Mois : octobre 2010

Retrouvailles

DSC_0096

– Vous aviez disparu.

– Oui, on peut dire ça comme ça.

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Un problème de mutuelle, mon mari, chômage… Et puis j'avais loupé un rendez-vous, j'ai eu honte, pas osé rappeler, je n'étais pas en grande forme, quand c'est comme ça je crois que je fais très exactement l'inverse de ce qu'il faudrait. Mais là voilà, ça va mieux, alors…

– Alors vous venez me voir maintenant que vous n'avez plus besoin de moi ? C'est pas mal. Vous savez que vous auriez pu m'appeler, m'expliquer. J'étais au courant des problèmes de votre mari, nous aurions pu en parler.

– Je… je sais, c'est juste que je ne voulais pas avoir l'air de mendier, et puis surtout j'avais honte de vous avoir posé un lapin. ça n'a l'air de rien mais j'ai pris sur moi pour rappeler, si vous saviez le nombre de médecins qui doivent penser que je suis passée sous un bus…

– Et donc pourquoi avez-vous eu besoin de revenir ?

– Parce que je crois que je n'en ai pas fini avec tout ça.

– Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

– Je… Je veux dire, ça va. Le poids, ça va, l'alimentation, ça va aussi. Mais je crois que je suis vraiment très contente d'avoir maigri.

Trop contente.

….

Je… je n'ai pas envie de regrossir. Et j'y pense un peu. Beaucoup.

– Ah. Je vous avais prévenue n'est-ce pas ? D'autant que votre "je n'ai pas envie de regrossir", à d'autres, hein. La vérité c'est que vous avez PEUR de regrossir. Beaucoup.

– Un peu.

– Beaucoup.

– Ok, beaucoup. Mais c'est que c'est tout de même trop bon, vous ne pouvez pas comprendre.

– Oh si, je comprends. C'est bien plus confortable d'être plus mince. Et puis tous ces compliments… Mais mis à part cet aspect là. Qu'est-ce qui changerait si vous repreniez, je ne sais pas, moi, cinq kilos ? Dans votre entourage, on se moquerait ?

– Oh non, tout de même. Je sais m'entourer de gens aimants, je crois. Mais ils seraient sûrement tristes pour moi, ils auraient pitié.

– Il faut être lucide. Certains, peu, seraient sincèrement tristes pour vous. D'autres, plus nombreux, seraient très contents. Maigrir est un exploit, peu de gens y parviennent sur le long terme. D'où l'envie des uns, l'admiration des autres. Et c'est bien le problème. Plus c'est survalorisé, plus votre stress augmente. Et vous le savez, aussi, ce stress là, ce "problème de poids" est un de ceux qui provoque chez vous des émotions… qui donnent envie de manger. Vous voyez où je veux en venir ?

– Ouu…oui. Non mais je n'y pense pas non plus toute la journée, en même temps. En plus, quand je fais un abus, je me dis que ce n'est pas grave, que le lendemain je ferai att….

– Aïe.

– Non, je… je ne voulais pas dire ça, je ne fais pas attention, ce que je veux dire c'est que je fais confiance à ma régulation, quoi. C'est bien ça, non ? C'est comme vous avez dit ?

– J'ai besoin d'aide je crois, en fait.

– Je pense que vous avez eu raison de prendre votre téléphone…

Bon, vous l'aurez compris, j'en ai repris pour quelques séances avec monsieur Zermati, et je vous avoue ne pas en être mécontente, même si rahh, il m'énerve parfois, quoi.

Ls tuileries ça me botte

DSC_0208

Un billet du lundi, en vrac et surtout pas dans l'ordre, après un week-end qui ne s'est pas passé exactement comme je l'espérais, je vous raconterai, j'aurais normalement dû être sur une montgolfière au dessus du Cantal pour admirer les belles vaches du coin. Au lieu de ça, deux jours dans la douceur parisienne, ce n'était pas mal non plus et cerise sur le gâteau, j'en ai profité pour aller crier dans la rue que "rien n'est à eux, tout est à nous, tout ce qu'ils ont ils l'ont volé !".

Allez, c'est parti pour quelques pensées de ronde…

– J'ai donc manifesté samedi et je dois avouer que ça m'a fait un bien fou. Ensuite j'ai eu la bêtise de regarder trois minutes Eric Woerth à la télévision nous expliquer qu'en gros on était trois dans la rue et qu'en plus ça ne comptait pas, rapport que c'était samedi et que le samedi, c'est bien connu, les familles n'ont rien d'autre à faire qu'aller battre le pavé. ça les amuse, les familles. Sans compter qu'on est des abrutis qu'ot rien compris, vu que cette réforme est d'une équité parfaite. S'il le dit c'est que c'est vrai, je rappelle que c'est l'honnêteté faite homme, Eric Pire.

– A Monoprix ils vendent des bottines rouges de pluie pour les petites filles qui sont je crois l'archétype de ce que j'imaginais un jour mettre aux pieds de mon bébé.

– Après y avoir pensé pendant trois ans environ – typique du genre d'achat pas si cher mais dont tu te dis qu'il n'est pas si indispensable – j'ai acheté une bouilloire électrique. ça plus les bottines rouges, ça m'a fait mon samedi. Et après on dit que le bonheur est une quête impossible. C'est sûr que si j'avais une Rolex, ce serait le nirvana (obsession).

– Je n'ai toujours pas vu Des hommes et des dieux mais ça me ravit qu'un film où ne jouent ni Julia Roberts ni Jenifer Aniston fasse un carton. Je n'ai rien contre ces dernières, notez, mais parfois je me demande ce que deviendraient les féminins si – la pauvre – Jenifer n'existait pas. Qui mettraient-ils en couv ? Ah, si, Angelina.

– Rose ne veut plus ni monter dans une poussette (sauf avec la nounou), ni s'asseoir dans une chaise haute (sauf avec la nounou), ni mettre une couche (avec la nounou non plus mais avec elle, elle fait VRAIMENT pipi au pot). Bref, Rose est à deux doigts de demander l'émancipation. Par contre elle ne semble pas pressée de prononcer correctement le moindre mot de plus de deux syllabes. Et encore. Vélo se dit "lo", compote, "pote", voiture, "ture", etc. Vous imaginez donc notre étonnement lorsqu'hier soir elle a lancé très intelligiblement à son père: "JE VEUX DEUX CARRES DE CHOCOLAT". Au cas où on avait des doutes, cette enfant se fout ouvertement de nous.

– Dans le métro il y a quelques jours, deux hommes manifestement très importants (= habillés en pingouins) se parlaient du boulot. Le premier dit au second: "Moi maintenant, j'ai décidé de ne plus me prendre la tête avec les problèmes mineurs, parce que ça ne sert à rien. Je suis zen". Le deuxième prend un air très concentré et lui répond, compatissant: "C'est difficile, d'être zen". L'apprenti boudha en cravate et costume trois-pièces acquiesce, l'air épuisé: "C'est dur, oui. Et stressant". Pas gagné.

– Hier après-midi, on s'est promenés aux tuileries, le ciel était blanc mais la douceur incroyable. En revanche pour la reconquête de soi même je ne recommande pas cet endroit en pleine fashion week. C'est un peu comme si tout d'un coup tu te promenais dans un enclos de top models. A défaut d'avoir tapé le cul des vaches, remarque…

Je vous laisse avec quelques oeuvres d'art. Où l'on voit que n'est pas Sartorialist qui veut, d'ailleurs.

DSC_0084 DSC_0094 DSC_0096 DSC_0110 DSC_0119 DSC_0123 DSC_0160 DSC_0161 DSC_0167 DSC_0169 DSC_0179 DSC_0194 DSC_0196 DSC_0206 DSC_0209 DSC_0210

La Durance: sa vallée et ses bougies…

DSC_0003

EDIT LUNDI 8H00: C'EST LE COMMENTAIRE 280 DE "VOYAGE A CAPRI" QUI REMPORTE LE LOT. MERCI À TOUS POUR VOTRE PARTICIPATION.

C'est rare que j'accepte de recevoir des cadeaux venant de la blogosphérie. Pourquoi ? Parce que la plupart du temps tu parles d'un cadeau. A savoir qu'en réalité c'est un cadeau dont il faudra parler ensuite sur ton blog pour dire à quel point il déchire même si en vrai la crème elle t'a collé des bubons bioniques.

Bien sûr, il est toujours précisé par la community manager qu'avec le colis ils te livrent aussi une cargaison de liberté de penser. Sauf que c'est faux et que si tu n'en parles pas ensuite, a) tu es blacklistée b) tu reçois des mails au départ gentils puis menaçants pour te demander pourquoi, oui POURQUOI ce silence ?

Bref, dans la blogosphérie c'est comme dans la vraie vie, rien n'est gratuit. Ce qui semble en somme relativement normal, je ne vois pas trop au nom de quoi tout d'un coup un tas de gens se mettraient à vouloir me couvrir de parfums et de rolex (oui on est à deux doigts de l'obsession), tout ça parce que je tiendrais un blog même pas très prescripteur en plus.

Ceci étant dit, parfois, il y a de belles rencontres dans la bulle. Alexiane, par exemple, qui avait auparavant un blog, est une belle personne. Et quand elle m'a proposé de me faire essayer les bougies Durance ET d'en faire gagner deux à mes lectrices, j'ai dit oui tout de suite.

J'avoue, c'est parce que la Durance, je l'aime depuis toute petite, je suis un peu de par là-bas, je vous rappelle. En plus, ces petites merveilles sont fabriquées à Grignan, un des plus beaux villages de France, où se tient un festival de littérature épistolaire qui me fait rêver. Et puis aussi, les parfums qu'ils viennent de créer, "Fleur d'eau", "Poudre de riz" et "Feu de bois" personnellement ça me transporte dans un cocon douillet. Et je ne veux pas dire mais avec ce temps d'étron, on en a bien besoin.

Bon, parlons peu parlons bien, donc, moi j'ai reçu "poudre de riz" (la préférée de violette et de moi aussi rapport que j'ai zéro personnalité), "fleur d'eau" (extrèmement frais, un plaisir) et "Citron confit" (acidulé, moins mon truc mais parfait pour une salle de bain par exemple).

Et l'idée c'est d'offrir à l'une d'entre vous deux bougies parmi les trois nouvelles senteurs (pour ceux qui n'ont pas suivi: Fleur d'eau, Feu de bois et Poudre de riz).

Laissez un commentaire en spécifiant votre choix et dimanche soir le churros tirera l'un ou l'une d'entre vous. Il est d'une grande abnégation.

J'ajoute que les bougies Durance sont vendues à 13,20 euro pièce, ce qui n'est pas rien mais une broutille à côté de leurs cousines de la rive gauche qui se la pètent en dyptique.

EDIT: JE N'AI PAS DU ETRE TRES CLAIRE, IL Y AURA UNE GAGNANTE QUI RECEVRA DEUX BOUGIES, IL FAUT DONC CHOISIR DEUX PARFUMS ET DONNER LEUR NOM DANS LE COMMENTAIRE ! CELLES QUI SE SONT TROMPEES ONT LE DROIT DE REJOUER.

Il est 4h00, Caro s’éveille. Ou pas.

Rolex_image.542676

C'est sciemment que je publie ce billet à 4h30 parce que pour une fois ce sera l'heure réelle de mon réveil. Je dois être à 6h00 à Roissy pour aller passer la journée dans la belle ville de Lausanne.

Dire que ça m'enchante serait légèrement exagéré.

En vrai je suis au fond du trou. D'autant qu'il suffit que je sache que je dois me réveiller à l'aube pour ne pas dormir de la nuit. Et rien n'y fait, plus je me dis qu'il faut que je roupille, plus mon inconscient envoie des tonnes d'adrénaline à mon organisme histoire que je reste bien aux aguêts.

Il n'y a pas plus con qu'un inconscient.

En général, mon corps capitule dix minutes avant que retentissent les hurlements de l'alarme.

Grosse envie de mourir.

Puis retour à la réalité: tout ça pour monter dans un avion.

Grosse peur de mourir.

Bref, impossible pour moi de vous offrir un billet digne de ce nom, je l'écris à 21h01 et alors que je ne suis pas encore couchée je n'arrive déjà pas à dormir. ça promet.

Seul rayon de soleil: je vais visiter le centre de recherche de Rolex. Si ça se trouve demain, je vais réussir ma vie. Avant 50 ans.