Nos étoiles ont filé, d’Anne-Marie Revol

  Book_cover_nos_etoiles_ont_file_96077_250_400 Il y a deux ans, Anne-Marie Revol, journaliste à France 2, a perdu ses deux petites filles, Paloma et Pénélope, 2 et 3 ans, dans un incendie. Elle et son mari revenaient de Grèce où ils avaient passé une semaine en amoureux pendant que les parents d'Anne-Marie gardaient les filles.

Parce qu'elle ne pouvait se résoudre à cette mort inadmissible, Anne-Marie Revol s'est mise à écrire tous les jours des lettres à ses deux enfants. Pour leur dire l'horreur, les larmes qui ne se tarissent pas, l'absurdité des magazines Abricot qui arrivent dans la boîte aux lettres alors qu'il n'y a plus de petites filles pour les lire. De ces dizaines de lettres, un livre est né, "Nos étoiles ont filé".

Je ne saurais expliquer ce qui a pu me pousser à l'acheter, encore moins à le lire. La critique lue dans Psychologie Mag m'avait donné envie, elle parlait d'un message d'espoir, de résilience, enfin je crois. J'imagine aussi qu'il y a comme un besoin de se faire mal, de tutoyer l'horreur pour ensuite se rassurer immédiatement en passant ma main dans les cheveux de mes trois enfants si vivants. Il y a la curiosité, peut-être un peu malsaine: comment se relève-t-on après "ça" ?

Je ne sais pas vraiment, donc, pourquoi j'ai ouvert ce livre. Je sais en revanche pourquoi je l'ai aimé. Malgré les larmes qui n'ont cessé de couler à chaque page ou presque, m'empêchant de le lire dans le métro. Le style est sans fioriture, l'auteur ne cherche pas à plaire ou à recevoir les louanges du masque et la plume. Mais il n'y a jamais un mot de trop, d'apitoiement ou de complaisance dans la description de cette souffrance infinie. Ligne après ligne, par petites touches, sans s'épargner et sans ménager le lecteur, elle met des mots d'une précision infinie sur le deuil. Sur la colère, la culpabilité, la rage. Mais aussi les rires qui reviennent, les instants de bonheur, fugaces mais réels, qui réapparaissent sans crier gare.

"Nos étoiles ont filé", c'est aussi un roman d'amour incroyable, Anne-Marie et Luc avançant l'un contre l'autre, l'un relevant l'une quand elle trébuche, l'une acceptant les silences et les envies de solitude de l'un quand la douleur est si vive qu'elle occupe tout l'espace.

Je crois qu'Anne-Marie Revol a écrit ce livre pour "faire son deuil", mais surtout, enfin c'est ce que j'imagine, pour que Pénélope et Paloma existent encore. Pour qu'à force de lire ces prénoms, les lecteurs ne les oublient jamais. Je ne crois pas en Dieu, au Paradis ou à l'Au-delà mais en revanche à la vie éternelle, oui. Elle porte simplement pour moi un autre nom: le souvenir.

Alors voilà, je n'ai pas connu Pénélope et Paloma, mais d'une certaine façon, je me souviens d'elles et j'aime à croire que ça les fait vivre un peu.

Je ne saurais que vous conseiller cette lecture, âmes sensibles ne pas s'abstenir, surtout pas…

141 comments sur “Nos étoiles ont filé, d’Anne-Marie Revol”

  1. kat a dit…

    en ce moment j’arrive à avoir les larmes aux yeux en racontant le petit poucet à mon fils…fichues hormones de grossesse…alors pour ce livre, j’attendrai quelques mois!

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  2. kkarine11 a dit…

    Contrairement à toi, ce genre de lecture crée une angoisse terrible chez moi. Et si..et si.
    Je m’y suis essayée plusieurs fois et ça me donne envie de pleurer rien que de penser à cette tragédie.
    Mais j’en profite d’être en haut de la file pour te dire que ces derniers mois ont été difficile et que tu m’as souvent redonné le sourire. Au moins pour les quelques minutes que je passe chez toi.
    Merci Caro.

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  3. Maya Serana a dit…

    Il faut du courage pour lire un livre comme ça… Je ne sais pas si j’en ai assez, j’essaierai, mais la lecture sera peut-être trop difficile, et j’arrêterai en cours de route. Merci pour la découverte, en tout cas.

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  4. mamanwhatelse a dit…

    j’avais entendu son témoignage à la radio à la sortie de son livre et je me souviens avoir pleuré en l’écoutant, seule à mon volant de voiture!
    ce bouquin, je vais aller l’acheter. bien sur je vais repleurer mais cela fera une personne de plus qui se souviendra de Paloma & Pénélope…

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  5. myrtille a dit…

    Ton article me donne 2 envies, la première bien évidement de lire le livre … mais surtout d’allée dans la chambre de mes filles et de leurs faire un énorme câlin en leurs disant combien je les aimes !!!

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  6. lulu10 a dit…

    Un bouquet de myosotis pour toutes les étoiles qui ont filé, d’ici et d’ailleurs, et pour les étoiles d’ici et d’ailleurs qui brillent fort et qui éclairent la route.

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  7. Cyl' a dit…

    J’ai découvert Anne -Marie Revol dans le Journal de la Santé sur la 5 un midi. J’avais été captivée par sa façon de raconter son histoire. Mais je n’ai pas voulu acheter le livre, trop peur de pleurer à chaque page. Mais si tu conseilles de ne pas s’abstenir alors…

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  8. silver a dit…

    J’ai fini ce livre il y a une quinzaine de jours et suis totalement d’accord avec ta critique. Pas de fioritues. Ses sentiments bruts, jours après jours, que ce soit le désespoir sans fond où un brin de légèreté. J’ai entendu des interviews d’AM. Revol et elle disait le bien profond que lui faisait de savoir que ses deux petites filles vivaient dans le coeur de ses lecteurs, alors franchement n’hésitez pas à le lire, c’est certes bouleversant mais qu’est ce que qq larmes comparées à la douleur de cette femme ?

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  9. Caroline a dit…

    silver, je suis d’accord avec toi, parfois c’est bien de s’oublier et de faire passer sa tristesse après celle de l’auteur. ceci étant dit, je respecte les personnes qui ne sont pas tentées ou ont peur d’avoir trop mal. Encore une fois, je suis consciente de la dimension un peu maso de lire ce type de livre. Ce qui est étonnant, c’est que je n’avais pas réussi à lire « tom est mort » jusqu’au bout, et celui-ci, oui. Peut-être parce que Penelope et paloma ont existé, je me devais de lire cette histoire jusqu’au bout ?

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  10. laluciole a dit…

    je vais essayer de le lire ; mais depuis 13 mois (l’âge de ma fille), j’ai beaucoup de mal avec les récits dramatiques concernant les enfants ; non qu’ils me laissassent -oups, Sarkozy sors de mon corps- indifférente avant , le livre de Genevève Jurgensen sur le même sujet m’avait bouleversée, étudiante.

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  11. chris a dit…

    Oui il faut lire ce livre qui sans aucun pathos nous fait approcher de la souffrance de cette femme , brute sans fioritures.J’ai eu moi aussi l’impression de prendre pour toujours penelope et paloma dans ma vie.
    Magnifique déclaration d’amour à son mari aussi.

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  12. frederique-etc a dit…

    Il y a des moments où on est plus prêt à lire ce genre de livre. J’ai lu il y a quelques semaines « D’autres vies que la mienne », et là, c’est un peu tôt pour enchaîner avec celui-ci.
    J’avais entendu l’auteure en parler lors d’une émission de radio. Elle m’avait scotchée par sa force et aussi par sa façon de raconter et de parler aux auditeurs qui intervenaient.

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  13. anne serizay a dit…

    Bonjour Caroline, dur de lire ton commentaire ce matin. J’ai en mars perdu ma petite fille. Une chose est sure, ne pas parler des morts les fait mourir une seconde fois, et de facon définitive. Alors, bravo Madame Revol d’avoir eu le courage de le faire, et merci pour tous les parents d’anges, pour qu’on ne les oublie pas. Bonne journée, pleine d’espoir justement!
    PS : je vote, je vote, je vote!

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  14. cecile a dit…

    La vie ne m’ayant absolument pas épargnée ces derniers temps (enfant souiffrant d’une maladie orpheline), je ne lirai certainement pas ce livre; je cherche plutot toutes les occasions de rire pour alléger mon quotidien et non celles de pleurer et d’angoisser un peu plus.
    Pour quoi faire, cela aidera qui et excusez ma franchise, j’y vois plutot du voyeurisme de la part des lecteurs meme si la démarche thérapeutique de l’auteur est évidente et évidemment compréhensible.
    Souffrir avec qulqu’un n’a jamais allégé sa souffrance, et je sais de quoi je parle…se souvenir de quelqu’un que l’on n’a pas connu; je suis dubitative.
    Désolée Carolie de n’etre pas d’accord avec vous, je suis un peu à vif en moment, merci à votre blog qui me fait souvent exploser de rire (voir épisode mousse au chocolat made in rose)
    Amicalement
    cécile

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  15. anne serizay a dit…

    Bonjour Cécile, je lis votre commentaire et suis désolée pour votre fils. En revanche, je sais (malheureusement) que rien n’allège la souffrance de perdre un enfant, mais passé le choc et l’horreur, il est clairement bénéfique de parler de l’enfant mort. Et pour cela, il faut des oreilles compatissantes. Donc oui, cela aide, clairement.

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  16. gaelleju a dit…

    J’avais lu « Tom est mort ». J’ai pleuré tout le long de la lecture.
    Je pense que ces ouvrages celui de Laure Adler et celui de AM Revol parlent plus intensément pour ceux et celles qui sont parents et qui vivent encore avec leurs enfants.
    Sans enfant, je pense que je ne comprendrai pas ces lectures ; avec enfants, aujourd’hui, oui et je continuerai de pleurer aussi à chaque page.

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  17. Anna Chiara a dit…

    Ouais ben là j’hésite… Je crois que j’ai encore des frissons de « A ce soir » de Laure Adler, qui traite à peu près du même sujet. Et puis aussi de « D’autres vies que la mienne ». En film, « La chambre du fils » m’a hanté longtemps…
    Je crois que j’ai lu dans le courrier des lectrices d’un ELLE qu’on disait « désenfantés » pour des parents qui avaient perdu leurs enfants… Je trouve ce mot terrible… L’avantage de ce genre de lecture c’est que ça permet d’arrêter de râler quand ils ne mettent pas leurs chaussettes assez vite le matin !!

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  18. Nashii a dit…

    Comme Nanette, j’ai écouté l’émission d’Europe 1 qui lui était consacré, ainsi qu’au deuil des enfants. C’était dur à écouter. Mais je crois que finalement, son intention est réussi car effectivement, elle souhaitait par ce livre donner une éternité à ses filles.
    Mais je ne pense pas que j’aurai le courage de le lire, je suis déjà en phase « down », pas la peine d’en rajouter…

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  19. nath a dit…

    Je me souviens avoir entendu cette terrible histoire (ce « fait divers », comme disent les journalistes – je hais cette expression) l’été dernier, enfin, si c’est de la même qu’il s’agit.
    Et très souvent, je pense à cette famille brisée, à la douleur des parents et des grands-parents. Il est des histoires qui me marquent, qui me hantent, et celle-ci en fait partie.
    Je ne sais pas si je réussirai à lire le livre un jour, mais je suis un peu soulagée de lire que ce couple réussit à s’épauler parce que ça doit aussi être très difficile de continuer à vivre avec l’autre sans les enfants.

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  20. Loop of Kurland a dit…

    Je fais partie de celles qui ne peuvent pas.

    Je suis venue juste te dire, Caro, sans transition, que cette nuit, sur le coup de 3 heures du matin, à la faveur d’un jeu de chaises musicales compliqué dont j’ai oublié les détails, tu as été nommée directrice des programmes de RMC. Depuis que je suis réveillée, j’avais envie de te féliciter. Bravo.

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  21. Londoncam a dit…

    « Je ne crois pas en Dieu, au Paradis ou à l’Au-delà mais en revanche à la vie éternelle, oui. Elle porte simplement pour moi un autre nom: le souvenir. »

    Merci Caro

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  22. cleopat a dit…

    je ne pourrais pas non plus lire ce genre de livre rien que ton billet me rend triste
    et comme la vie est curieuse! avec la tristesse de cette page, je ne sais trop comment te présenter mes félications, mais elles sont sincères .

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  23. YellowL a dit…

    Moi non plus, je ne pense pas réussir à lire ce livre, trop dur pour moi aussi qui ait la larme facile sur tout ce qui touche les enfants depuis la naissance de ma fille. Pour dire, je suis déjà très émue, avec les larmes aux yeux par ton commentaire et ceux des autres lectrices, alors…
    Mais merci de nous faire partager ta lecture et te dire aussi merci pour ton blog qui me fait rire ou pleurer chaque matin depuis plusieurs années maintenant, le billet du matin de Caro, c’est un rdv que je ne raterai pour rien au monde…

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  24. La Vouivre a dit…

    On ne se relève pas de la perte d’un enfant, si on continue à vivre c’est à genoux.
    Baisers à Pauline qui aurait eu 22 ans cette année.

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  25. Nath (la 107385eme) a dit…

    je suis pas assez forte pour lire ca. et puis je ne comprends pas trop (je juge pas, je comprends pas)

    je comprends la demarche de l’auteur, de la maman ; je comprends moins la demarche des lecteurs… qui se blinde et lit vraiment la progression psychique des parents ? qui a le metier et la distance pour voir ce cheminement ? qui ne se blinde pas et en ressort casse, angoisse, terrorise de ce que la vie peut faire souffrir ?

    j’etais deja en larmes hier a lire Isere Magazine sur les centenaires et les messages magnifiques de certains, alors…

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  26. caro(roca) a dit…

    putain pas de blague aujourd’hui , tu touches a un truc ma pauvre que même en lisant ton resumé je te jure j’en ai des larmes ds les yeux, c con je sais mais c un peu mon talon d’achille tu sais, la mort, la maladie, celle de mes enfants celle qui fait que tous les soirs en les couchant tu ne peux pas t’empecher de penser « et demain? » celle qui fait que qd ta fille crevée le matin te dis « j’aimerais que la nuit dure toujours » (c’etait ce matin) t’as envie de crier « mais ça va pas la tête » vu que tu penses a autre chose de le dodo quoi…bref je suis un peu (beaucoup ?) nosophobique et persuadée bordeldemerde qu’il va m’arriver un truc horrible, pour tout ça je crois que jamais je ne pourrais lire ce livre…

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  27. Jollyjuly a dit…

    Je vais passer mon tour, là : je pleure déjà à chaudes larmes, et si je ne me retenais pas, je lâcherais mon canapé (congé mat oblige) pour courir chez la nounou, récupérer ma fille et me réfugier sous la couette. Avec elle, mon gros bide, mon mari.

    Mais je suis une grande fille maintenant, donc je vais me ressaisir et pour ça, rien de mieux que ton article précédent, accompagné de la vidéo dans laquelle mon bébé se tient de grands discours devant le miroir.

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  28. Aurélie a dit…

    Un autre livre sur le deuil des enfants est sorti. Je ne l’ai pas lu mais ai entendu la critique. Les vies extraordinaires d’Eugène, d’Isabelle Monin.
    Je comprends ce questionnement sur tes motivations à lire des ouvrages qui parlent de la souffrance des autres. Pas de réponse là-dessus.

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  29. mamzelzaza a dit…

    Je suis trop dans le style « éponge qu’on essore » dans ces cas-là. Je pleure déjà quand c’est beau, alors quand c’est triste…… non, ça sera sans moi. Je pleure suffisamment devant certaines infos pour ne pas en rajouter sciemment juste avant de m’endormir.
    Mais ce post va peut-être me permettre de profiter encore plus de poupounette, 5 ans 1/2 et de poupinette, 2 ans 1/2. Ce post était-il donc un mal nécessaire ?

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  30. Caroline a dit…

    Le truc c’est que pour moi ça ne colle pas de dire: « je comprends la démarche de l’auteur, pas celle du lecteur ». Parce que si auteur il y a, c’est parce que lecteur potentiels aussi. Je crois surtout qu’en réalité, tout dépend de la manière. Le livre d’Anne-Marie Revol a été pour moi, au delà de son aspect émotionnel, un outil de réflexion. Sur la vie, sur sa finalité, sur le sens qu’on donne ou choisit de donner à tout ça. Très rapidement on laisse le voyeurisme au placard, pour la bonne raison que le drame survient dans les premières pages et qu’elle se refuse à en connaitre les détails et donc à nous en donner. Les deux critiques lues m’avaient donné envie et en bon mouton, je lis souvent les bouquins en fonction des critiques. Je crois que si j’avais lu que le style était à chier, je ne l’aurais pas acheté. C’est un témoignage, ce bouquin, mais aussi une performance littéraire. Voilà, je n’essaie pas de me justifier, juste d’expliquer. Je crois qu’on ne peut pas juger ceux qui ne peuvent pas se confronter à ce type de réalité, mais pas plus ceux qui ont besoin de se le prendre en pleine face, parfois, pour avancer dans leur cheminement personnel…

    J’ajoute que j’avais lu le bouquin de Laure Adler aussi et qu’il m’avait bouleversée également.

    Je n’ai pas perdu d’enfant mais j’ai, dans ma propre enfance, été confrontée de très très près à la perte d’un enfant. Peut-être que ceci explique cela, la mort a très vite fait partie de ma vie, j’ai besoin de comprendre. Et je pense que c’est comme la carte de donneur d’organes, le testament ou l’organisation des obsèques. Ce n’est pas parce qu’on s’en occupe qu’on va s’attirer les foudres divines et mourir sur le champ. Mais je comprends qu’on puisse avoir peur de ça quand même.

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  31. Océane a dit…

    Ton récit est touchant, et certainement que je le lirais, juste parce qu’il me renvoie à mes propres angoisses, à mes peurs, à ce qui fait que je ne me résouds pas à voyager sans mon fils (je sais c’est ridicule..)
    Il y a un film pas trop connu de Nadine Trintignant (ô ironie..) qui raconte la douleur d’un couple après la perte de leur enfant : « ça n’arrive qu’aux autres », avec Deneuve et Mastroiani. Et la BO de Polnareff me fait toujours couler des larmes : http://www.youtube.com/watch?v=8x6IbHQAlnc

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  32. Marjoliemaman a dit…

    Ce live a l’air magnifique, je n’en ai entendu que de belles critiques et j’aurais aimé le lire. Je ne peux pas, rien que l’idée me paralyse et me serre la gorge. Je n’ai entrevu que les flammes de l’enfer de la perte d’un enfant quand ma Fleur de Sel était en réanimation. Une longue semaine à se demander si elle allait partir ou rester, à envisager parfois un futur impossible sans elle et se reprendre en se disant que la vie est la plus forte. Merci de l’avoir lu et merci pour Pénélope et Paloma.

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  33. La Papote a dit…

    J’imagine (et, heureusement, mon imagination, pour une fois, doit être bien en deçà de la réalité !) l’horreur que ce couple a vécu, vit et vivra toujours.
    Je suis admirative qu’elle ait pu expurger tout ceci et si, en plus, cela peut l’aider, c’est encore mieux mais je ne le lirai pas.
    Sur ce genre de sujet, j’ai besoin de faire l’autruche pour éviter des rapprochements à la con qui ne me seraient pas salutaires…

    Sais-tu que dans l’Egypte antique, le nom de Pharaon (je ne sais si c’était pareil pour les autres) était inscrit partout dans sa tombe et sur les objets mortuaires pour qu’en le lisant, on contribue à sa résurrection par le souvenir ?
    Je prononcerai les prénoms de Pénélope et Paloma en y pensant…

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  34. nesto a dit…

    je l’ai lu aussi
    http://teatextandfun.canalblog.com/archives/2010/11/08/19492021.html#comments
    quel livre! et quelle femme! c’est un livre à lire, à offrir, à relire… une merveille!
    pas de voyeurisme, paradoxalement pas de pathos, franchemement c’est juste un livre magnifique, moi il m’a donné du courage ce livre! c’est bête mais il permet aussi qd on est englué ds le quotidien, qu’on enchaine les journée qui se ressemblent etc de se poser et de se dire « merde qd même quelle chance j’ai »! après on n’aura peut-être pas toutes la force de cette dame mais de savoir que c’est possible de se relever ça fait du bien! enfin moi ça m’a fait du bien!

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  35. **gaelle** a dit…

    je l’ai commandé pour Xmas suite à l’article qui était paru dans le Elle en oct ou nov – Comme toi je me pose les mêmes questions, j’espère arriver à le lire. Merci pour ton témoignage sur le sujet (et merci pour ton blog que je lis tous les jours !)-

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  36. Carole a dit…

    Je ne le lirai pas, je sais que je n’y arriverai pas. Parce que je ne lirai pas Pénélope ou Paloma mais A… Comment écrire après un tel drame ? Comment rire après cette épreuve ? Comment vivre avec toute cette douleur ?…

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  37. Cetroinzust a dit…

    Depuis toute petite, je suis terriblement consciente de la fragilite de nos vies, la mort m’a toujours interpelee et accompagne beaucoup de mes pensees. Je ne sais pas comment on fait pour accepter, pour surmonter, pour survivre apres. J’ai sanglote comme rarement en lisant « Cette vie ou celle d’apres », ne pouvant imaginer comment continuer si je devais perdre celui que j’aime.
    « Nos etoiles ont file » va rejoindre la liste de livres a commander ces prochaines semaines. Parce que je sais qu’au-dela de la douleur ressentie, ce temoignage m’aidera a grandir. Et ces deux petites filles vivront un peu a travers l’image que j’aurai d’elles et m’aideront a construire la maman que je serai un jour.

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  38. splint' a dit…

    Je n’ai pas d’enfants (trop immature pour ça), pas de parents non plus (ses filles sont mortes le 11 aout 2008, mes parents le 11 aout 1998), mais la question demeure la même : comment continuer?
    Donc ça aide de lire ce genre de témoignages.

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  39. Tilda a dit…

    J’ai lu ces derniers mois 3 livres traitant de la mort d’un enfant, « Tom est mort », « D’autres vie que la mienne », et enfin « et le jour pour eux sera comme la nuit ». A chaque fois un peu par hasard, un livre prêté par une amie, récupéré au boulot… Je me suis aussi interrogée sur les raisons qui m’ont poussée à lire ces livres, tant j’ai pleuré, à la lecture et même après.
    Un soir, dans mon lit, 2 jours après avoir fini le Carrère, je sanglotais en y repensant.
    Alors, pourquoi? je ne sais pas trop. Peut-être parce que ce genre de choses me terrifient au-delà des mots, et que j’ai besoin de savoir qu’il est possible de vivre après? Un couple de ma famille a perdu un enfant de 3 ans, il y a 25 ans, et leur douleur est encore présente aujourd’hui, après tant d’années.
    Et je pense quand même que si ce genre de drame me frappait, je ne m’en relèverai pas.

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  40. Caroline a dit…

    hey cetroinzust, comment tu vas, là-bas où les gens ont la tête en bas ?

    tilda, ce que tu écris me parle.

    carole, splint, gaëlle, je vous embrasse

    Ali, je comprends ce type de peur quasi obsessionnelle, j’ai cru des années durant que j’allais mourir chaque nuit dans mon sommeil…

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  41. isa-monblogdemaman a dit…

    impossible pour moi. Il y a quelques jours, croyant ouvrir un faire part de mariage chez mes parents, je suis tombée sur la photo de ce petit garçon de 5 ans, à jamais privé de vie. Cette image me hante. Ce n’est pas la bonne saison pour lire ce genre de choses. Peut-être au printemps, quand la nature aura à nouveau des traces de vie.

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  42. Marie a dit…

    J’ai lu il y a quelques années les livres de Philippe Forest sur la mort de sa fille de 4 ans, d’un cancer (L’enfant éternel et Toute la nuit). Je les ai lus jusqu’au bout, je ne sais pas comment ni pourquoi, et jamais je ne relirai ce genre de chose. Ces livres doivent exister, parce que cette horreur de perdre un enfant existe, mais pour moi non, ce n’est plus possible.
    Et je sais que si cette chose monstrueuse m’arrivait, je ne resterais pas pour écrire un livre, je n’aurais pas ce courage de vivre…

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  43. insofa a dit…

    Ouh là, trop dur pour moi aussi un tel livre et comme tant d’autres mamans ici, c’est ma pire angoisse. Celle qui m’empeche parfois de m’endormir. Celle qui me fait voir un psy depuis la naissance de mes fils. Celle qui fait que je n’arrive plus à respirer.

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  44. DOMINIQUE a dit…

    Mon frère de 20 ans mort accidentellement. J’en avais 17.
    Ma mère ne s’en est jamais remise. L’horreur de s’entendre dire « si tu n’étais pas là, je ne pourrai plus vivre ».
    Non merci, pas envie de revivre ça. On se trimballe cette histoire toute sa vie, cela devient un élément fondateur de sa personnalité.
    C’est sans doute pour cela que je n’ai pas voulu d’enfant.

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  45. Cathy du Gard a dit…

    Je connais trop le sujet, ma petite Caroline aurait 28 ans maintenant. Elle a été incinérée un 24 décembre, le chagrin diffus, permanent se ravive dans cette période, je ne sais pas si je serais capable de lire ce livre …

    L’expression « faire son deuil » m’a toujours agacée pour cette circonstance … J’ai cherché un sens à cette expression, je n’ai trouvé que le sens de résignation, et ça ne m’a pas convenu. Par contre, à force de chercher dans les différentes religions (les textes, hein, pas l’interprétation qui a été faite par les religieux), les philosophes, j’ai trouvé un sens à cette disparition, et j’ai apprivoisé le chagrin. Merci aux Bouddhistes et aux Stoïciens.
    Et aux psy qui m’ont écoutée.

    Dans ces cas-là, chacun s’en sort comme il peut ; mon couple a explosé, nous étions trop jeunes pour avoir la force nécessaire de se tenir la tête hors de l’eau et celle de l’autre en même temps. Il n’y a pas de mots pour ces choses là, il existe veuve, orphelin, mais rien pour l’enfant perdu, ce n’est pas dans l’ordre des choses – et le néologisme « désenfantement » est grotesque.

    J’ai tremblé aussi pour mon mon fils ensuite, et pour tous les bébés qui ont croisé ma vie depuis, même pour Rose … je fais le décompte fatidique … ah elle a plus de 6 mois, ça devrait aller maintenant, comme si la MSIN était la seule calamité qui pouvait leur tomber sur la tête …

    Ceci dit, j’ai la sensation d’une présence lorsque je ne vais pas bien, et j’emploie aussi souvent le mot d’étoile quand je pense à elle. Elle a du accueillir Pénélope, Paloma, mais aussi Pauline et A… et tant d’autres qui ont laissé un gouffre dans le cœur de leurs parents.

    Et pour Carole, prononce son nom, même si ça te fait du mal, il faut l’apprivoiser, et un jour tu le prononceras avec un sourire. Et oui, on peut vivre après, et même rire sans les trahir ; on ne trahit jamais ceux qu’on aime vraiment.

    « Je ne crois pas en Dieu, au Paradis ou à l’Au-delà mais en revanche à la vie éternelle, oui. Elle porte simplement pour moi un autre nom: le souvenir. » pour moi c’est l’Amour, qui s’accompagne forcément du souvenir.

    Et comme le dit la chanson, on ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime ».

    Alors lâchez-vous …

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  46. Auguste et cie a dit…

    Ce livre, mon mari m’en a parlé l’autre jour, parce que l’histoire ressemble à la notre, parce que nous aussi nous avons notre petit garçon qui est allé rejoindre ces deux petits filles, je compte bien le lire, chaque histoire est différente mais le résultat est là: ils ne sont plus là et nous continuons à vivre, pour eux, pour nous…

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  47. Cathy du Gard a dit…

    Quand ma fille est née, j’ai fiat comme toi : peur de son sommeil, vérifier x fois dans la nuit qu’elle respirait, etc. résultat quand elle est partie, j’ai réalisé que j’avais gâché le peu de temps qu’elle avait à partager avec moi, et … ça n’a rien changé. Alors, si je peux me permettre, détends-toi, vis, profite de tes fils, regarde-les jouir de cette vie que tu leur as donnée.
    Et, hélas, la sagesse populaire a raison, la peur n’évite pas le danger.

    Profite de la vie …

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  48. Caroline a dit…

    cathy, auguste, vos témoignages sont bouleversants, merci pour ces mots si justes.

    Dominique, on ne pense en effet jamais aux autres membres de la fratrie, j’imagine la douleur et la façon dont ça doit conditionner une vie.

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  49. Niña a dit…

    Entre moi et mes petits frères, il manque quelqu’un. On est trois et on aurait dû être quatre. En même temps, si X était resté, L ne serait sûrement pas né. J’étais là quand c’est arrivé, mais bien trop petite pour m’en rappeler.
    Pourtant, je sais que si j’ai un jour la chance d’avoir un bébé, j’aurai du mal à le laisser dormir sans le surveiller…
    Lire ou non ce livre ? Je crois que j’ai envie. L’offrir à ma mère ? Je ne sais pas.

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  50. Cathy du Gard a dit…

    Comme une ponctuation à cette matinée spéciale pour moi, qui m’a renvoyée à cette disparition, j’ai eu envie de regarder ses photos qui sont bien cachées dans une boîte. Je dois être prête pour la revoir sans coup de poignard.

    Donc, au milieu de ce retour en arrière mon fils m’a téléphoné pour me souhaiter ma fête, mais aussi pour m’annoncer le plus beau des cadeaux.

    Je serai grand’mère en août – vous êtes les premières à qui je l’annonce car il m’a fait promettre le secret, ils veulent l’annoncer eux-mêmes, et je les comprends.

    Quelle coïncidence … oui on peut rire et pleurer après … de bonheur.

    Grâce à toi Caro (et aux efforts de mon fils )p )j’aurai fait le grand écart ce matin.

    Tu es une présence bienveillante dans la vie de tes lectrices, Caro.
    Bizzzz

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  51. Mushroom a dit…

    Moi j’ai lu les premières pages en magasin, j’ai pleuré, j’ai reposé le livre, ça m’a bouffé toute la journée. Je le lirai peut-être un jour, pour les mêmes raisons que toi sans doute, raisons que tu as énoncées avec justesse, mais pas tout de suite. Je crois que je n’ai pas envie de me dire qu’on peut se relever après « ça ».

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  52. chrisssine a dit…

    Je suis sans mots devant les épreuves traversées par Anne-Sophie Revol et par certaines d’entre vous.

    Et je suis très heureuse pour ces renaissances (le petit garçon d’Anne-Sophie Revol, le bonheur à venir chez Cathy du Gard).

    Bises à toutes.

    PS : ce blog est un fantastique espace de parole

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  53. Laurence de Bxl a dit…

    Moi non plus, je n’ai pas perdu d’enfant, mais un petit frère de 15 ans, il y a 17 ans. Avec le temps, la douleur devient moins aigue, mais on ne s’en remet jamais. J’ai toujours eu la sensation qu’un morceau de mon coeur était tombé et que je vis depuis avec ce coeur atrophié…

    Etrangement, personnellement, ça me donne encore plus envie d’avoir des enfants… Peut-être parce que j’espère que l’un d’entre eux lui ressemblera.

    Chez nous, on en a jamais beaucoup parlé, et je pense que ça a rendu les choses infiniment plus difficiles pour mes parents et moi. Je pense que je vais lire ce livre.

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  54. Vanessa a dit…

    J’ai découvert Anne-Marie REVOL dans l’émission Thé ou Café il y a quelques semaines, et j’avoue que son témoignage m’avait bouleversé.
    C’est donc tout naturellement que j’ai acheté ce livre (mon mari m’a même dit que j’étais maso de lire ce genre de récit) et je viens juste de l’achever.
    Je dois dire que ce livre est rempli d’émotion mais surtout de courage de la part de l’auteur et de son mari…
    Tout comme Nesto, ce livre m’a moi aussi donné beaucoup de courage malgré les chaudes larmes déversées tous les soirs dans mon lit…
    Mes pensées vont vers Pénélope et Paloma.

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  55. Annette06 a dit…

    Bonjour Caroline,

    Je lis chacun de tes articles depuis bientôt 4 ans, silencieusement, comme beaucoup je crois. Plusieurs fois j’ai failli laisser un commentaire, et puis non, je n’ai pas osé.
    Aujourd’hui je voulais juste te dire : je n’ai pas pleuré en lisant l’article, j’ai lu ton récit assez sereinement, admirant encore une fois comme tu sais exprimer les choses…
    Par contre, ma gorge s’est serrée à mesure que je parcourais les différents commentaires, et je vois que comme d’autres de tes lectrices, je commence à ressentir quelquechose de magique quand je viens « chez toi » : cette impression que tout le monde vient se retrouver ici, partager les anecdotes les plus drôles comme les douleurs les plus profondes…alors simplement merci Caroline, pour avoir créé ce refuge, cet endroit où l’on se sent à l’aise même sans se connaître.

    Une pensée toute douce à toutes celles et ceux qui ont souffert de la perte d’un enfant, directement ou non. Mes bonnes ondes aussi à celles qui sont hantées par la maladie d’un petit, ce n’est pas grand-chose, mais je tiens à exprimer mon soutien.

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  56. nephelie a dit…

    Ne vivant pas en France (mais en Grece) je vais lire ce livre des que je mets la main dessus, par respect pour la dignite affichee par l’auteur, je n’ai pas perdu d’enfant, et je ne peux imaginer la douleur des parents, donc je me fais toute petite devant eux.
    Que ces 2 petites filles restent souvenir, je le souhaite, et un beau souvenir bien lumineux…………….

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  57. souslesmots a dit…

    J’ai pleuré ce matin, en te lisant, puis maintenant en vous lisant toutes..
    J’ai cru être fille unique pendant 8 ans, et puis j’ai découvert par hasard que non. Trois autres avaient existé avant moi. Peu de temps..quelque part, en France il existe une tombe avec un prénom que je ne connais pas. Longtemps j’ai parcouru les cimetières en scrutant les pierres tombales. Depuis que je sais, je vis pour eux aussi, mais si ma mère avait pu en parler, les faire exister, même un peu, je crois que cela aurait été plus facile d’être celle qui à survécu. Celle qui se retrouve à porter les espoirs et le chagrin pour 4.
    Je n’ai pas d’avis sur lire ou pas lire. Juste, je pense que les mots sont salvateurs..transmission, et espoir. Souvent. Même si aux pires moments on a du mal à le penser.
    J’ai mes étoiles aussi, certaines dont je suis la seule à connaitre l’éclat.

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  58. Revol Anne- Marie a dit…

    Une jeune consœur m’a gentiment recommandé de me référer à ce blog pour que j’y lise cette incroyable conversation relative à… mon livre!!! De tout cœur merci Caroline d’avoir pris le temps de me lire et de défendre « Nos étoiles ont filé ». Soyez assurées vous autres qui m’avez lue, qui allez me lire ou qui craignez de me lire (ce que je comprends parfaitement… je me demandais régulièrement derrière mon ordinateur qui aurait envie de lire « ça »…) que je vous suis extrêmement reconnaissante de faire vivre Pénélope et Paloma à travers ces messages… Je ne suis pas une blogueuse née mais vous me touchez toutes…
    Bon vent à vous toutes !!!
    Avec ma plus vive reconnaissance,
    AMarie Revol

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  59. Mel a dit…

    Caroline merci d’avoir eu le courage d’aborder ce thème. La perte d’un enfant (le mien s’est envolé en juin, il avait 10 ans) est la pire chose qui soit.
    Après l’horreur nous devrions vivre dans l’oubli et le silence ? Jamais je ne pourrais m’y résoudre.
    J’évoque Enzo dans mes billets, souvent. Il est là « pas loin, juste de l’autre côté du chemin » (Ch. Péguy) »ce qu’il était pour moi, il le sera toujours » (encore Péguy mais à ma sauce)
    Pourtant, je ne lirai pas le livre d’Anne-Marie Revol, j’en suis bien incapable aujourd’hui et j’ai changé de chaîne quand ce we elle était si joliment interviewée sur Inter.
    C’est encore trop dur. Un jour viendra où je sais que je me sentirai la force…et je repenserai à ton billet, à tes mots pour expliquer aux autres qu’il ne faut pas laisser Paloma, Pénélope ou Enzo sombrer dans l’oubli.

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  60. nath a dit…

    Je viens de lire le témoignage d’Anne-Marie Revol. Je suis bouleversée… Que ce livre et les pensées de tous ceux qui le croisent et le lisent puissent vous aider à avancer sur un chemin qui sera toujours éclairé par la présence de vos filles !

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  61. Caroline a dit…

    Mel, merci à toi pour ces mots, et non le silence n’est pas de mise.

    Anne-Marie, je suis extrêmement touchée par votre intervention, flattée aussi, évidemment. Je ne saurais vous exprimer l’effet que ce livre a eu sur moi et ne saurais assez vous assurer de ma « compassion », au sens littéral. Et oui, Pénélope et Paloma sont là dans ces échanges, c’est une certitude qui n’a rien de mystique. Bon vent à vous aussi, je me doute que chaque jour est encore douloureux, mais je suis sûre que votre petit mec est là pour vous relever – au sens propre comme au figuré…

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  62. Bidibule a dit…

    Je me souviens d’une discussion il y a quelques temps sur « pourquoi on écrit un blog ? » Je me souviens d’avoir commenté en disant qu’il y avait sûrement un côté narcissique mais qu’il fallait tout de même avoir une plume, un talent d’écriture.

    Je l’ai aujourd’hui le mot qui fait la différence entre ton blog et les autres : l’émotion Partout. Dans tes mots et dans les commentaires. Quelque soit le thème : Recits Zermatti, récits quotidiens, récits aériens, récits littéraires… toujours cette émotion qui jaillit. Ces temoignages et la maman de Pénélope et Paloma qui vient commenter…Difficile de ne pas pleurer.

    Peut-être ne gagneras-tu pas au concours ELLE. Mais en as-tu vraiment besoin ? Ce blog est juste énorme.(sans jeu de mots ;-))

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  63. Caroline a dit…

    merci Bidibule. C’est clair que des jours comme aujourd’hui, je l’ai ma réponse à ce « pourquoi je blogue ». Ces échanges si dignes et si sensibles sont tellement vitaux pour moi, ils me rassurent quant à la possibilité, parfois, de créer du lien. Et là où tu as raison, c’est que ça vaut tous les concours. Vraiment.

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  64. Katelig a dit…

    J’avais écrit un long commentaire mais à la relecture il était sans queue ni tête alors je vais faire court.

    L’article et les commentaires de ce jour sont BOULEVERSANTS de simplicité.

    Je ne sais pas si je lirai ce livre. Au delà de la douleur du drame j’aurai l’impression de lire une histoire qui ne m’appartient pas, moi, sans enfant.

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  65. kwol a dit…

    Une nouvelle vague de splendeur vient de me renverser avec tous vos mots, vous êtes de belles personnes les filles !
    Pas de deuil terrible à faire de mon côté, juste une interrogation sur la place de l’absent (que l’on n’a pas connu, jamais né) dans la fratrie, et qui portaait le même prénom que l’être aimé… il est des hasards non expliqués, et au final, heureux !
    Juste un dernier mot, j’ai lu, et même plusieurs fois, « la disparition » de Geneviève Jurgensen.
    Dire que ce livre m’a bouleversée est faible, il a conditionné mon rapport au déplacement automobile et orienté une fois pour toutes ma foi vers la VIE.
    je vous le conseille, et c’est un euphémisme !
    Enfin, bravo et merci Caro, pour ces ondes émotionnelles si fortes que tu crées, que tu transmets, que tu rends possibles ici…

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  66. carlotta a dit…

    Bonsoir Caroline,
    Lectrice depuis presque trois ans maintenant, j’ai atterri sur ton blog pendant le congé mat’ de mon troisième petit gars, qui est né le 29 juillet 2008, quelques jours avant ta fille 😉

    Jamais mis de commentaires, parce-que je t’avouerais, sur certains points, tu réussissais à m’énerver un peu 😉 mais sur d’autres, tu as permis des fous-rires ou encore juste de l’émotion (ce qui est énorme !)
    J’ai été allongée pendant 6 mois pour mon 4ème petit gars, qui est décédé à la naissance au mois de février dernier. Je veux juste réagir à ta phrase sur le « Souvenir ». C’est bien ça, mais il y à aussi l’Espérance, sans elle, je t’avouerais je serais au bord du gouffre…

    Merci à toutes ces femmes qui réussissent à écrire leur douleur et à faire leur chemin ! courage à l’auteur et à son époux !

    J’espère que ce commentaire ne sera pas mon dernier 😉

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  67. Michèle a dit…

    Je partais me coucher, lasse d’une journée de boulot stressante et foireuse quand « pensées de ronde » s’est rappelé à mon bon souvenir… j’avais oublié de le lire aujourd’hui…
    J’espèrais y trouver un billet marrant pour me changer un peu les idées. Finalement je tombe sur ce récit, sur tous ces témoignages qui relatent ma pire angoisse et ma plus grande fascination: comment peut-on vivre après « ça »…
    Et je sanglotte… mais je ne m’angoisse pas car tout d’un coup, ma journée de merde n’a plus de sens.. que le plus important dans ma vie dort en haut des escaliers… Et c’est ça qui compte.

    Bonne nuit à toutes et à tous ces enfants, où qu’ils soient.

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  68. Loop of Kurland a dit…

    Le passage d’Anne Marie Revol tout à l’heure m’a fait beaucoup réfléchir sur pourquoi je ne lirai pas son livre, et notamment ce qu’elle s’est dit elle-même « qui aurait envie de lire ça ». Ce n’est pas une question d’envie. Je ne sais pas exactement de quoi il est question, au juste: de lâcheté, de protection de soi, de peur de devenir voyeur… Il n’y a rien qui convienne vraiment. C’est l’angoisse de tout parent de perdre ses enfants. C’est la mienne aussi. Lire la concrétisation de cette angoisse chez quelqu’un d’autre, ou la confirmation de sa peine, cela peut être une source de réconfort, ça je le comprends parfaitement. De même que je comprends les raisons pour lesquelles ce livre a été écrit par cette maman, qui les explique avec une très grande simplicité et une très grande justesse. Je comprends aussi pourquoi il a été publié, cela aussi, elle l’explique très bien.

    Moi je pense que je ne serais pas à la hauteur. Autant j’ai la faiblesse de croire que je pourrais l’être, peut-être, un tout petit peu, pour un proche. Autant je sais que je ne le serai pas du tout en tant que lecteur.

    Je me souviens de la nouvelle de cette horreur. Je m’étais dit connement, à l’époque, que j’aurais tué les grands parents. Que ces petites filles n’auraient jamais dû dormir à l’écart, que quelqu’un aurait dû être là. Ce qui n’aurait sans doute servi à rien d’autre que faire d’autres victimes. On ne peut, justement, en vouloir à personne d’être à l’origine de ces morts-là. Personne n’en est responsable, et personne ne peut payer.

    On peut survivre lâchement à cela. Ou on peut survivre avec courage. Comme on peut mourir lâchement après cela, ou mourir avec courage.

    Moi je suis des lâches. Je survivrais lâchement. Je pourrais, sans doute, lâchement aider un proche. Mais on peut difficilement lire lâchement. C’est à cause de moi si je ne le lis pas. Pas à cause d’elles.

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  69. C_l a dit…

    Je suis tombée sur une emission sur france 2 je crois, avec l’auteur de ce livre, et rien que d’entendre le récit, j’en avais pleuré, et je m’étais dit, si j’ouvre ce livre, je pleure toutes les larmes de mon corps. Et pourtant, je suis jeune, je n’ai pas d’enfants, je n’ai pas perdu de frères, ni de soeurs, ni rien de tel. Et en lisant ton article, j’ai eu envie de lire ce livre. Et les commentaires m’ont serré la gorge, vraiment.. Ca arrive tellement plus souvent qu’on ne pourrait le croire.. Je rêve d’être mère un jour, je rêve de ressentir tout cet amour que tu exprimes tellement bien Caroline, mais je sais d’avance, que c’est quelque chose qui implique beaucoup de peurs, et de « risques » aussi quelque part.. Et pfiou. En tout cas, merci pour cet article, tous les commentaires et le clin d’oeil d’Anne Marie.. Et merci a toi Caroline !

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  70. Caroline a dit…

    loop… Pas de mots là non plus à vrai dire. Le pire ? C’est que sans te connaitre j’ai l’intime conviction que tu te trompes et que tu ne serais pas si lâche.

    C_I, c’est très juste ce que tu écris sur le « risque ».

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  71. Lilith a dit…

    Caroline, connais-tu Jean-Louis Fournier ? Il a écrit plein de bouquins, d’une justesse et d’un humour à se rouler par terre de plaisir.

    Il a aussi écrit « Où on va Papa? » Ce livre parle de ses deux garçons, tous les deux mentalement handicapés. Il m’a personnellement bouleversée, d’une part, parce qu’évidemment c’est triste, mais il y a beaucoup d’humour dans ce bouquin, un humour qui rend la douleur…différente. Une autre façon de l’aborder, radicale, de la digérer…

    J’aime pas parler des livres que j’ai adoré, par contre j’espère que tu le liras un jour et savoir ce que tu en penses!

    Je pense à Fournier vis à vis de ton article car:

    http://www.parismatch.com/Culture-Match/Livres/Actu/La-therapie-litteraire-d-Anne-Marie-Revol-218806/

    (non je sais pas pourquoi c’est dans paris match)

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  72. maman d'étoile a dit…

    Ecrire, pour ne pas mourir. C’est salutaire. Perdre un enfant, c’est contre nature, c’est un bout d’avenir qui s’envole, personne ne devrait avoir à vivre ça. Lorsque ça arrive, malgré tout, on essaie forcément de faire vivre une mémoire, à défaut d’un enfant. Alors on raconte, on le raconte, on raconte la douleur et la vie qui petit à petit frémit à nouveau. Et pour que vraiment ce soit efficace, se savoir lu (e) c’est déjà un peu de baume sur un coeur abîmé … On peut trouver que ça manque de pudeur, de délicatesse, mais c’est juste un moyen de faire vivre encore un peu … laissez-nous ça.

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  73. Domi a dit…

    J’ai, moi aussi, écouté son témoignage sur Europe 1…Elle est si vivante, vibrante et pleine d’amour !!
    Je ne suis pas sûre de pouvoir lire son livre mais une chose qu’elle a dite m’a plu : « Avec mon mari on s’est posé la question de tout arrêter » Oui, elle y a pensé et elle le dit…comme ça, simplement.
    Voilà, je pense à mon petit cœur qui dort dans la chambre à côté, et à cette maman qui s’endort sans ses 2 fillettes.
    Merci Caro pour cet espace de partage et de vie.

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  74. Caroline a dit…

    maman d’étoile, je n’ai jamais dit ni pensé que ça pouvait manquer de pudeur. Qui serais-je pour juger de ça ?

    lilith, je l’ai adoré ce livre et il me semble que j’en avais parlé ici mais je ne le retrouve pas.

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  75. Anne la Belge a dit…

    Je le lirai…peut-être…mais Paloma et Pénélope sont déjà avec moi…
    Depuis lundi, j’ai le coeur qui crie, un ami de ma plus jeune fille a choisi de finir sa vie, le jour même de ses 20 ans…
    Le jour de ses 20 ans, on rit, on chante, on fait la fête…tout mais on ne prend pas sa voiture pour la jeter sur un arbre, plein de désespoir
    Il y a 3 ans, c’est un ami de maternelle de mon aînée, 20 ans aussi, qui a accompli ce geste sans retour..
    Et j’ai envie de gu…ler de peine, de rage, de tristesse devant cette injustice : quel est ce désespoir qui emplit ces jeunes à l’aurore de leur vie d’adulte? Et leurs familles, leurs amis du même âge, qui restent esseulés à se demander ce qu’ils n’ont pas vu, ce qu’ils n’ont pas fait…
    Ces enfants partis me hantent…Je voudrais tous pouvoir les prendre sous mon aile et leur dire :Oui, la vie est rude, mais elle est belle parfois aussi…
    Chienne de vie

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  76. Cathy du Gard a dit…

    Je crois qu’on ne sait rien de soi-même tant qu’on n’est pas confronté à certains événements. De cette épreuve j’ai appris aussi à ne plus avoir peur.
    Tu dis qu’on peut survivre lâchement ou avec courage … c’est trop d’adjectifs, on survit, point barre. Et chaque jour qui se lève est un pas en avant, au début robot, puis de plus en plus ré-impliqué dans la vie – et un jour on sourit au soleil levant et on ne sait pas pourquoi.
    Voilà, on peut mourir aussi ou se laisser mourir, mais il n’est pas certain que ces étoiles s’en satisfassent. C’est même clairement le contraire.

    Ne t’auto-flagelle pas, fais confiance à la vie …

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  77. nath a dit…

    Voilà quatre fois que je reviens aujourd’hui pour lire vos commentaires… Que d’émotions…
    Pas évident, j’imagine, Caro, d’écrire un billet après celui-ci. Et pourtant, je sais que comme toujours, tu trouveras les mots justes.

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  78. Bulle d'O a dit…

    La mort d’un de mes enfants, c’est une angoisse énorme. L’ANGOISSE.
    Et quand on ose me dire  » ben oui, mais si tu en perds 1, t’en auras encore 3  » ça me met hors de moi..
    Bref, pour le livre, j’hésite.
    Déjà je pleure là, donc..

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  79. Tite_bulle a dit…

    Dur billet aujourd’hui. Que je ne commente qu’à 23h40, ouf me reste 20 minutes.

    Ce billet me touche tout particulièrement aujourd’hui car en tant que sage-femme (presque, dans 7 mois!) J’ai malheureusement côtoyé la mort de près.

    Bien sûr je ne suis pas là pour le long travail de deuil derrière, je suis là pour le choc de l’immédiat, de l’annonce au réveil de cette petite vie trop vite envolée, je suis là dans l’inutilité de mes capacités à essayer d’entourer ces parents tout en leur laissant leur espace.

    Et il est très difficile pour moi de me positionner, dans quelle mesure suis-je là pour les entourer et dans quelle mesure suis-je là en tant que « voyeuriste » ? Est-ce que mon professionnalisme s’arrête aux actes concrets et mon voyeurisme commence lorsque je reste « juste » pour être là pour eux sans avoir plus « rien » à faire de concret ?

    Je lirai sûrement ce livre, peut-être en espérant y trouver comment me positionner parmi ces paranges.

    Merci Caro d’en avoir parlé.

    Bisou !

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  80. pourmieuxattendre a dit…

    Ta description fait pourtant très envie, mais je crois que j’attendrais un peu avant de pouvoir lire ce genre de livre. Perdre un enfant, je ne sais pas ce que ça fait. Je ne crois pas que je serai capable de me relever d’un tel deuil. Mais chercher son enfant qui ne vient pas, je sais ce que c’est. Et ça pompe déjà tellement de mes larmes que je préfère garder le peu qu’il me reste…. Bonne journée

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  81. Rondelette a dit…

    @ Loop : je n’aime pas trop cette notion de lâcheté… On peut ne pas avoir envie de se torturer, tout simplement…

    Pour ma part, je ne lirai pas le livre – pas par indifférence, mais simplement parce que je trouve que la vie en elle-même est l’occasion de suffisamment de deuils, et que je n’ai pas envie d’en ajouter… Quand mon frère est mort, j’ai HURLÉ ma douleur et mon incompréhension dans un petit carnet – parfois, pas toujours -, j’y ai collé une carte d’anniversaire que je ne pouvais pas envoyer… parce qu’il n’y avait pas d’autre endroit pour ça, pas d’endroit où je pouvais hurler…

    Aujourd’hui, mes parents sont âgés et malade, et tous les jours j’ai peur…

    Alors, non, pas pour moi. Mais j’envoie plein de pensées à Pénélope et Paloma, de tout coeur, et à ses parents, et à vous toutes pour vos témoignages si forts.

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  82. Rondelette a dit…

    @ Lulu : j’adore ton com’. Bizouuuuuuuus !

    @ Cathy du Gard : comme toi, cette expression de « faire son deuil » m’agace… C’est bizarre, parce qu’il y a eu une période où j’ai cru la comprendre… Aujourd’hui, je me dis que c’est juste un reflet de notre société cartésienne, où tout doit être quantifié et efficace… J’ai décidé de l’interpréter comme le fait d’avoir traversé la tempête, le gros de la douleur, de l’horreur, de l’obsession… Après, cette moitié de coeur qui a été arrachée, elle manque toujours, mais on vit sans, on rit sans, et on s’adapte… Une grosse cicatrice, quoi. On n’oublie pas, mais on vit – encore heureux ! 🙂

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  83. mme la Truffe a dit…

    je crois que mes raisons à lire cet ouvrage seraient identiques à celle que tu te donnes en début de billet….. et je pense que je vais lire ce livre. Pour savoir, pour ne pas faire l’autruche et même si c’est difficile, c’est le type d’ouvrage qui aide à mûrir AVANT au cas ou un jour….. alors je te remercie de nous le faire connaitre.

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  84. Maya Serana a dit…

    Comme je comprends cette peine, cette douleur que j’ai touchée du doigt le soir où j’ai eu ma mère au téléphone, qui n’a même pas eu la force de me le dire, qui m’a passé mon père pour m’annoncer la nouvelle : ma petite sœur, mon bébé, ma petite chérie s’était ouvert les veines.

    Elle n’est pas morte, c’était un appel au secours, mais ça nous a bouleversés : qu’est-ce qu’on avait fait, qu’est-ce qu’on n’avait pas vu, comment faire pour qu’elle se sente mieux ?

    C’est là que j’ai hésité à retourner habiter plus près d’eux. Parce que je n’ai pas pu y courir, alors que tout mon corps et mon cœur me criait de le faire. J’ai dû attendre 10 longs jours…

    Depuis, elle vient passer des weekends chez moi, pour se faire chouchouter. Ça nous a rapprochées, car je pouvais comprendre sa souffrance, que j’avais ressentie à son âge et plus tard, mais toujours, la peur de la sentir prête à recommencer me hante. Ça fera 1 an en janvier. Et je vais faire tout ce que je peux, quitte à l’appeler tous les soirs, à y aller tous les weekends, pour qu’elle ne ressente plus jamais, ni le besoin de se mutiler, ni le besoin de mettre fin à sa si courte vie.

    Toutes mes pensées aux parents, aux familles, aux amis, qui ont perdu un être cher.

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  85. Miss Olfie a dit…

    Ton billet, les témoignages et le mot d’Anne-Marie Revol sont bouleversants. Les paroles de chacune sont empreintes de tristesse, de douleur mais aussi de force, d’amour et d’espoir c’est tout simplement émouvant.

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  86. agathe a dit…

    Mon poussin,
    Tu as bien raison… »faire son deuil » rien que l’emploi du verbe « faire » trahit tout notre besoin d’efficacité de nos sociétés tellement normées!!! et alors !!! si on n’arrive pas à « faire » mais tout simplement « à vivre avec » (et c’est déjà beaucoup!!!) , on est des pas-bons?
    Bon courage pour tes parents ….en même temps , moi qui aie perdu les miens si jeune, je ne peux m’empêcher d’être jalouse de ton angoisse!!je t’embrasse

    Répondre
  87. Rondelette a dit…

    Agathe, ma chouquette,

    Si, on est des « bons », parce qu’on est des êtres humains réels et pas des machines… Il y a un jour, on s’aperçoit qu’on a passé la matinée sans avoir une pensée pour le « disparu », et on en ressent un peu de culpabilité… Puis un jour, c’est une journée entière, puis deux, puis une semaine…

    Je crois que c’est ça, « faire son deuil », reprendre sa vie, sortir de l’obsession… Mais on n’oublie jamais. Quelqu’un qui fait à ce point partie de nous fait partie de nous toute notre vie. C’est normal, non ? A moins que le principe d’efficacité veuille qu’on se fasse cramer les neurones où le souvenir est imprimé ?

    Je crois que c’est juste une expression trop lapidaire, et qu’elle est vécue comme telle car la réalité qu’elle recouvre est trop énorme dans ce qu’elle implique…

    Je suis désolée, pour tes parents, et je comprends ce que tu veux dire, même si je n’aime pas qu’ils soient si fragiles et si loin (encore que cet éloignement soit nécessaire, malheureusement).

    Je te « smooche » aussi ! 🙂

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  88. marmite a dit…

    les chutes du niagara devant mon écran! et tous les commentaires ,que d’histoires émouvantes, que de délicatesse . et de la colère aussi, parfois.

    je ne sais plus quoi dire, alors je me tais, devant tant de douleur!

    Répondre
  89. Charline a dit…

    Chère Cécile, je suis navrée pour votre enfant. Je me permets donc de faire un commentaire même si je sais que vous cherchez ici c’est « d’alléger votre quotidien », alors peut-être que je peux faire quelque chose…Je ne sais pas si j’ai le droit de publier ici une adresse, mais il existe une entreprise pharmaceutique qui commercialise et développe des médicaments pour les maladies orphelines. Sûre que vous avez déjà tout fait pour trouver à « sauver/préserver » votre enfant, mais essayer tout de même. L’entreprise en question s’appelle actelion … vous y trouverez peut-être quelque chose.. Bonne chance à vous et bon courage..

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  90. caroline a dit…

    Je vous ai toutes lues hier. J’ai été bouleversée. gorge serrée, sentiment d’étouffer. Je suis allée voir mes trois loustics endormis. Je ne parviens même pa sà me denader comment on peut survivre. Je suis persuadée que je n’y arriverais pas, que je mourrais par nécessité.
    Bref, mes pensées sont toujours aussi décousues.
    Quoi qu’li en soit, cet après-midi, dans mon périple de courses pour noël, je suis tombée sur le livre d’Anne-Marie. je l’ai acheté, grâc eà toi Caroline qui sait si bien transmettre ce qui t’a ému.

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  91. Lady Elo a dit…

    Je ne suis pas maman. Je n’ai pas encore perdu d’etre cher, j’ai bien conscience d’avoir beaucoup de chance sur ce plan la. Mais la mort me terrifie. Pas la mienne, parce que je partirai quand je devrai, mais celle de ceux que j’aime. Je suis absolument incapable de gerer. Ma meilleure amie, qui doit etre ma demoiselle d’honneur en juillet prochain, a en ce moment de graves ennuis de sante et j’angoisse, sans pouvoir trouver les mots justes pour lui montrer que je suis la. Sans compter que je vis a 1500km d’elle.
    Alors ce livre, je sais d’avance que je ne pourrai pas. Comme Loop, je me sens lache et je m’en veux, mais je n’ai pas encore trouve le moyen de gerer.
    Et puis, mon amie… sa fille s’appelle Paloma.

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  92. Mireille2db a dit…

    Bonjour Caro,
    j’ai lu « Tom est mort » et « D’autres vies que la mienne »…Vous me donnez envie de lire ce livre également et de penser à Pénélope et Paloma. Mais pour l’instant je ne suis pas assez courageuse parce qu’en pleine séparation de mon conjoint et en passe de faire souffrir mes filles. Et face à la douleur de Anne-Marie Revol et de celles d’entre vous qui ont fait face à un deuil douloureux, j’ai honte de ma lâcheté

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  93. elsalisa a dit…

    Bonjour Caroline et bonjour tout le monde!
    Je ne sais pas si j’aurai le courage de lire le livre.
    Je sais que je vais pleurer du début à la fin, que cela va me déclencher une migraine terrible.
    J’ai aussi deux petites filles, assez rapprochées en âge(20 mois).
    Elles ne savent pas qu’avant il y a eu une soeur, envolée à 5 mois de grossesse. J’ai conscience qu’il vaut mieux s’envoler à 5 mois de grossesse plutôt qu’à cinq mois de vie, mais en partant, elle a emporté le peu d’insousciance, de naïveté et de courage que j’avais.
    Quand E est née, je me voyais choisir telle photo pr la mettre au cimetière tant j’étais convaincue qu’elle mourrait également.
    Aujourd’hui encore, je crains plus pour sa vie que pour celle de LM sa petite soeur; Un merveilleux cadeau de la vie, arrivée par surprise comme pour cicatriser à jamais la blessure béante qu’avait laissée S en s’envolant à jamais.
    Alors je voulais juste écrire que l’être humain est conditionnée pour vivre et que malgré tout, on continue à respirer. On change tout simplement de caractère et il y a un avant et un après.
    Je ne suis plus la même. Ni meilleure, ni pire.Il y avait D d’avant et D de maintenant. Je n’ai pas encore eu le courage de parler de S à mes filles. Pas le courage de reprendre sa boîte où il y a des échos et son pyjama qu’elle ne portera jamais.
    C’est décousu et m’en excuse.

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  94. Fanny a dit…

    Je l’avais vu à la télé et c’est là que j’ai appris l’horreur qui touche cette femme et son mari. Je vais lire le livre. Et je ne sais vraiment pas comment on peut aller de l’avant après une épreuve pareille.

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  95. Gaelle a dit…

    Caroline,
    Suite à ce billet et ses commentaires, je suis allé écouter en ligne des interviews d’Anne-Marie Revol.
    Puis j’ai couru chez mon libraire.
    Et je me suis isolée pour le lire d’une traite (ou presque).
    Merci à toi, merci à elle.
    Pénélope et Paloma font un peu partie de moi, maintenant…

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  96. Babylou a dit…

    L’espoir….c’est aussi ce qui me fait tenir jour après jour….comme un filin tendu dans le vide, si fragile, mais têtu, entêtant….

    Filles Distilbène, 6 grossesses, un petit garçon décédé in utéro, et un seul enfant en vie….c’est l’espoir envers et contre tout, envers et contre moi, oui c’est ce qui me fait tenir….

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  97. Bridget a dit…

    Bouleversant… le lien mère enfant quand l’enfant est désiré est plus qu’un lien, c’est un prolongement quasi physique, presque un dédoublement. Mère de deux fils qui sont ma raison de vivre, j’ai pourtant voulu mourir à un moment où ils avaient le plus besoin de moi….problématique dans l’autre sens…. comment peut-on aussi vivre avec ce sentiment de les avoir abandonnés…j’ai trouvé le courage de leur parler de cet acte qui aurait pu être irrémédiable et il n’y a pas de réponse toute faite juste une énorme souffrance.Je réalise à chaque instant qui m’est donné de vivre avec eux combien le fil de la vie est ténu et que les êtres qui nous sont le plus cher peuvent nous être enlevés au moment où on s’y attend le moins. C’est ça la vie…quand on donne la vie on donne aussi en quelque sorte la mort et c’est en acceptant cette problématique que l’on devient plus fort face à l’absurde. Il faut surtout VIVRE et ne pas se poser trop de questions.Je suis d’accord pour dire que le souvenir de tout l’amour porté est sûrement ce qui permet d’avancer.

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  98. jeannine a dit…

    j’ai entendu parler du livre*nos étoiles ont filés* et j’ai envie de le lire, mais vais je y parvenir, car j’ai perdu ma fille cherie,voici deux ans et demi, et le chagrin est toujours là: moi aussi pendant un certain temps, je lui écrivais pour etre toujours ,
    pres d’elle, croyant calmer ma peine.
    j’ai envie de lire ce livre pour me liberer.

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  99. josiane a dit…

    Bonsoir je lis le livre d’Anne – Marie c’est une déchirement mais une souffrance nécéssaire pour que l’on oublie pas que ce drame peut toucher tout le monde vous , moi , je l’ai été ma belle -mère a perdu deux enfants dont le père de mon fils 28 ans et Isabelle ma belle -soeur 23 ans c’est grâce à ma belle mère que j’ai tenu bon que j’ai de nouveau dit oui à la vie et qu’enfin j’ai reconstruit un bonheur avec mon second époux ,Jean-Michel s’est noyé en faisant de la plongée je ne m’en suis jamais >mon fils a fait plus tard de la plongée il n’a jamais su à quel point j’étais anxieuse de e savoir en mer ,aujourd’hui encore en lisant ce merveilleux livre je ressens une douleur intense je pleure et mon chagrin fait des vagues chaque jour je prie pour partir avant mon époux et mon fils que dieu me laisse mourir en premier si l’un d’eux s’en allait ce serai fini ..le suicide n’est ni lâche ni courageux c’est un geste de désespoir quand la vie est un problème et que la mort est la solution ça ne se juge pas ça se respecte merci bonne soirée et courage à tous ceux qui un jour a connu la douleur de perdre un être aimé

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  100. vanessa a dit…

    Je viens de finir le livre ….en trois jours, moi qui ne lit jamais …C est dur, trés dur , j ai une petite fille de 16 mois et elle est toute ma vie .Pénélope et Paloma votre histoire fait partie de ma vie depuis trois jours, je pense à vous en me levant, en me couchant , j ai l impression de vous avoir connu, c est un sentiment bizarre .Votre maman voulait continuer a vous faire exister, elle a courageusement réussi

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  101. TartineOmiel a dit…

    Bonjour,
    Je ne laisse jamais de commentaires je suis du genre « sous marin très discret » mais la je voulais vous dire que grâce a vous j’ai été acheter ce livre et merci
    J’ai bcp pleuré et eu le cœur en morceau mais ce livre est magnifique d’amour et de courage

    J’ai deux petites filles et ce qu’a vécu cette maman est un cauchemar, je ne manque plus chaque jour d’embrasser mes deux petites filles en leur disant tout mon amour comme si c’était la dernière fois…
    Quelle chance nous avons de les avoir. C’est bien aussi parfois de pouvoir s’arrêter dans la folie du quotidien et s’en rendre compte

    Je garderais toujours dans un coin de ma tête Pénélope et Paloma et ainsi on ne les oubliera pas comme le souhaite leur maman….

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  102. Stéphanie a dit…

    J’ai lu votre article et j’ai tout de suite acheté cet ouvrage.
    Puis j’ai vu Anne Marie REVOL quelques jours après à la télé, ma lecture n’en a été que bouleversée et bouleversante.

    Merci à vous Caro de nous faire partager vos lectures car cela me permet de découvrir certains ouvrages.

    J’ai également envi de vous conseiller deux minis ouvrages que vous avez peut être lu « Indignez vous » de Stéphane HESSEL (3€ – 24 pages) et « Matin brun » de Franck PAVLOFF (1€ – 10 pages). Compte tenu des idées et valeurs que vous défendez je suis sure que vous apprécierez ces deux ouvrages que vous acheterez pour les offrir à volonté.

    Au plaisir de vous lire.

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  103. LaMite a dit…

    Suite à un deuil insurmontable, et sans le vouloir, j’ai fait et je fais encore la même chose que Anne Marie Révol.
    Ne sachant trop comment m’en sortir, ou comment m’aider, une personne très chere à mon coeur m’a offert ce livre pour Noel.
    Je le dévore en une semaine, il ne me reste que quelques pages.
    C’est curieux, bizare, drôle …
    J’aime beaucoup se livre. Il est doux, il me fait rire, il me fait du bien, il m’apaise, il me touche, il me ressemble. Du moins, je me reconnais à travers l’auteur.
    Je suis un peu pareille…
    Lecture à faire !

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  104. Lou a dit…

    Je viens de commencer le livre, je n’ai que 21 ans mais j’ai déjà lu Tom est mort, deux fois parce que la première je n’ai pas réussi à le finir. Et j’ai pleuré de bout en bout. Peut-être parce que j’ai des petits frères dont je me suis beaucoup occupée, ou que la maternité reste un rêve pour moi.

    Et oui, cet ouvrage prend aux tripes mais il fait aussi du bien, parce qu’il nous permet de relativiser beaucoup de choses, de créer un lien avec cette femme et de réaliser que, même si la vie apporte son lot de souffrances, se battre en vaut la peine.

    Merci pour cet article, ce livre est une petite merveille qui m’étouffe de sanglots mais me donne aussi envie de vivre.

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  105. Vanessa a dit…

    C’est une première pour moi… laisser un commntaire sur THE blog…Mais là, je ne peux me retenir.

    Quand l’autre jour m’a belle-mère m’a parlé de ce livre, je lui ai répondu: oui j’en ai entendu parlé, j’ai lu un article dessus (toi en l’occurence!). Selon elle, c’était triste, certes, mais finalement il y avait des passages presque rigolos… En plus ça se passe chez nous (nous sommes de Montélimar..)
    Je lui ai donc demandé de me le prêter, tout en repensant à ton article.
    Depuis hier, je pleure toutes les larmes de mon corps sur ce livre… en m’imaginant à chaque page, à chaque ligne, à chaque mot à la place de l’auteure… c’est un livre magnifique…
    Comme toi je me demande ce qui me pousse à me faire autant de mal. Mon mari n’en revient pas et me somme de fermer défénitivement ce livre… Mais je ne peux pas, c’est impossible. J’ai besoin de continuer pour moi, pour ma fille, pour ces petites princesses et leurs parents.
    Comme toi je me dis que peut être, elles peuvent revivre un tout petit bout à travers les textes de leur maman.

    Mais c’est dur… dur…

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  106. Fanny a dit…

    Bonjour Caro,
    En ce matin brumeux, je flâne sur ton blog, et je redécouvre ton article sur ce livre.
    Ce weekend nous avons eu, Monsieur et moi le plaisir d’accueillir toute notre tribu, pour un dernier weekend avant noël au bord de mer.Mes 4 enfants chéris, dont « une paire », comme les tiens, avec un début de vie semblable.Tous en couple, ils sont tous venus à deux. Une tablée de 6 qui devient une tablée de 10 et demi, mon aîné chéri attendant un petit bou pour noël. Dans toute la joie de ce weekend, de rire et de partage, ma petite chérie du haut de ces 25 ans est venu me trouver à l’aube dans la cuisine lundi matin, un livre dans les mains, elle qui se confie peu, s’est lancée dans un monologue, m’expliquant que depuis le décès de son adoré grand père il y a deux ans, plus aucun livre ne lui faisait ressentir quelques émotions que ce soient, pire qu’elle avait perdu le goût de lire, moi qui m’étais battu, pour leur donner le goût de lire, je ne sais ce qui m’a le plus pincé le coeur. Son désespoir de ne plus avoir son grand père, où cette douleur d’avoir perdu cette passion, qui nous unit, d’échanger nos livres, de commenter, de se recommander des lectures. ET c’est à ce moment qu’elle m’a tendu son livre, « Nos étoiles ont filé » d’Anne Marie Revol.Je me suis souvenu de ton article, où je m’étais dit que jamais je ne pourrais lire un livre de ce type. Je l’ai lu d’une traite,et j’admire le courage de ma fille d’avoir choisis ce livre, de l’avoir lu et d’avoir osé me le tendre, pour renouer ce lien. Ce matin, j’ai fais le tour de tes articles parlant de tes lectures, j’ai fais une petite sélection et fais expédier une commande pour elle.J’espère qu’avec le temps, elle saura retrouver le goût des lectures plus légères.
    Merci Caro pour ton blog, ton sens de l’humour et de l’auto dérision ces petites bouffées d’air qui accompagne le thé du matin.

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  107. solenne a dit…

    je l’ai lu, j’ai pleuré, enormément, mais quel courage pour anne marie et quelle positivité dans ce livre, je le recommande meme si c’est tres dur, la mort fait malheureusement parti de la vie, c’est aussi pour permettre de ne pas oublier paloma et pénélope

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  108. Jenny a dit…

    Je ne suis pas une adepte d’ internet, tout ça, alors je ne savais pas où vous laisser ce message, bref…
    Bravo madame,Bravo pour ce que vous êtes, vous et votre époux.
    J’ ai lu toutes vos lettres d’une traite! J’ai,depuis toute petite, eu peur d’avoir des enfants.L’amour que vous portez à vos trois enfants m’a encouragé à franchir cette étape de ma vie.J’ai,comme vous, madame, la chance d’avoir un mari formidable, je n’aurai assez de ce commentaire pour vous expliquer ce que je ressend depuis la lecture de votre tragique histoire.
    J’espère ne pas être trop egoïste ou mal polie en vous remerciant de ce que vous m’avez apporté.
    Bien à vous.

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  109. Eureka a dit…

    je suis en train de le lire, il faut certes des tripes pour le lire, un peu sado peut etre, mais surtout il faut etre mère ou femme pour comprendre et le lire jusqu’à la fin. Je le lis par etapes, un peu tous les jours, d’affilés je peux pas, je dois changer la tête, penser à autre chose pour que ça ne m’atteigne pas trop, mais en meme temps je realise un peu plus la chance que nous avons d’avoir nos enfants en vie avec nous et prendre conscience et profiter de ces moments là devient encore plus important

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