Mois : juin 2009

Coupe ta crotte et tais-toi

Donc on en était que le machin devait rester en observation une nuit
à l'hôpital. Après une négociation qui a duré environ douze secondes,
il a été décidé que c'était moi qui m'y collerait.

Qui n'a jamais dormi sur un fauteuil en skaï des hôpitaux de Paris ignore ce que signifie "ne pas fermer l'oeil de la nuit".

Tu ajoutes à ça la peur panique qu'à un instant ou à un autre le clou se plante dans la paroi de l'estomac de chouchou et tu peux oublier toute velléité de roupiller. D'autant que le machin, lui, tenait une forme que c'en était indécent. Je ne te dis pas l'oeil réprobateur des parents des gamins VRAIMENT malades quand ils l'ont vu se carapater à quatre pattes dans les couloirs en poussant des cris de victoire. Normal, un couloir pareil il n'en avait jamais eu à disposition. A lui l'ivresse des grands espaces, quoi.

En plus, le charmant bambin s'est découvert une passion pour le Lansoyïl, cette espèce de gelly rose censée accélérer son transit tout en enveloppant le clou. Ils avaient jamais vu ça à l'hosto, il en redemandait le bougre. A croire qu'on lui donnait rien à bouffer chez lui. Par contre, ça, pour pondre sa crotte fissa histoire qu'on puisse rentrer dans nos pénates, je pouvais toujours courir. Cet enfant qui chiait comme une pendule depuis sa naissance avait manifestement décidé de faire la grève de l'anus. J'ai eu beau mater la couche toutes les deux heures – fallait bien tuer le temps, hein – rien, nada, on aurait pu manger dessus.

Bref, après une des pires nuits de mon existence, il a fallu se rendre à l'évidence, le clou prenait son temps pour se faire la malle.

Et le personnel hospitalier semblait peu enclin à garder dans ses murs un gamin avec une telle santé de fer. Hin hin, tu notes, clou, fer, dieu que je m'impressionne parfois.

Quoi qu'il en soit, à midi le lendemain, on m'a gentiment renvoyée chez moi avec mon fakir et ma parafine.

Non sans m'expliquer qu'il me faudrait scrupuleusement examiner les selles de mon bébé jusqu'à temps qu'on trouve l'objet du délit.

Oui oui, que j'ai dit, no soucy.

C'est là qu'a commencé une période peu reluisante de notre vie de parents. Au premier caca, on était bien excités, genre chasse au trésor.

Au dixième, on tirait au sort pour savoir qui allait s'y coller.

D'autant que chez tout enfant normalement constitué, le lansoyïl a des vertus plutôt laxatives. Pas chez le machin.

Qui nous a pondu à cette époque les merdes les plus compactes qu'il m'ait été donné de voir. Ah ça on était beaux à voir avec notre couteau et notre fourchette en train de découper les excréments de notre cher enfant. 

En vain.

Une semaine après l'ingestion, toujours pas la queue d'un clou à l'horizon.

En revanche, nous, on était au bord du divorce. En cause la mauvaise foi crasse dont chacun faisait preuve à chaque livraison de grosse commission (depuis l'animal avait repris ses habitudes, toutes les cinq heures environ, pof, vous avez un colis madame).

Ah, ça, ça y'allait les excuses à deux balles ou les manoeuvres plus retorses les unes que les autres: "Je peux pas j'ai piscine", "Non mais là il faut absolument que je m'occupe d'arroser le yucca, c'est fragile ces trucs là", "Je t'échange douze nettoyages de chiottes contre une couche à examiner", "J'ai compté je m'en suis tapé quatorze et toi douze", "Ok, combien tu veux, je suis prêt à PAYER pour ne pas m'y coller". "Non mais promis la prochaine c'est moi, là il se trouve que j'ai une envie très pressante", "Ah, merde, le téléphone sonne, je crois que c'est ma mère. Alors à moins que tu veuilles lui parler…". Et j'en passe.

Au bout de deux semaines, on s'est quand même dit qu'il fallait peut-être en parler à la pédiatre, bizarre tout de même qu'on fasse chou blanc de la sorte. On est arrivés super zen, faut dire que nous, le clou, on vivait avec depuis un bon bout de temps, on s'habitue à tout que veux-tu.

Pas la pédiatre.

Qui est devenue verdatre quand on lui a raconté, un peu goguenards, que le machin, il arrivait pas à expulser son clou.

"Non mais c'est très graaaaaaave, vous êtes inconscients, le cou s'est peut-être nécrosé, c'est un coup à faire une septicémie, c'est insensé de ne pas vous êtes manifestés avant, vous retournez immédiatement faire une radio, s'il est toujours là c'est l'opération, on ne laisse pas un enfant avec un objet en fer dans le corps".

Et ça fera 70 euros pour le savon.

Et pan, retour à la case départ. Cette fois-ci le radiologue il a pas fait la blague. Il te l'a pris direct et sans se marrer.

Pour ressortir triomphant.

Y'avait plus rien.

Le clou avait disparu. 

C'est sûr, on était contents.

Mais la première pensée qu'on a eu c'est que ça faisait probablement dix jours qu'on jouait à la dinette alors que le salopiaud avait chié son clou depuis un bail.

La seconde pensée c'est que l'une des fouilles avait dû être moyennement scrupuleuse.

Bizarrement, aucune accusation n'a été proférée.

Signe probable qu'on avait chacun quelques souvenirs d'examens baclés.

Le pire, c'est que d'après la pédiatre qu'on a quand même rappelée pour lui raconter, c'était tout à fait possible que le machin il ait dissous le truc avec l'acide de son estomac.

Tu te rends compte ? Mieux qu'un sani-broyeur, quoi.

Bouffeur de clou


Helmut est à l'âge où il faut commencer à faire gaffe à tout ce qu'elle
arrive à chopper, étant donné que la phase orale – &*###&$xµ de
phase orale – signifie que pour apprécier les qualités du moindre
objet, il faut le mettre à la bouche. A moins que ce ne soit juste
parce qu'on sait jamais, des fois que ce soit sucré…

Toujours
est-il qu'il faut être super vigilant, d'autant plus que notre maison
n'est pas à proprement parler vierge de toute saloperie négligemment
laissée à portée de main. Disons pour faire simple que pour la
certification ISO9001 faudra repasser. Par exemple, à l'heure où
j'écris, j'ai un sacré doute sur l'endroit où se trou la fameuse touche
V, celle-ci ayant mystérieusement disparu après avoir été kick-boxée
par number three.

Faut dire que niveau ingestion spectaculaire, on a déjà donné…

L'histoire remonte à environ huit années. Grand qui pue des pieds n'était alors qu'un petit machin tout rond du style pas dégourdi, à l'hygiène moins douteuse qu'aujourd'hui.

Il était gardé, ainsi que sa jumelle, à la maison par une nounou ("han, t'as entendu, mais c'est que c'est une privilégiée, la blogueuse, nourrice à domicile et tout le tralala! Et après ça se dit de gauche. Caviar ouais !" Non, vous n'y êtes pas, on a juste été interdits de crèche pour cause de bronchiolites à répétition et contraints de liquider un PEL entier dans trois années de garde à domicile, fin de la parenthèse).

Bref.

Un jour, l'homme m'appelle, à moitié rigolard, voire même assez détendu du gland, à vrai dire:

"Ouais, c'est moi, je viens de recevoir un coup de fil d'Elvira, elle est en panique, elle dit que le machin a tiré sur le tissu accroché au dessus de son lit et qu'en voulant le remettre, elle a beau compter les clous, y'en manque un".

Moi, très à l'écoute: "Heu, tu m'appelles en pleine réunion pour me faire part des angoisses de la nounou rapport qu'on a perdu un clou ? Rassure-là, il était pas en or, on est fauchés ok mais pas à ce point, on rachètera un clou, tout va bien".

"Non mais tu n'as pas compris, Elvira est SÛRE qu'il l'a bouffé, le clou".

Respiration abdominale, faisage de vide dans ma tête, interdiction mentale de visualiser le clou dans le ventre de mon trésor, puis reprise de la conversation dans le plus grand calme. "Putaiiiiiiiiin, mais qu'est-ce que tu fous là à me téléphoner, file le chercher, faut l'emmener au Samu direct, il va mourir, ses intestins vont se perforer, c'est atroce, viiiiiiiiiite". 

Apparté: la respiration abdominale ne sert à rien quand ton enfant a avalé un clou.

Ne se départissant pas de son flegme, l'homme consent à quitter son job – plus près que le mien de notre domicile – pour aller faire passer une radio au machin, non sans me faire part de sa perplexité: "Comment veux-tu qu'il ait gobé un clou, en plus c'est des pointes de trois centimètres de long. Je te rappelle qu'il s'étrangle avec une miette de pain. Le clou est sous le lit et c'est tout. Elvira est au taquet, c'est bien, mais là, c'est trop. Mais comme je sais que tu ne vas pas me lâcher, j'y vais, ok".

Une demi-heure après, il arrive chez le radiologue qui lui rit gentiment au nez: "hin hin hin, si votre fils avait avalé un truc pareil, croyez-moi, il hurlerait à la mort et cracherait du sang. Je vais vous la faire la radio, si ça peut rassurer votre dame. C'est votre premier, c'est ça, hein ?". Et les voilà partis à se fiche de la mère hystéro de ce pauvre gosse par ailleurs pétant la forme.

Trois minutes après, le radiologue ressortait livide de sa cabine. Et les deux joyeux drilles faisaient moins les malins. . Parce qu'aux rayons X, crois moi, un clou de QUATRE centimètres de long, dans l'estomac d'un gosse de 12 mois, on voit un peu QUE ça.

L'homme est reparti avec son machin clouté sous le bras, direction l'hôpital Trousseau où ils nous connaissaient déjà bien. Il m'a appelée sur le chemin et je suis partie comme une furie de la Défense en ne parvenant pas vraiment à chasser les images d'hémorragies internes qui me venaient en tête. Quant à respirer par le ventre, comment te dire…

A Trousseau, bien que total blasés de l'ingestion d'objets en tous genre, ils ne nous ont pas trop rassurés. Le clou était tout de même vachement long et pointu. En même temps, parait qu'on avait du bol, le pire c'est les épingles à nourrice parce qu'elles peuvent s'ouvrir et je te fais pas un dessin. Les piles boutons, aussi, c'est moyen, ça n'a l'air de rien mais ça peut te transformer ton gosse en ogive nucléaire. Sans rire, à les entendre, en vidant les intestins des gosses qu'ils reçoivent chaque jour, tu montes facile un Bricorama.

En attendant, le machin, l'allait falloir le garder toute la nuit en observation. Parce que le clou il était trop bas pour aller le choper par le haut et trop haut pour tenter le repêchage par le bas. Conclusion, on allait lui faire bouffer de la parafine et espérer que "ça" ressorte naturellement.

Je vous raconte la suite demain si vous le voulez bien…

 

17%

Non mais ça va, 17%, je veux dire, c'est pas si…

Nul ? 

Pathétique ?

Catastrophique ?

Ridicule ?

Non mais franchement, ce qu'il y a de bien quand on vote PS, c'est qu'on croit toujours avoir touché le fond et en fait, non.

Seule et maigre consolation, le score de Danny, même si l'alliance avec le faucheur me laisse songeuse.

En tous cas, manifestement, les gens, ils sont contents du gouvernement. Et ça, c'est bien.

Ou pas.

Allez, je vais me coucher, je viens de voir madame "Va te faire foutre" à la télé, je crois que je vais suivre son conseil, c'est encore le meilleur programme pour ce soir.

Trash de pacotille

Aujourd'hui j'ai envie d'être méchante. Je sais, on me donnerait le
bon dieu sans confession et là, pof, je vous surprends et montre la
dark side de mon coeur.

Mais c'est pour la bonne cause.

C'est
pour vous éviter de mettre de l'argent dans un livre qui n'en vaut pas
la peine. Et j'en suis d'autant plus désolée, qu'il n'en vaille pas la
peine que l'homme, ce joyau, me l'a offert. Comme ça, parce que
parfois, il faut savoir le dire avec des livres.

De quoi parle-je ?

D'un petit bouquin au titre alléchant, "Trash", de Clara Chaal. Promotionné à grand renfort de portrait en dernière page de libé et plus si affinités. Cela aurait à voir avec les 1m79 et vingt ans à peine de l'écrivaine que ça ne m'étonnerait pas. Je sais, je suis mauvaiiiiiiise. En même temps je te rappelle que je culmine à 1m63, que j'ai tuit ans et que mon poids est inavouable. 

Mais crois moi ou pas les amis, rien à voir avec une quelconque jalousie. C'est juste que je n'aime pas qu'on se fiche de moi. Et là, dans le genre fichage de moi, on atteint des sommets.

Je m'explique. Le pitch du livre, donc, c'est que c'est un témoignage du style coup de poing dans la mare d'une jeune mannequin étudiante à ses heures perdues dans une grande école d'ingénieur. Un genre de Lolita Pille, voire, même une Françoise Sagan à la sauce Christine Angot. Avec un zest de Clara Morgane.

Parce que la brillante jeune femme – belle, aussi, est-ce utile de le préciser ? Oui, à priori vu qu'elle même le répète à longueur de pages – est une sorte de messaline des temps modernes, une fille apparemment rangée et habituée des beaux quartiers qui cache bien son jeu. D'ailleurs, dès le préambule de son livre de douze pages et demi que j'ai mis environ 25 minutes à lire (et pas parce que j'étais passionnée) elle avertit son lectorat. Ce qu'elle va révéler est HARD.  Mais elle le fait pour tous les parents qui pensent que leur progéniture est bien sous tout rapport alors qu'en vrai, aïe aïe aïe.

Mais qu'a-t-elle donc fait, cette jolie blondinette, te demandes-tu alléché, hein ? Se cisaille-t-elle les poignets, fume-t-elle du crack dans son appartement du 16ème, organise-t-elle des parties fines avec le gotha politique ?

Tu n'y es pas.

Piiiiiiiire.

Elle baise.

Attends, pas qu'un peu, genre elle a couché avec une dizaine de mecs alors qu'elle a tout juste 20 ans. Sans capotes. Et puis aussi, l'un d'entre eux a fait de la prison. J'oubliais, elle pique dans les magasins.  Pendant un an elle a fumé des joints mais depuis elle a arrêté.

Bon, ok, ce n'est pas franchement ce que je souhaite à ma fille. Mais ce n'est pas non plus ce que j'appellerais la trashitude absolue. Baiser sans capote, c'est franchement con, on est d'accord. Avoir son premier rapport sexuel à 14 ans, c'est tôt. Cela dit, moi qui ai fait zizi panpan pour la première fois à 19 ans je faisais figure de Soeur Emmanuelle y'a vingt ans (et encore, maintenant on sait que Soeurette, elle était pas si sage). Donc 14 ans c'est tôt mais c'est pas 9 ans non plus.

Bref, en plus d'être écrit avec les pieds, ce livre c'est juste de la publicité mensongère, le journal pas intime d'une pauvre petite fille riche qui voudrait bien être une Belle de jour mais qui n'arrive pas à la cheville d'un tel personnage. Il n'y a aucune intensité, aucun talent littéraire, juste les délires d'une bourgeoise qui se voudrait trainée, qui se rêve en personnage d'un roman de Sade sans y parvenir un instant.

Moi je dis, qu'on la publie, why not. Mais qu'on crie au génie et qu'on la brandisse en dernière page de libé en la bombardant figure emblématique d'une génération de filles perdues, ça sent le plan marketing à fond. Et ça fait mal au coeur d'imaginer tous les manuscrits jetés à la baille parce que le sujet n'est pas vendeur ou pire parce que leur auteur n'est pas photogénique.

Voilà, pour une fois, je vous dis, n'achète pas. Et si tu veux avoir des frissons relis "Baise-moi" de Virginie Despentes. On n'aime ou pas mais on ne peux pas rester indifférent. Alors que là…

Edit: qu'on ne s'y méprenne pas, je ne suis pas déçue que le livre ne raconte pas plus d'abominations. J'ai simplement trouvé pathétique ces efforts dantesques pour se faire passer pour une dégénérée du sexe sans qu'à un seul moment on soit embarqué dans la vie du personnage. Je n'ai pas lu Lolita Pille mais je suis persuadée que dans le genre, c'est mieux. Et arrêtons de faire passer pour subversifs des ouvrages qui ne sont que du vomi narcissique.

Le spectacle de fin d’année

Mardi soir, donc, c'était le spectacle de fin d'année de grande
chérie et machin qui pue des pieds. Je passe sur le tableau affligeant
que j'ai offert à l'assemblée, d'une mère en larmes à peine sa fille
sur scène (au milieu d'une trentaine d'enfants hein, même pas c'était
un solo). Je ne reviendrai pas là dessus, je travaille beaucoup sur moi
même mais la moindre chorale d'école, aussi catastrophique soit-elle me
fout par terre. Alors forcément, là, cette comédie musicale qui en plus
était d'une rare qualité a ouvert les vannes.

Sans rire, je me demande toujours où est-ce que je planque ces litres de flotte salée pour que ça ne demande qu'à sortir comme ça. Surtout, en petite et moyenne section, ça passait encore, je n'étais pas la seule, après tout, le grand plongeon de ta progéniture dans l'aventure de la collectivité, ça émeut, c'est pas complètement incongru. Mais en CE2, normally, t'es blasée de l'éducation nationale.

Sauf moi.

Limite je n'ose plus aller voir les instits dans l'année parce que voir le petit bureau de grande chérie me transforme en guimauve. Même le bouge qui sert de table de travail à grand qui pue me file des sanglots. Alors je ne vous fais pas un dessin de ce qui se produit quand la maitresse commence à me dire des gentillesses sur eux. Les grandes eaux. Bref, j'ai une réputation épouvantable de femme fragile des nerfs pour le plus grand bonheur de mes enfants.

Quoi qu'il en soit, une fois de plus, à l'occasion de ce spectacle,  grand machin m'a prouvé que les garçons et les filles, c'est pas pareil. Mais alors pas du tout.

Depuis deux jours en effet, ma fille était en panique en ce qui concernait son costume de scène. Rapport que y'avait deux représentations, l'une où elle devait être en robe blanche et l'autre en jean t-shirt. Et que dans la journée, elle voulait mettre son short kaki. Me demande pas pourquoi, ma fille elle a un syndrome de la tourette du short kaki. Tous les jours de l'année, qu'il neige ou vente, elle me demande si elle peut mettre son short kaki. La variante étant "est-ce qu'il fait assez beau pour que je mette une robe ?". Robe qu'elle ne met jamais, finissant toujours pas enfiler le short kaki. 

Bref, on a frolé le nervous breakdown, aucun des scénarios proposés ne convenait. Pas question de mettre la robe par dessus le jean – "non mais elle est trop looooongue, ça va pas ou quooooooiiiii", inimaginable de la rentrer dans le short et hors de question de négocier avec la maitresse de jouer en short kaki. Au final la nénette est partie à l'école en baggy violet (me demande pas pourquoi là non plus, il y a des moments dans la vie d'une mère où il faut savoir ne pas poser de question) avec une robe blanche dans son cartable, son jean dans un sac ainsi qu'un t-shirt rose à bretelles que j'ai mis trois heures à retrouver, encore un connard de vêtement qui la nuit va se planquer au fond du sac à linge rien que pour faire chier.

Tout ça pour la retrouver à 19h avec le t-shirt d'une copine vu que les bretelles ça n'allait pas du tout dans le spectacle. 

Donc disais-je, son père et moi on a cru devenir chèvres, toute la famille était suspendue à ces problèmes vestimentaires, on a failli appeler M6 pour qu'ils nous dégotent un coach histoire de nous aider dans cette épreuve parentale.

Et pendant ce temps là, machin qui pue faisait des barrages en kapla.

Le matin du D-Day, après avoir résisté à la tentation de trucider la chair de ma chair douze fois depuis son réveil et donc renversé l'intégralité du sac à linge, j'ai battu le rappel pour partir à l'école. Au moment de fermer la porte, je demande incidemment à mon fils (quand je dis qu'il faut savoir ne pas poser de questions, là justement, c'était THE time pour mettre cette leçon de vie à exécution): "Et toi, donc, t'avais pas de consignes particulières pour ce soir ? Pas de costume ?".

Là, sans se départir de son flegme – qui peut aussi devenir assez irritant, trop de coolitude tue la coolitude – il répond l'air de rien: "Ah, si, une chemise blanche, une cravate et un chapeau melon".

Cool, zen, maitrise de soi, visualisation de ce que je pourrais écoper pour infanticide, respiration abdominale.

– Et, heu, peux-tu me dire à quel instant tu avais prévu de m'en parler ? Parce que là vois-tu, ta soeur nous a pété les roustons pendant deux jours, mais au final, elle part équipée. En revanche, mon coeur, le chapeau melon, la chemise blanche et la cravate, en 34 secondes, ça ne va pas être possible, c'est non négociable, y'a pas écrit mary popins sur mon front, d'autant que je ne t'ai pas acheté de chemise blanche depuis deux ans, vu comment tu manges comme un cochon ce serait donner le bâton pour me faire battre. Quand à ton père il a UNE cravate qui remplace actuellement la ceinture de la chaise haute d'Helmut. Et alors le chapeau melon, je crois pouvoir assuré qu'on en n'a JAMAIS eu. Mais alors JAMAIS. Bref, tu te doutes que tu vas aller à l'école sans costume, hein ?

– Non mais calme toi maman. De toutes façons je vais mettre ma veste en jean, ça fera pareil.

Je ne trouve pas les mots pour décrire le regard consterné et lourd de mépris que sa soeur a posé sur lui à cet instant précis.

Quand à moi, je cherche encore EN QUOI une veste en jean c'est pareil qu'une chemise blanche avec cravate et chapeau melon.

Non, vraiment, y'a pas que la barre du Y qui leur manque.

 

Ego, vous avez dit ego ?

Alors aujourd'hui je n'ai pas hyper le temps de poster. Mais je ne pouvais pas ne pas vous signaler que Psychologie.com propose un portrait de ma pomme.

Un grand merci à Fée Chocolat dont la photo m'a sauvée de l'obligation de donner mes nichons en guise d'illustration, beh oui, c'est le dernier cliché de moi que j'ai, c'est ballot hein.

Bref, je ne ressemble plus vraiment à ça rapport que mon hair-designer m'a un peu transformée mais on s'en tape le coquillard, ce qui compte c'est ce qu'il y a à l'intérieur des gens et en l'occurence les réponses aux questions. En plus c'est trop la classe, j'arrive juste après Margaux Motin que je vénère d'amour et Navie que je ne présente plus ici.

A tchao mes crottes.

Up an down épisode 17

Up and down ! up and down ! up and down !

Okaaaaaaaay, j'arrive,  pas de panique. Vous en voulez hein mes cochons ? Et bien vous allez en avoir. Du up ET du down.

 

– Down: Le crash de l'A330. D'abord, c'est atroce. Ensuite, c'est un coup dur pour toutes les air-phobiques de mon espèce. Un de plus sur ma longue liste de catastrophes qui justifie à elle seule mon refus quasi-catégorique de prendre l'avion. Le seul point positif d'un tel drame j'imagine c'est le petit coup de pouce qu'il a donné à un revenant de la sphère médiatique: Michel Chevalet. Exhumé pour l'occasion par I-Télé, notre michel national nous a régalés de ses explications légendaires du type: l'avant d'un avion se trouve… à l'avant. Alors que l'arrière est… à l'arrière. Tout ça ponctué de silences évocateurs et d'airs mystérieux sur fond de "on nous cache des choses". On le sentait que le gars, on n'allait pas la lui faire avec un simple coup de foudre. Parce qu'il y avait pas mal de faits qu'il ne s'expliquait pas, Michel. Et je peux te dire qu'il n'est pas né de la dernière catastrophe aérienne. Big up aussi à tous les journalistes des chaînes d'infos qui ont réussi meubler des heures de direct avec trois infos : 216 passagers, décollage à Rio à 20h heure locale et disparition des radars à 3h. Heureusement, l'AFP était là pour distiller au compte-gouttes des précisions des plus sordides du type: "il y avait huit enfants et un bébé à l'intérieur". Bref, tous les médias disent merci à la fatalité, prouvant une fois de plus que le malheur des uns fait le bonheur des autres.

– Down: Le virus de la grippe porcine H1N1 qui n'a vraiment pas rempli toutes ses promesses en ne tuant finalement que quelques centaines de mexicains alors qu'on était sur les starting blocks ici. Franchement, si même les pandémies se dégonflent, on n'est pas prêts de sortir de la crise. Qu'est-ce qu'on en fait maintenant des tonnes de masques et des camions de Tamiflu, hein ? Et tous les experts qui comptaient là-dessus pour leurs cachets d'intermittents ?

– Up: Le prix des poubelles au Touquet. Moi je dis, y'a pas que mère nature qui est une truie. Parce que tant qu'il y aura des gens assez nantis pour mettre 180 euros dans une poubelle pendant que d'autres sont en train de faire la fête du slip en l'honneur du RSA, ce sera la preuve qu'en effet, on nait tous égaux mais certains plus que d'autres.

– Up: La une du Figaro mag avec the old and the "young" first ladies. Une "Une" brandie par Laurence Ferrari en ouverture du 20h, parce que forcément, ça le méritait.

– Up: la future carrière de kick-boxeuse d'Helmut. A l'heure qu'il est, suite à un coup de pied d'une rare violence, je tape sur un clavier auquel il manque la touche V. Obligée d'appuyer comme une malade sur le squelette de la touche pour que ça s'imprime. J'en tire un enseignement: on sur-utilise la lettre V. Que quelqu'un prenne des mesures, putain. Quoi qu'il en soit, j'ai évidemment porté plainte contre l'auteur du délit et à l'instant où je vous parle, Helmut est en garde à vue depuis 12h. On déplore déjà deux policiers à terre en raison d'un attentat à la couche contre lequel aucun masque à gaz n'a eu d'effet.

– Up: Les canelés de chez Baillardran que ma copine Nathy m'a ramenés de Bordeaux lors d'une visite éclair. Je suis fascinée par la consistance du canelé. Limite c'est sexuel. Egalement, les cakamours de Séraphine – que les oiseaux chantent pour elle tous les jours à l'aube – une tuerie aussi chargée en rhum que les canelés dont je vous livre très prochainement la recette puisque la douce et merveilleuse Séraphine – que des pétales de rose ornent son chemin – me l'a envoyée. 

– Down: La fin du mois de mai et donc de ses week-end de trois jours ou plus si affinités. Qu'en plus parait qu'avec les années bisexuelles à venir, on en a pour un bail avant que le calendrier soit de nouveau de gauche.

– Down: Les prévisions catastrophiques d'abstention pour les européennes du week-end prochain. Je ne sais pas si je suis très prescriptrice de vente pour les produits de consommation courante (à priori non, rapport que nom d'un chien, jamais on m'invite en croisière moi ?) mais si je pouvais faire changer d'avis ne serait-que l'un ou l'une d'entre vous et le/la pousser à aller voter, j'aurais l'impression d'être une héroïne de la démocratie. Franchement, vous croyez que je vais aller voter PS avec enthousiasme moi ? Non. Mais comme je suis du genre bornée ET fidèle, je le ferai. Cela dit, l'important ce n'est pas d'aller voter à gauche (quoique) mais d'y aller tout court. Et si, le Parlement européen, il sert à quelque chose. Genre à voter pour l'allongement du congé maternité en Europe. Genre.

– Up: Un mail que j'ai reçu vendredi de la part de Sophie. Je n'en dirai pas plus parce qu'elle n'aimerait pas forcément que je développe mais je crois que jamais je n'avais été touchée de la sorte par un mail venant de quelqu'un que je ne connais pas. Alors voilà, Sophie, pour moi tu es l'incarnation de l'élégance et du courage et je te remercie du fond du coeur pour tes mots si forts.

Les voisins du dessus

Alors y'a Navie, elle m'a envoyé le pilote d'une série appelée "Les voisins du dessus" que ses copains ont fait (même que elle est un peu leur agent ET leur attachée de presse). Je vous mets un extrait de son mail pour être sûre de ne pas me tromper dans les noms: "Le 30 mai est un jour historique pour nous, puisque cette nuit à minuit pile, nous avons lancé le pilote de la série: Fruit
de mois d'écriture, tournage, communication, montage, étalonnage et
autre trucs en -age, cette série créée par Kheiron (ex- Jamel Comedy
club) et co-écrite par un pôle d'auteur dont le brillantissime Navo de
la Bande Pas dessinée est enfin en ligne sur dailymotion".

La vidéo, je l'ai regardée, et j'ai bien rigoulé. Je trouve l'idée extra, c'est super bien joué, mention spéciale à Judas et Moïse dont les chamailleries sur ce que peut ou pas manger Moïse m'ont fait ricaner comme une oie. Bref, je vous invite à la regarder, moi ça m'a fait penser à Kaamelot et j'avoue que je marche à fond avec l'humour un peu absurde. Surtout,on a envie de connaitre la suite. Et puis c'est iconoclaste comme j'aime, ça se fiche pas mal des religions sans tomber dans l'agressivité et comme ça se fout de TOUTES les religions, aucun risque que ce soit taxé de raciste ou quoi…