infréquentable vienne le lui enlever.

    Ne nous leurrons pas, parfois il vaut mieux personne qu’une mauvaise personne.

    Il n’en reste pas moins que connaitre ses origines peut devenir une obsession.

    Je ne suis pas sûre qu’il existe de réponse tranchée, parce qu’on parle ici de l’humain, et que c’est complexe…

    Répondre
  17. Caro a dit…

    Je tiens à saluer aussi l’ouverture d’esprit de Mère-grand. Que je suis fière de vous compter parmi mes lectrices… Parce qu’en effet, il n’est pas facile de remettre en cause les schémas imposés pendant des années…

    A part ça, Angeloine me fait vous dire qu’elle tentera de venir vous répondre dès que possible mais qu’elle est cet après-midi à la gay pride !

    Merci en tous cas pour vos réponses et commentaires. Et ne vous sentez pas non plus étroites d’esprit (;-) venise) sous prétexte que vous n’êtes pas en phase avec tout ça. Encore une fois, il n’y a pas de position tranchée et immuable. Seuls le dialogue et la réflexion permettront aux mentalités d’évoluer.

    La seule chose qui compte est le respect et la tolérance, même si ces mots sonnent un peu béni-oui-oui.

    Répondre
  18. La cuiller en bois a dit…

    Abuelita, certainement.
    Mais les mêmes questions et taraudements assailleront des enfants dont les parents ne sont plus ensemble, soit par divorce, soit par départ de l’un, soit qu’ils ont été adoptés, soit …
    Il n’y a pas qu’un seul schéma. Il y en a autant qu’il y a d’enfants.
    Et pour chaque enfant les attentes, les questions et les réponses seront différentes.

    Je n’ai pas d’avis tranché.
    Je suis (ou j’espère être) de nature tolérante et à l’écoute des autres.
    Il est indéniable que je ressens des freins vis à vis de ce genre de situation.

    Mais d’ou viennent-ils ces freins ?
    De mon éducation ? (on ne divorce pas, les enfants ont besoin des deux parents – a dit ma mère pendant des années. Elle a fini par divorcer lorsque j’avais 18 ans, mon frère ainé lui ayant ouvert les yeux sur notre mal-être et sa douleur).

    De la peur d’un système de vie différent du mien ? (cela peut s’apparenter de manière plus générale à l’étranger fait peur d’ou toutes les réactions de racismes possible).

    De la méconnaissance du vécu des autres ? Ce témoignage permet au moins de s’en approcher.

    Une chose est certaine. En tant que mère, je me suis toujours poser la question : et si mes enfants faisaient des choix de vie différents de ce que je pourrais en espérer, quelle serait ma réaction ? Et à ce titre je ne ferme jamais la porte à rien. Quelque soit la situation. J’ai pris le parti de mes enfants, d’être près d’eux.
    Je déborde du sujet mais pour moi, c’est lié.

    Répondre
  19. Bellelurette a dit…

    Je ne sais pas si je vais être très claire mais…

    Est-ce vraiment si grave si, plus grande, cette jeune fille élevée par deux mamans souffre de ne pas connaître son père ?

    Je veux dire, quelque soit notre origine et les conditions de notre naissance, on souffre tous et toutes d’un truc, on traîne chacun notre boulet. Ce boulet-la est-il plus lourd que les autres ? Si lourd qu’il vaille mieux s’abstenir de faire des gamins ?

    Ma mère était depressive quand ma soeur est née. Elle lui a un peu pourri la life. Mais je vois mal ma soeur lui en vouloir aujourd’hui pour l’avoir mise au monde. Elle lui en veut pour plein d’autres trucs, mais pas pour être en vie.

    Ah ça c’est sûr, si elle n’était pas née, elle irait p’tre mieux dans sa tête. Mais à moi elle m’aurait manqué.

    Alors je souhaite un bon chemin dans la vie à cette demoiselle et ses deux mamans, quelque soient les obstacles qui ne manqueront pas de leur barrer la route.

    Répondre
  20. Valérie a dit…

    Je voulais déjà réagir lors du précédent billet sur ce sujet, mais un souci informatique m’en a empêchée. Alors voilà, je vais baser ma réaction sur mon vécu personnel, ce n’est pas une théorie en l’air, une construction intellectuelle…

    Je suis ce qu’on appelle poétiquement une « enfant naturelle » (comme si les autres étaient synthétiques?). Mon géniteur m’a fabriquée par accident, juste une « erreur » d’une fois. Il n’entretenait pas de relation sérieuse avec ma mère, et a très vite disparu pour ne pas avoir à assumer cet enfant « pas programmé », selon son expression. Ma mère a souhaité me garder et a demandé à ma grand-mère, sa propre mère donc, de venir l’aider à m’élever puisqu’elle travaillait beaucoup.

    J’ai donc passé mon enfance et mon adolescence entourée de deux femmes, et de beaucoup d’amour, notamment de la part de ma grand-mère.

    Et non, l’amour ne suffit pas.

    Les non-dits, le silence concernant mon géniteur ont été un véritable poison. Je porte encore aujourd’hui le poids physique et psychique de cette absence, de ce trou béant.

    Et pourtant, heureusement, je l’ai retrouvé. J’ai pu mettre une tête sur le spermatozoïde, une voix, des bribes d’histoire. Donner corps à cette partie de moi, dont les chromosomes représentent 50% des miens. Savoir que j’ai hérité de ses cheveux, de son goût pour la science, de son intelligence.

    (plus de place, cf suite ci-dessous)

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  21. Krib a dit…

    Tout d’abord, c’est un très beau texte, et je suis contente que tout aille bien pour vous aujourd’hui !
    Je voulais poser une question qui vous paraîtra sûrement idiote mais quand même, je me suis souvent demandé : un enfant dont les parents sont deux femmes, qui apelle-t-il maman ? Est-ce qu’il considère que vous êtes ses deux mamans à égalité ?

    Répondre
  22. Valérie a dit…

    (suite du com. précédent)

    Même si je n’aurai jamais ni amour ni même intérêt de sa part, je sais de qui je suis la fille biologique, à défaut de l’être légalement, éducativement et affectivement. Ce n’est pas tout, mais c’est énorme. Pour inverser une proposition mathématique, je dirais que c’est « une condition non suffisante mais nécessaire » à un équilibre psychique.

    Alors je bondis quand j’entends parler d’insémination artificielle avec donneur anonyme (tout autant que de mères porteuses anonymes, d’ailleurs). Il n’y a pas de droit à l’enfant, il n’y a que des droits de l’enfant, qui sont partie intégrante des droits de L’Homme (je préfère dire « de l’Humain »). Et la connaissance de ses origines biologiques est un aspect fondamental de ces droits.

    Je frémis quand vous dites Angeloine que l’IAD anonyme supprime la possibilité à cette enfant -futur adulte, rappelons-le- de se fantasmer un père. Elle le fantasmera de toute façon, et vous le fantasmez aussi déjà vous-même en tant que « beau gosse intelligent ». Sauf qu’il n’y aura pas pour elle de possibilité de confronter la réalité à ce fantasme, ce qui constitue selon moi une véritable amputation psychique.

    Et non, non, un enfant ne PEUT pas avoir deux mères ou deux pères. Il est biologiquement issu d’un gamète mâle et d’un gamète femelle. Et nier cet aspect relève me semble-t-il d’une volonté de toute-puissance et d’une négation de l’autre sexe.

    (cf suite ci-dessous)

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  23. Valérie a dit…

    (suite du com précédent)

    Le/la conjoint(e) de la mère peut bien entendu assumer un rôle éducatif, affectif et espérons-le un jour légal, mais je trouve très nocif pour l’enfant qu’il/elle lui soit présenté comme son père ou sa mère. D’ailleurs je crois que les enfants dans ce cas trouvent des petits noms pour le/la désigner, et ne l’appellent pas « maman » ou « papa ».
    Je ne suis bien entendu pas en train de dire que les homos ne peuvent pas élever des enfants, mais que je trouve épouvantable (oui, je pèse ce mot) de court-circuiter la connaissance des origines biologiques d’un être humain.

    D’ailleurs depuis longtemps des adultes nés sous X demandent la levée du secret administratif de leurs origines, ils se sont constitués en association; et ce mouvement germe maintenant chez des ex-enfants nés sous IAD avec donneur anonyme (élevés par des couples hétéros ou homos, là n’est pas le problème).
    Je me souviens de l’un d’eux qui était interviewé dans « Libé » et qui exprimait entre autres son angoisse vis-à-vis de ses relations avec les filles: « comment savoir si elle n’est pas ma demi-soeur »? Même si statistiquement la probabilité d’une telle rencontre est infime, fantasmatiquement elle prend une grande place. Je me suis souvenue en lisant cela des moments où à vingt ans je dévisageais les passants de la petite ville où habitait mon géniteur, en pensant: « celui-là est peut-être mon frère »…

    (cf suite ci-dessous)

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  24. Valérie a dit…

    (suite du com. précédent)

    Si j’étais homo j’aurais choisi la coparentalité ou, si cela n’avait pas été possible, un ami voire même un presque inconnu, en prenant bien sûr suffisamment d’informations sur lui pour que l’enfant puisse le retrouver un jour s’il le souhaite. Et en maintenant pour cet enfant la place du père, même s’il n’est que biologique.

    Désolée Angeloine pour ces lignes qui doivent vous sembler dures à lire -supprime ce message Caroline s’il te semble trop long ou trop radical- mais je ne pouvais pas me taire sur ce sujet, ni édulcorer ma pensée.

    Répondre
  25. Souslesmots a dit…

    Difficile de ne pas réagir au fur et a mesure des apports/questionnements de chacune.

    Une chose me taraude. Bien sur tout enfant pose des questions, et toute personne veut connaitre ses origines. On ne se construit pas sans racines.
    Mais enfin. Ce n’est pas un problème propre aux couples homosexuels loin de là.

    J’ai grandi sans père. De lui je n’ai ni photo, ni souvenir, ni vécu. Je ne peut pas savoir si nous aimons le café sucré pareil ou si dans ma personnalité je lui ressemble.
    Pendant 14 ans cela a été un sujet tabou pour ma mère. Et elle n’a accepté de répondre à mes questions que par peur que je cherche seule des réponses.

    Au final, je n’ai qu’une version la sienne. Des réponses partielles mais suffisantes pour que l’ado paumée que j’étais décide de ne pas rechercher ce père inapte a aimer.

    Me suis je posée des questions enfants ? Oui mais franchement très peu en fait. Ne pas avoir de père ne me posait pas de problème particulier. Et si dire aux autres que je ne connaissais pas mon père leur faisaient tomber la mâchoire pour ma part cela me faisait plutôt sourire.

    Quand aux fait d’être mère célibataire..j’ai aussi passé quelques années au sein d’un couple (ma mère a vécu avec un autre homme 16 ans) Ce couple sois disant plus sain, plus normal, plus conforme aux besoin de développement d’un enfant..ce couple là oui, à fait chez moi d’énormes dégâts.

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  26. Souslesmots a dit…

    Désolée le comm n’était pas assez long pour tout dire 🙂

    donc je disais, l’important je crois est de ne pas laisser de secret enfoui sous le tapis.

    J’ai fait le choisi réfléchi et assumé de ne pas rencontrer ni rechercher ce père. D’autres choses m’ont perturbées ado, et aucune n’avait rapport a ce manque. Les secrets les non dits oui.

    Etre un couple hétéro ne garanti pas la présence des deux parents, pas plus que l’amour. Les même pièges existent.

    Le choix de deux parents ayant recours a la science moderne pour avoir un enfant grâce au DON d’un autre être humain n’est il pas plus compréhensible que le rejet d’un parent qui bien qu’ayant créé l’enfant ne lui reconnait aucune existence dans sa vie ?

    Zou j’arrête avant de devenir embrouillée

    Répondre
  27. Caro a dit…

    Non valérie, aucune raison de supprimer ce message, il est sans agressivité et relate ton vécu. En fait, ce qui m’interpelle et me rassure, c’est que la question qui se pose et fait débat depuis que j’ai abordé les sujet, ce n’est pas de savoir si deux personnes homosexuelles peuvent élever des enfants ensemble mais bien celle du don anonyme.

    Or ce don anonyme ne concerne pas que les couples de lesbiennes mais toutes les personnes souffrant d’infertilité et devant avoir recours à ce type de procréation.

    Encore une fois, n’ayant pas vécu tout cela, je ne peux que donner un avis qui ne vaut pas grand chose. Mais j’avoue que dans ce que tu dis Valérie, un élément rejoint totalement mes convictions: il n’a pas de droit à l’enfant, il n’y a que des droits de l’enfant.

    Et en même temps, il est peut-être facile, j’avoue, d’affirmer cela alors que je n’ai eu aucun problème pour fabriquer les miens.

    Argh, je déteste ne pas avoir LA solution…

    J’ajouterai enfin Valérie que peut-être la différence entre ton histoire et celle d’angeloine c’est que tu as certainement du également supporter l’idée d’une sorte d’abandon du père. Alors que la fille d’angeloine saura qu’il n’est pas question de ça mais d’un don de vie de la part d’un inconnu qui souhaitait le rester. Peut-être cela change-t-il les perceptions ?

    Répondre
  28. Souslesmots a dit…

    Valerie j’ai plusieurs demi frères et soeurs inconnues, et oui mon cher père était très fier de semer sans jamais se préoccuper par la suite des conséquences.

    Donc quand je marche dans la rue parfois je regarde un visage en me disant que peut être…

    Pourtant mon père est parfaitement identifié. Nom etc.

    Comment je le sais ?

    Parce que non content de semer ses spermatozoides aux quatres vents il reconnaissait la plupart du temps les enfants un peu comme un chien fait pipi sur les arbres pour marquer qu’il est passé par là.

    Toutes les interrogations peuvent s’entendre et se comprendre, mais ..la vie n’est pas parfaite..non ?

    nb: je souris en écrivant hein donc n’y voir aucune tension quelconque !

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  29. Caro a dit…

    Et sache que même si c’est assez terrible ce que tu racontes, je souris aussi parce que c’est drôlement raconté justement, Souslesmots ! Je crois d’ailleurs que pour moi c’est la plus belle des élégances, cet humour…

    Répondre
  30. Valérie a dit…

    Sous les mots, Caroline, c’est vrai que j’aborde ce sujet à travers le prisme de mon vécu et de la souffrance qu’il a engendré, et que l’on peut vivre une situation plus ou moins similaire de différentes façons.

    Cependant, je reviens sur ce que j’ai entendu ou lu de la part d’ex-enfants nés à l’aide d’une IAD avec donneur anonyme, maintenant devenus de jeunes adultes, et qui expriment pour beaucoup une réelle soufrance, sans issue.

    En ce qui concerne la notion de don, je suis très réservée. Un don de sperme ou d’ovocyte n’est pas un don de sang ou de moelle osseuse: il y a la la clé la création d’un être humain! Et la science me semble être allée comme souvent plus vite que la réflexion éthique dans ce domaine. Les pays du Nord de l’Europe l’ont compris, qui ont levé l’anonymat du donneur. Par ailleurs, la Suède je crois a rendu obligatoire la filiation paternelle d’un enfant.

    Effectivement, le problème n’est pas l’homosexualité de ceux ou celles qui élèvent l’enfant mais l’anonymat du géniteur. Et je crois qu’il faut faire attention à ne pas assimiler la tolérance (je déteste ce mot mais n’en trouve pas d’autre) vis-à-vis de ce mode de vie et l’acceptation de moyens de procréation qui anéantissent tout un pan de la filiation.

    Répondre
  31. Polysemie a dit…

    Ce qui m’agace un tout petit peu dans ces certains commentaires ici c’est quand même l’hypocrisie latente…

    On parle de l’importance de l’identité biologique, et de l’horreur qu’il y aurait à ne pas connaître la moitié de sa filiation génétique. Sauf que cette angoisse, ce risque existait bien avant l’apparition des premières formes d’homoparentalité et se doublent qui plus est du poids du secret. Un couple infertile qui a recours à la PMA en france (un couple hétérosexuel donc) coupe aussi à l’enfant ainsi conçu la moitié de sa filiation, et bien souvent le dissimule sous un mensonge consistant à faire croire que le père qui élève l’enfant est l’homme qui l’a conçu, ou que la femme qui porte l’enfant est aussi la femme qui l’a conçu génétiquement. Dans le cas des lesbiennes ayant recours à l’IAD en belgique ou aux Pays Bas, au moins, ce mensonge ne peut exister, parce que non, contrairement à ce que craignait quelqu’une plus haut, les couples de femmes n’évacuent pas l’homme de l’histoire de l’enfant. Les enfants ainsi conçus et élevés par deux hommes ont conscience qu’ils sont issus comme tout le monde d’une gamète male et d’une gamete femmelle.

    Quant au fantasme de l’inceste, chacun peut le craindre, qui peut être sûr que ses parents ne lui ont pas menti, que sa mère n’a jamais eu d’autres enfant avant soi et ses frères et soeurs,qui peut être sûr que son père n’a pas eu d’autres enfants avec d’autres femmes? (suite au prochain comm)

    Répondre
  32. Polysemie a dit…

    Nous ne savons de nos parents que ce qu’ils veulent bien nous révéler, et quoi que nous en pensions, nous grandissons tous sur des secrets…A ceci près qu’au moins, il est impossible de mentir çà un enfant d’homo sur la réalité de sa conception.

    Comme le disait bien quelqu’une un peu plus haut, nous trainons tous nos failles, nos boulets, nos soufrances familiales, généaloigiques…

    Abuelita, il me semble disait qu’une femme avait besoin d’être élevé par un homme pour acquérir sa dignité de femme. Outre le caractère extremement misogyne de ces propos, je ne comprends vraiment pas en quoi un hommme plus qu’une femme aiderait une femme à se construire. Est-ce à dire que les mères sont moins structurantes que les pères? Pauvres mères… Et puis il faut cesser avec ce fantasmes de l’évacuation des hommes par les lesbiennes. Nos enfants grandiront de toutes manières dans un environnement familiale, social amical entièrement mixte! Pas dans un gynécée!Ce qui semble il me semble, ce sont les référents, masculins et féminins, tous les enfants n’ont pas de mères ou de pères, tous les enfants ne trouvent pas nécessairemenent leur référent masculin ou féminin dans la figure de leur propre père ou de leur propre mère…
    Alors c’est vrai qu’il est un peu facile de ne parler que d’amour pour l’éducation d’un enfant, un enfant ne s’élève pas d’amour et d’eau fraîche, soit, mais il est aussi très facile de ne s’en référer qu’à la sacro sainte biologie que cela nous arrange!

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  33. Valérie a dit…

    Polysemie je récuse absolument ton accusation d’homophobie envers moi (disons les choses clairement). Si tu as bien lu ce que j’ai écrit, je suis absolument opposée à l’insémination artificielle avec donneur anonyme, au don anonyme d’ovocytes ou aux mères porteuses anonymes quelle que soit l’orientation sexuelle du couple, ou de la femme s’il s’agit d’une célibataire.

    Tu tombes dans le travers de ce que je dénonçais précédemment, à savoir l’amalgame entre l’inquiétude face à ces techniques et l’homophobie. Cela n’a rien à voir, il existe d’autres formes de parentalité possible pour les homos et mon inquiétude porte sur ces techniques quels qu’en soient les « utilisateurs ».

    Tu dis que « nous traînons tous nos failles, nos boulets, nos souffrances familiales, généalogiques »: certes, mais est-ce bien utile d’un infliger à un enfant délibérément, dès sa conception?

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  34. Mmedoudou a dit…

    Il me semble, si j’ai bien compris le schéma familial de Freud (le triangle, là) que l’image du père et l’image de la mère peuvent être tenu par de toutes autres personnes que le géniteur et la génitrice. Deux femme peuvent avoir l’une une image maternelle et l’autre une image paternel (de même pour un couple d’homme). L’un étant maternant, l’autre étant plus cadrant, représentant l’autorité. C’est quelque chose qui peut se mettre en place naturellement, dans la dynamique du triangle familial. Puis n’oublions pas que l’enfant a aussi une famille étendu ou il rencontrera des femmes et des hommes qui concourront au développement affectif de l’enfant (des grands-parents, des oncles, tantes, parrains, marraines…)
    Pour ce qui est de mon avis sur le parcours d’Angeloine, je comprends son raisonnement (parce que je ne suis pas homosexuelle, mais femme et mère.) donc, quand elle parle de désirer porter un enfant en son sein, c’est aussi pour moi une évidence.
    Je me dis que peut être, une adoption est plus facile à gérer pour le couple et l’enfant, parce qu’il sait qu’il a un géniteur et une génitrice et qu’il peut les rechercher s’il en a envie/besoin. Mais comme le dit Angeloine, c’est une démarche différente qui n’est pas envisageable si l’on a pas fait le deuil de porter un enfant. Pour moi, ça ne serait pas de lui transmettre ses gènes, mais juste le fait de vivre l’expérience de la grossesse.
    Pour finir, merci pour ce récit, très émouvant et très parlant pour moi.

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  35. Tite_bulle a dit…

    1ère fois que je prends la plume sur ce blog mais le sujet ici me tiens réellement à coeur.
    On parle de généalogie, de mémoires ancestrales. Certes mais tout le monde peut se retrouver dans cette situation. Je m’explique : Mon père a découvert à ma naissance que son père n’était en réalité pas son père biologique… Mon père a par la suite complètement renié son rôle lorsque j’ai eu 8 ans. Cela fait maintenant 6 ans que je ne l’ai plus vu et j’en ai 22… Une grosse partie de ma vie a donc été passée sans cette figure paternelle donc j’ai énormément souffert.
    Mon but ici, bien que je ne sois pas très claire, n’est pas du tout de dénoncer le don anonyme bien au contraire! Comme j’aurais aimé ne pas avoir à me construire un père sur mes souvenirs d’enfances qui m’ont tant fait souffrir… Quand aux souffrances généalogiques il est évidant que la découverte de l’inceste de ma grand-mère n’a fait que réveiller des questionnements peut-être inutile.

    Je ne nie pas l’impact de la mémoire ancestrales mais je pense aussi qu’on peut se construire sans et qu’il est surement mieux de grandir dans l’amour de deux mères sans père que de grandir dans la haine de celui ci.

    De plus je trouve que ce débat sur la nécessité d’un père a non seulement des conséquences sur les couples d’homosexuelles mais peut aussi grandement culpabiliser les mères célibataires qui ont pourtant fait un enfant naturellement mais avec la mauvaise personne.

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  36. Caro a dit…

    Polysemie, je crois vraiment qu’il a été dit plusieurs fois que la question du donneur anonyme était indépendante de l’orientation sexuelle des parents, je ne vois nulle part d’attaque homophobe dans les propos de valérie.

    En revanche je te rejoins, je n’aime pas trop l’affirmation d’abuelita sur la nécessité d’un père pour l’épanouissement d’un enfant, c’est misogyne et profondément réducteur. Je crois qu’il ne faut pas confondre absence de père avec ignorance d’une moitié de son capital génétique.

    J’ajoute que le don d’ovocyte par exemple – auquel ont surtout recours des femmes hétéros stériles – me pose exactement le même problème, d’autant qu’à mon avis en effet, les enfants sont probablement encore moins souvent informés que leur mère n’est pas génétiquement leur parente. Je ne dis pas que je suis contre. Je dis juste que ça m’interpelle et que ça ne peut pas être sans conséquence absolue.

    Après, je le répète, indépendamment de la façon dont il a été conçu, pour moi un enfant a avant tout besoin de savoir qu’il a été désiré. Et l’identité sexuelle de ses parents est bien secondaire.

    Maintenant, là où tu as sûrement raison, Polysemie, c’est qu’on fera moins de réflexions à un couple hétéro ayant eu recours aux IAD qu’à un couple gay. Mais je ne crois pas que ce soit le cas ici.

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  37. Lisette a dit…

    Je commence par rebondir sur ce que disait Caroline en fin de billet : L’amour, c’est une chose merveilleuse, précieuse et fragile, et quand deux personnes se choisissent et font des projets d’avenir, c’est magnifique. Et franchement, on s’en fiche un peu de leur sexe ou de ce qu’ils font quand ils sont tous seuls. Ensuite, votre petite fille est elle aussi une personne unique et merveilleuse, qui est née avec son lot de naissances et de boulets, comme tout un chacun. C’est pas comme si qui que ce soit était sorti complètement indemne de son éducation non plus.
    Voilà voilà. Néanmoins, j’imagine que si Angeloine est venue raconter son parcours, c’est aussi un peu pour couper la chique à des gens bourrés de préjugés.
    Dont moi en fait, et je viens bien humblement en faire état.

    Je n’arrive pas à concevoir cette obsession de la gestation, ni même cette obsession de la parentalité. Je suis comme chacha trentenaire célibataire, et comme Angeloine, je n’ai jamais envisagé ma vie autrement qu’avec des enfants. D’où un certain désarroi aujourd’hui, voire quelques bonnes crises de larmes car il faut bien que j’apprenne à voir les choses autrement.
    Et pourtant je ne me dis pas que j’ai le droit d’avoir un enfant, à supposer que j’imagine que mon bonheur y soit soumis. Avoir des enfants, comme un tas de trucs dans la vie, ce n’est pas un droit, ni une question de mérite (on est bien d’accord), ni de choix. C’est juste comme ça.

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  38. Mebahel a dit…

    Bonjour… je n’ai pas fait de comm sur le billet précédent donc allons y pour ici:
    toute histoire est singulière et plus encore quand elle relève de l’émotionnel et de l’affectif.
    Dans notre société du contrôle (de la nature, des comportements, du corps qui ne doit pas sortir des normes, etc) le ‘ne pas connaître’ telle composante devient de plus en plus difficile: il faudrait *tout* savoir de soi ET tout en assumer.
    Impossible dans les 2 cas: l’humain n’est pas cet ‘homme cognitif’ qu’on essaie de nous vendre depuis qqes années.
    A part ça, comme Lisette j’ai du mal à concevoir le soi disant besoin de parentalité ou de gestation.Qu’on soit hétéro, homo ou raton laveur, entendons nous bien 🙂
    Qui est un désir et ne devrait aps recevoir le nom de besoin.
    Et qui devient un droit à.. c’est la vogue du moment. Très sujet à débat, cela.A la croisée du sociologique et de la psychologie des foules comme celle des sujets.
    Mais ça ne m’empêche pas de respecter ces choix.

    Et sinon un message pour MonsieurMabulle: le cadre comm est trop court (1500 caractères…) et écrire dedans, sur ma vieille macbécane (et sous FF2) est extrêmement lent et tape à retardement en bloquant le reste, pas trop fun, quoi…

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  39. Mebahel a dit…

    Et je clarifie, au cas où:
    Qui est un désir et comme tout désir, irrationnel et se plaçant à l’intersection de la pression sociale(dont familiale) et de la construction personnelle (identitaire notamment).
    J’avais fait un post là dessus tiens.
    http://www.hesed.info/article-59...
    (pardon pour l’autopub j’ai juste la flemme de résumer ici)
    Au final, sans cette part d’irrationnel en nous, nous ne ferions pas d’enfant.
    je trouve ça plutôt sain, voyez… le contrôle de tout y compris de ses désirs, c’est cauchemar fictionnel … mais qu’on retrouve dans les totalitarismes…ou dans le libéralisme forcené qui bosse lui aussi sur le conditionnement de gens envisagés comme éléments de groupe, et porteurs de désirs, légitimés au point de devenir des besoins, au prétexte de respecter leur liberté d’humain (lol)
    Heu, pardon pour le hors sujet.
    Pour Lisette: bon courage, tu trouveras ta voie 🙂

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  40. Alpha a dit…

    C’est mon tout premier commentaire ici… je suis un peu émue mais j’ai l’impression aussi de tomber comme un cheveu sur la soupe. J’avais très envie de participer à ce blog que je lis depuis un moment. Il y a eu des articles intéressants sur ce blog au sujet de l’homosexualité et plus récemment, au sujet de la gay pride. Alors quitte à faire une parenthèse un peu hors sujet, je voulais parler de cette quatrième orientation sexuelle dont je fais partie. Je ne suis pour ma part ni homo, ni hétéro, ni bi. Je suis asexuelle, et personne quasiment ne connait réellement ce que cela signifie (ou se méprend sur le sujet). Etre asexuel(le), c’est un parcours du combattant… pour être en couple, pour fonder une famille (si envie il y a) sans parler de la pression de la société et des tabous qu’il reste à lever sur l’asexualité.

    Pour en revenir au sujet initial, je ne ressens pas actuellement le désir d’avoir un enfant mais si cela venait à se présenter, j’espère que j’aurais le même chemin de réflexion qu’Angeloine et sa compagne. Ce genre de témoignages m’encourage à penser que même pour moi, ce ne serait pas impossible un jour d’être mère… ce à quoi j’avais renoncé depuis quelques temps. Je ne sais plus si c’est réellement par manque d’envie ou simplement parce que je prends partie du fait que mon asexualité m’en privera certainement. Merci en tout cas d’avoir partagé avec nous ces quelques lignes 🙂

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  41. Edith a dit…

    Bonjour à toutes,

    J’ai déjà lu tous les comms du sujet précédent et je n’ai pas répoodu.
    Tout d’abord je trouve l’histoire d’Angeloine très belle et j’espère que sa fille la vivra ainsi, sans plus de problème et de questions.

    Je suis mariée et j’ai 4 enfants avec mon époux, sans problème de procréation. Mais je ne suis pas d’accord avec le :il n’y a pas de droit à l’enfant… Parce qu’en tant que femme, j’ai du mal à imaginer ma vie sans enfant. C’est égoïste, surement, mais je l’assume.

    Je rejoins bellelurette je crois dans le sens ou un ado a toujours qqchose à reprocher à ses parents. Quand ce n’est pas la recherche de son origine biologique, c’est autre chose. Moi j’en ai terriblement voulu à mes parents de m’avoir eue tard, d’être fille unique, du fait qu’ils travaillent… Ce n’est pas la même chose que rechercher son père mais ça m’a pourri la vie à un moment.

    Et puis Caro et d’autres l’ont déjà dit ,la même question se pose pour les couples stériles et moi ça ne me choque pas de faire appel à un donneur, surtout anonyme.

    Et puis, pour en finir, il ne faut pas oublier justement que l’apparence n’est pas toujours la réalité et que certains enfants, élevés par un couple supposé être leurs 2 parents, peuvent être l’enfant de l’un et pas de l’autre (le cas auquel je pense, enfant de l’amant de la maman) et physiquement, ne pas se retrouver dans ses parents.

    Bref, je n’ai pas l’impression d’être très claire et d’apporter grand chose au débat…

    Répondre
  42. Lisette a dit…

    Mebahel, merci pour le lien, je le lirai à t^te reposée:)
    Alpha, en effet ça ne doit pas être facile tout les jours… En même temps,parfois je me dis que la sexualité et l’amour, et le lien entre les deux, si c’était facile onle saurait. Même si c’est plus compliqué parfois.

    Edith, pour moi aussi avoir des enfants, c’est hyper important. Mais ce n’est pas pour cela que ça devient un droit. Dans ma vie, j’ai la chance d’avoi trois frères merveilleux, qui comptent énormément pour moi. On est pas tout le temps ensemble, mais un simple coup de fil ensoleille ma semaine. J’ai adoré mon enfance en famille nombreuse, et je souhaite cela à tout le monde. Je sais même pas comment on peut s’en sortir face à ses parents ou dans la vie en général comme enfant unique. C’est une chance que j’ai. En revanche, je trouve pas de mec (ni de femme) avec qui faire des projets d’avenir, et si je trouve un mec rien ne dit que je pourrai encore avoir des enfants, ni que lui ne sera pas stérile. C’est ma pas de chance à moi.
    Mais ça ne me donne pas plus le droit d’avoir un enfant, que je n’ l’idée de défendre la famille nombreuse pour tous.

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  43. Clara a dit…

    Caro pardonne moi mon commentaire est en deux parties :

    Je ne réagirai pas ici sur le sujet de l’homoparentalité qui pour moi ne se discute pas. Il n’y a aucune raison de débattre du fait de qui « a le droit » d’avoir des enfants. C’est obscène et une insulte à l’intelligence humaine. Le problème légal qui se pose est tout simplement humiliant pour nos sociétés dites organisées ou civilisées. Théoriquement nous devrions être en mesure en tant que citoyens votants d’imposer au gouvernement que nous élisons l’évolution de nos modes de vie en tant que matière à légiférer immédiatement.

    Je préfère réagir sur le mythe social de la recherche du père après une IAD. Je trouve à ce sujet la réflexion d’Angeloine on ne peut plus saine.

    Je n’ai jamais éprouvé le besoin de savoir « à qui je ressemble » parce qu’on ne m’a pas élevée dans l’idée que c’était vital ou important et pour moi cela n’a rien à voir avec la construction de ma vie de qui je suis. Je n’ai jamais dit à mon père qu’il n’était pas mon père étant donné qu’il l’est. Il m’a transmis le meilleur de lui-même : Sa vision du monde, son humour, je me tripatouille le sourcil pareil quand je suis ennuyée, tout comme ma mère m’a transmis le meilleur de ce qu’elle avait à me transmettre. Je ressemble à mes deux parents. Je n’ai jamais éprouvé le besoin soi disant vital et dévastateur de connaître la personne qui a permis le bonheur durable de toute ma famille.

    Répondre
  44. Maud a dit…

    Je rejoins pleinement bellelurette et Edith et vais même au-delà toute éducation toute histoire de vie est imparfaite… nous trainons tous nos boulets oui oui oui et 1000 fois oui les cabinets de psy et les blogs en sont un témoignage et nous ne sommes pas tous des enfants issus de donneurs anonymes… personnellement je parle plutôt d’ailleurs de mes singes accrochés à mon dos et dont j’essaie de me défaire…

    Je suis entourée de très prés de deux personnes masculines qui me sont très chères et qui ne connaissent absolument pas leur concepteur mâle… c’est vécu par les deux de manière totalement différente l’un marche plus tordu comme dirait abuelita l’autre marche droit, mais les deux ont aussi donné la vie (des vies qui me sont aussi très très chères) mais surtout aucun des deux n’a jamais jamais songé qu’il aurait mieux valu qu’il n’existe pas… Ils sont heureux de vivre.

    Personne n’est condamné à marcher tordu, on peut toujours se relever, se redresser, jeter ses singes et ses boulets, même si c’est parfois très très difficile et parfois impossible de totalement s’en débarasser, on peut apprendre à BIEN vivre avec… que sont tous ces kilos en trop qui nous collent à la peau pour un grands nombres des lectrices du blog de Caroline, des boulets…

    La plus grosse difficulté pour pousser en paix est quand même l’absence d’amour plus que tout, et peut être le non-dit, les silences… Mais la vie est très souvent heureusement un cadeau

    Répondre
  45. Clara a dit…

    (suite et fin)

    Je ne me suis jamais dit que mon père n’était pas mon père. Comme tous les papas il me retrouve les yeux fermés à l’instinct au milieu d’une foule de 100 000 personnes, il devine tout ce que je ne dis pas, il console mes chagrins sans faire de commentaires. Il s’est colleté mes couches, m’a piqué mes legos et m’a lu des Boule et Bill, c’est mon papa quand il me prend dans ses bras je reconnais son odeur pour être la mienne. Le sujet de ma conception n’a jamais été tabou. Mes parents n’étaient pas angoissés par le sujet de mon identité car dans leurs têtes à eux c’était clair. Je suis leur fille.

    Angeloine : dans mon cas il s’agit d’un papa et pas d’une maman, mais l’idée est la même. Les parents et les enfants ont ce choix à faire tout au long de leur vie que de se choisir à nouveau tous les jours. Une famille c’est pas « donné », c’est un choix qu’on renouvelle au quotidien.

    Répondre
  46. Caro a dit…

    Clara, merci pour ce magnifique commentaire. Je me doute que tout le monde n’a pas forcément cette vision des choses et ce vécu. Mais il est important que tu apportes cette voix discordante pour prouver que non, tout le monde n’éprouve pas ce besoin vital de savoir QUI a donné sa graine.

    Maud, je suis comme toi, edith et les autres, je pense en effet que les boulets sont multiples et certains plus évidents que d’autres. Je crois aussi qu’on voudrait dans notre société prévenir tout problème, fabriquer des êtres qui seraient assurés de partir dans la vie sans aucun poids. Sauf que c’est illusoire.

    Je sais par exemple que mes deux premiers enfants souffriront toujours d’avoir été arrachés à leur mère et de ne m’avoir vue et sentie qu’au bout d’une semaine. Et que probablement la petite fille que je porte sentira qu’elle n’était pas prévue comme l’étaient les deux premiers. Et aussi plein d’autres choses parce qu’il n’y a pas de famille idéale, pas de vie idéale…

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  47. Petit bruit a dit…

    Premier commentaire ici, mais ce sujet me tient vraiment à coeur.
    Je connais très bien un couple de filles qui essaye d’avoir un enfant par IAD anonyme. Cela m’a renvoyé à mes craintes, aux craintes et au regard de la société.

    Et j’ai compris que c’était un faux problème. elles s’aiment, ont beaucoup réfléchi avant de se lancer dans cette aventure. Lorsque cet enfant sera là, il sera aimé par deux mamans formidables, mais aussi par des grands parents, un oncle, des grands cousins… autant de référents pour construire sa propre identité. et ce qui me semble le plus important.

    Personnellement, j’ai un papa. Un papa biologique. Je le connais… je pensais le connaître. Mais récemment, je me suis rendue compte que c’était illusoire. Car il ne m’a pas transmis ce que j’aurai pu attendre d’un père. Il ne m’a pas permis de me construire. Alors je rejoins Bellelurette, dans son commentaire très juste : on a tous des choses à reprocher à nos parents!

    Pour ceux qui parlent de l’importance de connaitre un père biologique, dans l’histoire de la famille. Je n’y crois tout simplement pas… dès l’instant où il n’est fait aucun mystère, où la vérité est dite. Rien de pire que les non dits. Et puis… il me semble (je ne voudrais pas dire de bêtises) qu’1 enfant sur 4 ne connait pas son père biologique. Donc bon….

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  48. Clairemm a dit…

    Je viens de lire tous les comms (passionnants)
    En gros je suis comme de nombreuses personnes, absolument convaincue qu’un enfant élevé par un couple homosexuel a exactement les mêmes chances de bonheur (ou pas) qu’un enfant issu d’un couple hétéro).

    Mais je suis contre le don anonyme (spermatozoïde ou ovule), car je trouve qu’on empêche délibérément et consciemment une personne d’avoir un minimum d’accès à ses origines.

    Bien sûr cela existe tous les jours, dès lors qu’un père n’assume aps sa paternité et ne donne plus signe de vie, mais est-ce parce que ça existe qu’on peut justifier l’état de fait de l’instituer délibérément?

    Pourtant les arguments d’Angeloine m’ont beaucoup touchée, et je comprends désormais ce choix de faire appel à un donneur anonyme , choix que je ne comprenais pas (dans l’hypothèse où on avait le choix entre anonyme ou non).

    Rien que pour ça, merci Angeloine.

    Je tiens juste à préciser que je ne crois pas qu’on hérite génétiquement d’une trait de caractère :aimer la musique, avoir la passin des maths, être très actif ou plus nonchalant sont d’après moi, toute affaire d’éducation, de mimétisme, ou tout simplement de son propre caractère à soi!

    Répondre
  49. Loop of kurland a dit…

    Le don anonyme me choque moins que l’anonymat de l’adoption. Parce que donner une gamète, même en sachant ce que potentiellement ça peut devenir, ce n’est pas le même acte qu’abandonner l’enfant qu’on a porté.

    ce qui est vrai, en tous cas, c’est la difficulté qu’il y a à expliquer sereinement les choses à son enfant. Moi la première, je suis pour la franchise. Moi la première, je n’ai jamais dit à mes enfants que leur grand père n’était pas mon père biologique, ni qu’ils en avaient deux autres dans la nature. Faudra bien aborder tranquillement le sujet. ne serait-ce que pour qu’ils se rendent compte que les liens du sang ne suffisent jamais.

    Répondre
  50. Lisette a dit…

    Juste pour dire que j’ai beaucoup aimé le témoignage de Clara. Je pense aussi qu’on tous notre lot de boulets dans la vie, et franchement c’est pas sûr que partir avec deux mamans qui s’aiment e soit un boulet. Ne pas avoir de papa, ou nepas connaître son géniteur, peut-être, mais je pense pas que ce soit insurmontable non plus.

    Mais je me pose vraiment la question de cette nécessité absolue de donner la vie et/ou d’élever des enfants (que les parents aient tous les deux des vagins ou pas on est bien d’accord). Pourquoi? ce parcours du combattant? ces risques psychologiques pour plus tard qu’on prévoit et qu’on assume en se disant que c’est pas la mort non plus? penser que si l’enfant ne paraît pas nos vies sont stériles? Et il me semble que la réponse parce que j’en ai envie n’en est pas vraiment une

    Répondre
  51. Lul a dit…

    Je suis contre le don anonyme car pour moi chacun a le droit de savoir d’où il vient, de qui il a les traits, de savoir à qui appartient les yeux, le sourire, le nez qu’il voit sur son visage chaque fois qu’il se regarde dans un miroir.
    De plus pour des raisons médicales il faut mieux savoir d’où on vient, ça peut sauver la vie et je sais de quoi je parle.
    Ceci dit je respecte le choix de tous, et ne me permettrait jamais de juger, je n’exprimais que mon avis.

    Maintenant j’ai une question, combien de dons peut faire un donneur anonyme ? que se passe t’il si celui ci fait plusieurs dons et que les fruits de ses dons se rencontrent plus tard et tombent amoureux ? est ce que c’est possible ou bien le donneur ne donne qu’à un seul couple ?

    Merci et bon courage à tous pour la suite 🙂

    Répondre
  52. Angeloine a dit…

    Bonsoir
    je viens de lire vos commentaires, mais malheureusement je n’ai pas le temps de vous repondre longuement (je ferai de mon mieux pour vous repondre à partir de lundi)
    Pour repondre à la question de lul concernant le nombre de dons que peut faire un donneur, je ne peux pas repondre en ce qui concerne la france, mais j’imagine que ça doit etre comparable avec la Belgique.
    La limite y est de 7 enfants maximum.
    Le donneur ne donne pas qu’a un seul couple, du moins pas necessairement.
    Nous avons toutefois demandé à garder le même donneur pour notre prochain enfant.
    Quant à la possibilité que des enfants issus d’un meme donneur se rencontrent et tombent amoureux, meme si la probabilité est faible, c’est possible, on y pense.
    Toutefois notre fille saura qu’elle est issue d’un donneur anonyme belge, et si par hasard le jeune homme qu’elle rencontrera un jour etait dans le meme cas, ils seraient conscients de cette possibilité et feraient les tests necessaires.
    Le risque est le meme avec un pere un peu volage, d’ailleurs, sauf que ses enfants ne le savent pas forcement…

    Lisette, maintenant, concernant la question du droit à l’enfant, ça n’engage que moi, je crois que c’est un faux debat qui rejoint celui de faire un enfant par egoïsme…
    C’est toujours par egoïsme qu’on fait un enfant (ou bien par accident).
    On fait des enfants parce qu’on souhaite cette vie de famille, et qu’on est convaincu de pouvoir fonder une famille heureuse.

    Répondre
  53. Angeloine a dit…

    (suite)
    pourquoi ce parcours du combattant?
    tout simplement parce que même si c’est parfois dur, surtout quand les echecs s’enchainent, le bonheur de serrer son enfant contre soi merite amplement ce sacrifice.
    Si malgré tous nos efforts il nous avait été impossible d’avoir un enfant? nous en aurions souffert enormement, mais bien sur que nous aurions fait avec, ou plutot sans. Que faire d’autre?
    Notre vie n’aurait pas ete fichue pour autant. Nous aurions vécu d’autres choses. Mais nous n’aurions jamais connu ces merveilleux moments, comme l’instant où notre fille est née, ses premiers sourires, ses premiers eclats de rire…
    Des bonheurs simples, mais incomparables.

    Si j’ai bien compris, ta question c’est pourquoi vouloir des enfants?
    tu dis que la reponse parce que j’en ai renvie n’en est pas vraiment une, mais quelle reponse peut-il bien y avoir à une telle question?
    pour payer ma retraite, peut etre, mais non, ce n’est pas pour ça que les gens decident d’avoir un enfant, du moins je l’espere!

    Mon enfant n’a que 6 mois, et pourtant, elle est dans mon coeur et dans mes rêves depuis de nombreuses annees.
    A chacun sa conception du bonheur, pour moi c’est la famille.

    Répondre
  54. Angeloine a dit…

    Valerie, je ne suis pas choquée par ton commentaire.
    Bien sur il ne me fait pas plaisir, mais ce n’est pas pour autant que j’en suis surprise.
    il est tres long, donc je ne peux pas repondre à tout maintenant
    mais je vais au moins repondre à une chose ou deux (et je reviendrais le plus vite possible pour la suite)

    Et non, non, un enfant ne PEUT pas avoir deux mères ou deux pères. Il est biologiquement issu d’un gamète mâle et d’un gamète femelle. Et nier cet aspect relève me semble-t-il d’une volonté de toute-puissance et d’une négation de l’autre sexe.
    evidement qu’un enfant est biologiquement issu d’un gamete mâle et d’un gamete femelle, il n’est en aucun cas question de pretendre le contraire.
    Ce serait ridicule!
    Bien sur que notre fille n’est pas issue de nous deux d’un point de vue biologique,
    pourtant elle est issue de notre amour, car si ne nous etions pas aimées assez pour vouloir fonder une famille, elle n’aurait pas vu le jour.
    Ce qui ne nous empeche pas de lui expliquer sa conception (meme si elle est encore petite nous le lui avons deja expliqué et nous continuerons regulierement, parce que c’est son histoire)
    nous lui expliquons que nous avions tres tres envie d’avoir un bébé, mais que pour ça il faut une graine d’homme et une graine de femme, et donc ce n’etait pas possible pour nous car nous n’avions que des graines de femme. Mais un gentil monsieur qu’on ne connait pas a accepté de nous donner des graines, et grace à lui elle est nee.

    Répondre
  55. Angeloine a dit…

    (suite)
    Mais selon moi, un pere ou une mere, ce n’est pas une question de gamete.
    Etre parent, c’est aimer son enfant plus que tout au monde, c’est s’extasier devant ses moindres progres,
    deborder de fierté parce qu’il a reussi à se retourner tout seul ou à mettre son gros orteil dans sa bouche, s’inquieter quand il tousse, se lever au milieu de la nuit pour ecouter sa respiration paisible, esperer le meilleur pour lui et prier de toutes ses forces pour qu’il ne lui arrive rien de mal,
    c’est lui enseigner les valeurs qui nous semblent essentielles, l’accompagner, et le guider si on le peut, tout au long du chemin qu’il se tracera,
    etre là, toujours, pour ecouter ses peines, ses espoirs et ses bonheurs,
    l’encourager, lui permettre de deployer ses ailes,
    mais garder ses bras et son coeur grands ouverts pour qu’il puisse s’y refugier à tout moment…
    Pour moi, etre parent, c’est tout ça, et bien plus.
    Notre fille a deux parents. Deux parents de sexe feminin, donc deux mères.
    Elle nous appelera peut etre maman toutes les deux, ou peut etre pas. peut etre meme choisira-t-elle un autre nom pour chacune. Peu importe. Ce n’est pas le nom qui compte, ça ne change rien à ce qu’on est.

    Quant à nier l’autre sexe?
    Mais pourquoi? Comment?
    Des hommes, notre fille en cotoie tous les jours, nous ne vivons pas dans une bulle. Elle a la chance d’avoir deux grand-peres, un oncle, des cousins, et plein de tontons liés à nous par le coeur si ce n’est par les liens du sang.

    Répondre
  56. Julia a dit…

    Je n’ai que 19 ans, je ne suis pas certaine de ce que je dis, ce commentaire va être un peu confus et je m’en excuse, mais j’ai besoin de dire ce que je pense.

    A propos des volontaire pour le don de sperme … il ne sont pas volontaire pour un don de papa. Je veux dire par là, qu’ils ne voudront pas tous forcement voir debarqué un jours quelqu’un qui leur dira bonjour je suis votre fils/fille. Parce que ce ne sera pas le cas .. ils ne seront leur fils/filles

    De plus, j’ai l’impression (mais il est tout à fait possible que jme trompe) que Valerie remet en qiestion l’accouchement sous x … et ke trouve ca scandaleux ..
    Une femme violée n’aura probablement jamais envie de voir un jours debarqé le fruit de son agression. Pas envie d’avoir parler a cette personne, lui expliquer le pourquoi du comment.

    Je pense que chacun doit pouvoir choisir, accouchement sous x ou non, don de sperme anonyme ou non (dans le cas de don pas anonyme ils se preparent a un jour peut-etre devoir parler a cet enfant)

    Suite dans prochain commentaire.

    Répondre
  57. Julia a dit…

    Voilà la suite..

    Pour ce qui est de l’homoparentalité je suis totalement pour.Il faut arreter de dire c’est mal ! il va en souffrir ! bande d’égoïste. L’exemple du divorce à l’epoque est excellent, il faut faire evoluer les gens, pas les conforter dans leur idées parfois étroites. Sinon aujourdhui, la contraception serait interdite, les gens vivrait malheureux ensemble, et les homosexuels n’aurait pas le droit d’exister ! Et encore plein de chose, mais je n’vais pas enumerer toutes les fantastique avancées qu’il y a eu depuis des années et des années.

    Répondre
  58. Valérie a dit…

    Caroline, en effet la vie n’est jamais parfaite -heureusement.

    Angeloine, en ce qui concerne la notion de maternité (ou de paternité), il me semble qu’elle comporte trois modalités bien distinctes -par ordre croissant d’importance:
    la parentalité biologique
    la parentalité légale: reconnaissance de l’enfant vis-à-vis de la loi, de la société, transmission du nom
    la parentalité éducative et affective

    Dans le cas d’un couple comme le tien, bien sûr que vous assumez toutes les deux cette parentalité éducative et affective -et peut-être un jour légale. Mais la composante biologique existe bel et bien, même si ce n’est pas et de loin la plus importante. D’ailleurs si elle n’avait vraiment aucune importance, pourquoi vouloir que votre futur deuxième enfant ait le même géniteur que le premier?

    Quand je parlais de « nier l’autre sexe », cela ne voulait pas dire vivre dans une bulle exclusivement féminine, sans référent masculin pour l’enfant, mais nier cette origine biologique de la conception justement. J’ai trouvé très violente cette exclamation dans ton texte: « elle n’aura pas de père !». Si, elle a un père, même s’il n’est que biologique, même s’il n’est qu’un géniteur. Il a assuré la première modalité de la paternité dont je parlais plus haut.
    Ceci dit, je trouve très saine et très tendre la façon doit toi et ta compagne expliquez sa conception au bébé. Pas de non-dits, pas de mensonges, c’est vital.

    (suite ci-dessous)

    Répondre
  59. Valérie a dit…

    (suite du com précédent)

    Ah, j’ai l’impression de me poser en tant que juge et je n’aime pas ça… Mais je trouve très important de réfléchir à ces questions dans cette société qui change, et où la science permet tant de choses.

    Julia, ce n’était pas la peine de mettre mon pseudo entre guillemets, il s’agit bien de mon vrai prénom.
    Dans la première partie de ton message tu écris: « chacun doit pouvoir choisir ». Chacun, oui, y compris les enfants. Choisir si comme Clara (dont le témoignage est effectivement très juste et émouvant) il ne souhaite pas avoir connaissance de ses origines biologiques car cela n’a aucune importance pour lui, ou s’il a envie et/ou besoin de savoir car cela l’aide à construire son identité.
    L’anonymat supprime cette possibilité de choix.

    Tu parles du droit des donneurs ou donneuses, du droit des mères qui accouchent sous X… Il me semble que leur protection est assurée par l’éloignement physique des enfants dans les premières années de sa vie, et évidemment par le fait que la parentalité légale, éducative et affective est assurée par d’autres personnes. Mais le droit des (ex) enfants à la connaissance de leurs origines (s’ils le souhaitent, je le répète) est tout aussi important. Et oui, même dans le cas d’histoires de vie très difficiles comme un viol, la mère comme l’enfant peuvent s’y confronter, car rien n’est pire que le silence et le non-dit.

    Répondre
  60. Koa a dit…

    @ Julia :

    Une femme violée n’aura probablement jamais envie de voir un jours debarqé le fruit de son agression. Pas envie d’avoir parler a cette personne, lui expliquer le pourquoi du comment.

    Je peux t’assurer du contraire. Quelles qu’en soient les raisons, un accouchement sous X laisse des traces indélébiles. Et nombreuses sont les mères qui recherchent leur enfant. Celles qui claquent la porte sont une minorité, la plupart du temps, ces retrouvailles sont un vrai soulagement dans leur vie, une réconciliation avec leur passé.

    tinyurl.com/45u6ey

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  61. La cuiller en bois a dit…

    @ Julia :

    Une femme violée n’aura probablement jamais envie de voir un jours debarqé le fruit de son agression. Pas envie d’avoir parler a cette personne, lui expliquer le pourquoi du comment.

    Sûrement que sur le coup la femme peut avoir un mouvement de rejet de cet enfant, qui est la focalisation de l’acte insoutenable qu’elle a subi.

    Mais elle avancera dans sa vie, dans son acceptation (pas dans le sens d’accord naturellement) de cet acte et à un moment (ou jamais d’ailleurs) elle regardera cet enfant non plus comme le fruit d’un viol mais comme le fruit de son corps.

    Cela peut se produire pendant la grossesse, à la naissance (cette autre violence à son corps peut servir de déclencheur), plus tard ou jamais.

    Laissons aussi aux femmes le droit à évoluer également dans leurs mentalités, comportements, réactions, sentiments etc … vis à vis d’une telle situation, comme dans toutes situations d’ailleurs.

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  62. Flo a dit…

    Bonjour,
    Je passe régulièrement ici, sans laisser de commentaire.
    Cette fois je me lance, car le sujet touche de très près ce que je vis, tous les jours.
    J’ai une cousine qui se trouve être également ma marraine, dont je suis très proche. Celle-ci s’est mariée à une femme (deux fois d’ailleurs, puisqu’en Belgique il a d’abord été question de contrat de vie commune puis de mariage), elles ont eu deux enfants.
    Issus d’un don anonyme. Le même donneur, pour qu’ils soient réellement frère et soeur. Ne fut-ce qu’en cas de problèmes de santé plus tard, c’est évidemment plus rassurant. Et ils ont la même petite bouille, celle de leur mère.
    Et j’avoue que toutes ces interrogations qui font l’objet de débat depuis quelques jours maintenant, me paraissent disons assez.. abstraites.
    Je pense que les problèmes liées à l’anonymat du géniteur ou de la génitrice ont plus liés à la notion de secret que d’anonymat (comme disait je ne sais plus qui plus haut, quant à l’atmosphère familiale).
    Parce qu’en tout cas dans ma famille pour le moment aucun problème n’est apparu.
    Il est assez clair pour les enfants que certaines familles comprennent un papa+une maman, un papa seul, une maman seule, deux papas ou, dans leur cas, une maman et une manou.
    A chaque fois qu’une interrogation à ce sujet apparaît, ils obtiennent une réponse franche et honnête. Non ils n’ont pas de papa, ils ont une manou. Là dessus ils l’innondent de câlins (la pauvre a bien du mal à préserver son mètre carré 🙂 ).

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  63. Julia a dit…

    Pour les accouchement sous x, peut-etre que certaine voudrait les retrouvé, mais au moment de faire ce choix elle ne le voulait pas, et lui retirer la possibilité d’accouhcer sous x et je trouve grave … apres donner la possibiliter de retourner en arriere est tres bien. Mais je pense que seule la femme concernée peut le decider, on ne peut pas prendre le risque de la mettre face a cet enfant si elle ne le desirait pas

    Pour le don anonyme:
    L’enfant n’est pas la au moment il faut faire ce choix d’un don anonyme ou pas.. c’est a la personne qui decide de faire la demarche de choisir, c’est mon avis.

    Après si un enfant veut retrouver sa genitrice ou son geniteur, alors je pense qu’au moment de sa recherche il faudrait d’abord demander au geniteur/trice si oui ou non il veut être retrouvé (pas au moment du don mais au moment de la demande de l’enfant j’veux dire) j’imagine que cela voudrait dire de garder tout les informations des donneurs, donc ca va peut-etre a l’encontre du don anonyme, mais les informations serait donner ou pas a l’enfant apres accord ou refus du donneur concerné… j’suis pas sure d’avoir été clair .. :s

    Répondre
  64. Lisette a dit…

    Je passe juste dire un petit bonjour et remercier Angeloine pour sa réponse. Je me rends compte en effet que je ne peux pas vraiment comprendre sa démarche, dans la mesure où je vois les enfants, comme l’amour, comme quelque chose qui vient et qu’on accueille… mas la démarche active se limite à cette capacité d’accueil. Probablement toute une histoire de conception de la vie 🙂 (j’ai dans l’idée que le bonheur c’est d’abord apprécier ce qu’on a…)

    Merci vraiment d’avoir partagé avec nous tes choix de maman sur la façon dont tu parles à ta fille. Je répète : je suis sûre qu’elle a beaucoup de chance pour son départ dans la vie, et je fais partie des gens qui pensent que ton amie devrait partager légalement la responsabilité parentale.

    Répondre
  65. Lollipop a dit…

    Lorsque je disais ds un commentaires précédents que les couples homo ne faisait pas d’enfants sans y réfléchir bcp, en voici la preuve vivante ! Merci !

    Répondre
  66. Stephane/cindy a dit…

    Angeloine,
    juste un petit commentaire pour dire que je suis très touché par ton témoignage d’amour.
    Bonne vie à vous 3.

    Merci Caro tu as le chic pour me faire pleurer en ce moment !

    Stephane

    Répondre
  67. Clara.be a dit…

    Merci caroline et angeloine.
    je ne vais pas répéter ce qui a été dit au sujet du fait que certains enfants sont nés d’une réflexion plus poussée que d’autres…
    je voudrais juste ajouter que je vois la question un peu comme un débat entre l’inné et l’acquis, l’importance du biologique/l’importance de l’éducation et de l’apport culturel/social etc. d’une famille…
    le poids de l’importance qu’on accorde à ces deux facteurs est sans doute très relatif et personnel, et sera donc différent dans chaque famille ; le témoignage de Clara montre que pour elle le biologique est secondaire par rapport à l’éducatif, si on peut dire.
    Dans ma famille toute classique de chez classique (du moins d’après les infos disponibles à ma génération, hein ;-))) ) apparemment pas d’embrouilles sur le plan biologique….. mais beaucoup de casseroles tout de même.
    (et pas le recours de se fantasmer d’autres parents ;-))) )
    pour moi les origines biologiques sont importantes à connaitre sur le plan médical principalement (je ne savais pas qu’on avait accès à ces infos sur le donneur et je trouve ça utile. le nombre de fois où on m’a demandé s’il y avait des cancers ou de l’hypertension dans ma famille… après les modes de vie jouent aussi, pas uniquement le capital génétique…), même si je peux concevoir que précisément les enfants issus d’une IAD ressentiront peut-être le besoin de connaitre cette partie de leurs origines…
    (c’est bien connu on désire principalement ce qu’on a pas…).

    Répondre
  68. Irène a dit…

    Je suis touchée par votre récit mais aussi inquiète.

    Inquiète d’abord parce que vous écrivez que le donneur a été choisi de façon à s’approcher le plus possible de nos caractéristiques physiques à toutes les deux (couleur des cheveux, des yeux, taille, groupe sanguin).

    Je fais de l’histoire et suis sidérée qu’on puisse écrire cela sans se demander un instant s’il n’y a pas de graves dérives possibles au fait de choisir des critères physiques pour donner la vie, donc à sélectionner des êtres humains sur des critères physiques.

    Dans votre récit, on a l’impression que vous décidez de tout, en fonction de votre désir. Or, le propre de la procréation, c’est justement qu’un tas de choses échappe à la décision, au désir, au choix, à la sélection. C’est ce qui permet d’éviter justement que l’homme s’érige en démiurge apte à sélectionner, choisir et déterminer le type d’être humain attendu et voulu.

    Je trouve que ce récit montre les limites de l’exercice scientifique. Les moyens techniques permettent tout cela… Mais jusqu’où? Se rend-on compte du monde vers lequel on glisse?

    Répondre
  69. Bab a dit…

    Irène,

    Vous dites que le propre de la conception c’est d’échapper au désir et au choix et vous êtes choquée que l’on puisse choisir les caractéristiques physiques d’un donneur.

    Mais vous en connaissez beaucoup vous, des gens qui font des enfants avec n’importe qui? Le choix d’un compagnon ou d’une compagne répond également me semble t-il à de nombreux critères (y compris physiques), propre à chacun.

    Alors je veux bien que l’on s’offusque de dérive si quelqu’un exige un donneur grand, blond et aux yeux bleus lorsqu’on est soit-même petit, brun aux yeux marrons mais lorsque la demande vise à avoir un donneur proche des caractéristiques physiques de la famille dans laquelle arrive l’enfant, cela me semble justifié.

    Répondre
  70. Irène a dit…

    Bab,

    on choisit son compagnon ou sa compagne parce qu’on l’aime, et là-dedans entrent en ligne de compte un tas de critères (dont des critères physiques mais qui sont plutôt de l’ordre de l’alchimie du désir). Je n’ai pas choisi mon homme en me demandant quels gènes il transmettra à nos enfants si nous en avons.

    Choisir des caractéristiques physiques pour choisir un enfant, quelles que soient les motivations, c’est toujours sélectionner un être vivant à venir selon SES critères et non accueillir l’être vivant pour lui-même, en lui-même, en lui reconnaissant une existence autonome quelles que soient ses caractéristiques physiques.

    Et si mes enfants ne me ressemblent pas, et ne ressemblent pas à mon conjoint parce que, que sais-je, un gêne saute des générations? Je l’accueillerai parce que justement je n’ai pas eu la possibilité de sélectionner l’embryon, les gènes et de fixer des critères.

    Qui fixe les limites? En d’autres temps on a éliminé des embryons, des foetus et des enfants nés parce qu’ils ne correspondaient pas à certains critères physiques, étaient trop ceci ou pas assez cela. Trop handicapé ou pas assez blonds. Parce qu’en voyant l’un des deux parents, on se disait que l’enfant allait être intellectuellement déficient etc…

    Je m’inquiète de l’inconscience et de l’innocence qu’il y a à affirmer qu’on choisit des critères physiques, avec les meilleurs intentions du monde, sans se demander un instant jusqu’où mène ce type de processus.

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  71. Bab a dit…

    Quid du petit garçon de couleur qui arrivera dans une famille toute blanche ou vice-versa? Même un enfant qui connait la manière dont il a été conçu, qui en parle librement et sans problème, n’a peut-être pas envie que la boulangère du coin constate que décidemment non, son papa ne peut décidemment pas être ce monsieur qui l’accompagne pourtant chaque jour à l’école.
    Un peu de pragmatisme n’entrainera pas notre société vers les dérives que vous annoncez.

    Et ce qui me gêne dans votre argumentaire, c’est que vous semblez vouloir remettre en cause l’avortement pour cause médical… Mais c’est un autre débat je crois.

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  72. Angeloine a dit…

    Irene, je pense que je n’ai pas du etre tres claire, en tout cas on ne s’est pas comprises…
    quand je dis le donneur a été choisi de façon à s’approcher le + possibe de nos caracteristiques physiques à toutes les deux, je ne dis pas que nous avons choisi sur catalogue un donneur dont les caracteristiques physiques nous convenaient, ce n’est pas du tout ça.
    L’hopital qui nos suivait a relevé nos tailles, couleurs des yeux et cheveux, groupe sanguin, et a transmis tout ça à la banque du sperme, où un ordinateur a selectionné un donneur dans leur base de données.
    Je pense personnellement que c’est important que le donneur nous ressemble le plus possible, justement pour que l’enfant ne soit pas renvoyé toute sa vie à la question du donneur par les questions des gens qu’il rencontre
    euh, je sais pas si je suis tres claire, là…
    mais par exemple, imaginons que nous soyons toutes les deux tres blondes avec les yeux bleus et le teint pale, si notre enfant avait les yeux et cheveux tres foncés et la peau mate, il y aurait toujours quelqu’un pour lui dire oh ben toi, tu ressembles pas a ta maman! tu ressembles à ton papa ou tu as été adopté?
    (c’est juste un exemple, hein! on n’est blondes ni l’une ni l’autre, j’ai mis l’exemple dans ce sens là pour des questions de genes dominants ou recessifs)
    meme si au depart la situation ne te pose pas de probleme, a force d’entendre sans arret des questions sur tes origines, je pense que ça doit etre perturbant à force.
    (a suivre)

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  73. Angeloine a dit…

    (suite)
    bref, le fait de prendre un donneur qui s’approche de nos propres caracteristiques physiques, c’est tout simplement pour lui rendre les choses plus faciles.
    ceci dit, nous ne connaissons pas les caracteristiques physiques du donneur.
    d’autant plus que si ma compagne et moi sommes toutes les deux grandes aux cheveux chatains, nous n’avons pas la meme couleur d’yeux, ni le meme groupe sanguin.
    C’est d’ailleurs la seule chose que nous demanderons sur le donneur pour notre prochain enfant, car c’est ma compagne qui le portera et elle est de rhesus negatif.
    Si nous avons desiré que nos enfants aient le meme donneur, c’est pour que personne ne puisse jamais leur dire qu’ils ne sont pas frere et soeur, et si en plus ils se ressemblent un peu, eh bien c’est un plus.
    d’un point de vue medical, c’est un plus aussi je pense.
    nous pouvions demander le meme donneur, alors nous l’avons fait.
    Si ça n’avait pas été possible, ça n’aurait pas été dramatique, mais ça l’etait, alors pourquoi ne pas le faire?

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  74. Angeloine a dit…

    Valerie, desolee que tu aies été choquée de ma phrase elle n’aura pas de pere.
    j’imagine que tout depend de la definition qu’on a d’un pere (je crois que je me suis deja exprimee longuement sur ma notion de parentalité, donc je ne vais pas recommencer!), pour moi ma fille a un geniteur, pas un pere. Maintenant, si ça peut aider de l’appeler pere biologique, ce n’est qu’une question de vocabulaire.
    Il n’est pas et n’a jamais ete question pour nous de nier le role d’un homme dans sa conception, il me semble que c’est une question de bon sens!
    Il est hors de question pour nous de mentir à notre enfant, c’est son histoire, et il me semble que les secrets de famille sont toujours nefastes (et en plus, dans ce cas precis, ce serait à peu pres aussi credible que le coup de la cigogne, hein!)

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  75. Belettebelette a dit…

    Bonjour à toutes,

    C’est la première fois que j’écris un comm sur le blog de Caro (que j’adore !). Juste pour vous dire que la famille, de quelque manière qu’elle soit, est par essence un bonheur et une souffrance. Je suis sûre que cette enfant n’aura pas plus de prédisposition à l’un qu’à l’autre qu’un enfant né dans des conditions dites de normalité.
    Je suis née comme ça, mais je ne connais rien de l’histoire familiale de ma mère qui ne veut pas en parler. ça m’a longtemps pertubée et rendue très malheureuse. Pourtant c’est pas ma vie, hein, c’est celle de ma mère. C’est vous dire comment il est facile d’être pertubé par cette grande question des origines, au sens très large du terme.
    Et puis j’en ai pris mon parti, même si je souhaite encore aujourd’hui que le mensonge s’arrête. La petite d’Angeloine fera pareil. tu peux pas savoir, eh ben tu sais pas. et tu vis avec (et avec plein d’autres choses dures souvent). et tu peux même être heureux en plus.
    ça n’a rien à voir avec la parentalité, au final. Mais avec la force de chacun d’entre nous à être un homme et à donner du sens à cette existence-là, avec nos mots et nos corps (puisque nous avons ces deux atouts). Je suis d’accord, la terre est remplie de gens qui n’y arrivent pas. mais nous essayons tous. et on ne sait pas faire autrement que d’essayer d’être soi.

    Merci pour ce beau débat.
    Belette

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  76. Alix a dit…

    Faute de temps je n’ai pas lu tous les commentaires, et je suis peut être la première, j’espère pas, mais je vais exposer une réaction tout à fait NEGATIVE

    Tout au long du texte d’Angeloine, j’ai été frappée par la volonté anticipée et réfléchie de tout faire pour que l’enfant ne puisse jamais trouver la moindre info sur son père. Certes, il est réduit à l’état de géniteur, mais quel qu’il soit, cela montre bien que cette maman homoparentale est bien consciente que son enfant va avoir besoin un jour, qu’elle le veuille ou non, d’un père.

    Deuxième chose, on dirait que seuls les parents de même sexe soient capables de désirer un enfant, le choisir, l’aimer ! Pour ma part, si je savais que ma mère m’a choisie (notamment en fonction de critères physiques ou sociaux) je trouverais cela affreusement insupportable, car cela ne me laisserait aucun choix d’être autre chose que ce qu’on désire de moi. Mes enfants sont nés tels qu’ils sont, et le véritable amour que je leur donne est d’emblée prêt à les aimer toujours, quoi qu’ils soient et quoi qu’ils deviennent. C’est important pour leur liberté. De savoir qu’ils sont nés sans aucune sélection, et de se savoir qu’ils sont aimés, juste parce qu’ils sont mes enfants, sans aucun critère de jugement !!!

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