Mois : juillet 2011

Voici venu le temps…

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Dimanche, je retrouverai l'odeur si caractéristique de myrte, de cyste et d'arbousiers qui embaume la Corse. Je poserai mes valises, je plongerai dans la mer d'huile et irai manger, dès le premier soir, une pizza dans ce qui est devenu "notre" petit restaurant, "a pota marina", les pieds dans l'eau et une pietra à la main.

Les vacances tant désirées sont toutes proches et je sais, expérience oblige, que le meilleur moment, c'est peut-être celui-ci, lorsque le rêve est à portée de main, juste avant que cela ne commence vraiment.

Là où je vais, la connexion est mauvaise et aléatoire, mais connaissant mon addiction à ce blog devenu presque une extension de moi même, je tâcherai de vous envoyer quelques cartes postales depuis mon Iphone. Je vous souhaite un beau mois d'août, il ne peut être à mon avis que plus ensoleillé et chaud que celui des juillet-tristes.

Une pensée toute particulière à ceux qui pour x ou y raisons ne partent pas cet été, je connais ma chance et mesure ce privilège de pouvoir rompre trois semaines durant avec le quotidien.

Je vous laisse avec quelques clichés "hipstamatic", d'Ambre notamment, qui m'a bluffée hier soir. Sa voix est de plus en plus profonde, avec ce léger voile qui m'emmène loin. Sa présence sur scène a gagné en intensité et sa complicité avec Dude – yummy Dude – et leurs deux musiciens rend leur performance d'autant plus sincère. J'attends le disque en trépignant, et je sais, je sens, qu'il est venu, le temps de la consécration.

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Edit: Pendant ce mois d'août, il y aura un ou deux billet sponsorisés. Je sais que vous ne les goûtez pas particulièrement, ce n'est pas un exercice avec lequel je suis à l'aise non plus. Mais comme je l'expliquais dans les commentaires, j'ai entrepris de relooker un peu le blog et cela implique de faire appel à un graphiste. Or, croyez moi ou pas mais ces gens là demandent qu'on les paie pour faire le job. Dingue. La vie de pigiste étant ce qu'elle est, je ne peux me permettre de bouder cette source ponctuelle de revenus. Merci de votre compréhension…

Séparations

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Cette semaine est un peu particulière, je la passe seule à Paris. Je crois que cela ne m'était pas arrivé depuis la naissance des grands, de disposer ainsi de cinq jours en solo. Souvent, les enfants s'en vont chez mes parents, mais nous restons ensemble avec le churros. Là, non, je suis livrée à moi même, sans autre contrainte que le boulot qu'il me reste à faire avant notre départ en Corse dimanche.

Je n'avais pas vraiment prévu cet interlude, il s'est décidé un peu brusquement, à la faveur d'une semaine supplémentaire de congés accordée au churros au dernier moment. Je m'étais organisée de mon côté et il m'était difficile du coup de changer mes plans.

Pas prévus, pas vraiment désirés et en même temps, je prends ces jours silencieux dans cet appartement devenu subitement trop grand pour ce qu'ils sont: l'occasion de vivre à mon rythme, de manger comme bon me semble des choses préparées en trois minutes, d'éteindre la lumière à 3h du matin après avoir avalé un bouquin d'un seul trait ou d'aller, au débotté, écouter Ambre chanter*.

Il ne faudrait pas que cela s'éternise, je ne suis plus habituée à n'entendre résonner que mes propres pas dans mon salon et le soir, quand plus une lampe n'est allumée, le moindre bruit me parait suspect. Mais je ne boude pas cette éphémère liberté. Et puis la solitude est un état qui ne me déplait pas. Je ne suis pas fille à s'ennuyer, encore moins lorsque j'ai dans mon ordinateur trois saisons de Mafiosa. (mmmmm… Thierry Neuvic)

Je crois que le plus difficile finalement, c'est d'entendre leurs voix à tous dans le combiné, pleines de rires et de bombes dans la piscine, de glaces mangées sur le port et de tours de manège. Pas assez, dans ces voix, du manque que j'éprouve, moi, pour eux. Je me déteste de regretter qu'ils ne soient pas un peu tristes et je me méprise de me poser cette question: se pourrait-il qu'ils puissent vraiment se passer de moi ? Combien de jours et de nuits faudrait-il pour que Rose me réclame ?

"A la seconde où tu les conçois, tes enfants commencent lentement mais sûrement à se séparer de toi", m'avait un jour dit une amie psy. Cette phrase m'accompagne depuis et prend, jour après jour, un peu plus de sens…

* Amber and the dude c'est ce soir à L' Espace B, 16 rue barbanègre , Paris 19ème, 19h30

Taillissime ouvre une boutique éphémère cet été

Diane

Billet sponsorisé

Dans mon parcours fashion, il y a eu un avant et un après Taillissime. Certes aujourd'hui, je peux trouver jupe à mes fesses dans le catalogue entier de La Redoute. Mais il n'y a pas si longtemps que cela, mon postérieur en 46 avait pas mal de difficultés à se loger dans des jeans peut-être à ma taille mais visiblement pas pensés pour ma morphologie. Et ne parlons pas de mon ventre qui n'a jamais brillé par son dynamisme mais qui après deux césariennes répond désormais au doux nom de tablier.

Un jour, j'ai compris qu'être ronde n'impliquait pas forcément de s'infliger une double peine. Celle d'être complexée ET boudinée. Et que commander chez Taillissime n'allait pas me faire grossir bien au contraire. C'est d'ailleurs à ce moment là que j'ai également commencé ma thérapie Zermati, mais ça n'est pas le sujet d'aujourd'hui.

Le sujet, c'est que cet été, Taillissime, a décidé de partir à la rencontre de toutes les femmes. Le principe ? Installer un showroom dans 6 villes de la Côte d'Azur du 31 Juillet au 19 Août prochain.

Grâce à cette boutique éphémère itinérante, toutes celles qui le souhaitent pourront venir essayer en avant-première les modèles de la rentrée. Personnellement je trouve l'idée super, parce que la vente à distance c'est pratique mais parfois, on a besoin d'essayer avant de craquer.

La cerise sur le gâteau ? Dans ces pop-up store, quatre coachs mode, blogueuses, stylistes et fans de mode formées par l'adorable et bombissime Big Beauty seront là pour accompagner, guider et conseiller dans les choix de pièces parmi 38 silhouettes de la collection Automne-Hiver 2011.

Une fois le look défini et une mise en beauté, chacune pourra passer devant l'objectif d'un photographe pour garder un souvenir de son expérience shopping.

Où retrouver ces boutiques .

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Du 31 Juillet au 1er Août : Le Barcarès, Place des Totems, Jardin du Lydia

Du 2 au 5 Août : Leucate, Place du Kyklos à Port Leucate

Du 7 au 9 Août : La Grande Motte, Le Point Zéro

Du 10 au 12 Août :Le Grau du Roi, Forum Centre Commercial 2000

Du 14 au 16 Août :La Seyne S/ Mer, Place des Services

Du 17 au 19 Août : Hyères, Place St Louis, Quartier de l’Ayguade

Ouverture de 10h à 13h et de 16h à 21h

 

Vous pouvez aussi participer au concours organisé sur la page Facebook, avec de nombreux bons d'achat à gagner mais aussi suivre l'évènement en direct (pour celles qui ne peuvent pas s'y rendre) http://www.facebook.com/#!/plussizeplusmode

De l’infiniment petit à l’immensément ridicule

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(je ne sais pas si c’est flagrant mais Zaz essaie de transformer une grenouille en prince Albert (c’est incompréhensible, elle fantasme sur lui que c’en est gênant)

Ce week-end, on a un peu rejoué microcosmos. Il faut dire que forêt + flotte = fête à la limace et autres bestioles pas ragoutantes. Ceci étant dit, bien qu’allergique personnellement à tout ce qui est a) gluant b) visqueux c) rampant, je tiens à témoigner de ma gratitude envers toute cette faune en folie.

Dans un endroit en effet sans télévision, sans cinéma et dont les espaces fermés n’excédaient pas 8 mètres carrés, si nous n’avions pas eu tous ces scarabées terrifiés et grenouilles miniatures pour occuper la marmaille, il y aurait eu un titre sordide de plus à la une des journaux du week-end pourtant déjà bien pourvus en la matière.

Réjouissons-nous d’ailleurs que le massacre de limaces ne soit pas encore pénalisé parce que nous aurions frôlé la condamnation pour crime contre l’humanité (je crains que parmi nos têtes blondes il y ait quelques délinquants en puissance).

Voilà, pas tellement plus à raconter sur ces deux jours. Nous nous sommes nourris exclusivement de chips, de saucisson et de… chips. Pour équilibrer, heureusement, il y avait aussi des pâtes. Sans oublier la barre bretonne. Servie au petit déjeuner, au dessert et au goûter. On ne se lasse pas de la barre bretonne format familial. En lire plus »

Belote et rebelote

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J'ai un passé de joueuse de cartes. Plus précisément de coincheuse.

Jamais pu m'intéresser à un quelconque autre jeu, nulle au tarot, inapte au bridge, catastrophique au poker.

C'est à peine si je maitrise le Uno.

Mais la coinche, j'ai des kilomètres au compteur, jonchés de mégots et de bouteilles vides.

Ce week-end, ce passé enfoui a ressurgi à la faveur d'un lendemain de cuite. "Un coinche, ça vous dit ?" a lancé Fanny, avec laquelle je n'avais jamais joué, connue trop tard pour les cafèts de la fac.

Et voilà que dix ou quinze ans après ma dernière partie disputée, je retrouvais tous mes anciens réflexes: l'arrogance, la mauvaise foi, le rire gras quand un pli pas prévu tombe entre les mains de mon équipe (la coinche se joue à quatre, deux contre deux), les gaffes, aussi, la stratégie étant moins mon fort que la parlotte.

C'était comme prendre la route dans l'autre sens. En chemin, j'ai croisé E., compagnon belotté de la première heure. Notre duo pouvait rendre fous tous les autres, tant nous passions la partie à glousser de nos mimiques respectives. Je peux encore le voir comme si c'était hier poser une carte maitresse sur la table. Il se tortillait alors sur son siège et simulait une douleur atroce, preuve qu'en face cette fois-ci ils allaient agoniser. Pour prendre immédiatement un air faussement contrit et désolé.

La blague était éculée, cent fois répétée mais pas une seule fois je n'ai pas pouffé, consciente d'être aussi irritante que le citron sur une plaie.

Hier, en tapant le carton, en m'insurgeant contre l'intransigeance feinte de Fanny ou les coups d'oeil suspects de Frédé, je pensais à E.

Comment expliquer que sa grâce et son humour aient été submergés, un jour, par tant de mélancolie qu'il ne puisse faire autrement que d'en finir ?

Y'avait-il quelque chose que nous aurions pu faire, des mots que nous aurions pu trouver ? Les signes avant-coureurs étaient-ils sous nos yeux, évidents et énormes ?

Cinq ans après, pas plus de réponses mais autant de tristesse. Pas un jour ou presque sans que les notes aigues de son rire ne résonnent dans ma tête. Pas un jour ou presque sans que je ne pense à elle, à son petit de lui ou à ses frères qui étaient comme les miens. Mais hier, le temps d'une partie et grace à Fanny. ce n'était que du meilleur que je me rappelais.

Belote et rebelote.

Edit: la photo ? Rien à voir, si ce n'est qu'elle a été prise ce week-end devant ma roulotte. D'autres suivront, il faut juste que je m'assure d'avoir l'autorisation et la bénédiction de mes compagnons gipsys avant de les punaiser sur l'internet mondial.

 

Le club des 16 en roulotte

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Pas le temps, pas le temps, pas le temps pour un billet, nous partons, la bande et nous, dormir en roulottes ce week-end. On s'était dit, fin juillet, on ne prend pas trop de risques.

On est des winners.

Au programme donc, concours de lancer de boue, stage de survie et balade en forêt avec pour objectif de réussir à semer les nains pour pouvoir boire des bières peinards dans nos roulottes. Non parce que comment dire ?

8 gamins dont la moitié de moins d'un mètre 20, sous la flotte et confinés dans 12m2, il y a moyen de virer dinguo.

Allez, au pire ça me donnera de quoi faire un billet hilarant. Ou pas.

Sinon hier, on trinquait aux vacances chez Tricotin (le chinois du quartier, genre le flunch asiatique) et la chérie dit à son père: "il faut se regarder droit dans les yeux quand on trinque sinon…"

"ben ouaiiiis, je sais", répond le churros.

"Ah ouais, tu sais pourquoi ?", interroge la chérie, manifestement impressionnée par l'étendue du savoir de son paternel.

"Ouais je sais mais dis moi d'abord" (malin le churros)

"Ça remonte au moyen âge, c'était pour vérifier que celui d'en face n'avait pas empoisonné ton breuvage", explique alors doctement ma fille savante.

"Pas mieux", répond le churros, légèrement déstabilisé.

Note à nous même: nous abstenir désormais de beugler  "sept ans sans sexe" la prochaine fois qu'on trinque avec un malheureux qui ne nous regarde pas dans les yeux.

J’aime #2

 
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Un billet de fainéante aujourd'hui, parce que j'ai passé ma journée d'hier à écrire et que je suis vide de mots.

Un billet "j'aime", parce qu'il y a tant de choses que je n'aime pas entendre en cette période faste aux outrances de politiques droitiers à cran que je préfère encore ne pas les évoquer.

// J'aime le souvenir de cet appéritif au Grau du roi et tout particulièrement de ce cocktail champagne/cointreau et autre chose dont je ne me rappelle pas le nom mais le goût, oui. Les feuilletés roulés au chorizo étaient également une tuerie intergalactique.

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// J'aime les bijoux bonbons plus vrais que nature et bracelets en liberty "Sweet factory" repérés sur un marché de nuit à la Rochelle.

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// J'aime quand mon fils prend sa petite soeur par la main, je peux toucher du doigt son amour.

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// J'aime les petites rues du quartier Saint Blaise dans le 20e où j'ai déjeuné il y a quelque temps avec une de mes cousines chéries. On dirait qu'on ne serait pas à Paris.

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// J'aime quand mes filles s'endorment l'une sur l'autre dans un train

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// J'aime ces mariés qui sortent de l'église, leur simplicité et leur joie. J'aime qu'ils n'en aient rien eu à foutre que le soleil les boude. J'aime la position de sa main sur sa joue.

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// J'aime les babas cool qui marchent au bord de l'eau les soirs de festival.

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// J'aime penser au jour où ce temps abominable s'en ira voir là bas si on y est. J'ai hâte du plaisir charnel que nous éprouverons alors, parce que la peau privée de la chaleur estivale boira le soleil jusqu'à plus soif.

// J'aime danser avec ma rose

Bonne journée…

Les livres de l’été 2011

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Alors je vous avais promis une liste de bouquins pour l'été, la voici. J'ai essayé d'en mettre un peu pour tous les goûts, sachant que j'aime bien, moi, sur la plage ou dans un transat à l'ombre d'un palmier/citronnier/figuier, me délecter de lectures… faciles.

J'entends par là que si vous voulez du long et fastidieux, ce n'est pas nécessairement ici que vous le trouverez, pas à cette époque de l'année. Ce qui ne signifie pas non plus que je vais vous conseiller le dernier Kinshella, je n'en ai jamais acheté. Par contre, je pense m'octroyer un ou deux plaisirs coupables, le Candace Bushnell cuvée 2011 par exemple.

Bref, voici ce que j'ai aimé dernièrement ou il y a bien longtemps d'ailleurs (du coup, pof, quelques poches, ce qui n'est pas négligeable pour le porte monnaie). Liste non exhaustive et totalement subjective, évidemment.

Quand souffle le vent du nord, Daniel Glattauer. J'étais passée complètement à côté l'année dernière alors que ça fut visiblement un best seller. Dans le genre lecture facile, ça se pose là. Mais du easy reading de qualité. Vous avez aimé "You've got a mail", avec Meg Ryan quand elle n'avait pas entamé sa mue de galinacé ? Vous adorerez ce roman épistolaire entre Emmi et Léo. C'est écrit par un Allemand, et ça se sent, ne serait-ce que parce qu'il est question, souvent, de boire une bière. Cet échange de mails entre deux inconnus rappelle aussi le fameux cercle des épluchures de patates, que j'avais adoré, bien que consciente qu'on était loin de Choderlos de Laclos. Là, idem, c'est léger mais pas prétentieux et personnellement, j'ai couru acheter la suite à peine le livre terminé, parce que merde, ils vont finir par conclure ou bien, ces deux là ? Et la suite est chouette aussi, "La septième vague", ça s'appelle. L'auteur s'essoufle un peu sur la fin, mais pas tant que ça. Deux romans à l'eau de rose, donc, mais un peu piquante, la rose. Tout ce que j'aime.

La délicatesse, David Foenkinos. Pareil, complètement passée à travers les gouttes de la foenkinosmania. Et puis ma copine Sarah m'a convaincue, me promettant que j'aimerais. Et ce fut le cas. Rarement titre a tant correspondu au propos. Cette histoire d'amour qui survient après un deuil dont l'héroine pense qu'elle ne se remettra jamais m'a émue. Markus, suédois de son état, anti-héros comme on peut en voir dans les comédies anglaises ou les romans de Jaenada, distille subtilement sa délicatesse et de page en page, on en tombe nous aussi amoureuse. Dans la foulée, j'ai aussi lu "Nos séparations". J'aurais peut-être dû faire une pause, je l'ai apprécié également mais il m'a semblé finalement que ces deux romans se ressemblaient beaucoup. J'attends d'en lire un troisième pour voir si cette impression persiste ou si l'auteur parvient à se renouveler malgré tout. Il n'en reste pas moins que "Nos séparations" vaut aussi le coup, hein !

Les neuf dragons, de Michael Connelly. Bon, Connelly, comme Lehane ou Vargas, fait partie de ces auteurs dont j'achète systématiquement la dernière livraison. Si j'avais été plutôt très agréablement surprise par le précédent (alors que celui d'avant ou d'encore avant était plus que médiocre), celui-ci est plutôt dans la moyenne basse de sa production. Mais que voulez-vous Harry Bosch, je le kiffe, c'est comme Adamsberg, même en petite forme il m'emmène avec lui (il me fait des choses dans la culotte aussi). Et là, Harry est très en colère, parce que sa fille a été kidnapé par une triade chinoise à Hong-Kong. Harry en colère, whoo, encore plus de choses dans la culotte. Pas indispensable, à réserver aux entichées de Bosch…

En un monde parfait, de Laura Kasischke. Depuis que j'ai découvert cet auteur américaine, je lis tout d'elle. Et celui-ci est encore plus sombre que les précédents. D'habitude, elle entretient l'illusion un moment avant de vous faire basculer de la banlieue tranquille au drame sordide. Là, très vite, on sait qu'on ne va pas se marrer. Il est question d'une charmante hôtesse de l'air qui épouse le pilote le plus graou de la compagnie. Et qui très vite s'aperçoit que dans la corbeille de la mariée, il y a trois enfants d'un précédent mariage. Surtout, le prince charmant est forcément bien moins graou que prévu. Sans compter que sévit aux Etats-Unis un étrange virus qui tue tout ce qui bouge. Si vous avez aimé la Route et que vous vous délectez des atmosphère "fin du monde", foncez. C'est assez terrifiant mais l'écriture est ciselée, les personnages subtils et bien que flirtant avec le roman catastrophe, Laura Kashishe a cette capacité de nous y faire croire qui rend le roman terriblement réaliste.

Le diner, d'Herman Koch. Encore un roman allemand. Une histoire à la Festen, la tension qui monte entre deux frères qui sont à table avec leurs épouses pour une raison bien précise et qui évitent soigneusement d'aborder le sujet qui va nécessairement faire exploser cette soirée apparemment parfaite. D'autant que très vite les inimitiés entre les deux frères sont déterrées et qu'on sent que le "problème" dont ils doivent discuter est loin de pouvoir se régler facilement. Pas gai, mais bien ficelé.

La balade de Lila K, de Blandine Le Callet. J'avais apprécié "Une pièce montée" comme on aime une petite comédie romantique française, agréable sur le moment, ne laissant pas grand chose en bouche par la suite. Là, l'auteur est montée d'un cran. Qu'il s'agisse du style ou de l'intrigue. Là encore, tout se passe dans un futur assez lointain. Il y a quelque chose de "Bienvenue à Gattaca" dans cette histoire d'orpheline arrachée par la police de la bienséance à sa mère et qui se bat contre les règles d'une société aseptisée, dans laquelle il est mal vu de ne pas se masturber une fois par jour mais où les enfants ne doivent surtout pas venir au monde s'ils ne sont pas génétiquement parfaits. C'est une très belle histoire d'amour, une quête de la mère idéale et une critique à peine voilée des dérives sécuritaires de notre monde actuel. Un beau roman que le churros aussi a adoré.

La couleur des sentiments de Kathryn Stockett. Je l'ai déjà évoqué ici mais brièvement, j'en remets une couche, c'est selon moi le livre de plage idéal. Bien écrit mais se lisant aussi facilement qu'on sirote un mojito après une chaude journée. Il y a un peu d'Autant en emporte le vent dans cette histoire de nannys noires qui décident avec une jeune Blanche de raconter la façon dont elles sont traitées par les mères des enfants qu'elles élèvent. L'histoire se passe juste avant que Martin Luther King fasse son rêve. Difficile de ne pas pleurer à la lecture de certains passages, difficile de ne pas avoir honte en tant que blanche, de ce qui fut infligé à ces femmes pendant des décennies. Mais on rit aussi, beaucoup, parce que les nannys ne sont pas des oies blanches – hin hin hin – non plus. Voilà, je ne crie pas au chef d'oeuvre, c'est assez romancé malgré tout, mais j'ai passé un moment merveilleux avec Minnie, Abeilein et Skeeter.

L'absence de l'ogre de Dominique Sylvain. J'ai déjà parlé des polars de cet auteur, publiée dans la même maison que Fred Vargas. Je crois, au risque de faire bondir les afficionados de la Vargas, que je préfère le style de Dominique Sylvain, qui bien que jouant avec les mêmes codes que sa collègue (histoires truculentes et parisiennes, personnages atypiques et hauts en couleur, intrigues poétiques et littéraires, histoires d'amour bancales, etc), n'a pas fini par tomber, comme je l'ai ressenti avec Vargas, dans une caricature d'elle même. Celui-ci est particulièrement bon je trouve, il met en scène Lola Jost, vieille commissaire obèse à la retraite et Ingrid, masseuse et stripteaseuse américaine, détective à ses heures perdues. Elles partent à la recherche de l'étrangleur de Montsouris, qui ne serait, d'après la police, autre que Brad Arcenaux, un jardinier américain à la stature d'ogre. Mais Ingrid ne peut pas y croire, elle qui a connu Brad dans une autre vie et qui pourrait le jurer la tête sur le billot: c'est le plus tendre des hommes…

 Voilà mes conseils pour cette année. Evidemment, ne vous gênez pas non plus pour lire tous les Jay Mc Inerney, les Michel Tremblay, les Nancy Huston, les Siri Hutsveldt, les Philippe Jaenada ou encore les Emmanuel Carrère. Et n'hésitez pas non plus à aller fureter dans les billets bouquins précédents, je ne renie aucun de ceux que j'ai pu vous conseiller…

Et aussi:

Ma sélection 2010

Ma sélection 2008

Ma sélection 2007

(Non en 2009 je ne branlais pas le boeuf, juste j'ai fait plusieurs chroniques bouquins durant tout l'été au lieu d'en faire une seule).

Ah et bien évidemment, ce billet, comme chaque année, est destiné à vous permettre à vous aussi de partager vos coups de coeur et à m'avertir des incontournables !

Edit: Certains de ces bouquins m'ont été donnés sous le manteau par ma dealeuse de bouquins, C. Je l'en remercie et trépigne à l'idée de commencer ceux gracieusement offerts hier !

Un mariage charentais

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Le week-end dernier nous étions donc à La Rochelle pour le mariage de Bastien et Marguerite. L'union d'un Français et d'une Canadienne, célébrée en musique, parce que Bastien, en plus d'être – comment l'écrire sans passer pour une vieille perverse, ce presqu'enfant étant malgré tout mon neveu ? – hum… joli, est aussi un jeune chanteur talentueux qui commence à percer chez nos cousins québécois.  (Quand j'y pense, mon admiration n'est pas si déplacée. Je veux dire, on n'a pas le même sang. Techniquement c'est le churros qui est son oncle. Ce qui fait de moi… sa cousine. Si.)

Une belle journée, donc, qui n'avait pas forcément très bien commencé. A dix minutes du mariage en effet, le churros était en jean sale et troué – "oh, merdeuh, j'ai oublié mon costume" (phrase prononcée sur le quai de la gare Montparnasse à 2 mn du départ), le machin avait le sien, de jean, aux genoux – "oh, merdeuh, j'ai confondu mon pantalon, j'ai pris celui qui est trop grand" – (prise de conscience deux heures avant la mairie) et la chérie était en dépression au motif que son combishort en soie bleue et à bretelles avait été remisé au profit d'un jean noir étant donné qu'il faisait 5° et qu'il pleuvait des hallebardes ("et pourquoi Rose a le droit de mettre son tutu, elle ?" (parce que la vie est une truie et que Rose a un pouvoir de nuisance supérieur au tien mon ange, je sais, tout n'est qu'injustice).

Quant à moi…

Quand à moi j'étais en hypothermie dans ma robe ras le frifri (ça va pas que je vais me mettre en baggy pour un mariage ?) et je venais de croiser mon reflet. L'occasion de me rappeler que la dite robe avait un léger défaut. Non pas qu'elle fut transparente – enfin, si, aussi. Non, le problème se situait plutôt de son côté collant. Un aimant à cellulite. Le genre de tenue qui semble crier à la cantonnade: "regarde ma peau d'orange, qui veut son smoothie ?".

Ah ça on était séduisants, tous.

Au final, nous avons dégotté un slim noir chez Jules pour le churros en taille 40 (comment le dire gentiment pour ne pas passer pour une castratrice ?) hum… ajusté. Et une ceinture pour le machin. Et entre la mairie et l'église, on a filé à l'hôtel pour que la chérie – qui avait finalement prouvé qu'au niveau de la nuisance elle se posait là elle aussi – (comme quoi rien de tel qu'un peu de contrariété pour se surpasser) mette son fucking combishort. Ce qui me permit de prononcer LA phrase sans laquelle tu n'es pas maman: "Ne viens pas pleurer quand tu seras malade et ne compte pas sur moi pour te soigner" (aucun effet, je vous rassure et zéro crédibilité).

Quand à moi, j'ai servi des oranges pressées toute la soirée.

Voilà, à part ça, entre les hallebardes, nous avons profité un peu de La Rochelle, de ses plages et de son ambiance si particulière des francofolies. Et j'ai pensé à vous, lectrices charentaises, que j'aurais adoré rencontrer mais pour cela encore eut-il fallu que j'eusse un peu de temps…

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Là elle est heureuse. Si si. Je sens que je vais apprécier les 10 prochaines années.
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Non ce tee n'est pas à moi, j'avais froid et j'ai piqué le mickey de ma fille (et je l'ai tout détendu) (mickey)
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Jean-Philippe Zermati: « accepter ce que l’on est pour devenir autre »

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Chose promise chose due. Jean-Philippe Zermati m'a donc accordé une interview à l'occasion du lancement du site internet Linecoaching. Je précise d'emblée que cet échange s'est concentré sur ce portail et non sur la méthode mise au point par ce médecin nutritionniste. Même si bien évidemment, il rappelle au détour de ses réponses les principes de base de la méthode en question.

Par ailleurs, j'ai essayé de poser toutes les questions que vous aviez suggérées dans les commentaires. Mais certaines d'entre elles étaient très spécifiques ou s'éloignaient du sujet précis de cet entretien.

Ceci étant dit, je remercie monsieur Zermati, alias docteur Z sur ces pages, pour ses réponses qui je pense, devraient vous éclairer.

Avant de vous laisser découvrir le résultat de cet entretien, deux trois mots encore: je crois que monsieur Z et moi avons fait tomber une à une les barrières de la relation patient/médecin. En grande partie de mon fait. Avoir raconté sur mon blog nos séances en prenant parfois quelques libertés de ton a forcément fait bouger les lignes dès le départ. Et maintenant, voilà que je l'interview, en enfilant mon costume de journaliste, tout en ne pouvant faire abstraction que je parlais à mon médecin. Ou devrais-je écrire mon ancien médecin, nous ne nous sommes en effet pas vus depuis longtemps.

Cette relation particulière a nécessairement eu un impact sur notre entretien et rend mon objectivité assez relative. Cela ne signifie pas que je me pose ici en étendard de Linecoaching. Mais j'ai confiance en ce praticien dont j'ai pu juger de l'éthique et du sérieux durant deux ans. Je suis par ailleurs encore étonnée tous les jours par la façon dont sa méthode a bouleversé ma vie. Non que je lui attribue le mérite de mon changement d'orientation professionnelle ou ma capacité désormais à parler en public sans défaillir. Mais comme je le lui confiais récemment, "ça va plus loin que maigrir".

Après ces quelques phrases dégoulinantes de sentiments (oui merci, mon transfert se passe très bien), je passe la parole au docteur Zermati.

Pourquoi avez-vous décidé de créer ce site, Linecoaching, en plus de vos consultations et des livres que vous avez écrits pour expliquer votre méthode ?

Jean-Philippe Zermati : La question qui se pose pour moi c'est plutôt « comment aurions-nous pu nous passer d'un tel outil ? » Linecoaching est en effet un véritable prolongement de nos travaux avec le docteur Gérard Apfeldorfer depuis des années. Cela fait plus de quinze ans que je me bats pour faire entendre notre voix. J’ai présidé l'association le GROS dans le cadre de laquelle je m'investis bénévolement, je dispense des formations, j'écris des livres… Mais force est de constater qu'avec ce site nous disposons d'un effet de levier 1000 fois supérieur. Nous sommes, Gérard Apfeldorfer, moi même et tous les partisans de notre méthode, très peu connus. Les apôtres des régimes en tous genre le sont beaucoup plus que nous. Et en n'étant pas présents sur le web, nous avions l'impression de nous battre avec un canif contre les assauts livrés à la bombe atomique par certains nutritionnistes ayant pignon sur rue ! Linecoaching, il faut le voir avant tout comme un outil qui va nous permettre de toucher beaucoup plus de gens.

Ce n'est donc pas un moyen de « faire de l'argent » ou de vous stariser sur le net ?

Jean-Philippe Zermati : Franchement, si j'avais voulu, comme vous dites, « faire du fric », j'aurais changé de métier ou en tous cas je l'aurais pratiqué autrement. Ce site emploie actuellement 10 personnes et ce n'est qu'un début, le suivi personnalisé que nous proposons exige en effet qu'un grand nombre d'experts soient à même de répondre rapidement aux questionnements des abonnés. Dans un monde idéal, bien sûr, on pourrait rêver que tout ceci soit gratuit. Mais la seule solution pour que ça le soit, serait qu'il soit pris en charge par le ministère de la Santé. Aux dernières nouvelles, il n'en est pas question…

Ce qui peut étonner lorsqu'on connait votre méthode et votre discours, c'est la « promesse » de Linecoaching: « maigrir sans régime ». Or en consultation ou dans vos livres, vous insistez toujours sur la nécessité d'accepter un poids d'équilibre et sur le fait que la perte de poids ne doit pas être un objectif en soi. Pourquoi alors mettre l'accent sur l'amaigrissement ?

Jean-Philippe Zermati : Vous avez raison, j'insiste toujours auprès des patients sur le fait que la perte de poids n'est pas un objectif direct mais une conséquence du rétablissement d'un comportement alimentaire normal. Une conséquence réjouissante en général et qui me fait forcément plaisir lorsque mes patients m'en font part. Mais il ne faut pas se voiler la face. Les gens viennent me voir avec l'espoir de maigrir. J'ai rarement en face de moi des personnes en surpoids qui souhaitent en premier lieu réguler leur comportement alimentaire. Généralement la souffrance vient du poids, moins souvent de la compulsion. Si nous pouvions manger plus que de raison en permanence sans grossir, beaucoup moins de gens consulteraient. Par conséquent, nous parlons en effet d'amaigrissement, parce que nous savons que c'est ce à quoi aspirent la plupart des personnes en surpoids. Toutefois, vous ne trouverez nulle part sur ce site une promesse chiffrée. Et la question du poids d'équilibre est abordée très vite, ainsi que celle de l'acceptation de ce poids d'équilibre, même si ce dernier ne correspond pas à celui que l'on souhaiterait. L’acceptation est un concept difficile souvent confondu avec la résignation. Il s’agit pourtant d’un outil psychologique très puissant qui permet d’accéder au changement. On accepte ce qu’on est pour peut-être devenir autre. Encore une fois, Linecoaching est en pleine cohérence avec nos travaux et nos convictions.

Est-ce que toutes les personnes qui suivront votre programme en ligne peuvent maigrir ?

Jean-Philippe Zermati : Effectivement, tout le monde ne pourra pas maigrir autant qu’il le souhaite. Ce que nous pouvons faire pour chaque personne souffrant de surpoids, c'est essayer de la ramener à son poids d'équilibre, sachant qu'on ne sait pas, au départ, où il se situe. On peut aussi l'aider à accepter ce poids. Parce que notre théorie est basée sur l'idée que plus on stresse sur son poids et sur un idéal de minceur, plus finalement on est susceptible de ne pas maigrir ou même de grossir. Nous proposons pour cela aux gens de travailler à la fois sur les sensations alimentaires qui permettent de manger lorsqu'on a faim et de s'arrêter lorsqu'on est rassasié et sur l'impulsivité qui pousse à manger sous le coup des émotions. C'est un énorme pari pour nous de motiver les gens sur cette promesse qui diffère totalement de celles qui sont faites par de nombreux nutritionnistes.

Vous ne pensez pas qu'avec les dernières études qui prouvent qu'un fort pourcentage de gens reprennent du poids après des régimes restrictifs et notamment celui préconisé par Dukan, il y a une méfiance désormais justement vis à vis des promesses du type « perdez dix kilos en trois mois » ?

Jean-Philippe Zermati : C'est vrai qu'enfin, il est dit officiellement que les régimes font grossir. Mais ce qui est assez troublant, c'est qu'en général, toutes ces personnes qui ont regrossi après un régime déclarent vouloir le refaire. Pourquoi ? Parce qu'elles s'attribuent à elles-mêmes cet échec, pas à la méthode ou au médecin. C'est un cercle vicieux qui peut durer longtemps.

Est-ce qu'un suivi personnalisé par internet vaut celui que vous proposez dans votre cabinet ?

Jean-Philippe Zermati : Non. On ne peut pas garantir pas la même personnalisation qu'en face à face. Les outils n'ont pas la même portée. Je dirais que le site, c'est mieux que les livres et moins personnalisé sûrement qu'une consultation. C'est certainement moins efficace que le suivi par un thérapeute chevronné mais beaucoup plus que de recourir à un thérapeute non formé au travail sur le comportement alimentaire… Par ailleurs, beaucoup de gens pour des raisons diverses ne disposent pas de cette possibilité de recourir à ces thérapeutes.

Ceci étant dit, nous ne sommes pas les premiers à tenter l'aventure d'un outil thérapeutique en ligne. Et des études prouvent que pour certains, cela peut être aussi performant que d'être suivi par un thérapeute. Nous avons travaillé deux ans pour mettre en place ce dispositif et avons eu recours à des logiciels d'intelligence artificielle. Nous proposons des retours sur expérience, une analyse régulière des résultats, des bilans réguliers. Il y a un groupe d'entraide qui s'est mis en place. C'est du virtuel, mais ce n'est pas dépersonnalisé, loin de là. Nous essayons en permanence de perfectionner le dispositif, pour que chaque personne soit prise en compte avec ses difficultés et son parcours adapté en conséquence.

Paradoxalement peut-être, le « déficit » de relation avec le thérapeute » est formidablement compensé par la solidarité des abonnés entre eux et le soutien qu’ils s’apportent les uns aux autres. Je trouve qu’il y a une très grande richesse humaine dans les échanges. L’écrit et le groupe favorisent beaucoup l’expression. A titre personnel, je vis une très belle expérience.

Qui sont les « coachs » qui suivent les abonnés ?

Jean-Philippe Zermati : Les coachs « méthode » – ils sont quatre pour l'instant mais devraient très vite être plus nombreux – sont des psychothérapeutes formés aux thérapies cognitivo-comportementales et que nous formons à notre méthode. Ils sont joignables tous les jours par mails.

Est-ce que vous avez dans l'idée d'adapter cet outil pour qu'il serve aux médecins également ?

Jean-Philippe Zermati : Oui nous avons pour objectif de développer le site pour qu'il puisse être utilisé par les médecins, de façon à les aider à élaborer des « parcours » pour leurs patients. J'ajoute que nous formons les médecins, une soixantaine par an. Mais nous n'avons pas la maitrise de leur pratique ensuite. Avec Linecoaching, nous sommes sûrs que notre méthode ne va pas être mal interprétée ou détournée de son objectif.

L'abonnement proposé est de six mois, pourquoi ?

Jean-Philippe Zermati : Je pense très sincèrement qu'on ne peut rien obtenir, qu'il s'agisse d'une thérapie « en face à face » ou en ligne, en moins de six mois. Il y a toutefois la possibilité pour les gens de s'engager pour trois mois, pour tester la méthode.

Ce qui est surprenant, c'est que le bilan gratuit proposé sur le site n'élimine aucun « candidat ». A savoir qu'une personne ne souffrant pas de surpoids se voit acceptée dans le programme. Pourquoi ?

Jean-Philippe Zermati : Je n'ai jamais refusé un patient, qu'il souffre ou non de surpoids. J'ai de plus en plus de gens qui viennent me voir non parce qu'ils sont trop gros mais parce qu'ils n'en peuvent plus de vivre dans le contrôle de ce qu'ils mangent. Sachant qu'un jour ou l'autre, cette restriction à outrance peut déboucher sur une prise de poids. Tout le monde est donc en effet « accepté » dans le programme. Nous espérons même toucher des gens qui ne sont encore pas trop « abimés » par les régimes ou les problèmes de comportement alimentaire. Ces derniers ont une chance d'obtenir une perte de poids qui les contentera et qui leur évitera de tomber dans le cercle vicieux de la restriction. Par ailleurs, il faut savoir qu'à taille identique, entre un IMC de 20 et un autre de 25, il y a un écart de 15 kilos. Une jeune femme qui a pris une quinzaine de kilos en peu de temps et qui conserve malgré tout un IMC normal n'est pas pour autant exempte d'un risque de comportement alimentaire déréglé. 16% de la population française souffre d'obésité, mais 70% des gens déclarent avoir suivi un régime un jour. Cela montre bien que la prise en charge ne peut pas concerner que les obèses. Parce qu'encore une fois, faire des régimes fait grossir à terme. Autant prendre le problème à la source.

Et pour les personnes souffrant d'obésité massive, qu'en est-il de Linecoaching ?

Jean-Philippe Zermati : Malheureusement, les résultats pour ces personnes là ne sont souvent pas à la hauteur des espérances. Mais nous pouvons bien sûr les aider. Nous pouvons aussi leur proposer une préparation à la chirurgie lorsqu'une telle opération est programmée. Notre méthode peut aussi les aider pour l'après chirurgie, lorsqu'ils doivent apprendre de toutes façons à manger autrement.

Dernière question, je vous ai souvent entendu dire que le sport pouvait provoquer une prise plus importante d'aliments, en "anticipation" de l'effort qui va être fourni. Or Linecoaching propose un programme d'entrainement physique. Pourquoi ?

Le parcours forme tel que nous le proposons est un moyen de se réconcilier avec son corps, de le dynamiser et d'améliorer son comportement alimentaire (régulation émotionnelle et meilleure perception des sensations physiques, donc alimentaires aussi). Nous sommes assez surpris du succès de cette partie du programme. Les retours sont très positifs. Et les gens ont bien compris qu'il ne s'agissait pas de fabriquer de la dépense mais de travailler d'une façon encore différente sur son comportement alimentaire.

Le parcours activité physique reste facultatif dans la mesure où il doit correspondre à un désir de mouvement.

Edit: ouais la photo, un poil tarte à la crème. Mais je n'en avais pas du docteur sous la main et je me dis que la route est longue et blablabla…