Mois : mai 2010

Propreté et autres apprentissages

Arbres

En vitesse, parce que tel le lapin ou je ne sais plus qui d'ailleurs dans Alice au pays des merveilles, je cours, je cours, je cours et j'ai pô l'temps, j'ai pô l'temps…

– Je suis allée voir "Dans ses yeux" sur les conseils de Zaz, et je ne l'ai pas regretté, un petit film argentin, polar sentimental, je dirais, avec un acteur très très miam, du genre Javier Bardem mais avec des yeux de husky, voyez un peu le niveau ? A voir.

– Sur libé.fr, une interview de Bernard Giraudeau émouvante, poignante et qui fait réfléchir sur la vie, le corps, la maladie. Je crois qu'il se serait bien entendu avec MDA.

– Rose a fait son premier pipi dans le pot tout à l'heure. Trois fois qu'elle nous demandait d'y aller, qu'on la mettait dessus, qu'elle déroulait des km de PQ, s'essuyait à s'en irriter l'intimité et repartait fière du travail absolument pas accompli. Et là, alors qu'on discutait avec le churros, convaincus que le même scénario se répétait, pan, on entend le bruit magique. Ouah. Le début des emmerdes.

– En vrai son premier pipi, elle l'a fait avec la nounou. Mais je m'en fiche, je suis révisionniste de la propreté. Pour mon équilibre mental de mère culpabilisée.

– Je veux du soleil. Je n'en peux plus du froid humide qui transperce les os. En plus je ne sais plus comment m'habiller c'est pénible.

– Je renverserais bien le pot de rose sur la tête à Minc. Qui a admis que les chiffres qu'il avait donnés pour expliquer que bon, les très vieux, ça coûte un bras de les soigner, c'était un peu exagéré. Mais c'était pour marquer les esprits. Quand on pense que ce gars a conseillé le présipotent sur des sujets tels que le bouclier fiscal et cie. On a peur non ?

– Dimanche, on était encore à l'orangerie du parc de Bercy, bientôt y'aura notre nom sur la pelouse. On a failli oublier deux gros oiseaux dans un arbre…

Jolie môme…

Loetso

 

Pas beaucoup de temps, mais je ne résiste pas à l'envie de vous montrer la petite bouche pleine de lait de mini-Louise, arrivée presque à terme et croyez-moi, ce n'était pas gagné. A terme mais petite, le distilbène ayant des vertus légèrement lyophilisantes, ma soeur peut, en restant allongée du premier au dernier jour de sa grossesse, parvenir à donner naissance à un enfant en bonne santé, mais en revanche, pas moyen de pousser les murs, donc à l'arrivée, mini bébé.

Bienvenue donc à ce petit poussin à la si jolie bouche et aux joues duvetées, et merci de la part de toute la famille pour vos ondes positives.

 

La mosaïque 2010: Simplement envie d’être nous

L'année dernière, l'idée un peu folle de nous afficher dans le plus simple appareil ou presque était née de nos échanges ici. L'objectif ? Revendiquer la diversité des corps féminins et masculins. Dire haut et fort que la réalité diffère en tous points de celle qu'on nous présente dans les magazines, à la télévision ou les publicités sur papier glacé. Ce qui m'a le plus émue, qu'il s'agisse de l'édition 2009 ou de celle que je vous présente aujourd'hui, c'est non seulement que des hommes – et cette année des couples – sautent le pas, mais aussi que dans les photos reçues, il y avait des minces, des jeunes, des grosses, des girondes, des rondelettes, des potelées, des osseuses, des pleines et des déliées.

Alors voilà, trève de mots, place aux images, nous voici, vous voici, dans votre singularité. "Simplement envie d'être nous". Le slogan est de Navie qui cette année encore est l'artisan de ces mosaïques. Et je ne sais pas vous, mais je le trouve parfait, ce slogan.

 

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Edit: Après une après-midi à angoisser because déclenchement de l'accouchement en urgence, une petite, toute petite Louise est née hier. Ma première nièce…

Un article dans Femmes d’Aujourd’hui…

Allez, un peu d'autopromotion ne nuit jamais. Voici un article paru récemment dans un journal belge, "Femmes d'aujourd'hui". Outre le fait que la journaliste était absolument charmante et qu'elle a respecté mes propos – ce qui n'est pas une évidence hélas et c'est une femme de la profession qui parle -, j'avoue que je ne boude pas mon plaisir, l'article étant vraiment, mais alors vraiment très flatteur. Presque un peu trop. Mais bon, après tout, peut-être qu'il faut prendre ce qu'il y a à prendre sans se poser trop de questions, ma foi…

Vous pouvez cliquer sur les images pour qu'elles s'agrandissent un peu. Un grand merci à Béatrice pour l'envoi des fichiers scannés…

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But where is the computer ?

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Donc on en était qu'en glissant ma main par l'ouverture de ma valise-cabine, j'ai pu constater que mon ordi n'y était pas. Mais alors pas du tout. Tout ça alors que les stewards étaient en train de nous faire leur démo inutile qu'en cas de crash ça te fait une belle jambe de savoir où se trouve la sortie de secours où comment utiliser un gilet de sauvetage.

Allez, repartons donc dans le déroulé de ce départ en fanfare…

7h56: Sorry miss, can I just check my bag, just two
seconds, thank's.  Voilààààà, j'ouvre le zip de la valise, je passe ma
main à l'intérieur et je constate que…

7h57: que
je veux ma maman.

7h58: Et aussi mon papa.

7h59:
Et surtout je veux mon ordinateur. Qui est certainement quelque part
mais pas dans ma valise. Ni dans ma poche. Ni dans celle de mon sac à
main. Ni dans mon soutien gorge. Et l'avion part dans 3 minutes.

8h01: C'est un cauchemar, je vais me réveiller, il n'y a pas de raison, je SAIS que j'ai repris ce foutu ordinateur après son passage au scanner. Après avoir remis mes chaussures. Et récupéré mon sac à main. Ainsi que mon portable. Et ma trousse de toilette transparente. Et… Putain, et rien du tout, l'ordi je l'ai zappé, maintenant ça me revient.

8h02: Je m'en fous, je vais raconter à mon boss qu'on me l'a arraché dans la rue et puis c'est tout. Pas de témoins, un pays étranger, la barrière de la langue, il comprendra.

Ou pas.

Sans compter que c'est la deuxième fois en trois ans que je déplore la perte d'un ordinateur du travail. Le premier on me l'avait VRAIMENT volé mais on sait comment une réputation ça vient vite.

8h03: En plus mon mari est bientôt au chômage.

8h04: Et toutes les notes prises pendant le colloque sont dans cette vermine d'ordinateur. Ou comment revenir sans son matériel et sans aucune matière pour un éventuel article.

Soit je trouve une solution pour aller le récupérer, soit c'est toute une famille qui va tomber dans la précarité.

8h05: Je prends mon plus beau sourire (= à l'instant présent une grimace atroce) et j'explique dans un charabia indigeste (le stress n'a pas vraiment un effet très positif sur ce qui est de toute façon à la base très très loin du "anglais lu écrit parlé" de mon CV) que c'est une question de vie ou de mort et qu'il FAUT que je retourne au check point où j'ai oublié, triple conne que je suis, mon laptop.

8h06: Le steward m'avertit que le check point est very very very éloigné de la gate E72 (je le SAVAIS que c'était un mauvais signe cette absence de 3) et qu'il ne peut nullement me garantir que l'avion sera encore là à mon retour.

8h07: Je prends ça comme un challenge. Je vais récupérer ce fucking bastard of computer ET réussir à prendre mon avion, what a fucker motheeeeeer.

Tain, quoi.

8h08: Comme dans un film, je bondis hors de l'avion et je me mets à courir comme une damnée. Ok de l'extérieur, c'est probablement un film au ralenti. Il n'empêche que je cours. Ce qui ne m'est pas arrivé depuis 1987 environ.

8h09: Je réalise pendant ma course effrénée que a) l'aéroport de madrid a une superficie équivalente à celle de l'Oregon, b) que je ne suis pas convaincue de savoir où est le check point, c) que je suis partie de l'avion sans papiers, sans carte bleue, sans téléphone. MAIS avec ma carte vitale. Au mieux, je dis bien, au mieux, si je retrouve mon ordinateur, j'aurai douze minutes d'autonomie (le cordon est dans ma valise, ce qui me fait une belle jambe, pourquoi je n'ai pas oublié le cordon, plutôt que l'ordi, ça c'est un des mystères du cerveau humain) pour envoyer un SOS international. Ensuite je pourrai toujours essayer de trouver un psychiatre qui accepte la carte vitale.

8h10: Je vais peut-être finir mes jours dans la zone de transit de l'aéroport de Madrid. Si ça se trouve je vais devenir une sorte de bête sauvage, on fera des reportages sur cette étrange femme qui s'accroche à un vieux PC sans cordon et qui vit dans un caddie.

8h11: Je suis à mi-chemin entre l'avion et ma destination et je n'ai à priori plus que le dixième d'un poumon qui fonctionne. Mon collant est au niveau de mes genoux et un de mes seins semble vouloir arriver avant moi au check point.

8h12: Est-ce qu'on sait quand c'est la fin ? Parce que là tout de même j'ai comme une sorte d'intuition que ma vie ne va pas tarder à défiler devant moi.

8h13: Contre toute attente, j'arrive au check point. Dans un dernier râle je marmonne que je viens récupérer mon computer forgotten a few minutes ago. Un mec de la douane me confirme qu'ils en ont un mais qu'il faut qu'il aille chercher la clé de l'armoire dans laquelle ils l'ont rangé. Il y va en sifflotant, peinard.

Tranquille.

"I AM IN A HURRRRRRRY !!!!!!" hurle-je comme une possédée, jouant mon va tout, consciente que ça va soit le réveiller, soit le convaincre que je suis dangereusement folle et par conséquent bonne pour le gniouf.

8h14: A priori il a décidé d'opter pour la première solution. Il me sort l'ordi qui est donc bien le mien. En même temps il n'y en a pas d'autres dans l'armoire des objets trouvés. Ce qui me confirme que je suis de ce genre de boulet qui ne pullule pas non plus partout. Ce qui est rassurant pour le reste de l'humanité. Pas pour moi.

8h15: je m'apprête à partir à nouveau en courant – même si là j'aimerais vraiment être dans un film et qu'on passe direct à la séquence suivante où je suis en sueur dans l'avion que j'aurais réussi à prendre, à côté de Georges Clooney qui serait en transit entre l'Espagne et la France et qui tomberait raide de moi et des gouttes de sueur qui perleraient entre mes seins à cause de la course poursuite dans l'aéroport. Au lieu de quoi, speedy douanier me barre le chemin en me disant que je dois avant tout ouvrir le computer, l'allumer et faire mon code secret pour vérifier que c'est bien le mien.

8h16: On prend combien en Espagne pour meurtre ? Non parce que est-ce que j'ai l'air assez intelligente pour avoir manigancé tout ça, genre je vais faire la fille qui court comme une dingue à travers tout l'aéroport, faire le pari qu'une oie sans cerveau a oublié son ordi  et prétendre que c'est le mien ? Non je veux dire, QUI POURRAIT AVOIR UNE IDEE PAREILLE ?

Manifestement ça a déjà dû arriver, étant donné que le gars est intraitable. "You have to write your password".

8h17: Au point où j'en suis je m'exécute le plus calmement possible ( = en gémissant comme une enfant de trois ans et en tremblant tellement que je me plante deux fois dans le code secret). L'ordinateur met trois jours à s'allumer, je chie sur la gueule à Bill Gates et je lui fais un doigt, au point où j'en suis.

8h18: L'ordi s'allume, c'est le happy end, j'ai envie de rouler un patin au douanier, mais ce dernier qui a lui aussi très envie de moi c'est évident, me hurle "Ok GO ! RUN RUN RUN, your plane is leaving !"

8h19: Je repars donc lestée de trois kilos supplémentaires, vive le parc informatique de 1998.

8h20: En même temps que je tente de me mouvoir dans ce qui ressemble plus à un rampement qu'à une course alerte, il me vient une de ces pensées dont j'ai le secret. Si ça se trouve tout ça c'était un signe. Et je suis en train de me ruer vers mon cercueil. Alors que là haut, mon ange gardien fait des moulinets avec ses petits bras pour m'expliquer que je ne dois pas monter dans l'avion qui est encore plus mité que mon cerveau. Ce qui, si c'est le cas, est la preuve cette fois-ci irréfutable que j'ai hérité du plus crétin des anges gardiens. Parce qu'à mon avis il y avait d'autres options que manquer me faire claquer sur un tapis roulant à l'aube.

8h21: Si je retourne dans le boeing, je perds peut-être ma seule chance d'être à la une des journaux pour avoir échappé au crash le plus meurtrier d'air Europa. Je vois d'ici les titres: "Elle manque l'avion à cause d'un ordinateur oublié au chek point (la conne) et évite ainsi une mort atroce". Et juste en dessous: "parfois l'intelligence ne paie pas, la preuve".

8h22: M'en fous, entre finir mes jours dans un chariot à bagages en étant la risée du monde entier ou exploser au dessus du pays basque, mon choix est fait. ETA me voilà.

8h23: Je me propulse dans l'avion, essoufflée comme un octogénaire tuberculeux et syphillique et pleurant d'émotion.

8h24: A peine j'ai fait deux pas et alors que dans un film avec Georges, je croulerais sous les applaudissements, voire que les passagers me feraient passer de bras en bras avec en fond les hurlement de Gloria Gaynor, à la place de ça, 300 paires d'yeux m'assassinent du regard. Je sais désormais ce que c'est d'être l'objet d'une haine collective.

Je ressens une solidarité incroyable avec Raymond Domenech.

8h26: Je m'assieds et boucle ma ceinture sans la ramener. L'avion s'apprête à s'élancer sur la piste. Et fait incroyable: je n'ai pas peur. Mais alors pas du tout. Je n'en ai tout simplement pas la force.

Edit: Je vous signale l'excellentissime dessin de Pénélope sur un sujet pas si éloigné, qui aurait pu, si j'avais été du genre sans gêne qui ne s'embarrasse pas des droits d'auteur, pu illustrer à merveille ce billet. Rah, quel talent tout de même, cette miss !

Objets volants non identifiés

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Donc hier, j'ai pris un avion très tôt pour revenir de Madrid. Le genre d'avion que tu dois te lever avant 6h du matin pour le prendre, même si tout le monde dit toujours que rien ne sert d'arriver trop tôt à l'aéroport, il se trouve que mon léger problème avec ces engins volants me rend la vie un poil compliquée les jours où je le prends. Ok, bonne à enfermer. Ou pire, à aller témoigner dans une émission de Delarue.

Allez, je vous raconte.

4h39: Réveil en sursaut. Où est mon téléphone, en plus c'est bientôt l'heure de me réveiller et si je ne le trouve pas je vais rater mon avion.

4h41: Téléphone retrouvé. Putain il ne me reste plus qu'une heure à dormir, il faut que je me dépêche. Sauf que je ne suis pas sûre de savoir comment me dépêcher pour me rendormir. Ce qui est un vrai problème.

5h12: En même temps l'intérêt de ne pas arriver à me rendormir c'est que j'ai peu de risques de ne pas entendre mon réveil. CQFD. Je suis brillante.

5h24: Est-ce que ça vaut le coup ou non de me rendormir, c'est la question.

5h34: Là c'est évident que ça ne vaut plus la peine. Je vais rester quand même dans le lit jusqu'à ce que l'alarme sonne.

5h45: Je confirme ça ne valait pas le coup, j'étais bien plus en forme il y a dix minutes, là j'ai l'impression qu'il est 23h55 et que la nuit est devant moi.

5h55: Où est mon billet électronique ? J'ai perdu mon billet électronique. C'est l'horreur, merde, il est où, ce chien de billet électronique ? Les éléments sont contre moi, c'est mauvais signe, putain, c'est TRES mauvais signe. Ou alors c'est justement un coup de pouce du destin. Pour m'éviter de prendre le vol A4566 qui va se scratcher au dessus du pays basque. Sans moi rapport que je n'aurai pas retrouvé mon billet électronique à temps.

5h56: Dans ma main gauche. Il est dans ma main gauche. On oublie cette histoire de pays basque alors qu'on ne le survole certainement pas. Ok, je suis opérationnelle. Je mets immédiatement ce damné billet dans la poche intérieure de mon sac avec mon pass…

Merde, le con, il s'est barré.

5h57: Là. Il est là, dans le fond de mon sac. Je le laisse, au moins je me rappellerai qu'il y est.

6h01: Je me douche rapide et ensuite je m'habille et je fais un tour de la chambre pour être sûre de ne rien oublier. Surtout mon chargeur, j'en suis au quatrième oublié dans une chambre d'hôtel. Grâce à moi il y a un trafic parallèle de chargeurs blackberrys. Je fais plonger le marché, c'est évident.

6h03: Chargeur qui est donc bien dans ma valise. Je le sors et je le mets bien en évidence pour ne pas l'oublier.

6h15: Une douche et ça repart.

6h17: C'est quoi ce string ? J'ai jamais pris de string, je rêve ou quoi ?

6h16: Au temps pour moi c'est mon soutien-gorge. Et ma culotte… Ma culotte est avec mon passeport et ça c'est extrêmement bizarre.

6h18: Cool il me reste dix minutes pour faire le tour de la chambre et ensuite je ferme. Et ensuite je prends mon taxi. Et ensuite je monte dans l'avion.

6h21: Sauf si le volcan s'est remis à cracher.

6h22: Cette saleté de volcan.

6h23: Qui aurait tout de même pu être un peu plus endurant. Histoire que plus jamais je n'ai à subir l'épreuve de l'avion. Après tout il y a de formidables reportages à faire en banlieue parisienne. Sans compter tout ce qui est protection de la planète.

6h24: ça me rend malade quand j'y pense. On avait une occasion rêvée d'en finir une bonne fois pour toutes avec les émanations de CO2 et pan, voilà que l'autre crétin au nom imprononçable ne tient pas sur la longueur. Volcan de mes deux.

6h25: Où est mon passeport ?

6h26: Dans le fond du sac, parfait, même si on se demande comment il s'y est retrouvé. Par contre mon téléphone, aucune idée. Je suis mal.

6h27: Sur la table de nuit.

6h28: Je récapitule: passeport, ok, carte bleue, ok, billet électronique… ok, téléphone, c'est bon. Vamos.

6h29: Chargeur. J'y ai pensé. J'ai pensé au chargeur AVANT d'être en salle d'embarquement. c'est un signe. Et à mon avis, pas un bon. Tant pis, je prends le risque de partir quand même. Dès que j'ai retrouvé ma clé électronique. Qui est dans la porte. Tout va bien, je ferme et j'appelle l'ascenseur.

6h30: Mon ordinateur. Resté sur le lit. C'était moins une. C'est pas comme si c'était important non plus, hein.

6h31: Hola quetal signor, aeroporto por favor, terminal due… dos, quoi.

7h00: Vol pour Paris, Gate E 72. Jusqu'ici tout va bien, ces chiffres me parlent, pas de 3, c'est un signe.

7h02: Mon passeport. Merde, mon passeport. Il est resté dans la salle de bain, c'est sûr.

7h03: Hola signora, ouno momento por favor, I have lost my pass… ah, no, it's here, my god, thanks.

7h05: La signora ne semble pas vraiment désireuse de partager une bière avec moi. Ni même un moment de franche camaraderie.

7h07: Donc: mes chaussures dans un bac, ma trousse de toilette dans l'autre, mon ordinateur dans un troisième. Ma valise-cabine là, mon sac à main, tout y est, allez, zou, tout ce petit monde passe au scanner et on n'en parle plus.

7h08: Hein, quoi, what ? Passeport ? Putain mais je VIENS de te le montrer, signorita, ça va, là, non ?

7h10: Non, ça ne va pas, même en espagnol je comprends.

7h12: D'accord, d'accord, on ne va pas appeler la police des frontières de suite, hein, on se calme, mon passeport, s'il n'est pas retourné avec ses petites jambes dans la salle de bain de l'hôtel où d'ailleurs il n'a jamais été, devrait se trouver…

7h13: Dans ma main droite.

7h14: Je ne suis pas folle vous savez.

7h16: Je remets mes chaussures, je range mon passeport, ma carte d'embarquement ici, ma carte bleue dans ma poche pour acheter des cigarettes. Je remets mon manteau, je récupère ma trousse de toilettes, je referme ma valise. 

7h18: Ma valise qui est…

7h19: Ma valise qui est…

7h20: MA VALISE QUI EST…

7h21: Sur le tapis.

7h22: C'est complètement con une valise. Tu crois que ça te ferait un signe, quelque chose ?

7h23: La prochaine fois je ne prends RIEN, j'achète des slips en papier et je garde le même jean. Et je me couds mon putain de passeport à l'intérieur du manteau, histoire qu'il arrête de vouloir se planquer dans la salle de bain.

7h32: Il n'empêche que je ne voudrais pas dire, mais mise à part une légère angoisse d'oublier mes affaires ce qui est entre nous d'une grande banalité en plus d'être totalement légitime, je suis plutôt zen. A peine si j'ai fait gaffe à ne pas marcher sur les lignes blanches par terre.

7h34: Mais là ça ne compte pas étant donné que c'est connu que ça porte singulièrement la poisse aux gens qui s'apprêtent à prendre l'avion.

7h35: Par exemple, là, l'inconsciente devant, je ne donne pas cher de sa peau, elle n'ar-rê-te pas de piétiner la ligne.

7h36: Putain, elle s'assied Gate E72. MA GATE. Elle prend le même vol que moi.

7h38: A cause de cette femme d'un égoïsme inouï et n'ayant aucun sens des responsabilités, on va tous y passer. Alors que je me donne un mal de CHIEN depuis ce matin à éviter tout ce qui ressemble à une ligne blanche.

7h41: Je suis à bout.

7h42: Mon passeport. Merde, mon passeport.

7h43: "Passengers for Paris-Orly, please, passengers for Paris-Orly"

7h45: La signorita n'en a rien à foutre de ma carte bleue. Ni de ma carte vitale. Encore moins de mon pass navigo.

7h46: LE VOILA !!! J'en pleurerais. Le bâtard était dans la poche intérieure de mon sac. Comme si c'était le moment de se planquer hein. "Objets inanimés avez vous une âme", se demandait l'autre illuminé, ben te casses pas, j'ai la réponse.

7h49: Tout va bien. Si ce n'est cette histoire de ligne blanche mais je SAIS que ça n'a aucun sens. Je le SAIS, le docteur me l'a dit, tout ça c'est mon esprit qui me joue des tours, c'est le syndrome de l'empêchement, qu'il a dit. Mais sinon, franchement, je suis fière de moi. Mon coeur bat normalement, je n'ai pas de suées ni de pensées obsédantes – mon pass… ta gueule – tout ça alors qu'on décolle dans moins d'un quart d'heure.

7h50: Je crois que c'est ce qu'on appelle avoir grandi.

7h51: Ou vieilli. Mais dans le bon sens du terme.

7h52: Pas sûre qu'il y ait un bon sens du terme pour le mot vieillir, cela dit.

7h53: N'empêche que si j'étais celle d'avant, celle qui faisait l'oeuf comme une possédée dès l'entrée dans l'avion ou qui étudiait le langage corporel des hotesses à la loupe, je cèderais à cette petite voix perverse qui me murmure à l'intérieur de ma tête que je ne suis plus tout à fait sûre d'avoir remis mon ordinateur dans ma valise après le passage au point de sécurité.

7h54: Alors qu'il faudrait être complètement demeurée pour faire un truc pareil. Perdre son passeport, passe encore, mais là, hein, y'aurait moyen d'aller "voir quelqu'un" pour les dix années à venir.

7h55: En même temps, je SAIS que c'est encore une manifestation de mon inconscient qui veut m'empêcher de prendre cet avion, mais ça ne coûte rien de vérifier si tout est en ordre dans ma valise que je viens de mettre dans le coffre à bagages. J'ai à peine cherché mon passeport depuis ce matin, une performance, on ne va pas mégoter pour si peu, surtout si c'est la clé de la tranquillité.

7h56: Sorry miss, can I just check my bag, just two seconds, thank's.  Voilààààà, j'ouvre le zip de la valise, je passe ma main à l'intérieur et je constate que…

7h57: que je veux ma maman.

7h58: Et aussi mon papa.

7h59: Et surtout je veux mon ordinateur. Qui est certainement quelque part mais pas dans ma valise. Ni dans ma poche. Ni dans celle de mon sac à main. Ni dans mon soutien gorge. Et l'avion part dans 3 minutes.

A suivre…

Ils sont fous ces Ibères

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Je suis donc revenue et croyez moi ce n'était pas gagné, je vous raconterai, ça m'a inspiré un minute par minute cette histoire, comme quoi les sujets d'angoisses sont aussi sources de créativité. De là à dire qu'on ne peut être qu'artiste que si l'on est maudit, figurez-vous que ça me traverse l'esprit. Je sais, j'ai parfois des pensées incroyablement originales.

Bref, en vrac et pas dans l'ordre, quelques réflexions qui me sont venues, en dehors du sujet du bac 1988 sur ce qu'est l'art et dans quel état gère.

– Il a neigé à Segovie bien que je m'y sois formellement opposée. Surtout dans mes sabots. Que je n'ai donc pas mis.

– D'après deux végétariens rencontrés lors de ce périple, il est assez compliqué de ne pas être carnivore en Espagne. D'après eux, quel que soit le plat que tu commandes, on t'amène ce que tu as demandé, recouvert de jamon. Et si tu t'en étonnes, on te regarde ébahi, parce que le jamon, quand même, c'est différent, quoi. En gros, ils le comptent dans leurs 5 fruits et légumes par jour. J'aime les espagnols.

– Dans les hôtels espagnols, non seulement tu as le kit habituel qui rend le churros aussi hystéro qu'une nana à l'ouverture d'un H&M blindé de créations Sonia Rykiel, mais en plus, et ça c'est VRAIMENT appréciable, un kit dentaire, à savoir la brosse à dents (que j'oublie une fois sur deux et trois jours à se laver les chagnes au doigt c'est moyen hygiénique) et le mini dentifrice (que là, j'oublie carrément systématiquement, ça doit vouloir dire un truc). Parfois aussi il y a une petite bouteille d'eau de cologne.

– Les Espagnols ont un sens étrange des proportions. Une paella pour deux peut nourrir une famille de quatre enfants pendant un mois, par exemple. Ne parlons pas des vases de bière ou des bols de gin tonic. Que dire de la pinte de manzana servie après deux ou trois vases de cervezas ? Rien, on ne dit RIEN.

– Un des trucs que je préfère au monde et qu'on ne trouve qu'en Espagne c'est le tinto de verrano. Un mélange de vin et j'imagine de limonade. Ok, frappez-moi, les puristes de l'oenologie, mais juré ça te transporte direct sur la plage par 40° à l'ombre même quand il NEIGE en mai.

– j'ai déjà dit qu'il a neigé à Madrid ? Non parce que figurez vous qu'il a neigé. Si.

– En Espagne tu peux encore fumer dans les restos et les bars. Au début je suis quand même sortie dans la rue parce que j'étais gênée pour les autres. A la fin, j'en ai allumé une dans le seul endroit où c'était interdit.

– Ségovie est une ville magnifique (merci Estel pour tes conseils) où quand même en vitrine des restos, tu as des bébés-porcs morts qui n'attendent qu'une chose, qu'on les mange. C'est la spécialité, j'aurais voulu en prendre en photo mais c'était après deux vases de bibita. Donc j'ai oublié.

– Les balcons sont tous en fer forgé et sans savoir pourquoi, j'aime ça.

– Il y a aussi un aqueduc incroyable qu'on dirait de la dentelle qui traverse la ville. Même que parait-il que c'est le diable qui l'a construit pour une femme qui lui aurait vendu son âme en échange d'un aqueduc qu'il bâtirait en une nuit. La pêcheresse s'étant repentie avant la fin de la nuit et ayant supplié Dieu de l'aider, ce dernier a fait lever le jour plus tôt que prévu et le diable n'a donc pas pu mettre la dernière pierre. Le jeu est par conséquent de chercher l'endroit où la pierre manque. C'est une légende, mais moi j'aime bien les légendes. En plus j'ai trouvé l'endroit. Si. Et c'était AVANT le bol de manzana.

Voilà pour l'instant, je vous laisse avec quelques photos pas très représentatives du séjour rapport qu'elles ont donc été prises avant que je sois retenue en otage par des ibères un peu portés sur la fête. Je précise également que j'ai surtout travaillé, même si ce n'est pas flagrant dans mon compte-rendu.

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Up and down épisode… 23 ?

Sabots

Normalement j'avais prévu de mettre en ligne aujourd'hui la mosaïque. Mais comme je pars pour trois jours dans les environs de Madrid pour le boulot, je préfère attendre mon retour pour publier les photos. Premièrement parce que j'ai envie de partager ça avec vous, deuxièmement parce que qui dit nichons dit couillons et qu'on sait jamais, si d'aventures il y avait des commentaires de petits malins mal dégrossis, je veux être là pour les remettre à leur place. Du coup, un petit up and down parce que ça faisait longtemps, non ?

Up: Le petit Baptiste, une semaine à peine, qui m'a donné envie d'aller illico faire retirer mon stérilet. Un petit minois pareil ça ne devrait pas être permis. Bon, le churros m'a rapidement calmée en m'avertissant avec un air de pas rigoler: "tu fais ce que tu veux mais c'est TOI qui te lèveras la nuit, tu es prévenue". Ok, ok, ok, on peut plus rien dire ou quoi ?

Bébé
Up: Les romans policiers de Dominique Sylvain. J'adore ses personnages récurrents, Lola Jost, la commissaire à la retraite aussi sexy qu'un horodateur et Ingrid Diesel, strip-teaseuse la nuit, masseuse le jour et détective à ses heures perdues. Après les deux kilos presque trois du "C'est encore moi qui vous écrit", le chef d'oeuvre de Marie Billetdoux, je me repose en lisant du léger. Et les polars, c'est mon léger à moi. En plus que y'a un nouveau Camilla Läckberg qui sort le 4 mai.

Up: Les thèses ultra-scientifique du mollah machin qui explique que les seins nus qu'on voit partout excitent tellement les hommes que ça provoque des séismes. D'où la burka et cie. Tain, je savais que le nichon avait du power, mais à ce point là quand même… non.

Down: La fin de la série Damages. J'ai vu le dernier épisode de la saison 3 et de savoir que c'en est fini des regards perçants de Patty Hewes, des intrigues auxquelles on comprend peau de balle mais c'est pas grave, de l'air de la fille qui sourit quand elle se brûle de miss Parsons et de tout le reste de cette excellente série, ça me rend triste, que voulez-vous.

Up: La saison de la rhubarbe qui vient de commencer, elle, même qu'on sait que ça revient tous les ans. Première tarte faite hier, magie du goût acide, douceur du fond de tarte à la crème. Orgasme.

Up: Mon petit carnet moleskine rouge acheté pour noter mes idées.

Down: Mon incapacité à noter mes idées dans mon carnet moleskine, aussi beau soit-il.

Up: Mes chaussures grâce auxquelles je dépasse le churros. Même que ce sont des sortes de sabot. #Amouréternel.

Down: Les vingt minutes supplémentaires que me prend mon trajet pour aller au boulot quand je suis perchée sur mes sabots à étages. Le premier jour, j'ai d'abord pensé que dis-donc, aujourd'hui, les gens sont tout de même très très pressés ou bien ? C'est quand un paraplégique se déplaçant à l'aide de béquilles m'a dépassée à la vitesse de la lumière que j'ai compris que j'avais un léger problème de rythme. Depuis je les aime toujours autant mes twelve, mais je me contente de les caresser le soir avant de m'endormir. #achatinutile

Up: La prise de conscience du ministre Eric Woerth: "il y a des revenus qui pourraient cotiser plus". Sans blague.

Down: La baisse du nombre de manifestants au 1er mai. Parait que Sarko attendait de savoir combien on serait dans la rue pour ajuster sa grande réforme qui consistera grosso merdo à nous faire bosser jusqu'à l'incontinence. Ben je crois qu'il peut être rassuré, il a un boulevard devant lui le garçon. Le pire ? J'y étais pas dans les cortèges, moi non plus. Et je m'en veux…

Up: Romain Duris dans l'Arnacoeur. Vu as usual deux mois après tout le monde, la parentalité est un excellent moyen tout de même d'avoir systématiquement un train de retard. Quoi qu'il en soit, la scène de danse "Dirty dancing-like" est digne des comédies romantiques américaines. Et Romain slurp Duris m'a légèrement mis le feu à la culotte. Par contre, je sais que ma copine Zaz ne va pas être d'accord, mais j'ai trouvé Vanessa Paradis aussi expressive et sensuelle qu'une branche de céleri. Et puis le côté "Je suis sous contrat avec chanel donc je profite du film pour vous présenter en avant-première la collection printemps été 2011 m'a un peu lassée. Mais bon, à voir quand même, pour Romain Swayze, pour la french riviera et pour les seconds rôles, Julie Ferier et l'immense François Damien.

Up: La façon qu'a Helmut de nous demander un truc dans sa langue à elle (serbo-croate mixé avec du woloof). Vu qu'on y comprend que tchi, on finit par dire "d'accord". Elle répond "merci" et part faire sa connerie en toute tranquillité, avec le sentiment légitime de nous avoir prévenus…

Allez, à bientôt, parait qu'il fait un temps de chien à Madrid, mais j'essaierai quand même de ramener quelques photos. Et une pensée pour moi vers 10h40, heure du décollage, instant auquel je ferai l'oeuf pour prévenir toute blessure en cas de crash. J'aime voyager, je vous l'ai déjà dit ?

Dans le champagne Corbon, tout est bon

 

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Alors hier, c'était le grand jour de la dégustation chez Agnès Corbon. Dégustation de champagne, j'entends. Et Agnès m'en a envoyé un compte-rendu qui se passe de commentaires. Je vous invite donc à en prendre connaissance, je suis sûre après ça que vous n'aurez qu'une envie, appeler Agnès et prendre rendez-vous à votre tour !

Allez, je laisse la parole à Agnès (dont le grand-père était… CHARBONNIER)

Chère Caroline,

Aujourd'hui j'ai rencontré ton lectorat.

On
peut dire que ton lectorat est :

 - Pour 20% en
avance d'une demi-heure, je sortais à peine de ma
    sieste, rien
n'était prêt, je te les ai envoyés faire une petite
    ballade et
revenez à l'heure, non mais on n'a pas idée !

 - Pour 60 %, ponctuels,

-  Pour 20% en retard, mais
il paraît qu'on pardonne tout à une
    petite tête blonde alors
quand les retardataires se pointent avec
    non pas une mais TROIS
petites têtes blondes, tout le monde oublie
    les longues minutes
d'attente pour faire des « ohhh comme elle est
    mignonne» et des «
ahhhahhh ! Mais ils sont jumeaux !» et aussi
    des « beurk mais
elle mange sa chaussure »

Ce qui m'a véritablement étonnée
c'est que ton lectorat n'est pas constitué de fashionistas modeuses en
tutu. (je crois que ça fait un peu ringard de dire fashionista,
maintenant, non ? Quand un terme arrive dans une pub des Galeries
Lafayette je crois qu'on peut dire que c'est ringard). Je n'ai constaté
aucun genou rentré et personne ne portait de marinière ou de chemisier
en imprimé liberty, et je crois qu'il n'y avait pas non plus de
chaussettes de ski dans des sandales à talon de 15 cm). Je suis obligée
d'avouer que j'étais un peu déçue.

Etaient présentes :
Maryvonne, Isabelle, Audrey, Audrey encore et Laetitia. Dis comme ça ça
semble normal mais en fait quand tout le monde s'est présenté ça
ressemblait plus : « oui moi c'est Small Bubble, Bonjour Small Bubble,
moi c'est Leyleyduc, et voici Loop of Kurland ». On aurait pu croire au
rassemblement d'une société secrète. Une sorte de secte dont tu serais
le gourou.

On peut dire que ton lectorat est divers : Maryvonne
par exemple a un petit-fils de 11 ans alors que Laetitia est si jeune
que j'aurais sans doute dû lui demander ses papiers avant de lui servir
du Champagne maintenant que j'y pense.

Ton lectorat est aimable,
et ça, c'est bien, parce que, partant du principe que le client qui ne
paie pas est toujours le plus désagréable, je m'étais préparée au pire
(celui qui sait tout mieux que tout le monde, et particulièrement qui
sait mieux que moi comment on fait du Champagne, ou celui qui se fout
complètement de ce que je raconte et qui veut juste se rincer le
gosier). Mais, non, tout le monde était intéressé (sauf peut-être le
mari de Loop of Kurland, je ne veux pas cafter mais honnêtement, il n'a
absolument rien suivi, tout ce qui l' intéressait c'était de courir
après ses enfants et faire de la balançoire… enfin bref.)

Je
crois que tout le monde a passé un bon moment, en tout cas moi oui. Et
je pense que j'ai réussi à faire passer mon message : quitte à boire du
vin, autant boire Champagne et quitte à boire du Champagne autant boire
le mien.


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