Défendons le droit à l’avortement

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Je me suis dit, et si je faisais un billet léger et pas polémique après celui d'hier ? C'est là que le sujet de l'avortement m'est venu à l'esprit.

Plus sérieusement, on m'a demandé si je pouvais relayer cette information et je le fais volontiers. Le 24 mars il y a une manifestation prévue à Bruxelles pour défendre le droit à l'avortement. Un droit qui n'est pas en vigueur dans tous les pays européens et, lorsqu'il l'est, n'est pas forcément très bien appliqué. Même en France il est parfois difficile de trouver les médecins acceptant de le pratiquer. Et ce ne sont pas les propos nauséabonds du FN concernant les "avortements de confort" qui vont améliorer les choses.

Non, on n'avorte jamais par confort. Non, ça n'est pas un acte que l'on fait à la légère. Oui, plus que jamais, notre corps nous appartient. 

Bref, c'est avec tout mon engagement que je relaie ce texte du planning familial si dessous.

(l'illustration n'a pas grand chose à voir si ce n'est que c'est un dessin de ma fille et que ce droit, je le défends aussi au nom de mes filles, parce que je veux qu'elles aient elles aussi la liberté de disposer de leur corps)

Edit: Ce texte est à vous, alors si le coeur vous en dit, faites le circuler, likez le billet sur FB, reprenez le sur votre blog, twittez le, bref, FAITES DU BRUIT !

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Pourquoi l'avortement fait-il si peur et pourquoi faut-il le défendre ?

Un texte du Planning familial

La question se pose face aux multiples attaques dont l'avortement fait l'objet, en France comme en Europe et dans le monde.

De biais, au détour d'une politique, d'un vote ou d'une petite phrase, par ce regard plus critique et culpabilisant que d'habitude sur « ces femmes qui prennent l'IVG pour une contraception » – car bien sûr, « avec les moyens actuels, quand même elles pourraient faire attention ».

Plus frontalement par la révision des lois, comme en Espagne, marquant un réel recul, ou par des tentatives de déremboursement comme en Suisse ou en Russie. Carrément frontalement, comme aux États-Unis où l’avortement et la contraception deviennent des enjeux électoraux. Violemment même, dans le cas de l’attentat contre le siège de l’ANCIC.

Et puis il y a la violence des mots pour celles à qui une fois n’aurait pas suffi et qui « récidivent » sans parler des éventuelles « IVG de confort »!

En 2012, les femmes -pas plus qu'au début du XXème siècle lors des débats sur leur droit de vote- ne seraient responsables, capables de réflexion. Comble de l'outrage, elles pourraient en plus avoir le droit de choisir quand et si elles veulent un enfant, le droit de dissocier sexualité et procréation ?

L’avortement, par cette possibilité qu'il donne aux femmes de poursuivre ou non une grossesse non souhaitée, remet en cause l’ordre établi. Il fait tant vaciller le socle sur lequel notre société s’est construite que dans cette période aux perspectives floues, il permet aux conservateurs, nostalgiques et autres moralisateurs de remettre en cause ces acquis si chèrement payés.

La crise a bon dos !

Ce qui se trame en Europe et dans le Monde oscille entre désinformation, discrimination et opposition des citoyens et citoyennes entre eux dans une société survalorisant la maternité. La crise mondiale, plus qu'économique devient moraliste, justifiant des positions caricaturales et réactionnaires.

Vision traditionaliste des familles, de la place et du rôle des femmes dans nos sociétés, domination du masculin sur le féminin fondée sur le patriarcat et l'hétérosexisme sont ainsi légitimés, traduisant la peur de ce qui pourrait venir remettre en cause ce système de pensée basé sur conjugalité et maternité. Dans ce système, qui défend que l'homme serait idéalement fait pour la femme, ou plutôt l'inverse, tout ce qui pourrait être perçu comme contestant cet ordre établi est alors rejeté. C’est le cas de l’homosexualité, comme de ce droit donné aux femmes de choisir ou non d'être mère. Quand les femmes sont considérées seules et uniques responsables de la relation sexuelle et de ses conséquences, l'avortement symbolise, dans un ultime affront, leur incapacité quant à cette responsabilité. Le «  trauma » de l’avortement viendra punir de leur choix celles qui bravent l’interdit !

Les périodes électorales sont propices à ces utilisations car elles révèlent les projets de société des candidats et en creux les rôles qu'ils prêtent aux femmes. Ceci s’exacerbe aujourd'hui en France ou aux USA, comme ce fut le cas en Espagne ou en Hongrie en 2011.

C’est ainsi que, largement soutenus par les intégrismes religieux, de nombreux pays prévoient de revenir sur le remboursement de l'avortement, sur les lois l'autorisant, quand ils ne l'interdisent pas tout simplement. Les autorités religieuses ont, dans ces reculs mondiaux, une large responsabilité, démontrant leur trop grand pouvoir sur un enjeu démocratique mondial majeur.

Un enjeu démocratique essentiel aux sociétés

Un des piliers de la démocratie est l’universalité des droits et l’égalité entre tous les citoyens, qu’ils soient femmes ou hommes. Comment est-il possible alors de justifier l’aliénation, la discrimination et la domination de cinquante pour cent d’une population par l'autre moitié ? Même si la reconnaissance de cette égalité entre femmes et homme est loin d’être réelle partout, les femmes ne sont pas mineures, elles pensent et agissent par elles-mêmes, elles sont libres. Leur accès à la contraception et à l'avortement fait partie de cette liberté.

Ceux qui veulent mettre à l'index l'avortement, entraver son accès ont des projets de société rétrogrades, inégalitaires, sclérosants et pessimistes. Non, les femmes ne sont pas ces « pauvres choses inconséquentes ». Oui, il y a un intérêt majeur à permettre cet accès aux droits génésiques à toutes les femmes, sans discrimination, ici et partout dans le monde. Interdire n’est pas prévenir, permettre n'est pas inciter.

En Europe, l'Assemblée parlementaire du Conseil a voté en 2008 une résolution demandant aux États membres de dépénaliser l'avortement et de garantir aux femmes l'accès à un avortement sans risque et légal, appelant à lever les restrictions qui en entravent en fait ou en droit l'accès, à assurer l'accès à la contraception et à instituer l'éducation sexuelle obligatoire des jeunes. En 2011, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Parlement Européen adoptait deux résolutions. L'une sur la réduction des inégalités de santé dans l'Union européenne : "l'Union européenne et les États Membres doivent garantir aux femmes un accès aisé aux moyens de contraception ainsi que le droit à un avortement sûr", l'autre sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne, insistant sur le fait que « les femmes doivent avoir le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement;"

Toutes les grandes conférences internationales, de Rio en 1992 à Pékin en 1995, en passant par le Caire en 1994, s’accordent sur l’importance de l'accès aux services de planification familiale, mettant l'accent sur l'absolue nécessité de politiques publiques de santé sexuelle et reproductive.

Un enjeu de solidarité européenne et mondiale

Si cet enjeu de solidarité est mondialisé, les enjeux en Europe, en raison des reculs constatés çà et là, ne sont plus un problème « hors nos frontières »; ils nous obligent collectivement comme européens et citoyens du monde

Lors du colloque "Droit à l'avortement : quels enjeux pour les femmes en Europe ?" organisé par Le Planning Familial en 2009, la déclaration finale, adoptée à l'unanimité des dix-sept pays européens présents, réaffirmait : "le droit à disposer de son corps est le socle fondamental permettant aux femmes de vivre dans une société égalitaire, plus juste, plus démocratique".

Elle lançait un appel à la solidarité, à la vigilance extrême de l'ensemble des forces progressistes et citoyennes, et à la création d'un réseau riche de nos différences et de notre volonté, pour construire cette solidarité européenne et mondiale, celle des femmes et des hommes libres et égaux.

Pour toutes ces raisons, Le Planning Familial participera le 24 mars à Bruxelles au rassemblement européen "Abortion Rights". Cette initiative doit être saluée et rejointe car elle s'inscrit dans cette dynamique de solidarité entre les peuples pour défendre ce droit fondamental et positif sans lequel les femmes ne pourront jamais être libres.

Soutenons les élus d’ici et ailleurs qui défendent ce droit. Demandons à ceux qui sollicitent nos voix quelles sont leurs positions et ce qu’ils comptent faire pour faciliter cet accès, rappelons à ceux qui l'auraient oublié leur mandat et ce pourquoi ils ont été élus.

Les lois légalisant l'avortement doivent être appliquées. Il est plus qu'urgent que toutes celles et ceux qui luttent pour le droit de choisir et l'élargissement des législations sur l'avortement soient soutenus, défendus et se rejoignent dans un élan de solidarité sans précédent.

Les femmes ont avorté et avorteront, même si elles risquent la prison ou la mort, même humiliées, culpabilisées. N’en déplaise, elles n’en « crèveront » pas de honte et de culpabilité, elles ne veulent pas du retour des aiguilles à tricoter !

120 comments sur “Défendons le droit à l’avortement”

  1. zouzou a dit…

    L’avortement pour moi fait vraiment partie du droit fondamental des femmes. J’y suis aussi attachée qu’à mon droit de vote.
    Merci d’avoir relayé ce texte !

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  2. proff a dit…

    Je ne comprends même pas qu’on en parle… L’avortement est un droit tellement évident qu’il ne devrait même pas donner lieu à discussion.
    Pour moi c’est de la bêtise humaine que d’obliger les femmes à le faire en cachette.

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  3. Corinne (Couleur Café) a dit…

    Merci d’avoir relayé ce texte ! Je suis pour à fond de l’avortement et parler d’avortement de confort est pure foutaise et même un mépris face aux souffrances des femmes qui doivent prendre la décision !

    PS : ta fille est une vraie artiste !!!

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  4. Nono from Les P'tits Mwana a dit…

    Oui l’avortement doit rester un droit!
    Je suis curieuse de savoir quels sont les chiffres en terme d’age et de raison. C’est-à-dire les pourcentages par tranche d’âge, mais également les motifs. Mais dans tous les cas, c’est un droit et ça doit le rester.
    Billet très intéressant! Merci 😉

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  5. Lôla Peste a dit…

    Je milite également pour le droit à l’avortement et en amont, pour l’information à la sexualité. Le planning familial est une énième fois en danger faute de financement suffisant et pourtant, en amont de l’avortement il y a l’information indispensable sur les moyens de protection de soi (et pas seulement sur la contraception, information que les jeunes (ou pas) doivent pouvoir trouver sans forcément passer par le cercle familial ou cercle amical.

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  6. Missgavotte a dit…

    Complètement d’accord. De toute façon, l’avortement, ou la volonté de ne pas tomber enceinte de façon subie, a toujours existé. Alors autant que cela se passe dans de bonnes conditions de respect, de dignité, d’accompagnement, de santé, etc…

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  7. marje a dit…

    Oui l’avortement me semble un droit fondamental des femmes, je suis contente que ce soit rappelé haut et fort. Je ne comprends pas qu’on puisse remettre ce droit en doute : bientôt on devra aussi militer pour voter ! Bravo Caro ! En établissement scolaire, tous les ans, nous sommes cnfrontés à des grossesses non désirées, je bénis les infirmières scolaires, le planning familial …
    Sur ce sujet je conseille La fille du Docteur Baudouin de MA Murail – ed. Ecole des loisirs : un roman pas gnan gnan sur ce sujet délicat qu’est l’avortement. C’est aussi un beau roman d’amour filial qui m’a touchée. (9 €)

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  8. Cambroussienne a dit…

    Je n’y ai jamais y recours mais je connais des personne qui, de par leur âge, de par leur situation sociale, ont dû prendre cette décision. Cette décision est difficile, délicate, une véritable épreuve (tout comme l’acte). A aucun moment, il ne s’est agit d’une solution de confort.

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  9. la chouette a dit…

    Merci d’avoir relayé ce texte.
    Et oui pour la Fille du docteur Baudouin à proposer aux ados, filles et garçons… et à leurs parents!

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  10. nalou a dit…

    le droit à l’avortement… doit aussi passer par une meilleure formation du corps médical… au-delà du parcours du combattant pour obtenir un rendez-vous, être « jetée » en pâture au milieu de femmes enceintes venues qui pour une consultation qui pour une échographie, caressant leur ventre … histoire de faire comprendre la gravité de ce qu’on fait (comme si on ne le savait pas déjà), histoire que l’on se prenne quelques réflexions bien senties et des regards de dégoût (comme si on ne culpabilisait pas, comme si on ne doutait pas)… et puis si on tient bon, entendre au détour d’un couloir qu’on est une salope… et beaucoup plus tard, quand la vie vous joue ce mauvais tour de ne plus vous permettre de vivre une grossesse… ce retour de bâton d’un médecin ‘on est toujours puni pour une mauvaise action’… oui, il y a beaucoup à faire pour garder le droit à l’avortement …

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  11. mammouth a dit…

    Non, ça ne devrait plus faire un débat et pourtant, il faut se battre sans relâche, plus pendant les périodes électorales. Les lois sur l’avortement semblent régulièrement faire l’objet de révision dans les pays qui en ont. J’ai toujours peur que les gouvernements enlèvent le peu de droit que nous avons en la matière. Ici, point d’élections, mais un pays où l’église a encore beaucoup de poids; la révision sur la loi de l’avortement apporte son lot de batailles et des insatisfactions de part et d’autres.

    Au moins, on peut en débattre, et sans trop de violence. C’est déjà ça.

    Merci pour ce sujet si léger. Je ne pourrai pas aller sur Bruxelles pour cause de vacances en solitaire; j’ai trop hâte.

    Joli le dessin. Pour les yeux, elle est influencée par les mangas de son frère?

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  12. Roseinprogress a dit…

    Je n’arrive pas à croire que cela fasse envore partie du débat. C’est typiquement le sujet qui ne devrait pas être politique. Associer les questions sur l’avortement à un parti ou à un autre, présente les choses comme si elles étaient discutables.
    Ce débat peut avor lieu mais pas dans une élection présidentielle, il peut avoir lieu au sein d’associations, de groupe de paroles ou dans chaque famille.
    Hélas ce n’est pas le cas alors il faut continuer à se battre pour qu’un jour ça ne fasse plus partie du débat politique…

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  13. cathy a dit…

    oui défendons le droit à l’avortement , de toutes nos forces mais défendons aussi le droit à l’éducation sexuelle, à l’information dans les lycées et aux cours de SVT ….
    Je trouve nos élèves singulièrement en retrait pas rapport à ce que fut le combat de nos mères et peu concernées,(concernés au masculin).

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  14. Fantomette a dit…

    L’IVG de confort est un concept revendiqué par les opposants de l’avortement qui connaissent tous une traînée qui couche à droite à gauche sans contraception, avorte dés qu’elle est enceinte et recommence le lendemain, et vont prétendre qu’il y en a plein des comme ça.
    Ce qui est incroyable, c’est que les personnels médicaux qui accompagnent les IVG ne les connaissent pas ces « trainées »…
    Quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage, et prétendre que des femmes avortent comme elles respirent sert bien cette cause pro « vie » (mon cul).

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  15. Kro a dit…

    merci de relayer cette info ! oui notre corps nous appartient !! et non avorter c’est pas une promenade de santé ! Faut en parler encore et encore !

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  16. Aline de Suisse a dit…

    En Suisse, la situation est plus sournoise…on ne nie pas vraiment le droit à l’avortement, mais on s’y attaque de manière détournée. Certains (initiative parlementaire) veulent que son remboursement ne soit plus fait par les assurances maladie! L’argument avancé est « la responsabilisation » des femmes qui souhaitent avorter.
    Voilà je m’énerve toute seule dans mon salon…
    Juste encore un lien vers un très bon reportage suisse sur la question qui remet bien l’église au milieu du village (comme on dit par chez nous)
    http://www.rts.ch/emissions/temps-present/sante/3650352-j-ai-decide-d-avorter.html

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  17. LAHOU a dit…

    De temps en temps des piqures de rappel ne peuvent pas faire de mal! Lorsqu’on parle d’IVG de confort, peut-on aussi parler de greffe de confort pour un foie mal mené par son propriétaire? De toute façon, il y aura toujours des réactions déchaînées. Mais heureusement que des femmes comme Simone VEIL et un homme Fernand GRENIER pour le droit de vote des femmes se sont battus et j’espère qu’il y en aura d’autres et j’espère que le prochain gouvernement mettra en place un ministère des Droits des femmes et de l’égalité.

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  18. la mere poule a dit…

    je plussoie, c’est un tres bon livre !
    Chaque semaine, je reçois en entretien des mineures qui vont avorter, elles ne le font pas par confort ! si seulement la pillule et autres moyens de contraception etaient plus accessibles, car le coeur du probleme est là …..

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  19. Shakti a dit…

    je me souviens avoir discuté de toutes ces choses avec ma soeur aux alentours de mes 15 ans (elle a 10 de plus que moi et elle est professionnelle de santé), et déjà à l’époque, elle me disait qu’il faudrait être vigilant à ce sujet, que ce ne serait jamais totalement gagné. Et ma foi, 25 ans après, force est de constater qu’elle avait (malheureusement) raison.

    A part ça, ce qui m’amuse beaucoup, mais sans moquerie, hein, c’est que Marje réussit toujours à nous refiler un tuyau lecture au détour d’un com;

    Bonne journée à toutes et tous

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  20. Catwoman a dit…

    J’ai failli y avoir recours.

    Ce que j’aimerais qu’on sache, c’est qu’en France aujourd’hui, une femme qui veut avorter va le faire dans le service maternité de l’hopital et attendra au milieu de femmes enceintes …

    Je me permets de copier le texte du planning familial pour le mettre ce soir sur mon blog. J’espère que ça ne te gêne pas.

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  21. Tan a dit…

    nalou, ton commentaire est à la fois affligeant et bouleversant…
    Je partage bien entendu, en m’énervant moi aussi qu’il y ait encore besoin de ce type de rappel.

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  22. Nath (encore une) a dit…

    je suis effondrée de voir les batailles qu’il faut mener en permanence. La société patriarcale, moraliste ne renoncera-t-elle jamais ?
    triste nouvelle que j’avoir à relayer
    je partage sur FB, c’est bien le minimum

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  23. Sabrina a dit…

    Comme Proff et Marje, je trouve désolant qu’on doive encore défendre le droit à l’avortement. Mais je le défendrait jusqu’au bout. Bravo et merci pour ton engagement Caroline

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  24. annabé a dit…

    Permettez à une vieille !combattante ( 80 ans aux cerises) de venir mettre son grain de sel. Nous nous sommes battues pour les droits des femmes, pas seulement l’avortement, importante bataille, mais aussi pour le droit parental et pas seulement paternel, pour le droit à avoir son propre compte bancaire sr lequel le mari n’avait aucun droit. Pour être vraiment majeure et pas tomber de la tutelle du père à celle du mari.
    Et on nous a traité avec mépris de « feministe « ce gros mot qui a toujours une connotation de… vous voyez, je ne sais comment dire… A vous les jeunes de vous battre par tous les moyens pour que ces droits restent acquis. Tout cela vous semble normal aujourd’hui… demandez à vos grand-mère la vie en 1950, où les fis de mois étaient un cauchemar, le soulagement quand les règles arrivaient …l’indifférence des hommes, débrouille-toi je ne veux pas un enfant de plus,
    Alors, vous qui pourriez être mes petites-filles, que j’aime et lis tous les jours avec plaisir; je voudrais vous laisser une reflexion d’une amie :
    « Jeunes, ne tirez pas sur le compte LIBERTÉ sans jamais l’approvisionner ». Soyez vigilantes, car dans les tant difficiles que nous vivons, ce sont toujours les femmes qui trinquent les premières !
    Haut les coeurs, mes toutes belles ! Que j’envie votre jeunesse ! et je me permets de vous emrasser Annabé

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  25. Magali a dit…

    Bonjour
    J’arrive a accepter que l’on soit contre l’avortement, chacun ses convictions perso.
    En revanche, pas touche au droit a l’avortement !
    Aujourd’hui, ce droit est remis en cause en France de multiples manieres insidieuses. Il faut se battre.
    Je ne touche pas a leur liberte de culte, qu’ils ne remettent pas en cause ma liberte de disposer de mon corps et mener ma vie comme je l’entends.
    Je ne pourrai malheureusement pas etre a Bruxelles le 24 mars, j’habite bien trop loin… mais il est toujours possible de soutenir le planning familial, meme de loin, signez la petition !
    http://www.planning-familial.org/content/defendre-le-droit-linformation-et-leducation-la-sexualite-pour-toutes-et-tous-cest-maintenan

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  26. Caroline a dit…

    catwoman non seulement ça ne me gêne pas mais c’est le but recherché, j’aurais du l’écrire, partagez, likez sur FB, twittez, bref, FAITES DU BRUIT !!!

    Annabé, je me permets de vous embrasser, pour ce beau commentaire et la force et l’énergie qui s’en dégagent…

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  27. DOMINIQUE a dit…

    Annabé, merci pour votre commentaire, pour vos encouragements.
    Je ne saurais dire mieux que vous.
    Je me permets moi aussi de vous embrasser du fond du coeur.

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  28. marie a dit…

    le dessin, c’est ta fille qui l’a fait, vraiment? sans « calque »? Quelle âge a -t-elle? car dans ce cas, et c’est mon métier, je peux te dire que ta fille a un avenir tout tracé devant elle!

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  29. Caroline a dit…

    marie, sans calque 🙂 avec modèle, je crois, mais je n’en suis pas certaine. Elle est convaincue de dessiner pas mieux qu’une autre, elle m’agace… je vais lui montrer ton commentaire ce soir ! (merci 🙂

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  30. Lily59 a dit…

    Pour moi aussi, y a pas débat.
    Mais comme on sait très bien que ce n’est pas le cas partout, mieux vaut ne pas lâcher le combat… Les récentes déclarations de l’extrème-droite et de certains élus (ou simples conseillers…) de droite le prouvent.
    Oui, en France, une femme qui veut avorter attend parfois parmi les femmes enceintes. Elle tourne la tête aussi pour ne pas voir l’échographie obligatoire, sans parler du reste : de la douleur physique pendant l’intervention qui pourrait être évitée mais qu’on ne soulage pas, de l’absence de sourires, des heures qui suivent dans la solitude d’une chambre blanche, des larmes qui coulent encore des années plus tard. Je l’ai vécu, et je trouve aussi « dégueulasse » (pour une fois, j’ai aimé écouté Pascale Clark…) qu’on ose dire que c’est un acte de « confort » quand c’est juste un déchirement intime indicible.
    Mais au delà, le sujet n’est pas qu’idéologique, il est aussi purement politiques, et budgétaires : c’est l’organisation des hôpitaux, et leur manque de moyens, qui est également en cause. Une femme qui fait une fausse-couche partage souvent la même salle d’attente aux urgences gynécologiques que les femmes qui vont accoucher et parlent du prénom de leur enfant à venir.
    Je l’ai vécu aussi…
    Une femme qui subit une interruption Médicale de Grossesse accouche de son foetus mort et entend les autres bébés pousser leur premier cri.
    Je l’ai vécu aussi.
    Bref, ce n’est pas toujours la belle vie pour les femmes. Mais ça, on le savait aussi.
    Mieux vaut tout de même y penser avant de voter.

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  31. Cetroinzust a dit…

    J’ai toujours en memoire le temoignage bouleversant d’une copine de lycee, ayant avorte l’annee d’avant, avortement precede d’un parcours du combattant (grossesse decouverte dix jours avant la fin du delai legal, copain qui la traite de salope et la laisse se debrouiller toute seule parce que, forcement, ca ne pouvait pas etre le pere, parents auxquels elle ne pouvait rien dire sous peine de tres, tres gros ennuis, etc.). Elle a du prendre cette decision seule, cacher la difficulte de ce moment et faire face. Un an apres, elle en parlait avec un soulagement infini : elle ne pouvait pas s’imaginer avec un petit a 16 ans, elle ne voulait pas s’imaginer avec un petit. Elle a peut-etre laisse un temoignage la : http://blog.jevaisbienmerci.net/, j’espere qu’elle l’a fait. Parce que oui, on peut avorter et ne pas le regretter du tout, on peut avorter et bien aller, malgre les batons dans les roues. On n’a pas a aller mal parce qu’on a avorte. On peut, bien sur, mais on n’a pas a culpabiliser, a se sentir coupable. C’est notre corps, c’est notre droit le plus strict.
    Je pense souvent a elle et je relie ce souvenir aux paroles de ma grand-tante qui me disait combien elle aurait aime pouvoir choisir quand et si avoir des enfants, combien elle aurait aime pouvoir beneficier d’un moyen de contraception et avoir droit a l’avortement. Elle me disait aussi ma chance de vivre dans un monde qui me donne ces droits. Pour combien de temps ?
    Oui, il faut absolument se battre pour le droit a l’avortement, pour le droit a la contraception, ne jamais baisser les bras. Mais aussi lutter pour une meilleure education sexuelle des jeunes generations. Pour que les garcons et les filles finissent un jour par gerer ensemble cette question-la. Parce que, que je sache, en general, on est deux (ou plus, certes), non ?

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  32. La Mouty a dit…

    Merci Annabé,et bravo pour ce commentaire,moi qui me pensais trop âgée pour ce blog,une dizaine d’années de moins pour le temps des cerises,vous avez su parfaitement écrire ce que je pensais.
    Comme Domi,je vous embrasse.

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  33. Caroline a dit…

    cetroinzust, c’est très important ce que tu soulignes là. Non en effet on n’est pas obligées de porter notre croix toute notre vie après un avortement. ça ne veut pas dire qu’on le fait à la légère, mais que c’est un acte réfléchi et raisonné, qu’on a le droit, ensuite, d’oublier.

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  34. La mère Minos a dit…

    Et c’est ça que tu appelles un billet léger ! 😉
    D’aussi loin que je me souvienne, l’avortement a toujours été un droit sur la sellette, un droit qui fait peur car il sous entend pour les hommes l’affirmation de la sexualité des femmes, leur émancipation,la parité et pour finir une perte de pouvoir et d’autorité ce qui faisait en gros que l’homme est homme depuis des siècles et des siècles. Pas facile pour ces petites choses fragiles de s’en remettre !

    ….

    Je profite de ce commentaire pour réagir avec 24 heures de retard à ton précédent billet. Moi mes fils de 4 ans ont été concernés par cette minute de silence mardi. L’un d’entre eux fait depuis des cauchemars à base de monstre qui va venir le tuer… ambiance… J’ai remercié chaudement la directrice de leur école aujourd’hui et je pense en faire de même avec les plus hautes instances de l’Etat. Parce que finalement, je me demandais vraiment ces derniers temps comment faire pour rendre l’atmosphère un peu plus délétère qu’elle ne l’était déjà et pousser l’hystérie à son max. Ce fait divers abject, absurde et macabre est arrivé à point nommé !)

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  35. Banane a dit…

    Comme je n’ai pas de mot pour commenter le texte, je ne parlerai que du dessin : wouahou! Qu’elle ne croit pas qu’elle dessine « comme les autres », je n’en connais pas bcp qui ont ce trait, même avec 10 ans de plus qu’elle.

    Répondre
  36. La Mouty a dit…

    Que ton texte m’a touché !il est tellement vrai,il y aurait beaucoup de chose a améliorer mais …..
    Et je ne te remercie pas de m’avoir fait pleurer .

    Répondre
  37. Caroline a dit…

    La mère Minos, Rose aussi a fait des cauchemars, avec un monstre qui lui mettait du sang sur ses bras. Je pense qu’une fois de plus on n’a pas du tout anticipé les effets sur le long terme de cette décision.

    Répondre
  38. anonymous a dit…

    IVG 1 : 25 ans, un travail,un appartement, un amant qui ne sait pas trop s’il veut d’une relation sérieuse ou pas et un oubli de pillule une seule journée.
    Quand j’annonce la nouvelle au jeune homme, il s’en va et puis finalement revient pour m’aider à avorter (il participe à toute la procédure et paie tout)
    Je suis sure de ne pas avoir envie de faire ma vie avec lui et je ne me sens pas la force d’élever un enfant seule

    IVG2: 28 ans,un travail,un appartement, une voiture, des économies,un homme au chomage avec qui je commence à vivre une belle histoire d’amour depuis un mois,pillule prise avec 24h de retard car j’ai du travailler de nuit et je n’ai pas pu rentrer chez moi entre temps
    Quand j’annonce la nouvelle au monsieur,il me propose de le garder mais il m’avoue qu’il a aussi très peur pour son avenir.Je veux nous donner une chance et ne pas « plomber » notre avenir et nous prenons la décision de ne pas garder cet enfant.
    Aujourd’hui, cet homme est mon mari et quand nous avons décidé d’avoir un enfant, je suis tombée enceinte dès le premier mois (tu connais la chanson de Benabar qui dit que « certaines tombent amoureuses comme on tombe d’une chaise »…et bien moi, je tombe enceinte comme on tombe d’une chaise !)

    Je n’ai pas trop envie de m’étendre sur le parcours du combattant pour trouver un médecin qui pratique l’IVG (c’est moins « pur » que l’accouchement), sur le RV au planning familial pour avoir un certificat qui me donne le droit d’avorter, l’échographie, les prises de sang et les infirmières pas toujours douces qui ont trainé les pieds pour me donner un anti douleur !

    CE N EST JAMAIS UN PLAISIR D AVORTER, NE L OUBLIEZ PAS!

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  39. louise a dit…

    Quand je suis tombée enceinte très jeune, les médecins ont d’abord suspecté une grossesse extra-utérine, je suis allée passer une échographie et le docteur a refusé de me montrer l’écran où on pouvait apercevoir mon bébé « vous savez, si vous le perdez, ça va vous faire trop de mal de l’avoir « vu » , mais finalement c’était une grossesse normale. Les aléas de la vie ont fait que j’ai voulu avorter. Et lors de ma deuxième échographie donc, un autre docteur m’a montré l’écran contre ma volonté en me disant « mais regardez votre bébé, vous allez vous y attacher et ça vous fera changer d’avis » !!!! Cherchez l’erreur…. Merci d’avoir relayé ce texte, ce combat, c’est impressionnant de bêtise de remettre ce droit acquis en cause et de cette façon.

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  40. Niña a dit…

    Ma mère (née au milieu des années 50) m’a toujours dit que sa génération à elle s’était trop reposée sur les lauriers des victoires des femmes qui les avaient précédées. Mais que ma génération à moi devrait recommencer à se battre, parce que tout doucement, sournoisement, cette société paternaliste voudrait nous enlever ce que nos prédécéseuses (sic) avaient si durement gagné. Alors oui, je crois qu’elle a raison, ma mère… Battons-nous et restons attentives, parce que rien n’est jamais gagné !

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  41. ninie a dit…

    J’ai avorté deux fois il y a une vingtaine d’années (j’ai 45 ans). Je n’ai jamais pu par la suite avoir d’enfants. Je porte encore le poids de la culpabilité même après toutes ces années, j’ai encore le coeur qui se serre quand une amie me montre une échographie, j’ai encore les larmes aux yeux quand je tiens la main d’un bébé dans la mienne. Mais je ne peux pas imaginer qu’on puisse obliger une femme à garder un enfant qu’elle n’a pas désiré ou qu’elle ne pourra pas élever dans des conditions correctes. Je peux encore moins imaginer que des femmes pourraient encore mourir suite à un avortement clandestin. Oui à la vie mais pas à n’importe quel prix.

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  42. ninie a dit…

    j’ai vécu la même chose, me montrer de force l’écran. J’ai trouvé ça ignoble et inhumain (et on m’a même donné les clichés de l’échographie que j’ai gardés longtemps avant, un jour, de les jeter).

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  43. lullaby_lili a dit…

    merci pour le relais.
    L’avortement je l’ai vécu, j’avais 16 ans, je connaissais les moyens de contraception. Mais le silence autour de moi.
    Pas de culpabilisation de la part des personnels soignants, une infirmière très douce et une jeune fille opérée de l’appendicite dans le lit à coté du mien.
    On a « soigné » mon corps. Car ce n’était pas envisageable autrement. Tout c’est passé sans moi en fait. Et puis de nouveau le silence… Pendant longtemps.
    Maintenant j’ai un petit garçon de trois ans, et je vais bien, même si ce n’est pas sans difficultés.
    Rien n’est anodin et il y a mille façons de vivre les choses, encore faut il avoir le choix.

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  44. teawithmilk a dit…

    Le droit à l’avortement me semble etre un droit qui ne devrait plus se discuter. Il relève (comme le droit à la contraceptiion) de la décision de chacune en effet de disposer de son corps….
    Je n’ai (heureusement pour moi) jamais été confrontée à ce choix, la seule chose que je sache est que si ma fille un jour devait se trouver face à un tel dilemne, je souhiate qu’elle puisse prendre sereinement et en son ame et conscience une si lourde décision sans avoir en plus à se battre contre les uns et les autres, à se cacher ou à soufrir du regard des autres!

    Pour une note plus légère, ta grande a un don, c’est évident…Quel talent….

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  45. Lledelwin a dit…

    Sinon c’est où, c’est quand ?

    La Plateforme pour le droit à l’avortement organise une vaste mobilisation le samedi 24 mars à 14h à la Place Poelaert (devant le Palais de Justice) à Bruxelles. (métro Louise)

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  46. Elizabeth a dit…

    Je te remercie d’avoir relayé le texte, étant également passé par là, ayant dû vivre le parcours du combattant pour avorter… et avoir dû finir en Hollande.

    Mon ex-mari m’avait quitté 2 mois avant, c’était l’homme de ma vie, je me remettais pas encore de la rupture. Je découvre que je suis enceinte (comment pouvais-je le deviner : j’ai naturellement des cycles de 2.5mois, et un choc psychologique a des répercussions sur le corps) ; j’appelle ma gynéco, en larmes. Sa secrétaire (anti-avortement, l’apprendrai-je plus tard) m’oriente vers une autre gynéco, qui découvrant que j’étais à quelques jours du délai légal en France me dit que je vais vers la boucherie si je tiens à avorter. Pour preuve : « écoutez ses battements de coeur ! ». Et vlan, voilà qu’on te file une claque, encore plus forte.
    Nous étions mi-décembre 2008, quelques jours avant « la trève des confiseurs », où la France s’arrête de travailler pour Noël. Je fonce donc au Planning familial le plus proche de chez moi, qui m’oriente vers un gynéco, sans m’expliquer tellement plus la procédure (ou alors, je ne l’avais pas entendu). Il ne peut m’avorter immédiatement puisqu’il faut un délai de quelques jours.
    Ce délai me sera fatal, parce qu’une dernière écho à l’hôpital (que le sort est funeste, c’est celui où je suis née) me confirme que j’ai dépassé le délai français de 3 jours. TROIS JOURS ! Je passe les vacances de Noël prostrée, en larmes, avant que mon père ne m’accompagne en Hollande.
    Et là, j’ai découvert un autre monde. Jamais je n’oublierai cette clinique, où les infirmières parlaient français, où toutes étaient à l’écoute, toutes m’ont soutenu, ont compris mon choix. Pour la première fois depuis 3 semaines, j’étais écoutée, soutenue, aidée.

    Je n’ai jamais regretté ce choix (comment aurais-je pu avoir un enfant que son père aurait détesté ?), mais je ne l’oublierai jamais. Je n’ai eu aucune douleur, mon psy m’expliquant que mon corps acceptait ma volonté, et la « partageait ».

    J’ai songé à m’engager dans un Planning familial, pour les remercier de leur aide (c’est par eux que j’ai eu l’adresse de la clinique), et je n’ai pas encore eu le temps… il fallait d’abord me reconstruire…

    Alors oui, en France, c’est toujours un parcours du combattant…

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  47. Pastelle a dit…

    Pour moi qui ai connu l’avant Simone Veil, qui ai accompagné une amie avorter aux Pays Bas en 1973 et vu l' »industrie » que ça générait, j’espérais que cette légalisation ne serait jamais remise en cause et m’en réjouissais pour ma fille qui n’aurait jamais à lutter pour le droit à disposer de son corps. Je suis atterrée qu’on puisse revenir là dessus, 30 ans après…

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  48. marionmn a dit…

    Merci beaucoup Caroline d’avoir relaye cet article, et a toutes les autres pour vos histoires et remarques.
    Oui c’est un droit, et pourtant… dans le pays dans lequel j’habite ca ne l’est pas, ou si, uniquement si la vie de la mere est en danger, ou que le foetus n’est pas viable, et meme dans ce cas la, tres peu voire meme aucun medecin n’accepte de le faire. Etre oblige de partir en voyage, loin des siens, pour aller se faire avorter… Il y a des femmes qui font des proces en esperant que ca fera changer les choses, ce qu’il faut changer ce sont les mentalites!
    Je suis etonnee de tous ces accords europeens… J’habite en Irlande…

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  49. LParis a dit…

    Il y a une dizaine d’années, j’ai été hospitalisée une semaine à l’hôpital Saint-Antoine à la suite d’une méga-infection gynéco et j’ai été installée dans une chambre d’une dizaine de lits où, chaque jour, les jeunes femmes qui venaient avorter se préparaient avant l’intervention et récupéraient après…
    Je n’oublierai jamais la détresse de ces femmes : certaines avaient visiblement honte d’elles-mêmes, d’autres étaient infiniment tristes, la plupart se cachaient, il y en a eu une qui voulait absolument se justifier… Aucune n’avait l’air d’être là par confort.

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  50. Anna Chiara a dit…

    Bonjour, Caro, juste merci de parler de l’IVG. J’ai la chance de ne pas avoir eu besoin d’y recourir mais pour avoir accompagner 2 amies dans des centres d’orthogénie, je confirme qu’on n’y retourne pas « par confort » et que l’IVG médicamenteuse n’est pas suffisament proposée…
    Bref, on a encore du boulot ! Et moi aussi j’ai beaucoup aimé les « C’est déguelasse » de Pascale Clark, pas très journalistique peut-être mais sur ce genre de sujet, ça en valait la peine !!
    Dernière chose, j’en profite pour saluer les professionnels qui bossent dans ces centres : il y en a aussi des géniaux, très humains, à l’écoute et ils ont vraiment du mérite parce que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux vu dans le milieu médical de bosser là…

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  51. Bellechuchu a dit…

    Pfff, Nalou, je suis tellement triste de lire ça, tellement intolérable. Je ne sais pas si vous parlez de vous ou de quelqu’un d’autre, dans tous les cas, je trouve vos mots très « représentatifs » de cette nécessité de faire avancer les choses.
    Courage…

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  52. Emma a dit…

    merci de relayer l’info. je me permet aussi de vous faire connaître l’initiative je vais bien merci qui entend lutter contre la culpabilisation/moralisation de l’avortement et l’idée reçue que c’est tout le temps un acte grave, traumatisant…
    Pour certaines oui, mais pour de nombreuses femmes non, absolument pas. nous avons avorté et nous allons bien, nous avons avortées et la seule chose que nous resssentons est du soulagement.

    http://jevaisbienmerci.net/

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  53. caroline a dit…

    et bien je partage, pour toutes celles qui se sont battues pour l’avoir ce droit, et parce que dans un « pays des droits » çà me parait tellement incroyable d’avoir à continuer à se battre pour çà…

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  54. F. a dit…

    Oui, c’est important je trouve d’insister sur le fait qu’on peut aller bien après un avortement… peut-être pas dans les 24h suivantes, peut-être pas pendant un mois ou deux, tout au moins en ce qui me concerne. Mais après tout, c’est un acte conscient et réfléchit. Alors oui, malgré la consultation d’un gynécologue odieux, même si maintenant que je vois le mot je me sens concernée, je vais bien, merci.
    Merci pour cet article, et continuons le combat…

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  55. Tite_bulle a dit…

    Je suis bruxelloise et serai en France pile poil ce we-ci… Le hasard des dates.
    Du coup j’ai relayé l’info sur FB en espérant que ça fera bouger du monde. (surtout qu’en tant que femme et sage-femme je me sens doublement concernée par le sujet).

    Merci d’en avoir parlé !

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  56. Edith Fauconnet a dit…

    Je crois que beaucoup de choses ont déjà été dites dans les commentaires précédents. Je m’étonne de l’absence de remarque négatives, mais j’en suis très contente 🙂

    Je pense effectivement comme le dit Annabé, que nous ne pouvons pas nous reposer sur les acquis de nos aïeules (je fais partie des vingtenaires), la liberté s’entretient et les piqûres de rappel ne font pas de mal.

    Effectivement, le droit à l’avortement sera toujours remis en cause par certains hommes, qui voudraient ne serait-ce qu’inconsciemment nous réasservir à leur autorité virile et par certaines femmes, malheureusement. Disposer de son corps, de ses fonctions sexuelles indépendamment de ses fonctions reproductrices est un droit, et c’est un devoir que de protéger ce droit !

    Si les hommes qui dénient ce droit étaient asservis à tous les inconvénients et les drames que génère une grossesse non-désirée, en ne pouvant pas nier un paternité non désirée, peut-être serait-ils moins enclins à le dénoncer.

    Certes, pourvoir porter la vie est un beau cadeau, mais c’est aussi parfois un fardeau, que malheureusement les femmes doivent assurer plus que les hommes, pour des raisons physiologiques, et sociétales.

    Un enfant se fait à deux, et je ne vois pas pourquoi seule une moitié de la population serait pénalisée et même ostracisée. Que je sache, monsieur y a pris du plaisir aussi, c’est donc une salope au même titre que madame. Donc personne n’est une salope.

    Nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

    Pardon pour le commentaire complètement décousu !

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  57. léa a dit…

    C’est légitime pour une femme de pouvoir avorter.
    Ca serait une atteinte aux femmes que de supprimer ce droit.

    Mais au lieu de faire des lois sur le confort, les états devraient pousser la recherche à développer des contraceptifs gratuits, efficaces et tolérés par tous(tes). Ça réduirait sûrement le nombre d’avortements (qui leur coûte si cher et que beaucoup de médecins rechignent à faire car c’est un acte terrible d’enlever une petite vie).

    la pilule qui s’oublie = petit bébé qui n’a rien demandé que l’on supprime
    un préservatif qui se déchire = encore petit bébé qui n’a rien demandé que l’on supprime… Et ainsi de suite… C’est épreuve à vie pour une femme et un petit être en moins.

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  58. Emma a dit…

    Léa, tu peux nous préciser concrètement ce que sont « des lois pour le confort ». Et non ce n’est pas un acte, non on enlève pas une petite vie, on permet à une femme de choisir, de maitriser son corps.
    Donc merci d’éviter les petites phrases de culpabilisation insidieuses. Et non encore ce n’est pas une petite vie, c’est un foetus, une possibilité vie. A moins que tu ne considères que la vie comence dès la conception. Ce n’est pas un petit être en moins.. Et non ce n’est pas forcément terrible, j’ai avorté, et vu mon age pas qu’une fois et je vais bien, même très bien, ce n’a pas été la moindre épreuve, mais un immense soulagement, lépreuve a ét » d’être enceinte contre mon gré.
    Pour info, des « petites » vies, il s’en elimine naturellement un très bon nombre via les fausses couches spontanées

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  59. marie-kikou a dit…

    Le dessin de ta fille est splendide. Maintenant si elle n’a pas encore le melon c’est pas mal non plus peut-être ? Et sinon oui je soutiens le droit à l’avortement. Je suis passée du rang de réac avec des arguments du type : avec toutes les contraceptions qui existent… jusqu’à mes 22 ans où j’ai lu le test de grossesse de… ma mère et là tout a changé. Maintenant j’en ai bientôt 36 et deux enfants et je compte bien leur apprendre que des femmes ce sont battues pour acquérir cette liberté et qu’elle n’est jamais acquise. Mais j’ai encore un peu de temps…

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  60. Elizabeth a dit…

    Et je n’ose imaginer ce que j’aurais pu vivre si mon père n’avait pas été là… ou si j’avais été dans un milieu plus oppressif !
    dans l’histoire, jamais je n’oublierai la gentillesse du personnel de la clinique hollandaise…

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  61. Caro d'ardèche a dit…

    Caro merci d’avoir montrer ce texte.
    Le droit à l’avortement est un combat qui me touche particulièrement, car comme tu le dis même si c’est un droit en France son accès et sa pratique n’est pas toujours si facile.
    Je me sens d’autant plus concernée que que j’ai dû y avoir recours 2 fois dans ma vie, et que j’ai ressenti à la 2ème fois (il y a 2 semaines) un sentiment fort de culpabilité, qu’à mon âge ça n’aurait pas dû m’arriver. Et puis je me suis révoltée d’avoir eu cette idée, qu’on ne devrait pas se sentir coupable. je n’aime pas le terme récidiviste qui raisonne trop comme si la femme était coupable.
    L’avortement dit de confort me choque et me révolte ou plus profond, mais quoiqu’il en soit ça a un coût d’environ 70 euros que la femme doit en plus assumer. Comme si elle devait payer d’avoir était inconséquente, frivole avec tous les moyens qu’elle possède à notre époque !! Ou encore un gynéco qui au moment de l’écho de datation dit « vous entendez le coeur de ce bébé qui bat !!! » ça c’est que j’ai entendu et qui m’a fait me dresser et me donner envie de me battre pour ce droit. Tout d’abord même si la femme doit avoir le droit de disposer de son corps elle n’est pas seule à devoir connaître les moyens de contraception, elle n’est pas seule à tomber enceinte. J’ai eu la chance d’avoir été avec des hommes responsables de leurs actes et qui ont assumer avec moi ce choix et cette décision.
    Dans la salle d’attente de consultation j’ai croisé des femmes de tout horizon, de tout âge, une jeune fille accompagnée de sa mère, une mère de famille accompagnée d’une amie, une femme de mon âge (environ 40 ans) seule, une autre d’à peine 18 ans accompagnée de son petit ami mais aucune n’avait l’air d’être dans une situation confortable.
    Et j’ai été soulagée d’avoir été si bien accueillie pour ma 2ème IVG mais par dessus tout à aucun moment je ne me suis sentie jugée.
    J’hésite souvent à en parler car d’un côté je sais que c’est quelque chose qui m’appartient mais d’un autre je n’ai pas honte et je me dis que sans devenir de la provocation ça fait parti de l’existence de beaucoup de femmes et que ce ne doit pas être nier, tabou ou qu’une affaire de femmes.
    Voilà j’ai été très longue mais je ne veux pas m’étaler, juste dire que je soutiens fortement cette cause pour toutes les femme, nos filles qui vont le devenir. Ne laissons pas perdre ce droit !!!

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  62. Elo Sunshine a dit…

    2010, un boulot merdique, une vie pas terrible et des envies d’ailleurs. Un coup de fil qui m’offre cette vie ailleurs dont je rêve tant. Et un petit bâtonnet plastique qui me dis que c’est pas loin d’être foutu. A deux, on prend la décision. On est relativement bien reçus, pas jugés, j’entends de manière répétée « si c’est votre décision, alors c’est la bonne ». Ca aide à se sentir moins mal mais je rejoins d’autres témoignages sur le malaise de l’attente avec des ventres ronds… Après, j’occulte. Du moins j’essaie. Mon soutien-gorge se trempe spontanément, personne ne m’avait dit que ça arriverait. J’ai des douleurs dans le bas-ventre, je m’inquiète des conséquences mais je ne peux en parler à personne.
    Finalement, je pars pour cette nouvelle vie en pensant tout laisser derrière moi. Sauf que j’ai une minuscule cicatrice sur le dos de ma main, où la perfusion a été posée. Et une grosse cicatrice dans ma tête, qui me fait régulièrement penser « si j’avais/si je n’avais pas… il/elle aurait eu 6 mois/1 an/18 mois… ». Mais la petite voix qui m’a fait prendre la décision me rappelle aussi pourquoi je l’ai fait: j’ai une vie meilleure, j’ai eu un mariage fantastique l’an dernier et maintenant semble être le bon moment pour choisir de faire ce bébé dont j’ai tant envie.
    Et je suis malgré tout heureuse d’avoir eu le choix.

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  63. Pauline a dit…

    Ce qui parait fou, c’est que ca fasse encore polémique aujourd’hui.

    Il y a deux choses : d’une part le droit à l’avortement, et de l’autre une nécessaire interrogation à mener en France comme ailleurs sur la qualité de l’éducation sexuelle et de l’information sur les moyens de contraception ainsi que sur leur accès. Je suis sûre qu’on peut encore faire des progrès là-dessus …

    A quand par exemple la pilule gratuite ou en tous cas partiellement et correctement remboursée ? C’est quand même paradoxal que les IVG soient pris en charge et pas la plupart des moyens de contraception (même si je crois que les stérilets sont un peu remboursés). Même les mutuelles ne proposent pas souvent un forait pilule. Cela revient à préférer « réparer » en détruisant plutôt que de mieux prévenir pour éviter (raisons de coûts pour la sécu probablement). Et après, ce sont probablement les mêmes qui osent parler de soit-disant avortements de confort.

    Camille aussi sur Café de filles a publié un bon billet sur la question http://www.cafedefilles.com/

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  64. léa a dit…

    La loi de confort s’adresse aux femmes qui ont une vie sexuelle avec des accidents de contraception. Pas aux femmes violées en situation précaires… Enfin, je me trompe peut être. Je trouve cette loi d’ailleurs très discriminante et inappropriée. C’est déresponsabiliser les femmes que de la mettre en place.

    Après, je n’essaye pas de culpabiliser les gens en disant qu’un embryon est une petite vie. C’est mon avis c’est tout. Je vais culpabiliser qui ? Les gens qui doutent ? On est assez intelligentes pour se faire une opinion sur la question.

    A 3 semaine de conception il y a un petit cœur qui bat et moi ça me suffit pour me projeter et voir un petit bébé. Après je respecte la vision des gens qui pensent qu’un foetus n’est pas encore un être vivant.

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  65. Chiki a dit…

    C’est une telle douleur parfois d’avorter que si en plus on ne peut pas le faire librement…
    Je suis triste et en colère que les personnes qui veulent interdir ce droit, ne se rendent même pas compte que ce choix d’avorter ne les regarde même pas : lorsqu’on le fait on est toute seule et c’est de son propre corps dont on parle pas de celui du voisin. Qu’ils gardent donc leur théorie de vie d’embryon pour eux et respectent celles qui ne veulent, ne peuvent pas assumer un enfant.

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  66. Caroline a dit…

    Léa, cette appellation « loi de confort » n’a aucun sens. On peut ne pas vouloir d’enfant sans être une femme violée, pour des dizaines de raisons qui ne relèvent pas du « confort ». Par ailleurs, sache que médicalement on ne parle pas de foetus avant le 5ème mois de grossesse. Et que un « être vivant », par définition, c’est un être qui vit de manière autonome. A moins de trois mois de grossesse un embryon dépend totalement du corps de la personne dans laquelle il se développe. ça n’est pas encore « un petit bébé », non. C’est un amas de cellules avec certes une activité cardiaque (mais pas un coeur déjà complètement formé) dont on te conseille en général pendant ta grossesse, lorsque tu souhaites qu’elle se poursuive, de ne pas le considérer encore comme un bébé justement, parce qu’à ce stade les fausse-couches sont nombreuses. Que tu projettes toi le fait qu’à quelques semaines de gestation il s’agit déjà d’un enfant, c’est ton point de vue. Mais scientifiquement parlant, c’est un embryon. J’aime beaucoup le commentaire qui parle d’un corps qu’on a « soigné ». C’est exactement ça. Une femme qui tombe enceinte mais qui ne veut pas de cet enfant à venir a besoin qu’on la soigne en interrompant cette grossesse. Il ne s’agit pas de « confort », il s’agit d’éviter à un enfant de venir au monde en n’ayant pas été désiré et à une femme de voir sa vie bouleversée par la venue d’un être qu’elle ne se sent pas prête à accueillir. Je suis convaincue que tu ne veux pas penser à mal dans ton commentaire, mais je ne peux pas laisser quelqu’un ici parler de « loi de confort » sans m’insurger…

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  67. embrun a dit…

    Mis sur le mur Facebook, transmis aux collègues/amis/famille/etc…
    On n’est jamais trop informé des dangers de la nuisance…

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  68. Alabama a dit…

    Juste en passant , après unelecture en diagonale des commentaires,
    Parfois la prise en charge se fait très bien, très simplement très « normalement » , très humainement. Bon c’était peut être plus le cas il y a 22 ans..

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  69. Blanche neige a dit…

    Je vais relayer l’info car effectivement, à notre époque il y a malheureusement encore débat quant au droit des femmes de disposer de leurs corps.
    Tous les jours sur le trajet pour emmener ma fille de 8 ans à l’école, nous passons devant un parc dans lequel, plusieurs semaines par an, hiver comme été, des pro-life se tiennent debout, immobiles, avec une banderole. Ma fille m’a donc un jour demandé ce qu’ils voulaient.
    Délicat de parler à un enfant de l’avortement, mais je l’ai fait et elle a compris. Elle a compris surtout que personne d’autre qu’elle n’a de droit sur son corps.
    Et ce n’est pas pour copier les idées de maman. Nous sommes tous athée dans la famille et elle a décidé de croire en dieu, donc…

    Sinon Caro, le dessin de ta fille est tout simplement extraordinaire. Et même s’il provient d’un modèle, c’est remarquable ce qu’elle a fait. Comme j’envie son talent !

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  70. léa a dit…

    Caroline, Je ne suis pas pour la loi de confort car je la trouve absurde. J’expliquais juste objectivement ce que j’avais compris. Cette loi reste absurde de toute manière…

    Et puis on se rejoint sur un point : le droit à l’avortement une liberté que l’on ne doit pas remettre en cause.

    Après médicalement ou pas j’ai mon opinion sur le foetus. J’ai ‘envie’ de croire qu’un foetus est un mini bébé même si ça y ressemble pas physiquement et même si vous n’êtes pas du même avis que moi. mais c’est un autre débat.

    Je reste persuadée comme toi que l’avortement permet (je reprend tes mots) « d’éviter à un enfant de venir au monde en n’ayant pas été désiré et à une femme de voir sa vie bouleversée par la venue d’un être qu’elle ne se sent pas prête à accueillir. »

    On est d’accord sur ce point là.

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  71. hopanie a dit…

    Moi, ça me fout vraiment, vraiment en rogne qu’on soit ENCORE obligé(e) (parce que c’est trop souvent les nanas qui s’y collent !) de « défendre » ce Droit, de le justifier encore et toujours, en 2012, est-ce qu’on penserait à nous contester le droit au congé mat, le droit de vote ou le droit à un compte en banque ??… (Merci Annabé)

    Répondre
  72. ness a dit…

    Oh que oui le droit à l’avortement! J’ai eue quelques fois l’occasion d’accompagner des femmes qui avaient recours à cette possibilité, nous avons partagé de la douleur, du soulagement, de la culpabilité, de la souffrance, de la tristesse, car toutes n’avaient pas le choix ou si peu… Je les ai comprise, soutenue, et rassurée, du moins j’ai essayé… Alors lorsque j’entends qu’il peut y avoir l’idée « d’avortement de confort » je suis indignée….Merci d’en parler et je partage avec plaisir ce texte du planning familial…

    Répondre
  73. La Noiraude a dit…

    C’est pas qu’il y ait beaucoup de passage chez moi, mais l’info est reprise. Pour au moins souligner qu’il n’y a pas si longtemps, d’autres se sont battues bec et ongles pour que nous puissions avoir jouissance de notre corps. Voilà, voilà.

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  74. S a dit…

    Je passe sur le parcours du combattant quand on découvre juste avant noël que l’on est enceinte, sans travail, sans appartement, sans économies et une famille toxique.
    Je passe sur le noël, quand on sait que début janvier on ira seule, accomplir un acte que tout son corps refuse, même si on sait que parfois la seule décision possible est celle qui fera le moins de mal. Parce que je crois que parfois être mère, c’est aussi choisir de ne pas donner la vie à un enfant qui ne l’a pas demandé. Surtout dans certains cas.
    Je passe aussi sur le mépris du personnel médical, ce fichu cachet qui marque le pas décisif. Putain de cachet de j’ai regardé 3 bonnes heures en voyant les autres femmes partir puis revenir.
    Je passe sur cette femme dans la salle qui à poussé le sadisme jusqu’à me faire entendre le cœur de mon enfant. Celui que j’allais tuer. Puis son arrogance quand mon propre cœur est devenu si chaotique qu’elle a menacé de me laisser de démerder et/ou de me gifler. Si je ne me calmais pas.
    Je passe sur la douleur, morale et physique, face à la brutalité des gestes, et la conversation tenue par le personnel sur leur prochaines vacances…
    Je passe sur le retour, seule, les saignements qui ne cessent pas, et la certitude terrifiante que quelque chose ne va pas. Confirmé 4 jours plus tard par mon médecin : il faut recommencer.
    Je passe sur les questions qui taraudent, même si je SAIS que j’ai pris la seule décision possible ce jour là. Et non pas de « confort ».
    Je précise, aucun oubli de pilule, et un cycle de règles normales. Et oui, ça arrive.
    Je passe sur les années à taire cela…à celui qui depuis est devenu le seul homme que j’aime.

    Par contre entendre que l’avortement est un confort. Çà. Ça ne passe pas.

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  75. DOMINIQUE a dit…

    S : comme d’autres, ton témoignage est poignant et épouvantable. Oui pour l’avortement.
    Une de mes amies a avorté en Angleterre « tardivement » quand ce n’était pas encore possible en France. Un soir elle est tombée en larmes dans mes bras, 15 ans après son « opération », en me confiant ce qui s’était passé. Je ne te raconte pas les saloperies que l’infirmière lui a dites. Pas la peine d’en rajouter.
    Et on OSE parler de confort ? La bonne blague.

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  76. marje a dit…

    Je suis très touchée par les commentaires et les témoignages … Aujourd’hui il est possible d’avorter mais dans bien des cas c’est un parcours de combattante alors si ce droit simple et primordial est remis en cause je n’imagine pas les dégâts. Je sais que ça paraît bizarre mais ce billet de Caro m’a turlupinée toute la journée et j’ai trouvé un autre livre jeunesse qui parle de l’avortement mais du côté du Père ce coup çi : Le gaçon qui aimait les bébés – R.Hausfater – Editions Thierry Magnier : 7.50 – 70 p. Je sais le titre est complètement gnan-gnan mais le roman est vraiment intéressant. Nous suivons le parcours de Martin, 15 ans, qui ne comprend pas la décision de sa Petite Amie, Louise. Elle ne veut pas garder l’enfant. Il devra, lui aussi, faire un parcours difficile pour vivre sa paternité : « Il y aura des moments de solitude noire, malgré Aimé et sa présence extrême. J’aurai soif de caresses et de tendresse. Faim de folie et de furie. Envie d’une femme qui me désire, désir d’une femme qui m’aime. Alors rencontres, essais, espoirs, déconvenues. ». J’ai adoré ce court roman. Le récit est poignant et exprime bien les différents points de vues de la maternité non voulue et de la paternité tant désirée. Je l’achète systématiquement dans mes différents bahuts et je le présente à chaque action prévention, sexualité, sida … Même si les filles l’apprécient particulièrement, certains garçons sont sensibles au thème. Parler littérature jeunesse peut sembler déplacé mais c’est ma façon de participer au débat et je sais que chauqe élève que je croise sera peut être concerné par l’avortement. Annabé : quel commentaire ! J’en ai les larmes aux yeux. Caro : bravo : tu es vraiment une femme courageuse car après le billet d’hier je te sens d’humeur fighteuse ! A demain peut être …

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  77. belisa a dit…

    Le droit à l’avortement … maman de 3 filles, bien sûr que j’ai toujours été pour, un accident est si vite arrivé …

    Et puis début janvier, comme un pressentiment. Bien sûr je suis pour, surtout pour les autres. Sauf que là, c’est mon test à moi qui se révèle positif. Celui d’une maman de presque 40 ans, qui vient enfin de réussir un concours qui lui a ouvert les portes d’une vie professionnelle longtemps espérée, une femme mariée à un homme au chômage dans un mois …

    Ma chance, c’est d’avoir pu réagir vite : pour moi, uniquement des cachets, pris chez moi, avec mon mari à mes côtés. Mais l’échographie avec les battements du coeur (144 bpm, je n’oublierai jamais je crois …), le compte-rendu de l’écho avec les photos, la salle d’attente partagée avec les gros ventres … forcément, on s’interroge, évidemment on hésite. Pourtant, devant le test, je n’avais aucun doute : plus d’envie d’enfant …

    A peine 2 mois plus tard, j’ai du mal à me pardonner, j’ai honte d’avoir eu à faire ça, tellement honte qu’à part mon mari, personne ne le sait … et je sais qu’il me faudra porter cette culpabilité le reste de ma vie. Pourtant cet enfant, vraiment, je n’en voulais pas …

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  78. Christine a dit…

    Non, c’est sur, ce n’est jamais un plaisir d’avorter, on n’y va pas comme chez le dentiste se faire enlever une dent et ne plus y penser le jour d’après. Cela reste une expérience marquante, pour ne pas dire traumatisante si on tombe sur des médecins peu compréhensifs.
    C’est néanmoins le droit de la femme d’avoir un enfant quand elle le désire et non pas quand la nature et les conventions le lui imposent! Les moyens contraceptifs ne sont pas non plus la solutions miracle, je suis tombée enceinte 2 fois en portant un stérilet et heureusement que j’ai pu bénéficier d’une IVG car, quand cela m’est arrivé la première fois, je venais d’accoucher par césarienne 9 mois auparavant et j’étais dans un tel état de faiblesse que je n’aurais surement pas supporter la grossesse!
    Le droit à l’avortement est un droit inaliénable de la femme pour lequel on doit se battre et ce n’est en aucun cas du confort de le faire!!!

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  79. Fabienne a dit…

    je ne suis pas contre l’avortement, il y a mille et une raisons qui peuvent pousser une femme à avorter. elle est propre à chacune.

    Mais vous m’excuserez, il existe une minorité qui je pense prenne l’avortement comme moyen de contraception… :S quand on avorte plus de 3 fois, je trouve ça louche… Je n’ai jamais eu à le faire, et j’espère que je ne serai jamais confrontée à cette question, car c’est une décision difficile à prendre, ça m’énerve que certaines fasse ça, comme si de rien n’était.

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  80. Ludivine a dit…

    Bonjour Caroline!
    Je prends le temps d’écrire un petit mot, je suis une lectrice de l’ombre depuis Noël environ, depuis que ma belle-soeur(une autre Caroline, tout aussi chouette que toi!) m’ a conseillé le blog!
    Je voulais te dire que j’aime beaucoup lire ton blog, que j’en ai le temps pour les 18 mois qui viennent (je suis maman à la maison avant de reprendre la route du collège en septembre 2013) et que pensées de rondes fait partie de mon surf quotidien du matin!
    Je ne suis pas toujours d’accord avec toi et c’est pour cela précisément que j’aime ton blog!
    Tu écris bien, tu as du style et de l’humeur! Bravo, continue!
    J’avais lu « Comment être une bonne mère indigne? » qu’une copine bienveillante m’a offert pour la première grossesse!
    Bonne continuation et merci!
    Je réagis à ton billet sur l’avortement, je vis à Bruxelles pour 2 ans et j’irai à la manif! Nos libertés et droits sont à défendre plus que jamais; espérons que la présidentielle apporte ce vent de liberté! C’est pas gagné…
    Bonne journée, bon weekend!
    A bientôt! A lundi!
    Lu

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  81. JH a dit…

    Il me semble que tout le monde voudrait être d’accord. Il n’y a pas de complot juif, chrétien, orthodoxe ou patriarcal qui veut la soumission des femmes. Tout le monde veut éviter les problèmes. Il y a simplement des personnes qui n’arrivent pas à se dire qu’un fœtus n’est pas un être humain. Je pense qu’on est tous d’accord pour dire qu’en aucun cas, on ne peut supprimer un être humain et sous aucun prétexte. Toute la question est de savoir si le fœtus est un être humain. Et ca me parait être un question à ne pas mépriser. La preuve que la question n’est pas simple, c’est qu’aucun pays ne donne la même réponse. Il faut en discuter dans la calme, sans crier au fascisme, au complot, que sais-je encore. Il faut en discuter sans stigmatiser personne, surtout pas les femmes qui ont avorté, surtout pas le personnel médical, pas non plus les personnes qui sont contre l’avortement.

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  82. Stéphanie a dit…

    Parfaitement Nalou,
    L’avortement est parfois même et surtout dispensé par des personnes , telles que des sages femmes, qui ont une formation pour la procréation. J’ai connu ces mauvais regards, j’ai connu ce regard du médecin, et sa phrase laconique et accusatrice : « Vous voyez ça ? et bien ça, c’est son coeur qui bat !! »Sa façon de me tendre sa boite de mouchoir comme s’il avait prévu car voulu faire couler mes larmes.
    Soit dit en passant, si ce coeur avait fini par se mettre à battre, c’est qu’il s’agit bien d’un parcours du combattant pour avoir un premier rendez-vous, alors que j’avais décelé cette « état » dès le 3ième jours de retard de règles.
    Ces longues semaines avant le premier rendez-vous, à devoir endurer cet état…
    C’était il y a plusieurs années, je suis toujours en colère.

    Merci, Merci pour la parution de cette article

    Répondre
  83. Stéphanie a dit…

    Je crois, Fabienne, que tu as raison de trouver ça « louche »…Certaines femmes ont des histoires bien lourdes, parfois même des histoires générationnelles qui pourraient expliquer ces avortements multiples, et il est certain que quelques séances de thérapie ou tout du moins de discussions avec des personnes avertis et bienveillantes, qui se gardent de jugement leurs seraient utile pour comprendre et sortir de cette spirale.
    Je ne sais si tu maitrises si bien le sujet pour « être énervée » parceque certaines femmes font « ça », comme « si de rien n’était ».

    J’espère aussi que tu ne seras jamais confrontée à cette situation, à prendre cette décision, puis à jongler avec le téléphone pour trouver 1 rendez-vous, puis courir dans un labo pour soit une echo, soit une prise de sang, le tout en évitant que tes collègues/famille/amis soit au courant de la situation.
    Je passe sur la douleur plus que mentale mais aussi physique de l’acte en lui-même………
    Non je ne te le souhaite pas et je ne le souhaite à personne…Simplement si cela t’arrivait, peut-être que tu te sentirais plus proches et moins accusatrices que les « certaines qui font ça comme si de rien n’était)

    On n’avorte jamais comme si de rien n’était.

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  84. Clémence a dit…

    Je lis ce billet le lendemain de mon test positif. Et je le lis le jour ou mon compagnon et moi avons décidé d’un avortement.
    J’ai 32 ans, déjà 2 enfants.
    Je suis morte de trouille.
    Je suis convaincue de ma décision.
    Mais j’ai très peur.
    Et je mesure la chance que j’ai de vivre en France, et d’avoir ce choix là.

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  85. carabine a dit…

    Je lis ce billet une semaine après avoir avorté par méthode médicamenteuse.
    Je mesure moi aussi ma chance d’avoir eu ce choix. Comme cela a été dit précédemment, j’ai souffert d’avoir été enceinte contre ma volonté , pas de l’avortement en lui même.
    J’ai eu le vertige de penser qu’un siècle plus tot , quelques kilomètres plus loin , je n’aurais pas eu cette possibilité.

    Je suis de celles pour qui tout s’est bien passé , je n’ai eu aucun doute ni regret , juste un grand soulagement. Mais du « CONFORT » ? sérieusement? Pour info Marine le Pen s’est servis de ce terme en le sortant totalement de son contexte :

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/ivg-de-confort-j-ai-ete-instrumentalise-par-le-fn_1091821.html

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  86. Juliette a dit…

    Le dessin de ta fille est hallucinant, elle est vraiment très douée.
    Sinon bien évidemment je suis pour le droit à l’avortement, l’ayant pratiqué moi même en 1994, car à l’époque un accident est arrivé (oubli de quelques jours ma pilule) et heureusement que j’avais ce droit car le garçon de l’époque n’était pas le bon du tout et je n’avais que 22 ans.

    Répondre
  87. Béa a dit…

    Tout cela est consternant…. On aura beau utiliser tous les langages, toutes les rhétoriques, toutes les situations souvent dramatiques, le constat est là , triste, sordide et simple: ON TUE UN BEBE

    Quand au non accès à la contraception, c’est un faux débat: on a jamais été aussi informé, (cf le travail des infirmières scolaires et du planning) , et le nombre d’avortement n’a pas baissé pour autant…

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  88. Agoaye a dit…

    Non mais de toutes façons, à la base, même la formule est terrible « avortement de confort », le summum de l’antithèse… Un peu comme : « Abbatoir de rêve » ou « droite citoyenne » !!!

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  89. Cetroinzust a dit…

    @ Bea : non, lorsqu’on avorte, on ne tue pas un bebe. Well, c’est peut-etre ton opinion et c’est ton droit le plus strict mais ce n’est pas vrai. Anatomiquement, focntionnellement, biologiquement et legalement parlant, ce n’est pas un bebe. Ce n’est meme pas un foetus, c’est un embryon.
    Quant aux infirmieres scolaires et au planning, que tu donnes en exemple, il y aurait beaucoup a dire, tant les budgets se reduisent comme peau de chagrin et tant leur mission est de plus en plus difficile.
    Ton discours fait peser un peu plus encore une culpabilite terrible sur les epaules des femmes (et uniquement sur leurs epaules, pas sur celles des hommes, jamais). C’est, semble t’il, de leur « faute », forcement. J’espere de tout coeur pour toi que tu ne te retrouveras jamais confrontee a ce genre de choix. Ou plutot, je te souhaite par-dessus tout, si un jour, pour x raisons, tu te retrouves dans une telle situation, de trouver face a toi des gens qui seront la pour te soutenir et t’aider, qui sauront faire preuve d’empathie, qui sauront ne pas te juger mais t’accompagner dans ton cheminement. Des gens qui ne seront pas la pour t’affirmer que tu aurais pourtant bien du etre informee et que, quoi que tu en dises, quoi que les autres en disent, tu t’appretes a tuer un bebe.

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  90. Euge a dit…

    OUI A LA VIE!

    non je ne défendrai pas le droit a « disposer de son corps », le corps n’est pas un objet, on en fait pas ce qu’on veut et encore moins d’un être humain qui n’a rien demandé et qui a le droit a la vie.

    Ma mère a été adopté, ainsi qu’un ami. Ils s’en sortent très bien, même s’ils n’ont pas été « voulu ».

    Bref je suis pas une égarée qui a atterri sur ce blog par hasard, je le suivais régulièrement, je laisse exceptionnellement une trace montrant que ba non l’avortement ce n’est pas une évidence pour tout le monde! puisque tous les autres commentaires semblent aller dans le sens pour l’avortement (droit qui est, vous le savez bien acquis en France, on ne peut pas non plus obliger des médecins et des infirmières a aller contre leur conviction!)

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  91. Euge a dit…

    pour ce qui est des informations contraceptions et autres, on est bassiné depuis le collège, sans parler de « distribution capotes ». pilule du lendemain accessible facilement voir en libre service! donc sur le non-information faut pas pousser ( et faudrait éventuellement tenir compte de ceux qui n’ont pas envie de les entendre ces discours!).

    quant a certains profs de SVT qui se permette des jugements choquants « faut être totalement inconscient pour garder un enfant handicapé » affichant leur conviction et en insultant ceux qui pourraient avoir des personnes handicapés dans leur entourage!

    c’est fou le clivage entre pro et anti avortement quand même, le planning familial dénonce un déclin une désinformation un recul alors que globalement les gens de ma tranche d’age de tout milieu en entendent parler tout le temps, savent ou s’adresser ou connaissent les délais par exemple sans avoir jamais rien demandé! Que voulez vous de plus??

    planning familial pilule et compagnie ne font pas baisser le nombre d’avortement non plus.

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