Cachez ce plaisir que je ne saurais voir

tarte

Plus que trois jours et ce sera enfin notre tour d’être en vacances. Comme je l’écrivais il y a peu, je ne sais pas si c’est ce changement radical de vie et le fait d’avoir désormais un bout de jardin, mais je ne ressens pas la même urgence que d’habitude à changer d’air. J’ai clairement besoin de lâcher prise avec tout ce qui pourrait se rapprocher d’une date de rendu ou d’un coup de fil professionnel, mais honnêtement, là aussi, plus rien à voir avec ma vie d’avant, où chaque jour était compté avant la grande libération. La monnaie de la pièce étant bien sûr qu’en vérité je vais emporter mon ordi, réfléchir à des sujets pour la rentrée, tenter de plancher sur un embryon de projet scénaristique, peut-être écrire quelques sketchs pour Parents Mode d’Emploi (le programme court continue en plus des 26 minutes), etc etc. Mon plus grand problème dans la vie a toujours été la constance. Je n’en ai quasiment aucune et je crois que si je tiens tant à ce blog, au delà du fait qu’il est devenu un point de rendez-vous avec vous, c’est parce qu’il a été la première activité non obligatoire que je suis parvenue à exercer dans la durée. Sans que jamais il ne devienne une corvée. Et en écrivant ces mots, je réalise à quel point ceci explique cela.

S’il y a un enseignement que je retiens de cette année de thérapie, c’est celui-ci: nous sommes mus par la quête du plaisir. De « l’agrément » comme le dit joliment mon quelqu’un. On peut se mentir tant qu’on peut, l’inconscient, lui, ne prend jamais des vessies pour des lanternes. Autrement dit, je peux bien tenter de lui faire gober que j’adore courir ou que la natation c’est ma passion, ça ne tiendra pas bien longtemps avant qu’il me dise d’aller me faire voir.

Tout l’enjeu de notre courte vie consiste donc à trouver ce qui nous procure du plaisir TOUT en nous faisant du bien. (Et il n’est pas certain, par exemple, que s’enfiler des tablettes de chocolat remplisse ces deux conditions). Le problème c’est qu’on ne décide pas de ce qui nous plait. Je veux dire, ma copine F. s’éclate vraiment en préparant le marathon ET en le courant en moins de 3h30. C’est sans doute pour ça qu’elle s’y tient et que je ne ferai jamais le dixième d’un 42 kilomètres. Je pose donc la question: qui a la main là haut sur ce qui va nous faire triper ou pas, hein ? Qui est le facétieux qui a trouvé marrant de me coller comme inclinaison tout ce qui à terme se transforme quoi qu’il arrive en capitons ?

Je plaisante mais vraiment, cette question de ce qui nous meut m’interroge un peu plus chaque jour. Parce qu’elle est aussi philosophiquement assez déstabilisante. Et qu’elle gomme la dimension du « mérite » chère à la culture judéo-chrétienne. A savoir qu’en gros, ce que les gens font relève rarement de l’abnégation, et ça vaut aussi pour les champions de l’humanitaire, les as du dévouement, les sportifs de l’extrême, etc. Je veux dire, mère Thérésa aussi, agissait probablement pour son propre agrément. Pour quelqu’un comme moi qui a longtemps vu la vie par le prisme du bien et du mal, c’est une révolution. Attention, je ne suis pas en train d’écrire qu’il ne faut donc plus jeter des fleurs aux généreux et gentils de tout poil dans la mesure où en réalité ils y trouvent leur compte. Mais un peu quand même. Je suis surtout en train d’essayer de comprendre comment faire en sorte que nous – ou surtout nos enfants parce que pour moi par exemple, je crois que niveau sport c’est mort – arrivions à nous épanouir dans des activités, professionnelles mais aussi personnelles qui participent au bien commun.

Je crois que c’est la clé d’une société qui irait mieux. Mais je crains aussi que ça n’arrange pas tout le monde. Qu’on a tellement fondé tout notre système économique et politique sur la notion de contrainte et d’effort que mettre sur le devant de la scène ce plaisir qu’on nous a toujours demandé de cacher parce qu’on ne saurait le voir, c’est à peu près aussi obscène que de montrer un téton sur Instagram.

Dommage.

88 comments sur “Cachez ce plaisir que je ne saurais voir”

  1. Shakti a dit…

    Une vieille chanson de Sardou dit (entre autres) : « Ça peut vous paraître une erreur, d’avoir trouvé le bonheur, en commençant la vie du côté coeur. »
    Je trouve que ça rejoint assez bien ce que tu écris sur le fait de se chercher autrement que dans la culture du rendement.

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  2. M. de Berlin a dit…

    Ta réflexion est très intéressante! Et c’est très perturbant, je trouve, que ce qui nous fait du bien soit bien trop souvent mauvais pour la santé: cigarette, sucre, gras, faignantise… alors pourquoi sommes-nous attirés par ces choses là en particulier?
    Côté plus (plaisir + santé), en étant tout à fait honnête (donc exit le sport pur et dur, même si je suis en général satisfaite après, ce n’est que très rarement une partie de plaisir sur le moment), il me reste la danse (amateure lol, ou « danse de boîte ») qui j’ose espérer a du bon pour notre santé, le sexe évidemment, les massages, les légumes (je blague)… et là je sèche un peu (j’ai plein d’autres activités qui me donnent du plaisir, mais avec un réel bénef pour la santé? pas si évident que ca)

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    • Caroline a dit…

      je pense qu’il ne faut pas raisonner qu’en bienfait pour la santé non plus, et qu’il faut surtout arriver à distinguer le plaisir d’un carré de chocolat de la compulsion qui peut en découler, en ça ça rejoint pas mal les théories de zermati. Mais je pense aussi que lorsqu’on arrive à vivre en accord avec ce qu’on est, qu’on parvient à retirer du plaisir de notre activité, de notre couple, de notre vie quotidienne, on a moins de compulsions également.

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  3. Nicefrany a dit…

    Caroline, j’adore ce billet ! Ayant récemment commencé une TCC en lien avec l’alimentation (en fait je vois une psy spécialisée dans les TCA et une nutritionniste les deux étant sur le site du GROS et travaillant en lien avec Zermati) je m’interroge pas mal sur la notion de méritocratie et de bien et de mal judéo chrétienne.
    J’ai récemment aussi grâce à ces deux soignantes que mes kilos accumulés étaient le fruit d’une culpabilité originelle, comme si mon surpoids était là pour mettre un bémol à mes bonheurs ordinaires. En fait on peut être heureux sans être coupable et on peut se faire plaisir sans qu’un malheur arrive inéluctablement ! Bref merci pour ce billet (et pour les milliers d’autres)

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  4. Camette a dit…

    Billet très intéressant et qui me fait songer au (très inspirant également) billet sur l’individualisme publié par Anne-So du blog Cachemire&Soie la semaine dernière.
    De quoi philosopher durant ma séance de natation de ce midi. Si je m’y tiens depuis plus d’un an alors que je ne suis pas du tout sportive, c’est que je dois y trouver mon compte quelque part…

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    • Caroline a dit…

      voilà, je pense que lorsqu’une activité quelle qu’elle soit survit à l’enthousiasme du moment, c’est qu’elle nous procure du plaisir. Et là c’est gagné. (je cherche toujours la mienne sur le plan physique, j’ai trouvé sur le plan intellectuel mais pour le reste, hum…)

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      • Sarah Sariette a dit…

        Alors, peut-être pas l’extase pour les oreilles qui auraient tendance à créer leur propre eco-système, mais essayez la piscine. Et particulièrement les palmes.
        Endorphines au plafond après. Mais il est certain que « pendant », on en chmir (on va pas se mentir). Worth the try.

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  5. La Tellectuelle a dit…

    Au sujet de la notion d’agrément versus l’effort, je me souviens de cette période au travail, où je me suis demandé si c’était normal de s’amuser autant sur un dossier et sur certaines réunions.

    Je trouvais mon plaisir suspect : étais-je bien dans mon rôle de pro, si c’était si cool ?
    J’ai mis quelques semaines (mois ?) à prendre la situation comme une chance et pas comme un motif d’inquiétude. (on est cons des fois)

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    • cyann a dit…

      Ce commentaire est tellement juste ! Moi aussi, je me dis parfois que ce n’est pas raisonnable de s’éclater dans son job, que je ne suis certainement pas assez professionnelle … que de bêtises !!

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      • catherine a dit…

        Je plussoie : au moment de choisir mon orientation professionnelle, il y a quelques années de ça, j’ai décidé de renoncer à ce qui me plaisait, «parce que je ne voulais pas que ma passion devienne un travail». Comme quoi j’avais bien intégré la notion «travail=effort». Débile hein? Heureusement mon travail actuel me plaît beaucoup aussi, et ça y est je suis grande et je le vis bien! 😉
        Inutile de dire que je m’applique à apprendre à mes gamines que le bonheur, ça ne se mérite pas, non, ça se vit!

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    • Céline a dit…

      Je ne peux dire que je n’ai QUE du plaisir au travail. Je suis infirmière et ( même sans évoquer les conditions d’exercice de plus en plus terribles) il n’y a pas que du plaisir à accompagner la souffrance d’autrui, à faire mon quotidien de corps souffrants… Mais il y a déjà bien longtemps que j’ai compris que ce travail ME faisait du bien. Il me rend utile à mes propres yeux et mes défauts ( bavarde, une certain besoin d’ordre) y sont des qualités. Ils se transforment en « affable » et « organisée »…
      Je me fais du bien au travail et je n’ai pas honte de le dire… Par contre, je n’ai pas vraiment cherché à comprendre par quel processus je me fais du bien en m’occupant des autres… J’ai un peu peur de rompre le charme si je découvre toutes les ficelles de mon inconscient…

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      • Caroline a dit…

        je pense qu’en effet, quand on est en accord avec soi même il n’est pas forcément indispensable d’aller se demander pourquoi 🙂 et j’aime beaucoup la nuance que tu fais. Il est évident que ce serait illusoire de penser qu’on peut se faire du plaisir en permanence. Mais je pense que la clé c’est qu’à l’arrivée, le solde soit positif et qu’on se fasse du bien, plus que du mal.

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  6. Carole a dit…

    Un jour, j’ai décidé d’être heureuse en me faisant plaisir !
    J’ai réalisé que je voulais des petits bonheurs au quotidien, par exemple aller aux Halles à 8 de matin tous les jours ou presque.
    Mes bonheurs sont réalistes et en fin de compte pas très onéreux.
    J’ai changé de maison, de travail, de secteur d’activités, j’ai perdu des (faux) amis, mais quel bonheur.
    Je me suis mis aux Pilates, changé ma façon de me soigner et ça va mieux.
    Je prends enfin du plaisir à me faire du bien.
    Carole

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  7. Mireille a dit…

    Bonjour Caro,
    J’ai pris la décision de changer de travail il y a 8 mois, décision qui bouleverse toute la vie de famille puisqu’elle nous fait changer de région et donc d’école, que mon chéri doit démissionner de son job à lui et que pendant 8 mois, j’ai vécu séparée de ma famille, le temps de trouver une nouvelle maison et de laisser mes filles terminer leur année scolaire…je n’en pouvais plus de mon précédent job, j’y allais avec des semelles de plomb…et là, malgré ces 8 mois d’éloignement, malgré les travaux qui n’avancent pas et le déménagement qui lui arrive trop vite (samedi et les cartons ne sont pas finis), je m’éclate comme une folle dans mon nouveau boulot, je l’ai d’ailleurs dit à mon chef et c’est visible à l’oeil nu…alors bien sûr nous ne vivons pas au pays des Bisounours donc tout n’est pas parfait mais je m’éclate!!! Et depuis mon divorce, avec mon nouveau chéri, nous avons décidé de ne pas nous laisser bouffer par les petites contraintes quotidiennes…il y a de la poussière sur les meubles ou il faut tondre le jardin mais il fait beau et on a envie de passer la journée à la plage, ben on y va…sans culpabiliser…et ça change la vie!!!
    Bonnes vacances Caro!

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  8. BrennigNews a dit…

    Très intéressante réflexion. L’idéal serait que cette activité, qui nous rend heureux et nous fait du bien, puisse aussi être lucrative. Prendre son pied en exerçant son métier. Vivre de sa passion, un concept qui m’a toujours fait rêver… Rien que le mot passion me paraît être inatteignable! Ok j’aime courir, m’enfin ça reste un moment pour moi, je m’évade, me fait du bien… on est loin de la passionata!
    Je cours depuis deux ans et demi. J’ai commencé pour une très mauvaise raison : perdre des calories, et le plaisir n’est pas immédiat, mais en général il arrive au bout de 3 kimomètres! (magie de la biologie parait-il…). Je me demande encore si ça va durer, mon moment préféré restant tout de même le moment où ça s’arrête! Mais malgré tout je crois que j’aime ça, et on dirait que ça dure (je viens de m’inscrire au 20km de Paris et pourtant je ne suis pas maso!).

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  9. Nanou a dit…

    Merci Caro pour cette réflexion que tu sais insuffler à chacune d’entre nous. C’est presque philosophique ! J’ai mis du temps à trouver ce qui me procurait un réel plaisir dans les diverses activités pratiquées. Désormais mon dada c’est le DADA ! Je re-pratique l’équitation depuis 7 ans et jamais je ne rechigne à y aller même si il pleut et fait 0° . Je suis épatée par cette bulle d’oxygène car lorsque je suis sur mon cheval je me déconnecte de tout et suis pleinement à ce que je fais, à comment réagis mon corps …

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  10. Boucledar a dit…

    Je me souviens un jour j’avais commencé un ficher intitulé « Trucs qui me font plaisir » dans le but d’identifier la direction que ma vie devait prendre. (Oui oui) Dedans à ce jour, il n’y a toujours que  » Greys Anatomy. » Je suis fan des plaisirs simples, mais j’aimerais trouver le moyen de me motiver aux plaisirs plus complexes. Écrire un truc bien par exemple. Quand j’y arrive (boulot à part car là bon bah pas le choix, deadlines et tout), et que je suis satisfaite de ce que j’ai écrit, ça me procure énormément de, bah, satisfaction, plaisir je crois. Sauf que regarder Greys Anatomy c’est toujours plus simple que de se poser devant son ordi et d’écrire un truc bien. Ou de participer au bien commun, comme tu le dis. Je te l’ai déjà dit, c’est pour ça que j’admire énormément ce que tu fais avec ce blog depuis des années. Mais je me demande, est-ce que ça veut dire que pour toi écrire est un plaisir simple, et que je devrais renoncer, et me contenter de regarder Greys Anatomy, TOUTE MA VIE ?

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  11. Abfab33 a dit…

    Excellente réflexion ! Je me suis très souvent mise en colère contre les clubs de sports et les profs de musique justement sur le sujet du plaisir. Je considère que mes enfants doivent prendre du plaisir dans le sport et dans la musique, si cela doit être de la compétition à tout prix, des contraintes (voire parfois une once d’humiliation) autant arrêter de suite. Je me suis accrochée récemment avec une prof de solfège qui faisait pleurer ma fille (!!), qui du coup voulait tout arrêter, et si elle arrêtait le solfège elle devait arrêter le saxo qu’elle adore ! Ce fut une vraie bagarre (gagnée au final) autour de cette notion de plaisir. Sans doute ne rentrera-t-elle pas au conservatoire, tout comme mon fils ne sera pas international de hand Ball mais au moins, ils aiment ce qu’ils font, ils y prennent de la joie et du plaisir !

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  12. Jade a dit…

    C’est de là que la phobie administrative doit venir aussi ! Existe-t-il vraiment un quelconque inconscient qui kiffe passer sa journée le nez dans les papiers et au téléphone avec la caf, edf, l’agence et la propriétaire ? Je ne crois pas 😉

    Bonne journée 🙂

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  13. Carlotta a dit…

    A en lire les commentaires des unes et des autresJ ai l impression qu une fois de plus tu as mis dans le mille. J ai aussi bien du mal à trouver une activité physique qui me plaise: mettre en scène des gamins, faire un peu la folle sur scène ça ça me rend heureuse ( surtout diriger d ailleurs, mon côté despote sûrement) mais j’ai moi aussi essayé de courir, d aller dans des salle et même de faire du yoga: nada ! J abandonne et je culpabilise au bout de quelques séances. A la rentrée je vais tenter la danse orientale, une envie comme ça, on verra bien. Belles vacances à toi et à toutes les lectrices du blog qui ont la chance de l être

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  14. L'Irrégulière a dit…

    C’est exactement ce que je pense depuis toujours, mais avec moi le judeo-christianisme n’est jamais passé. Du coup, mon problème, c’est que mon boulot est une souffrance que je ne peux pas admettre (alors que plein de gens arrivent à accepter que leur boulot ne soit pas épanouissant) mais en changer pour faire quelque chose qui me plaît vraiment et auquel je trouve du sens est compliqué…

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    • philomene a dit…

      Ah le poids du judéo christianisme…Idem pour moi, j’ai eu l’impression de passer outre en osant plusieurs fois démissionner pour chercher un travail plus épanouissant. Je passe sans doute pour quelqu’un d’instable auprès de ma famille mais maintenant que je sais ce qu’est d’aller au travail le coeur léger comme c’est agréable et quand on prend du plaisir, on est plus efficace on travaille mieux. La culpabilité pointe parfois le bout de son nez mais de moins en moins avec le temps. Courage dans ta quête « l’irrégulière ».

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  15. cyann a dit…

    Merci beaucoup Caroline pour ce billet.
    Je rebondis pour ma part sur le passage concernant notre culture judéo chrétienne, qui a inscrit en nous la notion d’effort mais aussi de culpabilité par rapport au plaisir.
    je viens d’une famille pratiquante, et avec mon compagnon, nous avons choisi de ne pas baptiser notre fille. Impensable pour nos parents respectifs, notre choix choque. Mais moi j’ai l’intime conviction que j’offre une liberté à ma fille, en essayant de ne pas l’imprégner de cette culture comme je l’ai été. Et tu viens de mettre des mots sur une conviction profonde mais non exprimée : je veux que me fille prenne du plaisir dans ce qu’elle fait, sans payer le prix de la culpabilité.

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  16. Mel (une autre) a dit…

    Le plaisir, oui. Pour moi, la clé serait de trouver du plaisir dans le quotidien, car j’ai tendance à vivre pas mal de choses (la plupart des tâches répétitives) comme des contraintes. Il suffirait sans doute de pas grand-chose pour changer de perspective, parfois j’y arrive, mais en gros je cherche encore.
    Et côté activité physique, moi qui n’ai jamais persévéré dans la durée, je suis étonnée de pratiquer le Pilates depuis 7 ans. Si je m’y tiens, c’est sûrement parce que ça me fait du bien, et que pendant le cours je me concentre sur les mouvements, je suis dans le moment présent.

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  17. Natacha a dit…

    Je te rejoins complètement dans ce que tu dis sur les « héros » de l’humanitaire ou du dévouement. J’ai bossé dans l’humanitaire pendant 4 ans, et j’ai passé mon temps à expliquer aux gens autour de moi que je faisais plus ça pour moi que pour les autres. Quand tu dis ça, la plupart des gens pensent que tu joues la fausse modestie, mais ceux qui sont partis en mission humanitaire savent que les humanitaires ne sont pas plus altruistes que les autres. Ce sont souvent des gens qui fuient (ou qui cherchent) quelque chose. Pour eux cette expérience, aussi extrême soit-elle parfois, est avant tout un plaisir qu’on se fait à soi.
    Pour le sport, c’est pareil. Je suis très sportive (5 séances de sport – course à pied et natation – en moyenne par semaine toute l’année) et contrairement à ce que j’entends parfois, je n’ai aucun mérite. C’est un plaisir que je me fais. Du coup j’ai du mal avec les gens qui disent aux autres d’être fort, de se motiver pour faire du sport. Si on a besoin de se motiver pour faire du sport, c’est qu’on n’aime pas ça. Et si on n’aime pas ça, il faut faire autre chose.

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  18. Beatrice a dit…

    Ça a aussi à voir avec la difficulté pour la plupart d’entre nous de à passer du  » plaisir immédiat  » au  » plaisir a long terme « 

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  19. Val Làô sur la Colline a dit…

    Très intéressante réflexion ! Je suis vraiment d’accord sur ce que tu dis de la valeur de l’abnégation par exemple, même si cela reste louable, bien entendu.
    J’essaie moi aussi de donner au plaisir une place importante dans nos vies, de façon à ce que les inévitables contraintes soient moins lourdes, mais ce n’est pas toujours facile. C’est ce que nous avons toujours essayé de respecter dans le cursus scolaire de nos filles, par exemple.
    Pour ma part, je sais ce qui me fait du bien, c’est m’adonner à des activités manuelles. Mais pas facile de concilier boulot et loisirs dans de bonnes proportions… Et encore moins facile d’allier les deux, sans que cela ne devienne une contrainte ou un boulet côté finances…
    Niveau sport, après des années intenses où je ne pouvais passer une journée sans en faire, j’ai pour diverses raisons levé le pied et même si je m’y suis remise régulièrement (3 à 4 fois / semaine) depuis 6 mois, je n’y retrouve aucun plaisir pendant. Après oui, quand même, je me sens tellement mieux physiquement depuis que j’ai repris ! Mais y aller reste une contrainte, une forme d’obligation que je me suis fixée. Le plaisir de l’effort reviendra peut-être… Sinon en effet, je ne donne pas cher de ma constance…

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  20. Sofinet lov Guisane a dit…

    Après m’avoir interpelée sur le désordre hier, encore un article qui résonne en moi, comme tant d’autres.
    Tu as ce talent pour aborder les sujets qui nous touchent et trouver les mots justes pour qu’ils nous poussent à réfléchir, nous interroger, … et j’aime ça !

    Pour ma part, voilà 4 ans que j’ai découvert mon nouveau cours de gym-danse, bien loin des clichés des salles de sport où le look compte plus que le reste.
    Il y a tous les âges, on bosse vraiment et on se marre ! Et c’est le kiff total… Pour rien au monde je ne lâcherais cette soupape (le mercredi soir après une journée de RTT avec mes 2 tornades !).

    Suite à 2 accidents de voiture j’ai récemment dû suivre des séances de kiné (Mézières) et ce dernier m’a amenée à réflechir sur mes douleurs, … Après avoir débloqué tout ce qui était dû à l’accident il m’a annoncé un beau jour que l’on arrêtait là car pour le reste on pourrait se voir des années. Il s’agit maintenant de travail sur moi, de relâchement, de plaisir ! J’étais un peu sous le choc, un peu comme si cette sorte de « quelqu’un » me laissait au bord du chemin !
    Pour lui on ne doit faire les choses que par plaisir. Hors de question de se lancer dans la course si on n’aime pas ça. Par contre s’il rencontre des sportifs de haut niveau qui veulent se dépasser il fera tout pour les accompagner et les aider à faire le bon geste, celui qui ne leur fera pas mal, …
    Il ne peut avoir de douleur dans le relâchement et force est de constater que mes douleurs ne reviennent que les jours de stress, de fatigue.

    Bref, je m’étale mais cet article résonne en moi et je partage entièrement ton point de vue… parfois difficile à mettre en oeuvre sans culpabilité avec notre bonne vieille éducation judéo-chrétienne et la société qui nous rappelle à l’ordre. Et comme je l’ai lu plus haut, sans doute aussi nos 29 ans (moi aussi !) nous aident vers ce chemin du plaisir et de la sérénité…

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      • Sofinet lov Guisane a dit…

        J’habite en périphérie de Tours et mon kiné également… Désolée si tu es Parisienne ?
        En tout cas il ne parle pas ainsi à tous ses patients mais il a vu que j’accrochais bien à ses propos, qu’il y avait du répondant, que j’étais réceptive, alors il a poursuivi la démarche qui m’a beaucoup apportée même si la mise en pratique toussa toussa 😉

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        • cece a dit…

          Merci pour l’info. Je vis dans le sud, dommage! J’aurais bien aimé avoir un kiné qui prend du recul et s’interroge sur sa pratique et ses patients!

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          • Sofinet lov Guisane a dit…

            Si tu peux trouver un praticien kiné Mézières (avec dépassement d’honoraires !), je pense que tu trouveras ce genre d’approche. Bon courage

  21. Audrey V a dit…

    Je pense à ta copine et son marathon puisque je suis sportive aussi. Le sport c’est beaucoup de contrainte mais le plaisir que tu rėcoltes au quotidien et encore plus lors d’un défit est délicieux. J’ai participé à un des semi marathon les plus dur de France ce week-end. 3 mois de préparation, pour une activité qui pour ma part est uniquement un loisir, il y a eu de la contrainte, de la souffrance, des doutes sur ma capacité…ect et quelques jours avant la course je me suis demandée pourquoi? J’ai retrouvé ma réponse dans la dernière descente dimanche. Derrière mes lunettes de soleil quand j’ai vu que mon chrono serait bien meilleur que prévu j’ai versé une petite larme de fierté. L’extase : D Je n’ai éprouvé ce genre de sentiment que lors de mes accouchements. tout çà pour dire que si c’était fait avec facilité, sans trop de contrainte je n’aurais pas éprouvé autant de plaisir en fin de course. Tout çà est très lié dans n’importe quel domaine je pense.

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    • Caroline a dit…

      ah mais je ne nie pas la valeur de l’effort, je pense qu’une vie sans contraintes et sans volonté de se dépasser dans quoi que ce soit n’a pas beaucoup d’intérêt. Mais il faut qu’il y ait aussi du plaisir et de la satisfaction. Sinon on ne tient pas. la preuve avec ton expérience 🙂

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    • Reine a dit…

      Et, ben, par exemple , comme l’a écrit Caroline, c’est là où est le mystère: le plaisir sportif que tu décris Audrey est totalement incompréhensible pour moi,vraiment.L’idée même de courir, me rebute.Par contre j’adore marcher pendant des heures (j’ai toujours pensé que j’aurais dû être factrice, mais en Guadeloupe,je n’aime ni le froid ni la pluie )……et l’extase de l’accouchement ..heu…non,plus

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  22. ridée rieuse a dit…

    un point commun avec toi, mon blog est à peu près la seule chose inscrite dans la durée, et avec plaisir, en plus.
    On nous élève dans la culpabilité : si tu ne fais pas ci, tu n’auras pas ça !
    La religion s’en mêle : si tu n’es pas sage, pas de paradis !
    et l’école en rajoute : si tu n’as pas la moyenne, tu n’auras pas de travail !
    On gomme dans l’enfance toute notion de plaisir, tout se mérite. Ce qui explique, qu’une fois adulte, ce discours trop convenu, vole en éclats. Notre inconscient reprend la main, certains pètent les plombs, d’autres changent de vie. Et c’est mieux que de rester frustré.

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  23. Alice a dit…

    L’altruisme n’existe pas, dans la mesure où il passe par la satisfaction de notre propre plaisir (se sentir utile) c’est une phrase qu’on m’a dite un jour, et ça a changé mon regard sur le monde, l’Autre, et mes propres idéaux.

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    • Caroline a dit…

      oui idem, même si une part infime de moi ne parvient pas à faire le deuil de l’existence de personnes réellement altruistes, je crois que malgré moi je crois au petit jésus ;-)))

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        • Margot a dit…

          C’est Kant il me semble qui dit que pour que l’acte que nous accomplissons soit incontestablement moral, il ne faut pas qu’on éprouve de plaisir en l’accomplissant. Si tu fais quelque chose de gentil parce que tu es gentil, cela n’est pas moral. En gros pour être vraiment moral faut que ça nous emm°°°° bien et qu’on le fasse quand même…
          Moi je dis, y devait pas rigoler tous les jours le père Kant.

          Par contre je pense que c’est une bonne chose quand un acte altruiste rend heureux la personne qui l’accomplit, tout simplement parce que donner, s’occuper des autres rend heureux. Servan-Schreiber en a énormément parlé, dans ses interrogations sur la santé, et le bonheur. Je ne sais quel mécanisme joue ici – le besoin de protéger notre tribu? 🙂 – mais c’est fabuleux quand on y songe: alors que tant de violence règne, que tant de gens sont prêts à tuer leur mamie pour l’héritage, il existe un mécanisme qui fait qu’être altruiste nous rend heureux et qu’en s’occupant des autres on s’occupe de soi.
          Il faut jouer sur ce levier, c’est peut-être ça, une partie de la réponse à ta question?

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  24. cerise confite a dit…

    Un billet très intéressant, et didiou – quelle inspiration dans les commentaires! A écrire des choses attentives et intelligentes, on attire un public attentif et intelligent j’imagine 🙂

    Je n’ajouterai à tout ça que deux petits grains de sel:

    1) le sport ne m’a donné du plaisir qu’à partir du moment où je l’ai pratiqué POUR MOI- pas pour maigrir, pour plaire à qui que ce soit – mais juste pour le plaisir d’être dans la nature, de sentir mon corps, de doser l’effort au niveau qui me convient. Ce qui confirme ce que tu dis, je pense.

    2) Tout ça m’a fait penser aux paroles d’une chanson que j’adore, « Girl » des Beatles:
    « Did she think when she was young that pain would lead to pleasure/
    Did she understand it when they said /
    That a man must break his back to earn his day of leisure /
    Will she still believe it when he’s dead? »

    Bises!

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  25. Augmar a dit…

    Merci pour ce billet, si intelligent, et cette réflexion dans laquelle cela me plonge… je suis en plein dedans en ce moment: qu’est-ce qui me meut, vraiment, qu’est-ce qui me rend heureuse, comment orienter ma vie en fonction de cela?

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  26. Alice a dit…

    Hello, je viens de terminer « Le jour où j’ai appris à vivre » de Laurent Gounelle, tout à fait dans l’esprit de ce billet, incroyable coïncidence !!

    Courage pour ces 3 derniers jours et surtout bonnes vacances 🙂

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  27. Anna Chiara a dit…

    Bah, des fois je m’étonne beaucoup de ma « synchronicité » avec toi sur les événements et les réflexions sur la vie… Je suis en plein dedans aussi !! Et concernant le sport, perso je nage, et j’ai compris que je serai constante précisément si je ne me forçais pas… Du coup, il m’arrive de ne rester que 30 mn à barboter. Et alors ? J’ai lâché le décompte des longueurs et ça va beaucoup mieux. Quand aux gens qui me disant « mon Dieu que tu es courageuse » je réponds « non, cela ne me demande aucun courage car cela me fait très plaisir »….

    PS : J’espérais trouver quelque part la recette de la tarte abricots/nectarine… J’ai rêvé où bien personne ne l’a encore demandé ?

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    • mmarie a dit…

      Voilà, c’est pile ce à quoi je pense au fil du billet et de ses commentaires : mon courage présumé de cycliste urbaine. Or non, ça me demande bien moins de courage – et me donne bien plus de plaisir – que de poireauter alors que le tram n’arrive pas… (Et non, ce n’est pas du sport mais un mode de transport.)

      Une autre façon de s’interroger sur le plaisir qu’on prend à faire les choses, c’est le principe du SEL (système d’échange local, soit échange de services et/ou de savoirs), où on choisit de proposer ce qu’on aime vraiment, et qu’on estime faire bien.

      Répondre
  28. ciloo a dit…

    Super article sur la notion de plaisir, pile poil dans mon état d’esprit du moment! Merci beaucoup Caro!
    Pour moi aussi, c’est une grande découverte, faite grâce à mon « quelqu’un » à moi, et presque un changement de vie: privilégier les activités faites avec plaisir, qui me guide et me fait déplacer des montagnes parfois, et délaisser petit à petit celles faites dans la contrainte, et qui n’apportent rien et mais qui font « bien ».
    Changer son regard sur le plaisir, ce mot presque tabou finalement, dans notre éduction judeo-chrétienne, chargé de plein de préjugés, de notions de bien et de mal (tout ou rien), de culpabilité.

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  29. Ninon a dit…

    Ta réflexion m’interpelle, et rejoins un peu la sempiternelle phrase « qui aime son travail ne travaillera jamais un seul jour de sa vie ». (Je paraphrase)
    Ayant claqué la porte d’un boulot qui me déprimait pour tenter de créer mon propre emploi un peu en marge de ce qui se fait dans ma profession, mais tellement plus en adéquation avec ce que j’aime faire, je me sens tellement mieux depuis que je prend du plaisir à bosser. J’enchaîne les journée de 15h et les semaines sans vrai weekend mais j’y prend tellement de plaisir que ça ne me pose pas de problème! (Bon, là, j’avoue, je tire la langue et rêve des vacances depuis quelques jours…)
    Je prie un peu intérieurement chaque jour pour que ça continue, fonctionne et que je n’ai pas à reprendre un emploi qui me frustrerait à nouveau. On croise les doigts! 🙂

    Répondre
  30. Delphine a dit…

    Lectrice silencieuse depuis des années, je décide sauter le pas tant ce que tu écris me parle…

    Tout d’abord as-tu écouté l’émission « ça va pas la tête » sur Epicure (celle du 30/06) ? Être guidé par le plaisir bien compris c’était son principe et cela me semble assez proche de ce que tu écris.

    Les interrogations d’une chic fille me semble aussi rejoindre ton propos.

    Il y a cependant un point sur lequel je ne suis pas d’accord : être guidé par le plaisir n’enlève rien au courage, à la ténacité et au don de soi. Tu reconnais d’ailleurs dans un commentaire la valeur de l’effort. Bien sûr que mère Teresa, l’abbé Pierre, les sportifs de hauts niveaux, les chercheurs… trouvent du plaisir dans ce qu’ils font, tu ne voudrais pas, qu’en plus, ils soient malheureux !!!! Pourquoi leur supposé bonheur enlèverai quoique ce soit à leur mérite ? Pourquoi est-ce que ce qui est digne de notre admiration ne serait que ce qui se fait en dehors du plaisir ? Le plaisir n’enlève rien au talent (même le talent de savoir être aux autres), au travail, au don de soi etc !

    Peut être que leur mérite consiste justement à cultiver ces plaisirs là. Ou plus encore, de savoir aimer ce don de soit. Car encore un autre point sur lequel je ne suis pas tout à fait d’accord. Nous pouvons avoir une attitude active face à nos plaisirs. Je crois sincèrement (mais peut-être est-ce parce que je suis prof…) que certains plaisirs s’apprennent (les plaisirs intellectuels et sportifs notamment). Je crois aussi que notre regard sur ce que nous vivons modifie ce que nous ressentons. Il nous faut déceler, puis cultiver la moindre once de plaisir (positif bien sûr). Le témoignage de bcp de femmes sur le sport est assez instructif. tant qu’il s’est agi de faire du sport pour maigrir ou pour être en meilleur santé, elles n’ont pas « tenu », mais à partir du moment ou elles se sont concentrées sur les bienfaits immédiats et le plaisir de l’effort elles sont devenues plus régulières. Après, je ne dis pas que tout le monde peut tout aimer. Certaines choses nous satisfont plus que d’autre et il faut l’accepter, mais il me semble important de rester ouvert aux plaisirs, de tester, de rechercher ce qui peut nous faire éprouver du plaisir avec le moins d’idée préconçues !

    Bon pour un premier commentaire c’est un pavé ! Pardon !

    En tout cas merci pour ton blog qui certes te procure du plaisir mais qui de mon point de vue est qd même pas mal un don de soi…

    Et bonnes vacances

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    • Caroline a dit…

      j’aime beaucoup ton commentaire, tu as raison, on peut reconnaitre le mérite de savoir reconnaitre son plaisir. Et bien sûr que l’on peut admirer la ténacité etc. Mais ce que je voulais dire, c’est que personne ne fait don de soi sans en retirer un plaisir personnel. A moins d’être maso mais finalement là aussi il y a du plaisir 😉 Mais merci pour ce commentaire très riche 🙂

      Répondre
      • Delphine a dit…

        Oh quel plaisir de voir ta réponse !

        Je suis d’accord avec toi que tout acte de don de soi qui tient dans la longueur se nourrit du plaisir de celui qui donne. Et je suis aussi d’accord que ça choque notre vision du don judéo-chrétien de soi, dont le parangon est qd même la mort de Jésus sur la croix (plus un peu de moral kantienne, comme le rappelle Agnès) !

        Mais finalement je crois que ça me plait d’imaginer que mon plaisir peut me guider, à condition de le cultiver, vers des actes qui, comme tu le dis, participent du bien commun…

        Bises

        Répondre
  31. marieal a dit…

    tu es prête pour aller vivre au Bhoutan!! seul pays au monde à mettre le bonheur national brut au même rang que le PIB…
    j’ai une analyse un peu différente de toi par rapport au plaisir que peut procurer le sport et le fait qu’on continue: perso, j’ai commencé il y a 2ans 1/2 le triathlon suite à des problèmes de dos qui m’empechaient de poursuivre le pratique isolée de la course à pieds. J’ai commencé en ayant horreur de la natation et du vélo, ben ouai, je suis folle mais c’était le seul moyen que j’avais si je voulais pouvoir continuer à courir…
    et j’ai continué, parce que simplement le seul moteur qui me motivait c’était d’aller au delà de mes sensations et me prouver que j’étais capable de le faire, malgré mon surpoids…si j’aime maintenant vraiment la sensation de la nage, je n’ai toujours aucun attrait pour le vélo, je fais le minimum lors des entrainements de vélo , j’ai fait récemment un triathlon où j’en ai bavé à cause du vélo, et pourtant j’ai envie de le refaire l’an prochain rien que pour voir si j’ai été capable de progresser…je n’y éprouve aucun plaisir au vélo, et pourtant je roule, je roule , juste pour me prouver des trucs…et je suis pas sûre que les ceusses qui préparent puis courent des 100 km ou des 180km en pleine montagne, de nuit, sur la neige en plein hiver soient tous motivés par le plaisir, plutôt par fierté de relever le défi de réaliser un truc de ouf… perso, si je n’ai pas d’objectif dans les 2 mois, je n’arrive pas à aller courir, véloter ou nager.Une fois que j’ai fait ma sortie , je suis en général très contente de moi, mais le seul plaisir que j’y trouve c’est bien le fait de savoir que j’en chie pour être contente de moi…mais j’adore ça!!
    bon sinon en dehors du sport, je suis assez d’ac avec toi, la pratique de la pleine conscience et du yoga m’ont fait beaucoup progressé sur le fait de se faire plaisir.

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  32. Mélisse a dit…

    Avec 2 « quelqu’uns » j’ai intellectuellement compris le concept mais je merdoie encore 1 jour sur 2….

    Oh wait ! Mais c’est que j’y arrive un jour sur 2 !!! 😉

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  33. Agnès a dit…

    Une sorte d’égoïsme dans le fait d’être altruiste. En effet c’est très philosophique comme problématique. C’est kantien même : cet individu a pointé – un peu d’un doigt accusateur hélas – la motivation affective de l’acte moral. Il disait que c’était forcément elle qui œuvrait, que ça sabotait la « pureté » de l’acte moral ( en gros on fait rien gratuitement le plaisir d’être généreux est le but ultime et non l’autre qui ne serait qu’un moyen à ce plaisir). Il disait que pour cette raison l’acte moral pur n’avait jamais existé ( et n’existera jamais), mais que c’était pas une raison pour cesser de le viser ( quel gros maso ce Kant!)… Bon je schématise atrocement mais ce pessimisme ne mérite guère d’approfondissement. D’ailleurs il a été dit que la morale de Kant avait les mains pures mais qu’elle n’avait pas de mains 😉 en tout cas je préfère lire ce blog qu’un bouquin de philosophie austère et éloignant de la vie…,

    Répondre
  34. Rose a dit…

    Très intéressante la réflexion sur mère Thérésa. Pour ma part, je reconnais les performances, les « belles » action ou autres actes remarquables mais suis rarement en admiration devant les hommes ou femmes qui les effectuent car j’ai toujours l’idée que ce qui les guide au fond c’est le plaisir; le même que celui qui nous fait parfois nous « dévouer » pour nos enfants.

    Répondre
  35. kath de Belgique a dit…

    Le sport est mort pour toi et ce n’est pas grave. De toute façon tu as offert à ton corps une magnifique promesse de santé – ce que sont l’arrêt de la clope et les kilos superflus. Alors non je ne prendrai même pas la peine d’acheter une paire de Nike car pour moi le sport n’est que traumatisme, mauvais souvenirs – par contre si je pouvais arrêter le tabac cela équivaudrait pour mon corps à 250 marathons. Donc merci pour ce billet très plaisir – et encore re re re re re bravo pour la clope –

    Répondre
  36. Stephanie a dit…

    Tres interessant, merci ! Je pense avoir la chance de ne pas etre quelqu’un qui culpabilise (car elevee sans religion ?) ; plus je vieillis, plus je m’adoucis et suis indulgente envers moi et les autres et me rends compte que l’on ne sait pas pour combien de temps encore nous serons la et que c’est vraiment trop bête de passer ce temps a se forcer a quoi que ce soit, juste « parce qu’il faut » ou parce que « c’est bon pour la santé » et toutes ces choses qu’on nous met betement dans la tete alors qu’il n’y a pas de loi, rien d’ecrit et que l’important est de se FAIRE PLAISIR, coute que coute, etant donne le court passage que nous faisons sur cette terre ; pour certains, ce sera footing tous les jours, effectivement, et pour d’autres, ce sera une sieste au soleil tous les jours. PROFITONS car ca passe trop vite.

    Répondre
  37. LaClairette a dit…

    Pour se faire du bien sans se faire du mal, j’ai trouvé ma solution : le Qi Gong.
    Ce n’est pas un sport, pas d’effort physique à faire. Juste essayer d’atteindre l’esprit du mouvement, en pleine conscience.
    Depuis un an que j’ai commencé la pratique, il me semble que je vais mieux physiquement (moins de problèmes de dos et de circulation veineuse), et moralement.
    Après il faut trouver le bon prof, celui avec qui ça passe bien. Ça fait partie du plaisir qu’on a à pratiquer une activité …
    Caro, cela pourrait peut-être t’aider à dépasser tes angoisses médicales, puisque c’est un pilier de la médecine chinoise préventive. Il y a les mouvements pour les poumons, pour le foie, pour le dos, etc.

    Répondre
    • Mel (une autre) a dit…

      Je confirme, le Qi Gong c’est génial, je n’ai pas poursuivi après mon départ de Paris parce que je n’ai pas (encore) retrouvé de prof ni de cours qui me convienne-nt, mais je ne désespère pas.

      Répondre
  38. Jessica a dit…

    Merci pour ce partage de tes réflexions autour du plaisir.
    C’est LE sujet vers lequel convergent tous mes efforts du moment (merci la culture judéo-chrétienne !) : rapport à la nourriture mais aussi au travail (reconversion oblige).

    Je crois que j’ai atteint le cœur du sujet (c’est ce que me dit mon quelqu’un, en tout cas). D’ailleurs, c’est peut-être quand je serais passée de l’effort au lâcher prise, que je serais enfin plus sereine par rapport à tout cela.

    En tout cas, ton billet tombe à pic et il sonne très juste à mes oreilles d’apprentie hédoniste. Et en plus il est drôle (moi aussi j’aimerais savoir qui est le facétieux responsable de mon inclinaison pour tout ce qui se transforme en capitons !)

    Les vacances offrant quand même des occasions de lâcher prise, je te les souhaite douces et pleines d’agrément.

    Répondre
  39. Emmanuelle a dit…

    Bon, côté sport, pour moi aussi, c’est mort…
    Par contre, 100% d’accord avec toi sur la notion de plaisir !
    Le plus important à faire passer à nos enfants, c’est prendre plaisir à ce qu’on fait, pro et perso ! Et c’est comme ça que les gens, la société, le monde (soyons fous !) ira mieu, je suis d’accord !
    Compte tenu du contexte économique, sociétal ambiant, je vois mal comment, sans plaisir, on pourrait y arriver !

    Mon activité me permet de prendre du plaisir à rencontrer de belles personnes et de beaux projets, de connecter des gens, et aussi de me rémunérer (même si ce serait sympa que ça soit un peu plus… 😉

    Ne boudons pas notre plaisir !!
    Merci pour ce billet !

    Répondre
  40. wam a dit…

    Tout ceci et notamment les commentaires me rappellent un livre que j’ai lu il y a longtemps. Une Américaine, vivant en France, mariée à un Français, et dont les enfants étaient scolarisés en France, y faisait une sorte de rapport d’étonnement. Et un point qui l’avait étonné, c’était ce que les parents disaient (en France) à leurs enfants en les déposant à l’école: « travaille bien ». Aux States, visiblement, c’est « have fun »…

    Répondre
  41. Norethrud a dit…

    Et bien quel article !
    Je sais bien que je reviens aussi souvent sur ton blog parce que j’aime beaucoup ta façon drôle et vrai de nous décrire ici certaines de tes réflexions. Mais alors là, pour moi, tu as vraiment touché quelque chose avec ta plume. Je veux dire « Tout l’enjeu de notre courte vie consiste donc à trouver ce qui nous procure du plaisir TOUT en nous faisant du bien.  » … tu viens vraiment d’éclairer quelque chose dans ma petite caboche. Merci Caro !

    Répondre
  42. emmafromparis a dit…

    Nous aussi (moi et mon quelqu’un) on parle beaucoup de tout ça, peut-être qu’avoir basculé de l’autre côté de la vingtaine (enfin tu vois ce que je veux dire) y est un peu pour quelque chose. Genre, plus de temps à perdre pour la vraie vie. Mon problème, c’est qu’à force de me contraindre et de me faire du mal, je suis tout à fait démunie quand il s’agit de me faire plaisir.

    Répondre
  43. Amandine a dit…

    Et bien moi je prends beaucoup de plaisir à faire les « 5 tibétains » chaque jour, grâce à toi ;))
    Mais vu que je ne persévère en rien, j’imagine que comme d’habitude je vais me lasser.
    En espérant que j’arrive à me dire un jour, « ça y est cette fois je m’y tiens pour de bon et j’y prends même du plaisir »!

    Répondre
  44. virginieb a dit…

    Que de réflexion aujourd’hui !
    Depuis 10 ans , j’ai lâché un boulot de bureau, pour me lancer dans un travail lié à mes passions (j’anime des ateliers de loisirs créatifs ), en étant employée. il y a 5 ans, je le suis mise à mon compte. Du coup, mes passions sont vraiment devenues du travail ! Avec en « prime » tout ce qui découle de ce statut. Je viens de me faire opérer, repos obligatoire mais pas d’arrêt maladie. Les vacances du mois prochain ne seront pas des congés payés…
    Et autour de moi, il y a beaucoup de monde qui trouve incroyable que je puisse gagner de l’argent, que l’on me paye pour ça, sans compter les « élèves  » qui ne se rendent pas compte que je travaille. On a beau passer une après midi ensemble, à pratiquer une activité agréable , une barrière nous sépare, nous ne sommes pas du même côté. Et même si j’adore mon travail, maintenant j’ai besoin d’autres activités pour me  » réaliser « . Alors je ne me plains pas, j adore ce que je fais ! Je ne reviendrai en arrière pour rien au monde . J’estime être privilégiée, mais je ne suis pas que celle que l’on voit ! Juste celle qui s’amuse.
    je me rends compte que mon commentaire est un peu brouillon , alors pas de conclusion à en retenir.
    et pour finir, Caro as tu ça dans ta valise ?

    Répondre
  45. Agoaye a dit…

    J’aime beaucoup ce billet et la réflexion qu’il me permet de débuter (et pour être beaucoup plus légère, il m’a fait penser à cet épisode de Friends où Phoebe tentait à tout prix de trouver une bonne action qui soit totalement désintéressée)

    Répondre
  46. Alice a dit…

    Je viens de rentrer de vacances et me rends donc compte que je lis avec 2 semaines de retard le meilleur article que j’ai lu cette annee sur le net.

    Tu souleve et reponds en partie a un grand nombre d’interrogations que j’ai en ce moment, tant au niveau pro que « activites plaisir »… Je m’en vais mediter de ce pas, merci encore pour cet article qui une fois de plus illustre ton honnetete et ton naturel qui me font tant aimer ton blog.

    Alice

    Répondre
  47. Justine a dit…

    Cette tarte… mais cette tarte… me met l’eau à la bouche.

    Pour ton billet, je crois qu’il va falloir que je le relise au calme un peu plus tard pour l’apprécier pleinement.

    Répondre
  48. Busycaro a dit…

    Le yoga pour moi… et pourtant je sors, je fume, je bois, je mange des bonbons et du gras, je m’enerve sur mes enfants, mais le yoga me procure une plenitude incroyable

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  49. Magali a dit…

    Chacun agît égoïstement en premier lieu, ceux qui sont dans une relation d’aide (humanitaires ou autre comme tu les cites) on ne les a pas forcé c’est sûr !
    C’est pour ça que j’aime pas tellement qu’on me dise que c’est « beau » ou « admirable » (berk!!) d’avoir choisi le travail social comme voie, dans mon cas… je l’ai choisi, parce que avant toute chose J’AIME ça et oui, ça me procure du plaisir. Et si ce n’était pas le cas, je ne le ferai pas. Je n’ai pas choisi le social pour les autres, mais pour moi en premier. Et les travailleurs sociaux qui diraient l’inverse mentent. Ou sont mauvais en introspection…
    http://www.my-mixed-up-world.fr

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