Mois : octobre 2012

Un télégramme d’Islande

1bbf22b2195311e29a5322000a1de2bc_7
Je suis partagée entre l'envie de vous raconter ce voyage comme il faut, en ayant pris le temps de réfléchir à la façon dont retranscrire cette beauté lunaire, cette impression d'être vraiment loin tout en n'ayant finalement passé que trois heures dans l'avion, la joyeuse ambiance de notre petite troupe un peu fofolle et la tentation de me précipiter ici pour noter ce qui m'a traversé l'esprit durant ces premières heures sur le sol islandais. 

Je vous propose de faire un peu des deux, des billets un peu rapides en mode carte postale presque en live et quelque chose de plus construit à mon retour avec récits qui vont bien et photos du réflex.

Juste, là, donc, très rapidement parce qu'avec les deux heures de décalage il est 1h39 heure française au moment où je vous écris et que je suis pour ainsi dire séchée (au sens propre, l'eau du lagon c'est comment dire… décapant ?), quelques pensées en vrac illustrées de photos déjà postées sur Instagram où vous pouvez d'ailleurs me suivre (pseudo: caro_penseesderonde).

– Il n'y a pas d'arbres en Islande et c'est étrange

– On se croirait sur Mars, en même temps comme me l'a fait remarquer Violette, "c'est pas comme si on était déjà allées sur Mars". 

– L'air semble cristallin, ça m'avait déjà fait la même impression en Norvège.

– A la descente de l'avion on a filé au Blue Lagoon. J'avais peur d'être déçue, ça a été tout le contraire, je crois que je mets cet endroit dans le top dix des lieux les plus magiques jamais vus. Imaginez une piscine de lait à 41° immense et à ciel ouvert au milieur d'un champ de roches volcaniques avec en son centre un bar à bière, smoothies et cocktails. Tout le monde semble venir en famille, il y a des jeunes, des vieux, des vieilles, des bombasses, des pas bombasses. Les vestiaires sont communs et tout le monde s'y balade à poil sans la moindre gêne, que les seins soient fermes et de première jeunesse ou lourds et tombants, tout le monde semble s'en contrefiche. Et de fait, tout le monde s'en contrefiche. Prenons-en de la graine.

– J'ai perdu trois fois mon passeport, ma carte d'embarquement, mon téléphone, mes lunettes et mon passeport (j'ai parlé de ma carte d'embarquement ?). J'ai aussi mis à la sortie du blue lagoon les chaussettes de la gentille organisatrice croyant que c'était les miennes. Et ce après avoir parlé de mon vilain eczema purulent. Comme elle est polie elle les a remises sans ciller. Mais je crois qu'à l'intérieur d'elle même elle pleurait (ou elle me collait une mandale en pensée).

– Les blogueurs geeks sont des modeuses comme les autres et ça c'est drôle.

– Le premier repas islandais était délicieux, entre poisson fumé, morue et agneau le plus tendre jamais dégusté. Par contre on a bu des vins italiens et espagnols, il y a beaucoup de choses en Islande, les vignes n'en font pas partie (quand je dis pas d'arbres, c'est pas d'arbres).

– En Islande y'a un proverbe qui dit: "quand tu es perdu au milieu d'une forêt en Islande, lève toi". (ils sont marrants les Islandais).

– Il y a vraiment des fumerolles de partout et demain il parait qu'on va peut-être voir des aurores boréales. Je vendrais mon âme ou ce qu'il en reste pour voir une aurore boréale.

– En Islande il y a 13 pères Noël, je n'ose pas penser à quel point les gamins doivent être au taquet dès le 1er décembre.

– Ici quand on croit aux Elfes et aux Trolls, ça ne veut pas forcément dire qu'on est un loser qui kiffe les jeux de rôle (je dis pas que les jeux de rôle sont réservés aux losers, je dis que c'est souvent l'image qu'on en a). Parce qu'ici, tout le monde croit aux Elfes et aux Trolls.

Voilà pour l'instant.

Merci à Icelandair et Florence pour ce beau voyage, et à Vincent qui nous a concocté un séjour aux petits oignons.

Afa9a328195111e286531231381b3c35_7
E09745de193e11e2a1b122000a1e9fa4_7

Histoire de cheveux et voyage au pays de Björk

DSC_0105

Je me suis pour ainsi dire dégonflée, je crois que c'est assez clair. C'est à dire qu'arrivée légèrement à côté de mes pompes chez Privé hier – la faute à un coucher tardif la veille – j'ai décidé de prévenir plutôt que de guérir en expliquant à Michel que je n'étais pas contre le changement, ça non, mais pas maintenant, ça non, pas maintenant.

A savoir que je suis à peu près certaine qu'aucun expert psychiatrique ne m'aurait décrétée en pleine possession de mes moyens. Et que ça n'était donc pas vraiment le moment de prendre une décision radicale pouvant par la suite m'entrainer dans une dépression lourde (j'ai un rapport assez fusionnel avec mes cheveux) (je vous ai dit pour Sciences-Po ?).

DSC_0110

(tiens il faudrait faire les vitres)

Bref, tout juste si j'ai consenti à ce que Michel coupe un peu au dessus des épaules. Quant à Karine qui elle, me voyait bien rousse, je lui ai également proposé qu'on y réfléchisse pendant les prochaines semaines chacune de notre côté, pour en mesurer les conséquences éventuelles (cure de sommeil pour moi, fatwa pour elle). On fait un point dans deux mois.

Et c'est là qu'on voit que Michel et Karine sont de vrais BONS coiffeurs. D'autres auraient insisté, d'autres encore auraient obtempéré en faisant la moue. Eux ont trouvé que j'avais raison et puis c'est tout. Sans parler de Michel qui DEVANCE mes désirs de blogueuse, en me proposant d'instagramer mes mèches tombées par terre avant de les balayer. On en connait des coiffeurs aussi au point en branding ? Non, on n'en connait pas. 

C'est sans doute un détail pour vous mais pour moi, bla bla bla.

Pas un détail non plus, le fait de m'avoir permis d'aller faire une interview au débotté au beau milieu de ma coupe, dans l'escalier de service, histoire que la DRH d'une des plus grosses entreprises publiques de France n'entende pas le bruit des sèche-cheveux. Je pense que c'est ça, le journalisme de terrain. Je ne serais pas étonnée qu'un jour une école me sollicite pour parler un peu de la face cachée de la pige. A moins que j'écrive un livre sur les 50 lieux les plus insolites faire une interview. En même temps j'ai déjà écrit "Comment baiser en cachette (90 endroits)". Hein.

Voilà, sur ces considérations, je vous souhaite une belle journée, je m'envole pour ma part avec une sympatique petite troupe – au sein de laquelle figurent Violette et Cécile, la moitié du crew Andoran, yeah – en Islande, donc. Un rêve en ce qui me concerne, je fantasme depuis longtemps sur le blue lagoon, les volcans aux noms imprononçables, l'idée d'être si près du pôle nord (si si), le paysage minéral, etc. Et puis Björk. "It's so quiet" est dans mon top five de chansons qui me lyophilisent.

Bon bien sûr, à quelques heures de partir j'ai surtout un vieux cafard des familles (separation's issue), mais je sais qu'une fois là bas je vais adorer. Malgré que je suis un peu terrorisée en avion (pardon my bescherelle).

Et avant de clore ce billet, juste une petite info, à compter d'aujourd'hui et jusqu'au 31/10, le code CAROBBF vous donne 20 % de réduction sur tous les cuirs de Brooklyn Bridge Factory, hors promos. Je ne touche rien sur les ventes, je préfère le préciser.

Edit: comme ça m'a été demandé dans les coms et par mail, pour info mon collier, que j'adore, est un Shlomit Ofir. 

Aime mon amour, Benjamin Biolay, whoooo…


Benjamin Biolay Aime Mon Amour (exclu vidéo) par Europe1fr 

Journée marathon aujourd'hui avec en prime un passage chez Michel (mon hair designer) que j'ai vu hier soir à l'occasion d'une sauterie – Michel est totalement de la night. Le temps de boire un coup et de m'entendre annoncer que demain, donc aujourd'hui, on change tout. Genre la coupe courte, c'est maintenant.

J'ai protesté pour la forme mais je vous rappelle que j'ai un léger souci avec le non, surtout quand il s'agit de le formuler auprès d'un coiffeur. Ce qui m'a valu pas mal d'ennui mais cette histoire selon laquelle on apprendrait de ses erreurs est une vaste blague. En ce qui me concerne.

Malgré que je sois très aventurière capillairement parlant (tu parles), je suis donc un peu terrorisée.

Bref, pas le temps pour un vrai billet, mais juste assez pour vous offrir ce clip torride signalé ici même dans les commentaires par l'une d'entre vous, au moment même où je tombais en pamoison devant (on est pas ici ensemble pas hasard, quoi). En effet, je confirme, bien plus efficace sur moi que fifty trucs of grey (que je n'ai pas lu en même temps) et surtout, j'aime tout, la chanson, la mise en scène du clip, réalisé par Karole Rocher, actrice qui pourrait me faire changer d'avis sur mon orientation sexuelle.

Voilà, bonne journée.

Hibou et autres bestioles

IMG_5710
Samedi je suis partie en quête d'une doudoune pour mon expédition de dans deux jours dont je vous parlerai la veille (demain, donc) parce que je suis un peu la reine du teasing (la fille qui ne réussit jamais à offrir un cadeau le jour J, trop impatiente de le donner dès qu'il a été acheté, pas crédible, donc, I know). Je suis partie, disais-je, à la recherche d'une doudoune avec un enthousiasme débordant, tant ce vêtement est TROP pas fait pour moi. A cause de mes seins, sans doute. Ou de mes fesses. Voie des deux, très probablement. Mais je me suis dit que c'était ça ou mon mouton décédé et à bien y réfléchir, ce mouton ça n'est plus possible. D'une part parce qu'il est désormais sanctuarisé. Je veux dire, IL A VU BJÖRN. Je ne pourrai plus jamais le porter sans Will à mes côtés, c'est ainsi.

Par ailleurs il pèse 48 kilos (presque autant que moi, donc) (j'ai 32 ans, je vous ai dit ?). Ce qui rend mes déplacements très vite fatiguants. Déjà que (32 ans c'est pas SI jeune). 

Bref, j'étais bien décidée à la trouver, cette doudoune magique dans laquelle je n'aurais pas l'air d'un pot. Et je suis revenue avec ça:

IMG_5711
Mission accomplie.

Après tout ma parka ira très bien, me suis-je convaincue. Après je me suis souvenu que si je ne la mettais plus c'était pour une bonne raison: la fermeture éclair est niquée.

J'aimerais bien, un jour, rencontrer le monsieur des fermetures éclair pour lui demander la nature exacte de son problème. What's wrong with you, guy, hein ? Il n'y a que chez moi que les zip ne passent jamais l'hiver ? Tant qu'on y est, je rencontrerais bien AUSSI le monsieur qui fait les cirés et autres imperméables pour enfants, munis de capuches SANS CORDONS. Histoire que la capuche, pour laquelle on a acheté ledit ciré, elle ne serve à rien.

Et s'il me reste un voeu, je tiens à ce que la personne qui vole tous les couvercles de mes tupperwares se dénonce.

A part ça, je finis actuellement "Les lieux sombres" de Gillian Flynn, après avoir dévoré "Sur ma peau" et "Les apparences". Je déteste cette fille, elle n'a pas 35 ans et c'est un petit génie du polar. 

Bon ceci étant dit, avec ma copine L. nous avons commencé dimanche un roman très sombre et très humide qui devrait nous propulser au rang de l'autre nunuche, celle de "fifty shades of grey", là. Sans vouloir tout dévoiler, il est question d'une certaine Svetlana aux seins lourds mais juvéniles, dont l'un, nettement plus gros que l'autre, a le don d'exciter ses amants. Qu'elle a nombreux. Et célèbres.

On n'en est qu'aux prémices mais croyez-moi ça va couiner dans les chaumières.

C'est tout, je vous laisse avec quelques uns de ces clichés dont j'ai le secret et qui sont mine de rien plutôt raccords avec ce texte sans queue (quoique) ni tête.

Edit: le sweat hibou je ne l'ai finalement pas acheté chez Zara mais depuis je regrette.

DSC_0143
(ouais je sais où il vit) (non, je ne le connais pas – encore – personnellement) (hasard de la vie c'est tout)

IMG_5675
IMG_5715
merci à smouiksmouik pour l'explication, ces silhouettes sont l'oeuvre d'une action choc d'Action contre la faim. Le meurtrier c'est la faim, ou la pauvreté, en somme. J'ai shooté celles ci place de la bourse hier.

Ainsi font, font, font…

DSC_0293
Je pourrais vous parler de chacun des billets de la tricoteuse du Delit Maille, tant je suis à chaque fois scotchée par sa virtuosité et son humour. Je ne saurais vous recommander assez d'y faire un tour régulièrement, c'est une façon bien plus agréable de se tenir au courant de l'actualité qu'en regardant le JT de Jean-Pierre Pernaud ou en lisant le JDD et son énième sondage sur est-ce que oui ou oui vous avez envie que Nicolas Sarkozy revienne (il faudrait peut-être qu'une bonne âme se résolve à dire la vérité au pauvre rédacteur en chef de ce qui fut un jour un bon journal: Sarkozy a perdu les élections. Il peut toujours revenir, hein, mais dans cinq ans).

Bref, je kiffe le Delit Maille et pas uniquement parce que j'en apprécie l'auteur. Et je ne pouvais pas ne pas vous signaler son dernier post. Sans un mot, sans légende, elle a réussi à me faire un peu pleurer, tant ce moaï – du nom des statues de l'Ile de Paques – qui prend le large m'a émue. Je crois que ce billet met en évidence quelque chose dont je suis moi même persuadée depuis longtemps: la tricoteuse n'est pas qu'une excellente éditorialiste ni même une as de la pelote de laine. Elle est surtout une artiste. J'espère qu'elle en est convaincue.

Sinon, au registre marionettes, je suis allée à la Cachette hier avec Rose, le churros et le machin qui tenait absolument à retourner sur les lieux de sa propre enfance. Une fois encore j'ai été charmée par la simplicité de l'histoire, la tendresse du comédien pour ses figurines et l'ingéniosité d'une mise en scène idéale pour captiver les tous petits. Une fois encore également j'ai eu, je l'avoue un peu d'animosité envers ces parents qui veulent certainement bien faire en initiant leurs nouveaux nés ou presque au théâtre, mais gâchent la représentation des enfants en âge d'apprécier. C'est ma seule réserve d'ailleurs sur cet endroit si meveilleux: je pense que les responsable devraient dissuader ces parents de tout petits. Je veux dire, chaque chose en son temps, non ? C'est étrange cette obsession à vouloir à tout prix "épanouir" ses gamins, leur faire brûler les étapes au risque de les dégoûter. Parce que croyez moi, la gamine d'un an et des brouettes qui est montée sur la scène et s'est fait réprimander un peu fermement par le comédien – les parents visiblement ne voyaient pas où était le problème – et qui a fini par être exfiltrée au prix de hurlements de veau qu'on égorge, a certainement été vaccinée. Sans parler de ce petit totalement paniqué par le loup en peluche qui pour les plus grands était drôle mais pour lui, terrifiant.

Bref, chacun fait bien ce qu'il veut, mais je me suis rappelée hier pourquoi j'avais un peu tardé à y retourner, ce n'était pas la première fois en effet que je me faisais cette réflexion. Que les choses soient claires, je ne suis pas en train de remettre en cause les aptitudes intellectuelles des moins de deux ans, ni d'instaurer une ségrégation anti nouveaux-nés. Mais je ne sais pas, ça m'interpelle, un peu comme cela peut m'interpeler qu'on tienne à apprendre à lire à ses enfants avant le CP, ou à payer des cours particuliers dès le primaire à des gosses qui s'en sortent très bien sans.

Je sais bien que la pression est énorme et qu'on veut le meilleur pour ses petits. Mais le meilleur, c'est peut-être justement qu'on les laisse rester un peu des petits le plus longtemps possible, non ?

Up and down de l’automne

CSC_0096

C'est amusant, il m'aura fallu presque deux ans pour que ma routine du blog évolue. Durant tout ce temps où j'étais salariée, j'écrivais mes billets le soir, après que les enfants soient couchés, pendant que le churros vaquait, lui, à ses activités. Ce qui me permettait de programmer une publication très tôt le lendemain, pour les personnes dont je sais qu'elles aiment bien lire avec leur café ou thé matitudinal. Je me disais alors qu'une fois en free lance, je pourrais bloguer à d'autres moments, profiter peut-être un peu plus de mes soirées. Que dalle, visiblement cette rédaction du soir était profondément inscrite dans mon logiciel interne, pas moyen d'en changer.

Jusque récemment, donc. Depuis quelques semaines en effet, je me surprends à sécher et à expérimenter le billet du matin. Je ne saurais dire pourquoi, peut-être tout simplement par envie de changer, parce que les mots ne sont pas les mêmes à 8 ou 9h quand la journée ne fait que démarrer, que dans une atmosphère presque nocturne. L'urgence n'est pas la même, la dynamique non plus.

Bref, j'en suis désolée pour celles qui préfèrent trouver un post dès potron minet, promis je vais essayer d'alterner.

Et puisque Garance m'a fait ce clin d'oeil il y a quelques jours de rappeler à mon bon souvenir les up & down, format que j'ai peu utilisé ces derniers temps, en voici un petit pour ce vendredi.

Down: Cette phrase hallucinante d'Eric Raoult dont je ne sais s'il a vraiment mollesté sa femme mais qui semble avoir une conception bien à lui de ce qui relève ou non de la brutalité: "Dire à son épouse, de 15 ans de moins que vous, ‘tu t’habilles comme une salope’, ce n’est pas une violence conjugale" Ah ben dans mon monde à moi, si, Eric. Si si.

Down: Au rayon du sexisme, Christophe Barbier s'est bien défendu aussi cette semaine, avec sa une de l'Express racoleuse, rassemblant toutes ces bonnes femmes qui "gâchent" la vie de François Hollande. Si je confesse une certaine antipathie pour Valérie Trierweiler dont le tweet restera à jamais coincé en travers de ma gorge, je trouve assez lamentable de présenter Hollande comme la victime de femmes toutes probablement, dans l'esprit de ce cher Christophe, dépassées par leurs hormones (à part Cécile Duflot, on peut raisonnablement penser en plus qu'elles sont plus ou moins en pleine ménopause, ceci expliquant sans doute cela). A mon avis, ce qui pourrit vraiment la vie de Hollande en ce moment c'est cette quadrature du cercle que représente la crise sans précédent qui nous frappe de plein fouet. D'ailleurs je pense que c'est aussi ce qui NOUS pourrit la vie, hommes ou femmes. On savait que monsieur Barbier n'aimait pas les gros, visiblement il a d'autres marottes. Gros down.

Up: Ce petit bouquin écrit par l'une d'entre vous dont je n'ose révéler le pseudo parce que peut-être qu'elle ne souhaite pas que je le fasse, mais de son vrai nom, donc, Virginie Marcucci, docteur en civilisation américaine (y'a du level par ici, je ne vous dis que ça). "Desperate housewives, un plaisir coupable ?". Pour la dingue de séries que je suis, voir décortiquer le succès d'une de celles qui m'a procuré en effet un plaisir certain au fil de ses saisons (même les dernières, moins bonnes, étaient addictives), c'est forcément passionnant. Comme quoi on peut écrire des choses brillantes sur un sujet apparemment léger. Et j'aime bien que les PUF, vénérable maison très comme il faut, consente à se pencher sur une thématique comme celle-ci. Bravo Virginie et merci, après l'avoir lu j'ai été convaincue d'avoir bien raison d'être une boulimique de séries, ça va bien plus loin que les histoires qui me tiennent en haleine, d'une certaine manière je fais de la sociologie. Non ?

Down: Ce médecin hier invité à la nouvelle édition sur I Télé (je confesse boire mon café devant, c'est ma pause méridienne) et qui vient de sortir un énième bouquin sur l'alimentation. Je l'écoutais d'une oreille quand un mot a éveillé mon attention. Voilà que ce brave homme – qui ne dit peut-être pas que des conneries mais tant pis – s'est mis à accuser les ados buveurs de soda et bouffeurs de chips devant la télé, d'être des "délinquants de l'alimentation". Rien de moins. Sachez-le, si nous n'y prenons pas garde, nous risquons d'élever des racailles de la bouffe, des multi-récidivistes de la blanquette de veau. Je crois que là on y est presque. Après des années à stigmatiser les gros, on est à deux doigts de pénaliser le surpoids. Ce qui m'a le plus outrée, c'est la façon dont les animateurs autour de la table ont mollement levé le sourcil, Anne-Elizabeth Lemoine ayant tout de même à sa décharge relevé l'allusion, relayée par Ali Badou, histoire de vérifier qu'ils n'avaient pas rêvé. L'occasion pour le docteur truc (je ne me souviens pas de son nom et n'en ai pas envie) de réitérer: "oui oui, des délinquants de l'alimentation". Et si on lui colle un bourre-pif, on a des circonstances atténuantes ou pas ?

Up: Le bracelet Evelyn sur la photo, vendu par GAS bijoux, vénérable maison qui fabrique encore artisanalement une joaillerie de très belle facture. Dès maintenant et jusqu’à fin décembre 2012, pour tout achat du bracelet (30€), 5€ seront reversés à l’association "Le cancer du sein parlons en". Une initiative dont je tenais à vous parler.

Up: que ce soit vendredi et que seulement quelques jours nous séparent du nouveau James Bond. J'avoue, devant James/Daniel, moi, je Bande. Elle était facile mais tellement vraie.

Bon week-end.

J’aime #26

DSC_0133
Je suis dans cette phase toujours un peu étrange de la "pré-écriture". "L'enquête", pour parler avec des mots pompeux. Chasse aux citations, aux chiffres et aux infos. Partir d'un angle décidé ou approuvé par le rédacteur en chef et prier pour que les investigations viennent étayer ce que l'on a pensé à un moment ou à un autre être un bon sujet. Fouiner, envoyer des mails, laisser des messages, attendre que l'interlocuteur rappelle, accepte l'entretien, soit si possible disponible avant la date de rendu du papier. Poser les bonnes questions, ne pas foirer l'interview pour cause de fatigue ou tout autre, prendre des notes lisibles, ne pas choisir un carnet dont il ne reste en réalité que deux pages, les autres ayant servi de practice à Rose pour dessiner des "S", dernière lettre de son prénom qu'elle ne maitrise pas encore très bien. Vérifier la batterie de son téléphone, s'apercevoir qu'on ne va jamais être à temps chez soi pour passer ce coup de fil, entrer dans un bar, commander un café pour avoir le droit d'occuper les lieux, appeler ce monsieur très important, au moment où le percolateur se met à vrombir. Se dire que c'est moins grave qu'un bruit de chasse d'eau. Se rappeler que c'est déjà arrivé. Mettre au propre toute la matière récoltée au fil des entretiens, la laisser décanter, commencer dans sa tête à construire l'article, et surtout, surtout, en ce qui me concerne, trouver cette fameuse première phrase, l'attaque par laquelle la pelote se déroulera… ou pas.

Mais ça c'est déjà une autre histoire, celle de l'écriture du papier. Une autre histoire qui dépend entièrement de cette étape préliminaire de l'enquête, donc. De ces jours étranges, emplis de cette désagréable impression de flottement, d'être à la merci d'un oui ou d'un non, d'un échange qui s'avèrera riche ou d'une mauvaise surprise, un supposé "bon client" qui n'a finalement rien dans le ventre.

Un article c'est comme un puzzle, au départ on pense qu'on arrivera jamais à mettre toutes les pièces au bon endroit, on tatonne, on cherche les coins, on colle ensemble des petits bouts dont on se dit qu'à un moment on leur trouvera une place. Et puis soudain, sans vraiment que l'on comprenne comment ni pourquoi, tout s'emboite et s'arrange.

Tout ça pour dire, donc, que là je suis dans cette antichambre de l'écriture et que je ne sais pas bien si je l'aime ou pas. Entre les deux, j'imagine.

Sinon, par contre, assurément, j'aime…

DSC_0168
J'aime ce nouveau mug transparent acheté ce week-end, pour sa transparence justement, parce qu'il me rappelait les bol en verre du chalet de mes grands-parents. C'est étrange comme parfois le contenant rend le contenu meilleur. Mon thé de base du matin, je ne sais pas, il a comme un goût différent dedans.

DSC_0118
J'aime quand les mousses au chocolat sont servies dans de grands verres comme c'est le cas dans notre restaurant des moments importants ou des dimanche sans envie de cuisiner, celui qui me rappelle l'italien de La Boum, où les parents de Vic se disaient des mots (pas toujours) doux.

J'aime avoir notre restaurant et que les enfants l'appellent "notre restaurant". Même Rose.

DSC_0124
J'aime les vrais expressos et celui tout particulièrement de cet endroit, donc, avec son petit biscuit aux amandes et ses tasses en allu (j'imagine).

J'aime m'apercevoir au fur et à mesure de l'écriture de ce billet que j'ai sélectionné des images qui finalement disent toutes un peu la même chose.

Bd0c14b8119211e2a3d822000a1f9be5_7
J'aime l'ombre des cils de Rose sur ses joues et sa concentration de gourmande.

Ed40f730119111e2a3aa22000a1e8b04_7
J'aime ces mains potelées scellées autour du cou de son frère ainé, aimé, aimant.

J'aime la perspective d'un voyage imminent et celle d'un autre pas si lointain. Il me semble sentir l'odeur des capuccinos.

J'aime un peu moins cette boule au ventre parfois, je crois pourtant qu'elle est ma compagne la plus fidèle, peut-être devrais-apprendre à l'apprécier…

Baï de Langoue: C’est la wax

DSC_0147
C'est une belle histoire comme je les aime. Celle d'un coup de foudre d'une jeune femme pour un pays et ses tissus. Elodie a vécu au Gabon pendant dix ans et très vite elle s'est mise à chasser les plus beaux échantillons de wax, convaincue que ces étoffes méritaient d'être plus connues hors d'Afrique. Mais voilà, alors qu'elle réfléchit à tout ça, la mode déferle en France où les créateurs s'emparent de ces imprimés, souvent pour le pire d'ailleurs si vous voulez mon avis.

Qu'à cela ne tienne, Elodie se dit que faute de vêtements, elle pourrait en faire des sacs. Et la voilà dessinant un modèle de cabas, qui pourrait se décliner en plusieurs tailles, qui serait pratique parce que pouvant être mis à l'épaule et qui, en étant réversible, permettrait de renforcer le côté ludique de la wax. Parce que c'est avant tout une histoire d'amour entre elle, le tissu et le Gabon, elle décide que tout sera fabriqué à Port Gentil. Le couturier devient un ami, il s'appelle Pape. Elle embauche des petites mains pour assurer la confection des sacs, écume les marchés pour débusquer les plus jolies étoffes et toute seule, comme une grande, elle finit par sortir cet été la première collection de cette nouvelle marque de maroquinerie très spéciale: Baï de Langoue.


DSC_0145
Je ne sais pas ce que vous en penserez mais moi je les trouve joyeux ces cabas. Je vois déjà tout ce que je vais pouvoir y entasser, je les imagine sur la plage en été ou donnant un peu d'éclat à un metro bondé. 

Les modèles sont presque uniques tant il y a de combinaisons possibles entre l'imprimé et l'intérieur uni. Ceux de cette hiver sont graou comme on aime ça en 2012 (et peut-être même en 2013, soyons foufous). 

DSC_0157
(là c'est Elodie justement)

Voilà, je vous ai fait l'article parce que vraiment, avec Deedee, Violette, Audrey et Marie, on a craqué pour cette idée toute simple, pour la générosité d'Elodie et son culot (mine de rien elle est un peu en train de créer son activité tout en maintenant un lien hyper fort avec son pays d'adoption) et pour ces jolis sacs. La vérité aussi c'est qu'on a passé un petit bout d'après-midi à boire du thé à la rose ensemble pendant que la pluie dégringolait et qu'écouter parler Elodie de tout ça c'était comme si soudain l'été était revenu dans ce joli petit appartement. (j'ai envie d'écrire une chanson)

DSC_0151
Pour en savoir plus et avoir une idée des modèles disponibles, vous avez le site de Baï de Langoue, juste ici. Pour l'instant ils ne sont commercialisés qu'en ligne mais devraient bientôt trouver leur place en vitrine d'une belle boutique parisienne, je vous dirai.

DSC_0146
DSC_0148

Livres pour enfants (et plus grands) : la chronique de Marje #6

DSC_0103
Et voici donc une sixième chronique de Marje, toujours aussi dense, toujours aussi pleine de promesses de lectures. Je la remercie une fois encore pour le temps qu'elle passe à rédiger tout ça, le soin qu'elle prend à trouver des ouvrages qui plairont à toutes sortes d'enfants (et de parents). Je lui ai dit par mail mais je le répète ici: Marje, le jour où tu auras l'impression que tu peux prendre ton envol sous quelque forme que ce soit, je te laisserai partir avec d'immences regrets mais sans amertume, tant je sens que ces chroniques peuvent être le début d'autre chose de plus grand. Bon, pas tout de suite hein, je ne suis pas pressée du tout ! Et si c'est jamais, ça me va aussi…

Ah et sinon, juste, en ce qui concerne mes enfants (qui suivent avec assiduité les conseils de Marje et dénichent aussi quelques perles à la bibliothèque), la chérie est actuellement plongée dans une série qui ne doit pas lui faire bien mal aux cheveux mais qui a le mérite d'être illustrée en couv par Bretecher (je me dis que ça ne peut pas être complètement nul): "Le journal intime de Georgia Nicholson". Elle adore. Le machin quant à lui a donc éclusé tous les Bottero et se relit tous les "A comme association" avant que le dernier ne sorte et s'enfile des Naruto en veux-tu en voilà (merci les repas au resto, cf la photo ci-dessus). Quand à Rose, elle reste fan des "Princesse coquette" mais aussi de "C'est moi le plus fort".

Voilà, je vous laisse avec les conseils avisés de Marje…