Mois : août 2009

J’ai mis de l’or dans mes cheveux…

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Ce n'est pas un scoop, je suis une très
mauvaise élève de la beauté. Pas uniquement parce que mère nature
a été quelque peu facétieuse avec moi – truie sa race – mais
surtout je crois parce que tout ça m'ennuie prodigieusement.

Attendez, j'ai bien sûr dans mon placard des tubes – entiers – de
crèmes amincissantes, des boîtiers – intacts – de poudre
transparente censée unifier mon teint, des tripotées de pinceaux
pour les yeux refourgués par moultes vendeurs et vendeuses de
Séphora an co (ma cancritude en beauté fait de moi une
cible idéale) et ça va sans dire, une colonie de top-coat,
durcisseurs d'ongles ou autre émolients qui n'ont qu'un effet chez
moi: rendre la pose de vernis encore plus ardue.

Le pire, c'est qu'à chaque achat de la sorte, je
suis pleine d'espoir. Je suis sincèrement convaincue que je vais vraiment
l'appliquer, cette crème miracle anti-rides. J'ai même hâte d'être déjà le soir pour commencer le rituel. Et puis le temps
passant – deux jours -, ça me passe. S'il y avait un bulletin scolaire de la
beauté, il y serait mentionné: « manque de constance dans
l'effort ». Voire « vis sur des acquis pourtant
fragiles ».

Bref, je suis une cancre de la beauty.
Ce n'est pas que je méprise les make-up geek et cie, j'aurais plutôt
un genre de fascination pour elles, un peu comme je vénère les
filles capables d'avoir chaque jour de la semaine des dessous
coordonnés quand moi le jour où culotte et soutif sont de la même
famille, c'est champagne. Mais voilà, même en période de vacances,
alors que je pourrais avoir un peu plus de temps, je suis infichue de
me passer un après-soleil plus de deux jours ou d'utiliser le spray pourtant payé 2997 euros minimum mais qui pour ce prix là te promet des cheveux avec de la douceur et de la brillance, de la racine aux pointes.

D'ailleurs cette année, je ne l'ai
même pas acheté le machin. Pas plus que l'après-soleil.

Et je ne m'en suis pas portée plus mal,
merci. Enfin, là tout de suite j'ai un très net lien de parenté avec Loana. Mais si, tu sais, Miette.

Quoi qu'il en soit, j'ai fini par accepter ce trait de
caractère, j'assume désormais le fait de toujours préférer passer un
quart d'heure de temps libre à lire/mater une série/surfer/bloguer/appeler une copine.
Et je n'en tire aucune fierté, je peux sans scrupules gober un
épisode des feux de l'amour, donc qu'on ne se
méprenne pas, ce n'est pas du snobisme à deux balles. Le fait est
que je compte sur les doigts d'une main – pas manucurée – les
après-midi passées à me gommer le corps, m'épiler les sourcils ou râper ma corne des pieds.

Résultat tu me diras, elle a un panari
la fille.

Ouais. Et à cause de quoi ? A cause
que j'ai voulu couper mon ongle du gros pouce. ça m'apprendra à
m'occuper de mon corps.

Pourtant, pourtant, pourtant, dans ce
désert de féminitude, il y a une lueur d'espoir.

Parce que quinze jours par an, je me prends
au jeu. Je veux parler de ces moments l'été, après la douche du
retour de plage, où chacun se fait beau pour la soirée. L'odeur du
déodorant même bon marché de mon homme, celui des shampoings au
monoï achetés à la hâte dans les boutiques des stations
balnéaires pour cause d'oubli de la trousse de toilette à Paris, le parfum de l'huile prodigieuse or de Nuxe, cuvée
2003, seul indispensable de mon été (ok, là je l'ai AUSSI oubliée
mais quand même), toutes ces essences annoncent pour moi la
fraicheur du crépuscule, l'apéritif, la cigarette grillée sur la
terrasse en attendant la merguez et sont indissociables des vacances.
En cas de sortie, moi la carmélite du maquillage, je n'hésite pas à
me coller des paquets de far indigo sur mes paupières et du rouge bien
rouge sur ma bouche comme un
gigantesque pied de nez au bon goût selon lequel entre les lèvres
et les yeux il faudrait choisir. Et on ne parle pas de la Terracota appliquée généreusement alors que
plus after the tendance, y'a pas, en dehors du nioude, point de salut
pour les professionnelles de l'esthétique, je vous le rappelle.

Oui, il y a de l'espoir,
puisqu'ue poignée de soirs dans l'année, je deviens une cagole, robe
portefeuille qui s'ouvre sans vergogne sur un soutien-gorge qui ne
demande qu'à participer aux conversations et talons si affinités.
Toujours aussi mauvaise élève de la beauté, toujours de celles qui
pas même passé le panneau de Montélimar ont déjà du sable dans
les fesses, les jambes en croco et le cheveu paillasson. Mais femme
quand même après tout, non ?

Edit: Bonne rentrée à tous et toutes, je suis personnellement revenue – contre ma volonté – de Corse mais encore un peu en congés, on va dire que je fais une reprise en douceur…

Somewhere over the rainbow

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Hier soir, après une journée de plomb au ciel gris, typiques de la fin du mois d'août et annonciatrices d'orages fracassants, la pluie est tombée, mais finalement très timidement. De la terrasse, alors que je buvais mon panaché glacé, je l'ai vu, là, à portée de main. L'arc en ciel. Comme j'aime par dessus tout voir des signes partout, je me suis dit qu'il était là pour me rassurer, me dire qu'après l'été la rentrée ne serait pas forcément si difficile.

Alors j'ai respiré un grand coup et j'ai ravalé cette petite angoisse sourde au fond de mon ventre depuis que le nombre de jours qui me séparent du retour peut se traduire par un après-demain trop proche…

Edit: Le titre m'évoque la chanson bien sûr, mais la version reggae, celle de l'enterrement de Mark Green dans cet épisode d'urgences, l'instant de télé le plus lacrymal qu'il m'ait été donné de voir un jour. Si quelqu'un connait le chanteur de cette version, je prends…

Le sac de plage parfait existe-t-il ?

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Au départ, il y a un sac de plage de parents parfaits. Avec la couche, le biberon d'eau, les livres de chacun – qui ne seront pas ouverts – les serviettes sèches et pliées, le paquet de cigarettes planqué mais accompagné de son fidèle briquet, des lingettes pour essuyer les mimines de bibiche quand celle-ci voudra peut-être boire un peu de son eau. Sans oublier ses lunettes de soleil (qui serviront essentiellement à l'occuper jusqu'au hurlement réglementaire avertissant que ça y'est elle s'est pincée le doigt dans la branche), les douze crèmes solaires ou une seule c'est selon les années, le paquet de canistrelli – je suis en train de me transformer en canistrelli géant – et le téléphone dont certaines touches sont d'ores et déjà condamnées, merci le sable.

Bref, au départ, il y a un sac parfait et des enfants qui ne le sont pas moins.

A l'arrivée, il y a ça.

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A croire que les pompiers de la plage l'ont fait péter dans un caisson histoire de vérifier que c'était pas un colis piégé.

Quand au bébé parfait – alias le caisson du pompier si tu m'as suivie – il a subi lui aussi une transformation quasi-immédiate et n'est pas plus appétissant qu'un brugnon entammé que tu aurais laissé tomber par inadvertance dans le sable.

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Et en plus c'est content de soi, ces bestioles. Voire que ça en redemande. Du sable.

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Ne parlons pas de ton paquet de cigarettes écrasées voire balancées à la baille, – par contre pour ce qui est des mégots  vintage 2006 ça va merci,
d'autant que le machin s'est réincarné en Nicolas Hulot, j'adore – de ton bouquin sacrifié – ça occupe Helmut cinq minutes de le déchiqueter, c'est toujours ça de pris – des canistrelli qui n'ont jamais été si… croustillants et des serviettes qui sont mouillées, froides et ensablées au bout de trente minutes de playa. Non mais vivement l'école et la nounou, quoi.

Je pose la question: comment font ces familles qui arrivent avec le sac et les enfants parfaits et qui repartent, à 19h, dans le même état ? Tout ça en deux temps trois mouvements, alors que bibi bien sûr, met environ la demi-journée à préparer la smala – au moins on évite les heures les plus chaudes – et tout autant à tout rappatrier dans le cabas qui à 19h n'est plus qu'un immense prop'sac bon à coller à la benne ?

Ces mères idéales sont-elles les mêmes qui prévoient toujours la date de leurs règles, qui font des chignons avec leur crayon, qui bricolent un repas équilibré en moins de deux avec un fond de placard ou qui ne ruinent jamais ni un collant, ni un vernis ?

Allez, à part ça en effet, finalement cet exode un peu tardif a du bon, j'avoue…

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Edit: la connexion que je pirate allégrement au péril de mon intégrité physique est de moins en moins fiable. Ce qui explique le peu de réponses aux commentaires. Mais je vous lis !

Plaisirs démodés

IMG_1872 Voilà l'idée que je me fais des vacances: le ciel bleu, une plage, un bouquin. Les ongles peints à la va-vite aussi, en compagnie de grande chérie qui jubile à l'idée d'avoir les pieds et les mains rouge carmin, rapport que le reste de l'année, sa mère – moi – c'est Folcoche et que donc le vernis c'est bernique.

Tout ça est d'une banalité affligeante, mais pas si facile à réaliser cependant. Lire face à la mer avec trois descendants c'est à peu près aussi facile que de faire popo sans number three qui tente de se mettre debout en prenant appui sur ton jean en tire-bouchon, le machin qui hurle pour la douzième fois qu'il ne trouve pas le chargeur de la DS ou l'aînée qui pleurniche que son short kaki (the ONE) est au sale. Alors voilà, chaque page dégustée est appréciée à sa juste mesure et même, pour l'occase, immortalisée.

Je profite de cette petite incursion et de la bonne volonté du wifi que je pirate allégrement pour faire une petite apparté – ça ne me ressemble guère – et me réjouir que pour une fois les politiques se préoccupent concrètement de l'égalité entre hommes et femmes. Non, vraiment, mettre fin à cette injustice abominable que représentent les avantages en terme de retraite concédés aux mères salariées du privé, c'était la véritable urgence de la rentrée.

Pour les écarts salariaux, les placards aux retours de congés maternité ou les temps partiels mal payés choisis – étrange – uniquement par les femmes, on repassera, à cause que c'est complexe et que Rome ne s'est pas faite en un jour, ma pauvre. Ce qui compte, en somme, c'est que les hommes ne soient enfin plus lésés avec cette histoire de trimestres honteusement offerts aux pondeuses.

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!

Grand cri du lundi, quoi.

Allez, je retourne à mes bouquins et pour la peine je vais passer une deuxième couche de vernis, histoire que ça glisse, tout ça.

Livre: "Un petit boulot" de Ian Levinson, à mettre entre toutes les mains // Vernis: O.P.I , nuance "Chihuaha Bites" (si si…) // Bague: Mauboussin, offerte par l'homme il y a un an et baptisée par moi même la bague "troisième enfant", à défaut de voir la queue d'une pension de mère de famille nombreuse un jour, je m'en contenterai…

Une histoire de grâce

IMG_1813 Hier, dans le dédale des rues de la citadelle de Bastia, je suivais ma troupe, quand ma grande a fait ce petit geste de remonter sa bretelle, l'air de rien. J'ai eu le temps de saisir la fin de ce mouvement. Ma grande est une jolie fillette de neuf ans, d'autant plus jolie à travers les yeux de sa mère évidemment. Mais si je suis consciente de ma subjectivité s'agissant de ses attributs, elle possède, j'en sus certaine, une qualité indéniable: la grâce. Cette élégance qui fait que son chignon dégringole toujours parfaitement, que ses robes trop petites tombent à la perfection et qu'en toute circonstances elle conserve un petit chic unique.

Je ne me lasse pas de la regarder évoluer, constamment étonnée et ravie d'avoir pu contribuer même malgré moi à tant de délicatesse…

Bon week-end, ici il fait chaud, chaud, chaud…

Un bustier c’est pas si dramatique

IMG_1756 Parmi mes récents apprentissages modesques, il y en a un dont je souhaiterais vous faire part à vous les meufs aux gros bras comme moi.

Sachant que je ne prends pas trop de risques, je ne connais pas une seule femme qui passés 30 ans aime ses bras.

Donc, disais-je, j'ai été frappée au coin du bon sens par la déesse du bon goût et de la trendytude.

Que m'a révélé cette muse ?

Que le bustier n'est pas l'ennemi des grosses.

On pourrait croire que si, alors que non. Parce que le gras du bras ne s'exprime jamais si fort que lorsqu'il est boudiné dans une manche un poil trop petite ou mis en valeur par une bretelle qui se noie dans l'immensité d'une épaule jelly-jelly.

Alors que si tu ne mets RIEN, finalement, faute d'élément de comparaison, ton buste semble plus harmonieux. Voire appétissant.

Bon, allez, j'avoue, je n'ai pas compris ça toute seule, il m'a fallu toute la patience d'Olivier, le styliste adorable qui m'a fait ma robe de mariée. Alors que je ne jurais que par des bretelles, il m'a convaincue de laisser tomber et franchement, je n'ai pas regretté.

En plus, cerise sur le biceps, depuis, le bustier est devenu LA pièce qu'il faut avoir dans son dressing si tu veux avoir une chance d'être estampillée 2009.

Et moi comme j'en avais marre d'être sooooo 2006, j'ai fait récemment l'acquisition d'une petite robe noire chez H&M qui me fait sentir Anita Ekberg. Ce n'est pas ce que vous voyez sur la photo, là j'ai une sorte de chiffon faisant office de robe de plage mais grâce auquel je me trouve pour la première fois de l'été correcte sur un cliché. Alors que bonjour la dépression après avoir visionné les souvenirs de la ballade à Praz-sur-Arly.

Bref, un de ces jours je laisserai l'homme me photographier dans celle de H&M pour vous montrer ma tenue rock and roll qui ferait pâlir Ines de la fesse: robe bustier noire courte, leggings et chaussures haut perchées pour aller danser. Pas évident à assumer de suite mais effet assuré.

Je me dois aussi de remercier Big Beauty qui use et abuse elle aussi du bustier et n'a fait que confirmer les dires du bel Olivier. Le bustier c'est de la bombe. Bon, ok BB a un peu 10 ans de moins que moi et rappelons-nous que le temps est assassin sauf pour ce qui concerne le gras du bras.

Edit: Pour dédramatiser le tout, une petite veste en jean et le tour est joué.

Edit2: L'édit 1 c'était juste pour écrire "Dédramatiser", LE mot de la fashionerie en ce moment qui ne veut tout simplement rien dire. Le plus souvent, les rédactrices parlent de "dédramatiser" un décolleté. Personnellement mes seins sont loin d'être tragiques. Ou alors tragiquement attirés vers le sol mais c'est une autre histoire…

Edit3: Je recommande par ailleurs l'accessoire Helmut von Rose, parfait pour cacher rondeurs, bourrelets et autres cellulites…

La mer, à l’aube

Merrmatin Je sais, j'avais dit désintoxication, j'avais dit computer-free, j'avais juré pas de wifi.

Et puis pan, c'est l'homme qui a pris son netbook et j'ai pas pu résister, il a fallu que je regarde si d'aventure en aventure y'avait du réseau.

Y'a.

Au coin d'une fenêtre du salon, et seulement si je reste debout, le buste incliné à 30%.

Si y'a lumbago à la rentrée en plus du panari, on saura qui accuser.

Bref, du coup je me suis dit que je posterais une photo de temps en temps si le coeur vous en dit. Là, c'est la mer ce matin, je crois que je pourrais pleurer à la vue de l'eau d'huile qui scintille à l'aube. Et quand je dis l'aube je ne galvaude pas le terme, Helmut est plus que jamais d'attaque dès potron minet.

Voilà, tant que j'y suis je tiens à remercier celles qui m'ont conseillé "Un homme presque parfait" de Richard Russo (me semble que y'avait despérada dans le nombre) parce que je dévore et je déguste, quel style, mais quel style !

A plus tard la netterie !

Mouton qui s’assume

Rn7

C'est la deuxième année de suite que je pars en vacances à la toute fin de l'été. Si il y a un an c'était par la force des choses, Helmut étant née juste à temps pour qu'on puisse quand même faire un coucou à la mer, là c'est un peu le hasard, en réservant la location je n'ai pas fait très attention, sauf au fait que c'était moins cher pour cette quinzaine ci.

Toujours est-il que je crois que je n'aime pas trop ça, en fait, m'en aller quand pour beaucoup c'est la fin. Comme si du coup mon séjour allait prendre un goût de trop tard. Je sais bien qu'il y aura moins de monde et qu'en soi c'est merveilleux. Oui mais moi j'aime bien, je crois, la transhumance de l'été, l'effervescence du début du mois d'août, tous ces possibles qui ne se concrétisent jamais vraiment mais qui donnent à l'air une légèreté unique.

A côté de ça j'apprécie aussi de ne pas avoir ma serviette collée à celle de mon voisin de métro. Mais pour ça, il suffit en général de marcher quelques mètres, l'aoutien étant fainéant, c'est bien connu.

Je crois qu'en réalité, ça se confirme, mon côté mouton. Il ne me reste plus qu'à acheter un boyfriend jean des spartiates à talons et un sac Jérome Dreyfuss qui s'appellerait Nestor. Sans oublier le Reflex pour parfaire la panoplie de la face-hunter qui se respecte.

Sans blague, je n'ai jamais su partir en septembre ou en juin, je n'ai jamais soupiré sur l'obligation de prendre mes vacances pendant les congés scolaires. Je ne suis pas faite pour vivre à la marge, je suis une enfant de l'A7 embouteillée et même ces souvenirs des bagnoles cul à cul par une chaleur de gueux avec tension maternelle à son pic dans l'habitacle sont pour moi de délicieuses madeleines.

A bien y réfléchir, c'est sûrement cette obsession d'être "dedans", de me conformer à je ne sais quel habitus social qui m'a fait définitivement abandonner ce projet que j'eus de me mettre à mon compte. Je crois que je pourrais me désintégrer rien qu'à l'idée de ne pas vivre au même rythme que la majorité de mes concitoyens.

C'est un peu triste pour quelqu'un qui se voudrait une artiste…

Bizarre, je m'apprêtais à faire un billet pour vous dire à dans quinze jours, ne m'oubliez pas, surtout, parce que vous êtes depuis trois ans mes tuteurs et que je vous ai personnellement toujours dans un coin de ma tête, même dans un ascenseur bloqué – surtout dans un ascenseur bloqué -, un billet léger dans lequel j'aurais glissé une ou deux photos amusantes et donné quelques conseils de lecture et pof, je ponds un "moi, myself and I" des moins glamours.

Pas grave, c'est ça aussi le blog et c'est ainsi que je souhaite qu'il reste.

Rendez-vous à la rentrée, pensez-à moi demain à 14h et des patates, je prends l'avion avec toute ma troupe et comme si ma phobie ne suffisait pas, il semblerait qu'elle ait déteint sur mademoiselle chérie. Sans rire, ça ne m'étonnerait pas qu'elle demande à voir l'état des sondes pitot demain avant d'embarquer, ça promet.

Je vous embrasse, plein.

Pierre, enfin, tirez-moi !

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Un peu plus et les vacances tant attendues en Corse on pouvait s'asseoir dessus. C'est qu'hier soir on a failli mourir. Si. Connement en plus, si tant est qu'on puisse mourir intelligemment.

Figurez-vous, gensses de la netterie, que donc hier, passablement émèchés, l'homme, ma copine zaz, son frédé et Zebigdave – ce qui fait donc cinq personnes moi compris et ce détail n'en est pas un -, on revenait d'une fort bonne soirée sur les quais de Seine durant laquelle nous avions célébré comme il se doit le PACS de doux amis Jef&Fanny.

Au passage je recommande absolument la guinguette attenante au bateau phare qui sert des mojitos certes prohibitifs mais efficaces en terme de saoulerie et permet également de manger des entrecôtes grillées accompagnées de patates cuites au barbeuc de la meilleure facture.

Bref, je reprends mon fil et mes esprits et te narre notre mésaventure.

Sachant qu'hier je ne parlais pas aussi bien à une heure du matin quand il a s'agit de repartir dans nos pénates. C'était plutôt du genre: "ouéééééééé,  vive l'amuuuuur, et aussi le seske, beaucoup le seske, avec du rhum dedans, aïe, mon panari je l'ai encore cogné sur un truc (oui, j'ai un panari au gros pouce, c'est pas ce que j'ai fait de mieux dans ma vie)…"

Donc, disais-je, pleins de joie de vivre et aussi de Gamay ma foi délicieux, nous nous sommes séparés des tourtereaux pour reprendre notre voiture garée au parking de la très grande bibliothèque. Et parce que l'effort n'est pas notre ami, nous avons décidé d'emprunter l'ascenseur pour descendre un malheureux étage, plutôt que les escaliers.

Mal nous en a pris puisqu'après douze centimètres environ, la bête s'est bloquée.

Au bout de deux secondes j'ai manqué d'oxygène de façon évidente. Ensuite j'ai bien senti que si je ne voulais pas être la première sacrifiée au cas où faudrait commencer à se manger les uns les autres, je ferais mieux de me taire.

On a donc appelé à l'aide en appuyant sur le bouton avec la cloche, celui que tu rêves de presser quand t'es gosse.

Preuve que les rêves d'enfants ne sont pas tous faits pour se réaliser.

Parce qu'à l'autre bout, au lieu de trouver Bruce Willis, c'était plutôt ça:

– Bonsoiw, ugences ascenceurs à vot' écout" ?

– Oui, bonsoir chère madame, on est coincés, là.

– Où ça, vous êtes coincés, si vous plait ?

– Heu… dans un ascenseur de votre compagnie, madame. Vous ne nous localisez pas, là ?

– Par'lez plus fowt, s'il vous plait, je ne vous entend pas. Dans quelle ville êtes-vous messieurs-dame ?

Putain qu'on s'est dit, elle est à Minsk, la fille. Ou à Point-à-Pitre.

Qu'à cela ne tienne, on a déployé des efforts pas croyables pour ne pas ricaner connement devant l'absurdité de la situation histoire de ne pas se la foutre à dos.

Sauf qu'après on a réalisé qu'on ne connaissait pas le nom de la rue dans laquelle on se trouvait (ça je peux le dire aujourd'hui, plus jamais je ne prends un ascenseur sans noter la latitude et la longitude à laquelle je me situe. Parce que si tu crois que le service de dépannage il a un grand panneau avec des boutons qui s'allument à l'endroit où y'a un blème, tu te plantes. Le service de dépannage est délocalisé à bucarest et emploie une seule et unique personne qui n'a pas suivi les cours de psychologie nécessaires pour rassurer cinq clampins coincés dans un mètre carré).

Et l'histoire du nom de la rue qu'on avait oublié, c'était pas en notre faveur. D'autant que l'interphone coupait toutes les 3 secondes. Et que la dame s'obstinait à nous demander une chose: un numéro auquel nous joindre.

Sauf que l'ascenseur, nous a expliqué Frédé l'ingénieur, c'est une cage de faraday.

Putain, enfin j'en voyais une. Le rêve d'une vie.

Le problème c'est que la cage de faraday te protège de la foudre mais aussi des ondes de portables, à priori.

Mais pas grave, notre copine ça l'a pas découragée, à chaque fois, elle nous demandait un numéro où nous appeler.

A un moment c'est zebigdave qui a pris les choses en main et qui a EXIGE un délai d'intervention au motif que là quand même on ne se sentait pas super bien, en plus que moi j'avais un panari.

Il aurait pas dû.

Demander un délai.

Il y a des circonstances où l'ignorance est souhaitable.

"Entre quawante-cinq minutes et deux heuwes, monsieur".

Zebigdave ça l'a pas fait rigoler. Il a dit: "c'est une blague ?" Et on voyait bien qu'il aurait moyennement saisi le sens de l'humour de la chose.

"Ecoutez monsieur, déjà, je vous ai localisés, mais le technicien est sur une autre intervention, il viendra apwès".

"LE technicien ?", qu'il a vociféré, zebigdave, avec moi derrière qui disait: "parle lui du problème de l'oxygène", et ça j'ai bien vu aussi que ça l'énervait.

"Oui, monsieur, c'est le mois d'août, je sais qu'il fait chaud, mais on ne peut pas faire autwement, alors il faut être patient".

"Mais on EST PATIENTS", qu'on a crié en coeur, "sauf que là on meurt de chaud", qu'on a chouiné.

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Sauf Frédé qui pendant ce temps là faisait des prouts en essayant de diriger ses fesses vers la sortie pour ne pas nous importuner.

L'homme, lui, il était en train de décoincer une cochonnerie de ses dents.

Moi je tentais de juguler une panik attack en usant de mon talent de photographe. Autant que le Blackberry mes couilles serve à quelque chose.

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Et là, notre copine de Bakou, elle a eu cette phrase merveilleuse:

"C'est à vous de voir, messieurs dames".

Non, mais qu'est-ce qu'elle imaginait, qu'on jouait à qui veut gagner des millions et qu'on avait le choix entre le coup de fil à une amie, le 50/50 ou l'indice de Jean-Pierre ? "A vous de voir". Putain, la seule chose qu'on voyait c'est qu'on allait crever et qu'encore heureux qu'on était que 5 et pas 8 comme l'autorisait la cabine. Là, avec les prouts de Frédé, on y passait direct. Sans compter que zaz s'y était mise.

Bref, on a pris notre destin en main et à un moment, justement, Frédé le pétomane a choppé du réseau et a appelé les pompiers. Je dois avouer que j'ai un peu eu envie de lui à cet instant, mais à mon avis c'est à cause du danger et de l'ascenseur. En plus y'avait zaz en face et ç'aurait été gênant. L'homme par contre était bien trop occupé avec son cure dent pour en éprouver une quelconque jalousie.

Et voilà qu'après une bonne heure d'attente en tout mais juste dix minutes après le coup de fil miraculeux, pas moins de douze pompiers sont venus nous libérer. On était genre à 45 centimètres du sol, en fait. Tu parles d'une opération commando.

Quand j'ai vu le défibrilateur, j'ai souhaité ardemment que mon coeur s'arrête pour qu'ils s'en servent sur moi.

Mais les pompiers, bien que bien élevés, nous ont tout de suite fait comprendre que rapport à notre excellent état de santé – ça se voyait qu'ils avaient pas dû supporter les émanations de gaz de Frédé qui je pense n'a pas des intestins très fringuants – on leur avait fait perdre du temps.

Oui, absolument, on s'est fait engueulés en plus.

Alors que pas une seule fois j'ai refusé d'acheter le calendrier.

Et que quand même, si on avait attendu que LE technicien revienne de guadalajara pour nous libérer, bonjour, quoi, non ?

Edit: Le titre c'est pour les initiés du Père Noël qui est une ordure.

Allez, une petite dernière photo pour la route, non, ce n'était pas aux Chandelles pendant une soirée échangiste, c'est bien dans ce réduit que nous avons survécu, à cinq dont un molosse aérophagique. Qui nous a malgré tout sauvés.

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Edit2: A l'heure actuelle l'homme a toujours un truc coincé dans les dents.