De l’éducation et autres…

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Ces derniers temps les discussions à table tournent beaucoup autour de l’orientation prochaine de mes grands au lycée. J’en ai déjà parlé, je ne vais pas radoter sur l’énorme déficit d’orientation du système scolaire français, mais je suis tout de même désespérée par le peu de conseils qui leur sont prodigués. Mais au delà de cela, les interrogations, hésitations et peurs de mes enfants quant à leur avenir me renvoient à mes propres angoisses au même âge. Je me souviens que j’étais terrorisée à l’idée de cet après. Probablement parce qu’à cette époque, je vivais de plein fouet le licenciement de mon père et sa difficulté à retrouver du travail. Le chômage me paraissait inévitable, je n’avais strictement aucune idée de ce que je voulais vraiment faire dans la vie et j’étais convaincue de n’être bonne à rien.

J’adorerais être cette fille qui aurait toujours eu une vocation chevillée au corps, j’ai toujours envié ceux et celles qui n’ont jamais connu le moindre doute quant à leurs aspirations. Moi j’avais comme objectif durant toute ma scolarité d’être une bonne élève. Le syndrome fille de prof, j’imagine. Pas une mauvaise chose en soi, mais une fois que l’école s’est terminée, autant vous dire que j’étais paumée. Quand je refais le film à l’envers, je réalise à quel point les choses se sont enchainées un peu malgré moi, guidée que j’étais par cet unique objectif: gagner ma vie. J’ai mis des années, presque quinze ans en définitive, à comprendre ce que je voulais vraiment. A savoir écrire, sous quelque forme que ce soit. Et pourtant, je ne regrette aucun de mes boulots, même les plus rébarbatifs, puisqu’ils m’ont finalement, grâce probablement à ma bonne étoile, menée à ce que je fais aujourd’hui.

Peut-être que si j’avais eu le cran d’oser le concours de la Fémis, sur lequel je louchais après Sciences Po, j’aurais gagné du temps. Peut-être qu’aujourd’hui je serais réalisatrice ou scénariste confirmée. Peut-être que si j’avais reçu cette fameuse lettre des Cahiers du Cinéma qui m’avaient acceptée pour un stage mais qui par je ne sais quel sort était restée sous une boite de petits pois durant des mois avant que je ne la trouve, je serais aujourd’hui une critique émérite. Ou peut-être pas.

Peut-être que si je ne m’étais pas tant ennuyée cet après-midi de janvier dans mon agence de presse, je n’aurais jamais créé ce blog et tout ce qui s’est produit par la suite n’aurait pas existé. Je refais le film à l’envers, disais-je, et je ne crois pas que je souhaiterais en changer un seul instant, en dépit de ces longues années apparemment perdues, à jouer les documentalistes dans un centre d’information pour l’Europe ou à écrire des dépêches sur Erasmus ou l’autonomie des universités.

Je ne sais pas si les prochaines années m’apporteront autant de surprises que les dix dernières, qui furent sans doute les plus intenses de ma vie professionnelle. Mais ce que je sais, c’est que l’on peut, si on s’en accorde le droit et que l’on accepte un peu d’incertitude, se réinventer régulièrement, devenir ce que l’on est alors même qu’on ignorait justement, être cette personne là.

J’essaie de leur expliquer ça, à mes enfants, ma fille surtout d’ailleurs, parce que mon fils semble beaucoup moins angoissé, que la vie, certes, est courte, mais que paradoxalement, elle est longue, aussi. Que les chemins ne sont pas linéaires, que ça n’est pas si grave de se tromper, qu’il ne faut pas écouter les Cassandres, que bien sûr que les écoles d’art ne mènent pas forcément au succès assuré, mais de toutes façons, foutus pour foutus, crise pour crise, autant choisir ce qui à priori les fait un peu rêver. J’essaie, mais bien évidemment, ils ne m’entendent pas vraiment, parce qu’à 16 ans, on commence à ne plus tellement écouter ses parents. Alors je m’inquiète en silence de les voir s’inquiéter (ou de les voir ne pas s’inquiéter d’ailleurs) (suivez mon regard), j’en parle à mon quelqu’un, beaucoup, et je tente d’accepter l’inéluctable: il arrive, ce moment où je ne pourrai plus les empêcher de se cogner, où je ne serai plus forcément celle qui parviendra à calmer leurs angoisses. Ce moment où même, sans doute, il me faudra les pousser un peu pour qu’ils sautent du plongeoir. En priant pour que tout ce qu’on a tenté de leur inculquer leur soit d’une quelconque utilité au moment de déployer leurs ailes.

Je crois que c’est ça le plus flippant quand les enfants grandissent. A un moment, tu peux mesurer si oui ou non tu les as bien armés pour le reste de leur vie. A un moment, ce qui est fait est fait et il faut se rendre à l’évidence: tout n’est plus entre tes mains. A eux de jouer, comme toi même avant eux, tu as joué, perdu, gagné, perdu, gagné…

126 comments sur “De l’éducation et autres…”

  1. Amandine a dit…

    Moi ma conviction profonde c’est que quand on écoute ce qu’on a dans les tripes, on parvient forcément à ce qui est juste pour nous, au fond du coeur, même après des années d’errance. Aujourd’hui, je n’ai que six ans de carrière derrière moi mais quand je regarde en arrière et que je vois ce choix d’études désastreux, par peur plutôt que par envie, je trouve intéressant de trouver le fil. De ces études qui m’ont emmerdée à un premier boulot qui m’a formée quand bien même je le détestais, un Erasmus un peu par hasard devenu un fil conducteur, un concours, quelques photos, et à la clé un boulot qui ne ressemble pas à celui de mes rêves puisque je ne rêvais pas, mais qui me plait vraiment.
    Il me semble comme toi je crois que puisqu’il y « a la crise », puisque de toute façon c’est foutu pour foutu, autant essayer d’être un tout petit peu heureux en faisant quelque chose qui plait, qui amuse, qui réjouit, sans que forcément ça ait un sens profond et puis advienne que pourra. Le monde de la crise, c’est aussi le monde des possibles. Et puisqu’ils ont la chance d’avoir des parents qui semblent avoir moins peur qu’eux… il n’y a plus qu’a sauter là où l’herbe semble la plus verte!

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  2. Marje a dit…

    En ce moment, j’ai les mm doutes et les mm craintes pour mes aînés … Je n’ai pas obligatoirement le mm discours car je n’ai pas le mm parcours et je ne mise ni sur la chance, ni sur la force du destin, ni sur ce petit qqchose qui fait basculer la vie du bon côté. J’essaie surtout de respecter et d’écouter leurs désirs ou non-désirs d’ailleurs. J’essaie de leur ouvrir le champ des possibles sans survaloriser la voie générale et certaine filière. J’ai toujours rêvé d’avoir des Tanguy et je crois que je vais être servie … GrandeChérie dans une école d’art = ♥

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  3. Laluciole a dit…

    C’est beau ce que tu dis, ça me pique aux yeux ( un reste d’hormones de grossesse sans doute / ma fille a 6 ans et demi )
    Bref, même si elle n’a que 6 ans et demi , je perçois bien la crainte qu’il y a à  » la laisser se cogner » sans pouvoir la guérir d’un gros càlin, d’un bisou magique, ou au pire , d’un coup d’arnica.

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  4. Macha a dit…

    Salut Caro, salut le rade,

    Je comprends tes angoisses en tant que mère mais ce que tu dis es primordial : choisir ce que l’on aime avant tout et se donner le droit de se tromper.il y a bcp trop de parents qui poussent leurs enfants vers la sacro sainte filière S alors que leurs enfants veulent faire autre chose que des sciences. J’en discutais avec mes 1ere S et une élève qui redouble pour avoir un bon dossier et entrer à sciences po a fini par me dire  » on fait S pour faire plaisir à nos parents ». Toi, tu fais déjà partie de ces parents qui laissent leurs enfants voler et qui seront malgré tout toujours là à la réception, et c’est le plus important je crois.

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  5. Clélie a dit…

    Totalement d’accord avec toi, il y a un moment où les dés sont jetés et la balle dans leur camp. Ceci dit pour leur génération il y a aussi cette chance formidable (dont je ne me souviens pas pour la notre ? … 29 ans moi aussi…) de se dire qu’il y a des chemins de traverses, que beaucoup de gens de nos jours décident de vivre autrement, de suivre leurs rêves et qu’ils ne choisissent pas une voie pour la vie comme nous pensions qu’il était obligatoire de le faire, mais pour un bout de vie seulement !

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  6. Berengere a dit…

    Ah l’orientation vaste sujet ! Le cinéma m’intéressait plus que tout moi aussi. ..faire le concours de la femis était un peu mon rêve. .mais bon. ..j’ai aussi écris aux cahiers du cinéma pour un stage…mais pas de retour….j’écrivais des critiques dans mon coin et du coup je traînais mes guêtres d’étudiante à l’institut Lumière !! Enfin au final cursus très moyen puisque bac Deug de lettres puis Bts ass. de Direction….et puis j’ai découvert la vente j’ai adoré ça…Ta grande se dirige vers une ecole d’art en.postbac alors ???

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  7. Agnesdelyon a dit…

    Bonjour,
    Que ces mots font échos à mes propres tourments! Mon grand passe le bac, le petit rentrée au lycée: les conseils d’orientation sont inexistants …
    Je trouve particulièrement difficile dans cette période tourmentée de les motiver sans les angoisser, de répondre à une tendance à-quoi-boniste, bref de leur donner envie et confiance de prendre leur envol, même si on sait qu’il y aura quelques gamelles. Mais nos enfants sont forts de leur éducation et de l’amour qu’on leur porte, il faut leur faire confiance pour trouver leur voie…comme on a fini par la trouver
    Bonne journée

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  8. Alexandra a dit…

    Chère Caro,

    Je sais que tu ne me connais pas car je n’ai jamais laissé de message et que mon sentiment est sans doute absurde mais ce matin, j’ai envie de te serrer dans mes bras comme avec une bonne vieille copine et te dire de ne pas t’inquiéter, que tes enfants, plus tard, avec du recul, se souviendront surtout de l’amour que tu leur as apporté.
    Et puis, je voulais aussi en profiter pour partager avec toi un petite vidéo de 15 minutes sur le résultat d’une etude menée par Havard et qui se résume à: « What makes a life a good life »?
    http://share2give.eu/fr/harvard-a-etudie-gens-pendant-75-ans-a-constate-bonheur-vient-dune-chose/
    Inspirant!

    Bonne journée

    Alexandra

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  9. Henri a dit…

    Caro, je suis exactement au même stade que toi; mon grand modèle vient de fêter ses 16 ans et cette semaine, j’ai signé pour son orientation scolaire.

    Parce qu’on vit dans un petit coin provincial, les choses furent plus simple; de choix possible, il n’y en eut qu’un. Pas ce dont il rêve, mais il sera avec avec ses meilleurs copains.

    Cela fait déjà quelques années qu’on commence à lui lâcher la main pour le laisser piloter seul et ce glissement se fait, heureusement, assez naturellement. Il m’a dépassée en taille depuis longtemps, bientôt, pour commencer la conduite accompagnée, il faudra le faire recenser pour l’armée ( non, mieux vaut ne pas chercher le rapport, c’est comme ça ).

    Et moi, je savoure ces dernières années passées ensemble, avec ce grand jeune homme sous notre toit. Je lui fait confiance, il semble bien se débrouiller pour piloter sa barque tout seul.

    Il y a deux semaines, on avait loué un bateau pour faire le tour des canaux d’Amsterdam. J’ai pris la barre en premier; je faisais des ronds dans l’eau. Puis je lui ai passé les commandes et l’ai laissé nous piloter. En le laissant faire, la direction de notre navire était bien plus certaine. 😉

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  10. Valdeslandes a dit…

    C est tellement ça. Ma grande qui finit sa 2nde année à sciences po Bordeaux et qui veut choisir un master dans la culture et nous ses parents qui sont un peu sceptiques mais au final on se dit si elle est vraiment passionnée , faisons lui confiance . C est merveilleux autant que vertigineux de se dire à leurs âges, TOUT est possible, ils ont leur futur entre leurs mains .

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  11. Nathalie a dit…

    Une petite intervention de ma part alors que je lis d’habitude en sous marin et que cela suffit à mon bonheur. Nous sommes originaires d’une petite ville où les enfants sont obligés de quitter la maison à la fin du collège s’ils veulent faire autre chose que des études classiques. Ce fut le cas de ma fille ainée (et en ce moment de ma deuxième, mon fils ayant été plus « classique »). Ma fille a passé un BAC STI Arts appliqués. Elle a passé des concours d’entrée pour des écoles d’art sur Paris, a été acceptée dans trois, a fait une semaine dans une et est revenue parce que pour Paris, elle n’était pas prête. BTS Direction Artistique à Toulouse, Master 1, puis inscrite à un Master 2 où elle n’a jamais mis les pieds, elle a commencé à travailler en free lance et en cachette de ses parents (nous). Puis, elle est « montée » à Paris et a débuté sa carrière qui est aujourd’hui prolifique. Pour nous provinciaux, elle nous « espante » comme on dit chez nous. Comment cette jeune fille dont le rêve dès 10 ans était de vivre de sa peinture a t-elle pu faire ? Combien de fois les profs lui ont-ils répété que dans la vie il ne fallait pas rêver mais travailler? Combien de fois lui ai-je dit qu’il fallait surtout suivre ses rêves et que plus ils étaient gros, mieux c’était pour ne pas les perdre de vue? L’essentiel est là : suis tes rêves Lou. Et pour ma part ce que vous faites aujourd’hui Caroline, me donne des ailes pour suivre ce que je sais vouloir faire maintenant. Il est un peu tard, mais finalement, qu’importe…Belle journée.

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    • La Tellectuelle a dit…

      Merci pour ce commentaire. Ma fille de 4 ans et demi nous répète depuis 6 mois (et à cet âge c’est beaucoup), qu’elle sera peintre.

      Ce week end, dans un salon de littérature, elle a scotché devant les illustrateurs et dessinateurs de BD qui dédicacaient en peignant à même les livres.

      Les yeux pleins d’étoiles, « maman, plus tard, je serai peintre dans les livres ! »

      Et moi, du haut de mes études d’ingénieure, sans aucune connaissance des pistes possibles pour faire cela, je me suis demandée si on serait capable de la soutenir dans cette voie là, si elle devait persister.

      Je me dis que si on reste à l’écoute et ouvert, on saura l’aider.

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  12. Valdeslandes a dit…

    C est tellement ça. Ma grande termine sa deuxième année à sciences po Bordeaux et réfléchit au master qu elle devra envisager dans un an. Passionnée de rock , de cinéma elle veut partir dans la culture , nous on est un peu sceptique mais au final on se dit si elle est vraiment passionnée elle s en sortira toujours. C est merveilleux ( et vertigineux à la fois) de se dire qu ils ont leur futur entre leurs mains et que TOUT est possible !

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  13. frederique-etc a dit…

    Beau texte …
    Je suis à nouveau plongée en plein dedans ! mon petit dernier (ahaha !) qui va avoir 17 ans était à fond sur la fameuse section STD2A, pour ensuite poursuivre dans l’environnement graphique.
    Ca faisait des années qu’il en parlait, on s’est fait les portes ouvertes de toutes les écoles du coin,deux ans de suite ! Projet bien validé donc …
    Sauf que, après une seconde en internat qui s’est bien passée, on a eu cette année des frayeurs (le mot est faible) en voyant notre fils faire un genre de dépression. On a mis plein de choses en place, mais ce malaise a trainé, trainé, sans qu’on en connaisse vraiment la raison. Il a quitté l’internat depuis janvier, est resté à la maison depuis et enfin, a repris une fin de seconde générale pour redoubler une première à la rentrée.
    Il pourra toujours faire une MANAA après, s’il en a envie.
    Aujourd’hui, il va super bien, a repris une vie sociale, s’est fait des nouveaux copains.
    Alors, l’orientation, les doutes, les questionnements, je compatis . Les sites genre ONISEP et l’Etudiant ne sont pas trop mal faits, mais je trouve ça toujours un peu trop « idéalisé ».
    Mon fils a très peur de rater son bac. C’est le truc qui le fait flipper. Genre tout le monde l’aura mais pas lui …
    J’aimerais bien récupérer pour lui un peu de zénitude de ton grand machin !

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    • Daphné a dit…

      J’ai vécu la même expérience l’an dernier; mon grand était admis dans la section d’un établissement huppé qui lui permettrait de faire l’option qu’il désirait. Mais la pédagogie ne lui convenait pas, et je le sentais dépérir.

      On a cette fois choisi un lycée avec une pédagogie qui valorise les élèves et il revit – et tant pis si c’est un lycée agricole alors qu’il sait depuis longtemps qu’il travaillera dans le domaine du cinéma. Il travaille à côté sur d’autres projets mais il est heureux d’aller en cours chaque matin. Et c’est le plus important, n’est-ce pas ?

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      • frederique-etc a dit…

        C’est aussi ce que nous avons privilégié. En plus de son mal-être, il s’en voulait de ne pas « apprécier » l’école qu’il avait choisie (privée …)
        Au fait, Daphné, merci pour est adresses hollandaises ! départ mercredi !

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        • Daphné a dit…

          Top, tu me raconteras frederique ? Cette ville est fantastique, j’espère y retourner bientôt. On passe d’une ambiance berlinoise au siècle d’or en quelques minutes et l’ambiance est si dynamique !

          Peut-être as-tu vu la dernière émission « Echappées belles », un spécial Amsterdam ? Une jolie balade qui sort des sentiers battus.

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          • frederique-etc a dit…

            Pas vu l’émission, mais je vais tenter le replat, merci ! Off course je te dirai. J’y suis déjà allée il y presque 20 ans , comment est-ce possible !!!

          • Daphné a dit…

            Vu en replay aussi, ça fait bien longtemps que mes disponibilités télévisuelles n’ont pas coïncidé avec les programmes proposés 😉

            Bon voyage !

  14. Rouletabille a dit…

    Je me retrouve dans ces interrogations. Tellement ridicule de demander à un ado de 15 ans de savoir déjà ce qu’il veut faire, être plus tard. Moi aussi ce que je fais maintenant et qui me plait ne me parlait pas du tout à cet âge, c’est un cheminement je crois.

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  15. Luladivine a dit…

    Hello les girls,
    Je crois aussi que l’on finit par se retrouver où l’on doit être et, malgré d’éventuelles fausses routes, il est maintenant possible de se réinventer à tout âge, et c’est une grande chance pour nos enfants aussi! Comme tu dis, au vu des débouchés moroses, autant aller vers ce qui leur plaît! Bon, et puis, cette histoire de lettre perdue sous une boîte de petit pois… Crazy! Comment ne pas y voir la patte d’un incroyable destin! 🙂

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  16. virginie a dit…

    A fond dans ces questions aussi… dure période qui nous renvoie forcement à nos propres choix, nos questions, nos errances… tout en se disant qu’il s’agit d’eux, pas de nous… Il m’a fallu un quelqu’un également pour revenir sur mes rêves et mes choix. Je les avais tellement bien enfouis que je les avais presque oublié. Pourtant…. passer de l’architecture à l’economie… Autant dire tout de suite que mon rêve de construire des maisons et la vie qui va dedans a forcément beaucoup plu à mon quelqu’un! Trop facile! Et sinon, l’expérience des autres c’est comme une lanterne qu’on aurait dans le dos (ou quelquelchose d’approximatif…) Allez, on les aime, on les soutient et on flippe sa race!

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  17. bea a dit…

    c’est magnifique ce que tu dis, je suis juste en train de rattraper des années d’immaturité que j’ai vécu avec mon fils, tout simplement parce que j’étais seule avec lui et que l’histoire des racines et des ailes, je n’avais pas compris . Du coup il est toujours à la maison à 30 ans, et j’essaie de le pousser du plongeoir ! mais , en même temps, j’ai peur ! merci pour tes mots qui vont m’aider .

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  18. Corinne (Couleur Café) a dit…

    Ca me rappelle les moments de désemparement à la fin du lycée cette fois. Là où tu as l’impression que tes amis savent depuis toujours ce qu’ils voudraient faire comme étude et que toi, tu es là, sans trop savoir quoi faire, vers quelle faculté se diriger. C’est vrai; les choix deviennent aussi tous les jours plus étriqués. Et pour mon fils qui a des difficultés, le choix à la sortie de primaire est déjà problématique !!

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  19. Fanny a dit…

    Il y a 10 ans j’avais 16 ans, et je suis à présent installée dans ma vie professionnelle (précaire). Mais même si je rêvais de prendre mon envol, même si j’ai écouté que d’une oreille les.conseils de mes parents, ils m’ont été aussi un grand soutien. Tout n’est pas « joué », au contraire, une nouvelle relation va se construire et un soutien avec les mots si justes des mères sera nécessaire….

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  20. lulu a dit…

    C’est la deuxième fois que je commente par timidité sûrement( mais que fait mon quelqu’un????) car je vous lis tous les jours et comme beaucoup me retrouve dans bien des situations.. L’expérience des autres peut aussi aider à relativiser , à rire de nous, à moins stresser.J’ai 3 enfants et mon aîné de 24 ans (je l’ai eu très jeune car comme beaucoup j’ai 29 ans bien sûr) a arrêté ses études à 6 mois du bac avec tout ce qui peut aller avec, l’angoisse le mal être, pourtant il allait bien jusque là…puis il est parti un an en Australie où il s’est débrouillé seul et là nous avons pu être, malgré notre inquiétude, rassurer sur ses capacités à se débrouiller. Depuis il est revenu, a passé un bac pro optique et passe actuellement un BTS pro, il a son logement et est un super jeune homme… Dit comme ça cela paraît simple mais vous dire que nous avons passé des moments compliqués serait un euphémisme. Ce que j’en retire c’est de n’avoir jamais coupé le dialogue , et de lui avoir dit toujours et encore que nous lui faisons confiance, que nous l’aimons, et que ses choix ne sont pas définitifs…très bonne journée à vous toutes…

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    • looloo a dit…

      Oups, quelqu’un a le même pseudo que moi! Je serai donc dorénavant looloo…

      Je voulais de toute façon intervenir, car ce qui m’a le plus frappé dans ton billet, c’est le fait que de voir ton père au chômage a eu une forte influence sur toi. Chez nous, même si mon père n’a jamais été au chômage, mes parents étaient tellement anxieux que leur anxiété s’est reportée sur moi (je ne sais pas comment mes frères l’ont vécu, nous sommes très différents). Le premier boulot que j’ai fait a été de nettoyer les bureaux des contributions, puis travailler dans des restaus, des petits boulots inintéressants que j’avais une peur bleue de perdre, car je me voyais déjà dans la misère, à la rue,… Après deux ans, j’ai trouvé un boulot d’employée, ça a changé ma vie, mais… j’avais toujours peur de perdre ce boulot, sûre que j’étais que ne trouverais rien d’autre. En fait, je suis partie de moi-même, la raison étant que je m’étais mariée avec un monsieur qui travaillait dans la même boîte et que je ne voulais pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. Et là, surprise, c’est comme si toutes les boîtes m’attendaient: vous parlez trois langues, vous avez un graduat en comptabilité? Waw!!! Et depuis j’ai enchaîné les boulots, je compte 26 boîtes à mon compteur. Bon, aujourd’hui, à 58 ans, je ne crois plus qu’on m’attend, mais en attendant j’ai un boulot, je suis payée à la fin du mois et comme grâce à mon expérience j’ai apporté beaucoup à cette société, je suis respectée, que faut-il de plus? (Une petite augmentation serait bienvenue… 🙂 ).

      Concernant mes enfants, je les ai encouragés à terminer leurs études et leur ai toujours dit que c’était ça le plus important: terminer quelque chose, prouver qu’on savait mener quelque chose à bout. J’ai eu beaucoup de soucis avec mon fils, qui ne voulait vraiment pas étudier, mais… je me suis dit qu’il suivrait des cours du soir après. Ce qu’il a fait, et il a maintenant monté sa propre boîte, qui marche (mais l’anxieuse en moi le voit toujours comme un funambule sur un fil duquel il peut tomber à tout moment). Ecoute, encouragements, patience,… que pouvons-nous leur offrir de plus?

      Bizn
      looloo

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  21. Marie a dit…

    C’est beau toutes vos expériences les filles.. je n’en suis pas là (il est tout bébé encore.. quoi 20 mois c’est encore un bébé non?!) mais je les devine ces moments difficiles où il va falloir le laisser s’envoler et inévitablement… se cogner.
    Et puis je me rappelle de ma maman, qui nous a laissé faire nos choix en ayant à chaque fois le cœur serré d’angoisse. Elle pensait nous le cacher bien sûr, mais j’en avais tellement conscience..

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  22. Anna Chiarra a dit…

    Merci pour tes réflexions et pour ce partage. Ce qui est bien c’est que tes enfants sont plus âgés que les miens (faut dire que moi je n’ai que 19 ans…) et donc je « profite » de tes conseils et de tes constats. Je stocke ça dans un coin de ma tête !

    Plus ça va, plus je pense qu’il faut surtout les aider à avoir confiance en eux et à agir selon leurs propres désirs. C’est bateau, mais je pense qu’en entretien d’embauche, celui qui parlera un peu avec ses tripes, aura toujours plus de chances que celui qui fera ça pour faire plaisir aux parents.

    Je pense qu’actuellement, ce qui compte surtout, c’est d’avoir une bonne santé psychique, une capacité à s’adapter et à encaisser les coups durs, mais aussi à profiter des bons moments.

    J’ai vu tellement d’amis brillants s’effondrer à la première difficulté que maintenant je crois vraiment que je laisserai mes filles faire ce qu’elles veulent, même si ce n’est pas ce que je voudrais pour elles au fond de moi…

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  23. Stéphanie a dit…

    En lisant ces mots comme d’habitude si bien écrits, je me suis posée la question pour moi (pas encore d’enfants, alors je reviens en arrière)… Dans ma famille, on ne vous demandait pas spécialement ce que vous souhaitiez faire. On partait sur bac+5, et après on avisait. Mon seul choix a été une prépa HEC plutôt que scientifique, avec aucune idée de ce qui en sortirait comme métier… Mais en même temps, après coup, pas spécialement d’inquiétudes sur la question non plus : c’était « chaque chose en son temps »… Je m’en suis bien sortie, je fais quelque chose que j’aime (mais dont je n’avais aucune idée que ça existait à l’époque), et je pense avoir trouvé ma voie à partir du moment où je suis arrivée dans la vie professionnelle… Mais je fais partie de ces gens qui n’avaient pas de vocation, quelques certitudes (je n’étais pas faite pour les métiers du médical par exemple), et tout de même de la confiance en moi, meilleur cadeau que mes parents ont pu me faire…
    Merci pour ces réflexions que tu as amenées en moi, Caroline, et merci pour ce blog !

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  24. ptite maman a dit…

    Caro,

    Si tu savais à quel point ton parcours, partagé ici avec nous, m’inspire, me porte, me pousse, tu n’aurais aucun doute quant à ce que tu as essayé d’inculquer à tes enfants à ce sujet. Tu es à toi toute seule une sorte de « preuve » que l’on a le droit de se chercher,d’essayer, de se trouver et enfin de plonger dans ce pour quoi on est fait, même si ça donne le vertige;) Moi en tout cas, c’est souvent ça que je viens chercher chez toi, merci pour ce petit rappel quotidien que tu m’offres sans forcément le vouloir.
    Belle journée.

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  25. Marilune a dit…

    C’est sûr que ça fait flipper….Je suis dans les mêmes angoisses avec ma grande, qui n’a pas besoin de moi pour se mettre la pression en plus. Elle a tellement peur de se tromper de chemin, sans pouvoir bifurquer après….. Alors je fais mon brave petit soldat, je l’encourage, mais je flippe autant qu’elle, parce que comme moi, comme toi, Caro, son objectif pour l’instant c’est d’être bonne élève…Mais bonne élève est-ce que ça te prépare bien pour le(s) métier(s) qui te conviendrai(ent)? Vaste question, des jours d’angoisse en préparation (et du coup, avec le recul, je me dis qu’avec leurs trois enfants radicalement différents, mes parents ont dû en avoir, des bouffées d’inquiétudes:!). Enfin, tu es la preuve que oui, on peut bifurquer même si on a pris des chemins de traverse, même si on a besoin de temps pour savoir ce qui nous botte.

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  26. bal a dit…

    ce texte résonne +++ en moi !
    Idem, très scolaire, j’ai été heureuse sur les bancs de l’école, j’ai suivi un parcours ultra classique bac S/ Prépa / Ecole d’ingé, parce qu’à 17 ans on ne sait pas bien et que j’aimais bien les sciences et que mon dossier était ok…
    aujourd’hui après seulement 3 minuscules années de vie professionnelle, et malgré une situation ultra confortable, je réalise que je me fais profondément ch*** et envisage de tout changer…. mais suis paralysée par la peur de faire un truc trop hors normes, et surtout, je n’ai pas encore trouvé mon « rêve » ! alors je tâtonne, je regarde, et j’essaie de relativiser et de me dire qu’à 25 ans j’ai encore le temps de changer plusieurs fois… et ton texte m’y aide, merci !!

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  27. Soeur Anne a dit…

    Avec le même syndrôme « fille de prof » bonne élève et tutti quanti et les mêmes boulots rébarbatifs, j’en suis à regarder avec stupéfaction ma fille de presque 16 ans, qui a ressenti sa vocation à 8 ans et qui avance, inébranlable et déterminée, vers les études qu’elle veut faire. Son seul souci, c’est l’encombrement et la difficulté énorme de la première année, et je lui explique que la vie n’est pas une ligne droite, et que sans anticiper un échec, on peut avoir l’esprit ouvert.
    Paradoxalement, le petit frère moins arrêté dans ses choix m’angoisse moins, parce qu’elle met tous ses espoirs et ses projets dans une seule direction.
    Mais qu’est ce que c’est dur de se renseigner, d’avoir des réponses à certaines questions, quand les projets de vos enfants sont ambitieux et/ou originaux. J’ai souvent l’impression qu’on cherche à casser leur élan et leurs rêves au nom d’une soi-disant réalité. La réalité c’est qu’ils feront peut être partie de la minorité qui réussit ces projets-là, et s’ils échouent sur celui-là, ce sera sans doute pour en réussir un autre qui leur conviendra mieux !

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  28. Sosso a dit…

    Je vis exactement cette période et je te rejoins sur l’inquiétude que l’on ressent pour eux face à un système français obsolète et peu engageant.
    On essaie aussi de leur montrer qu’il faut s’adapter, ne pas avoir peur de changer, bouger, prendre des initiatives, visiter le monde…
    C’est magnifique et difficile d’être parents et la route est longue.

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  29. Julie a dit…

    Comme je comprends ce que tu dis..
    Je suis en plein examen, du haut de mes 33 ans (moins 1 semaine…), en pleine reconversion professionnelle.
    Je ressens exactement la même chose en ce qui concerne mon parcours: erratique, des choix pas toujours linéaires, souvent guidés par le cœur que par la raison, et voilà où j’en suis.
    J’ai suivi mon mari (vive les mutations pro!), et notre vie, de parisienne dans un petit T2 avec un bébé est devenu une belle maison, un grand jardin, la campagne, ma fille qui est une fille « d’extérieur », une vie sociale qui se remplit à nouveau et… Moi qui ai repris mes études dans un domaine complètement nouveau, complètement à l’opposé de ce que je faisais.
    Mais je me rends compte que… j’aime passionnément ce nouvel univers professionnel qui se dessine! Je suis heureuse de m’engager dans ce métier, dans cette branche!
    Et je suis d’accord avec toi, les choix que l’on fait nous portent jusqu’à notre place aujourd’hui. Si je n’avais pas fait tous ces choix-là, je n’aurai probablement jamais rencontré l’homme qui est devenu mon mari (et si on mettait Paris en bouteille?…), et ma vie serait loin de ressembler à ce qu’elle est aujourd’hui. Serait-elle meilleure et plus heureuse? Elle serait différente en tous cas.
    Alors oui, tu as peur pour tes enfants (la mienne va entrer à l’école en septembre, je n’en suis qu’au début!), mais je suis d’accord avec les commentaires plus haut, tu leur as donné tout ton amour, de la confiance, et surtout l’envie de vivre leur rêves, de faire ce qui les rend heureux! Et c’est ça le plus important! Ils se souviendront de ça, et ils t’en seront reconnaissants!

    D’ailleurs, j’ai accroché plein de citations « inspirantes » dans mon salon, il y a celle là que j’adore: « La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, mais plutôt d’apprendre à danser sous la pluie. »

    Bises de ma Touraine

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  30. Princesse Strudel a dit…

    Ma vocation c’était d’être sage-femme… Et puis, faible en maths et en sciences, au lieu de m’accrocher pour avoir des notes moyennes et réussir à aller en S, j’ai joué sur mes points forts, tout en choisissant la filière qui à mes yeux ouvraient le plus de portes (ES, bien que très littéraire).
    A l’époque l’essentiel pour moi était d’ouvrir une porte sur un maximum de « possibles », donc exit la fac, concours d’entrée à Sc Po réussi, je me suis lancée. Certaines portes se sont fermées (ENA, deux échecs au concours), j’ai voulu en ouvrir d’autres (départ à l’étranger pour me perfectionner dans une langue rare et passer le concours des cadres d’Orient), je me retrouve aujourd’hui à un poste « sur mesure », travaillant pour un sacré bonhomme, qui m’offre une liberté totale et des défis à la hauteur de ceux qu’il relève au quotidien, dans un pays dont j’avais à pein entendu parler en cours mais qui finalement « est fait pour moi ». J’ai un parcours scolaire et professionnel atypique, je suis assez atypique aussi, mais j’ai construis – et continue de construire – une vie, non pas parfaite, mais « parfaite pour moi ».

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  31. Caro du 34 a dit…

    Bonjour,
    Je lis beaucoup et commente peu par manque de temps, mais aujourd’hui ce billet m’inspire car il me redonne confiance (bizarrement !) ; mes enfants, un peu plus jeunes, collégiens encore, ne s’inquiètent absolument pas de leur avenir et ont cette insouciance de l’enfance … j’ai espoir qu’ils s’en inquiètent un peu, un jour, peut être que cela vient au lycée ! et je crois que oui, il faut avant tout faire ce dont on a envie, c’est tellement important !!
    Sinon pour info, moi je voulais faire journaliste, une vraie vocation, hélas ratée, je me rappelle qu’à l’époque où je l’ai exprimée on n’a su que me répéter que j’allais devoir me lever très tôt le matin (pas très encourageant, non ?) j’ai fini avocate et j’ai encore un peu ce regret au fond de moi (mais je rédige aussi)

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  32. Jade a dit…

    C’est une période angoissante, et qui dure souvent encore bien après le lycée comme tu le dis si justement… Je sors doucement de ces grandes questions d’orientation (qui sont peu à peu remplacées par des questions plus concrètes sur mon futur métier) et ce que je peux dire c’est que l’important, c’est de sentir que nos parents seront toujours là pour nous soutenir, nous écouter et nous conseiller si on en a besoin.

    Bien sûr que c’est un âge où on les écoute moins, parce qu’on commence à faire ses propres choix, parce qu’on avance aussi dans des milieux qu’on commence à connaître mieux qu’eux, mais savoir qu’ils sont là, prêts à répondre à nos questions et à nos angoisses, c’est la plus précieuse des aides selon moi.

    Il y a deux ans, j’étais hyper angoissée par mon choix de faire une année « de césure ». Je savais que c’était le meilleur choix à faire mais sortir des rails me faisait monumentalement flipper. Ce qui m’a le plus rassurée a été d’entendre mes parents dire qu’ils ne s’inquiétaient pas du tout de ce choix et qu’ils savaient que je saurais en faire des choses bien. Ouf, merci les parents !

    Et courage pour cette période pas simple 🙂

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  33. ilona a dit…

    Effectivement, combien font des grandes écoles sans se poser la question de ce qui les attire vraiment, pour ensuite faire une dépression…

    Quand j’étais plus jeune (=quand je trouvais que 29 ans, c’était vieux), je lisais le magazine Phosphore. Il y avait une rubrique « Mon parcours en zigzag » où des gens témoignaient du chemin parcouru jusqu’à leur métier actuel, qui n’avait absolument rien à voir avec ce qu’ils envisageaient quand ils étaient étudiants. Pour moi qui ne savais pas non plus vraiment ce que je voulais faire, cette rubrique était tellement rassurante ! Non, rien n’est figé dans le marbre, oui, on peut essayer des pistes, se rendre compte qu’elles ne nous conviennent pas, bifurquer et retomber sur nos pattes. Toucher à tout n’est pas être instable, ce n’est pas perdre son temps, c’est voir du pays, s’essayer à plusieurs domaines pour enfin trouver ce qui nous va le mieux. Et ce n’est pas parce qu’on s’est « trompé » de filière au départ que tout est perdu.

    Je me prépare actuellement à quitter mon CDI pour me lancer dans l’aventure free-lance, et je flippe complètement. Ton article tombe à pic et me rappelle que la première personne qui doit croire en moi, c’est moi-même. Et que si je n’y arrive pas, ma vie ne sera pas foutue pour autant ! Elle prendra juste une tournure différente.

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  34. Imane a dit…

    J’ai l’impression de me lire. L’objectif d’être une bonne élève (sans même l’excuse de parebts profs) puis gagner ma vie. Des boulots rébarbatifs mais pas tous heureusement.
    J’ai tout plaque il y a quelque mois pour faire un break demenager et ouvrir mon restaurant. Ce que je croyais être ma passion et là d’un coup j’ai un doute ces dernières semaines…
    Je crois que je commence à m’ennuyer à la maison. Ça a du bon de cogiter mais pas trop 🙂
    Faut que je me bouge là ! :)))))

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  35. malilyne a dit…

    Je ne commente pratiquement jamais alors que je lis quotidiennement ce blog mais le sujet du jour m’interpelle car il s’agit d’une de mes réflexions récurrentes…
    J’ai 30 ans, et j’ai toujours été poussée par mes parents qui angoissaient pour mon avenir pour que je fasse des « bonnes » études qui pouvaient me mener vers un métier ou je pouvais trouver un emploi (plus ou moins) facilement et avoir un salaire à la fin du mois. Pourtant certains métiers artistiques me passionnaient.. mais n’étant pas sure d’être assez douée je me suis auto-convaincu que ne percerai jamais et qu’il était donc plus prudent d’écouter mes parents et de suivre une voie plus simple.
    Aujourd’hui je vois mes amies « artistes » qui galèrent, qui ont du mal à joindre les deux bouts, qui ne sont pas vraiment indépendantes, mais qui sont totalement épanouies dans leur travail.
    Au final je ne sais toujours pas ce qui est mieux: galérer mais être passionnée, ou bien le confort de savoir qu’on peut payer son loyer à la fin du mois sans être transportée par ce qu’on fait tous les jours ? Je crois que je change d’avis chaque jour, parfois même dans la même journée! Mais j’espère un jour trouver une réponse à cette question pour pouvoir un jour aiguiller mes futurs enfants dans cette quête de soi…

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  36. isa-monblogdemaman a dit…

    Je me pose souvent la question de ce que j’aurais pu faire ou dû faire. Un métier passion peut il rester une passion dès lors qu’il devient un travail ? Parfois je m’imagine hôtesse de l’air. Je pense que ca vient de la sensation de ne pas avoir vraiment poussé ou réussi dans ce que je fais, de ce sentiment de précarité du freelance peut-être aussi. Je ne sais pas ce que je conseillerai à mes enfants. De voyager avant peut-être pour s’ouvrir des horizons et se connaître mieux. C’est important l’école de la vie pour ne pas citer Léa Seydoux !

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  37. Alice a dit…

    Ton billet me file des frissons.
    En effet, pourquoi qu’ils soient des adultes heureux, ou du moins en paix avec eux-mêmes, voilà mon objectif éducatif.
    Pour le moment Ernest a 4 ans et n’est jamais là où on l’attend, mais alors que ses petits copains rêvent de devenir pompier ou vétérinaire, lui veut couper des cheveux.
    Et Octave, mon champion d’échecs qui a un cerveau très mathématico-logique, ce qui nous échappe totalement, n’a qu’un souhait depuis toujours : devenir poissonnier. Gare à celui qui tente de l’en dissuader.
    J’aime leurs ambitions et leurs farouches volontés d’avenir.
    Espérons qu’on puisse les porter, les soutenir dans leurs souhaits (parce qu’évidemment, il y a aussi cet éventail limité des possibilités financières!)

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  38. Gaëlle a dit…

    Merci Caro pour ce billet :-). L’Orientation, je suis en plein dedans aussi. Faire 8 ans d’études pour se reconvertir derrière… c’est pas vendeur !! Comme toi, mon objectif quand j’étais plus jeune c’était d’être une bonne élève. Je ne savais pas trop quoi faire. J’ai fait des études scientifiques car j’avais des facilités et puis j’aimais bien ces cours. Sauf qu’on oublie de nous dire que « être élève », c’est pas un métier. C’est pas parce que j’ai aimé mes cours de sciences que j’ai envie de manager une équipe technique. Et les métiers évoluent… très vite ! Quand on commence un cursus, pas sûr que les métiers qu’on vise existent encore à la sortie, c’est prouvé ! Alors que faire ?
    Suite à mon bilan de compétences, j’ai suivi une formation pour être coach scolaire (orientation professionnelle, gestion du stress, méthodes d’apprentissages). L’orientation est ici vue comme active par le jeune, le but est de déterminer ses forces et ses talents plus généraux et pas seulement « chuis doué en maths ou en langues » ou « chuis trop nul pour faire ci ou ça alors j’ai pas le choix ». J’avais d’ailleurs écrit un article sur les étapes du process d’orientation, je me permets de partager : http://lareussiteenmarche.fr/quel-metier-choisir/

    Bon courage à tes grands pour cette étape ! (et à toi aussi par ce que oui, c’est stressant tout ça !)

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  39. Luna Part a dit…

    Je suis en plein dedans avec l’ainée qui passe le bac…
    le stress n’est plus « est-ce qu’elle va le décrocher ? » mais « est-ce qu’elle a fait les bons vœux APB et dans le bon ordre ? » sachant qu’elle n’a aucune idée de ce qu’elle veut faire plus tard à part… écrire !
    j’ai parfois un peu l’impression en ce moment qu’on joue son avenir à la roulette russe, même si je sais qu’elle pourra toujours prendre des chemins de traverse (je veux juste qu’elle ne se ferme pas de porte, pour ne pas regretter plus tard)

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  40. Mélisse a dit…

    Salut Caro, salut le Rade,

    Ton billet me donne des frissons !
    Accepter l’incertitude des parcours non linéaires : tellement vrai… et ajouté, le vertige de ce que j’imagine être la route de l’éducation

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  41. Blanche neige a dit…

    J’ai exactement les même questionnements que toi, si oui ou non je les arme suffisamment pour leur vie d’adulte et en même temps je me dis qu’il faut leur faire confiance.
    Mes parents n’ont jamais fait ce que moi je fais pour encadrer/aimer/aider/accompagner mes filles et pourtant je m’en suis sortie. Bon évidemment avec toutes les casseroles que ces non-relations impliquent, mais je me soigne.
    Et après des années de visites de mon quelqu’un et des années à me dire que je ferais peut-être mieux de prendre un boulot salariée qui m’assure la sécurité financière et que j’abandonne mes envies/besoins de créer, et bien je n’arrive pas à m’y résigner.
    Il y a quelques temps j’ai fait un remplacement dans une boite dans laquelle j’ai bossé il y a 25 ans et j’ai eu un choc de revoir des gens que j’ai quitté il y a 25 ans, qui sont toujours là. Qui depuis 25 ans font le même trajet le matin pour aller au boulot, ont la même vie quoi. Je ne critique pas du tout, mais ça m’a fait un tel choc que je me suis rendue compte que ce n’est pas pour moi. J’ai besoin de changement, d’aventure. Tout ce que j’ai vécu depuis 25 ans n’a pas toujours été rose, mais je ne regrette rien car ça a contribué à faire que je suis ce que je suis aujourd’hui.

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    • Bal a dit…

      Ce commentaire me rassure ! Après meme pas trois dans ma petite boite j’ai l’impression de tourner en rond, la moitié des gens sont la depuis 20 ou 30 ans et parfois ça m’angoisse d’un coup de me dire que je pourrais passer ma vie ici. Je me sentais un peu « éternelle insatisfaite », pur représentant te de la génération Y… Mais je crois que j’ai juste envie d’air. Un changement s’impose !! En espérant un jour trouver une relative stabilité en ayant trouvé « ma voie », mais moi comme mes proches amis (25 ans en moyenne) nous préparons quasi tous à une vie faite de multiples postes…

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  42. Amandine a dit…

    Bonjour Caro,
    Comme je comprends…
    Je me suis tellement cherchée! Il me semble absurde de savoir ce qu’on veut faire à 16 ou 17 ans. Et je n’ai jamais été aidée par les conseillers d’orientation…
    Avec le climat actuel, tout est incertain. Les prochaines générations dont la mienne (Y), auront 3 ou 4 carrières différentes dans leur vie.
    C’est pour ça que je suis allée naturellement vers le coaching d’orientation et de transition de vie.
    Il me parait indispensable que les jeunes et les moins jeunes soient accompagnés dans cette quête de sens. L’orientation offerte au lycée est très simpliste et ne propose pas aux jeunes de creuser plus profondément sur leur être. En France, nous sommes beaucoup dans le savoir-faire, beaucoup moins dans le savoir-être.
    Je crois que les mentalités changent et j’espère accompagner beaucoup de jeunes vers ce qui leur fait envie, une voie qui correspond à leurs valeurs et leurs besoins et qui fait sens pour eux.
    Je te l’avais déjà dit par message et je réitère, je serais ravie de pouvoir vous aider si besoin est!

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  43. Marie a dit…

    Je dirais bien qu’avec un gamin handicapé je n’ai pas ce problème puisqu’il s’agit juste de se battre pour qu’il soit accepté à l’école, mais non en fait.
    Se battre pour une école classique, une classe adaptée, une déscolarisation partielle?
    Il s’agit là aussi de faire le bon choix, celui qui le mènera à l’autonomie, même partielle…en tenant compte de ses désirs aussi.

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    • Daphné a dit…

      Je suis toujours révoltée qu’aujourd’hui, malgré toutes les promesses, les écoles ne soient pas encore toutes ouvertes à tous les enfants.

      Liberté, égalité, fraternité ? Ces mots doivent être suivis d’actes; accueillir un élève « différent » est une richesse pour toute une classe.

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      • Marie a dit…

        C’est surtout source d’ennuis pour la maitresse ^^
        (mais les enfants de sa classe dont extrêmement bienveillants et pour sûr c’est pour eux une ouverture d’esprit. C’est chez les adultes que ça coince)

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  44. Val Làô sur la Colline a dit…

    J’efface mon commentaire 3615mavie, long comme une année scolaire d’incertitudes pour dire en bref que parfois le chemin est ardu, pour eux et pour nous, mais que oui, les laisser suivre leur voie en ne faisant que baliser (et non orienter) est la meilleure chose qui puisse leur arriver. Notre aînée est en cours d’année de transition, avec voyages (à l’heure où j’écris, elle est (encore) dans l’avion) et formation préparatoire à une entrée à l’université, année de presque césure post-bac qui s’avère être une réussite pour son bonheur et sa maturation. Je ne dis pas souvent ce mot, mais je peux, au sujet de cette expérience, dire que je suis fière de nous pour l’accompagner dans ce projet.

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    • Blanche neige a dit…

      Les voyages sont une bonne école de la vie. C’est génial que ta fille fasse ce « break » qui permet souvent de voir plus clair en rentrant mais aussi de se trouver un peu à la rencontre d’autres cultures.

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  45. Karine G-s a dit…

    Je suis aussi dans ce genre d’affres, avec mon aîné qui vient d’avoir le permis, passe le bac et vit ses premières angoisses existentielles et les soirées (un peu alcoolisées)
    J’aime presque plus gérer l’acquisition de la propreté du petit dernier, c’est plus simple et plus agréable d’angoisser sur le mail reçu hier du directeur de l’école maternelle « nous vous proposons une matinée d’adaptation. L’enfant doit être PROPRE » (aarg ! ben tant pis hein, il ira avec une couche).

    Finalement il y a des trucs sur lesquels je tiens bon, quelques principes éducatifs, scolaires auxquels je m’accroche et pas mal de trucs sur lesquels je laisse filer en me disant qu’ils sont assez intelligents et matures pour faire le part des choses et leur propre opinion.

    A part ça, il y a quelques années j’ai lu un bouquin qui m’a bien aidée à relativiser sur ce sujet : « Pourquoi nos enfants deviennent ce qu’ils sont » (j’ai oublié l’auteur) et finalement ce que j’en ai gardé, c’est que l’éducation reçue finalement c’est un truc dont on s’éloigne forcément et auquel on revient un jour, un peu comme un vieux pull confortable qu’on ré-enfile avec plaisir le jour où on le retrouve au fond d’un placard.

    Bonne journée Caro !

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    • Karine G-s a dit…

      Je viens compléter au sujet des études… J’ai fait un tour en fac de droit avant de me diriger vers un DUT Info-Com et j’ai trouvé du travail tout de suite en rédaction de presse. Je n’ai jamais cherché de travail quand j’étais sur Paris et chaque fois que j’ai changé de poste j’ai été débauchée. Mon ex n’a jamais eu trop à chercher non plus, une candidature-un job, une candidature-un job, il a fait un BTS compta et informatique, un domaine qui le branchait vraiment et maintenant il est ingénieur en informatique chez le leadeur mondiale des logiciels de paie.
      Pendant ce temps-là, on voyait nos copains qui avaient des maitrises ou DESS qui galéraient et se rabattaient sur des boulots alimentaires ou obtenus par relation et bien sûr à des kilomètres de leur formation initiale. Mon compagnon actuel a connu ça, il a fait de longues études en histoire et… son métier n’a rien à voir avec ses études, il est l’exemple de la personne qui n’a pas transformé ses études en profession correspondant (mais l’histoire ça mène au professorat ou bien il faut compléter par un autre cursus et/ou passer des concours dans la conservation du patrimoine par exemple).
      J’ai connu quelques années de chômage quand on est arrivés en Loire-Atlantique parce que mon métier est tellement rare qu’il n’y avait tout simplement pas de poste et j’ai bénéficié d’un concours de circonstance et de chance qui m’a amené à mon poste actuel qui reste dans mon domaine de compétence de toujours.

      Mes enfants sont à l’âge où on choisit sa voie. Mon grand passe le bac S sciences de l’ingénieur, par goût, il a la bosse des maths et il s’est trouvé de réelles affinités avec l’ingénierie. Il s’est posé la question de faire une prépa et une école d’ingé car il en a tout à fait les capacités, mais pas trop la motivation d’une bête à concours. Finalement, il a choisi de faire un DUT Génie mécanique et productique, si possible en alternance. Puis de continuer en licence pro, puis école d’ingé éventuellement. Je pense qu’il a raison, car dans 2 ans, non seulement il aura un diplôme monnayable sur le marché du travail, mais en plus les 1 ou 2 années d’expériences de l’alternance qui seront un plus. Il pourra continuer ou pas ses études en minimisant le risque de se retrouver à Pôle Emploi.

      Ma fille, c’est autre chose, elle adore les enfants, a une patience d’ange et a toujours dit qu’elle voulait travailler en crèche ou être instit en maternelle. Elle ne savait pas trop quelle filière prendre en seconde et c’est moi qui lui ai suggéré le bac ES car vu sa personnalité, je me doutais que ça pourrait lui plaire et… elle se passionne pour l’économie et la sociologie !
      Bon choix de filière donc mais maintenant elle se demande si elle n’a pas envie de continuer dans cette voie et moi, je me dis « oui mais la fac à mes yeux, ça mène tout droit au chômage ». Donc évidemment ça me fait un peu peur et je crains qu’elle ne passe des années à faire de la socio en fac pour arriver… à Pôle Emploi.

      Quant à mon troize, c’est un matheux et il a déjà décidé (il est en 5e) qu’il ferait un bas S et de l’informatique après. Je n’ai pas trop de soucis sur ce point, malgré sa nonchalance (il me fait beaucoup penser à ton Machin), il est tout à fait capable de se tracer sa route. C’est ce qu’il fait depuis toujours sans en avoir l’air.

      Enfin, le gros challenge de n° 4 pour le moment c’est donc d’abandonner les couches pour entrer en maternelle.
      On a les ambitions qu’on peut 😀

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  46. Cha a dit…

    Moi aussi je n’avais absolument aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie professionnelle quand j’étais ado. Bonne élève mais pas excellente dans une matière en particulier, attirée par l’Histoire mais aussi les Sciences. Finalement j’ai eu mon bac S avec des très bonnes notes en lettres. Quand on a pas de domaine de prédilection, peut-être que la question qu’il faudrait se poser c’est quelle voie prendre au regard de ma personnalité et non pas quel thème d’étude choisir. Je m’explique. Pendant mes 5 années d’études, j’ai rempli ma tête de données, concept, expertises. Quand j’ai commencé à bosser, je me suis reposée dessus pendant 2 ans peut-être et puis je me suis rendue compte que 90% du temps qu’on passe au boulot est consacré aux relations interpersonnelles. Enfin que je passe parce que j’imagine que ça peut varier selon les jobs. Mais en tous cas, c’est ce qui m’apparait faire la difficulté et le sel de la vie professionnelle. Et là, moi qui pensais être dans la norme, moyenne en tout, remarquable en rien, je me suis aperçue que j’avais des atouts à faire valoir, des choses à apporter. Que ma personnalité était un élément intournable pour mon avenir professionnel et pas seulement mon expertise technique. Bref tout ça pour dire qu’il me parait important d’aider les jeunes à s’interroger sur leur savoir-être et pas seulement sur leur savoir-faire.

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  47. Tell a dit…

    Une anecdote :
    j’ai travaillé avec une mission locale pour trouver des solutions à des jeunes (18/25 ans) sortis tôt des dispositifs scolaires et sans formation. Après de longs et répétés entretiens, j’avais établi avec un jeune homme un parcours très personnalisé, on va dire « aux petits oignons » – De l’entreprise, un peu de formation « scolaire » , une rémunération et l’accompagnement (hébergement en ville). Cela rentrait, semble-t-il pile- poil dans ses souhaits et aussi ses contraintes perso.
    Et puis (vous vous doutez bien qu’il y a une chute…), il a planté tout cela pour devenir : livreur de pizzas. A ce moment là précis de sa vie, cela lui semblait être le summum de la liberté : sillonner la ville la nuit en 2 roues.

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  48. Vididi a dit…

    Je fais partie de celles qui savaient exactement ce qu’elle feraient plus tard. Une vocation depuis aussi loin que je me souviens. J’ai toujours voulu être médecin. Mon meilleur ami ne savait pas trop, il savait juste qu’il ne voulait pas être prof comme papa, maman, papis et mamies.
    Après le bac, je suis entrée en médecine. Aujourd’hui je suis prof. D’histoire-géo.
    Lui a fait une fac de musicologie. Aujourd’hui, il finit son internat de médecine.

    Quand toute tremblante, j’ai dit à ma mère que je ne serai pas médecin, et que j’allais commencer des études d’histoire, elle m’a dit « Mais ce qui compte c’est que ça te plaise. »
    Je me suis spécialisée dans l’archéologie médiévale en sachant que je n’en ferai pas mon métier, jsute parce que ça me plaisait. Tout mène à tout. Tu as raison, on a le temps.

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  49. Zenaide a dit…

    Cela fait longtemps que je n’ai pas commenté ici, mais ton message me donne envie de le faire. J’étais comme toi, celle qui voulait d’abord et avant tout être la bonne élève. Mais contrairement à toi, je n’ai pas réussi à trouver ma voie (ma voix). Même si je ne suis pas malheureuse dans mon boulot actuel, et qu’un certain nombre de ces avantages me comblent, je rêve encore d’autre chose. Une des choses que je reproche le plus à mes parents (malgré mes séances chez mon quelqu’un à moi…) c’est de m’avoir élevé dans le crainte : crainte du futur, crainte de la nouveauté, crainte de l’inconnu. Je pense que ce type d’éducation crée des humains qui ne savent pas écouter leur désir;
    Tu écris : je redoute le jour où je ne serais plus là pour les consoler lorsqu’il se cogneront. Mais un humain adulte, épanoui, sait se consoler tout seul (pas forcément sans douleur), c’est le signe de sa maturité je pense. S’attacher à ce que nos enfants deviennent des grandes personnes qui savent se consoler tout seuls, voilà pour moi, une partie du boulot de parents. Et ne jamais perdre de vue que tout le monde a vocation à être orphelin.
    Mon message est décousu, mais j’ai essayé de retranscrire ce que je ressens devant tes interrogations.

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  50. Gwen35 a dit…

    C’est rigolo, quand vous étiez à New-York, en voyant les vidéos, le carnet de voyage de Lou, je m’étais demandé si son chemin était tout tracé vers l’art, ou s’il y avait encore des hésitations (peut-être qu’elle a des passions inconnues de nous, lecteurs !), et quelle genre d’adulte deviendrait cette jeune fille dont on a pu voir le talent mûrir au fil des années sur ce blog (merci Caro, d’avoir partagé !). Au passage, j’ai longtemps recherché en vain le post avec le magnifique tableau coloré par les 3 kids pour le montrer à mes kids à moi, des fois que ça leur donne des idées…;-)
    C’est vrai que c’est stressant, on est à nouveau plongé dans le questionnement avec n°3 qui aborde sa terminale et qui est venu il y a 2 jours me demander mon avis sur l’option à choisir…
    Mais pour avoir fait le chemin par 2 fois déjà, j’en retiens qu’ils ont surtout besoin de notre soutien, et de notre regard confiant (c’est dur, parfois !) pour les aider à avancer et à se connaître. Et c’est ce qu’on fait depuis qu’ils sont petits en fait, les encourager à découvrir, à essayer, les autoriser à abandonner ce qui ne plaît pas et les faire rêver (les livres ont une place énorme dans la maison).
    Il nous a fallu l’aide d’un « quelqu’un » pour le premier, enfant estampillé surdoué, mais dont les résultats montraient une « légère opposition » aux études longues…il voulait du concret, du technique, et on l’a suivi, il est parti dans ce domaine et il travaille maintenant avec ses mains, en allant vers ses centres d’intérêts, quand il en a marre, il change.
    Sa soeur, elle, a eu besoin d’une année de relâche après le bac, un peu perdue en fac, elle avait besoin de ce temps pour imaginer sa vie et se connaître un peu mieux. C’est difficile pour elle, même si elle sait où elle veut aller maintenant.
    Le 3ème veut être Derek Sheperd depuis ses 8 ans, je pensais que ça lui passerait, mais non. Donc il va tenter, j’ai vraiment du mal à être confiante (j’en ai vu tellement se planter), mais je lui simplifierai la vie au maximum, et on verra bien. Il nous parle de son classement d’envies régulièrement, et de sa vie future à l’étranger avec des étoiles dans les yeux, et j’espère qu’il les gardera longtemps !
    Bon courage à vous pour cette période de choix !

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  51. et de trois a dit…

    J’ajoute ma pierre à l’édifice…
    Au collège je savais que je voulais faire une école d’art. En fin de 3ème j’ai été prise sur dossier dans un lycée d’art puis j’ai poursuivi avec les Beaux Arts. Des rêves j’en avait des tas. Même si aujourd’hui je ne fais pas du tout le métier auquel j’aspirai je ne regrette en rien mes études.
    Et je ne dirai jamais assez merci à mes parents de m’avoir laissé faire ce que je souhaitais, en dépit d’une certitude quant à mon avenir.
    Ma mère nous a toujours dit : « Faites ce que vous souhaitez, même si c’est l’école du cirque, allez y et réussissez ! »

    P.S : Tous mes copains sont allés dans un lycée dit classique, je faisais des envieux avec mon emploi du temps qui comportait des cours d’histoire de l’art, de photo, de dessin ! 😉

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  52. Geneviève a dit…

    Ton billet est passionnant et chaque commentaire apporte une réflexion, un témoignage intéressant…
    J’ai toujours encouragé mes enfants à se diriger vers ce qu’ils aimaient (comme le chômage explosait, il valait mieux choisir un domaine que l’on aime, non ?); seulement, il y a les parents mais aussi l’environnement scolaire, social…
    Bref, mes 2 garçons ont fait S (chacun dans la spécialité préférée), ma fille L (ce qui faisait frémir bien des gens…).
    Mon fils aîné est infirmier et, cette année, à 31 ans, père d’un enfant, il vient de terminer sa 1ère année de médecine (on attend les résultats début juin). Il a bossé comme un malade avec passion. Il avait fait (en touriste) une 1 ère année de médecine en sortant du bac (il le dit lui-même, il était complètement immature).
    Mes twins (28 ans) ont chacun un Master 2 (informatique pour lui, LEA- echanges culturels internationaux pour elle): Résultat: Lui a bossé comme un malade chez Or*ng*, a TOUT plaqué et voyage de sites d’escalade en site d’escalade dans toute l’Europe… Elle a enchaîné service civique, CDD en chargée de production, stages ou boulots à l’étranger pour revenir il y a quelques mois chez moi (sans boulot, sans logement, sans chômage-bonjour le statut d’intermitent…). Elle cherche partout, s’inquiète beaucoup, renonce au PVT obtenu pourtant parce qu’aucune assurance ne veut prendre son dossier en compte (ALD, sérieux problèmes cardiaques)…
    Après un changement de vie, j’ai fait une formation de crêpière: pas de boulot, je suis « trop vieille » alors moi aussi je réinvestis mes compétences (30 ans instit’) en m’occupant d’enfants chez eux (auxiliaire familiale): Salaire minimum, trop peu d’heurs mais j’aime énormément ce que je fais. J’ai juste le regret de ne pouvoir faire une formation d’aide soignante ou d’auxiliaire de vie pour trouver un emploi moins précaire…
    Quel que soit l’âge, il faut aller vers ce qu’on aime faire et parfois, souvent même, sortir de sa « zone de confort »… Ce sont souvent « les autres » (les employeurs) qui ne prennent pas de risque (Combien de fois ai je entendu un patron s’étonner de mon parcours… Une instit’ qui veut être crêpière, ils ne comprennent pas !

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    • ES a dit…

      Par curiosité, Geneviève: puisque tu as été instit pendant des années et que tu dis que tu aimerais un boulot moins précaire, tu n’as pas envisagé de le redevenir ?

       » pas de boulot, je suis « trop vieille »  »

      J’ai l’impression qu’en France la discrimination liée à l’âge est particulièrement forte (un peu dans les deux sens d’ailleurs: en-dessous d’un certain âge on reproche aux gens leur manque d’expérience, au-dessus d’un certain âge on les étiquette « trop vieux »…)

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      • Geneviève a dit…

        Sans entrer dans les détails, j’ai pris ma retraite à 52 ans (j’ai 3 enfants). Une toute petite retraite car j’ai été plusieurs années à mi-temps… Toute seule juste après cette retraite, j’ai consacré 2 ans à des joyeusetés du genre divorce et vente de la maison. Bref, j’ai du me reloger (et seule ça coûte très cher) et j’étais dans l’obligation de retravailler: je voulais quelque chose de nouveau (crêpière 🙂 ) pour ne pas avoir le sentiment d’un retour en arrière. C’est aussi très compliqué administrativement de revenir dans l’éducation nationale quand tu as fait valoir tes droits à la retraite…
        Alors je bosse pour une boîte de « services aux familles »; ça me plaît beaucoup mais… c’est précaire (très !)…
        D’accord avec toi pour les réponses « vous êtes trop vieille » ou « vous êtes trop jeune »; c’est très difficile à vivre.

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  53. amelstos a dit…

    Et bien moi je croyais l’avoir, cette fameuse vocation et puis force est de constater que je me suis plantée puisqu’aujourd’hui, mon métier m’emmerde copieusement. J’en suis donc là, à me dire que je me suis bien trompée et qu’on n’a pas les mêmes aspirations à 16 ans qu’à 30, que j’ai sans doute changé et que je vais essayer moi aussi de me réinventer. Mais la société française est tellement compartimentée que je trouve ça difficile encore de nos jours de repartir de zéro. Et puis j’ai un bébé et un mec que j’aime alors je ne peux pas non plus faire tout ce que je voudrais : il m’est par exemple difficile de déménager, difficile aussi de perdre beaucoup en terme de salaire, je me sens un peu coincée. Bref, je réalise que ce n’est pas très encourageant mais néanmoins j’ai fait des études, j’ai du boulot, dans mon domaine je crois que j’en aurai toujours et c’est une belle sécurité. Je trouve juste terrible de devoir faire des choix si jeune parce que clairement ça engage malgré tout beaucoup de choses, et moi c’est à 30 ans, maintenant, que j’ai l’impression de savoir ce que je veux. Mais ton exemple Caro, donne beaucoup d’espoir et d’ambition : on peut, malgré tout, se faire la vie dont on n’osait pas rêver. Bon week end !

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  54. camichka a dit…

    Bon,
    j’ai tout lu, regardé la vidéo, écouté la chanson (et pleuré – mais je suis malade et fatiguée, c’est pas du tout parce que devenir maman m’a transformée en chamallow, non non non…).
    Je suis prof de français, mon homme est instit’, et on a une poussinette de presque 2 ans : autant dire que l’éducation, l’orientation, et les rôles complémentaires (en principe) des parents et de l’école sont des sujets qui reviennent souvent au menu de nos conversations… et que nous sommes consternés par la façon dont l’orientation est gérée en France. En fait, je pourrai écrire un roman – une thèse plutôt ! sur la question, mais pour faire court, ce qui ressort de nos observations comparées de la petite section au BTS, c’est que s’il n’y a évidemment pas de recette miracle, il y a deux constantes : Attention et Exigence. On peut (et on doit, je pense) exiger d’un enfant qu’il essaie, qu’il « fasse effort ». Mais on doit être attentif à cet effort, encourager, féliciter ou reconnaître que la tâche était trop ardue. Et on ajuste le dosage Attention / Exigence en fonction du caractère de chacun… Et aussi que ce qu’on peut apprendre de mieux à nos enfants (en tant que prof ou parent), c’est à gérer ses frustrations (et gérer ne signifie pas forcément accepter sans moufter, on est d’accord !). Parce qu’un être prêt à travailler dur, capable de se pardonner s’il échoue quand même pour mieux rebondir, c’est un être heureux.
    Et je crois que cet article et ses commentaires illustrent très bien cela !

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  55. Cécile - Une quadra a dit…

    En plein dedans… Niveau collège; Miss est en 4 eme et veut devenir styliste de mode ou à la rigueur décoratrice ou architecte d’intérieur.
    Quelques renseignements pris sur le cursus et on voit qu’il y a un lycée pas mal du tout qui prépare cette fameuse section ST2A. On est allées à la journée portes ouvertes dés cette année pour voir si vraiment ça pouvait lui convenir, elle est ressortie motivée à bloc. Seul micro hic, c’est la seule section de l’académie à proposer ce cursus, autrement dit 30 places à pourvoir pour 5 départements… Recrutement sur dossier avec une moyenne si possible aux alentours de 16 sans matière faible… Ben on a pas le popotin sorti des ronces, parce que même si elle a un bon dossier il n’est pas à 16 moyenne et je ne suis pas certaine qu’elle arrive à se motiver pour mettre en œuvre ce qu’il faut pour y arriver malgré une envie très forte. Donc on en est à chercher un plan B qui lui convienne, avec si l’envie pour ce genre de job est toujours là la possibilité de faire une Manaa. Pour l’instant ce qui la branche c’est L avec 3 langues vivantes et 1 langue morte à poursuivre, parce que ce qui la chiffonne dans le ST2A c’est qu’elle devra abandonner le latin, pas la place de le caser en option d’après le lycée…

    Et nous dans tout ça ?
    Ben on tremble un peu parce que le domaine artistique on sait que c’est pas facile, on n’a pas l’impression qu’elle soit particulièrement douée dans ce domaine non plus, elle n’est pas mauvaise mais douée ? Suffisamment pour faire la différence ?
    Mais en même temps on ne veux pas la brider dans ses envies et ses choix en se disant que si vraiment elle est motivée tout peut arriver, on ne sait jamais.
    Vu nos parcours on sait pertinemment que le cursus initial ne fait pas tout, qu’on peut toujours bifurquer, s’y remettre des années plus tard, même si c’est plus compliqué ne nous leurrons pas.
    Donc on va surtout essayer de faire en sorte qu’elle ne se ferme pas trop de portes, de l’encourager à foncer pour un truc qu’elle aime et croiser les doigts pour que l’an prochain son choix soit validé si elle souhaite toujours faire la ST2A, tout en redoutant un peu qu’elle le fasse et en ne voulant pas pour autant qu’elle essuie un premier échec en n’étant pas retenue, bref pas simple du tout. Et à tout ça s’ajoute l’angoisse du cout des études supérieures en art qui souvent ne sont accessibles qu’en privé, et chères, alors que nous arriverons sur une période délicate au niveau pro, surtout à un âge critique. Est ce qu’on pourra lui offrir ce qu’elle veut vraiment ? Dans quelles conditions ? Bref oui c’est pas facile de lâcher prise dans ce domaine, tenter de rester fidèle à notre souhait de ne pas la brider, de l’accompagner envers et contre tout vers ce qui lui plait plus que vers ce qui serai « bien » économiquement parlant, et faire face aux grands parents qui trouvent que dessiner es robes c’est pas un vrai métier 😀

    A ce sujet j’avais recherché l’article où tu parlais justement des hésitations pour la grande chérie entre la section artistique dés la seconde ou autre chose suivi d’une manaa mais je n’ai pas réussi à le retrouver, si tu as ça sous le coude (ou une des fidèles lectrices) ? j’irai volontiers relire les échanges qu’il y avait eu
    (oui ton blog est une référence en quelque sorte 😀 )

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    • frederique-etc a dit…

      Ma fille, agée aujourd’hui de 27 ans, a eu son bac STI Arts appliqués.
      Elle a ensuite obtenu un BTS Design de Mode et un DSAA.
      Un parcours brillant, (et en plus que des écoles publiques ! ) (ouf !)
      Aujourd’hui, elle vit à Londres et est designer textile. Elle ne gagne pas des mille et des mille, mais elle aime son job et la vie qui va avec.
      Mon dernier fils a fait une seconde STD2A (ex-STI AA).
      Pour cela, il est allé dans un lycée privé (pas de lycée proposant cette section dans notre département), donc internat.
      La seconde s’est pas mal passée, mais au final il a été déçu par les matières trop « scolaires » d’art. Il aura bien voulu se lâcher plus.
      Cette année, en première, il a voulu arrêter (j’en parlais dans mon com plus haut), et après pas mal de discussions, on a cédé (il était vraiment mal).
      Aujourd’hui, il est avec nous, plus d’internat, au final il n’était sans doute pas près). Il redoublera en ES pour ensuite aviser.
      Il était tellement motivé par cette section artistique qu’on a tout mis en oeuvre pour qu’il y aille. Je me disais qu’on avait de la chance (et lui aussi) qu’il sache ce qu’il avait envie de faire plus tard.
      Donc si ta fille n’est pas prise en arts appliqués, pas grave, elle pourra rattraper le circuit plus tard.

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      • Cécile - Une quadra a dit…

        Je sais bien que rien n’est perdu mais même si tout au fond de moi je préférerai qu’elle fasse une section classique pour se garder le maximum de portes ouvertes.
        Si sa motivation reste identique le refus d’entrée en seconde ST2A elle risque de mal le vivre. Nous aimerions, malgré nos craintes, qu’elle puisse faire ce qu’elle veut vraiment quitte à cesser en cours de route parce que c’est trop dur ou ça ne lui convient pas finalement. Il me semble important qu’elle puisse se dire, j’ai tenté mais ça n’était pas pour moi, plutôt que de partir avec l’idée qu’elle n’a pas eu la possibilité de faire ce dont elle rêvait.
        Mais bon on verra et tout le monde tentera de faire au mieux 😉

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        • Ninon a dit…

          J’ai juste envie de te rassurer un peu, après un bac général L, je suis entrée ensuite en MANAA et je suis aujourd’hui archi d’intérieur depuis 5 ans maintenant. Et honnêtement, même si j’avoue qu’au début de la première année en BTS on sentait que le niveau des anciens MANAA était un poil moins bon que ceux sortie de bacStiAA, ça s’est relativement vite tassé quand même et au bout du compte, les résultats du BTS ont été sensiblement équivalents entre les anciens StiAA et les anciens MANAA. Du coup, même si finalement, c’est bac général pour ta fille, pas de raison qu’elle doive faire une croix sur ses envies. Après, elle peut opter pour une section L avec option « créative » genre multimédia, arts plastiques ou histoire de l’Art, ça lui donnera toujours un petit bagage à l’entrée en MANAA.
          L’avantage de la Manaa (oui, je prêche pour ma paroisse ^^) c’est qu’elle va un peu toucher à tous les domaines des arts appliqués et ça va l’aider à choisir un BTS qui lui plaira. Par exemple, j’étais rentrée en Manaa pour la com visuelle et j’ai fini archi et j’adore mon job, je m’y épanouis vachement plus)
          Ah, et pour le talent, sache que dans les écoles d’Arts Appliqués, on lui apprendra à dessiner, concevoir, imaginer et créer. C’est un processus de travail déconnecté du talent. En réalité, j’irais même jusqu’à dire que le talent n’existe pas vraiment, il est juste la somme des heures de travail transformé en une habileté.
          Et ça, il faut aussi justement savoir que les écoles d’arts appliqués, c’est énormément de boulot, d’heures de cours et de projets à rendre tout au long de l’année, mais j’ai adoré les 5 années que j’y ai passé, malgré le fait que 5 ans après, je rattrape encore mes heures de sommeil en retard! 🙂

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  56. cash cash a dit…

    Comme tu le dis dans ton billet, le plus important est de dissiper l’angoisse de nos enfants, en leur rappelant par exemple, qu’ils ont le DROIT de se tromper, d’avoir des chutes de motivation ou de résultats, etc…

    C’est le cas de ma fille qui est en seconde avec un an d’avance, 8 de moyenne en maths au deuxième trimestre, alors qu’elle a eu 19 au brevet :-/

    Cette enfant écrit des histoires à longueur de temps libre, a toujours rêvé d’être écrivain (de fantasy bien sûr ^^), mais se cogne le nez à la f*cking « réalité du monde du travail » et évoque désormais la possibilité de garder cette passion comme hobby (j’ai envie de hurler) tout en gagnant sa vie comme prof d’anglais (ça vend du rêve).

    Etre « obligée » de revoir son rêve à la baisse, voilà qui contribue ENORMEMENT à sa baisse de résultat et de motivation. Elle a juste envie de faire ce qu’elle aime et sait faire, mais…. c’est pas si simple.
    Cravacher pour entrer dans une prépa littéraire n’est pas le genre de ma -pourtant brillante- teenage, car la compétition ne la stimule pas, au contraire.
    Je me sens vraiment démunie pour l’aider, tout ce que je peux faire c’est faire baisser la pression.

    En même temps, quand je vois que les amis de son frère, étudiant en 2ème année à Sciences Po Paris, croquent les anxyolitiques comme des bonbons, ça ne m’aide pas à me détendre…

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  57. Encoredesetoiles a dit…

    Quel bonheur ces lectures faites entre 12h et 13h dans le petit bistrot du coin !!! Résonance … Encore et encore… Les enfants ont 12 et 9 ans.. Je suis pénible avec eux, surtout l’aîné … Je lui colle la pression , je m’en veux… Mais il me dit qu il en a besoin ! Sinon il ne ferait rien , alors je continue et je tempère …La poulette pousse elle, comme elle veut , la pression ? on sait déjà qu avec elle ça ne marchera pas c est incroyablement visible !! Mais une chose est sûre : on leur donne un amour de dingue et une confiance en eux « optimale » , attention, avec des règles de vie bien précises à la maison et en extérieur. Avec notre grand, on parle projet futur , il ne sait pas trop , On verra , il a le droit de se planter, il le sait déjà.
    J ai 41 ans , un célèbre bac g3 , j étais une bosseuse mais des résultats trop faibles pour envisager autre chose, ma fièrté en prenait un coup à chaque reunion, c était l’horreur , j’avais pas de projets, je ne savais pas…puis un bts ..
    Commerciale pendant 8 ans, j ai adoré mon job et j étais douée , grosse bosseuse, objectifs toujours atteints, et pour parfaire ces compétences et aussi supporter le regard parfois hautain des « bac+5  » qui étaient légion dans la boîte, j ai repris les études , le soir , le samedi avec un enfant ….Licence, master 1 puis master 2 parce que pour décrocher le poste convoité, il fallait ce fameux +5 ! Je l ai eu ce master ! quel bonheur ! Alors je m accorde 3 petits mois de pause pour la naissance de ma deuxième… Le poste durement convoité est donné à une autre pendant mon absence …. Dégringolade , dépression , confiance brisée et autre malheur… Je quitte ces « pauvres gens » … Grand bien m ‘en fasse !! Je retourne à la fac prépare le concours de prof en lycée pro que j obtiens du premier coup ! Oouah bonheur et joie il y a autre chose ailleurs !!!
    Je ferais en septembre prochain ma huitième rentrée , j ai adoré ce job et je l aime encore ! Je me bats et je travaille à fond l orientation de mes élèves, je trouve cela primordial ! mais je déchante un peu … Je ne me sens pas accompagné par la hiérarchie et cette « pauvre » éducation nationale totalement déconnectée des réalités du terrain me mine un peu, mais je ne suis pas accompagnée aussi des parents, je ne les voient pas, ils ne rentrent pas dans l Ecole …. Je ne reste qu une prof et la mayonnaise ne prend pas, c’est un vrai regret, tout le monde connaît ce métier , tout le monde sait …c’est marrant même dans la sphère privée, Vous n’intéressez plus les copains, dans les conversations « boulot » puisque tout le monde connaît votre job !! Prof, on a tous vu travailler des profs
    Mais si vous saviez tout ce que moi et mes copines on peut faire pour ces jeunes !!! C est de la folie !! l’orientation ils en connaissent un rayon, je vous le promet !
    Et ils savent déjà que leur formation d aujourd’hui ne sera pas forcément leur métier de demain ! Et celui d après et d après encore ….
    Et moi , pour ne surtout pas finir aigrie ou résignée je vais faire deux ou trois rentrées encore et après ….Coiffeuse pourquoi pas ?, j’ai toujours eu envie d être coiffeuse, à 45 ans, il me restera peut être encore trente ans à bosser et peut être que ca ne sera pas mon dernier métier…. On verra .. Mais les filles, changer et recommencer c est possible !!!!
    Alors pour nous et pour les enfants … Rêvons encore un peu, essayons de déplacer le curseur..
    On a besoin d enfants heureux et optimistes … Il faut absolument qu’on y arrive à en faire des optimistes ! tout en leur cachant nos peurs viscérales et de ne pas leur montrer que ce monde qui marche sur la tête nous fait flipper.
    Navrée pour le pavé et merci merci de ce blogs, ces articles passionnants, ces bulles de bonheur

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  58. Bellzouzou a dit…

    Ta dernière phrase résume tout ce que je ressens exactement en ce moment, moi aussi, « accepter à un moment que tout ne soit plus entre nos mains de parent et que c’est maintenant à eux de jouer. »

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    • camichka a dit…

      Merci, merci, merci…
      jusqu’ici je me définissais comme « indécrottable dilettante » les bons jours et « monomaniaque à répétition » les mauvais. C’est quand même drôlement plus classe de dire « excusez mon parcours en zigzag, je suis multipotentialiste » !

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      • Flo a dit…

        N’est-ce pas?
        🙂
        Multipotentialiste également et plutôt toujours ( trop?) à fond dans ce que je fais. Résultat: j’en ai vite fait le tour!
        Je n’excelle dans rien mais le but du ( de mon) jeu,c’est de savoir faire plein de choses.

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  59. Sandrine a dit…

    Mes deux filles ont 22 et 20 ans et j’ai toujours fait en sorte qu’elles aient confiance en elles et croient en elles. Je me dis que c’est déjà pas mal si j’ai réussi !

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  60. pipelette a dit…

    Vaste sujet….
    D’abord l’orientation : oui il en manque, mais surtout et avant tout, l’éducation nationale ne prépare vraiment pas nos enfants à la vie professionnelle. et surtout pas les filles qui veulent être bonnes élèves…
    Le système de notation déjà : 20/20 correspond à l’attente du prof qu’on ne peut pas dépasser…. on ne peut pas avoir 21/20 parce qu’on est allés au-delà, on a fait un truc différent, on a pensé autrement…. pffff… tout est décrémenté et c’est très dégradant. En Angleterre, on peut avoir A+ ou A++, c’est super valorisant et ca engage les élèves à se dépasser dans les matières qu’ils aiment…
    Alors, je reviens aux filles, ben oui, les filles, ma fille,moi, on veut (a voulu) être bonne élève : c’est à dire suivre strictement les consignes des profs.. mais c’est pas ça la vie, la vie c’est justement trouver son chemin pour arriver au résultat, peu importe le chemin.. Et en cela, sans faire de généralités, les garçons (en tous cas mon fils, mon mari) semblent mieux armés : ils font le strict minimum pour surnager, en gardent sous le pied et s’éclatent à côté. Pour les plus malins ; ils se font remarquer positivement par les profs, et hop une année tranquille….

    Bref,
    l’éducation nationale francaise…
    Alors je me pose aussi les mêmes questions pour mon ainée de 16 ans, fan de cuisine et par ailleurs très très bonne élève : la laisser suivre une voie générale dans laquelle elle excellerait (en toute modestie) ou l’orienter en voie pro pour suivre sa passion… j’aurais tendance à dire voie générale puis après retour à la cuisine, mais va-t-elle garder son objectif en vue????

    désolée pour ce billet décousu, écrit sans relecture, mais avec les tripes car c’est un sujet qui me rend dingue!!!!!

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    • Someone a dit…

      « Alors je me pose aussi les mêmes questions pour mon ainée de 16 ans, fan de cuisine et par ailleurs très très bonne élève : la laisser suivre une voie générale dans laquelle elle excellerait (en toute modestie) ou l’orienter en voie pro pour suivre sa passion… j’aurais tendance à dire voie générale puis après retour à la cuisine, mais va-t-elle garder son objectif en vue???? »

      Il y a aussi des élèves qui changent d’avis: par ex le fils d’une collègue était très motivé par la cuisine jusqu’en première, ses parents l’ont encouragé mais il a continué dans une voie générale… et puis il s’est intéressé aux maths (pour lesquels il avait énormément de facilité), il a fait une prépa scientifique et là il est à l’ENS rue d’Ulm où il est rentré parmi les premiers (et bizarrement il ne cuisine presque plus, hormis quelques gâteaux).

      Répondre
  61. Someone a dit…

    En lisant ce post et toutes les discussions qui suivent, je me dis que je ne suis pas pressée du tout que mes filles (bientôt 9 ans et 6 ans) grandissent…
    Et une fois de plus je me pose pas mal de questions sur mon propre cursus.

    Moi aussi j’étais archétype de la « bonne élève fille de prof », avec en plus deux grands-mères instits pour qui les études étaient ce qu’il y avait de plus important dans la vie (étant donné leurs propres parcours, ça se comprend, en gros c’était grâce aux études qu’elles avaient pu échapper à la misère…) Mes parents ne m’ont jamais forcée à quoi que ce soit, mais il y avait énormément de choses qui étaient implicites (ne pas faire d’études longues aurait été impensable, hors des prépas point de salut, et de préférence prépas scientifiques…) Jusqu’en fin de lycée ça ne m’a guère pesé (en gros j’étais en tête de classe sans trop avoir à bosser, et la plupart des disciplines me plaisaient, il n’y a qu’en sport que j’étais nulle mais comme ma mère était mauvaise en sport aussi à mon âge c’était bien la seule matière où avoir de mauvaises notes était toléré…), ensuite ça a été plus pénible (argh les années de prépa avec mes parents sur le dos tout le temps…)

    A l’époque je pensais avoir une vocation (faire de la recherche en maths), et puis après y avoir consacré environ 14 ans (bac à 16 ans, prépa, une ENS, thèse, post-doc…) il a bien fallu admettre que c’était bouché pour moi (très peu de postes, j’avais un niveau correct mais pas exceptionnel). Grosse gifle dans la figure, l’impression d’avoir sacrifié une partie de ma jeunesse pour pas grand-chose au bout, et un sentiment d’échec qui persiste plus de 10 ans après (régulièrement ravivé par l’attitude de mon père, qui ne s’est toujours pas éremis » du fait que sa fille a moins bien réussi que les enfants de certains de ses collègues… Bon, on ne le changera pas, hein: je me souviens que le jour des résultats du bac pour mon frère, sa première réaction était de regretter qu’il ait eu son bac C « seulement » mention B et de compter les points le séparant de la mention TB.) Aujourd’hui je suis enseignante dans le supérieur, j’ai des élèves en général agréables et motivés, des collègues très sympas, mais une bonne partie de mon boulot me fait mourir d’ennui (tout en me prenant beaucoup de temps et en me stressant beaucoup vu que j’ai l’impression de ne jamais être à la hauteur… Ce n’est même pas comme si j’en profitais pour faire beaucoup de choses par ailleurs). Quant à faire autre chose, encore faudrait-il savoir quoi…

    Zenaïde a écrit:  » Une des choses que je reproche le plus à mes parents (malgré mes séances chez mon quelqu’un à moi…) c’est de m’avoir élevé dans le crainte : crainte du futur, crainte de la nouveauté, crainte de l’inconnu. Je pense que ce type d’éducation crée des humains qui ne savent pas écouter leur désir; » Ah, c’est quelque chose qui me parle beaucoup…

    J’aimerais que mes filles arrivent à avoir la confiance en elles qui m’a toujours fait défaut, et ne se laissent pas pourrir la vie par l’angoisse et les regrets…

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    • pipelette a dit…

      Oui c’est certain on peut changer d’avis, mais une vraie passion n’est -elle pas un don qu’il faut savoir cultiver????
      Combien de nous peuvent-ils se targuer d’avoir une passion dévorante (au sens propre qui plus est…).
      La fille de Caro a un réel don et c’est une chance…. elle a finalement moins de choix, or « choisir étant renoncer » elle a moins de renoncements à opérer…
      Attention, ce que je vais dire (écrire) va en choquer certains : il me semble qu’être « mauvais » en classe (sans toutefois être catastrophique) est presque une chance car cela impose de trouver les ressources intimes pour identifier ce qui correspond le mieux. les enfants moyens ou ayant des facilités ne se poseront des questions que « trop » tard pour la majorité d’entre eux. et c’est là qu’on doit intervenir..
      Chépasichuisclaire…

      Répondre
      • DOMINIQUE a dit…

        Je m’élève contre le « choisir c’est renoncer ». Pour moi, choisir, et quelque soit le choix, c’est avancer. Avancer vers un truc très bien ou un truc foireux, mais n’est-ce pas dans nos échecs que l’on se connaît encore mieux ?
        Et regretter, c’est piétiner. Après, et là Someone m’a touchée, ce sont les pressions extérieures, si culpabilisantes. Toujours plus haut, toujours mieux, comme un chien de cirque qui saute à travers un cerceau. Sûr que les études sont importantes, et plus elles sont fructueuses, mieux c’est pour l’avenir. Mais… c’est aussi une question d’équilibre personnel.
        Et puis, Someone, j’admire ton parcours. Mes profs de maths, quand ils me voyaient, se mettaient à pleurer. J’en ai même vu certains qui faisaient un signe de croix.

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  62. Isabanne a dit…

    Un rapide commentaire car je souscris à une grande partie de ce qui a été dit avant sur l’angoisse, les choix, etc…
    Je voudrais juste revenir sur l’orientation dans l’Education Nationale, en particulier dans les filières générales. Si celle-ci est inexistante ou presque ( et encore plus je pense dans les « grands » lycées parisiens), c’est tout simplement parce que ce n’est pas le but (je parle du point de vue du système et de beaucoup de profs, ce n’est pas le mien) du processus de définir ce que l’élève a envie de faire. Le but, c’est de produire une élite. Cette élite a ses écoles. Donc les bons eleves, on leur dit d’aller faire ces écoles. Point à la ligne.Vu comme ça, y a pas beaucoup besoin de réfléchir.
    Quant à parler d’épanouissement personnel, de realisation de soi, de non linéarité des parcours, ca dépendra beaucoup du prof et rares sont ceux qui tiennent ce discours, soit parce que leur parcours est extrêmement linéaire, soit parce qu’ils sont tellement convaincus qu’on doit aller au bout de ses possibilités qu’ils ne comprennent pas pourquoi on choisirait de ne pas en explorer certaines…
    Après, beaucoup de parents sont très conservateurs et ne tiennent pas du tout ton discours Caro. Chaque année, je conseille à des eleves de Terminales hésitants sur leur orientation de prendre une année de pausé, de voyager. Peu nombreux sont ceux qui mettent en œuvre ce conseil, tout simplement parce que leurs parents ne sont pas prêts à l’entendre.
    Enfin, pour qu’on puisse dire aux enfants qu’ils peuvent suivre leurs rêves, il faudrait aussi que l’Education Nationale le leur permette. Chaque année en conseil de classe, on se retrouve à mettre en STMG des eleves qui voulaient faire un bac pro ou techno tellement contingenté et rare, que personne ou presque ne peut y accéder. Donc si on arrêtait de mettre des montagnes d’argent dans les prepas et qu’on en donnait un peu plus aux lycées pro, le choix serait aussi réellement plus ouvert. Mais ça, c’est pas demain la veille (cf mon point n.1)
    Bon courage en tout cas, discuter avec d’autres adultes que ses parents, ça aide aussi beaucoup à forger ses choix d’orientation.

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  63. Mathilde a dit…

    Bonjour Caro,

    Voir un coach en classe de première ou terminale (je ne me souviens plus), m’a littéralement sauvé la vie. Mais ça coûte cher, j’ai bien conscience d’avoir la chance que mes parents aient pu me payer cette démarche. Je n’avais pas vraiment de choix de la part de ma famille (soit Science Po, soit une hypokhâgne, mais RIEN d’autre). Et j’ai osé choisir « la réponse C ». Ca a été dur, mais aujourd’hui, à 25 ans, je m’éclate. Je termine mes études cette année et même si j’ai peur de me jeter dans l’aventure « je cherche du boulot », je sais que j’ai un joli parcours derrière moi, qui m’ouvrira des portes… autres que celles choisies par les élèves de Sciences Po ou de la rue d’Ulm 🙂 Bon courage à tes enfants. Comme dit plus haut, en substance, à partir du moment où tu les écoutes, où tu les épaules et où tu leur as appris l’autonomie : ça ira. Ils sont grands, ils sauront se démerder et faire les bons choix.

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  64. Chloé a dit…

    Magnifique texte Caroline!
    J’accompagne des ados dans leur orientation scolaire depuis plusieurs années, et quand je vois un grand gamin de 3e avoir les larmes aux yeux à l’idée de rater le bac, je crois que notre rôle d’adultes et de parents est vraiment la dédramatisation (rien à voir avec la dédramatisation d’une robe sexy avec une veste en jean hein!) : le droit d’avoir un rêve et d’essayer de le suivre, le droit de se tromper, le droit de changer de voie, le droit d’échouer, le droit de recommencer… L’actualité est suffisamment angoissante pour que nous n’en rajoutions pas une couche! La seule vraie difficulté selon moi c’est avec un jeune qui n’est intéressé par rien, que rien n’anime, mais ça ne semble pas être du tout le cas de tes twins donc pas de stress!

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    • frederique-etc a dit…

      C’est vrai ce que tu dis. Mon fils a vraiment peur de rater ce bac, mais la pression, ce n’est pas nous qui la lui mettons. Il y a des profs qui annoncent la couleur dès la seconde, on n’est pas là pour rigoler. Ensuite, il y a aussi les sélections des postbacs, il ne faut pas seulement avoir le bac, il faut aussi être parmi les meilleurs, c’est flippant ….

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  65. Cécile a dit…

    Je comprends tes angoisses. J’ai les mêmes vis à vis de ma fille de 19 ans qui quittera normalement le nid en septembre. Tantôt je la trouve armée et forte, tantôt désarmée et nouille. A son âge, j’étais moi aussi terrifiée et ne voyais pas du tout ce que je pourrais bien faire. Et finalement, la vie nous façonne et ce qu’on est émerge. J’ai découvert il y a quelques jours seulement cette expression que je trouve si belle et qui colle si bien à nos inquiétudes : « On ne peut donner que deux choses à un enfant : des racines et des ailes »… Tout est dit.

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  66. SoL a dit…

    Mes parents n’ont eu qu’une seule exigence : que je fasse des études supérieures, longues de préférence (pour être le patron si possible) dans n’importe quel domaine du moment que ça me plaise. Ils n’ont jamais émis la moindre réserve quant à mes lubies pré bac (et si je faisais une année aux States avant la fac ??, et si je partais faire mon cursus à l’autre bout de la France ??…) et je me suis débrouillée toute seule pour me faire envoyer les doc des diverses fac et écoles et pour monter des dossiers au cas où. J’ai dit M… aux profs qui me voyaient en Prépa Littéraire et à ceux qui m’ont dit « une place en IUT ça se refuse pas ». J’ai assouvi mon envie (besoin) d’étranger. de langues à la fac et en Erasmus (mes enfants sont des bébés Erasmus). Alors certes, ma vie pro ne s’est stabilisée qu’à la trentaine et j’ai deux casquettes aujourd´hui, une pour l’amour de l’art on va dire et l’autre au départ pour beurrer les épinards, mais qui finalement m’éclate au point qu’elle a dépasse la première. Et, last but not least, je suis mon propre patron, donc objectif parental atteint.
    J’avoue être sidérée par ces angoisses tant des parents que des ados quant à l’orientation. En France c’est assez dingue cette idée que si tu n’as pas fait l’école Bidule après le lycée Machin et la prepa Trucmuche tu vas forcément avoir une vie de loser, et la fac à la rigueur pour science po, médecine ou droit. C’est d’autant plus ridicule qu’ailleurs c’est tout le contraire : ceux qui « font une école » ce sont ceux qui n’avaient pas le niveau pour entrer en fac et dont les parents étaient suffisamment riches pour leur acheter un diplôme !!!

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    • violette.b a dit…

      Merci de rappeler que désormais les diplômes s’achétent ,très flippant quand on est pas riche où à l’aise (monoparentale), choquant quand on a de vieux principes à la noix .Réponse désinvolte d’un stagiaire sur l’orientation , « tu fais n’importe quel bac et une école de commerce X Y Z  » ah ?? , et là tu comprends que c’est 5x 8000 € sans compter l’année à l’étranger 🙁

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  67. Kath de Belgique a dit…

    J’ai une tendance fâcheuse à réagir par mail privé – une sorte de crainte ou de pudeur d’être lue par autant de personnes. Mais là pour le coup – je rends publiquement hommage au billet du jour et aux commentaires du « rade » (je crois comprendre le concept bien que le mot n’existe pas en Belgique). La vidéo renseignée m’a époustouflée- et m’a fait réfléchir. Le billet du jour est tellement plein de bon sens. Du fond de mon tout petit pays, je vous kiffe et je vous embrasse bien fort (je pense donc dès lors faire partie du rade )
    Bien à vous toutes et bon week-end !

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  68. armelita17 a dit…

    Bon alors, si ça peut te rassurer , Caroline (et pourtant je suis dans la grande maison de l’Éducation Nationale et mon amoureux itou), numéro 1 après un collège et un lycée calamiteux, un bac à l’arrache (avec arrachage de cheveux pour sa môman), un BTS obtenu de façon mystérieuse (illicite?), s’épanouit professionnellement dans une voie choisie de façon passionnée (la critique gastro). Numéro 2 après bien des errements, a décidé d’intégrer les Beaux Arts ; pour y faire quoi, mystère, mais elle s’y éclate tellement que tant pis, on verra après….et pourtant , elle est déjà à bac + 5. Quant à numéro3, sans doute pour contrer le parcours chaotique de son frère et de sa sœur,elle veut intégrer une maths sup de compét et une école d’ingé…
    Bref, tout ça pour dire qu’il faut leur faire confiance, même dans leurs projets délirants…On n’a (ne) pas rigolé (rigole) tous les jours, on s’est posé (on se pose) beaucoup de questions mais vogue le navire, qu’ils y soient heureux dans ces purées d’études!
    Quand j’ai face à moi des petits élèves à orienter (rôle qui m’est partiellement dévolu), j’aimerais tant qu’ils puissent eux aussi rêver un peu et qu’on leur fasse confiance! Pas simple…..

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  69. Zazou a dit…

    Tu dis que tu aurais aimé avoir une « vocation chevillée au corps ». J’ai eu ça. Et bordel ce que ça a été dur !
    Je veux être veto depuis quasi toujours … Et si tu savais la trouille de ne pas réussir ma prépa et son concours final. Je fais très régulièrement le même cauchemard : je dois repasser mon concours (je l’ai passé en 1999 …). Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si je ne l’avais pas eu finalement.
    Et en même temps, je réalise maintenant à quel point je ne connaissais rien de ce métier. Je ne regrette pas du tout, j’aime ce que je fais. Mais c’est un bon coup de bol. Parce que c’est quand même assez loin de ce que porte l’imaginaire collectif !
    Bon courage pour l’orientation de tes enfants !

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  70. AnoucheK a dit…

    Il est beau ton billet. Il est tellement juste.
    J’ai eu la chance d’avoir mes enfants dans un College où la réflexion sur l’orientation existait, via un travail avec les élèves, puis réunion avec les parents. Ne serait-ce que pour comprendre les règles du jeu de l’orientation lycée (qui ont légèrement changées depuis mon époque). Peut être parce que étant en ZEP l’equipe pédagogique sait que tous les gamins n’ont pas la possibilité d’échanger avec des parents qui ont accès (et savent décoder) l’info. Surtout, probablement, parce que l’équipe pédagogique est chouette. Ça tient souvent aux personnes …
    Mon aîné passe en première et le second en quatrième. Et on sent bien la perte d’écoute (surtout du grand). Nous ne sommes plus la référence absolue, ceux qui savent… Et pourtant, malgré les soupirs et les yeux au ciel, je suis sûre que ce que l’on dit reste de petites graines que l’on sème… Et que certaines pousseront, d’autres pas…
    Bref, bonjour la créativité pour réinventer au quotidien ce lien si précieux avec la chaire de notre chaire….

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  71. Sylvie a dit…

    Bonjour,
    J’aime particulièrement cette publication.
    Touchante. Sincère.
    J’ai moi-même un parcours chaotique et j’imagine que celui de ma fille le sera aussi.
    J’espère simplement que je trouverai les mots qu’il faut pour l’encourager à ce moment-là.
    Bien à vous,
    S.

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  72. Dom2 a dit…

    Je dirais, surtout ne pas trop se laisser influencer par les personnes extérieures, même sensées être spécialistes ( les profs, les conseillers d’orientation, mais même tout le monde en fait).
    Dixit la mère d’une fille qui malgré une mention TB au bac l’a soutenue dans son choix et laissée, contre les réactions horrifiées de tout ce petit monde, partir dans une formation de technicien lumière (ce qui devait donc être estampillé niveau brevet grand max) du spectacle vivant, qui a donc très jeune commencé à travailler dans le milieu du spectacle, à avoir des collègues de tous âges, à partir en tournée, etc, alors que ses copines qui sont parties en fac ne font rien de leur master 2 parce qu’elles n’ont pas envie d’être profs, et vont de petit boulot en petit boulot (mais attention, sont très heureuse aussi), fille qui armée ce cette belle expérience a continué par une reconversion trop géniale, parce qu’en fait, des possibilités de reconversion trop géniale, il faut aussi que tes enfants sachent qu’il y en a plein, et que, comme tu le dis, la vie est longue et pleine de rebondissement!
    Pour moi le principal, c’est le soutien indéfectible quels que soient les choix, les erreurs, les années « perdues » qui n’en sont jamais, parce qu’ils sont jeunes et qu’ils ont le temps de se tromper.

    Répondre
  73. Sandra a dit…

    Super billet, j’aime beaucoup ton ouverture d’esprit et ta bienveillance envers tes enfants. C’est clair que ça doit remuer pas mal de souvenirs d’adolescence… Je me demande comment ça va se passer pour mon fils, il a 5 ans et demi et il adore à la folie les engins de chantier depuis qu’il a 21 mois. Le jour où il a su nommer le métier qu’il voyait sur ces chantiers, il a décidé qu’il serait donc ouvrier. Les gens lui disent, oh tu seras architecte comme tu adores le chantier. Non il répond, je serai ouvrier! Je trouve ses paroles très émouvantes sur le choix d’un métier que nous adultes savons être peu valorisé et mal payé (on n’a pas vendu la mèche sauf un peu sur le salaire) et par moments je suis vraiment curieuse de la suite. Notamment de l’éventualité qu’il soit bon élève et envie d’aller en filière pro : pas évident d’accepter un tel choix. bref, les commentaires sont aussi très précieux, je suis totalement convaincue qu’il faut les aider à réaliser leurs rêves mais en tant que parent d’un ado ça doit devenir plus compliqué en pratique d’être face à des désirs qui semblent peu réalistes et dire vas y, j’ai confiance. J’espère pouvoir le faire s’il le faut!

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  74. Smouik a dit…

    Tout le monde a déjà tout dit et l’a très bien dît. Plus j’avance et plus je suis sûre qu’il faut faire confiance à son instinct (en l’occurrence celui de nos enfants) car il sait très bien où les mener…

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  75. la girafe a dit…

    C’est vrai que l’orientation pose problème en France… Essentiellement faute de moyens. Le collège dans lequel je bosse a une conseillère d’orientation qui intervient aussi sur deux lycées. Elle est donc censée conseiller environ 1500 élèves… Et je suis tout à fait d’accord avec toi quand tu dis que quitte à n’avoir aucune certitude, il faut foncer dans ce qu’on aime ! En tant que prof, c’est ce que je me tue à répéter à mes gnous tous les jours… Ne serait-ce que parce qu’il faut un minimum de motivation pour poursuivre ses études et qu’on l’entretient plus facilement en travaillant sur ce qui nous intéresse…

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  76. Géraldine a dit…

    Oh que de mauvais souvenirs pour moi… mes parents ont refusé que je suive une filère artistique « tu garderas ça pour tes loisirs »… sauf que non, je n’ai rien gardé…
    J’envie ceux qui aiment leur travail, moi je travaille « pour manger » et je m’ennuie beaucoup… mais au final je ne suis pas à plaindre, j’ai un travail, pas très loin de chez moi et pas pénible…
    J’espère que tes enfants sauront aller vers la voie qui les tente le plus et qu’ils s’épanouirons même s’ils rencontrerons comme nous tous quelques embuches… qu’ils arrivent à étudier ce qu’ils aiment, c’est déjà une chance que tu leur offre.

    Répondre
  77. Gravos a dit…

    C’est marrant c’est exactement ce que l’on s’est dit pour nos filles. De toutes façons du boulot y’en a pas, le métier auquel tu as pensé, un jour n’existera plus et le métier que tu exerceras n’existe peut être pas encore. Donc fais des choses qui te plaisent et dans la mesure du possible ne te ferme aucune porte. Si tu veux être boulangère ou coiffeuse fais-le, mais soit une excellente boulangère ou une très bonne coiffeuse, prend toujours du plaisir pour cela ne devienne jamais pénible.
    L’ainée a mis du temps à se décider, elle est aujourd’hui orthophoniste et se régale dans son métier. La plus jeune est en hypokhâgne et rêve d’intégrer l’école du Louvre pour étudier l’histoire de l’art. C’est sur que c’est l’incertitude pour demain mais on est heureux de les voir épanouies aujourd’hui.

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