Mois : octobre 2010

Vive l’automne

Tartechataignes

Tout petit billet en cette veille de week-end prolongé. La semaine a été finalement très chargée malgré l'absence des enfants. En vrac, quelques pensées sans importance.

– On avait prévu de sortir, d'aller au cinéma, de s'agiter sous la couette comme des adolescents. Et finalement, on n'a pas fait grand chose de tout ça. Il faudrait une autre semaine, en fait, là c'était de l'échauffement.

– En même temps, hier matin j'ai failli sniffer du mustela à la paille. Et j'ai aussi rêvé que j'arrangeais le coup pour Dora avec T'choupi. Je n'arrête pas de dire "mouche-toi" au churros, aussi.

– J'avais oublié qu'en automne à Paris, par jour de beau temps, le ciel s'embrasait le soir. Hier, la verrière du Grand Palais était nimbée de rose. C'est bête mais ça m'a donné de l'espoir.

– J'ai mangé mercredi midi en compagnie d'un jeune homme charmant au Loir dans la théière. En dessert: une tarte miel chataigne. S'il est une preuve de l'existence de Dieu c'est bien celle là.

– Autre signe évident d'une puissance divine: le fait qu'une femme ait donné naissance un jour à Taye Diggs

– Je kiffe la chanson de la banane de Philippe Katerine. Je kiffe Philippe Katerine en général et en particulier.

– Au Pho14, les soupes déchirent mais c'est rien à côté de leurs Bô-bun (sorte de diner tout en un: nouilles de riz, salade, carottes rapées, viande de boeuf marinée, cacahuètes, menthe, coriandre et nems coupés en morceaux. Explosion de saveurs assurée). Et croyez moi j'ai fait un sacré benchmark depuis cinq ans. Ce sont les meilleurs de Paris.

– J'ai envie depuis des mois d'aller boire un cocktail au Mama Shelter. Et maintenant que Garance D en a parlé, j'ai l'impression que ça ferait la fille sans personnalité.

– Je voudrais avoir un bombardier, une cape et un manteau camel. Et aussi un sac mulberry. Le modèle Alexa Chung. Je ne refuserai pas non plus le perfecto avec de la moumoute à l'intérieur de chez H&M. Par contre je dis non au sac de dame. Il faut savoir doser sa fashion folow attitude. Sinon on devient un mouton.

– J'ai envie de partir à l'île Maurice à Noël. Pour le 1er de l'an. Tous les cinq. J'ai passé une bonne partie de ma soirée d'hier à checker les sites des agences de voyage.

– En même temps c'est d'un surfait l'océan indien. On va rester à Paris du coup. A cause de l'argent, aussi. Mais pas que.

Bon week-end des morts et des vivants.

History of seduction (n’importe quoi)

Airort
Depuis hier, cette histoire de séduction me turlupine (ça va, ça va, on se calme, pas de contrepétrie à l'horizon, on remballe).

Je veux dire: bien sûr, je ne m'habille pas le matin pour être un garage à flutes, ça c'était une sorte de boutade stylistique, pour donner de la joie à mes lecteurs.

Mais par contre, je ne vais pas le nier, j'ai à l'esprit, souvent, le regard que l'autre – et souvent l'autre étant burné – va porter sur moi. J'en avais déjà parlé du temps d'un devoir du soir imposé par le docteur Z, sur le mode "Faut-il se plaire pour s'aimer".

La réponse étant non, hein. Pas besoin.

Et je ne vais pas vous redire pourquoi, c'est par ici.

Je me rappelle avoir confié alors à mr Z. que j'avais ce besoin de séduire. Et qu'il m'avait répondu que c'était souvent le cas quand on n'avait pas eu son compte de drague à l'adolescence (il ne l'avait pas dit comme ça mais c'était l'idée). En gros, à bientôt 40 ans, j'en suis encore à vouloir sortir avec Nicolas Guiguet, 4eB. Probablement homosexuel qui plus est mais on s'égare, on parlera de ce petit TOC – autrement appelé le syndrôme de la fille à pédés – que j'eus durant les 25 premières années de ma vie, une autre fois.

Il n'empêche que je sens ces derniers temps que c'est moins pregnant. Je ne saurais dire si c'est parce que je vois le changement de dizaine arriver et que du coup, je lâche l'affaire avec Nicolas Guiguet. Ou si c'est parce que je suis mieux dans mon tanga, ce qui fait que j'ai moins besoin de l'approbation d'autrui. Il n'empêche que je trouve ça reposant.

Ce qui ne signifie pas que j'ai fait une croix sur la séduction ni que je compte le faire un jour. Je me souviens, petite et déjà dans la restriction alimentaire pour cause d'embonpoint, je me promettais qu'à 60 ans (âge canonique selon moi à l'époque alors qu'on est d'accord aujourd'hui que c'est à peine la fin de l'adolescence) je passerais mes journées à bouffer des parts de flan (déjà) dans les salons de thé. Parce qu'à 60 ans, pas besoin de plaire. Guess what ? J'ai un poil changé de point de vue.

Edit: Rien à voir mais Hélène Ventoura, qui joue dans "Le dernier numéro", a été super touchée de votre enthousiasme pour gagner des places. Du coup, voici ce qu'elle vous propose: "Les 25 premières personnes à téléphoner auprès de Livia (du Lucernaire) au 01 42 22 66 87, auront droit à une place achetée/une place offerte (prix de la place 20€). Il suffit de dire qu'elles viennent de la part de Caroline. Attention l'offre est valable jusqu'au 6 novembre."

Edit2: Cette femme, je l'ai prise en photo cet été dans un aéroport. Elle me fascinait parce qu'elle avait genre "tout juste". La robe tablier CAMEL FONCÉ, les chaussures trendy, le panier (it-bag de l'été 2010), la passion du tricot (plouc si c'est Germaine de l'Allier qui pratique mais complètement tendance chez la parisienne trentenaire), la couleur de cheveux assortie au reste, le t-shirt loose comme il faut et bleu méditerrannée. Une très belle femme au demeurant, yeux de chat et peau parfaite. Et pourtant, je me suis dit que malgré ce sans faute stylistique, je ne lui trouvais pas ce petit truc que parfois certaines nanas déclenchent en moi (comme Loop avec les hôtesses de l'air). Bon, la vérité aussi c'est que je ne trouvais pas de photo à mettre.

 

De nos jolies jambes. Enfin… les vôtres.

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Hier il y avait chez moi ma cousine Steph. Une de celles dont je vous parlais récemment. Elle a des jambes immenses, un cul parfait et une poitrine généreuse.

On pourrait imaginer qu'elle est consciente d'avoir tiré le gros lot à la loterie de mère nature la truie.

Que nenni.

"Tu devrais mettre des jupes courtes avec ces jambes sa race que t'as", je lui ai lancé, en essuyant la bave au coin de mes lèvres devant ces guiboles d'1m12.

"Tu rigoles ou quoi ? Avec le VENTRE que j'ai ? Moi tu sais je tourne avec cinq jeans et toujours les mêmes. Sauf que les mêmes évidemment que celui qui te va à la perfection, tu ne le trouves jamais".

En apparté, c'est vrai, on ne retrouve JAMAIS le jean de la mort qui nous transforme en barraque à bites. Et ça c'est dommage.

Je précise que ma cousine ne dit pas "baraque à bites", ça c'est moi, tout le monde n'est pas vulgaire dans cette respectable famille.

Bref, mon propos, parce qu'il y en avait un, c'est que ma cousine devrait mettre des mini-jupes. Et probablement pas mal d'entre vous. Enfin je me comprends, par exemple moi mon point fort ce ne sont pas mes jambes (euphémisme pour parler de mon syndrome "grand buste"), donc la mini j'oublie.

Mais on m'aura comprise: quand est-ce qu'on va arrêter, bordel, d'être aussi sévères avec nous même ?

C'était mon quart d'heure nènèsse de la fesse.

Edit: Ma Steph, tu es une bombasse et va falloir finir par te le mettre dans ta petite tête choucroutée.

En vrac et un peu énervée

Mains

On pourrait penser que débarrassée de mes trois enfants, j'aurai du temps, plein de temps, pour vous concocter des billets aux petits oignons. Mais bien évidemment, ce n'est pas du tout le cas, en vertu du vieil adage de qui peut le plus peut le moins mais pas inversement, moins j'en fous… moins j'en fous.

Que celles qui sont perdues lèvent la main.

J'ai néanmoins quelques avis sur tout et probablement sur rien et comme ça ne me suffit pas d'être d'accord avec moi même, je vous les jette en vrac, comme une poignée de pétales de roses sur un lit de jeunes mariés.

– "Bâtisseur", "visionnaire", "grand homme", "attachant", "consensuel" (si si), "grand élu", "libre", etc. Non, ces qualificatifs n'ont pas été employés par la classe politique à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Jaurès ou de Mendès-France. C'est bien du monsieur qui n'aimait pas trop les tronches "pas très catholiques" qu'on parle, l'inénarable Georges Frêche. Dire que j'ai eu cette pensée, naïve, à l'annonce de son décès: "han, ils vont être bien emmerdés au PS pour réagir, avec tout ce qu'ils lui avaient mis dans la figure y'a peu". Ben non, pas emmerdés pour deux sous. Et à droite ? Pas mieux. J'ai noté deux voix dissonnantes: Cohn Bendit, qui explique qu'il comprend la peine de ses amis mais que lui l'a toujours trouvé exécrable. Et Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, qui dit peu ou prou la même chose. Entendons nous bien, je n'avais pas vraiment d'avis sur Georges Frêche. Si ce n'est qu'il semblait assez mafieux dans son comportement. Mais ce bal des faux cul est une pierre de plus portée à l'édifice des abstentionnistes, si on veut mon avis.

– Je viens de commencer le dernier Houllebecq et comme à chaque fois, très agréable impression de fluidité. Cet homme écrit bien. Et il est drôle. En 50 pages, il m'a eue. Même si je sais aussi que ce n'est pas de ces livres qui me feront pleurer. D'où probablement ma préférence pour un Carrère. Mais quand même.

– Je tiens à vous faire part de mon jugement définitif concernant la marque American Vintage: certes tout est adorable et donne envie de faire l'amour avec sur soi simplement une nuisette transparente en voile de cachemire. Mais. Mais pour 90 euros, tu as une soit-disant robe en voile de cachemire qui se transforme en serpillère en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Idem pour les t-shirts qui se détendent comme s'ils avaient fumé des pétards toute la nuit, quand ils ne se déchirent pas comme du papier de soie. Bref, on ne m'y reprendra plus. Même si la collection de cet hiver me fait baver d'envie.

– Chez Verbaudet ils font des fausses docks pour les petites filles qui sont juste à tomber et pas très chères pour le coup.

– Paraitrait que y'aurait des sondages secrets mais que l'Elysée a quand même le droit d'en parler pour la simple raison que c'est elle qui les a fait, qui indiqueraient que dans les JOURS à venir, l'opinion va se retourner contre le mouvement de contestation contre les retraites. Parait. Bon, pour l'instant Nicolas est sous la barre des 30% de satisfaction. Mais c'est comme les dépots de carburant, ça. ça ne veut absolument rien dire, pauvres manants.

– Cette nuit j'ai été fichue de me réveiller à 5h, convaincue d'entendre pleurer Rose. Je pense que ça s'inscrit dans ton capital génétique, ces saletés.

– Y'a moyen de bien rigoler dans le Elle de cette semaine avec les leçons de savoir-mode d'Inès de la Fesse, dont on fête comme chaque année le retour en hype. J'adore qu'elle m'explique comment être rock. Je ne sais plus où j'ai lu cette phrase, je crois dans un courrier des lecteurs des inrocks après un dossier sur les nouveaux rockers bcbg qui s'habillent en Burberry, mais j'ai trouvé ça excellent: "Je ne sais pas très bien ce que c'est d'être rock aujourd'hui, mais je suis sûr d'une chose, un rockeur, un vrai, ne sait pas où se trouve Colette ni même qu'il s'agit d'un magasin".

– A ce propos je vous signale que la nouvelle version des Inrocks est vraiment bien.

– On a vu "La vie au ranch" avec zaz. Zaz a pas trop aimé, je suis moins sévère. J'ai trouvé les actrices excellentes, j'ai aimé leur trashitude, le fait qu'elles ne soient pas sublimes. J'ai pris un gros coup de vieux devant cet instantané d'une jeunesse qui se cherche, pendant cette période si particulière de l'après-bac.

Edit: la photo n'a rien à voir avec le schmilblick, je savais pas quoi mettre. Mais bon, elles me font rire ces petites mains, c'était cet été, ils s'étaient enfermés dans un placard, rose ne voulait plus en sortir

Placard

Week off

Calin

Samedi, le machin, la chérie et Helmut sont partis avec leur papa à Lyon. Quand je dis "avec leur papa", c'est un peu exagéré. En vérité il a fait le voyage en train avec les trois mineurs, les a balancés sur le quai et a repris un tgv dans le sens inverse. Officiellement à cause de l'éventuelle pénurie de trains dimanche.

Officieusement, il voulait sa grasse-matinée dans sa maison.

C'est moche.

A sa décharge, Helmut aka Rose a vomi tripes et boyaux aux alentours du Creusot. Et il n'avait évidemment ni kleenex, ni lingettes.

Je devrais me sentir coupable (très), pourtant, ça me tue de l'avouer ici (quoi que depuis que j'ai participé à un lynchage on line de la future ex belle-mère de mon fils plus rien ne m'embarrasse vraiment), ma première réaction quand le churros m'a appelée pour me raconter l'épisode vomito, fut le soulagement de ne pas avoir été du voyage.

C'est bon la honte.

A part ça, donc, nous sommes child-free. Ce qui implique très concrètement: de pouvoir faire l'amour à 10h45 ; puis à 18h56 ; de regarder la télévision sans qu'il y ait sur l'écran l'insupportable Dora qu'on voudrait étrangler avec son sac à dos ; de manger DEVANT la télé (c'est mal mais c'est bon putain) de manger sans que la moitié du repas se retrouve sous la table ; d'aller déguster un Pho un dimanche à 20h15 ; de ne pas avoir à signer de cahiers à 8h13 (je me demande si cette manie de me faire signer douze cahiers à deux minutes du départ à l'école n'aurait pas pour objectif de m'enfumer en cas d'éventuelles sales notes) ; de ne pas rincer le pot douze fois par jour ; de ne pas chercher le bonnet de bain du machin le dimanche à 21h57 (lequel est probablement en train de faire la fête du slip avec ses douze congénères déjà perdus et ses copains les couvercles de tuperwarre, les batards) ; de regarder trois épisodes de House d'AFFILEE ; de ne pas faire le marché rapport que je ne vais pas préparer UN SEUL FUCKING REPAS DE LA SEMAINE ; de faire caca SEULE ; de n'avoir à emmener personne au solfège/à l'escalade/chez le pédiatre ; de rentrer du boulot à 20h00 et de m'avachir sur le canapé ; de rentrer du boulot à 20h00 et de m'avachir sur le canapé ; de rentrer du boulot et de m'av…

Ok, on m'aura comprise.

Une semaine avec les enfants chez Manou et Padom ça veut aussi dire qu'aucune boule pleine de cheveux sentant un mélange de pipi et de mustela ne va venir se glisser dans mon lit le matin. Et que ses deux grandes bringues de frère et soeur ne la rejoindront pas pour faire un gros tas.

Si seulement on pouvait les faire revenir pour un petit shoot et les renvoyer aussi sec…

Nan, je plaisante.

Je veux dire, je ne veux pas les faire revenir. Ce serait trop dur pour ma mère qui attendait cette semaine avec tellement d'impatience.

Et aussi je veux m'avachir sur le canapé.

Le dernier numéro: et les gagnantes sont…

Clowns
Tadaaaam.

Alors voici les gagnantes du concours "Le dernier numéro"

– Commentaire n°46: Lily

– Commentaire n°83: EloDee

– Commentaire n°103: Desperada (dis-donc toi, ça fait deux fois que le churros te tire, faudrait voir à quand même être un peu discrets, vous.) Despé qui si j'ai bien compris, jouait pour Geneviève. Yeahhhhhhh !

Je tenais à vous dire, même si ça fait curé de campagne, que je trouve ça génial, la façon dont certains et certaines offrent leur voix à d'autres qui ont besoin d'un peu de soleil dans le coeur. Je ne plaisante pas, ça me retourne le dedans de moi-même et me redonne un peu confiance dans l'humanité.

C'est une mère de trois enfants qui s'est fait refuser pour la énième fois le droit d'entrer dans le bus ce matin au prétexte que c'est trois poussettes et pas une de plus (alors qu'il flottait des cordes et qu'il y avait largement la place) qui vous parle. Je l'ai pris très dignement. Si tant est que beugler "bande de connasses" aux trois rombières qui m'ont bloqué le passage entre dans la catégorie dignité.

M'en fiche, depuis que j'ai lu cette phrase, "le snobisme est une bulle de champagne qui hésite entre le rot et le pet", j'assume pleinement ma grossièreté.

Un coucou à la douce Antonia, croisée dans le métro.

Edit: un mail des gagnantes sera le bienvenu pour que je les mette en lien avec les organisateurs du spectacle.

Des places à gagner pour « Le dernier numéro »

Le-Dernier-Numero_theatre_fiche_spectacle_une  La semaine dernière, le churros et moi on est allés au spectacle, un vendredi soir. Un truc de fou pour nous. La conjonction de tous un tas d'éléments favorables, la lune en capricorne, le baby-sitter dispo, pas d'urgences au boulot, des métros à l'heure, etc.

Il pleuvait, on a mangé à l'arrache avant le spectacle et on savait à peine ce qu'on allait voir.

Mais comment dire ?

On était heureux. Proches de l'orgasme à vrai dire. Sans pénétration.

Vendredi dernier, donc, invités par Alexiane (celle des bougies) nous sommes allés voir Hélène Ventoura, qui joue, seule, dans "Le dernier numéro".

Je rectifie: on est allés voir un ange.

Un clown-ange.

L'histoire ? Un jeu contre l'oubli. Un cabaret dans lequel les artistes viennent jouer leur dernier numéro, puis meurent. Mais avant de passer de l'autre côté, ils donnent le meilleur d'eux mêmes, pour faire rire. Contre l'oubli.

Dit comme ça, je peux imaginer que ça ne vous évoque pas grand chose. Et très franchement, il est difficile de vous en raconter plus, tellement tout se joue sur un rythme insufflé par cette jeune femme frêle et gracieuse qui semble danser sur un fil durant une petite heure. Elle a été formée chez Fratellini et on sent qu'elle vient en effet du cirque. Mais plus qu'un clown ce serait une funambule.

Le dernier numéro se joue tout en haut du lucernaire, dans une salle sous les combles qui s'appelle le Paradis. Coïncidence. Mais peut-être n'y en a-t-il pas, de coïncidences.

On aurait envie qu'à la sortie du théâtre, il neige.

Bref, c'est un spectacle que je reommande aux rêveurs, aux amateurs de poésie, à ceux qui rient aux blagues absurdes comme celles des oeufs au plat dans une poele. L'un dit à l'autre: "Il fait chaud, non ?". Et l'autre sursaute et s'écrie: "Ah ! Un oeuf qui parle !".

Si parmi vous il y a des amateurs, je vous propose de gagner des places. Pour le soir de votre choix dans le mois à venir. Trois gagnants, six places. Parce que c'est mieux d'aller au théâtre à deux. Et que le resto du Lucernaire est drôlement sympa. Même que par soirs de chance, on y croise Jacques Gamblin.

Sluuurp.

Pour gagner, une seule règle: se faire tirer pas le churros. Ce qui en soi est un présent.

Bonne journée amis poètes…

oooop’s I did it again

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Bon, si on récapitule. Hier j'ai écrit un billet qui me vaut désormais de raser les murs de tout le quartier de peur de tomber sur la mère de la meilleure amie de mon fils, amie qui si ça se trouve aurait pu devenir sa femme mais qui ne voudra jamais avoir un quelconque lien avec la foldingue qui a engendré son bien-aimé. J'ai donc à coup sûr ruiné la vie sentimentale de mon machin et peut-être transformé ce dernier en psychopathe pervers auquel Anthony Perkins dans Psychose n'aurait rien à envier. Pourvu qu'il ne conserve pas mon cadavre empaillé dans une vieille maison pendant des années. J'en mourrais.

J'ai par la suite honoré mon rendez-vous chez le dentiste à 19h45, faisant revenir plus tôt du boulot le churros et compromettant peut-être la fin de sa période d'essai. Pour m'entendre dire une fois devant l'interphone, alors que résonnaient en moi les hurlements de Rose parce que sa maman était partie au moment du repas, que oui, 19h45 c'était la bonne heure mais que j'avais malgré tout une semaine d'avance, cette fois-ci.

Je suis revenue dare-dare, toujours la tête baissée, au cas où lamamandemessaline aurait décidé de se balader elle aussi dans le coin et j'ai préparé tant bien que mal des pâtes en rapant dedans mon fond de tiroir de parmesan. Curieux comme le parmesan périmé, quand il fond, sent le vomi.

Une bonne journée, donc, hier.

Sur ce je crois que je m'arrêterai là pour aujourd'hui, je ne voudrais pas malencontreusement insulter ma belle-mère dont je suis certaine qu'elle ne me lit pas mais sait-on jamais.

Paix sur la terre et dans vos coeurs.

De la géméllité

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Je ne parle pas souvent ici ou même dans la vie de la gémellité de mes enfants. Depuis le départ, on était d'accord avec le churros, ça ne devait pas être un problème. Ni même un sujet. Oui, ils ont été conçus à la même seconde du fait que leur mère a cette capacité incroyable à double ovuler.

J'avoue je n'en suis pas peu fière.

N'importe quoi.

Bref, on ne les a jamais habillés pareil et le fait qu'ils soient fille/garçon a rendu cet aspect des choses assez naturel. On ne les a jamais non plus mis dans la même classe, pour qu'ils aient leurs propres amis, leur propre vie. Ils ne lisent pas les mêmes livres, ne font pas les mêmes activités extra-scolaires, ils se ressemblent physiquement mais pas plus qu'un frère et une soeur. Je ne les ai jamais appelés "les jumeaux" et je déteste que d'autres le fassent en parlant d'eux.

En somme, j'ai intégré comme une grande fille la règle de base selon laquelle ils sont deux êtres à part entière et non la moitié d'un oeuf séparé en deux (ce qui n'est concrètement pas le cas, ce sont de "faux" jumeaux, deux oeufs, deux liquides amniotiques, deux poches, deux spermatozoides, deux ovules).

Mais voilà.

Il y a la théorie et la pratique. Et la pratique, c'est qu'ils sont jumeaux. Qu'ils ont depuis la naissance toujours enchainé les maladies à deux jours d'intervalle et ce sans exception. Qu'ils ont tous les deux été opérés des amygdales et des végétations. Que lorsque l'un se casse le pouce, l'autre se brise la cheville. Qu'ils finissent les phrases de l'autre et se chamaillent comme seul un couple sait le faire. Qu'ils se détestent la plupart du temps mais errent comme des âmes en peine si l'un est parti un peu trop longtemps. Que bien que dans des classes séparées, ils ont peu ou prou toujours fréquenté les mêmes copains.

La pratique, surtout, c'est que le machin est un enfant que je qualifierais en toute objectivité de solaire et d'ultra populaire. Et que sa soeur est de la famille des introverties, option compliquée. Une fille, vous me direz. Oui mais le modèle perfectionné, if you see what I mean.

La pratique, enfin, c'est que je pourrais aujourd'hui arracher les yeux d'une petite fille qui ne m'a rien fait à moi mais qui cette année pour son anniversaire a invité toute la bande de copains du machin, mais pas sa soeur. Laquelle a encaissé le plus dignement du monde mais dont je me doute qu'à l'intérieur ça doit faire mal.

La pratique, c'est que depuis deux jours, je fais une vie d'enfer à mon fils, lui  en voulant comme jamais je ne pensais lui en vouloir un jour, de ne pas avoir imposé sa soeur dans la fête. D'avoir choisi l'amoureuse potentielle contre sa… jumelle. (oui je sais).

La pratique c'est que ça me ronge à l'intérieur, que je ne sais pas déméler ce qui relève du bon vieux transfert (sauf que petite j'étais dans le camp des populaires, rarement zappée d'un anniversaire) et de la louve-attitude qui veut que toute mère abusive qui se respecte ne sait absolument pas se contrôler quand on fait du tort à son bébé.

La pratique enfin, c'est que toujours dans cette logique de mère juive, je me suis fendue d'un sms faussement innocent à la mère de la messaline en question sur le mode "juste pour être sûre, seul le machin est invité, ou sa soeur également ?".

Et que j'ai reçu une réponse salée, probablement méritée, m'expliquatnt que cette année, non, elle n'avait pas insisté auprès de sa fille pour qu'elle invite la mienne, qu'à dix ans les enfants étaient capables d'assumer leurs choix après tout et qu'elles n'étaient plus amies et puis c'est tout.

J'ai retenu du message que l'année dernière, donc, déjà, ma toute petite fille d'amour, qui vient de mon ventre et que je voudrais pouvoir y remettre là de suite, avait fait l'objet d'âpres négociations et invitée sous la menace. Ce qui n'a pas arrangé mon problème.

Et qui m'a amenée à répondre sans mesquinerie aucune (pas mon genre): "pas de problème, c'était juste pour vérifier, j'avais fait deux cadeaux, c'est tout".

Tout ça pour dire que la gémellité c'est un truc super compliqué. Que si la chérie et le machin n'avaient ne serait-ce qu'un an d'écart, jamais je n'aurais sur-réagi de la sorte, jamais je n'aurais pris pour une trahison cette exclusion. Et qu'aujourd'hui, je suis partagée entre la culpabilité d'avoir été si dure avec mon machin qui n'est après tout qu'un petit garçon de dix ans un peu égoïste (un garçon, donc) et la douleur de voir sa soeur écartée comme une vulgaire chaussette.

Et que je tremble à l'idée que le scénario ne se rôde année après année, que l'un soit heureux et l'autre non et que je puisse en vouloir à celui qui tirera son épingle du jeu d'avoir laissé l'autre sur le bas-côté.

On dit petits enfants petits soucis, je commence à entrevoir ce que ça peut signifier.

Edit: Des poncifs sexistes se sont glissés dans ce texte, sauras-tu les retrouver ?

Edit2: Toutes les personnes souhaitant aller dans mon sens et balancer quelques méchancetés sur ma future belle fille sont les bienvenues.

Edit3: Les autres sont priées de s'abstenir.

Les jolies robes d’Hân Nguyen

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Quand elle était petite et qu'elle habitait encore au Vietnam, Hân Nguyen dessinait des robes sur les murs que sa grand-mère cousait ensuite. Et puis un jour, il y a huit ans, alors qu'elle ne parlait pas un mot de français, elle es partie en France, à Paris, parce que c'est là qu'elle devait être pour vivre de sa passion.

Aujourd'hui, elle ouvre sa première boutique rue Saint Paul dans le Marais à Paris et elle maitrise notre langue quasi à la perfection.

Un tel destin me fascine et m'impressionne d'autant plus que je suis du genre à ne pas dormir pendant trois jours à l'idée de partir dans une ville inconnue. Je suis l'antithèse de l'aventurière, pesant le pour et le contre depuis des années d'un changement de direction professionnel, imaginant toujours le pire histoire de ne surtout prendre aucun risque. Alors forcément, ce petit bout de femme qui prend ses cliques et ses claques et qui tente sa chance dans l'univers impitoyable de la fashionerie, ça me laisse sans voix.

Du coup, quand William m'a envoyé un mail il y a quelques jours pour me proposer d'aller visiter la boutique d'Hân Nguyen, je me suis dit que ça rentrait carrément dans ce que j'aime faire ici, parler de parcours hors du communs, de femmes qui vivent la tête haute et bravent l'impossible.

Ok, j'étais également totalement flattée, pour une fois qu'on me proposait une "opé" modesque. Futilité, vanité, vacuité, toutes ces choses.

Je ne savais pas du tout ce que j'allais trouver, si j'allais aimer ou non, si Hân me plairait. Et il se trouve que j'ai été séduite par cette femme discrète qui s'anime en parlant des tissus liberty qu'elle chérit et de la vie qu'elle donne aux étoffes. J'ai également flashé pour un manteau rouge que j'ai laissé à regrets en partant, mais dont la légèreté sur moi et les formes aériennes m'ont ravie le temps d'un essayage. C'était un moment très gai, avec notamment Deedee qui porte si bien la petite veste kimono et son amie Adéjie, dont le ventre rond s'est lové automatiquement dans une robe que l'on peut fermer devant comme derrière, en laine d'un bleu qui évoque à Hân Nguyen les fleurs de lotus.

Voilà, une fois n'est pas coutume, un peu de mode sur ces pages, en espérant que les créations d'Anne rencontrent le succès qu'elle mérite. Entrez, entrez dans ce monde plein de poésie…

Edit: Les bijoux aussi sont fabriqués par Hân et si les vêtements ne sont pas donnés (tout est fabriqué dans un esprit "prêt à porter" en petite quantité), les colliers et bracelets sont très accessibles et merveilleusement gracieux.

Edit2: Ce que j'aime aussi dans les créations d'Hân, c'est qu'elle ne cède pas à la tendance pseudo "rock" quasi obligatoire désormais chez les nouveaux stylistes. Tout ne me correspond pas dans ce qu'elle fait mais il y a une authenticité qui me plait par dessus tout, une identité qui est la sienne.

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