Mois : juillet 2011

Lao Thai, Dame de Canton et riz gluant

IMG_1061
Une petite journée encore de labeur et voici que se profile un long week-end. Je vous avoue que l'un des dommages collatéraux de cette vie de free lance, c'est cette relative indifférence que j'éprouve désormais vis à vis des jours fériés. La preuve en est d'ailleurs le nombre d'interviews que j'ai réussi à caser demain, sans compter celles que j'ai proposées à certains qui m'ont regardée comme si j'avais vu la vierge.

Ils étaient salariés, faut dire.

Il n'empêche que le churros fait le pont et que son neveu a le bon goût de se marier à la Rochelle samedi, avec sa chérie canadienne. Ce sera donc un petit week-end charentais pour nous et c'est une bonne chose, j'aime par dessus tout la lumière qu'il y a là bas, à nulle autre pareille.

Si d'aventure vous restez à Paris ou que vous y venez en goguette, je ne saurais que trop vous conseiller de passer une soirée sur les quais de Seine, en face des Batofar et autre Dame de Canton. Des guinguettes y sont ouvertes depuis quelques jours et il y règne une atmosphère de fête tranquille comme je les adore. Je confesse avoir déjà étrenné leurs mojitos, toujours aussi bons.

Voilà, sinon il y a aussi ce petit restaurant Lao, le Lao Thai, rue de Tolbiac, où l'on mange des Lap (viande de boeuf hachée ultra pimentée) et des salades de papaye ou de liseron à pleurer de bonheur. Sans parler du poulet coco-bambou qui vous transporte direct sur les bords du Mékong.

Ce sont mes amis Marc et Delphine qui, conseillés par des amis Lao où il venaient de passer deux ans, nous l'ont fait découvrir. A chaque fois qu'on y mange, je pense à eux.

Rose quant à elle mange son riz gluant avec une dextérité qui me fait penser que nous allons bientôt pouvoir l'embarquer en Asie du sud-est. Et ça, j'ai hâte. Notre périple en Thailande il y a quinze ans reste parmi les meilleurs souvenirs de ma vie.

Voilà, si ce n'était pas du billet décousu, je ne sais pas ce que c'était.

Et dernière chose, un grand grand merci pour l'accueil formidable que vous avez réservé au dernier épisode de Puzzle de cette première saison. William Réjault et moi même avons été touchés plus que nous saurions le dire.

Edit: Une amie cherche de toute urgence une famille qui voudrait partager sa nounou à domicile (super nounou, super copine) à partir du 1er septembre, métro Arts et Métiers. Si intéressés, envoyez moi un mail (cfrancfr(at)yahoo.fr)

Puzzle #8: un mouton à Stokholm (ou quand je rencontre Bjorn, d’ABBA)

 

Bon. Parlons peu parlons bien, je vous ai déjà raconté en long en large et en travers mon épopée suédoise, durant laquelle j'ai eu la chance de rencontrer Bjorn, l'un des quatre protagonistes d'ABBA. Après le 1er épisode de Puzzle où j'ai pu découvrir les coulisses de la comédie musicale à Mogador, voici le second, qui va vous emmener à Stockholm en plen hiver. Quoi, c'est bien, la neige, en juillet, non ?

Blague mise à part, je voudrais simplement remercier Will, JB et Justine, pour tout. Le premier pour m'avoir emmenée, le second pour m'avoir filmée et la troisième pour m'avoir montée (et bien, en plus).

J'espère que ce petit film vous plaira, moi je l'aime, malgré mon accent anglais déplorable et mes quatre mots de vocabulaire, malgré ma peau de mouton moins seyante tu meurs et malgré ma razzia dans la boulangerie. "Bonjour, je m'appelle Caroline, j'ai un blog et je ne pense qu'à manger".

Je l'aime, donc, parce que j'y retrouve la joie de ces deux jours et qu'à chaque fois que je le regarde, je me dis: "ouah, j'ai fait ça, je l'ai vraiment rencontré et je suis tout de même parvenue à lui parler. En anglais en plus. Ou presque".

Pour mémoire, le premier épisode est disponible ici

Et si vous avez loupé les billets sur stockholm: ICI et ICI

Un grand merci à OFF TV.

Voulez-vous en savoir plus sur Linecoaching ?

DSC_0272.jpg_effected
Il y a quelques semaines, les docteurs Zermati et Apfeldorfer ont ouvert un site, appelé "Linecoaching". Le principe ? Proposer leur thérapie en ligne à celles et ceux qui ne peuvent pas franchir la porte de leur cabinet, quelles qu'en soient les raisons.

Je vais être transparente, il m'a été proposé de travailler pour ce portail. Ce que j'ai refusé. Pas parce que j'étais sceptique ou que le principe ne m'intéressait pas. Mais autant je fais quelques accrocs à mon incorruptibilité quand il s'agit d'accepter une invitation par ci par là, autant là, je me suis dit que c'était incompatible avec certaines de mes activités. Quand j'écris pour Psychologies magazine par exemple, il peut m'arriver d'interviewer des médecins du GROS. Comment garder mon indépendance en travaillant pour Linecoaching ? Et sur ce blog, où j'ai maintes fois raconté mes séances avec le docteur Z, comment conserver ma liberté de parole – call me Florent Pagny – en étant participant à leur petite entreprise ?

Bref, pour ne pas être juge et partie, j'ai donc refusé.

Ceci étant dit, j'ai reçu de nombreux mails de lectrices me demandant mon avis sur ce service en ligne. J'avoue avoir un a priori positif parce que j'ai confiance en ces deux médecins et que sur moi, leurs principes ont fonctionné. Mais n'ayant pas suivi ce coaching on line, je ne peux pas non plus vous garantir qu'il vous apportera ce que vous espérez. Si à titre personnel je préfère un contact humain en face à face, je suis bien incapable de juger de l'efficacité de cette méthode web 2.0.

En revanche, j'ai la possibilité d'interviewer Jean-Philippe Zermati pour vous éclairer. Mais je voulais m'assurer auparavant que c'était quelque chose qui pouvait vous intéresser. Et si oui, je vous propose de laisser en commentaire les questions que vous souhaiteriez lui poser sur ce nouveau portail.

Si je vous sonde sur le sujet, c'est parce que je ne voudrais pour rien au monde donner l'impression de faire un billet sponsorisé. J'ai toujours payé mes consultations chez le docteur Z et n'ai jamais été rétribuée pour en parler. Et je tiens à ce que ça continue. Ne serait-ce que pour conserver le droit d'émettre des doutes si j'en avais.

Voilà, à vous la parole, en somme.

SOS Elysée Montmartre à l’Olympia

DSC_0068.jpg_effected
J'y ai enterré ma vie de jeune fille, j'y ai dansé jusqu'à pas d'heure lors des bals du samedi soir – je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans… – j'y ai applaudi des artistes adorés. J'en suis sortie à chaque fois des étoiles dans la tête et des ampoules aux pieds.

Et puis l'Elysée Montmartre a cramé.

Et puis il a été décidé qu'elle ne renaitrait de ses cendres que pour se transformer en garage à bagnoles.

Une idée qui me rend triste, une idée qui m'est assez insupportable. Il n'y a jamais assez de salles de bal et de concert. Tuer l'Elysée Montmartre c'est flinguer un peu de ce quartier, c'est enlever à ce Paris de la fête un peu de son âme.

Parce que dans ces cas là, la concurrence n'a pas de sens, l'Olympia a décidé d'organiser un concert de solidarité pour soutenir l'Elysée. Cela se passe demain et il devrait y avoir du beau monde sur la scène: Benabar, Bernard Lavilliers et Raphaël. Et peut-être d'autres guests. Tout ces artistes participent gracieusement et la recette sera exclusivement consacrée à la défense des intérêts de la salle.

Alors si le coeur vous en dit, si la défense d'un lieu de culture vous donne envie d'aller shaker votre body, rendez-vous dimanche soir boulevard des Capucines…

Pour réserver: http://www.olympiahall.com/variete-francaise-disco/concert-de-soutien-pour-l-elysee-montmartre.html

Couple: appel à témoins pour un papier dans Psycho

DSC_0110.jpg_effected
Bon.

Parlons peu parlons bien. J'ai besoin de vous.

Je travaille sur un papier pour Psychologie Magazine qui a pour titre provisoire: "couple: lorsque l'un bouge et l'autre pas".

L'idée, c'est d'essayer de comprendre pourquoi parfois, sans crier gare, l'un ou l'autre prend une direction opposée à celle de son ou sa conjointe.

Des exemples ?

– Elle veut partir de Paris pour créer un gite dans le Larzac et lui veut rester bosser à la Société géniale (ou l'inverse)

– Elle veut un enfant alors que lui non et que jusque là, ils étaient d'accord (ou l'inverse)

– Il entame une analyse et du coup, avance sur plein de choses qui étaient jusque là un peu bloquées. Mais elle, comme elle n'a pas fait cette démarche, elle se sent laissée sur le carreau (ou l'inverse).

– Elle prend de grosses responsabilités au travail et lui végète dans son boulot (ou l'inverse).

Bref, j'imagine que vous voyez à peu près. Pour ce papier, j'ai besoin de vous. Je cherche en effet trois couples qui accepteraient de raconter ce type d'expérience et la façon dont ils sont parvenus – ou non – à résoudre leur problème. Très important: il faut être ok pour être pris en photo. Sachant que psycho est un des rares magazines à accorder encore une importance réelle aux visuels et travaille donc avec d'excellents photographes (je peux témoigner, j'avais été immortalisée dans ce mag avant d'y travailler et c'est très certainement la plus belle photo que j'ai vue de moi) (ok, on ne distinque pas vraiment mon visage) (ceci expliquant peut-être cela).

Je comprendrai évidemment très bien que certains ou certaines d'entre vous ne soient pas d'accord pour être mis dans la boîte. Mais je vous avoue que je vous serais très très très reconnaissante si vous pouviez faire tourner cet appel à témoin, j'ai en effet besoin de trouver les perles rares assez rapidement.

Je précise une dernière fois qu'il n'est pas question de vous soutirer des témoignages impudiques etc. L'idée c'est de se pencher sur la façon dont on peut vivre une telle période dans le couple et dont on peut, éventuellement, en ressortir encore plus fort.

Personnellement, j'aurais pu témoigner avec le churros sur le thème de l'analyse. Je suis de celles qui supportent trèèèèès difficilement l'idée que leur conjoint aille parler à un thérapeute et refuse de leur livrer un compte-rendu détaillé de ce qui s'y est dit (tu as parlé de moi ? pourquoi ? je la déteste de toute façon ta psy. Je suis sûre qu'elle te dit des trucs sur moi. La truie).

Voilà, merci.

 Edit: j'ai écrit "il" et "elle". ça peut aussi être "il et il" ou "elle et elle". Evidemment.

Edit2: ça peut également être un "il" ou une "elle" toute seule, si ce changement de direction a débouché sur une rupture…

Edit3: si vous voulez me contacter sans passer par les comms: cfrancfr(at)yahoo.fr

Baba Love d’Arthur H

DSC_0083.jpg_effected
Hier, de façon totalement impromptue, j'ai été invitée à venir écouter… Arthur H.

Comme me le dit souvent mon ami Will, karma, quand tu nous tiens (il dit aussi parfois des choses plus vulgaires mais ça n'est pas le propos).

Je veux dire, je me retrouve assise en face de lui dans un métro et trois semaines après, pof, concert impromptu.

Ce qui était cool, c'est que j'ai pu y emmener mes amis Julien et Chloé, or il se trouve que c'est par eux, il y a… au moins tout ça, que j'ai connu Arthur (pardon mais je laisse tomber le H, on est devenus assez intimes) (on prend parfois la ligne 7 ensemble). C'était dans leur studio mâconnais, on écoutait en boucle son premier album en broyant du noir (au départ Arthur H il ne faisait pas forcément dans le zizi panpan) (et Chloé et Julien, quand ils vivaient à Macon, ils n'étaient pas au top du moral. Quant à moi j'étais dans ma période IRM. J'en passais un par mois environ, histoire de vérifier que vraiment, non madame, pas de tumeur).

Mais je m'égare, une fois de plus.

Hier, donc, Arthur H.

La particularité de ce concert que nous avons vu, donc, c'est qu'il se déroulait au 104, un lieu à haut potentiel culturel pointu qui se niche dans le haut 19e. Pourquoi au 104 ? Parce qu'Arthur y est pour ainsi dire en "résidence", pour y répéter sa future tournée (fin de l'année, d'après ce que j'ai compris).

Et l'idée, c'était donc de permettre à son public d'assister à ses répétitions. Moyennant un prix d'entrée modique. D'y assister, mais pas seulement. Parce qu'Arthur H, il fait un peu dans le web 2.0, sauf que c'est pour de vrai. A savoir qu'il demande à la fin d'un morceau si on ne l'aurait pas préféré avec un tempo plus lent, ou alors avec une intro différente, ou bien encore si on a senti que là, il était tendu (tendu comment mon chéri chou ?). Et pour qu'on se rende vraiment compte, il rejoue la chanson, deux fois, trois fois, avec un tout petit truc en plus ou en moins, que si tu n'es pas musicien tu ne vois pas forcément la différence et en même temps, si, quand même.

J'ai trouvé ça extrêmement moderne et innovant. Et surtout, ce n'était pas feint, pas un gadget pour faire genre qu'Arthur H il se met au diapason de ses fans. Parce qu'il était vraiment dans l'interrogation et le doute et qu'il attendait réellement notre retour. Surtout, cela m'a permis d'apprécier l'étendue du boulot que représente une tournée. Pas de place pour l'approximatif ou l'à peu près. Arthur H sait exactement ce qu'il veut.

Ça c'est pour le contexte, donc.

Mais ce n'est peut-être pas le plus important. Le plus important, c'est que nous avons donc eu la chance et le privilège d'entendre avant même la sortie de l'album (en octobre) une dizaine de chansons qui le composent. Dont le titre phare, "Baba love", qui m'a collé les poils comme dirait une vieille chanteuse pop un peu nympho. A moins que ça ne soit une citation de Mia Frye.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai adoré. Cet album, comme le titre le laisse entendre, parle d'amour. Il y a d'ailleurs une chanson qui s'appelle "La beauté de l'amour" qui m'a mis les larmes aux yeux. Cet amour est comme un fil rouge qui m'a transporté, au rythme des mélopées tantôt très rock, tantôt électros et évoquant parfois même certains morceaux du regretté Nino Ferrer. J'ai eu envie de l'écouter sur une plage de Corse, dans les bras de mon amoureux. J'ai eu envie de connaitre déjà les morceaux par coeur, parce que c'est encore meilleur, alors.

Je suis nulle en musique, incapable de comprendre ce qu'est un arrangement, un accord ou un tempo. Mais j'ai un critère imparable pour savoir si un concert m'a plu. Si à un moment mes pensées s'évadent et que je me retrouve en train de recevoir le Goncourt ou de me faire masser les reins par Georges Clooney, c'est que c'était réussi. Rien à voir avec une quelconque appréciation musicologique, on est d'accord. Mais en gros, c'est trivial et probablement très déprimant pour un artiste qui me lirait, mais les concerts qui me restent en mémoire sont ceux qui m'ouvrent la porte des rêves. Comme si durant une heure ou deux, je quittais les contraintes et mesquineries du quotidien et que je baignais dans une félicité douce et mélodique. En gros, un bon concert équivaut pour moi à cet état merveilleux dans lequel je me trouve après le premier verre d'alcool. D'un coup d'un seul, les possibles sont à portée de main.

Hier soir, je ne vous livrerai pas le secret de mes songes, mais ils furent nombreux. Et l'heure passée tout près d'Arthur H a filé si vite que j'ai cru, lorsqu'il s'est arrêté, qu'il n'avait jamais commencé.

Ensuite, donc, le chanteur aux zizis m'a été présenté (à moins que ça ne soit l'inverse).

"Bonjour, vous ne me croirez pas mais nous étions assis dans la même rame de métro, un soir où nous allions tous deux voir le concert de Philippe Katerine", lui ai-je dit d'un trait, tout en suppliant mentalement mon ange gardien – ce con – de m'achever immédiatement. Dans le genre "bonjour, je suis psychopathe, veux-tu être mon ami ?", je ne pouvais pas trouver mieux comme entrée en matière. Ensuite j'ai enchainé sur comment ce concert de Katerine était génial d'ailleurs. Pour bafouiller dans la foulée que le sien, de ce soir, il était évidemment génial aussi, je veux dire.

hin hin hin.

Connasse.

Bref, je pense qu'à l'heure où j'écris ces lignes, Arthur H est en train de demander une interdiction d'approcher auprès du tribunal correctionnel. Glenn Close, sors de ce corps, s'il te plait.

Voilà, mon histoire avec Arthur a été comme qui dirait tuée dans l'oeuf alors qu'en plus j'avais préparé tout un tas de questions complètement inédites, du genre "à quand remonte ton dernier fou rire" ou encore "si tu étais un film (un pays, une ville, une voiture, etc)". C'est vraiment ballot.

Il n'empêche qu'il reste la musique et c'est tout ce qui compte. Ça et Georges Clooney me massant les reins. Ou me matant les seins, d'ailleurs.

Edit: Arthur H, j'en ai déjà parlé: ici (par l'homme) et ici

Edit: quelques photos de ce lieu incroyable qu'est le 104, les gens s'y entrainent pour la danse, réfléchissent à leur art, se promènent, boivent des coups. On se croirait à NY.

DSC_0050.jpg_effected
DSC_0052.jpg_effected
DSC_0054.jpg_effected
DSC_0068.jpg_effected
DSC_0085.jpg_effected
DSC_0086.jpg_effected

Ah et comme promis un coucou à Céline qui avait une belle robe à pois et à sa blondinette de copine dont j'ai, à ma grande honte, oublié le prénom…

Et un énorme merci à Coralie et W.

Non je n’ai pas changé…

DSC_0037.jpg_effected
On dit souvent que lorsqu'on perd du poids, on met du temps à se réapproprier son image, à se voir telle qu'on est devenue. Ce n'est pas faux, j'ai mis plus d'un an à essayer en premier des pantalons en taille 40. Et six mois de plus pour ne pas embarquer dans la cabine du 42 et du 44, "au cas où".

Mais ce qu'on dit moins, c'est que ce regard qu'on porte sur nous même, les autres l'ont également. On ne change pas facilement dans la tête des gens.

Hier soir, j'étais invitée à un raout par mon ancien boss. L'occasion de recroiser quelques collègues de mon ancienne vie. Pas si ancienne que cela, je ne suis finalement partie que depuis six mois.

Six mois pendant lesquels je n'ai pas perdu un gramme, je crois que je me suis stabilisée, oscillant à plus ou moins deux kilos de mon poids de forme.

Mais là n'est pas la question.

J'ai donc revu des collègues et ils ont été nombreux – je veux dire par là que ce n'était pas une remarque isolée – à s'exclamer que j'avais fondu. Voire que j'étais vraiment très épanouie – il en est même un qui pourtant ne m'a jamais dit un mot gentil en cinq années sous sa responsabilité – qui a prononcé le mot "resplendissante".

Je ne vais pas mentir, c'était très agréable, les compliments il faut toujours les prendre sans mégoter.

Mais je me suis tout de même interrogée.

Comment se fait-il qu'ils aient eu cette réaction, alors que cette "ligne" là, je l'avais bien avant de partir ? Et cette robe que je portais, mon increvable portefeuille noire de chez Monop, cuvée 2006 environ, ils avaient dû la voir sur moi des dizaines de fois. Je n'étais pas plus maquillée qu'un autre jour, pas plus apprêtée, et je me trainais une migraine épouvantable, de celles qui rétrécissent mes yeux et me donnent un teint gris.

Je veux dire, je n'étais pas spécialement vilaine, mais ni plus ni moins la même qu'il y a six mois. Bien sûr, on pourra m'objecter que cette nouvelle vie me réussit, que la sérénité à l'intérieur de soi se voit à l'extérieur. Mais bien que sûre désormais d'avoir fait le bon choix – ou en tous cas un choix qu'il faut assumer – je suis tout sauf sereine, en proie à des questionnements et des doutes quotidiens. C'est ma nature et je crains qu'il faille me la trainer jusqu'à la tombe.

Bref, j'aimerais être l'héroine de eat, pray, love, mais qu'on me laisse ma cartouche de cigarettes, mes bêtabloquants et mes prises de tête.

Tout ça pour dire que je pense que la seule raison de leur "surprise" réside dans le fait qu'ils ne m'avaient pas vue pendant un long moment. Et que par conséquent, ils s'étaient débarrassés de leur persistance rétinienne (trois jours que je veux placer cette expression, je trouve que ça fait très sérieux) qui les faisait me voir comme j'étais "avant". Peut-être aussi que tout simplement, ils ne me regardaient pas avant, je faisais partie des murs, le boulot ce n'est pas un catwalk non plus, hein.

Toujours est-il que je pense que ça explique aussi pourquoi soi même on ne parvient pas à poser un regard différent sur un corps qui peut avoir changé. On se voit tout de même beaucoup par le prisme de ce que nous renvoie l'autre.

J'ajouterai que si ces compliments m'ont touchée, ils m'ont aussi un peu interpellée. Le lien entre mon amaigrissement et ma supposée "plénitude spirituelle" était visiblement évident. Le "tu as maigri", je l'entendais comme un "tu es heureuse, ça se voit ".

Je crois que j'ai plus que jamais compris ce que voulait me dire le docteur Zermati, quand il parlait des dangers de la survalorisation de la perte de poids. C'est une sacrée pression, je crois, cette association du bien être et d'un corps svelte. Si j'étais arrivée hier, souriante et pomponnée, mais lestée d'une dizaine de kilos, mes anciens collègues en auraient ils déduit que j'avais fait une énorme erreur et que j'étais une looseuse ? Si je venais à regrossir, devrais-je supporter, en plus des désagréments liés à la reprise de poids – ne serait-ce que le renouvellement de ma garde robe – les regards désolés des proches et moins proches, qui en déduiraient que je vais mal, voire que je suis tricarde ?

Je n'invente pas le fil à couper la margarine en écrivant ces mots. Mais l'obésité est de plus en plus et irrémédiablement assimilée à tout un tas de traits de caractère négatifs: le laisser aller, la paresse, la déprime, etc. Et c'est d'autant plus injuste que je ne connais pas plus volontaire qu'une personne au régime.

Je suis partie un peu dans tous les sens, ce billet a été écrit un peu tard. Qu'on ne se méprenne pas, je n'étais évidemment pas fâchée contre ces personnes qui n'étaient que pleines de bonnes intentions. Je confesse même avoir joui de cet instant, qui ne rêve pas de faire un tabac en revenant sur les lieux du crime ? Mais au final, ce que j'en retiens, c'est que je vaux – et ce "je" est à prendre comme un "nous" – plus que quelques kilos en moins. Et que ce qui m'a le plus touchée, c'est A., avec laquelle je n'ai pas si souvent parlé durant ces années à la cotoyer et qui m'a confié me lire et rire, souvent.

Bonne journée…

La photo ? non, rien à voir, c'est juste "notre" petit resto de Corse auquel on se rend systématiquement le premier soir des vacances. Et j'avoue que j'en ai une énorme envie…

Parfois j’aimerais avoir plusieurs vies

DSC_0041
Je ne sais pas si c'est le mois de juillet, le fait que les enfants sont en vacances ou tout simplement le besoin de souffler après ces derniers mois riches en rebondissements mais je suis comme un iphone en fin de batterie.

Alors un petit billet dans l'air du temps, plein de pensées un peu vides…

– J'ai traversé Paris hier pour me faire ajuster la frange et bien que consciente du ridicule, j'assume totalement. Il n'y a que Michel désormais qui a le droit d'approcher ses ciseaux. Il avait besoin de parler le pauvre, en plus. Figurez-vous qu'il est à deux doigts de la dépression. Depuis que Kate Middleton a décidé de se marier sans chignon, voilà que toutes les futures mariées veulent l'imiter. "Elle a tué la profession", ne décolère pas Michel. Il mise tout sur Charlene. Même si on était bien d'accord qu'elle semblait aller au bucher la pauvre. Enfin la pauvre, façon de parler.

– Du coup j'ai pris quelques photos du quartier, ces quelques rues qui se nichent sous Pigalle. Un endroit où je vivrais bien, je crois. Même si je suis la seule godiche, je pense, à ne pas avoir trouvé Rose Bakery. Ce n'est pas faute d'avoir descendu et remonté la rue des Martyrs trois fois. Dites moi que la boutique a déménagé. Parce que sinon on a un grave problème, Houston. Je me le rêvais, mon cheesecake.

– J'ai dévoré en trois jours "La couleur des sentiments". J'en reparlerai je pense dans un billet "bouquins pour l'été", que je prévois pour la semaine prochaine. Mais vraiment, parfois, il y a des livres qu'on voudrait avoir écrit. Il en fait partie.

– Quand on lui demande ce qu'elle va apprendre à l'école, Rose répond: "ordinateur et faire des photos". Je rêve ou elle est à deux doigts de créer son blog ?

– Aujourd'hui, une amie a besoin de pensées. Les miennes vont donc vers elle.

– Je me demande s'il existe quelque chose de meilleur que les fraises à la crème. Mais pas n'importe quelle crème. Celle de ma fromagère qui vend sur le marché cette tuerie presque jaune tellement elle flirte avec le beurre.

– Je rêve de siestes crapuleuses. Je me demande pourquoi faire l'amour l'après-midi reste, même après des années de vie commune si délicieusement transgressif.

– Le churros a oublié, le 30 juin dernier, notre anniversaire de mariage. Je n'arrive pas à savoir si le fait que ce soit la troisième année consécutive doit me rassurer ou non.

– Je ne quitte plus mon vernis "Waikiki Orange" de Mavala. Il est un peu fluo et me met de bonne humeur. J'ai aussi acheté sur Monshowroom un pantalon kaki qui va très bien avec. Mais qui a déjà un trou au cul et ça, ça me le troue. Le cul.

– Hier, Rose m'a fait tout un cinéma pour qu'on lui change ses yeux. Ceux du petit garçon avec lequel elle est gardée sont bleus. "C'est nul, le marron", pleurait-elle. Quand je pense que petite je voulais des iris noisette, je trouvais que le bleu ça donnait un air méchant. Pourquoi, mais pourquoi faut-il qu'on trouve toujours à redire à ce qu'on est ?

Voilà, c'est un peu tout pour aujourd'hui. Ce soir je remonte un peu le temps, à la faveur d'une soirée où seront présents d'anciens collègues. Parfois, je me dis que j'aimerais mener plusieurs vies, sans avoir à choisir l'une ou l'autre. Dans l'une d'elles, qui sait, j'aurais les yeux marrons ?

DSC_0003.jpg_effected
DSC_0007.jpg_effected
DSC_0010.jpg_effected
DSC_0013.jpg_effected
DSC_0015.jpg_effected
DSC_0019.jpg_effected
DSC_0021.jpg_effected
DSC_0025.jpg_effected
DSC_0026.jpg_effected
DSC_0029.jpg_effected
  DSC_0056.jpg_effected

Non je n'avais pas particulièrement envie de faire caca. "si tu ne te penches pas je ne t'ai pas en entier", répétait le churros. J'ai renoncé à lui expliquer qu'il peut reculer dans ces cas là.

Après ça l'excite.

Ordre et désordres

IMG_0543
"Tu sais maman, Martin adore notre maison. Il trouve ça génial tout ton bazar. Surtout les étagères et l'armoire à pharmacie. Parce que chez lui, les livres ils sont rangés par ordre alphabétique. Et les médicaments aussi. Tu te rends compte ? Les médicaments, ils ne sont pas du tout en tas et quand on ouvre la porte de leur armoire, y'a rien qui tombe ! Alors quand il vient chez nous, il trouve ça trop drôle. En plus il dit que tu es super cool parce que tu n'es pas obsédée par la propreté".

Depuis cette avalanche de compliments, je ne cesse de m'interroger: est-ce qu'il est sain de me réjouir d'être l'idole des copains de mes enfants en raison de mon hygiène aproximative ?

A part ça, c'est tout de même un peu le début des grandes vacances, mes deux grands sont partis en colonie et avec le churros on est au taquet pour ne pas louper le jour de leur retour. Je veux dire, quand les services sociaux se pointeront – et quelque chose me dit que c'est imminent -, si on pouvait ne pas rajouter ça à notre actif, ce serait bien.

Quant à Rose, elle aurait bien voulu partir aussi en colonie. On lui a expliqué qu'avant ça, il faudrait qu'elle se décide à parler. Enfin, dans un dialecte compréhensible par d'autres personnes que sa famille rapprochée.

Pour l'instant on l'entraine de manière intensive à prononcer correctement le mot "copine".

Ah je ne vous ai pas dit ? Elle persiste à ne dire que les dernières syllabes des mots.

Parfois ça prête à confusion.

Je crains le pire pour l'école.

Voilà, bon lundi aux travailleurs de juillet, j'en fais partie, nos vacances ne débutent qu'en août, vous me verrez donc encore trainer un peu par ici dans les semaines à venir…

L’affaire DSK, cet immense merdier

Dsklibre

Hier on m'a demandé dans les commentaires mon point de vue sur l'affaire DSK. Vous remarquerez que sur ce blog je n'en ai pas beaucoup parlé, à peine ici et là.

Pourquoi ?

Peut-être parce qu'en premier lieu, je sais bien que mettre le petit doigt dans cette histoire signifie se faire broyer jusqu'à la clavicule. Quel que soit mon avis sur la question, il heurtera ceux et celles qui ne le partagent pas. Et j'ai pu constater sur twitter que cette affaire est, comme on dit en marketing, extrêmement clivante. Le sujet vient se rajouter à la longue liste de ceux qui sont assurés de faire un carton sur les blogs tout en rameutant les extrémistes de tout bord peu désireux de faire dans la dentelle et la nuance.

Dans le désordre: l'euthanasie, la péridurale, l'allaitement, l'écharpe de portage, le co-sleeping, le foie gras, le pape ou les UGG.

Et maintenant, donc, l'affaire #DSK.

Prudence et volonté de me protéger, donc, mais pas seulement. Dans cette histoire, je suis comme souvent atteinte du syndrôme "je ne suis pas d'accord avec mon interlocuteur". A savoir que si je me trouve face à un défenseur acharné de Dominique, sur le mode "elle l'a cherché, il est victime d'un complot, le pauvre", je sors mes griffes féministes dans la seconde, horrifiée qu'un membre de ma famille puisse avoir de telles pensées.

Si en revanche je suis confrontée à un anti DSK qui en profite qui plus est pour transformer Nafissatou Diallo en madone des femmes violées, n'envisageant même pas une seconde que la réalité puisse être un poil différente de la version donnée par la victime présumée, je me transforme en avocate de la défense, examinant scrupuleusement toutes les incohérences du cas et relevant les contradictions de l'accusation.

Bref, en somme, j'ai la personnalité d'une paquerette.

Et encore.

Aujourd'hui, après ce énième rebondissement, voici néanmoins où j'en suis de mes convictions:

– La victime présumée n'est pas la sainte virginale qu'on nous a présentée au départ. Cela ne signifie pas qu'on puisse du coup la violer sans vergogne ou qu'elle ait aussi menti sur le sujet. Mais c'est forcément déstabilisant, parce qu'on ne peut s'empêcher de se dire que si la vérité sur ce qu'elle est a été travestie à ce point au départ, il est possible que le reste ait aussi été.

– DSK se dirige très certainement vers un non lieu. Pour la simple et bonne raison que le droit américain repose sur cette notion d'unanimité du jury. S'il existe un "doute raisonnable" chez l'un des jurés, l'accusation perd. Or étant donnée la dimension blasphématoire du mensonge aux Etats Unis, même s'il est périphérique à l'histoire, il y aura forcément un juré qui se demandera si, ayant menti concernant les raisons de son arrivée sur le territoire, Nafissatou Diallo n'a pas réitéré par la suite.

– On ne saura jamais ce qui s'est réellement passé. Visiblement, il y a eu rapport sexuel. Alors qu'au départ, DSK disait ne pas connaitre cette femme. Le rapport a-t-il été consenti ? Tarifé ? Forcé ? S'est-il accompagné de violences physiques comme l'affirme l'avocat de Nafissatou Diallo ? Parole contre parole. A moins qu'existent réellement les preuves brandies par cet avocat hier, avec tant de détails sordides qu'ils perdaient en crédibilité. Mais si c'était le cas, comment expliquer alors qu'on libère DSK hier ? Bref, je crains qu'on ne sache jamais.

– DSK pourra toujours parler de rapport consenti, personnellement je resterai toujours très dubitative. Quelle marge de manoeuvre peut avoir une employée noire vivant précairement aux Etats-Unis face à un magnat de la politique internationale ? Même si elle s'était pliée de bonne grâce à ses demandes, est-il possible de savoir si elle ne l'a pas fait par peur de représailles en cas de refus ? Je ne suis pas mère morale, je ne suis pas naïve au point de réclamer pour la France un président fidèle à sa femme (d'autant qu'en la matière les précédents présidents n'ont aucune leçon à donner). Mais savoir que mon président use de sa position pour se taper tout ce qui bouge et de préférence ses subalternes, ça ne me plait qu'à moitié. Par conséquent j'espère bien qu'il ne se présentera pas aux primaires en cas de non lieu avant le 18 juillet.

– J'ai également du mal avec certaines passionarias se réclamant d'un féminisme qui ne me parle pas et qui semblent souhaiter finalement que le viol se soit vraiment déroulé dans les conditions les plus atroces possibles. Tout cela pour alimenter leur discours politique. Je suis du côté des femmes agressées, évidemment. Je ne suis pas néanmoins du côté de la haine des hommes. Et s'il s'avérait, au fil du temps, que rien ne se soit passé comme il l'a été raconté par la victime présumée, je serais assez triste que certaines femmes persistent à défendre leur version à des fins idéologiques.

– S'il s'avère enfin que Nafissatou Diallo a menti sur toute la ligne – je ne sais pas, moi, qu'elle ait pris l'initiative du rapport sexuel, sachant qui était cet homme et prévoyant d'en retirer du fric par la suite – (je ne dis pas que c'est ce qui s'est passé, je dis que c'est un scénario possible), la principale victime dans cette histoire, ça ne sera pas DSK, ni même sa famille. La principale victime, ce sera la prochaine femme agressée. Qui devra porter comme un fardeau ce mensonge et dont la crédibilité sera mise en question. De la même façon qu'aujourd'hui, un enfant qui parle d'agression sexuelle pâtit de ce qui s'est passé à Outreau. Rien que pour cela, cette affaire est un immense merdier.

Je ne sais pas si j'ai été assez claire, j'ai essayé d'être la plus sincère possible. Pour résumer: le fait que la victime présumée ne soit pas ce qu'elle a prétendu être au départ entâche nécessairement sa crédibilité. Ce qui ne fait pas de DSK un innocent. Surtout, pour ma part, je n'ai jamais été strausskhanienne mais le suis encore moins aujourd'hui. Et j'estime que si coucher avec une employée du Sofitel n'est pas un crime en soi, c'est une faute grave pour qui voulait devenir président de la République et savait qu'il serait examiné à la loupe par ses opposants.

Voilà, je me doute que les commentaires iront bon train, dans un sens ou dans un autre. Je compte sur vous pour rester mesurés, sinon je censurerai.

Edit: Ne manquez pas la dernière édition du Delit Maille