Amitié, faut-il tout dire ?

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Dans le numéro du mois de juin de Psychologies magazine, actuellement en kiosque, il y a un article signé de ma blanche main sur un sujet qui m'a bien secoué les neurones: "Amitié, faut-il tout dire ?".

Instinctivement, moi l'amoureuse de l'amitié, j'aurais répondu oui. En tous cas il y a 20 ans, quand je croyais encore aux toujours et aux jamais. Et puis il a fallu affronter certaines tempêtes, dont certaines si violentes que le fil a rompu.

Et à penser que je pouvais tout dire, voire qu'il le fallait, j'ai perdu non pas une amie, mais deux, puisque son compagnon était comme un frère et qu'en pensant faire ma justicière, j'ai sapé quinze ans de complicité.

Alors écrire cet article n'a pas été si compliqué au final pour moi, parce que la réponse, je la connaissais. Non, non, trois fois non, il ne faut pas tout dire. Se taire peut être d'ailleurs même la plus belle preuve d'affection qu'on puisse donner. Bien sûr, il n'était pas question dans ce papier de me servir de mon expérience pour étayer ma théorie. Mais il se trouve que les thérapeutes que j'ai interrogés m'ont apporté, une fois de plus – écrire pour psycho est en soi une analyse – un éclairage précieux, qui est venu confirmer ce que je supposais, en l'expliquant.

Où je me suis entendu dire que révéler à l'autre ce qu'il ne souhaite pas forcément entendre, c'est une façon, finalement, de se poser en libérateur. C'est aussi, dire ce qu'on voudrait peut-être qu'on nous dise à nous, si on était dans sa situation. Excepté qu'on n'y est pas.

Alors voilà, désormais, je ne dis plus tout. En tous cas, j'essaie. Parce que vous l'aurez remarqué, j'ai comme un léger souci au niveau de la parole libérée. Mais à chaque fois que je suis sur le point d'asséner une de mes vérités bien senties, je me pose cette question: "pourquoi tiens-tu tant à lâcher ce morceau ?".

Souvent, hélas, la réponse n'est pas à mon avantage. Dont acte.

Edit: Sur la photo, la fille de Zaz protège les oreilles de Rose du bruit des pétards du nouvel an chinois. Métaphore, allégorie et tout ce qui s'en suit…

75 comments sur “Amitié, faut-il tout dire ?”

  1. Allie a dit…

    Comme cette situation me parle… Il aurait fallu que je lise cet article il y a des années, avant de lâcher des mots que j’aurais peut-être dû retenir. Peut-être, parce que je ne suis pas sûre que cela aurait changé quoi que ce soit au final. J’ai a posteriori le sentiment que l’amitié était arrivée au bout de son chemin et que la séparation était inéluctable.
    Ce sont les « dommages collatéraux » (la perte des amis des amis, devenus des amis très proches) qui ont été le plus difficiles à encaisser. Je ne connaissais pas cette règle d’or dont tu as parlé dans un précédent message et cette perte a finalement été plus douloureuse que la fin d’une amitié. J’ai appris, j’ai grandi, et je ne referai cette erreur (mais d’autres, sûrement).

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  2. Zaza la Hyène a dit…

    Grande question… Ma meilleure amie a épousé un homme pour qui je n’ai que très peu d’estime, qui la rend malheureuse bien plus souvent que de raison. Au début j’ai essayé de lui dire que ce n’était pas une fatalité, qu’elle pouvait partir. Sa réponse a été claire: je ne suis pas toujours heureuse avec lui, mais je ne serai jamais aussi heureuse avec quelqu’un d’autre. Bien sûr que cela se discute, mais j’ai pris cela comme un avertissement. Alors maintenant, je suis contente qu’elle soit bien, et prête à lui ouvrir mes bras dès qu’elle en aura besoin, en espérant que ce ne soit jamais le cas…

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  3. Mavyan a dit…

    Non il ne faut pas tout dire, en effet. Mais quand on choisit de se taire, il faut se taire pour toujours. Et ne pas avouer, quelques années plus tard, comme cela m’est arrivé, qu’on « était au courant mais qu’on n’a pas voulu te faire de peine ». Parce que cela est pire que tout, non seulement on est trahie d’un côté, mais en plus on se rend compte que tout le monde autour de soi savait sans rien dire. Affreux. J’ai pris cela comme une trahison totale de la part de cette amie même si son intention était louable au départ. Elle aurait dû se taire définitivement.

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  4. la belette a dit…

    Il faut TOUT dire (quand on est sûr que ça va faire plaisir), et TOUT cacher (quand il y a un risque de vexation, meurtrissure et tutti quanti). Bon, avec plus de nuances, mais c’est le plus dur à trouver.

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  5. leyleydu95 a dit…

    Ma meilleure amie trompe son mari,s’en vante,dit pis que pendre sur lui qui ne voit rien et ne pose pas les bonnes questions-d’après elle- et elle me raconte tout…
    J’adore mon amie et j’aime beaucoup son mari ;j’ai beaucoup d’estime pour lui mais j’aurai préféré ne pas savoir pour cette histoire.

    Je ne dis pas ce que j’en pense de cette histoire à mon amie mais je n’en pense pas moins…

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  6. Marha Mèo a dit…

    Je me pause encore la question.

    Je dirais « ça dépend » (trop facile) (en plus « ça depend, ça dépasse »)

    Non sérieux je sais pas.

    Ok ce commentaire est d’une inutilité furieusement illuminatoire.

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  7. Caroline a dit…

    leyleydu95, en fait une des psys que j’ai interrogées a eu cette parole que je trouve intéressante: parfois, on ne peut pas se taire parce que ce dont on est témoin est trop lourd à supporter pour nous. Dans ce cas, si on décide de parler, il faut le faire en assumant que c’est pour nous avant tout qu’on le fait: « je dois te dire que je ne supporte plus de te voir faire ça, c’est trop compliqué pour moi de gérer la relation avec ton mari ». ça peut faire un clash, mais comme tu t’impliques toi dans cette parole et que tu en prends la responsabiité, ça sonne moins comme une condamnation que « tu es vraiment une salope », ou bien « ton couple n’est qu’une mascarade ».

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  8. Aude A a dit…

    Tout dire ou asséner une « bonne » vérité, pourrait être une forme de prise de pouvoir sur l’autre. Moi aussi j’ai perdu une amie très chère à qui j’ai voulu faire comprendre que sa mère était envahissante et odieuse … J’ai compris des années plus tard que c’était à moi même que je parlais … Et il n’y a pas de retour en arrière possible. Désormais je me tais et je laisse refluer ce goût de vérité qui envahit encore parfois mon palais …

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  9. Litchi a dit…

    Moi je me demanderais plutot « faut-il tout taire? » (notamment parce que ca sonne super bien). J’aurais plutot tendance a beaucoup la fermer et a ne dire que ce que les autres veulent entendre, de peur de me retrouver toute seule. Mais peut-etre que des fois ce serait plus respectueux et moins egoiste de dire (mais gentiment) quand il y a des choses qui ne vont pas. Exprimer un souci, ce n’est pas forcement demander a l’autre de changer, d’ailleurs. On peut dire qu’on n’est pas d’accord, tout en respectant des choix et en aimant toujours tres fort quelqu’un.

    Bref… vais me procurer Psychologie Magazine ce mois-ci, donc.

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  10. Miss Olfiie a dit…

    Je ne pense pas non plus qu’il faille tout dire à ses ami(e)s. Cependant, je situe aussi le problème de la parole libérée dans la manière dont on dit les choses. J’ai très souvent fait des boulettes en parlant abruptement auprès d’amies pour les faire réagir par exemple. Et puis je me suis rendue compte que parler de manière bienveillante et douce à autrui ça pouvait aussi marcher et tout aussi bien faire passer le message. C’est vrai que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais je pense que la manière de dire les vérités comptent aussi beaucoup.
    Bonne journée !

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  11. Caroline a dit…

    litchi, je pense que ne pas tout dire ça ne veut pas non plus dire qu’on doit s’écraser en permanence. en gros quand ça devient insupportable pour soi même, il faut parler. En en assumant les conséquences…

    Aude A, ta première phrase est texto celle d’une des psys interrogées. Es-tu psy ? en tous cas, c’est exactement ça.

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  12. Litchi a dit…

    Disons que c’est peut-etre plus une question de « comment » dire les choses plutot que de les taire ou pas, non? « je pense que t’es en train de faire de la merde, mais c’est pas grave, je t’aime d’amour et je serai la quand tu en auras besoin » peut-etre que ca fait moins mal que « tu fais de la merde, arrete tout de suite ou je me barre ». Alors que bon, dans les deux cas, on dit les choses quand meme, juste pas pareil.

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  13. Xochitl a dit…

    En amitié, comme en amour, il est parfois bon de se taire et surtout, quand on parle, de privilégier la sensibilité de l’autre, sans pour autant piétiner la sienne. Tout est question de nuance et de manière de dire, voir même de quand le dire !!!

    PS : Sur ce thème, Souchon devrait encore pouvoir nous aider.

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  14. Marion Chocolat et Vieilles Dentelles a dit…

    je suis d’accord qu’il ne faut pas tout dire mais bon il y a des limites quand même il ne faut pas que ça frise la malhonnêteté non plus, n’y qu’on se sente coupable de garder un secret ou bien un mensonge. si c’est pour ne plus pouvoir se regarder dans le miroir ce n’est pas la peine…

    et en amour qu’en est-il? Jusqu’où va la protection de l’autre, de soi et du couple!! ahah l’éternel débat.

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  15. Mona a dit…

    C’est justement un débat qui revient souvent entre mes amis et moi.
    Moi j’ai l’impression qu’en ne disant pas tout je ne suis pas vraie, je suis malhonnête et hypocrite… et ça me gène.
    Certains de mes amis pensent radicalement le contraire, parle de protéger les autres, faire preuve de diplomatie…
    On a longtemps eu des débats houleux. Ils m’ont d’ailleurs conseillé ce bon film ‘the invention of lying’ (Synopsis : Dans un monde contemporain où tout le monde dit la vérité, un homme décide de mentir…) que je te recommande à mon tour (même si c’est tiré par les cheveux c’est une comédie qui fait réfléchir…)

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  16. mammouth a dit…

    Pas encore lus les commentaires.

    Je suis tout à fait d’accord avec vous, Caroline. Les utopiques diront que dans une vraie amitié on doit pouvoir tout ce dire. Je répondrais que dans une vraie relation, c’est le respect qui prime pour moi. Et ça signifie parfois se taire.

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  17. Nath (la 107385eme) a dit…

    en amitie comme en amour, le secret, les mensonges, ne serait-ce que par omission, ca abime…
    ca abime le lien, les personnes…
    je vis ca comme une epreuve, dont le « couple d’amis » peut sortir grandi. ou pas 😉

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  18. Roca a dit…

    Si tu savais comme ce post me parle et me pique aussi, svt il y a même un Ping pong ds les vérités, l’autre a qui tu as révélé qlq chose de douloureux en profite pr fr de même et tt le monde y perd, pour autant c si dur de fermer sa gueule qd tu m la personne

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  19. Véro75 a dit…

    Moi je suis l’amie qui aurait aimé un jour entendre dire « stop ! tu vas faire une connerie » . Ce jour là j’aurai vraiment eu besoin qu’elle me le dise. Elle n’a pas voulu / pu le faire pour des raisons que certaines d’entre vous ont évoqué. Je n’ai pas compris sur le coup les raisons qui ont motivé son silence mais je ne lui en ai jamais voulu. Notre amitié n’a pas été ébranlée, nous sommes toujours de grandes amies. Je crois que j’avais simplement besoin de grandir dans ma tête et ça, elle ne pouvait pas le faire à ma place.

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  20. Aude A a dit…

    Non, je ne suis pas psy ( je suis enseignante spécialisée) mais le fait de travailler avec des enfants en situation de handicap et avec leurs parents m’apprend jour après jour à tourner 77 fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Et pourtant ça ne m’est pas naturel du tout, j’ai longtemps eu une réputation de « grande gueule » qui m’a rendue malheureuse, j’ai 40 ans bientôt et « vieillir » me rend plus douce dans mes prises de paroles qui m’ont valu de nombreux déboires familiaux et professionnels …

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  21. Allie a dit…

    Aude, c’est exactement ça. Je me suis sentie face à un juge (paroles et posture, comportement) et j’ai pensé que l’amitié ce n’était pas « ça », que malgré les différences, le jugement n’était pas ce que j’attendais d’une amie. Sur le coup, je n’ai pas réagi. Puis j’ai répondu (par mail). Les vérités que j’ai alors dites n’avaient pas pour but de la blesser (pas d’esprit de vengeance, consciente, en tout cas) mais clairement de me soulager, moi.
    Après pas mal d’années, merci de me le faire comprendre.

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  22. Carole M a dit…

    Une de mes amies avait une relation avec un de mes amis.
    Quand celui ci a trompé mon amie en me le confiant j’ai gardé le silence.
    Quel choix : Soit trahir la onfidence de l’un soit ne rien dire.
    J’ai choisi le silence mais le jour où mon amie a su que j’étais au courant de la tromperie dont elle était victime elle ne s’est pas génée pour me dire que j’avais priviligié l’amitié de l’un au détriment de l’autre.
    Si chose pareille devait se reproduire un jour je serai désemparée face au choix encore.
    Carole M
    http://avecou100kilos.over-blog.com/

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  23. Geneviève a dit…

    Le billet comme les commentaires sont vraiment interessants. Je n’ai jamais connu ça en amitié… On peut dire les choses, ou les taire c’est selon mais toujours en sachant pourquoi on agit comme ça et en respectant l’autre.
    C’est en amour que c’est catastrophique: tout dire, demander, ne jamais « lâcher l’affaire » sous prétexte de sincérité absolue… Terrible…

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  24. Ninie en formes a dit…

    Bien sur, non il ne faut pas tout dire. Par contre, il faut être prêt à tout entendre et tout supporter. Pour ma part, avec mes amies, j’en ai vu de toutes les couleurs. Je n’ai jamais jugé, j’ai toujours soutenu, même quand je n’étais pas d’accord. J’ai parfois émis quelques objections mais je me suis toujours abstenue de prendre des prises de positions radicales. Ca aurait signifié les perdre. Alors, j’ai tenu bon, j’ai prêté mon épaule aux pleurs. Nous sommes soudées, et je sais qu’elles en ont autant à mon service.

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  25. venise a dit…

    tout n’est jamais blanc ou noir, j’ai toujours du mal avec les opinions tranchées. J’oscille, j’hésite, je me tais pour ne pas faire de mal, pour ne pas faire de peine ou tout simplement parce que j’ai du mal à exprimer. Ca me joue des tours, je le sais… Et pourtant, je n’aime pas non plus les personnes qui sous prétexte de tout dire, le disent mal, en vrac, et d’une manière intransigeante ou se posant en juge…
    J’ai davantage d’histoires d’amitié qui se sont mal finies que d’histoires d’amour malheureuses. Par peur d’abandon, j’ai l’amitié exclusive. Le chemin est encore bien long jusqu’à la sérénité, j’en ai peur.
    Je ressens à travers tes écrits, Caroline, que tu dois être une amie formidable, de celles sur qui on peut compter, et même si parfois ta franchise t’a fait dire les choses maladroitement, ton empathie et ta chaleur humaine suffisent certainement à réparer.
    Bises douces du sud, tout particulièrement à mon amie Geneviève 😉

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  26. acme35 a dit…

    Ouhh que ça me parle….!
    J’aurais aimé ne jamais être dans cette situation..et pourtant !
    Quand le mec (inconnu au bataillon)de l’une de mes meilleures amies m’a fait des avances très poussées via Facebook un soir de beuverie apparemment….je n’ai pas dormi pendant une semaine et j’ai fini par retrouver mon amie un midi, et à force de parler, je lui ai sorti ce qui me rongeait depuis une semaine: elle a reconnu qu’elle pensait que ça se finirait avec lui..mais quelques jours et sans doute beaucoup de persuasion de sa part à lui, elle a choisi de pardonner! Autant dire que depuis, on s’est éloignées, nous qui étions si (trop?) proches…j’en souffre beaucoup depuis, parfois je regrette de lui avoir dit, parfois je me dis que je n’aurais pas voulu me retrouver dans la situation « je savais et j’ai rien dit » qui arrivera peut-être un jour ! Mais au vu des commentaires, je pense que je l’ai aussi fait pour moi, égoistement, et sans doute parce que ce mec, je l’ai jamais « senti » (nombreuses engueulades entre eux etc..) et que j’espérais secrètement qu’elle prendrait la décision qui me semblait la plus logique (pour moi)!
    Et si c’était à refaire..?? Aucune idée, mais j’y réfléchirai sûrement encore + !
    Merci pour l’éclairage en tous cas,je vais sauter sur le Psycho!

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  27. Lina a dit…

    Bonjour Caroline,

    Je ne suis pas d’accord. La confiance étant ce qui permet de tout entendre et de considérer que l’autre parle avec sincérité et sans volonté de blesser quel que soit la teneur de son propos : sans confiance, sans possibilité de tout dire ou de tout entendre … alors il n’y a pas pour moi d’ami qui tienne.

    Tout taire en amour par contre…. (aka syndrome anne sinclair)

    A bientot !

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  28. LE CHEMIN DU BONHEUR a dit…

    Le problème, je crois avec le « faut-il tout dire », se trouve dans nos limites à nous ?

    Ce que nous pouvons où bien non, supporter de garder pour nous, et finalement c’est là que c’est dangereux, car comme d’hab.

    c’est nous que nous voyons dans le miroir, et les bonnes intentions, ne sont pas aussi bonnes qu’elles semblent au premier regard.

    Alors maintenant, je me pose la question « qu’est-ce que cette envie de balancer réveille, qu’est-ce que je n’ai pas digéré de mon histoire à moi qui voudrait que je fasse le justicier pas masqué d’un vérité qui n’est pas forcément bonne à dire ? »

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  29. Anna Chiara a dit…

    Gloups, pile dans le mille en ce qui me concerne… L’amitié est quelque chose qui me préoccupe beaucoup. J’essaie de dire à mes ami(e)s des choses qu’elles peuvent entendre à ce moment-là… Et parfois je me plante. Ou pas.

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  30. Peggy a dit…

    Faire preuve de discernement dans ce qu’on dit on pas, aux amis mais aussi à sa famille c’est indispensable. Un peu de tact n’a jamais fait de mal à personne. Pour autant on n’est pas obligée de mentir, des regards, des silences, des questionnements peuvent suffir à faire passer le message. Donc je plussoie ton article en fait !

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  31. Céline a dit…

    Il faut bien réfléchir à ce que l’on veut dire et aussi à quand le dire.
    Un de mes amies dépressive se brouille régulièrement avec ses proches parce qu’elle ne supporte pas ce qu’ils lui disent. Je lui fais ces mêmes remarques, avec tact, et au moment où je sais qu’elle est à l’écoute et que ça l’aidera.
    Oui pour dire quand c’est à l’autre qu’on peut rendre service. Non quand cela ne sert qu’à nous défouler ou sadiquement nous sentir mieux…

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  32. Jerricanne a dit…

    Question qui me hante, question sur laquelle je me suis cassée les dents bien des fois, question qui me glonfle car pour moi l’amitié n’est vraie et réelle que si tout est dit, question sur laquelle j’ai perdu tant d’amis …. question plus que jamais d’actualité.

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  33. la chouette a dit…

    Il y a parfois des situations dingues…j’ai longtemps voulu me taire, ne pas dire à une amie que je ne supportais pas son homme , qui la faisait souffrir, et qui était une vraie caricature de beauf bling-bling, jugeant les gens en général et les femmes en particulier sur leur physique, obsédé par la forme, le sport,le fric, arrogant, inculte, grossier, et j’en passe…
    j’ai perdu cette amie, pas de son fait, du mien. Un jour, je n’ai plus supporté de la voir triste et incapable de quitter ce con. Et je n’ai plus supporté de voir ce con. J’ai espacé les visites, évité les rencontres, jusqu’au silence.
    Elle me manque, mais je ne pourrais pas revenir en arrière.
    J’ai bien sûr pensé à elle, en lisant ton article, Caroline. Sur ce coup, j’aurais dû parler. Je l’aurais sûrement perdue de toutes façons, mais au moins, je lui aurais peut-être un peu ouvert les yeux…

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  34. Syl. a dit…

    « Fais un trou dans la terre et crie z’y tous tes secrets » me disait Papa quand j’étais petite. 🙂
    Malheureusement, je n’en restais pas moins avec certaines vérités sur le dos, et je n’étais pas à l’aise.
    J’ai un jour dit cette fameuse vérité, et j’ai perdu mon amie.
    15 ans après, elle m’a dit qu’elle avait souffert de m’avoir tourné le dos, qu’elle n’avait pas compris à l’époque que je ne lui voulais pas de mal, que du contraire.
    C’est con parfois, mais j’ai toujours pris le parti de dire. En choisissant les mots qui ne blessent pas, ou en tout cas qui font moins mal.
    Mais bon, une situation n’est pas l’autre.

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  35. Qifen a dit…

    Non, il ne faut pas tout se dire, mais il faut garder à l’esprit que les mensonges (par omission ou pas) font souvent davantage de dégâts lorsqu’ils sont tus. Le plus difficile est de passer à autre chose, de tourner la page lorsqu’on ignore totalement pourquoi on nous a menti et laissé dans l’ignorance.
    Malheureusement, ce sont trop souvent les mensonges qui détruisent une « amitié » et au final, si chacun repart de son côté, c’est que cette « amitié » n’en était sans doute pas vraiment une.

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  36. Alice a dit…

    J’ai laissé filer une amitié d’enfance parce qu’elle pensait m’avoir dit ce que je devais entendre. Ce qu’elle ESTIMAIT que je devais entendre. Son JUGEMENT sur ma situation.
    Un jugement ne permet pas à l’amitié d’avancer, de progresser, de s’épanouir.
    J’aurais préféré qu’elle me tende les bras pour me réconforter, m’écouter, au lieu de juger….

    Je pense que l’amitié est un accompagnement. Pas un vecteur de vérité.

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  37. DOMINIQUE a dit…

    On taxe souvent « d’hypocrisie » les gens qui se taisent. Faux, l’hypocrisie est de dire ce que l’on ne pense pas, pour flatter.
    Je me suis tue bien souvent, par pudeur, par respect, et surtout par manque de confiance en moi. Et si je me trompais ? Et si je faisais mal, trop mal ? Est-ce que ça me regarde ?
    Et que dire quand vous avez devant vous une amie de très malade, condamnée à court terme. Et que cette personne parle d’avenir ? Lui dire « meuh non, tu es foutue ». C’est une situation extrême, je vous l’accorde, que j’ai hélas vécue. Elle est morte deux mois après.
    La « vérité », déjà, est complexe. Alors quand on s’y met à deux…

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  38. Cécile a dit…

    Je connais deux types d’amitié, que je qualifierais toutes les deux de bienveillantes, bien qu’elles optent pour des attitudes différentes. L’une, la plus ancienne, me dit tout ce qu’elle pense et parfois, ça m’a fait mal parce que je savais au fond qu’elle avait raison (certaines vérités sont difficiles à entendre). Mais au final, elle m’a rendu de grands services en ne me ménageant pas. L’autre, plus récente, se comporte comme une fée, comme un ange gardien : ses mots sont toujours d’une infinie bienveillance, et sans trahir la réalité me semble-t-il, elle parvient toujours à me faire considérer que j’ai bien fait. Sa vision des choses est extrêmement positive et elle me donne la foi en la vie. Elle parvient ainsi à désamorcer le pire de mes blues. Elle aussi m’a énormément aidé dans les moments difficiles. Tout en étant différentes, l’une et l’autre m’ont été (me sont) précieuses…

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  39. isa-monblogdemaman a dit…

    Et d’ailleurs la question pourrait être la même, avec les mêmes conséquences pour l’amour. A partir de quand avoue-t’on une infidélité par exemple. Quand on n’a trop peur d’être démasqué, quand ça devient trop dur à porter ? On parle pour nous, pas pour l’autre, dans tous les cas.

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  40. Sally a dit…

    Moi, je suis convaincue du contraire. Il est vrai que quelque part c’est plutôt nous-mêmes que nous voulons alléger, mais pour moi l’amitié même repose sur la confiance et c’est une preuve de mon amitié que d’être sincère. Bien sûr, il m’est arrivé de me taire, moins par peur d’un clash que par une volonté farouche d’éviter de faire mal à mon ami(e) alors que la situation ne peut pas évoluer en sa faveur.

    Mais cette question m’a bien torturé des dizaines de fois.

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  41. Ninni a dit…

    Pareil je suis tres manichéenne et adore dire la vérité sans penser aux conséquences…
    Mais je crois que quelque part j’aime bien être sadique ou mazo quand on voit les résultats… Parce que dire la vérité ça fout la merde, les gens heureux ne disent rien et vivent très bien. Moi et ma foutue vérité et mon délire de tout est blanc ou tout est noir j’ai perdu pas mal dans la vie!

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  42. elphie a dit…

    Quel beau sujet de réfléexion encore là ! Merci Caroline. Oui, je pense qu’on ne doit pas tout dire en Amitité,ni en Amour! Et pourtant, pardoxalement je crois que c’est salutaire de parler, seulement SI on sait y mettre de la bienveillance, de la diplomatie, les mots justes, de l’affection et surtut SANS jugement. Mais là dessus, je sais que du haut de 40 ans passés, j’ai encore beaucoup à apprendre! En tout cas, ça fait grandir et quand on aime, il faut savoir faire sinon on risque de perdre!

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  43. Caleñita a dit…

    Ce sont toujours des situations délicates mais je suis désolée, les amies sont là pour dire la vérité (ou la façon dont elles voient cette vérite, je vous l’accorde) surtout quand on a perdu toute objectivité par rapport à soi même.
    J’ai trainé (ou perdu, quoique non car sinon j’aurai pas rencontré mon corse d’amour :)) deux ans pour quitter mon ex, j’étais malheureuse comme une pierre, je cherchais désesperemment quelqu’un qui me mette le nez dans mon caca ou qui puisse me challenger à faire le pas, et mon entourage m’a laissé m’embourber : »il t’aime »…
    Jusqu’au jour ou une copine (qui m’aimait d’un autre amour) m’a enfin ouvert les yeux. Une fois l’ex abandonné, tout l’entourage m’a dit que c’était la meilleure chose que j’avais faite, alors qu’ils n’ont jamais ne serait ce qu’essayé de me parler franchement…
    Alors moi je suis désolée, je suis la copine qui dit des choses qui fachent, oui j’ai perdu quelques copines mais bon, plus le temps passe plus je prends des pincettes pour leur faire passer un message, tout ça parceque je les aime et qu’il est important de se voir à travers d’autres yeux… Et la plupart (je le sais) m’aime d’autant plus car je suis « relativement » objective dans mon conseil, qui ok, n’est pas toujours facile à écouter…
    bonne journée!

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  44. soleia a dit…

    Calenita (désolée, je ne trouve pas le « n » espagnol sur mon claiver allemand 🙁 ), j’ai connu un peu la même histoire:
    J’ai passé 5 ans avec mon ex… 5 ans à être malheureuse, à perdre ma confiance en moi… C’était ma première grande relation, pas lui, et mon côté « tout faire pour que ça marche », ainsi que l’amour que je lui portait, ont fait qu’il m’a fallu 5 ans pour enfin ouvrir les yeux…
    Mon entourage, mes amis, ma famille ne m’ont rien dit pendant ma relation. Rien de négatif, mais rien de positif non plus (pas de « il t’aime », « il est super »)… Mais quand j’ai annoncé que je l’avais quitté, tout le monde m’a dit: »qu’est ce que je suis content pour toi!!! C’est vraiment une bonne chose ».. Et… c’était vrai!!
    Mais je ne leur en veux absolument pas de ne m’avoir rien dit avant, tout simplement parce que l’amour rend aveugle, et que tant que je ne m’en rendais pas compte par moi-même, je n’aurais pas été prête à entendre cela… Je crois que ça aurait simplement risqué de me brouiller avec mes amis, ma famille…

    Quant au thème plus général d’aujourd’hui, je rejoins tout à fait l’avis de Caro et de Aude A!

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  45. Margarida a dit…

    Amitié, faut-il tout dire ? Presque un sujet de dissert 🙂 Mais ô combien tu as raison… Moi je tiens aussi beaucoup à l’amitié, peut-être du fait d’être enfant unique, et je dois avouer qu’en amitié je ne dis pas tout parce que parfois on peut faire mal, ou alors, il faut surtout chercher le moment adéquat et surtout la forme correcte. Il ne faut pas oublier, non plus, que les mots peuvent être aussi bien libérateurs que tueurs.

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  46. michelle a dit…

    Ce billet me parle aussi particulièrement en ce moment. Je suis toujours partie du principe qu’à condition d’avoir une amitié solide, on pouvait tout se dire et que tout dépendait de la manière dont on le disait. Je pensais cela parce que je croyais qu’il y avait une sorte d’hypocrisie en se taisant et c’est bien cela qui me pose problème. Conclusion: je ne sais toujours pas quelle est la solution mais je vais tenter, Caroline, je vais essayer de me taire!

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  47. Chingita a dit…

    Pour ma part je suis encore trop jeune et naïve pour réussir à me taire. J’étais témoin de l’infidélité de la petite copine d’un ami très proche, résultat c’est moi qui me suis faite « larguer ». J’en ai pris plein la tronche, et puis il s’est senti obligé de me montrer à quel point sa vie était bien meilleure que la mienne etc. Du coup c’est moi qui ai coupé les ponts, parce que j’ai été hyper déçue de sa réaction.

    Du coup je suis bien d’accord avec toi : Toute vérité n’est pas bonne à dire, surtout lorsqu’il s’agit de proches.

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  48. Caroline - une autre a dit…

    Ah cette question : je me la pose assez régulièrement depuis deux ans. Une de mes amies très proches a rencontré un amoureux, comment dire ? Il ne déborde pas d’envie de faire « l’effort » de nouer des liens avec « nous », ses ami(e) d’avant ? Nous nous voyons à peu près trois weekends par an, et monsieur trouve autrechose à faire ces weekend là…et cela me met les glandes (tout comme les autres du groupe). Trois weekends par an, cela me parait pas excessif, efin quoi ?!?!
    Et là, il y a un mois environ, on avait projeté de se retrouver pas trop loin du lieu où ils viennent d’emménager…et mon amie lance l’invit’ à venir voir leur nouveau chez eux et renvoie un message dans l’heure qui suit disant qu’elle a eu une grosse engueulade avec sa moitié, disant que c’était beaucoup trop tôt, qu’ils étaient encore dans les cartons…
    Du coup, on organise pour se retrouver dans la maison d’autres du groupe, ce qui leur fait trop loin pour venir (150 km en voiture, …et moi je fais 300 bornes en TGV !!!)
    Elle nous téléphone quand on est tous ensemble le dimanche, et nous dit qu’ils ont reçu des copains (de son chéri) la veille…donc, nous les anciens amis, on se prend un petit coup encore car d’autes sont reçus et nous non…
    Et alors là, apothéose, elle (ils) fixent leur pendaison de crémaillère sur un weekend où je suis « charrette » avec le boulot (il y en a deux par an, et en gros, je deviens peut-être parano, mais si elle n’avait pas voulu ma présence à sa crémaillère, ben elle a eu raison de choisir ce weekend-là…)
    Bon, je squatte le comm, mais p*ain, ce texte, il me parle !!!
    Et pour Souchon, je pense à « sans queue ni tête » !!! (on file/suce la métaphore d’hier ?!!)
    Tenez, j’ai trouvé ceci pour nous aider à trouver la chanson qui va bien : http://site.alainsouchon.net/#/Paroles

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  49. Marianne a dit…

    Je pense que tout le monde à connu une situation ou il/elle a voulu etre franche envers l’autre mais cela peut faire tres mal donc comme la majorité des gens je dirais cela depend !!!
    Car un petit mensonge pour proteger l’autre peut apporter un grand bonheur à tout le monde.

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  50. Matinou a dit…

    Bonsoir ,
    Nous nous disions tout ou presque tout parce que ce que nous ne nous disions pas nous savions ce que nous taisions .
    Et puis à l’annonce de la maladie , elle a préféré une psy pour me préserver a t’elle dit . Le crabe et la psy ont pris toute la place , j’ai respecté son choix avec résignation avec ces impressions désagréables d’exclusion et d’incapacité . Elle nous a quitté brutalement dans ce maudit scanner qu’elle détestait et je me souviens de cette psy qui est venue me relever alors que j’étais à genoux à la supplier de se réveiller . Elle me répétait qu’elle savait , qu’elle comprenait . Mais que savait elle , que comprenait elle ?
    J’ai hait cette psy qui m’avait privé de ses mots , de cet accompagnement si douloureux fut il , de son héritage .
    J’ai hait cette psy qui s’est interposée dans notre amitié , qui lui faisait retenir ce qu’elle voulait me dire .
    J’ai hait cette psy qui la empêché de me transmettre ses ressentis , ses peurs , ses volontés pour me préserver , pour me ménager , argumente la psy .
    J’ai hait cette psy parce qu’elle savait et que moi je devais deviner , chercher , comprendre , que je devais souffrir pour être plus proche d’elle .
    Bien sûr que j’ai compris le choix de mon amie , qu’intellectuellement je pourrais effacer tout ce que je viens d’écrire pour recommencer en mots plus réfléchis , raisonnés , mais …
    Et quand je lis votre article dans Psycho , je me rends compte que notre amitié avait traversé tous les écueils , que pendant presque 20 ans en la comprenant , elle nous avait enrichit , fait grandir , qu’elle nous a permis de franchir les obstacles , de rire franchement , de sécher nos larmes , d’entendre nos peines et nos difficultés , d’assumer ce que nous étions , nos frasques et nos délires,nous partagions nos secrets les plus fous ce qui nous rendaient plus légères et plus libres , de nous épauler fasse à l’adversité et c’est avec ce souvenir que maintenant il me faut surmonter mon chagrin , supporter la solitude , son absence .

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  51. Tayiam a dit…

    Coluche a dit : « La franchise ne consiste pas à dire ce que l’on pense mais à penser ce que l’on dit ».

    Cette phrase m’a beaucoup fait réfléchir, il y a quelques mois.

    Je pense que ce qui détruit vraiment une amitié, c’est le manque de communication. C’est valable en amour aussi. Mais, la communication ne signifie pas dire tout, tout de suite, n’importe comment, ce que beaucoup de gens (font semblant d’)ignore(r)(nt). C’est dommage…

    Pour ma part, je pense qu’il n’est pas possible de répondre à cette question par un simple « oui » ou « non ».

    Je ne pense pas que cacher des trucs importants soient sains dans une relation. De là à TOUT dire (non, parce que tout, c’est tout : j’aime pas ta robe/ta coupe/ton mec/ton vernis/le mot que tu viens d’employer/etc.), il y a un pas. Quand le contenu n’est pas vraiment intéressant, que cela ne permettra ni à l’autre d’évoluer ni à soi de se sentir vraiment mieux, à quoi bon ??

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  52. Marie Mail Tout a dit…

    Caroline prédirait-elle les sujets de philo du Bac … ??? Voici le commentaire de texte proposé aux futurs bacheliers S, extrait des Pensées de Pascal … Pile poil dans le sujet !

    « Chaque degré de bonne fortune qui nous élève dans le monde nous éloigne davantage de la vérité, parce qu’on appréhende plus de blesser ceux dont l’affection est plus utile et l’aversion plus dangereuse. Un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. Je ne m’en étonne pas : dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu’ils se font haïr. Or, ceux qui vivent avec les princes aiment mieux leurs intérêts que celui du prince qu’ils servent ; et ainsi, ils n’ont garde de lui procurer un avantage en se nuisant à eux-mêmes.
    Ce malheur est sans doute plus grand et plus ordinaire dans les plus grandes fortunes ; mais les moindres n’en sont pas exemptes, parce qu’il y a toujours quelque intérêt à se faire aimer des hommes. Ainsi la vie humaine n’est qu’une illusion perpétuelle ; on ne fait que s’entre-tromper et s’entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L’union qui est entre les hommes n’est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d’amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas, quoiqu’il en parle alors sincèrement et sans passion.
    L’homme n’est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soimême et à l’égard des autres. Il ne veut donc pas qu’on lui dise la vérité. Il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son coeur. »

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  53. Koa a dit…

    En fait, il y a quelque chose là-dedans qui n’est pas clair pour moi (je tourne autour depuis hier)…

    – soit on considère qu’on ne peut parler que de soi, de ses sentiments. Et là, il ne « faut » rien dire, on peut se poser la question de dire ou non, et on peut choisir de dire si on pense qu’on sera accueilli, que l’autre saura nous entendre, ou qu’on se fout d’être accueilli tellement on veut le dire.

    – soit on considère qu’on a la vérité divine, on se pose en juge, et là on peut se demander si on rend la justice ou pas… Mais c’est soi le problème, pas l’autre ; c’est la vision qu’on a de détenir la vérité !

    A une amie qui trompe son mari, on peut dire qu’on se sent mal à l’aise, en porte-à-faux, triste… Mais si on pense qu’il faut ou ne faut pas lui dire que c’est une grosse s****, ça n’est pas la même chose.

    La prise de pouvoir sur l’autre, pour moi, elle est là : dans l’idée qu’on est plus intelligent que lui, qu’on sait mieux que lui qui il est, et qu’on doit trancher entre lui lâcher le morceau ou pas.

    Voilà mes 2 centimes…

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  54. lesaiLes a dit…

    Ton article a accompagné mes 7h de train il y a une dizaine de jours, 7h pour retrouver deux amies, sans les enfants, sans contraintes…
    Et moi fidèle de ton blog je n’ai même pas vu que c’était toi qui signé…. pfff

    Le sujet est difficile, ne pas tout dire, mais dire ce qui me fais mal, voilà mon crédo 🙂

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  55. Béné a dit…

    Bon allez je me lance, pourquoi ce soir (plutôt ce matin)alors que ça fait plus de deux ans que je viens ici, va savoir…en fait si, je sais, car je suis depuis environ 17 minutes en grand conflit avec mon meilleur ami et que je me suis dit, bon je vais aller chercher des réponses sur le blog de Caro et je tombe sur cet article (j’aime pas trop le destin mais parfois ça aide à trouver une excuse…)qui est très vrai et les commentaires très pertinents. C’est la toute première fois que j’ai ouvert ma gueule ce soir (je suis plutôt du genre qui culpabilise, s’écrase, s’excuse…) et je crois qu’au final j’ai bien fait de ne pas toujours tout lui dire mais que je fais bien aussi de parler maintenant, il suffit de trouver un juste équilibre mais pour moi l’amitié est la relation la plus belle mais aussi la plus difficile à entretenir…
    Bref maintenant que je suis partie dans un roman autant te dire que j’adore ton blog (je te tutoie directement, c’est dire le degré de convivialité qui règne ici!!), qu’il m’inspire (je suis une passionnée des mots)et qu’il m’apaise même lors de mes grandes insomnies. Je n’ai que 21 ans et comme l’a dit ton fils je ne sais plus trop de quelle façon mais oui, il y a bien des « jeunettes » qui te lisent !
    Alors juste merci!

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  56. Mélisande a dit…

    Mésa irisa se sont terminées presque toujours pour la raison inverse: incapacité à exprimer une déception que m’a causée la personne en lui donnant une chance de s’expliquer ou de regretter et s’excuser… Ça rejoint la problématique de la capacité à gérer les conflits et celle à pardonner. Parce-que décevoir l’autre, c’est inévitable, non? Surtout au long des années…
    Pour l’autre cas, celui d’éviter de dire des choses blessantes, effectivement faut savoir pourquoi on le fait et essayer de prévoir les conséquences. Ma meilleure amie, trompée par son mari, m’en a fait la confidence, décidée à le quitter: j’avais envie de l’encourager dans cette direction et accabler son mari, mais je me suis rendue compte que ce qui voulait sortir, c’était la rage contre mon père infidèle et ma mère que je voulais voir le quitter. Et mon histoire perso d’un infidèle que j’ai mis 6 mois à quitter. Et je me suis dit que si je poussais mon amie dans sa decision et qu’elle décidait de lui pardonner, je serais celle qui a voulu saboter une tentative de sauver son mariage. Alors on fait quoi? On écoute, on laisse l’autre parler et on lui dit qu’on est là pour elle quel que soit son choix. Et aussi parce-que c’est difficile de comprendre l’intimité de l’autre, même quand c’est notre meilleure amie, alors le plus beau cadeau à lui faire, c’est la liberté de choisir pour elle-même…
    Pour notre opinion du conjoint de l’autre, pareil, difficile de savoir comment ça se passe vraiment, les amies, c’est fait pour se plaindre et décharger les nerfs, alors parfois on se retrouve à raconter plus facilement des prises de têtes que des moments de bonheur, ce qui peut donner l’impression que ça se passe mal alors que pas du tout, simplement on a plus de honte à raconter les moments de bonheur que les engueulades!
    Quant aux révélations… avant de lâcher le morceau, faut être sûr que l’autre ne fait pas pareil, déjà non? Mais c’est le plus délicat…

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